Ghost Whisperer

Dans les rues de Jeju-Do


Arianna, elle apprend tous les jours de nouvelles choses. Qui aurait cru que les morts puissent apporter autant de connaissance ? Ils lui disent tout ce qu’ils voient, eux qui vagabondent dans l’île sans que jamais personne ne les voie. Ils sont un peu les espions qui la tiennent au courant de tout et ce ne sont généralement pas des rumeurs fausses vu qu’ils l’ont vues de leurs propres yeux. Il faut bien qu’elle trouve un avantage à son don et souvent ils lui servent d’éclaireurs pour les animaux abandonnés. C’est grâce à eux qu’elle a trouvé les trois quarts des animaux qu’elle a ramenés au refuge. En récompense, elle les fait passer dans l’au-delà. Les morts ont donc vu qu’il fallait mieux avoir Aria la passeuse dans la poche si ils voulaient passer de l’autre côté et ne pas passer l’éternité à errer comme des âmes en peine sur cette île.

Aujourd’hui, l’italienne se balade dans les rues de Jeju-Do. Elle marche sans but précis, elle laisse ses pas la mener là où ils veulent. Ses yeux observent les morts ainsi que les vivants et écoutent leurs conversations. Elle surprend un échange entre deux fantômes bien décidés à aller faire peur à une pauvre fille qui n’a rien demandé. Elle les suit donc jusqu’à leur pauvre victime et la brune a de la peine pour toi. Tu sembles terrifiée alors elle s’approche faisant reculer les morts qui ne veulent pas d’ennuis avec elle. Ce qui est compréhensible, ils ne veulent pas de problème avec celle qui peut les faire passer de l’autre côté.

- Madame vous allez bien ?

Elle te dévisage inquiète et elle espère te calmer avec quelques mots apaisants vu que c’est tout ce qu’elle a en réserve. Des mots apaisants, un sourire rassurant et elle tente de te calmer avec son aura positive. Elle n’attend pas de réponses positives à sa question.

- Je peux vous aider ?

Généreuse comme toujours, elle tend la main à tout le monde aux vivants comme aux morts. Mais maintenant, elle tend la main à toi uniquement. Elle souhaite réellement t’aider, toi qui sembles tourmenter par des raisons obscures.

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plage hyoepjae,
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Je n'ai pas le choix, il faut que je sorte aujourd'hui. Assise derrière mon comptoir j'observe la rue animée. Et je perçois des ombres, des ombres que je reconnais parfois et des ombres bien plus sombre qu'en temps normal. Je les reconnais et les observe. Elles se détachent de la foule et du reste des humains. Car elles ne sont pas réelles. J'arrive à les repérer à peu près maintenant. Et je sais que personne d'autre que moi ne peu les voir. Mon ventre cri famine, je vais devoir me lancer et y aller. D'un pas tremblant, je quitte ma boutique, la fermant à clé. je me jette à la rue, je ne perds pas de temps et me dépêche de marcher. Je baisse la tête et je suis le chemin que j'ai l'habitude de suivre en ce moment. Je fonce vers l'épicerie la plus proche, pour m'acheter à manger. Mon estomac grommelle, il s'en fiche de voir des fantômes ou pas. Il a faim. Alors, je lui obéis. Je me dépêche de marcher, une fois au lieu habituel, j'entre rapidement. Je choisis un sandwich et une boisson, sans vraiment trop prêté attention aux gens autour de moi. Je me dirige à la caisse et paie mes achats. Quand enfin je sors de nouveau. Sur la même lancée je retourne vers ma boutique. Mais quelque chose ne se passe pas comme prévu. Je sens une présence derrière moi, une présence que je connais bien maintenant. Je n'ose pas me retourner alors, je me met à courir. Mais, tout d'un coup, je vois une forme sombre se dresser devant moi. Je m'arrête net et la regarde, les yeux écarquillés. Elle est effrayante et s'approche de moi. Je sens alors une main se poser sur mon épaule, je sursaute et en vois une deuxième. Un cris s'échappe de mes lèvres et je fais tomber mes achats par terre. La panique monte bien trop vite. Les passants s'arrêtent et me dévisage, je suis pétrifiée et je continue de fixer les deux ombres qui ne cessent de s'approcher de moi. Quand, soudain, elles partent. Sans comprendre pourquoi, je cligne des yeux pour vérifier qu'elles sont parties. Ensuite une femme s'approche de moi. Elle m'adresse la parole et me demande si je vais bien. Je cligne de nouveau des yeux, encore effrayée. « Je…je… ça va…j'ai eu peur… de… des… » Je regarde mon repas par terre et le récupère, tremblante.


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Dans les rues de Jeju-Do


Arianna, elle plaint en quelques sortes les morts. Ils se retrouvent piégés dans un monde qui n’est plus le leur. Ils voient les gens qu’ils aiment faire difficilement leur deuil et ils ne peuvent rien leur dire car personne ne les voit et ne les entend si ce n’est elle. Au final elle n’est autre qu’une psychologue pour les fantômes et celle qui agit dans l’ombre pour qu’ils rejoignent l’au-delà là où ils ont leur place. C’est là-bas qu’ils doivent aller et elle c’est le ticket pour y aller et ne plus croupir dans ce monde où ils ne peuvent rien faire. Il n’y a généralement ni méchant ni gentil dans leur histoire. Une parfaite victime peut aussi avoir des choses à se reprocher et un coupable être innocent. Arianna elle n’a jamais été une fille manichéenne surtout depuis qu’elle a décidé de se servir de son don. Elle apprend chaque jour que le monde n’est ni blanc ni noir, il est composé de plein de nuances de gris.

Néanmoins si elle comprend qu’être mort doit être sacrément pénible, ça n’explique et surtout ça n’excuse pas le fait qu’ils soient si pénibles depuis quelques temps. Si avant elle arrivait à leur faire comprendre qu’elle n’avait pas que ce job à faire et que parfois elle avait besoin juste de tranquillité maintenant ils n’en font plus qu’à leur tête. Ils la dérangent tout le temps car sous prétexte qu’ils sont morts ils ont tous les droits. Son don se transforme en malédiction ces derniers temps, elle n’est plus en paix nulle part. Ils surgissent pour lui faire peur et gâcher des moments la dernière fois ils ont gâché une sortie avec ses deux meilleurs amis. Après cet incident, elle avait été obligée de mettre les points sur les i et tout mort ne faisant pas ce qu’elle veut se verrait coincé ici pour toujours. Certains ont décidé alors de l’aider là où certains idiots continuent de lui pourrir la vie. Mais généralement ils s’enfuient avant qu’elle puisse dire quoique ce soit. Comme ces deux-là qui t’embêtent alors que tu ne leur a strictement rien fait. Ils se sont enfuis comme des enfants s’enfuient pour ne pas être punis mais elle note dans un coin de sa tête de les retrouver pour leur passer un savon. Elle t’adresse un sourire rassurant.

- Vous avez eu peur de quoi madame ?

Elle te laisse récupérer ton repas qui est tombé sûrement sur le coup de la frayeur et un regard jeté aux alentours lui permet de dire que les morts ne viendront pas vous embêter car ils sont tous partis.

- Vous voulez que je vous accompagne quelque part ?

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Mon corps entier tremble, je tente de me calmer. Mais l'image de ces morts reste fixée dans ma tête. Je fixe le bitume et mon repas que je récupère, je n'ose pas lever les yeux au risque de les voir encore. Cela va bientôt faire plusieurs semaines maintenant que je vois ces ombres, ces formes morbides. J'ai l'impression de devenir folle, de faire des hallucinations. Et pourtant je les vois bien mais, je crois que je suis la seule. Tout le monde me prends pour une folle. Néanmoins, la voix de la femme m'aide à rester sur terre d'une certaine manière. Son ton est rassurant. Alors, après avoir récupéré mon repas. J'ose la regarder, sans trop la fixer. Mon corps s'est calmé mais la peur est toujours bien présente en moi. L'inconnue me questionne sur l'origine de ma peur, je la dévisage. Analysant toute possibilité et toute éventualité qu'elle me prenne pour une folle. « des… » Je remarque alors que les ombres ne sont plus là, elles sont parties. Je reprends mon souffle et me calme alors. Pourquoi ont-ils disparu ? D'habitude ils me suivent et ne me laisse jamais tranquille. « J'ai juste eu peur de quelque chose. » Je ne m'ouvre pas à l'inconnue, je n'ai pas envie que l'on me prenne pour une folle encore. Je passe une mèche derrière mon oreille et fais un tour rapide sur moi. Ils sont vraiment partit, je n'arrive pas à y croire. Je prends une grande inspiration et me concentre un peu plus désormais sur la jeune femme. « Merci de m'avoir aidé, je rentrais à ma boutique qui se trouve au coin de la rue là-bas, j'y travaille… mais, je ne veux pas vous déranger plus longtemps. » Je ne veux pas abuser de sa gentillesse. Une fois dans ma boutique ça ira surement mieux, il faut que je me ressaisisse. Si je reste dans cet état alors que des clients viennent, je ne vais plus rien vendre. Décidée à partir, je sens quelque chose rouler sur mes joues. Des larmes ? Je pleure ? C'est pas possible, yura ressaisit toi. Je fixe de nouveau le sol et essuie rapidement du revers de la main ces larmes. C'est tellement embarrassant… « désolée… vous allez me prendre pour une folle. » Tête baissée, je contourne la jeune femme me dirigeant vers ma boutique.


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Dans les rues de Jeju-Do


Arianna est sûrement la mieux placée pour dire à quel point voir des morts est loin d’être réjouissant. Elle les voit depuis toujours elle a l’impression, elle ne se souvient pas d’un seul moment où les défunts n’ont pas fait parties de sa vie. Etant petite, elle était terrorisée par ces êtres qui rodaient autour d’elle alors qu’elle ne leur avait rien fait. Ils la suivaient partout et ils la suivent encore partout. Vie privée ? C’est un concept qu’elle ne connaît plus, elle est épiée tout le temps où qu’elle se trouve. La preuve est que bien que ça n’arrive plus aussi souvent qu’avant parfois quand elle prend sa douche, certains ont encore le culot de s’incruster dans la cabine comme si c’était normal. Dans ces moments-là, elle retient avec grande difficulté ses cris de surprise et de colère. Sa famille et ses meilleurs amis ne savent rien de son don et elle compte bien que ça reste ainsi. Elle n’a aucune envie d’être prise pour une folle, elle tient à mener une vie des plus normales.

- Des ?

Elle insiste, elle n’a aucune envie de se tromper et si ils lui avaient dit des mensonges ? Elle ne se voit pas te livrer son don alors qu’elle n’a aucune idée de ce que tu peux voir et entendre. Elle opine du chef cependant quand tu lui dis que tu as eu peur de quelque chose. Elle ne va pas insister parce que si ils lui ont vraiment dit la vérité, tu dois avoir sûrement qu’elle te prenne pour une folle. Alors qu’elle est sûrement la mieux placée pour comprendre ce que tu ressens. Elle comprendrait la peur qui te tétanise et elle t’aiderait à aller mieux. Elle n’a pas de solution miracle à te donner mais seulement quelques astuces pour la vie de tous les jours.

- Vous ne me dérangez pas du tout et je pense que je vais vous raccompagner jusqu’à votre boutique pour m’assurer que vous soyez à l’abri. Si vous voulez, je pourrais vous tenir compagnie jusqu’à que vous alliez mieux.

T’as l’air toute retournée et l’italienne fouille dans son sac pour trouver des mouchoirs. Une fois ce qu’elle cherche trouvé, elle t’y tend avant que tu la contournes toujours avec bienveillance. Elle te regarde commencer à t’éloigner d’elle et elle hésite quelques secondes qui lui semblent une éternité à te rattraper. Finalement c’est d’un pas rapide qu’elle te rejoint.

- Vous les voyez et les entendez aussi ?

Question murmurée, elle ne sait pas ce qu’elle fera si tu lui réponds par la négative. Elle inventera sûrement une histoire avant de s’en aller et fera en sorte de ne plus recroiser ton chemin.

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Les larmes montent et la peur ne me quitte pas. Je tente de contourner la jeune femme, je ne veux pas l'embêter. Elle a déjà été assez gentille comme ça et elle est la première depuis un moment à venir me voir, alors que tout va mal. Je la contourne, pensant pouvoir être tranquille mais, elle décide de me parler encore en m'interrogeant. Je n'ose rien dire et attrape les mouchoirs qu'elle me donne alors qu'elle me dit vouloir me raccompagner. « Oh vous n'êtes pas obligée… c'est très gentil de vous inquiéter pour moi. » Beaucoup trop gentil. Je ne sais pas si je mérite autant d'attention de la part d'une inconnue. Mais, je finis par attraper les mouchoirs qu'elle me tends. J'en prends un et essuie délicatement mes larmes. Tandis qu'elle me regarde, je jette un coup d'œil curieux autour de moi. Je ne vois plus les ombres, elles sont parties ? Quand, l'inconnue prononce une phrase, après un long silence, qui me fait arrêter net. Est ce qu'elle se moque de moi ou bien elle est sincère ? Je m'immobilise, le mouchoir entre mes doigts et l'observe un peu plus. « Vous parlez des… ombres ? des… morts ? » C'est étrange, c'est la première fois qu'on m'en parle, j'espère que ce n'est pas une blague, car ce n'est pas drôle. Je lui tends de nouveau le paquet de mouchoir et cette fois la peur s'est volatilisée pour laisser place à la curiosité. Est-elle comme moi ? Elle les voit aussi ? De nombreuses questions se bousculent dans ma tête et je ne peux me retenir de les poser. « Je ne suis pas folle alors… si vous les voyez aussi ? » Je pousse un soupir mais, reste sur mes gardes tout de même. Mais, si elle est comme moi et qu'elle voit aussi ces personnes errantes, alors j'ai peut-être une chance de m'en sortir.


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Dans les rues de Jeju-Do


Elle est la mieux placée pour savoir ce que tu ressens. Elle connaît mieux que quiconque la peur qui doit te tordre les entrailles, peur qu’elle a désormais chassé de son quotidien. Elle est loin la petite fille qui était terrifiée par la vision de tous ces morts. Elle a disparu il n’y a pas si longtemps, elle a disparu quand elle a pris son job en main et sûrement que si elle l’avait pris plus tôt il y aurait sûrement moins de morts à faire passer dans l’au-delà. Elle souhaite être celle qui te tendra la main, cette personne qui a été absente pour elle. Elle n’a eu personne pour la rassurer, pour lui dire que tout irait bien mais elle tient à être cette personne pour toi. Elle n’a pas envie que tu te sentes seule comme elle l’a été lors de sa jeunesse.

- C’est normal.

Les morts sont partis et elle a envie que tu le comprennes. Tu n’as plus rien à craindre. Non tu n’as plus rien à craindre tant qu’elle est là. Elle a réussi à dompter ces morts qui n’en font qu’à leur tête en jouant avec la seule chose qui leur importe vraiment. Elle est peut-être cruelle mais les morts le sont d’autant plus et elle tient à sa santé mentale enfin ce qu’il en reste.

- Ce ne sont pas des ombres, ce sont bel et bien les morts qui peuplent cette île.

Murmure que toi seule peut entendre, elle n’a aucune envie que quelqu’un entende votre conversation. Vous n’êtes pas seule et l’idée qu’un passant puisse entendre ce qu’elle a à te dire la refroidit direct. Finir dans un asile ne fait pas partie de ses plans.

- Non vous n’êtes pas folle et oui je les vois et je les entends également.

Elle te regarde de plus en plus gênée d’avoir cette conversation dans la rue. Les passants vous jettent parfois un regard curieux comme si ils cherchaient à savoir de quoi vous parliez.

- Je sais que vous avez sûrement des tas de questions à me poser mais si ça ne vous dérange pas, je préférerais avoir cette conversation dans un lieu privé au lieu de l’avoir en pleine rue.

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Je suis perdue et paniquée mais, soudainement les paroles de cette femme me font retrouver mon calme. Elle me dit les voir aussi et je vois bien qu'elle est en train de me rassurer. Même si au début je ne la crois pas. Je continue de l'écouter. Après avoir séché mes larmes. Je l'écoute et réécoute sa phrase dans ma tête. Ce sont des morts. Je ne suis donc pas folle, je les vois bien depuis plusieurs semaines. Ces ombres sans vie. Moi qui pensais devenir folle. Personne ne voyait les mêmes choses que moi, alors j'ai fini par croire ce que les gens disent sur moi. Que je suis folle. Mais cette femme, elle dit être comme moi, elle dit les voir aussi. La peur me quitte petit à petit et l'espoir revient. Le réconfort vient également. Alors, que je tiens encore mon repas entre mes mains. je me rends compte que je suis toujours dans la rue. Que des gens nous on peut-être entendu. Et lorsqu'elle me dit préféré la tranquillité, je ne dis rien, j'hoche simplement de la terre pour lui dire de me suivre. Je marche automatiquement avec cette inconnue jusqu'à ma boutique. On y arrive rapidement, j'attrape mes clés et ouvre la porte. je la laisse passer et une fois à l'intérieur je souffle un bon coup. Je pose mon repas sur le comptoir et me tourne vers la jeune femme. « Donc… ce sont des morts… et vous les voyez aussi… Mais pourquoi… est ce qu'on les voit ? » En effet beaucoup de questions trottent dans ma tête. J'aimerai comprendre pourquoi j'ai ces visions. Pourquoi je vois des morts. Et pourquoi ça m'arrive alors que je n'y ai jamais cru ? « Et ces morts… vous les voyez depuis longtemps ? » Je la regarde, espérant trouver une solution à tout ça. Peut-être qu'il y a un moyen de ne plus les voir, peut-être que ce n'est que temporaire ? Il doit y avoir une explication rationnelle. Oui, ça ne peu pas être réel. Pourtant plus je regarde cette femme, plus j'ai l'impression que c'est la réalité. Et même si je suis apeuré, je suis rassurée. rassurée de savoir qu'elle est comme moi. « Vous savez, ça me pourri la vie… je n'en peux plus » J'espère qu'elle pourra m'aider. je l'espère vraiment.

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Dans les rues de Jeju-Do


L’italienne a l’impression de se revoir beaucoup plus jeune. Alors qu’elle n’était qu’une enfant, elle vivait dans la peur de ces ombres si menaçantes. Elle a parfaitement compris et très tôt qu’elle est spéciale, qu’elle est la seule à avoir ce « don ». Elle est donc restée pendant de nombreuses années dans cette peur, elle aurait tellement aimé avoir quelqu’un comme mentor. Quelqu’un pour la guider, pour la rassurer, pour lui apprendre à maîtriser ce don car elle ne le maîtrise pas. Enfin elle n’a jamais appris comment il marchait, ce qu’il fallait faire, il n’y avait pas les réponses qu’elle cherchait dans les livres. Bien évidemment, personne de vivant ou bien de mort était en mesure de l’aider. Alors elle a appris sur le tas, avec les années elle a appris quelques petites astuces qui lui servent dans la vie de tous les jours. La plupart sont des techniques qu’elle a appris pour garder son calme dans toutes les circonstances. Après tout, personne ne comprendrait sa peur panique quand un mort apparaîtrait d’un coup devant elle ou lui jouerait un mauvais tour. C’est pareil elle a appris à retenir ses paroles lorsqu’elle se trouve en présence d’autres personnes. Pourtant dieu seul sait à quel point la tentation est forte alors qu’elle n’a qu’une envie, hurler pour les faire taire, hurler pour les faire fuir pendant un court instant. Mais elle ne le fait pas pourtant elle a tellement besoin de ce court instant de tranquillité pour se reposer. Voir et entendre des morts, c’est sûrement la chose la plus fatigante qu’elle fait tous les jours. Elle pourrait courir des kilomètres qu’elle trouverait ça moins fatiguant que ce calvaire du quotidien. Prudente, elle te fait remarquer l’endroit où vous vous trouvez car tu sembles l’avoir oublié contrairement à la brune. Elle n’a aucune envie que quelqu’un découvre son secret qu’elle s’est toujours évertuée à cacher tout simplement parce qu’un passant aurait entendu son secret. Elle te suit donc jusque dans sa boutique et te regarde faire ne sachant pas trop où se mettre.

- Oui ce sont des morts. A vrai dire, j’aimerais beaucoup savoir pourquoi on les voit mais j’ai bien peur qu’on ne sache jamais la réponse.

Elle imagine sans mal toutes les questions qui traversent ton esprit. Elle tâchera d’y répondre du mieux qu’elle pourra même si elle ne pourra pas te fournir des explications sur le pourquoi du comment.

- Je dirais toute ma vie, je me souviens pas d’avoir vécu une seule journée sans ces ombres menaçantes et vous, vous les voyez depuis longtemps ?

C’est vrai, ils ont toujours fait partie de sa vie d’aussi loin qu’elle se souvienne. Même à l’époque où elle jouait avec Dan Bi dans le bac à sable, elle les voyait même si à son âge elle ne comprenait pas ce que c’était.

- Je comprends et malheureusement je n’ai pas de remède miracle à vous donner, j’ai seulement quelques petites astuces pour vous aider au quotidien.

Son regard balaie la boutique, elle a l’impression de se trouver dans une de ses boutiques qui vendent des souvenirs, ce genre de choses. Autrement dit, c’est une boutique dans laquelle elle ne serait jamais entrée sans les événements d’aujourd’hui.

- Vous vendez quoi ici ?

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Une fois dans ma boutique avec la jeune femme. Je tente de me ressaisir, de mettre mes émotions de côté et de me concentre sur ce qu'elle a à dire. Cela parait si surréel, voir impossible, de voir des morts. Mais, elle semble tellement habituée. Elle en parle comme si c'était trop normal pour elle. Alors que je vis un cauchemar depuis plusieurs semaines, je ne comprends toujours pas pourquoi cela m'arrive. Je ne comprends pas ce qu'ils me veulent. Et cette femme semble avoir les réponses que je cherche depuis si longtemps. Elle est peut-être la clé à la fin de cette horreur. Du moins je l'espère. Cependant, elle ne semble pas pouvoir répondre à tout. Pourquoi est-ce qu'on les voit ? C'est si étrange. « Il doit bien y avoir une raison pour que l'on voit ces… morts. » Il doit forcément avoir une explication logique. Sinon cela veut dire que les croyances de mes parents ne sont pas si infondées que ça. Je m'assois sur une chaise, restant muette quelques secondes, fixant le sol. Je suis si confuse, si perdue. Je n'arrive pas à comprendre ce qu'il m'arrive. La voix de la femme me fait réagir, j'essaie de rester les pieds sur terre, d'écouter, de comprendre. Mais, c'est si difficile. « Toute votre vie ? Oh mon dieu… moi ça fait seulement un mois je dirai et c'est l'enfer. » Je pleure tous les soirs à cause de ces ombres effrayants, je me demande comment cette femme fait pour tenir le coup. Il doit bien y avoir une solution ou bien un remède ? « Ça veut dire que je vais les voir toute ma vie aussi ? » Je n'arrive pas à me projeter. Est ce que je vais être apeurée toute ma vie ? Comment je vais faire si je rencontre quelqu'un, que j'ai des enfants et que… mon dieu c'est une horreur. Un vrai cauchemar. Je prends ma tête entre mes mains et soupir un bon coup. Il ne faut pas que je craque. Sa dernière phrase me fait cependant relever la tête. « Je ne suis pas contre ces astuces pour m'aider. » Si elle peut m'aider, je saurai au moins comment m'y prendre, du moins je l'espère. Je la vois observer ma boutique. Elle doit se demander ce que je vends. Et lorsqu'elle me le demande, je lui réponds agréablement. « Je vends principalement des babioles de souvenirs. Les touristes en raffolent, surtout ceux qui concernent les yoghwi. » Mes yeux se posent automatiquement sur l'étagère concernant les légendes de l'île. Je n'ai jamais compris pourquoi ils fascinaient autant de monde. Ces soit disant esprits.