Nouilles entortillées de fantômes 191211064108775501
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Nouilles entortillées de fantômes
Anonymous
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Mer 8 Mai - 4:57
Il te semble que c'est encore hier que tu visitais la maison, plein d'anticipation devant la foule d'énergie surnaturelle que tu y devinais.  Combien de fantômes y rencontreras-tu?  Tu as attendu fébrilement de savoir si tu obtiendrais la chambre en location, s'ils ne te trouveraient pas indigne de partager leur logis.  Tu as bien fait attention de ne pas parler des esprits qui pourraient bien hanter la maison : trop souvent le commun des mortels n'est pas trop réceptifs à ce genre de révélation - tu ignores franchement pourquoi, car y a-t-il quelque chose de plus excitant que cela?  Enfin, finalement, après tant d'attente - ou si peu en vérité - tu l'as bien eu ta réponse, tu as emménagé dans tes nouveaux appartements avec beaucoup d'entrain il y a déjà quelques jours.  C'était presque hier et pourtant tu es déjà bien installé, tes paquets sont défaits, tout est rangé à sa place.  On dirait que personne encore n'habite la pièce.  Cela viendra avec le temps.  Tu n'as pas emmené beaucoup de choses avec toi, un simple sac de sport avec le strict nécessaire, juste assez pour survivre le long de la route et les quelques jours que tu as passé dans un bain public en attendant de trouver un nouveau toit pour t'accueillir.  Bain que tu as tout de même quitté à regrets d'ailleurs puisque tu y avais découvert une piste certaine d'énergie fantômatique, ce qui était tout à fait inattendu et imprévu.  Avoir un domicile fixe ne t'empêche toutefois pas d'y retourner passer la nuit quelquefois, comme la nuit dernière.  Néanmoins, les tatamis de bain ne sauraient avoir le même confort que la maison et tu te sens déjà tout à fait chez toi dans ce nouveau logis bien que tes affaires n'y soient pas encore arrivées - Tae Hee doit t'envoyer le paquet sous peu.

Si tu t'adaptes bien à ta nouvelle vie et que tes journées entre le travail et tes recherches sur le paranormal sont bien remplies, il reste un soucis majeur à ta parfaite acclimatation : tu connais  beaucoup trop mal tes colocataires Minseok et Bomi.  À part leur nom respectif, tu ne sais même pas dire ce qu'ils aiment manger ou leur couleur préférée.  Comment  leur révéler alors que la maison est hantée de fantômes visiblement très paisible et inoffensifs?  C'est de cette façon qu'il t'es venu l'idée qu'il serait plus que temps de régler cette situation plutôt problématique et de donner un petit coup de main au destin ou quelle que soit l'énergie en charge de déterminer les amitiés et les affections.  Simplement regarder le contenu du réfrigérateur pour observer leurs habitudes alimentaires manquerait tout de même d'un peu de chaleur pour déterminer leur préférence en la matière!  Puis tu as déjà essayé sans tirer de conclusion satisfaisante à ce propos.

C'est pourquoi, à la fin de ton quart de travail au restaurant, tu t'empares de quatre bols de nouilles - de la pizza à l'ananas aurait été tellement mieux, mais nécessairement hors budget - et tu t'arrêtes à la supérette où tu travaille prendre quelques bières - que tu paies dûment - et tu profites aussi de savoir que certains produits expirés doivent être jetés : le gaspillage de nourriture, c'est mal, autant tout rapporter et le manger, de toute façon tout au plus vous aurez un peu mal au ventre et si tu ne leur mentionnes rien de la date de péremption, ils ne se rendront jamais compte de rien.

En entrant, pressé de mettre à exécution ton plan ingénieux pour te rapprocher de tes colocataires et les intéressés aux esprits habitant potentiellement avec vous, tu en oublies presque de troquer tes souliers de courses pour tes pantoufles d'intérieur : pour deux pas, ils ne s'en rendront sûrement pas compte, n'est-ce pas?  Tu nettoieras demain, c'est tout, ils n'auront sûrement pas besoin de voir le porche aujourd'hui.

« Bomiiiiiii-aaaaah, Minseok-aaaaaaah ~~! Je suis là! »

Tes sacs bien remplis dans tes mains, tu trottines dans la maison jusqu'à la salle de séjour, poses les nouilles sur la table basse, la bière sur le plancher.  Et tu réalises que tu as oublié de choisir un film.  C'était le plus important...  Tant pis, tu trouveras bien plus tard, c'est pas comme si tu manquais de références dans le domaine.  La liste de films d'horreur que tu as vu est phénoménale et quoi de mieux pour introduire le sujet de tes enquêtes pour mieux tâter le terrain qu'une histoire de fantômes?  Tu dois les préparer un peu pour ne pas les terrorriser au moment de faire la grande révélation.

« Bomiiiiiii-aaaaah, Minseok-aaaaaaah ~~! »

Tu délaisses les victuailles à regrets - tout ceci a l'air bien délicieux - pour aller les chercher dans la maison.  Leurs chaussures sont là, tu les as  vues, ils ne t'échapperont pas.  Ce sera la meilleure soirée de leur vie, tu le garanties, parole de Taeho, sinon les fantômes ça n'existe pas.  Et pour le bien des ectoplasmes, tu ne leur parleras pas de cette promesse à voix haute, au cas où tu doives la rétracter.  Maintenant, trouvons ces deux charmantes personnes, en espérant que l'un comme l'autre aient bien faim.  Très faim.  On absorbe mieux les nouvelles choquantes le ventre bien rempli.
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Anonymous
Invité
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Ven 17 Mai - 18:55

nouilles entortillées de fantômes ★ ft. @lee minseok & @lee taeho
(( icon ; morning rain ))

Les chansons défilent sur l’écran de son téléphone sans qu’elle ne s’en rende réellement compte. Plongée dans la pénombre, recroquevillée entre les bras de morphée, il lui a pas fallu longtemps avant de plonger dans un sommeil profond. Elle devrait être habituée maintenant, habituée à travailler là-bas, à ses horaires mais pourtant, chaque jour, elle a l’impression de recommencer le premier. La même appréhension qui lui cisaille la poitrine, lui noue l’estomac, la même fatigue qui alourdie ses jambes comme accrochées à deux ancres qui la tiraient vers le sol. C’est la colère qui se mêle au picotement d’exténuation dans ses yeux, qui font monter les larmes et lui noie le regard sans jamais déborder. Elle devrait se sentir en sécurité ici, loin de la grande ville, avec une nouvelle identité, une autre elle que personne ne connait, pas même elle. Mais peut-être que Jeju, c’est pas encore assez loin. Assez loin pour être à l’abri, ne plus sentir le poids des menaces au-dessus de sa tête. Epée de Damoclès qu’elle avait cru laisser à l’aéroport, ne cesse de la suivre comme son ombre.

Quand elle rentre en début de soirée, la maison est déserte. Même le chat est parti en vadrouille. Elle l’admettra jamais, trop fierté dans le myocarde pour avouer qu’elle trouve la maison un peu trop vide sans eux. Elle préfère dévisager son frère, enfin Min Seok et répondre par de courtes interjections à Tae Ho plutôt que de dire qu’ici, elle se sent déjà plus en sécurité. Elle regarde le planning accroché sur le frigo ; le grand rigolo encore au boulot et le taciturne, probablement aussi. Elle a la maison pour elle toute seule et généralement, ça ne veut dire qu’une chose : un bain. Personne n’est là pour lui dire qu’elle prend trop de temps, que l’eau ça coûte cher et que si tout le monde faisait comme elle, y’aurait plus d’eau sur la planète. Elle esquisse un sourire nostalgique à ses mots qui la traversent, vieille rengaine que sa grand-mère lui signait quand ado, elle restait des heures dans la salle de bain.

Et c’est comme si l’eau chaude l’avait épuisé de ses dernières énergies. Elle s’y serait probablement endormie si ce n’est pour la température dégringolant qui recouvra sa peau des stigmates du froid. Les cheveux encore mouillés, elle s’était étendue sur son lit, les écouteurs dans les oreilles, la musique la transportant dans les limbes. Jusqu’à un battement de travers, un battement affolant qui l’en sorte brusquement. Elle sait plus où elle se trouve Bo Mi, elle reconnait plus la pièce, encore amorphe de sa sieste improvisée. Elle regarde l’heure, il est déjà 20h. S’extirpant de sa chambre, elle titube la tête encore lourde, comme si ses membres étaient restés dans son lit. Et quand elle aperçoit la silhouette dans le salon, un hurlement l’étouffe. Avant de réaliser qu’il ne s’agit que de Tae Ho. « Oh merde tu m’as fait peur ! » qu’elle dit, une main sur la poitrine, l’autre s’appuyant contre le mur pour l’empêcher de s’effondrer. « T’es rentré quand ? » qu’elle lui demande, le ton plus agressif qu’elle ne l’avait voulu, encore sous le coup de l’émotion. Les palpitations se calment lorsqu’elle aperçoit la table basse recouverte de nourriture. Et c’est dans le silence que son estomac a décidé de se réveiller son tour. Elle rougit d’embarras, détournant le regard de son colocataire. « Hm … c’est toi qui as ramené tout ça ? ». Il hoche la tête. « Pourquoi ? » qu’elle demande abruptement, avant de se rattraper : « Je veux dire … merci. Fallait pas ».

C’est la première fois qu’elle se retrouve avec lui, sans Woo Jin à côté ou présent dans la maison. Elle connait rien de lui et elle sait que c’est réciproque. Ils ont pas vraiment fait l’effort d’être des colocataires réellement accueillants. Parce que c’était pas encore facile pour eux de vivre dans la peau d’autres. « Je sais pas quand Min Seok rentrera mais il devrait plus tarder ». Elle s’avance dans la cuisine pour en sortir trois verres ainsi qu’une bouteille de soda du frigo. « Ça a été ta journée ? » qu’elle demande pour combler le silence qui s’impose entre eux.





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Anonymous
Invité
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Mer 22 Mai - 21:10
Parfois, il t’arrive de te faire la réflexion que Bomi ne t’apprécie pas vraiment avant de rapidement changer d’avis.  C’est normal pour une fille qui habite seule avec deux garçons de se montrer un peu plus réservée.  Même si tu trouves qu’elle pourrait quand même être un peu plus douce : après tout tu ne vas pas la manger.  D’ailleurs, sans trop savoir pourquoi, tu as la vague impression que si tu faisais le moindre mal à Bomi — ce qui n’est d’ailleurs aucunement dans tes plans — Minseok te casserait la figure.  Peut-être qu’elle lui plaît?  C’est vrai qu’ils seraient pas mal ensemble.  Il faudra que tu vois un jour comment tu peux les aider à rendre la chose possible.  Bomi a très certainement une muraille de Chine autour du coeur et il faudra tout l’attirail militaire pour la faire tomber.  Tu n’es pas certain que Minseok soit capable de la sensibilité nécessaire pour transformer la pierre en mousse, mais avec le temps tu pourrais lui prêter les livres que lit Taehee.  À ce qu’il paraît tout ce qu’il faut savoir se trouve là-dedans.  Il faudrait d’ailleurs que tu y jettes un oeil pour l’empêcher de tomber entre les griffes d’un mauvais garçon, mais à dire vrai Tae Soo est probablement mieux qualifié dans le domaine et il vaut peut-être mieux qu’il s’en occupe seul.  Et puis le cas de ta colocataire est pour le moment plus urgent.  Tu hausses les épaules.

« Ah je pensais que j’avais vu ses chaussures dans l’entrée.  J’ai pas porté attention, » fais-tu légèrement songeur.  Peut-être un fantôme qui en a déplacé une paire pour te jouer un tour?  Ça ne te surprendrait pas, l’énergie que dégage cette maison dénote clairement de la présence d’un esprit farceur.  Il faudra que tu leur en touches un mot et que tu leur recommande de mettre bien en sécurité leurs effets personnels et précieux.  On verra si l’occasion se présente ce soir.

« T’as faim?  Mange, sinon ça va être froid.  Je les ai ramené du boulot. »

Les nouilles vont devenir trop molles si vous attendez trop, c’est un fait.  Tu te laisses tomber sur le sol lourdement et croise les jambes avant de t’affairer à défaire les noeuds des sacs dont tu sors deux plats de plastique.  Tu prépares deux baguettes, retires le couvercle du premier et le tends à Bomi avant de t’attaquer au second pour moi.  Minseok mangera quand il arrivera, les absents ont tort.

Tu as fait l’effort de la servir, elle celui de t’apporter à boire et de te demander comment ça va.  C’est déjà un bon départ pour lancer une communication efficace : la réception est bonne.  « Ça été, aujourd’hui je travaillais qu’au restaurant et c’était plutôt tranquille.  Puis il fait beau.  Tu es sortie aujourd’hui? »

C’est que tu n’es pas exactement certain de ce qu’elle fait de ses journées, au moment des présentations, tu ne te souviens plus si vous en aviez parlé.
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