My pride is all I got — ft. Nam Mee Joo 191211064108775501
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My pride is all I got — ft. Nam Mee Joo
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Lun 24 Déc - 0:28
My pride is all I got

Son retour à Jeju lui semble tellement proche et tellement éloigné en même temps. Depuis la mort de Hyejin, la vie est pour lui un calvaire permanent. Non seulement parce qu’elle n’est plus là à ses côtés, mais aussi parce que la vie lui rappelle constamment qu’elle n’est plus de ce monde. Il y avait eu ça, puis en rentrant il a découvert que son père n’était pas son père. Il a vite fait la connaissance de son véritable père, qui semble plus que déterminé à faire sa connaissance. A une période de sa vie où Misun ne désire pas s’engager dans de telles choses. Tout lui tombe sur le coin du nez au même moment et il peine à se reconstruire.

Maintenant, son père biologique désire dîner. Misun a essayé tant bien que mal d’éviter ce moment, de refuser même, mais son paternel a tant insisté qu’il n’a pas pu rester en dehors de ce repas bien longtemps. Il allait forcément mettre les pieds dans le plat. Ou Dongchul. Ou sa fiancée. Qui sait ?

Un monde sépare Misun de cette famille. Ce dernier a vécu très modestement et a littéralement traversé l’enfer pour essayer de sauver sa petite amie. De leur côté, ils ont toujours vécu dans l’abondance la plus totale, n’ont jamais manqué de rien. Le malheur ne semble pas faire partie de leur quotidien. Évidemment, le jeune homme n’a pas pu s’esquiver quant au port d’un costume trois pièces, si l’ensemble est toutefois assez sobre, il porte une cravate aux teintes beaucoup plus excentriques ; quitte à porter quelque chose de désagréable dans laquelle il ne se sent pas de bouger, autant se faire plaisir un minimum.

Assis dans son taxi, Misun fait tourner son alliance autour de son doigt alors qu’il regarde le paysage défiler sous ses yeux. La douleur ne part jamais vraiment, quoi qu’il fasse. Il n’est pas prêt à aller de l’avant, à l’oublier et juste à la garder dans un coin de son cœur, même s’il sait que ce n’est pas ce qu’elle voudrait, il a besoin de temps pour accepter.

Après un moment dans le taxi à rouler, il paye son conducteur et descend du véhicule. Il ne pleut pas, une chance après avoir passé un long moment à se coiffer pour ne pas avoir l’air d’un plouc. Il marche alors quelques mètres pour rentrer dans un hôtel assez chic, qui fait aussi restaurant et y trouve rapidement un petit groupe, composé par son père, Dongchul, son demi-frère, ainsi que sa fiancée, qu’il ne connait pas encore, bien qu’il ne sache pas encore comment elle se dénomme. Il s’approche rapidement avant de s’incliner légèrement face à chacun d’entre eux en signe de salutations. Il reste tourné vers la jeune femme un peu plus longtemps, à qui il adresse somme toute un regard assez froid.

— Ran Misun, le demi-frère de Dongchul, se présente-t-il avec un léger sourire forcé. Enchanté de faire ta connaissance.

La première impression ne va pas forcément être la bonne, c’est presque une certitude. Mais ce n’est pas comme s’il a véritablement envie d’être amie avec elle, qu’elle soit la fiancée de son frère ou non.

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Mar 25 Déc - 19:27
My pride is all I got

Cela faisait un moment qu'elle vivait chez les Choi et même si sa vie semblait plus facile, il n'en était rien. Mee Joo avait toujours ce goût amer au fond de son coeur, qu'importe les efforts que son fiancé faisait. Sa blessure était encore trop profonde, trop vive, trop ouverte. Il lui faudrait du temps, elle en avait au moins conscience. Ses sentiments étaient toujours là, il lui suffisait de fermer les yeux tard le soir pour qu'un millier d'images d'eux surgissent dans son esprit. Elle l'aimait, elle le détestait. C'était déchirant de vivre deux émotions si contradictoires en même temps. La brune ne voulait pas épouser Dong Chul, mais plus encore : elle refusait qu'il épouse qui que ce soit d'autre. La glace autour de son coeur fondait lentement, trop lentement, et elle ne savait pas encore combien de temps exactement cette barrière tiendrait.

Ce soir, c'était différent. Mee Joo allait devoir jouer la comédie. Elle allait devoir montrer au monde combien elle semblait être heureuse d'épouser Dong Chul dès sa majorité atteinte pour devenir un membre à part entière de la famille Choi. Famille qui finalement n'était pas bien meilleure que celle des Nam. Il faut croire que chaque famille à son lot de malheur et de secret. Celui des choix allait lui imploser à la figure dès ce soir : la rencontre avec le fils prodigue, celui revenu de loin et enfant du paternel. L'adolescente savait combien Dong Chul avait du mal avec lui, aussi elle fit tout son possible pour ne pas se montrer désagréable envers son fiancé. Elle se surprit même à lui tenir la main pour lui offrir un peu de force et de soutiens. Car au fond d'elle, la jolie brune était folle amoureuse de son beau brun.

Ils étaient arrivés les premiers au restaurant, un endroit chic et plaisant qui puait l'argent. La lycéenne n'avait rien contre ça, elle-même avait vécu dans un certain luxe toute sa vie durant. Mais elle avait aussi appris que l'argent n'achetait pas tout et que face aux sentiments, il ne vaut strictement rien. Ils ne sont que trois : le paternel, l'héritier, la fiancée. Lorsque le demi-frère de Dong Chul entre et s'approche d'eux, il s'incline face à chacun d'eux, restant légèrement plus longtemps face à Mee Joo. Il se présente, bien qu'elle sache déjà bien trop de chose sur lui grâce à son fiancé. « Nam Mee Joo, fiancée de Dong Chul. Je suis ravie. » Elle s'incline à son tour. Les présentations officielles restent, selon elle, la pire chose qui puisse exister dans ce milieu de riches. Autour de la table, ils prennent chacun place juste après que Dong Chul lui chuchote à l'oreille. Jae Sun, le petit frère de la brune, semble avoir besoin de lui et il préfère rentrer, aussi elle pose une main par-dessus la sienne en lui offrant un sourire qui se veut aimant et courtois. Elle préfère savoir Dong Chul auprès de son frère plutôt que n'importe quelle gouvernante.

Ils ne se retrouvent plus qu'à trois, et elle sait que la femme de Monsieur Choi devrait sans doute arriver. Du moins, c'est ce qu'on lui a expliqué avant qu'elle ne se présente à ce dîner. Mee Joo pose ses pupilles sur Misun, qui ne lui offre pas de regard chaleureux ou avenant. Lui aussi déteste-t-il ce genre de dîner ? Fort heureusement pour elle, l'adolescente sait parfaitement joué la comédie, la même qu'elle répète depuis son plus jeune âge. « Merci d'avoir réussi à te libérer pour faire ma connaissance. Puisque nous allons bientôt être de la même famille, il est essentiel de pouvoir en connaître chaque membre. » Un sourire de plus, parfaitement faux et totalement joué. Plusieurs flûtes furent amenées sur la table et, avec une fausse délicatesse, Mee Joo s’empara de l'une d'elle. Les dires de son fiancé ne lui avaient pas fait apprécier Monsieur Choi, et bien qu'elle le cachait, elle était stressée de se retrouver seule face à cet homme et son fils inconnu. « J'imagine que j'aurai l'occasion future de rencontrer ta partenaire. » Elle pointa sa bague du menton, accrochée à son annuaire. Elle n'ignorait pas son nom, ni son lien avec les Choi ; mais elle ignorait tout de sa vie et elle en était curieuse. Et si cela pouvait détourner l'attention de sa propre personne, c'était encore mieux.

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Mar 25 Déc - 23:57
My pride is all I got

Dong Chul s’esquive rapidement. Il en a de la chance. Et il a de la chance d’avoir une si jolie fille à ses côtés, alors que leur relation semble aussi factice qu’un modèle d’exposition. Intérieurement, Misun sourit, parce que la comparaison ne pouvait pas être plus appropriée, pourtant, le jeune homme ne fait aucun commentaire. Ce ne sont pas ses affaires après tout. Le groupe est rapidement guidé à une table où ils s’installent confortablement.

A ses remerciements, Misun n’exécute qu’un sourire forcé dans un premier temps. Non seulement il considère qu’ils ne feront absolument partie de la même famille ; effectivement, son nom n’est pas Choi comme celui de son frère ou de son père biologique, mais Ran, le nom de son père adoptif. Donc non, Meejoo et lui n’ont rien en commun, et d’autant plus qu’il ne la connait pas, il a encore moins envie de faire partie de la même famille. Encore plus quand il la voit sourire, et qu’il lui paraît aussi faux que le sien.

Des flutes sont disposées sur la table par des serveurs, qui semblent se faire aussi petit que possible, pour ne pas déranger ce repas d’une importance capitale pour certains, dispensable pour d’autres.

Et puis la gaffe est arrivée, fatalement ; la question de la fiancée est là, bien évidemment. La bague aurait pu être simplement décorative, mais malheureusement, elle ne l’est pas. Ou si, mais il s’agit là d’une décoration bien funeste. Le père est lui aussi bien curieux ; il veut aussi rencontrer cette femme. Cette femme qui fait le bonheur de son fils selon ses dires.

— Je ne pense pas, rétorque-t-il rudement.

Misun entreprend de boire son champagne ; s’il avait pu faire cul sec, il l’aurait fait. Ici, il s’est contenté de n’en boire que la moitié, mais qui peut tout de même montrer que son éducation n’est pas la même que celles des bourgeois qu’ils sont, tous autant qu’ils sont. Il n’a même pas attendu qu’ils aient trinqué. Misun n’éprouve pas l’once d’un remord. Outre le fait qu’il n’a pas envie de présenter la prunelle de ses yeux à ces gens, c’était de toute façon impossible. Finalement, leur présenter cette femme signifie si peu si en échange il peut encore la voir en vie.

Évidemment, une réponse aussi sèche mérite des explications. Monsieur Choi n’est pas en reste quand il s’agit d’en demander. Le jeune homme glisse ses doigts entre le col de sa chemise et son cou, attrapant la chaîne qu’il porte, sur laquelle repose l’alliance de l’être aimée, qu’il montre à sa nouvelle famille. Ils auraient bien fini par le savoir. Le jeune homme finit alors par s’expliquer :

— Hyejin ne fait plus partie de ce monde. Elle a succombé à la maladie il y a plus d’un an. On est resté ensemble pendant sept ans, on vivait ensemble, on allait se marier.

Silence. L’amoureux épleuré a du mal à contenir son émotion, pourtant, il le fait, comme toujours. En public, il veut garder la face. Il veut garder sa dignité. Seules les personnes qu’il considère comme proches de lui peuvent le voir dans cet état. Aux autres, il ne le permet pas.  Dans ce genre de situation, il n’y a rien de plus à dire, à dire vrai. Misun ajoute, pour éviter une nouvelle bourde :

— Ne soyez pas désolés.

C’est bien le genre de paroles qui agacent le jeune homme, d’autant plus qu’elles ne lui sont d’aucun réconfort ; les gens ne peuvent pas comprendre, ils peuvent imaginer la douleur que ça peut représenter autant qu’ils veulent, ils ne se rendent pas compte à quel point ils sont éloignés de la réalité. Sur ces bonnes paroles, l’aîné boit l’autre moitié de son verre. C’est dans cette ambiance morose que Madame Choi fait son apparition salvatrice (ou pas). Le jeune homme en profite pour faire diversion :

— Bonsoir Madame Choi. Veuillez m’excuser, j’ai déjà terminé ma coupe de champagne. Il est très bon.

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Dim 6 Jan - 19:59
My pride is all I got

Sa réponse est rude, brute, froide et pendant un court moment Mee Joo se demande ce qu’elle a bien pu demander de mal. Si elle n’était qu’en tête à tête, l’adolescente n’hésiterait pas à lui dire qu’il pourrait se montrer plus délicat et qu’elle n’est certainement pas ici pour que l’on se montre si tranchant avec elle. Mais ils ne sont pas en tête à tête. Ils sont à un dîner des plus officiel au restaurant avec Monsieur Choi comme compagnie. La brune inspire un grand coup. Il ne faut surtout pas qu’elle perde patience et calme. Cette comédie sera bientôt terminée, dans une année et demi du moins. Pour le moment, elle vivait chez les Choi et devait se comporter de la meilleure des manières. Portant la flûte à ses lèvres juste après un regard au père Choi, elle le laissait demander plus d’explications. Elle n’était là que pour montrer son joli minois, après tout. Au cœur de cette soirée un peu BCBG, sa tenue était décontractée, bien qu’élégante. Elle se sentait comme un modèle d’exposition.

Les explications furent brèves et rapides, et Mee Joo aurait voulu parler pour lui dire qu’elle comprenait aisément sa douleur. Quand bien même elle ne l’avait pas vécu, elle pouvait facilement imaginer la douleur. Même si elle ne veut pas l’épouser, même si elle prétend être trop blessée pour l’aimer ; elle ne pourrait plus imaginer sa vie sans Dong Chul à ses côtés. Les pupilles brunes de la jeune fille se figent sur la chaine lorsque d’autres mots sortent. Elle n’est pas désolée. Mais elle a de la peine pour lui. La brune ne montre rien, tout comme elle constate qu’il ne montre rien. « Je ne suis pas désolée. J’ai de la peine. » Mais elle n’avait pas pitié de lui. Pas une seule seconde. Elle était juste peinée à l’idée qu’il doive vivre le restant de ses jours avec l’absence de l’être aimée. C’était le mot exact. Elle était peinée.

Le jeune homme finit rapidement l’autre moitié de sa coupe de champagne, juste avant que Madame Choi n’arrive près de la table. Un rire silencieux passe les lèvres de l’adolescente. Il se fiche tant des conventions qu’elle ne peut que rire de la situation. Il est froid et distant, mais il se pourrait bien qu’elle l’apprécie, finalement. La brune n’avait pas le courage de se comporter comme elle le voulait, mais lui qui n’avait pas grandit dans le même monde, lui, il l’avait. « Bonsoir Madame Choi. Vous êtes toute en beauté, comme à votre habitude. » Mee Joo se lève pour s’incliner face à la mère de son fiancé, restant un peu plus longtemps que d’ordinaire. Lorsqu’elle se redresse, la femme prend ses mains dans les siennes et dépose un baiser sur sa joue. Elle salue son époux, Misun, puis prend place à table avec eux, non sans avoir attrapé une flûte de champagne au passage. Monsieur Choi annonce qu’ils allaient tous dîner ensemble et qu’après, les Choi s’en iraient. S’il leur plaisait, Misun et Mee Joo pourraient continuer à faire plus ample connaissance.

Pour le moment, c’était au tour de Mee Joo de se présenter de manière plus approfondie. Pour dire vrai c’était davantage un étalage de talents plutôt qu’une réelle présentation. Mais si Monsieur Choi l’exigeait, la lycéenne s’exécutait. « Je joue du violoncelle depuis mon enfance. Cet instruments est d’une beauté incroyable. » La jeune femme détestait ce moment. Ses pupilles se posaient sur Misun mais elle était certaine qu’elle l’embêtait avec ses vantardises. Les Choi voulaient simplement montrer Mee Joo comme un trophée, le bon parti sur lequel ils ont mis la main. Alors qu’en vérité, il n’en était rien. Sa mère était une mante religieuse, qui en était à son troisième époux simplement pour continuer à vivre dans le luxe. Son père l’avait quitté à ses quinze ans, sans plus jamais revenir sur l’île, fatigué de son épouse et sans regret pour ses enfants. Son grand frère était porté disparu depuis cinq ans, depuis qu’il a décidé de tous les quitter pour des raisons que l’adolescente ne peut que comprendre. Des histoires que les personnes ne connaissent pas. Tout ce qu’elles savent c’est ce qu’on veut leur montrer. L’argent et les talents. « Il faut savoir que je suis en tête du classement scolaire. Mes notes sont irréprochables. » Un sourire faux tira ses traits. Toutes ces informations étaient vrai, mais elle haïssait les étaler. « Les animaux sont une de mes grandes passions. Je suis donc végétarienne et je fais très attention avec les produits issus de l’exploitation animale. » Musicienne, génie et mère Thérèsa. Quel beau tableau Mee Joo ! Sauf un détail : ce n’est que l’apparence que tu offres au monde entier.

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Ven 11 Jan - 14:58
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— Je ne suis pas désolée. J’ai de la peine.

Misun retient un pouffement. Son père voulait qu’il soit là, il n’allait pas être déçu. Il n’allait pas être déçu de ce fils qui ne sait pas se tenir, qui a du venin à cracher à n’en plus finir. Se retrouver seul laisse des traces, il faut passer à travers plusieurs étapes avant de pouvoir aller de l’avant. Le chemin est encore long, mais le jeune homme ne veut pas de sa peine non plus ; ce n’est pas comme si elle pouvait le comprendre. Même l’imaginer n’est pas à la hauteur de la réalité.

Même si quand il s’est mit avec elle, il savait que ça allait potentiellement finir comme ça. On est jamais prêt à perdre quelqu’un qui nous est cher.

Il n’a pas le temps de rétorquer quoi que ce soit. Madame est déjà là. De toute façon, y avait-il vraiment matière à répondre de manière pertinente et constructive à cette tirade. Misun abandonne. Le jeune homme se sent obligé d’imiter Mee Joo, finalement, mais son salut est beaucoup plus bref, beaucoup plus nonchalant. Après tout, c’est peut-être ça le fait du problème : l’avenir de cette fille dépend sûrement de cette famille, Misun, lui, trace son propre chemin, sans l’aide de personne. Il revoit son père uniquement parce que celui-ci insiste, et qu’il veut comprendre ce qu’il s’est passé auparavant, pour que sa vie devienne celle-ci.

La mère de Dong Chul n’a aucune raison d’aimer Misun ; après tout, sa mère fut bien une rivale. Elle avait l’amour de cet homme ; c’est simplement l’argent qui a gagné. Sa vie aurait pu être bien différente quand il y pense, mais il n’aurait pas voulu qu’elle soit autrement ; ça reviendrait à renier la place de Hyejin dans sa vie. Parfois, il se demande s’il ressemble plus à sa mère ou à son père. Psychologiquement parlant, il n’en a aucun doute, mais physiquement, c’est une autre histoire. Il y a des traits qui ne trompe pas, cependant.

Quel genre de dîner était-ce ? Misun hausse un sourcil ; faire plus ample connaissance avec sa demi-belle-soeur ? Dans quel but ? Le représentant des Ran ne comprend pas trop. Il n’a pas spécialement envie de se retrouver seul en tête à tête avec une femme, peu importe la raison, même si elle n’a rien de romantique.

Mee Joo entame une présentation détaillée de ses exploits, chose qui fait soupirer Misun. S’il savait à quel point il s’en fiche ; ce n’est pas sur ce critère qu’il choisit ses fréquentations, loin de là.

— J’adore les chats, dit-il simplement. Peut-être que je devrais arrêter les études de psychologie et devenir vétérinaire.

C’est très clair : il ne prend pas cette rencontre au sérieux. Si les Choi avaient déjà une idée du déroulement de la soirée, Misun semblait mettre un point d’honneur à ce qu’elle se déroule comme il l’entend, bien qu’il ait pris la peine de mettre un costard.

Alors que le serveur repasse, il reprend une coupe de champagne, sous le regard accusateur de son père, de Madame Choi et peut-être celui de Mee Joo. Il est loin d’en avoir quelque chose à faire ceci dit. Il ne sera jamais ce que son père espère qu’il soit.

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Jeu 17 Jan - 10:17
My pride is all I got

Une présentation plutôt rapide et sommaire qui a malgré tout l’intérêt de montrer quel bon parti elle est et combien les Choi ont eut raison de la choisir pour leur cher fils. Sauf que tout est plus compliqué que les apparences. Mee Joo sait que la famille de son fiancé ne veut que l’exposer que comme un trophée aux yeux de Misun. C’est avec une grande impatience qu’elle attend la fin de ce dîner et le départ de ses futurs beaux-parents pour pouvoir montrer le fond de sa pensée à ce garçon. D’autant plus alors qu’il dit adorer les chats par simple moquerie. La brune n’est pas bête, bien au contraire, elle voit clairement dans sa réponse combien il la méprise à cause de cette simple présentation. Mais elle n’en montre rien. Elle reste impassible tandis que le père Choi laisse une moue désapprobatrice tirer ses traits. Il ne fallait pas s’attendre à mieux de la part d’un fils qu’on abandonne et qui ne connait rien de ce monde de richesse et de paraître. La jeune femme aime son toupet, et le fait qu’il puisse suivre ses instinct sans peur de perdre quoique ce soit. Ce n’était malheureusement pas son cas.

Le serveur revient, pose les entrées, et Misun reprend une coupe de champagne. Mee Joo vide enfin la sienne, qui tournoyait jusqu’à présent lentement entre ses doigts, seul signe de son irritation. Elle a beau aimer le caractère de ce garçon, il ne reste pas moins un homme totalement apathique et avec peu de compréhension à l’égard de l’adolescente. Il ne s’imagine pas combien elle est différente, en réalité. Peut-être qu’il ne veut pas se l’imaginer. Peut-être qu’il se plait dans ce rôle, celui du fils indigne qui montre un comportement parfaitement contraire à celui attendu. La lycéenne pourrait presque voir un rictus satisfait au coin de ses lèvres face à la réaction de son père et sa belle-mère. « Il n’existe pas de grande différence entre les deux, s’y l’on s’y penche. Ne dit-on pas que l’Homme est un loup pour l’Homme ? » Un sourire faux habille les lèvres de Mee Joo alors qu’un air satisfait tire les traits des Choi. Un citation toujours bien placée peut rattraper de nombreuses situation, apparemment.

Les couverts entre les mains, elle débute l’entrée juste après que ses aînés l’ait fait. Elle n’a qu’une hâte : rentrer auprès de Dong Chul et lui raconter combien ce dîné fut horrible et combien son nouveau frère aime mettre en rogne sa riche famille. « Dans tous les cas, pour en revenir au mariage, il n’aura pas lieu avant ma majorité. Tu auras donc tout le temps de te préparer pour ce merveilleux jour. » S’il arrive véritablement. Mee Joo a toujours refusé d’épouser qui que ce soit. Il suffit de voir comment les mariages de sa mère se sont terminés pour en comprendre la raison. Cependant, elle se doit de feindre la comédie jusqu’à ses 19 ans, ne serait-ce que pour son jeune frère. Parce que sa génitrice a passé un foutu accord avec les Choi et qu’il deviendrait obsolète à la seconde même où cette famille déciderait de ne plus vouloir d’elle. Un soupir passe les lèvres du patriarche qui se lève en tendant la main à son épouse, juste après avoir consulté son téléphone. Il s’excuse de devoir nous laisser, précisant qu’il a une urgence liée à l’entreprise, et qu’il vont devoir nous laisser finir le repas seuls, le plat et le dessert étant déjà commandés. Mee Joo se relève pour s’incliner devant eux. « Prenez soins de vous. » Et alors ils se retirent, laissant les deux jeunes personnes entre elles avec l’espoir qu’ils puissent réellement apprendre à se connaître. Grande erreur.

L’adolescente se redresse sur sa chaise, son sourire de convenance bien rapidement effacé et ses pupilles cherchant celles de Misun. « T’es tellement gonflé comme garçon. Tu vois pas que je fais des efforts ? Tu pourrais pas en faire autant ? » Son énervement est clairement dessiné sur ses traits et elle ne fait plus le moindre effort pour le lui cacher. Finissant son entrée, elle pousse l’assiette sur le côté en veillant à ne pas crier. Les lieux sont chics et même si les Choi ne sont plus là, elle ne peut pas attirer toute l’attention des lieux sur elle. « Tu crois vraiment que j’avais envie de venir à ce foutu dîner pour montrer que, olala, je suis vraiment la meilleure fiancée ? Comment tu peux autant juger quelqu’un sans le connaître ? Je croyais que seules les personnes de la haute société le faisait. » Ce lieu de faux-semblants dans lequel elle avait grandi, et la manière dont sa génitrice l’avait élevé. C’est pour cette raison que Mee Joo est la fille la plus populaire, adulée et aimée du lycée. Seulement parce que les apparences comptent. Mais en petit groupe, en dehors de cette image à renvoyer au monde, la brune s’en fiche bien. Tout comme elle se fiche bien de ce que peut penser Misun d’elle a cet instant précis. « T’es juste stupide ou tu le fais exprès ? Je pensais que tu ne serais pas comme tous les autres. Faut croire que t’es pas si différent. » Ses yeux roulent au ciel alors qu’elle prend entre ses mains une nouvelle coupe, vidant près de la moitié du contenu. Comment aimer autant le toupet de ce garçon et, à la fois, le détester ?

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Lun 21 Jan - 2:27
My pride is all I got

Misun aime vraiment les chats. Ce n’était pas du sarcasme, mais à la tête que la jeune fille fait, il comprend qu’elle ne l’a pas compris ainsi. Les entrées sont rapidement posée sur la table ; Misun ne peut que s’en réjouir. S’il n’est pas du monde bourgeois, il sait au moins qu’il ne doit pas être le premier à manger. Mais dès que la première bouchée est enfournée, l’épleuré ne tarde pas à manger avec appétit. Au moins, il apprécie la nourriture, rien n’est perdu.

En revanche, il a du mal à comprendre la réflexion de Mee Joo sur les loups et les hommes. Enfin, c’est surtout qu’il ne comprend pas son intérêt dans cette discussion.

Il remarque du mouvement ; un père qui consulte son téléphone et qui soupire, une main saisie, et bientôt, plus que l’ombre de ces adultes qui faisait autrefois partie de cette table. Misun se redresse alors, imitant la jeune femme et exerce une légère courbette à l’égard de ses inconnus. Une fois qu’ils ont le dos tourné, Misun se rassoit et continue à manger, non pas sans un soupir.

Misun s’applique à vider le contenu de sa coupe pendant que Mee Joo parle et vide son sac. Visiblement, en une heure de repas à peine, la jeune femme semble avoir trouvé beaucoup de choses à dire. Quelle changement d’humeur, de personnalité, surtout. Quelle actrice, se dit-il consécutivement. Elle est agacée, il le comprend très vite. Le jeune homme est calme pourtant. Elle fait pourtant attention à ne pas hausser le ton. Pendant qu’elle parle, il entreprend de vider sa seconde coupe de champagne. Elle prend à son tour une seconde coupe.

— Stupide ? répète-t-il lentement en examinant longuement le fond de sa coupe, avant de relever la tête. Désolé, je vis pour décevoir les gens… Eh, tu viens pas de dire que t’étais mineure ? Donne-moi ça, je vais avoir des problèmes après.

Il accompagne ses mots de geste, prend la coupe des mains de sa cadette, en l’empêchant de siffler le verre dans son intégralité. Peu importe sa relation avec elle, qu’il l’apprécie ou non, Misun ne peut que faire son devoir d’aîné dans cette situation. Avant qu’elle ne puisse protester, le brun en finit le contenu. Deux verres et demi de champagne. Il devrait s’arrêter là ; ça commence à faire beaucoup, et pourtant, l’alcool n’a pas encore atteint son cerveau, bien que le sol lui même commence à tanguer un peu. Heureusement qu’il est assis, pour ne pas dire affaler, avec une nonchalance non dissimulée. En tout cas, il ne montre rien de son état.

Il reste pensif un long moment. Aaaah, qu’est-ce qu’elle l’agace. Misun n’est pas extrêmement patient. Il était stupide ? Il allait lui montrer qu’il pouvait vraiment l’être, et qu’il s’était montré relativement gentil jusqu’à présent. Surtout que la question n’était pas de savoir s’il la jugeait, mais plus de savoir s’il en avait quelque chose à faire.

— En quoi je t’ai jugée, au juste ? Est-ce que j’ai fait une réflexion dans ce sens ? Je ne pense pas en tout cas.

Il marque une pause, un instant de réflexion. Avant de renchérir :

— Si tu ne veux que les gens se fassent une mauvaise idée de toi, n’essaie pas d’être quelqu’un que tu n’es pas. La seule chose que je vois c’est qu’au vu de ton attitude, tu as quelque chose à prouver. Ce qui n’est pas mon cas. J’ai rien à prouver à un mec qui déboule dans ma vie sans que j’ai rien demandé, qui me dit qu’il est mon père, et qui ne trouve rien de mieux à faire que de me présenter sa future belle-fille pour me montrer à quel point elle est formidable. Est-ce que j’ai envie d’entendre parler mariage alors que ma fiancée est morte ? Non. C’est pas de ta faute, c’est de la mienne, puisque qu’apparemment je suis stupide. Maintenant, considère que je t’ai jugée.

Son regard se détourne alors subitement, alors qu’il laisse échapper un claquement de langue désapprobateur, avant de se perdre un instant dans ses pensées, de penser à elle, et à quelle point elle était formidable, son regard se pose sur sa bague, qu’il fait tourner autour de son doigt plusieurs fois. Cette situation met simplement le jeune homme mal à l’aise.

Puis il se lève, prêt à s’en aller. Il insiste alors :

— Je devrais demander à Jonghyun s’il est d’accord pour que je prenne un chat. Et je rigole pas. Je veux vraiment un chat. Prends-moi au sérieux un peu.

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Mer 27 Fév - 23:22
My pride is all I got

Au moins, il fait l’effort à son tour de saluer sa nouvelle famille retrouvée. Un minimum de politesse. Mais ce n’est pas grand chose, ça ne rattrape pas son horrible attitude tout au long de l’entrée qui n’a fait qu’irriter la jeune brune. Elle, qui fait continuellement tant d’efforts, a du prendre sur elle plus qu’avec n’importe qui d’autre. N’aurait-il pas simplement pu jouer la comédie ? Comme tous ceux qui ne supportent pas ce monde de riches mais qui font au moins l’effort de s’y fondre. La coupe tourne entre ses doigts alors qu’elle vient de lui dévoiler le fond de sa pensée. Parce que s’il en a rien à faire, Mee Joo s’en fiche tout autant de lui. Ironiquement, elle fait exactement ce qu’elle vient de lui reprocher : le juger alors même qu’elle vient de le rencontrer. Elle tire tout un tas de conclusions sur sa personne, simplement à cause de son mauvais comportement. Renfrognée, elle se laisse tomber contre le siège en attendant qu’il lui réponde. Et elle espère vraiment qu’il s’excuse, ou au moins qu’il fasse l’effort de lui montrer qu’il est désolé de son comportement. Mais il ne faut peut-être pas compter sur ça. Au contraire. Ce mot qu’il prononce, désolé, semble clairement être un mensonge. Il n’a pas l’air de se sentir réellement désolé. Ce qui ne fait qu’augmenter l’irritation de l’adolescente.

Misun en vient même à lui retirer sa coupe des mains, jugeant qu’une mineure ne doit pas boire auquel cas il finira par avoir des problèmes. Quel toupet ! Il ne sait pas se comporter et l’empêche de faire ce qu’elle veut. Mais, pour qui se prend-t-il exactement ? Les yeux de l’adolescente roulent au ciel et sa langue claque contre son palet. « Je m’en fiche bien que t’ai des problèmes si je bois. » Pourtant, elle ne reprend pas la coupe entre ses doigts. Mee Joo reste silencieuse, attendant qu’il se remette à parler, attendant qu’il lui offre de nouvelles remarques ; attendant n’importe quoi. Après un silence, ses lèvres se mouvent à nouveau pour sortir un flot de paroles qui explique mieux ses ressentis. Mais pour être totalement honnête, la lycéenne s’en fiche éperdument. Car tout ce qu’elle entend sont ses geignerie et un horrible jugement sur son petit jeu d’actrice. Le regard du garçon se pose sur cette bague et il semble partir loin, bien loin ; certainement auprès de sa chère fiancée.

C’est lorsqu’il se lève que la brune repose son regard sur lui, pouffant de rire quant à l’histoire de ce chat et de cette adoption. « Ok. Ok. Tu demanderas à ton coloc’ si tu peux avoir cette boule de poil. Tu m’as l’air très sérieux ! » Puis, elle se lève à son tour, prenant la coupe de champagne pour finir de la siffler. Puisqu’il ne semble en avoir rien à faire, elle agit alors de même. Ils sont à présent tous les deux debout, comme des idiots, et Mee Joo sait que s’ils ne choisissaient pas rapidement entre s’assoir ou partir, ils allaient attirer tous les regards. « Aller. Suis-moi. » Ils n’ont qu’une entrée dans l’estomac, mais elle n’a clairement plus l’énergie suffisante pour continuer sa belle comédie, et Misun semble tout autant lassé par ce dîner. Puisqu’elle ne lui offre pas d’autre choix, elle avance vers la sortie où elle récupère son manteau, son sac et se courbe devant le personnel du restaurant. Du coin de l’œil, elle vérifie que ce jeune homme l’accompagne bien, même si elle imagine qu’il veut certainement la fuir le plus vite possible. « Misun. » chuchote-t-elle alors qu’elle avance dans les ruelles de la ville. « Crois-tu être le seul à souffrir ? Le seul à ne pas aimer les Choi ? Penses-tu vraiment que tout le monde à la choix et peut faire ce qu’il veut ? » Ce ne sont que des questions rhétoriques, elle ne s’attend pas à la moindre réponse de sa part.

Elle continue d’avancer, jusqu’à arriver près d’une maisonnette servant de la street food toute chaude, et son estomac crie famine. Mee Joo s’arrête, cherchant ce qu’elle pourrait bien manger ne contenant pas de viande, et arrête son choix sur des kimbap. D’un hochement de tête elle demande à Misun s’il veut manger quoique ce soit avant de tout régler. « Comme tu l’as dit, je suis mineure. Je ne peux donc pas vivre sans la tutelle de quelqu’un. Lors de la catastrophe qui a frappé Jeju l’automne dernier, m’a mère a décidé de quitter l’île et de nous laisser, mon jeune frère et moi, aux mains de Choi. » Les baguettes entre les mains, elle attrape un premier morceau qu’elle mastique lentement. Deux kimbap, seize morceaux. Elle enfourne rapidement un deuxième puis un troisième entre ses lèvres, laissant ses paroles faire leur chemin dans l’esprit du jeune homme. « Si jamais, je ne leur plait pas à cause de mon comportement ou que sais-je, ils ne voudront plus de nous. Alors je me retrouverais certainement dans un foyer et mon frère retourna chez notre mère. Et ça, je ne pourrais pas le supporter. » Elle ne pensait pas avoir besoin d’en dire plus, ou d’en expliquer davantage. Etant une de ces élus des Yoghwi, il lui était impossible de quitter l’île et, pour préserver son frère, elle était prête à jouer la comédie pendant le reste de son existence, si c’est nécessaire. « T’es capable de comprendre, tout de même ? » L’adolescente avala deux nouveaux morceaux. Misun était stupide, si elle en jugeait par son comportement au restaurant, mais elle espérait qu’il avait au moins un peu d’empathie en lui.

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Sam 2 Mar - 1:19
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Visiblement, il n’est pas le seul à en avoir rien à faire. Mee Joo, elle-même, n’en a rien à faire en l’occurence. Elle se permet même de lever les yeux au ciel, ce qui ne plaît pas particulièrement au jeune homme. Mais peut-il vraiment s’en plaindre ? Est-il légitime pour cela ? Il n’en est pas vraiment sûr. Pourtant, lui, il risque une amende si on le surprenait à laisser boire une mineure, peut-être même la prison, qui sait ? Mais elle s’en fiche.

Les adultes sont partis, Misun n’a aucune raison d’être là, à présent. Surtout vu la tournure du repas. Mee Joo pouffe et alors il ne peut s’empêcher de la regarder de travers. Est-ce que maintenant elle se moque de lui ? Pourtant, encore une fois, il ne dit rien. Misun n’avait pas spécialement l’intention de la suivre, mais naturellement, il la suit plus ou moins, et au bout d’un certain temps, il se voyait mal partir comme un voleur ; bien qu’il aurait été capable de le faire, après tout. Toujours est-il que le veuf part devant, les mains dans les poches. Tout ça pour ça se dit-il. Il avait même pris la peine de mettre un costard et son père était parti après 10 minutes de repas. A quoi jouait-il ? Mee Joo ne tarde pas à le rattraper, murmurant son prénom, il se tourne alors légèrement vers elle alors qu’elle passe devant lui et maîtrise alors à la fois la marche et la destination, empruntant les ruelles de Jeju.

Elle lui pose tout un tas de questions, des questions auxquelles il a de vagues idées de la réponse. Non, il n’est pas le seul, c’est sûr, il le sait, mais chaque individu est centré sur sa propre peine, c’est humain, et malheureusement, Misun n’y échappe pas. Il aurait bien aimé souffrir un peu moins pourtant, même si c’est la dernière preuve tangible qu’il a aimé sa fiancée. Des fois, c’est beaucoup trop lourd à porter. D’autant plus quand la vie ne donne aucune raison d’aller de l’avant. Souvent, Misun se sent las. Quand il pense que le pire est passé, une merde arrive toujours pour lui remettre la face contre la terre. Pourtant, il a toujours su qu’éventuellement, ça finirait comme ça ; Hyejin a toujours été maladive depuis qu’il la connaît. Le cancer la consumait déjà et quand elle a été guérie, ce n’était qu’une rémission, une lueur d’espoir bien cruelle pour le jeune homme. Misun hausse les épaules ; après tout, la réponse dépend des points de vue. Lui, il pense qu’on a toujours le choix. Après tout, il avait eu le choix de laisser tomber ou non sa petite amie, mais il ne l’a jamais fait. Aujourd’hui il s’en mord les doigts, mais il ne regrette absolument rien. D’une manière ou d’une autre, à part dans les situations les plus extrêmes, on a toujours le choix selon lui. En fait, à y réfléchir, il ne sait pas trop. Et puis il risque sûrement de la mettre en colère.

Misun suit toujours l’adolescente, étonnement, qui s’arrête devant un stand de nourriture. Il indique à la jeune femme qu’il ne veut rien manger. Il s’est coupé tout seul l’appétit. Et puis il doit aussi admettre pour lui même que non seulement il ne veut pas se faire entretenir par cette gamine, mais en plus il ne veut pas l’entretenir non plus. Il l’écoute parler. C’est une bien triste situation dans laquelle elle vit ; malheureusement, Misun ne se sent pas de faire la charité, et il n’en a pas les moyens non plus. Le Séoulite ne veut cependant pas diminuer les problèmes de la jeune femme, comme il n’aime pas voir les siens diminués. Il sait que la jeune femme vit une situation difficile, et qu’elle fait de son mieux. Malgré tout, et bien que ça ne soit pas la faute de Mee Joo, il vit mal l’indélicatesse de son père. Mais Mee Joo elle-même avait fait preuve d’indélicatesse, à vanter son futur mariage, même si c’était pour jouer la comédie. L’étudiant lui avait déjà fait la réflexion, et pourtant, c’était passé au-dessus de la tête de la jeune femme. Misun n’a pas l’intention de s’excuser pour son comportement.

— Contrairement à ce que tu sembles penser je ne suis pas idiot. Je suis désolé que ta situation soit aussi terrible. Aucun enfant ne devrait avoir à traverser ça, je suis bien d’accord sur ce point.

Mais il faut le dire ; rien ne semble pire que la mort de Hyejin à l’heure actuelle. Ça a tendance à occulter tout le reste, ça le rend invivable. Et il est évident que la jeune femme comptait beaucoup plus que sa propre personne à ses yeux et qu’il avait cessé de vivre au moment où elle avait rendu son dernier souffle. Misun soupire en se passant les mains sur son visage.

Tout à coup, il en a marre de marcher. Il se sent vidé de son énergie et il décide de s’asseoir sur le rebord d’une énorme jardinière, le genre qui décore la ville. Il pensait que revenir à Jeju l’aiderait, pas absolument pas. D’un air las, il ajoute :

— Je vais me répéter, mais ne pas avoir le choix ne t’excuse pas. Vouloir faire bonne impression à tes beaux-parents n’excuse pas non plus ton indélicatesse. Ni la mienne, si tu veux.

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Dim 31 Mar - 16:56
My pride is all I got

Devant la maisonnette, elle avale les morceaux de kimbap à une vitesse fulgurante. Deux kimbap ne sont pas grand-chose, mais ils ont au moins le mérite de remplir un peu son estomac criant famine. La situation est à présent posée, expliquée et détaillée aux yeux de Misun. Mee Joo n’espère pas qu’il lui offre son approbation, ni même qu’il accepte son comportement. C’est son droit de la trouver odieuse et hypocrite. Mais elle espère tout de même qu’il comprenne le merdier de sa vie et qu’il se montre un peu plus empathique. L’adolescente ne veut pas de pitié, ni même de compassion de sa part. Seulement qu’il cesse de la juger comme les Choi et toutes ces autres personnes riches pour qui la vie n’est qu’un fleuve tranquille. Mee Joo a grandit dans le luxe, avec mille et un soucis. Aucun sac de créateur n’achète un cœur. Toutes ses blessures ne peuvent être soignée avec l’argent, et elle pense sincèrement que Misun aurait été le mieux à même de la comprendre. Mais il faut croire qu’elle s’est trompée. Ses yeux se relèvent vers le jeune homme alors qu’elle mastique son quatorzième morceau. Il est désolée pour elle. Ces mots semblent souligner sa compréhension de la situation, et pour dire vrai c’est tout ce qu’elle espérait. Pas plus, pas moins. Seulement de la compréhension.

Etant certainement fatigué par toute cette marche, Misun s’assoit sur une grande jardinière, après avoir passé une main sur son visage comme las de toute cette discussion. La brune l’est tout autant, d’une certaine manière. Elle ne s’attendait pas à devoir se justifier auprès de lui, ni a devoir compenser son mauvais comportement auprès des parents Choi. « Je ne cherche pas à excuser mon comportement. » On s’excuse lorsqu’on se sent fautif, lorsque l’on a fait quelque chose de mal ou que l’on a blessé quelqu’un. Et elle a l’impression de n’avoir rien fait de tout ça. Pourtant, il lui reproche avoir été indélicate. Ce qu’elle ne pense pas avoir été, pas le moins du monde. Mais qu’en sait-elle ? Ne dit-on pas que nous sommes tous différents en ce qui concerne nos sentiments ? Debout face à lui, elle passe un nouveau morceau entre ses lèvres avant d’ajouter. « Si mon indélicatesse t’as blessé, sache que ce n’était pas le but. » Mee Joo ne s’excusera pas, bien que sa phrase ressemble fortement à des excuses. Elle vient juste de rencontrer un garçon tout droit débarqué de Séoul, qui a perdu sa fiancée et a découvert une toute nouvelle famille. Cela ne doit pas être facile pour lui non plus.

Ils ne seront pas être de grands amis, c’est une certitude. Mais ils se montrent d’ores et déjà moins vifs et hargneux l’un envers l’autre. Peut-être plus compréhensifs, d’une manière. L’adolescence termine son plat et jete le carton dans une poubelle juste à côté, se frottant les mains en réapparaissant près de Misun. « Maintenant que les choses sont misent au clair... » Elle inspire un grand coup avant d’ajouter, une légère révérence polie, mais pas impétueuse, en plus : « Je suis Nam Mee Joo. » Un rire passe ses lèvres. C’est sa manière de lui montrer qu’elle veut repartir sur de bonne bases. Qu’elle veut tout recommencer comme si c’était leur première rencontre. Peut-être que s’ils s’étaient rencontrés dans un autre contexte, peut-être qu’ils seraient devenus amis. Au fond, ils se ressemblent plus qu’ils ne l’imaginent. Ils sont deux écorchés vifs de la vie qui ont bâti une forteresse de glace tout autour de leur cœur pour ne laisser personne y entrer. Leur forteresse sont simplement très différentes l’une de l’autre. Chacun porte son passé, le trainant parfois comme un véritable boulet. Mee Joo a souvent tendance à oublier que sa vie n’est pas la pire et qu’elle n’est pas la seule a souffrir. Ce qui est totalement ironique au vu des précédentes question rhétoriques posées au jeune homme. Lorsque l’on grandit dans un château d’ivoire, on oublie que le monde ne tourne pas qu’autour de nous.

Un long soupir passe ses lèvres alors qu’elle récupère son téléphone dans sa poche. Mee Joo pianote dessus quelques secondes pour appeler un taxi puis lève son regard vers Misun. Il est déjà bien tard et cette soirée quelque peu mouvementée l’a épuisée. Ce qui semble être également son gars si l’on en juge ce pot qu’il a pris pour chaise. « J’ai appelé un taxi, on peut faire le trajet ensemble si tu veux. Sauf si tu es venu en voiture, ou que sais-je. » Puis, un sourire sur les lèvres, elle lui tend son téléphone déverrouillé. « Tu devrais entrer ton numéro. Ce sera plus facile de se contacter comme ça. » L’adolescente ne s’attend pas à ce qu’il attrape l’appareil pour réellement lui offrir son numéro. Ils ne sont clairement pas sur la même longueur d’onde, et elle a l’intime conviction qu’ils ne seraient jamais plus que deux personnes de la même famille, lié par une stupide alliance que le demi-frère de Misun lui aura passé au doigt. La brune remet une mèche de cheveux en place. « Je t’enverrai un message. Et si jamais tu veux qu’on se revoit avant le mariage, ce sera avec plaisir. J’aimerais vraiment que l’on reparte sur des bonnes bases. » Debout dans la nuit, le vent commence à souffler et Mee Joo resserre les pans de sa veste autour de son corps. Elle veut vraiment pouvoir s’entendre avec lui, bien qu’il l’a énervée. En y réfléchissant, jamais encore elle n’a rencontré quelqu’un la bousculant autant. Jamais. Mee Joo sait aussi qu’une bonne entende ne peut qu’être bénéfique puisqu’ils allaient devoir se côtoyer encore de longues années. « Tu verras que je ne suis pas celle que tu as vu ce soir. Pas complètement... » A cet instant, Mee Joo ignore encore tout de sa chute. Elle va tomber de son trône et ça va faire mal. Et au fond, peut-être que Misun sera sa seule attache à Dong Chul. Le seul prouvant que sa vie n’a pas été un rêve.

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