Toujours debout. ft Hwan Se Yun

Lang Lei venait d'ouvrir une petite entreprise de détective privé, son acolyte Hwan Se Jun n'était pas là pour l'instant étant donné que la lune avait déjà montré le bout de son nez tandis que le soleil était parti koalater dans les bras de Morphée. Il était donc là, assis à son bureau, pipe à bulle en bouche car ce n'était aucunement un fumeur mais pour être un bon détective, la pipe est élément primordiale, du moins cela était marqué dans le code du bon détective en règle numéro deux, la première étant de toujours avoir sur soi un mouchoir. Mais ne serait-ce pas plutôt le guide du bon gentleman? Nul ne le sait. Il regardait les quelques enquêtes qu'on lui avait soumises, un dentier disparu, un chat squatteur ou encore un enfant né hors mariage. C'était un peu près les enquêtes qui lui restaient à résoudre. Il desserra sa cravate avant de pousser un léger soupir, ces enquêtes étaient intéressantes, bon, on ne va pas se mentir, la dame du troisième âge qui perd son dentier, Lei n'en a rien à faire.. Le pire était qu'il n'avait pas vraiment accepté cette enquête. On lui avait imposé, non ce n'était ni son acolyte ni son supérieur, il n'en a pas d'ailleurs, c'était plutôt la dame qui lui avait imposé. Elle lui avait expliqué les faits et dénoncer les personnes qui semblaient la détester puis est repartie qu'elle devait s'occuper de faire à manger à Géraldine, son chat. Lei essayait alors de lui courir après en vain, faut dire aussi que malgré ses grandes jambes il n'était pas plus rapide que la dame avec sa canne. Il abandonnait ce jour-là, peut-être qu'elle reviendra qu'il se disait, elle n'est jamais revenue, cela fait trois mois. Mais revenons à nos moutons, Lei commençait alors à s'endormir tranquillement sur les dossiers. Il sursauta lorsqu'il entendit quelqu'un toquer à la porte assez violemment.  Il se relevait rapidement et essuyait le fil de bave qui s'était formé sous sa bouche, il resserra sa cravate, remit ses lunettes et sa pipe à bulle en bouche et allait enfin ouvrir la porte. Derrière celle-ci se trouvait un homme assez âgé, il était peut être dans la quarantaine, il ne se présentait même pas et allait s'asseoir directement devant le bureau du détective Lei, bureau qui était tellement mal rangé qu'on en voyait même pas la couleur du bois de son dernier. Lei fut légèrement stupéfait, c'est à ce moment là que Se Jun lui manquait le plus, il ne savait pas vraiment comment faire avec les nouveaux clients, même si il avait bien plus de mal avec les jeunes femmes... Le jeune chinois essayait alors d'observer l'homme afin de savoir si il devait en avoir peur ou non, il avait un T-shirt avec Renaud dessus, qui était Renaud? Lei le savait vaguement, il savait juste que son majordome était un grand fan de lui. Il sentait légèrement l'alcool et la cigarette.

" Bonsoir.. En quoi puis-je vous aider à.."

Lei regardait la pendule en face de lui avant de reprendre la parole.

"Actuellement 4 heures 25 du matin?"

Oui, il était tôt, ou tard? Cela dépendait du point de vue, il décida tout de même d'envoyer un message à son coéquipier lui disant qu'un homme assez bizarre était venu le voir.

"Je voudrais que vous enquêtiez. Sur une célébrité."

"Désolé. Ce n'est pas dans mes compétences. Suivant."

Lei n'avait pas pour habitude d'enquêter sur des célébrités, en soit, il évitait ce genre de choses. Ce n'était pas un paparazzi. Il laissa pousser un long soupir avant de reprendre la parole.

"Plus sérieusement, c'est pour quoi?"

"Vous et votre collègue, vous êtes vraiment connu. Je vous vois souvent avec une foule de femmes autour de vous. Comment faites-vous? Je suis venu ici afin d'apprendre le secret de votre popularité auprès de la gente féminine."

Est-ce que Lei était abasourdi par cette demande? Bien sûr que oui. Cela n'avait ni queue ni tête. Ce n'était en aucun lui qui était populaire, c'était plutôt son ami qui l'était. Il restait juste là, planté tel un chêne dans un parc, à rougir. Il attendait juste son acolyte. Il ne pouvait même pas sortir un seul mot, l'homme lui faisait vraiment peur.

"Ne vous y méprenez pas. Je ne veux en aucun avoir de la popularité auprès de la gente féminine mais plutôt auprès de vous."

Vous? Qui était le "vous"? Était-ce Lei? Était-ce Se Jun? Était-ce les deux? Il ne voulait pas vraiment y réfléchir alors il se contenta d'envoyer discrètement des smileys qui pleurent à son ami.

Toujours debout. ft Lang Lei

Est-ce que Se Jun avait une tête de super héros ? Pas le moins du monde… Sauf que depuis qu’il s’était associé à son bro de cœur, sa notoriété auprès des femmes s’étaient comme… décuplé. Des vieilles femmes qui aspiraient toutes à le caser avec leurs petites-filles, bien que parfois, certaines oubliaient la différence d’âge - pourtant flagrante - entre elles et lui ! Être né avec un visage aussi charmant lui apportait en définitive bien plus de contraintes que d’avantages… Que ne ferait-il pas pour son pote ? Cela faisait quelques temps qu’ils aspiraient à travailler côte à côte pour résoudre les mystères de ce monde. L’île de Jeju étant à lui seul un puits de mystères où baignait d’innombrables légendes... Il ne faisait aucun doute que l’offre et la demande ne manquerait jamais ! Sur la théorie, en tout cas…

Jusqu’à présent, les enquêtes ne s’étaient pas montrées très fructueuses… Preuve en est, que Se Jun s’efforçait de tirer un gros matou hors d’une étendue de haies... L’animal s’étant fait trop gras pour grimper le long d’un arbre, se retrouvait coincé entre plusieurs ronces ! Bien sûr, son téléphone ne cessa pas de biper alors qu’il avait dores et déjà les mains prises... Très honnêtement, le coréen aurait troqué le confort d'un fauteuil contre son lot de balafres si gentiment offerts par les chats du quartier! Il craignait tôt ou tard d’y laisser un œil… Par chance, ce matou se montra si paresseux qu’il fit davantage office de poids mort lorsqu’il se retrouva entre ses bras. Comment est-ce qu’une mamie aussi frêle et chétive pouvait à ce point gaver son animal ? « Faites plus attention à votre "gros tas"… La prochaine fois, appelez mon associé. » Ce n’était pas faute de se la jouer désagréable en plus… La vieille femme ne parut pas le prendre au sérieux lorsqu’elle tira sur la manche de son blouson en cuir pour l’inciter à boire un thé avant de repartir… Est-ce qu’il avait une tête à aimer le pisse-mémé, sérieusement ? D’un air blasé, le brun déclina son offre en poussant un long soupir.

Si seulement une porte pouvait pop de nul part…

Sur cette pensée, un éclat lumineux lui transperça la rétine, et ce, à l’endroit même où se trouvait précédemment l'étendue de haies… Une porte scintillante venait d’apparaître sous ses yeux ébahis ! Même si la propriétaire et le chat lui-même parurent moins estomaqués qu'il ne semblait l’être ! Est-ce que ce genre de chose arrivait souvent par ici ? Pourquoi était-il le seul surpris ? La curiosité prenant le dessus, le jeune homme s’avança jusqu’à la porte pour y lire les inscriptions gravées dans le bois. « Porte… de traverse… ? » Pas très original comme nom. Ça sentait un peu le plagiat d’une saga bien connue ! Était-ce un rêve ? Les événements s’annonçaient plutôt bizarres… Mais si cela pouvait lui éviter un tête à tête avec la vieille, alors qu’avait-il à perdre ? Il lui suffisait juste de penser à un endroit où il voulait aller, donc… Le bureau de Lang Lei.

Aussitôt eut-il déverrouillé la porte pour passer au travers, qu’il se retrouva illico-presto propulsé dans le bureau de son ami, dont l’atmosphère peu habituelle puait une vieille odeur de tabac… mais aussi d’alcool ! N’ayant pas tout à fait pigé le mécanisme, ni la bizarrerie de ce qu’il venait de vivre, le coréen poussa un cri en croisant le regard de l’inconnu installé face à Lei. Était-ce la tronche du chanteur Renaud qu’il exhibait fièrement sur son t-shirt ? Mais d’où venait ce péquenaud ?? « Je… C-c’est un client ? On m’explique ? » Était-ce un être humain, au moins ? Se Jun était même incapable d’affirmer s’il s’agissait d’un asiatique ou d’un occidental ? Les longs cheveux de l’inconnu tombaient en cascade sur le devant de ses yeux, pour ne pas arranger la dégaine étrange du spécimen… Sans chercher à se faire discret, le jeune homme se rapprocha de son acolyte en se pinçant le nez, pas encore habitué à cette odeur dérangeante pouvant lui donner des hauts-le-cœur. D’un geste habile, il passa son bras par-dessus ses épaules et le traîna dans un coin de la salle, pour ne pas se faire entendre. « Sérieux, c’est qui ce type ? Me dis pas qu’on va bosser pour lui… ? » De grâce. Il préférait encore délivrer un autre chat, plutôt que pactiser avec le fou du village !

Toujours debout. ft Lang Lei

Lei s'était retrouvé bloqué une nuit avec un homme assez bizarre. Il avait rarement peur à vrai dire mais là.. Un homme inconnu s'était faufilé dans le bureau. Le vieil homme voulait que son coéquipier et lui même enquêtent sur une célébrité mais c'était quasiment impossible. Peut être que Se Jun avait les ressources pour mais ce n'était en aucun cas le cas pour Lei. Il avait beau s'excuser en essayant de faire partir l'homme, en vain.  Il espérait que Se Jun arrive le plus vite possible ce qui fut le cas.

« Se Jun! Tu en as mis du temps! Je vous présente mon associé, Hwan Se Jun. Se Jun, je te présente notre client.. Notre client. »

Il lâcha un sourire un peu maladroit l'air de dire "Sauve moi s'il te plaît, dis lui qu'on est occupé, vraiment, même si c'est faux. Je préfère aller chercher un bracelet dans l'eau plutôt que.. m'occuper de lui..". Son acolyte avait eu l'air de l'avoir compris, il lâcha un soupir de soulagement.

« Ce type?.. J'aurais plutôt demander "C'est quoi?". Il veut qu'on bosse pour lui et.. J'ai beau dire non depuis bientôt maintenant.. »

Il s'arrêta quelques instants afin de regarder la pendule, deux heures? Non, ce n'était pas possible, il n'avait pas passé deux heures avec cet homme.. La pendule ne semblait pas pourtant être arrêtée, l'aiguille des secondes tournait encore. Est ce qu'il pensait avoir perdu deux heures de sa vie? Actuellement, oui.

« Deux. Longues. Heures. Il veut pas partir. Il veut pas de la popularité envers les femmes mais.. envers nous.. Se Jun il me fait peur, vraiment. Puis sa senteur.. Euw. »

Lei ne savait pas décrire cette odeur, tout ce qu'il savait c'était qu'il aurait pu s'évanouir  une centaine de fois.  Il laissait Se Jun dans le coin et se décida alors à s'asseoir devant l'homme bizarre.

« Pouvons-nous reprendre depuis le début puisque mon collègue est là? Cela ne vous dérange point? Voilà le formulaire à remplir. »

Il lui tendait un bout de feuille et un stylo en forme de melon . Le formulaire était assez simple à remplir, il fallait juste indiquer le nom, le prénom, l'âge, la profession, un numéro de téléphone au cas où et la raison de la venue. Simple comme bonsoir, non? C'est ce que tout le monde croyait ici. Le monsieur rendit  alors le formulaire à Lei qu'il se fit un malin plaisir à lire à haute voix, non c'est faux. C'était bourré de fautes, l'écriture semblait avoir elle-même bu.

« Alors, vous êtes.. Drenau? Pardon? Aaah, vous écrivez vraiment mal.. Renaud Séchiant, oui effectivement, pardon. Vous avez 1952 ans, wow. Vous avez du.. vécu. Donc la raison de votre venue est que vous voulez être populaire et.. que vous voulez retrouver votre voix? Mais vous avez votre voix. Je ne comprend pas. Se Jun, je te le laisse, je vais me faire un café je suis mort. »

Lei abandonna lâchement son cadet pour se prendre un café, excusez-le, il n'avait quasiment pas dormi et un inconnu avait pop de nul part, de quoi être de mauvaise humeur.

Toujours debout. ft Lang Lei

Il en avait mis du temps… Il le savait. C'était pas fait exprès ! Cette porte dimensionnelle était au moins parvenue à l’amener pile au bon endroit. Plutôt pratique, mine de rien. Est-ce que ça pouvait se commander dans tous les Leroy Merlin ? Il ferait un tour la prochaine fois, histoire de s’en procurer un. « Désolé. Cas de force majeur. » répondit-il simplement à son ami, ignorant les présentations d’usage. Ce type ne lui inspirait absolument pas confiance… Il sentait beaucoup trop mauvais. C’en était abjecte ! Et en plus ce vieux schnock lui tenait la grappe depuis deux longues heures ?! N’était-ce pas de l’harcèlement à ce stade ? Lei avait-il encore un odorat ? « J’ai rien compris à ce qu’il veut. » Hormis la dernière partie concernant l’odeur qu’il émanait… Comment passer à côté de ça ? Il y avait un mélange de tout. De clope. De vieux poisson séché… De thé à la menthe ? Une question cruciale subsistait alors. Et Se Jun ne se fit pas attendre pour le lui demander personnellement, les sourcils arqués d’un air se voulant, pessimiste. Ses iris se firent bien plus sombres. « A quand remonte votre dernière douche ? Vous savez ce que c’est au moins, du savon ? » Ce n’était pas très courtois de sa part… Mais n’était-ce pas plus indécent de faire appel à eux sans une hygiène digne de ce nom ? Leur popularité venait aussi de là ! Ils étaient beaux, jeunes et propres sur eux. La base, tout de même ! « Ok, hyung… Écoutons au moins ce qu’il a, à nous dire... » marmonna t-il, dépité.

Le formulaire aux mains de cet homme suspect, Se Jun resta volontairement en retrait, toujours de dos à son aîné dont il adressait de façon successives de longs regards. Avait-il remarqué lui aussi, l’état catastrophique de ses vieux doigts jaunis par le tabac ? Sans déconner. Le coréen en venait même à frissonner d’angoisse tant il ne voulait pas finir comme ça ! Etant lui-même un fumeur, il tâcherait de limiter sa dose… Ca ne lui donnait pas franchement envie de continuer… Enfin, le formulaire amplement remplis – malgré une écriture déplorable – le plus jeune se pencha par-dessus Lei qui entreprit la lourde peine de s’exprimer à voix haute ! Qu’est-ce que c’était que cet amas de connerie ? Ce client se foutait de leur tronche ou bien ? Comment pouvait-on se trimbaler un nom pareil ? Et d’où est-ce qu’il avait 1952 ans ? Monsieur était un vampire maintenant ? C’était absurde. « Ok, je m’en occupe. » assura le plus jeune en prenant place sur le siège de son collègue et ami. Qu’il aille se faire un café, oui… La soirée s’annonçait longue… Et ce n’était plus un banal entretien qui attendait l’autre pouilleux, mais un interrogatoire digne de la police ! La situation ne pouvait pas durer ainsi éternellement. « Alors comme ça vous prétendez être notre vénérable Renaud ? Ce grand homme a l’origine du Mistral gagnant, Morgane de toi, Dès que le vent soufflera…. Mais regardez-vous ! Vous tenez à peine debout... » Et pourtant, il était bien assis. Il fallait le faire quand même… Puis ne parlait-il pas un trop bien coréen pour être réel ? Dans les rêves, bien sûr, les frontières du langage n’existaient plus… « Très bien... Dites quelque chose en français, pour voir ? » - « Paris.. Baguette? » prononça t-il de but en blanc, dans un bel accent marseillais.

Ok. Ils étaient vraiment face à un imposteur.

Toujours debout. ft Hwan Se Jun

C'est l'histoire de deux jeunes détectives connus, Lang Lei, le chinois dont la spécialité était de.. Qu'était-ce sa spécialité déjà? Ah oui, résoudre les enquêtes de type disparitions, mine de rien c'était un vrai mineur. L'autre était tout simplement le beau et le connu Hwan Se Jun, lui était vraisemblablement spécialisé dans le sauvetage d'animaux en tout genre, bon n’exagérons pas,  les dinosaures n'étaient pas inclus dans cette large catégorie. Pardon? Les dinosaures n'existent plus? Comment ça? Non, vous mentez. Ils existent encore, comment de tel êtres énormes puissent disparaître du jour au lendemain? J'irais vérifier ça, je reprend donc. Ils étaient donc associés. Tout se passait bien jusqu'à cette belle nuit qui n'était clairement pas ensoleillée, comment ça pourrait être le cas d'abord? Il y aurait eu une faille temporelle sinon. Un homme légèrement, d'accord très, alcoolisé fit son apparition en demandant quelque chose de peu banale. Juste que Lei et Se Jun devaient l'aider à retrouver sa popularité et sa voix. L'homme demandait ça comme si on retrouvait ça en marchant dans la rue, "Oh tiens! Popularité vient d'apparaître, voulez-vous l'attraper?", Lei lance une hyper ball, oups, ça y été presque, Popularité sort de l'hyper ball. Ce n'est pas étonnant, Popularité n'est pas un pokemon, c'est quelque chose qui te revient de droit lorsque tu le mérites, par contre, si c'était un pokemon, il serait légendaire. Donc cet homme courant les rues en se faisant appeler Drenaud ou Renaud, le cerveau de Lei ne l'avait pas encore enregistré. Comment ça il s'en fichait? ... Comment l'avez-vous deviné? Lei ne montre pas jamais ce genre de chose.. Il était donc là pour ce genre de requêtes, autant demander la Lune et le système solaire avec.

Lei avait donc abandonné lâchement son coéquipier afin de réfléchir et on va pas se mentir, dormir un peu. Après avoir laisser Monsieur Séchiant seul, mais en très bonne compagnie, pendant à peu près la merveilleuse somme de.. deux minutes, il n'y avait plus de café, il retourna dans la salle principale en lâchant un énorme rire. Cet homme avait vraiment osé dire "Paris baguette coucou je suis français.", ça reviendrait au même si un coréen sortait "Séoul Kimchi", alors oui, ça l'avait fait bien rire le petit Lei. Il se plaçait alors aux côtés de Se Jun et s'asseyait sur le coin du bureau tout en desserrant sa cravate. Il se contenta de fixer l'homme aussi longtemps qu'il le pouvait. Et s'arrêta immédiatement quand ce dernier lui fit un clin d’œil.

« Donc, Monsieur Séchiant, vous n'êtes pas vraiment français. Puis vous n'avez pas la voix de l'homme ayant sorti récemment, du moins il y a quelques années déjà, ma musique préférée, Toujours debout. Puis votre exemple de français m'a fait bien rire, serait-ce une célèbre boutade? .. Non?.. Vraiment? Assez décevant.. Donc plus sérieusement, on est payé combien pour cette.. crétinerie? »

Renaud se contenta de rire bêtement et de faire un zéro avec sa main gauche. UN Z E R O. D'accord, Se Jun et Lei étaient des hommes très séduisant et respectables, mais sur la porte d'entrée il n'y avait aucunement marqué "Détectives de Charité.". C'est à ce moment là que Lei songea à changer l'écriteau en "Détectives PAYANT.", certes parfois ils ne faisaient pas payer leur client, mais les cas étaient très rares et en aucun point similaire à ce genre de requête. Par exemple, si Mamie Ginette avait eu le malheur de perdre son rasoir de la même marque que son prénom en remplaçant une lettre, indice, ce n'est pas le G, ni le E, Lei avait décidé de ne pas lui faire payer lorsqu'il le retrouva dans le tiroir de la salle de bain du manoir rempli de chat de la pauvre dame. Alors, le signe du vieux aimant la boisson mit assez en colère Lei.

« Zéro? Nada? Nothing? "Rien du tout"? Et votre montre, c'est du poulet? Non je demande juste par simple curiosité. J'espère que vous avez oublié quelques chiffres devant haha. »

Ce n'est pas que Lei demandait des milles et des cent, non, il n'oserait pas, mais il aimait être payé pour tout travail fourni comme.. tout être humain non? Tout le monde aime être payé en argent lorsqu'il travaille, sauf les elfes, ça c'est autre chose. Le Père Noel a juste à leur donner deux trois bonbons et ils sont heureux pendant un quart de siècle. Il commençait à bouder, Lei, un enfant? Noooooon. A peine. C'est à ce moment là que l'homme se leva en titubant et se rapprocha du chinois. Lei se contenta de grimacer en regardant Se Jun, l'air de dire "HELP HELP HELP. EXTRATERRESTRE IN COMING.", il avait assez peur, non pas de l'homme, mais plutôt de son odeur qui était sûrement une tueuse en série dans son ancienne vie. Peut être que c'est le cas, peut être que les odeurs ont des vies antérieures, en tout cas, Lei ne voudrait pas savoir le contenu de cette dernière. Renaud s'approcha donc de Lei, se mit à ses côtés et lui susurra un simple "Mon album signé.". Lei fit un bond en arrière en sortant un simple PARDON, il était outré. Il imaginait déjà toutes les heures passées durant cette quête, un temps perdu en somme et tout ça pour.. un vulgaire album d'un imposteur? Arrêtez donc de pousser Lei dans les orties.

« Se Jun, Monsieur Séchiant a trouvé comment nous payer, avec un album de je ne sais qui signé. ça te tente? ça tombe bien moi non plus.»

Il n'attendait aucunement la réponse de son cadet, il savait dans le fond qu'il était du même avis que lui alors il se dirigea vers la porte afin de l'ouvrir. Il fit signe de la tête à leur client de partir maintenant mais quelque chose d'inhabituelle s'est produite. Le client s'est mis debout, avec du mal car il titubait, et se mit à chanter Mistral Gagnant.

Toujours debout. ft Lang Lei

Tout ça allait bientôt tourner au vinaigre… Se Jun le sentait d’ores et déjà. S’attaquer à un monument tel que Renaud, c’était comme arracher de force, la bible au plus fervent pratiquant et le jeter au feu ! L’ignominie suprême. Un aller direct pour les enfers. Déjà que ça n’avait pas particulièrement enchanté le plus jeune de voir son idole se faire ainsi dénigré par cet infâme imposteur… Il s’attendait à tout moment à voir ressurgir son hyung, pour le remettre proprement à sa place ! Il ne fallait pas toucher au vénéré Renaud. Une clause avait même été inscrite quelque part, dans la charte de leur règlement intérieur. Quiconque se mettait à critiquer l’idole de ces deux jeunes, encourait alors une peine capitale… Et ce vieux singe faisait même pire que ça en ce moment même ! Il se prétendait pour DIEU. Mais quel saligaud, pour rester poli. « Lei, retiens-moi ou j’fais un malheur... » grommela t-il nerveusement, en sentant son ami se rapprocher. Oui, lorsque Se Jun s’adressait à luii par son prénom, cela signifiait que la situation était bien grave… Les poings fermement serrés contre ses cuisses, le coréen observa son acolyte s’installer face à lui, sur le coin de table. Une posture plutôt cool, malgré la gravité et l’ambiance ! Lorsqu’ils auront jeté cet ivrogne dehors, nul doute qu’il lui soufflerait le compliment. Toujours prendre soin de son image et de sa gestuelle. Secret numéro 324 de leur popularité auprès de la gente féminine !

Aux propos de son collègue et ami, les sourcils du coréen se haussèrent avec incrédulité alors qu’il apprenait une chose qu’il jurait pourtant fausse, jusqu’à présent… « Depuis quand c'est ‘’Toujours debout’’ ta chanson préférée ? Je croyais que c’était ‘’Le mistral gagnant’’ ! » Ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour le reprendre à ce sujet, mais trop tard. Le choc émotionnel avait été bien trop vif. Se Jun s’était brusquement senti trahi par son propre coéquipier… Si sa chanson préférée changeait brusquement du jour au lendemain, ne fallait-il pas l’informer au préalable, pour éviter qu’il ait l’air d’un gros con, comme en ce moment ? « Puis, sérieusement… Monsieur Séchiant. Vous n’avez pas honte ? Nous pointer ce zéro de la main... » Même lui, il n’aurait jamais osé. Était-ce indécent ? Se le permettait-il parce qu’il était beaucoup plus âgé qu’eux ? Et le respect était censé aller dans les deux sens, non ? Si Lei ne se chargeait pas rapidement de son cas, Se Jun se promettait de le larguer avec un coup de pied au derrière ! Sa patience atteignait ses limites… « Laisse tomber, Hyung. Ce type nous fait perdre notre temps… On a d’autres chats à fouetter. » Petite pensée pour tous les chats qui souffrent de maltraitance… et qu’il sauve, de façon très paradoxale ! Encore une expression étrange qu’il regrettait après coup… Ah. Les chats n’y étaient pour rien ! C’était ce type, qui lui tapait sur le système… Et faute de pouvoir le supporter plus longtemps, ses jambes s’attelèrent à le hisser de toute sa grandeur, suivant son aîné vers la sortie.

L’heure était enfin aux adieux, et il ne se fit pas prier pour lui présenter la porte, tout sourire, épris d’une fausse courtoisie. S’il était content qu’il déguerpisse de leur champs de vision ? Un peu beaucoup, oui. L’air frais de l’extérieur lui fit, par ailleurs, un bien fou. Se Jun avait bien cru ne plus jamais rien sentir à nouveau, si ce n’est cette odeur inqualifiable, dont il s’habituait étrangement ? Et alors qu’il s’apprêtait à rire par avance, de la probable chute de cet ivrogne…. La voix de Renaud Séchan résonna à travers toute la pièce, jusqu’à atteindre un point bien précis de son organe, comme touché en plein cœur. Ce n’était plus la voix dépravée d’un vieux bougre qu’il entendait… Mais celui de son idole… ? Leur idole ?? Sans en croire ses oreilles, le coréen se retourna vers Lei, totalement stupéfait par ce qu’il était en train de vivre, alors que tout semblait bel et bien réel ?? Les deux amis se questionnèrent du regard et il ne fallut pas beaucoup de temps pour Se Jun avant d’attraper le bras de son compère et l’attirer jusqu’au sol, où il s’agenouilla, la tête au plus bas, profondément meurtri et confus d’avoir vivement insulté son Dieu vivant, alors qu’il n'avait fait que dire la vérité pendant tout ce temps…  « Pardonnez-nous, Grand Renaud… On a gravement fauté. On mérite la mort ! » N’exagérait-il pas un peu là ? Bon ben, c’était encore trop tard.

Toujours debout. ft Lang Lei

Que de péripéties cette nuit. Il y a eu des hauts et des bas, surtout des bas en sommes. Lei était lessivé, tellement lessivé qu'il fit l'erreur de se tromper dans son titre préféré, il se sentit gêné sous les regards inquisiteurs de son coéquipier, alors il se contenta juste de dire un "Sorry" doucement, très doucement.

Si il y avait un chiffre que Lei détestait, c'était bien le zéro, suivit de rien bien sûr. Juste un zéro. Ne pas être payé était inamissible. Il fallait donc trouver un compromis, et un très gros compromis. Même la proposition de l'album fit faire trois pas en arrière à notre très cher chinois. Comme l'avait si bien dit Se Jun, autant abandonner, et aller s'occuper de choses bien plus importantes.

Il s'adossa au mur tout en invitant Monsieur Séchiant à prendre la porte, pas au sens littéral, cela serait problématique, très problématique. Un bureau sans porte, où va le monde? Déjà qu’apparemment, ils jouaient sur la charité, oui, ça ne passera jamais au travers de la gorge de l'aîné. Il croisa les bras, ce n'est pas que c'était long mais c'est que ça l'étaiiiiiiiiiit. Quoi? Quelle était cette voix sortie des entrailles de l'enfer? Elle ressemblait étonnamment à leur idole. Il eut à peine le temps d'écarter ses yeux qu'il se retrouva à terre, de plus dans une position pas très confortable. Lei ne s'était jamais mis à genoux devant quelqu'un,  il dégagea le bras de Se Jun et se releva directement.

« Il me semble qu'il y a un livre dans le pâté. Cette voix venait-elle vraiment de vous? Ce n'était donc point un enregistrement? Mais pourtant.. Vous nous aviez bien dit que vous aviez perdu votre voix.. »  

Il mit son doigt en dessous de son nez afin de réfléchir à tout ça. C'était tellement tordu comme histoire après tout. Comment un aphone pourrait chanter? Comme un homme bourré pourrait chanter aussi stablement? Et pourquoi est-ce que cet homme vomit par terre sur leur beau parquet? Euw. C'était la goutte d'alcool qui fit déborder le verre de Lei.  

« Se Jun, on va.. y aller? Parce que manquer de respect au plancher c'est un peu trop.. abusé.. On va tout de même ne pas prendre votre.. Bon d'accord. On va voir ce que l'on peut faire.. D'abord, il faudrait vous changer.. Pour nous surtout. »  

Monsieur notre héro n'allait pas rester dans des habits sales voyons, une robe laissée par l'ancienne secrétaire qui fut bien sûr licencier après avoir voulu sortir avec un client en passant aussi par nos détectives. En espérant que cela lui allait, il la tendait au prétendu français.