outfit + Hani aimait beaucoup la compagnie d'Iseul. C'était différent, c'était surprenant, c'était exaltant, et ce mélange de sensation arrivait à soumettre l'attention de la jeune femme à sa suprématie despotique. C'était, d'ailleurs, très probablement cette force de caractère qui avait réussit à susciter son intérêt. - il y avait quelque chose de paradoxale dans cette relation à mi chemin entre dédain et affection, confiance et méfiance. Quelque chose qui s'était solidifié et amplifié au fil des années, une entente qui au final, ne cessait d'évoluer.
Souriant doucement, elle jeta un vague regard à l'écran de son téléphone, répondant à la jeune femme en slalomant à travers la foule d'une brève torsion du bassin.

Il y avait une anarchie permanente dans les gestes d'Hani, une sorte d'intempérance juvénile qui se faufilait au travers de ses dérélictions, comme une excentricité indépendante, qu'elle fusse motrice ou verbale. Quand elle parlait, ses lèvres rosés avait des airs de cacophonie dont s'écoulait un flot continu de bizarreries enrobés de leurs maladresses inconsciente, et quand bien même elle viendrait à épargner à son entourage ce douloureux moment qu'est l'éviction de leurs dignités et de leurs considérations, sa regretté spontanéité ne manquerait pas de la rattraper. C'est la belle. Son défi, le caprice de ses envie. Ce désir de vivre sans jamais se retenir par crainte du regard d'autrui, à seulement s'affranchir des limites qui menaceraient de la retenir. Alors oui Hani, elle a l'éclat des joies qui part son regard lorsqu'elle voit Iseul l'attendre sur les marches de la salle d'arcade.

— Désolée, désolée, je suis vraiment désolée!

Et elle s'empresse de la rejoindre Hani, parce qu'elle était en retard, comme d'ordinaire. Non,  comme toujours. Elle qui ne parvenait jamais à distinguer les différences entre chaque ruelle. Phénomène symptomatique qui lui ôtait tout sens de l'orientation - et se révélait souvent être une source d'agacement.

— J'espère que t'es prête pour la revanche !

La revanche pourrait tout aussi bien s'apparenter à un échange non constructif de défis en tout genre autour des bornes d'arcade et plus particulièrement d'un jeu de tire que mademoiselle affectionnait. Lara Croft dans l'âme, elle s'y redécouvrait une passion pour la précisions et, plus probablement, pour une nouvelle forme de compétition.

outfit + un soupir, puis un autre. l’exaspération se lisait sur ses traits aussi certainement que ses prunelles scrutaient avec énervement l’heure tournant sur son téléphone. un froncement de sourcil, ses ivoires mordant ses lippes saignantes, puis un grognement. qu’une réponse à cette attente. un nom. hani. la seule capable de la faire poireauter. la seule qui ose le faire aussi.

soyons honnête, si ça n’avait pas été pour elle, elle se serait déjà barrée. elle l’avait fait, même, par le passé. à croire que la leçon ne l’avait même pas effleurée. ou tout simplement parce qu’elle savait qu’avec elle… ce ne serait qu’un agacement de courte durée. rangeant son téléphone avant qu’elle ne finisse par se fondre dans ces chiffres dont l’intensité semblait l’avoir happée, elle se relève pour monter puis descendre les marches, lion en cage dont la patience s’était écoulée. jusqu’à la voir arriver, sourire aux lippes comme si tout était réglé.

« désolé est un bien faible mot. » réponse sèche suintant la vérité, et pourtant déjà les flammes dansant dans ses iris commencent à s’estomper. « si tu regardais où t’allais plutôt que ton téléphone, sûrement demanderais-tu moins souvent ton chemin. » ça relevait même du miracle qu’elle soit arrivée jusqu’ici. si on oubliait le temps qu’elle avait mis. décidément, hani était vraiment un phénomène qu’elle ne comprenait pas. aussi insaisissable qu’énervante, aussi étrange que ravissante. une équation à la réponse brisée, une nymphe ravissante qui aimait vous énerver. passant pour la énième fois une main dans ses cheveux d’ors et déjà décoiffés à force de patienter, son regard se fait étonné tandis que la déchirure de ses lèvres marque son visage d’un éclat amusé. « la revanche ? quoi, tu veux gagner cette fois ? tu ne te sous estime pas ? » mots scandales qu’elle se délecte de prononcer, comme pour la provoquer. elle y pouvait rien, elle était comme ça, la belle. toujours prête à chatouiller et titiller. elle lui devait bien ça, vu l’heure à laquelle elle était arrivée. « j’espère que t’as apporté ta tirelire, parce que si tu tiens à la victoire, tes pièces vont devoir y passer. » éclat de rire tranchant avec la détermination d’un regard fier tandis qu’elle entrait sans plus de cérémonie dans le bâtiment. « t’as une envie pour commencer ? tout sauf le tir évidemment. » ça aurait trop facile. et c’était bien trop jouissif de l’emmerder.