Aucun des deux n’était dupe, il fallait des preuves, il fallait normalement se faire confiance, mais difficile serait l’entente qui n’était pas propice de par leurs statuts respectifs. L’offre était alléchante et il avait bien fallu donner de quoi satisfaire le policier pour qu’il daigne s’y intéresser en tant que tel. Qu’importe sa protection à lui elle serait simplement cette signature comme quoi il n’aurait jamais cessé d’être flic. La seule condition émise par le papillon, c’était de ne jamais laisser de trace de sa personne en tant que civil. Sehan le savait, c’était un risque, mais il devait lui aussi se protéger, ce qui le fit inspirer profondément avant qu’il ne poursuive, acquiesçant simplement. Il était agacé, il ne pourrait pas le coincer lui, mais il pourrait faire un ménage non négligeable ce qui serait tout aussi bénéfique du moment que celui qui prétend mieux gouverner se tient à ses paroles. Ses bras croisés, il pince ses lèvres en plantant son regard onyx dans celui du criminel au visage d’ange, redoutable en soi. Ce surnom ne lui plaisait pas et il aurait surement dû se taire. Requête refusée tandis qu’il demande comment passer inaperçu quand il présente autant de points faibles en étant justement le bon représentant de l’ordre pour lequel on le recrute.

Les paroles qui suivirent lui glacèrent le sang et si d’abord le désarroi le poussa à ouvrir la bouche dans un air ébahi, il se reprit bien vite en inspirant profondément et en fermant très lentement les yeux. Le vétéran n’en croyait pas ses oreilles. Ici, en Corée du Sud, malgré l’évolution des mentalités, il n’était pas certain que les plus viles personnalités du coin soient enclines à accepter l’orientation de tous. Plus encore, il peut bien s’agir d’un roi, il n’en a que le trône et à tout moment celui-ci peut être récupéré, n’a-t-il donc pas conscience du danger ? « J’espère que c’était une blague de mauvais goût par ailleurs, parce que le danger est double. Parce que tu es la cible numéro une, je serais dans les cibles de choix, mais également parce que les relations homosexuelles sont mal vues, je ne t’apprends rien » il savait bien que cette proposition n’était pas anodine dans le sens où le mafieux avait très certainement déjà exposé ses penchants pour en arriver à cette conclusion. Mais ça n’était pas suffisant pour enterrer définitivement les rancœurs et le dégout profondément ancrés dans les mœurs. « Ça ne me dérangerait pas si ce n’était pas aussi gros. Impossible que ça marche » plus que cela, le militaire n’avait aucune foutue idée de comment se comporter en couple pour avoir été plus libertin que réellement posé. Il n’était pas du genre à courir la luxure, bien plus complexe que cela étaient ses besoins, cependant ça ne le dispensait pas d’avoir des lacunes propres à ses choix de carrière, à ce caractère forgé par un père exigeant. Il avait également sa fierté et si le papillon lui enlevait cette crédibilité, comment voulait-il qu’il soit pris au sérieux ? Déformation de sa part, sans doute, car la sexualité de chacun n’engage en rien le respect et le charisme qui s’en dégage, mais ce ne sont simplement pas ce que pense la majorité à son plus grand désarroi.

« Et soyons honnête, je n’ai pas envie de te fréquenter d’aucune façon que ce soit alors me demander de jouer ce rôle précisément sera difficile » il ne pouvait que l’admettre en serrant les dents, ce n’est pas un infiltré, ça ne l’a jamais été et il n’était pas fait pour cette filière. Comment faire en ce cas pour ne pas laisser cette mission à quelqu’un d’autre ? Il pensait notamment aux personnes qui pourraient correspondre au profil et refusait même d’imaginer un père de famille dans l’histoire. Il n’avait d’autre choix que d’accepter…, mais il devait bien faire comprendre ne pas être, pour une fois, qualifié par ce domaine demandé… jouer les potiches, il n’aimait pas ça, encore moins auprès d’un type aussi redoutable et il se connaissait assez pour savoir que ça le pousserait à montrer un peu plus les dents. De ce fait, à rompre cette promesse qu’il s’était faite de ne pas se comporter comme un soldat au milieu des civils… aucune violence ? Impossible. Il allait devenir fou, il le savait… et ça n’arrangerait pas les choses que de le plonger dans un milieu comme celui-ci.

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@Kim Na Bi

Il n’en revenait pas, cette proposition était bien trop étrange pour être acceptée. Bien sûr, plus c’était gros, plus ça passait, mais à ce point, lui, ça lui aurait paru trop surréaliste. Il pensait comme un flic, c’est ce qui lui était reproché actuellement par un criminel. N’était-ce pas normal ? Encore qu’il n’arrivait pas à trouver réellement sa place, nombreux étaient les doutes qu’il avait concernant sa nation, les remerciements qu’il avait eus et sur lesquels il ne comptait plus vraiment. Il voulait voir le monde changer tout en sachant qu’il serait impossible de le faire à grande échelle, mais que voir uniquement l’île n’était pas possible. Son index tape frénétiquement un rythme régulier sur son avant-bras croisés au-dessus de l’autre. C’était intelligent de vouloir l’appâter en lui parlant de danger, car il ne le craignait pas, du moins pas autant qu’un flic le devrait, voilà une raison supplémentaire à ajouter à son lot de mauvais points qui l’avait propulsé au sommet de la liste de potentiels pigeons à engraisser.

La logique implacable du brun fit crisper le moindre muscle de Sehan tandis qu’il énumérait les points. Il ne pouvait lui enlever l’appât du gain plus important que les fréquentations d’untel et une vulgaire idylle moins importante aux yeux d’autres malfrats que la mère de ses enfants, en quelque sorte… et il était bien heureux de ne pas être une femme pour cette unique raison de ne pas être capable de mettre au monde. Il inspire profondément quant au fait d’être défini comme « un bien » et il plisse les yeux, exprimant suffisamment toute la frustration qu’il avait de ne pas être plus que ça. Un pion sur l’échiquier, il s’en doutait bien, il allait crever comme tous les autres une fois sa mission accomplie, il espérait juste que ce ne serait pas pour rien. La suite était d’autant plus détestable et il dut se mordre la lèvre pour ne pas décliner l’offre. L’amour n’était pas une fin pour lui, aimer n’était pas dans les capacités les plus naturelles qu’il puisse. Aussi sensible qu’il était encore malgré les années à servir son pays, mais le temps avait su ronger les automatismes au point d’entrelacer plusieurs autres sentiments à celui-ci, le rendant confus et vulnérable quand il en était question. « Non, aucun risque »

Encore une fois, il assure ne pas être en mesure de prouver l’aimer suffisamment, mais il n’était pas question d’abandonner et les réprimandes du papillon le firent réagir une fois encore tandis qu’il claque sa langue sur son palais. « Suffit avec cette menace en bois, tu serais parti depuis longtemps, alors on va faire ce petit papier, le signer tous les deux et tu ne remettras plus les pieds ici avec un tireur d’élite ou c’est moi qui le bute et je serais dans mon droit » ce qui l’agaçait était bien évidemment l’effraction en plus du fait que l’homme de main n’était pas en mesure de tenir son arme sur lui. Sehan connaissait bien son appartement et ne rendait pas les choses faciles, néanmoins, il aurait du pouvoir le suivre. « Comment et quand on commence ? » quand est-ce que ça se terminerait, ça, ça ne dépendrait que de leur efficacité et pour cela, il le savait, il allait devoir s’investir très rapidement et jouer sur les deux tableaux…

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@Kim Na Bi

Evidemment, il n’aimait pas cette situation plus inconfortable pour lui que pour le mafieux, mais il s’en accommodait plutôt bien dans la mesure où il avait accès à cette signature, ce contrat qui lui assurait que s’il était descendu, ce serait toujours en tant que flic. Il y avait ce problème cependant, d’être traité et de devoir être crédible en tant que compagnon du papillon. Un rôle qu’il n’aurait jamais cru possible et auquel il n’aurait jamais prétendu de son plein gré, s’il en avait réellement eu le choix. Pour lui, la justice passait avant ses a priori et puisqu’ils étaient d’accord sur la fausseté de cette relation, le militaire pouvait affirmer qu’il n’y avait aucune chance pour lui de tomber sur l’emprise réellement de ce psychopathe. Intelligent, il n’en avait jamais douté, ça ne le forçait qu’à être plus vigilant encore.

L’insupportable toc avait tendance à ressortir, comme pour calmer un peu les nerfs du vétéran qui ne supportait pas les menaces et encore moins que les négociations prennent des heures durant. Ainsi il posa ses conditions et le criminel sorti son stylo pour signer le papier qu’il était en train d’écrire. Chacun avait posé ses lois comme garanti de sa propre survie et puisqu’il en avait été décidé, Sehan osa demander quand cela commencerait, faisait sourire de cette façon un peu trop malicieuse au goût du policier l’autre homme. « Impatient d’en finir, oui »

Quand à cette réservation qui avait été énoncée plus tôt, l’infirme avait levé les yeux au ciel, qu’est-ce qu’il pouvait bien en tirer ? « Et au passage, si tu crois que je suis assez stupide pour croire que tu n’as pas délibérément donné autant d’informations, tu te mets le doigt dans l’œil. Un marché est un marché » et il n’allait pas prendre part à cette mascarade dès ce soir.

Une fois leurs deux têtes relevées et leurs regards fixés l’un sur l’autre, il y eut cette première mission. Vendredi soir et beaucoup trop d’ordres qui le rendait à ses yeux vulnérables. Un peu trop « J’ai du caractère et si tu voulais une poupée, tu as choisi la mauvaise personne. Je sais m’habiller et je choisirais ma tenue » il se masse la tête, inspirant profondément avant de rejeter l’air le plus lentement possible. « Je déteste faire la potiche et je ne saisis toujours pas pourquoi avoir choisi quelqu’un qui ne tient décemment pas en place. Tu es un peu trop excentrique et ça risque de te coûter, mais ça ne me regarde pas » et ce, même si ça pouvait lui coûter à lui aussi, il n’en avait que faire d’y passer, tant qu’il pouvait en emporter quelques un avec lui et qu’il pouvait faciliter le démantèlement d’un réseau à ses collègues.

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@Kim Na Bi

Curieux, c’était curieux de constater à quel point sa vie pouvait changer du tout au tout et si de par son passif il l’avait très rapidement appris, ça ne l’empêchait pas d’être surpris par les initiatives d’un mafieux se disant bien meilleur que la plupart des gens. Chacun est porteur de noirceur, bien plus d’ailleurs aux yeux du vétéran que d’innocence, mais il s’en fiche bien, lui, ne se considérant pas lui-même comme un exemple qui paradoxalement à une vision de la justice très stricte. Etrangement, la justice était pour tous et ce qui regarde chacun ne doit pas entrer en ligne de mire. Mais Sehan reconnait son erreur d’avoir laissé cette information lui échapper naturellement, si peu regardant du genre de chacun, il ne s’est pas étonné de devoir jouer le rôle d’un amant, grinçant presque des dents en laissant son impatience gagner le pas pour que le criminel en apprenne le moins possible sur lui. Il ne savait pas jusqu’où il était allé pour le dénicher lui plutôt qu’un autre et n’avait aucune envie de le savoir, néanmoins, ceci étant, pour ne l’avoir confié à personne d’autre que ses proches et ne pas en avoir parlé par la suite, il est peu probable qu’il le savait avant.

« J’ai jamais dit que je l’étais » et surtout pas avec lui, une tolérance risible tant la tension dans la pièce était tangible. Il fait bouger sa mâchoire, agacé et il en est presque de même pour l’état du papillon. Délicat de sa part de prévenir être à tel endroit à tel heure, le brun prendra bien soin de ne laisser personne s’approcher des lieux, personne qu’il ne connaitrait en tout cas ou qui serait des forces de l’ordre. Plus un seul mot avant que ne soit mis sur le tapis cette soirée où il est sensé jouer les potiches, le faisant serrer les dents. Il exprime bien sûr son désaccord, amusant visiblement l’homme peu flatté de son intervention, mais il n’en avait rien à faire « J’ai dit que je savais m’habiller » et il n’en démordrait pas, s’il devait payer lui-même un costume, il le ferait. Cependant, il n’en avait pas besoin et pour se faire se lève en s’appuyant sur sa canne afin d’aller chercher les précieux costumes qui n’ont pas été décorés, mais qui sont bels et bien de qualité. La discipline a l’armée, les montées en grade, il aurait pu en avoir et la paye était à la hauteur de ces quelques biens… son appartement ne se paye pas tout seul non plus, en soi ses privilèges ont su être conservés d’une certaine manière et n’en abusant pas… Sehan n’a su dans quoi investir d’autre, plaçant de l’argent plutôt que dépensant.

Quand il revint dans le salon, l’air stoïque et complètement blasé, ce fut pour annoncer « c’est à ton goût, chéri ? » le frisson qui le parcouru dénotait parfaitement avec la situation et démontrait que Sehan avait de gros efforts à fournir à moins de passer pour le petit ami en colère. Il n’aimait vraiment pas l’idée, mais il n’avait plus le choix et il mordit l’intérieur de sa joue avant d’y passer la langue furieusement en fusillant du regard Kim Nabi. Les missions d’infiltration il n’y avait jamais été formé, pas de cette façon, pas en épargnant la vie de ses proies. Il déglutit, ses sourcils froncés, frustré de n’avoir rien à répondre avant de simplement répondre « Moi aussi » il avait hâte de montrer ce qu’il valait…

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@Kim Na Bi