la sonnerie annonçant la pause de midi retentit, sun hi soupire de soulagement avant de donner un coup de coude à jae hyeong qui s'est encore dormir. franchement, qu'est-ce qu'elle va faire de lui. elle le regarde s'étiré, baller avant qu'une fille s'approche de leur table. On se voit tout à l'heure, crétin. dit-elle tout haut en récupérant ses affaires. cette fois-ci encore, elle sent la main de son meilleur ami se poser sur son bras. mais elle l'enlève en lui souriant. elle sait sun hi, elle en a l'habitude que les autres ne l'apprécie pas. en quittant la classe, elle l'entend ce surnom qu'on lui donne depuis l'enfance " sorcière ". tout ça car elle n'est pas comme les autres. enfin, elle est comme eux si elle porte ses gants, gants qui quittent rarement ses mains.

elle évite comme si souvent les autres, zizagant entre la foule d'élèves et d'enseignement. la tête basse pour ne pas leur montrer la peur dans son regard. car elle a peur que son don se déclenche. comme la dernière fois. cette première qui a glissé dans les escaliers alors qu'elle ne portait pas ses gants. le flash qui l'a prise par surprise en la rattrapant. tout, elle a tout vu. et depuis, elle espionne sa cadette. elle pose dans son casier des petits gâteaux, des petits mots de soutien en lui disant d'en parler à quelqu'un. mais ça ne la regarde pas. elle aussi est dans un moment difficile. son père est décédé et sun hyun n'en fait qu'à sa tête. puis, franchement, jae hyeong est un peu trop omniprésent dans ses pensés pour le moment.

le soleil est haut dans le ciel, le ciel est bleu, sun hi s'installe sous l'une des tables sous les des arbres du parc du lycée. sa boite contenant son plat devant elle, un livre posé de l'autre et les écouteurs sur ses oreilles. ce matin, jae hyeong lui a donné son lecteur mp3 avec des nouvelles musiques. c'est perdue dans ses pensés, en mangeant tout en lisant, la dernière année ne voit pas la personne s'installer devant elle. juste l'ombre qui la gêne. sun hi lève le regard, prête à demander au seul qui n'a pas peur que sa réputation soit détruite en restant avec la sorcière. jae dég... mais non, ce n'est pas jae mais la petite première année. la lycéenne enlève ses écouteurs en jetant des regards dans tout les sens. va-t-en avant qu'on te traite de monstre aussi., elle murmure cette phrase en souriant.

Plusieurs jours que cette deuxième année la suivait. Depuis cette instant où elle avait glissé et qu'elle l'avait rattrapée. Alors Yon Ran s'était montré plus attentive, plus à l'écoute de ce que l'on disait sur elle. La sorcière, qu'on l'appelait. Celle qu'il ne faut pas approcher. La première année n'était pas du genre très sociable et n'avait que très peu d'amis, mais c'était surtout par choix. Parce qu'elle ne voulait pas que quiconque apprenne où son père se trouvait, et parce qu'elle avait une petit soeur de cinq ans qui n'était pas encore préparée à affronter le monde. Elle avait beau être nulle scolairement parlant, elle n'était pas une totale idiote pour autant. Les mots, les biscuits... Sun Hi savait. Elle savait son passé et voulait l'aider, et si Yon Ran se serait braqué au départ elle voyait bien que la brune ne voulait que l'aider. Elle avait remarqué ces derniers jours que la jeune fille était mise à l'écart par les autres, pas forcément parce qu'elle le voulait. Son coeur semblait emplie d'une grande gentillesse malgré l'acharnement des autres lycéens. Yon Ran n'était pas aussi gentille et elle voulait faire quelque chose pour elle. Juste pour la remercier et qu'elle se sente un peu moins seule.

C'était l'heure de déjeuner et la brune tenait contre elle un repas fait avec amour. Sa grand-mère l'avait aidée toute la matinée alors qu'elle s'était levée une heure à l'avance. Sa malédiction lui donnerait des maux d'estomac tant le déjeuner semblait bon. Mais elle s'en fichait. Elle voulait aider cette adolescente qui avait gardé son secret tout en voulant l'aider. Aussi, lorsqu'elle la vit sous un arbre, elle se mise assise face à elle. Regardant autour d'elle, écouteurs retirés, elle murmura des mots durs avec, malgré tout, un sourire. « Je suis déjà nommée le petit gobelin. » L'adolescente haussa les épaules en souriant. Puis, elle regarda les autres groupes aux autres tables dont les regards se tournaient lentement vers eux avant de retourner à leur déjeuner. « On est des personnes hors du commun, contrairement à eux. Ils sont ordinaires. » Puis son visage fit à nouveau face à celui de Sun Hi et un doux rire passa ses lèvres. Elle sortit le plat qu'elle avait préparé en le poussant vers la brune devant elle. « Je t'ai préparé ça. Pour te remercier. » Yon Ran se montrait rarement aussi souriante envers des inconnus, mais avec cette deuxième années c'était différent. Après tous ces jours d'observation, tous ces mots, elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance. « Merci pour tous ce que tu laisses dans mon casier, et surtout de n'avoir rien dit à personne. » Elle avait fait le lien. Il n'y avait que de ça qu'il pouvait s'agir. Quoi d'autre sinon ? Seul son passé demandait à ce qu'on l'aide, bien qu'elle le refuse.

son père a toujours dit que c'était un don mais sun hi prenait encore à l'époque ce pouvoir comme une malédiction. comment ne pas être prise pour une sorcière par les autres quand elle leur dit de faire attention. elle en a vu depuis sa tendre enfance des drames, des secrets cachés par tous. jae hyeong, son meilleur ami, lui s'amuse à lui prendre la main juste pour connaître son futur. lui aussi, est un monstre. il n'a pas encore comprit que les flash d'avenir lui font mal. il ne voit pas les regards amoureux qu'elle lui lance. regard qui malheureusement ont été remarqué par celle qui est devenue sa tutrice, la meilleure amie de sa défunte mère, la femme qui l'a élevé. la mère de celui qu'elle aime en secret de plus en plus. oh que oui, il sera policier, il aura une famille à lui. et sa femme, il l'aimera. deux enfants, un garçon et une fille. elle sait tout ça. sauf le visage de cette femme qui va le lui voler. et elle, sun hi se prépare à terminer veiille fille, après tout qui voudra d'une sorcière.

jae hyeong lui a déjà dit d'utiliser son pouvoir pour aider les autres, ils le font de temps en temps. lui qui rêve de devenir policier, avoir une personne qui peut savoir la vérité est une aubaine pour lui. ils ont ainsi retrouvé le voleur du petit magasin de leur village. elle a vu le coupable en touchant le grand-père, elle a revécu la scène regardant bien les détailles. et après être revenue à elle. ils se sont mit à parcourir sur leur vélo l'île, le recherchant. puis jae hyeong la poursuivit avant d'appeler la police. une nouvelle fois, sun hi s'est éclipsée, lui laissant avoir les leurier. c'est après tout son rêve à lui d'être policier. le sien est de ré-ouvrir le restaurant familiale, l'étoile filante. et comme son père et ses ancêtres, apportés la joie aux habitants.

puis y a yon ran. elle ne devrait pas s'occuper d'elle. après tout, qui aimerait que ses plus sombres secrets soit su de tous. personne. elle a vu ce flash, cette partie du passée de la plus jeune. sur tout, elle a vu. comme si ça pouvait pas être un moment heureux, un moment de l'avenir. tiens, le jour de son mariage. son premier baiser avec son grand amour. non, le père de la lycéenne. sun hi l'a espionné dans le lycée et à remarquer qu'elle restait souvent seule. alors elle dépose des petits mots dans son casier, des friandises. une chose qu'elle aimerait au fond d'elle que quelqu'un fasse pour elle, en dehors de jae hyeong ou son petit frère.

et ce midi, elle ne s'attendait pas à ce quelqu'un la rejoigne sur la table qu'elle utilise toujours pour manger quand il fait bon. même en hiver que le temps le permet. le seul qui ose s'approcher est son meilleur ami qui compte certainement fleurette. alors le regard surprise, elle enlève ses écouteurs. elle est prête à partir sun hi pour libérer la table. " petit lutin ? " elle arque un sourcil amusé, avant de lancer un regard noir à un groupe à une autre table. ce qui est bien aussi, c'est que les autres ont peur d'elle. " Deux personnes hors du commun ? " son coeur tambourine à ces mots. se pourrait-elle qu'elle soit comme elle ? mais non, impossible. elle en connait un autre, sun hi. même si ils ne se parlent pas beaucoup. ils aiment bien trainer ensemble, en dehors du lycée. car justement, leur pouvoir s'annule. " je suis ordinaire. " dit-elle en souriant tristement. si seulement, elle pourrait être vu avec jae hyeong plus souvent. pas juste en classe ou à l'extérieur. elle ferait partie d'un club et non pas rejeter par les autres. puis elle est perdue sun hi. rien dit à personne ? elle plisse les yeux. se pourrait-il qu'elle soit l'une des leurs ? ceux sur qui elle ne sait quelle dévinitée s'est penchée sur le berceau. " Je ... " que dire, que faire ? elle est pas très sociale, sun hi. " tu avais juste l'air triste. " dit-elle finalement après avoir détaillée le visage de sa cadette plus en détaille. " et je ne vois pas de quel secret tu parles. " murmure-t-elle faiblement en regardant ses mains gantés. " si tu veux parler cancans, les simples d'esprits doivent être à l'intérieur. " que peut-elle dire d'autre ? d'accord yon ran a l'air douce et même gentille. mais sun hi se protège. la dernière fois qu'elle a parlé à quelqu'un, c'était son ex petit ami qui s'est foutu de sa gueule. depuis, elle est hermétique à tout, sauf pour les deux hommes de sa vie.

Ordinaire. Voilà comment elle se définissait malgré tout. Yon Ran était persuadé qu'elle n'avait rien d'ordinaire, ce qui était loin d'être une mauvaise chose en soi. Bien au contraire. Même si elle arquait son sourcil, même si elle ne la croyait pas. Pour toute réponse, la plus jeune hocha la tête de haut en bas. C'était le petit lutin, la fille qui ne voulait parler à personne et qui ne fréquentait personne. C'était parfois à se demander si elle existait réellement dans ce lycée, à l'image des petits lutins du père noël ou des gobelins de la mythologie. Mais la lycéenne devant elle évitait le sujet. Comme quoi elle avait simplement l'air triste, comme quoi elle ne ne voyait pas de quel secret elle parlait. Des murmures. Des mots encore plus vifs et piquants. Ce fut au tour de Yon Ran d'hausser un sourcil, puis les deux. « Justement, c'est parce qu'ils sont simples d'esprit que je refuse de parler avec eux. Ou même de rester avec eux. » A force de la suivre, Sun Hi avait bien du remarqué sa tendance à s'isoler, à ne traîner avec personne. Rien que son téléphone. Du bout des doigts, elle tapota sur le premier récipient, sortant un second pour elle même dans son sac. Elle aurait pu y ajouter une simple sauce absolument affreuse pour rendre le plat infect et ne pas avoir de maux d'estomac, mais ce n'était pas le but de sa démarche. Il fallait que leurs plats soient identiques, au moins au départ. Yon Ran avait pensé à amener cette sauce infecte, juste au cas où. « Promis, je ne vais pas t'empoisonner. » Un sourire tirait ses lèvres. La brune était des plus sincères et voulait véritablement remercier cette adolescente douce et gentille qui ne méritait pas toute cette haine.

Décidée à ne pas bouger de sa place, la plus jeune ouvrit son plat pour commencer à déjeuner, espérant que Sun Hi fasse de même. « Tu sais, je n'ai pas d'amis ici. Mon but n'est pas de rire de toi ou quoique ce soit. Je me fiche de ce que les autres peuvent dire sur toi, ou sur moi. Tu as juste été gentille avec moi, et je pensais pouvoir l'être à mon tour. » Elle était méfiante, et Yon Ran connaissait bien ce type de comportement. Elle-même était ainsi. C'est le lot de tous ceux qui s'isolent ou sont isolés. Leurs coeurs se barricades et alors ils se protègent de tout. Continuant à déjeuner, elle voulait tout de même aborder le sujet, le véritable sujet qui l'avait rendue si gentille avec elle et qui faisait que la brune s'était donné autant de mal pour cuisiner, quitte à ce qu'elle se fasse mal à l'estomac et qu'elle reste clouée au lit deux jours entiers. « Tu vois ce plat. Je l'ai préparé parce que j'adore cuisiner et que c'était la meilleure manière d'essayer de te faire plaisir. Sauf que j'ai un problème. » Dans son petit sac, elle prit entre les mains une petite bouteille dont la sauce ressemblait à s'y méprendre à de la sauce soja. Un brun sombre qui s'accrochait sur les bords transparents. Elle la laissa fermée, évitant aussi longtemps que possible l'odeur nauséabonde. « Je suis de ces maudits des Yoghwi. » chuchota-t-elle. Après tout, elle n'avait fait qu'une supposition sur l'adolescente, même si elle se trompait rarement. « Si je mange des repas aussi bon que celui que je nous ai préparé, je suis extrêmement malade. Parfois gravement. Mais si j'ajoute cette sauce ignoble, alors ma santé ne risque rien. » Ses pupilles braqués sur celle de Sun Hi, elle continua sa tirade. « Je n'en ai pas mis dans ces plats. Pour te montrer que je suis totalement sincère avec toi. » Sa tête s'articula de haut en bas. Sun Hi n'avait rien dit jusqu'à présent, ce n'était pas maintenant qu'elle allait dire quelque chose. Et puis Yon Ran avait deviné pour son don aussi, elle pouvait bien lui parler de sa malédiction. Donnant-donnant.

impossible que la première année soit une élue. drôle de nom, élu. sun hi aurait préféré qu'aucunes divinités se penche sur son berceau. jamais elle aurait vu la mort de sa maman lors de la naissance de son petit frère. elle voudrait aussi pouvoir toucher jae hyeong soit voir des flash de lui amoureux d'une autre. alors qu'elle est là. avoir des amis, pas beaucoup mais des personnes qui n'ont pas peur d'elle. et dont elle n'aurait pas peur de toucher. mais yon ran ne bouge pas. elle reste assise devant elle. puis s'est vraie qu'elle avait constaté que sa cadette avait tendance à s'isoler. mais de là à vouloir devenir aussi une paria au lycée. Sunhi ne sait pas trop quoi penser, l'envoyer voir ailleurs si elle existe ou la laisser rester près d'elle.

puis la première année tapote un récipient et la pousse vers elle. elle l'écoute surprise et suspicieuse. après tout, c'est elle qui cuisine habituellement. sauf quand son père était encore de ce monde. mais depuis qu'elle est orpheline, elle se lève une heure avant tout le monde pour préparer les plats pour sunhyun et jaehyeong ainsi que le sien. et voir un plat pour elle, rien que pour elle est perturbant. elle cligne des yeux. yon ran commence  à manger. sun hi ne bouge toujours pas. la regardant avec des grands yeux. surtout qu'elle a aussi son plat. mais ce que la cadette à cuisiner à l'air bon. les couleurs sont jolies en tout cas. et les couleurs sont importants dans un plat.

" je n'ai pas été gentille. " juste voulu redonner le sourire à quelqu'un qui parait seule comme elle. la future cuistot détourne la tête regardant au loin. c'est là qu'elle l’aperçoit son meilleur ami jouer au foot avec les autres. mais quand la lycéenne lui dit qu'elle a un problème, son attention est reportée sur elle. sun hi attend la suite. suite qui arrive vite, trop vite. son regard s'agrandie sous la révélation. une maudite. elle a une maudite devant elle. elle ne croit pas aux divinités ou autres mais elle croit aux superstitions. après tout, son père lui a dit qu'elle était une élue avec un don.  elle regarde la bouteille que la fille tient dans ses mains. on dirait du soja mais la couleur est un tout petit peu plus foncé. puis, elle reconnait et grimace. puis quand elle termine sa tirade. Sun Hi tend la main pour attraper la bouteille et elle l'ouvre. l'odeur est affreux et lui arrache une grimace. avant de la lui rendre. tu n'as pas à me prouver quoi que ce soit. dit-elle d'un ton froid tout en regardant ses gants. et tu ne devrais pas dire ce genre de chose.  ils entendent. la deuxième année regarde vers la montagne. ils observent, épilent tu sais. l'un des effets secondaires de son don est qu'elle les voit ces dieux ou monstres. y en a un qui leur sourit. ne dis plus jamais à quelqu'un que tu es maudite. c'est juste un conseil. juste pour qu'elle ne se retrouve pas seule comme elle. puis enfin, elle attrape les baguettes ouvre la boite avant de prendre un morceau. et là, c'est papille lui font comprendre que c'est bon. peut être un peu plus de poivre mais c'est excellent. tu cuisines bien. un compliment d'une voix chaleureuse.

sun hi tend sa main ganté pour se présenter. je suis lee sun hi, dit la sorcière. élève en deuxième année. elle sourit. peut être qu'au fond, elles pourront être amies. peut être. et je peux voir la vie des autres. murmure-t-elle tout bas pour que seule yon ran l'entende. certains disent que c'est un don, moi j'appelle ça une malédiction. elle continue à sourire tout en mangeant. et je suis désolée pour ton père. là, le sourire se fait un peu forcé. le mien est mort y a un an. son prénom est crié par une voix masculine. et elle sourit à son meilleur ami. elle répond au baiser qu'il lui envoit. et lui là bas qui fait le malin avec le ballon. c'est mon esclave. là, elle lui dit ça sur un ton de confidence. après tout qui ne connait pas Sin Jae Hyeong, l'un des types les plus populaires du lycée. tu devrais mettre un peu plus de poivre dans ton plat ou du sel. mais pas trop. le goût changera, deviendra fade mais tu ne devras plus saucer avec ça. car avant de devenir l'excellente cuisinière qu'elle sera dans quelques années. sunhi a eu quelques râtés culinaires. et si tu veux essayer des recettes, j'ai deux gouteurs parfaits pour ça. oui, un débuté d'amitié.  

Après l'avoir écouté plus attentivement que Yon Ran ne l'aurait cru, la lycéenne attrape la bouteille qu'elle approche près de son nez. Un grimace déforme ses traits. La plus jeune aime l'appeler sa bouteille magique, celle qui lui permet tout de même de manger hors de chez elle ou de vivre en société sans qu'elle ne finisse avec des douleurs affreuses. Même si elle n'avait rien à prouver, elle savait qu'elle devait tout de même se dévoiler un peu plus pour qu'elle cesse de la rejeter. Peut-être qu'en faisant un pas la première, Sun Hi en ferait un autre en retour. Et c'est ce qu'il se passa. La brune suivait son regard, passant de ses gants à la montagne, alors qu'elle la mettait en garde contre les esprits de l'île. Souvent, elle se demandait comme ils choisissaient leurs élus et leurs maudits. Fallait-il faire quelque chose de bon ? Quelque chose de mal ? « D'accord. Je me montrerai plus prudente. » Sa tête s'articula de haut en bas pour confirmer ses paroles. Personne en dehors de sa famille ne connaissait cette terrible malédiction, et Yon Ran ignorait combien de personnes savait pour le don de la lycéenne. Peut-être tout aussi peu. Quoiqu'il en soit, son aînée attrapa le plat pour y planter ses baguettes et commenter sa cuisine. Un grand sourire tirait à nouveau ses lèvres. Cela ne paraissait pas grand chose, mais ces quelques mots lui offraient du baume au coeur. Elle avait réussit sa mission : cuisiner un bon plat pour remercier cette jeune fille. Ce n'était pas parfait, mais c'était un bon début. Un très bon début. Sun Hi se présenta à son tour, de manière concise et sincère. Elle lui expliqua son don en murmure, et tout prenait sens pour Yon Ran, bien qu'elle eut déjà deviné la nature de son don, tout du moins sur la partie concernant le passé.

Un rictus tire ses lèvres lorsqu'elle lui parle de son père. Elle avait raison, la jeune femme a pu accéder à son passé. La brune soupira. Il ne fallait pas être désolée. Aucune personne s'alcoolisant et se droguant jusqu'à laisser sa femme mourir sous ses poings ne mérité de la pitié... Yon Ran se sentait plus désolée pour le père de Sun Hi, même si elle ignorait s'il était bon ou mauvais. « Je... Mes condoléances pour ton père. » La première se tourna pour observer le garçon qui venait de crier le nom de la jeune femme face à elle. Un rire franchit ses lèvres. C'est qu'elle réussissait à la faire rire, en plus, Sun Hi. « Très bel esclave. J'espère qu'il est réellement utile. » Pas qu'elle soit du genre à juger rapidement, mais ce garçon avait une réputation. Jae Hyeong était l'archétype de l'adolescent populaire, doué pour plein de chose et notamment faire tomber toutes les filles comme des mouches. Puis elles revinrent au plat préparé et à cette affreuse sauce brune. « Vraiment ? » Les yeux de Yon Ran scintillaient, comme ces personnages de dessins animés qui comprennent une chose nouvelle et merveilleuse. Ses parents n'avaient jamais cherché à comprendre sa malédiction et elle s'était retrouvée seule à devoir la gérer, trouvant ce qu'elle digérait ou ne digérait pas. Elle était habituée à saucer avec ce mélange horrible, si bien qu'elle n'avait jamais tenté de rendre les plats fades. « Tu penses que quelque chose de fade irait ? Tu es un ange, ça changerait tellement ma vie. » Puis, d'un air dubitatif, elle ajouta : « Ok pour tes recettes. » Yon Ran lui offrit un clin d'oeil avant d'entamer son plat, non sans avoir versé cette mixture à l'intérieur. Maintenant que Sun Hi connaissait cette partie d'elle, elle n'avait plus à se cacher. Elle se promettait d'amener du sel et du poivre pour demain, et de ne se balader qu'avec ça dans son sac.

Sa main vint trouver celle de l'adolescente devant elle. « Tu sais, ton don, ou ta malédiction, ne me fait pas peur. Si tu veux, tu peux enlever ces gants avec moi. Je n'ai pas peur de toucher tes mains. » De toute manière elle avait déjà pu observer son passé, et si elle ignorait tout de son futur, cela ne l'effrayait pas. Elle voyait derrière un groupe d'adolescents qui riaient, mais la brune ne retirait pas sa main pour autant. Son regard croisaient simplement le leur alors qu'elle leur tirait la langue. Ce n'était pas une fille spécialement altruiste, mais elle n'aimait pas la méchanceté gratuite. Encore moins maintenant que Sun Hi était devenu, en quelque sorte, une amie. Ou du moins cela semblait être le début d'une belle amitié. Et elle ne se trompait pas, puisqu'elles allaient devenir deux meilleures amies unis contre ce monde de brute. Lâchant sa main, elle leva les yeux en l'air en réfléchissant. « Je vis chez ma grand-mère près de la montagne, que dirais-tu de venir un jour ? Hmm ? On pourrait se parler sans tous ces idiots autour. Et tu rencontrera ma petite soeur. » Sa grand-mère serait ravie de voir qu'elle avait enfin une amie, elle qui n'avait jamais osé en avoir et encore moins depuis la mort de sa mère trois années plus tôt. Tout comme sa petite soeur de dix ans sa cadette qui adorerait rencontrer de nouvelles personnes. « Dis oui. » Elle lança un regard au garçon populaire qui jouait plus loin. « On pourra même aller se promener à la montagne avec ton esclave. » La brune avait envie de lui faire confiance. Parce qu'elle était douce, attentive et bienveillante. Mais aussi parce qu'elle connaissait une partie d'elle que personne d'autre ne savait.