(outfits) ~ Encore une nuit que le rythme des basses assourdissantes retentit dans mes oreilles pour m’ordonner de danser. Les éclairages qui m’aveuglent. Les hurlements des clients m’insupportent. Satisfaire les hommes en chaleur. Satisfaire leur côté primitif. Être la vulgarité. Être leur fantasme. Être l’idée d’érotisme. Je suis la luxure prétendent-ils. Je suis la perversion de leur envie. Ils en veulent plus alors que d’autres belles femmes se déshabillent sous leurs yeux. Je suis celle qui se déhanche sans rien demander en retour. Celle qui ne désire que cette soirée finisse pour passer à autre chose détestant ce genre d’endroit. Pourquoi sont-ils si exigeants? Pourquoi veulent-ils absolument toucher? Nous sommes le fruit défendu. Nous somme des objets oui, mais il ne faut pas toucher. Tel un produit dans une boutique, il faut regarder et non toucher puisque c’est fragile. Fragile à quel point? Vous ne savez pas à quel point que cette limite est facile à briser et aller au-delà. Ça tout le monde le sait, n’est-ce pas? Danser de cette façon apporte généralement la deuxième étape. J’essaie de ne pas succomber à cette envie… mais comment y résister à cet appel de charnel qui est au fond de tes trippes?

Bref, j’ai finalement pu sortir de cette cacophonie incessante. J’ai pu enfin me vêtir correctement. J’ai pu enfin retirer mon rôle d’une danseuse croqueuse d’homme. Je peux être moi-même : Shin Jisu, douce et calme. Je marche hors du club pour me diriger vers l’arrêt de bus pour aller chez moi. Étrangement, j’ai eu une grosse journée et ce que j’ai le goût en ce moment étant de manger un morceau, prendre une bonne grosse douche et aller me coucher. Manger un morceau, je n’ai pas mangé vers le dîner car le dernier client est arrivé en retard. Je ne pouvais pas le refuser et de reporter son rendez-vous, non. Ce n’est pas digne de moi, je l’ai attendu. Très longtemps, mais il a fini par arriver. Tout ça pour un simple tatou qui prenait peu de temps. Tout ça, pour arriver à mon deuxième travail en retard sous le regard désapprobateur de One qui me glace le sang. Dîner, manger un truc pour mettre quelque chose sous la dent mon ventre n’a pas arrêté de crier famine. Une douche. Qui n’aime pas se laver ou se purifier? Sentir les gouttes d’eau chaude sur ta peau, sentir tous tes muscles de ton corps se détendre. Relaxer un bref instant par cette journée d’enfer. Dormir, aller dans les bras de Morphée. Sauf que je ne dormirai pas assez bien que la première fois que j’ai rencontré Luka. J’ai jamais aussi bien dormi. Je n’ai rien rêvé car habituellement je rêve à la mort de mon ex. Un cauchemar qui se répète sans cesse depuis ses trois dernières années. C’en était épuisant.

Ceci dit, je marche sous cette froideur de cette nuit glauque avec mes écouteurs sur les oreilles. Je ne sais pas, mais j’ai l’impression que quelque chose allait se produire. Chaque pas que je fais, j’entends mes bottines comme un écho. Il y a personne sur ce trottoir alors qu’habituellement il y a quelques personnes. Je regarde autour et je vois personne, elles sont toutes de l’autre côté de la rue et regarde à un endroit en perspective : une ruelle. J’ai enlevé un écouteur pour écouter ce qui se passe et à part les bruits de quelques voitures je n’entends rien de si mystérieux. Je commence à angoisser. Ce silence me perturbe au point que j’ai crié en voyant un mec tombé à mes pieds dès que j’ai commencé à franchir cette fameuse ruelle. J’ai fermé les yeux sur le coup avant de les entrevoir et de voir cet homme tenté de se relever. Bien que choquée par cette surprise, je n’ai pas hésité pour l’aider à se mettre sur pied, mais qu’est-ce qui est plus choquant d’aider une personne? C’est que cet individu, je le connais. Son visage, ça fait des années que je ne l’ai pas vu! «Mais Momo? Qu’est-ce qui se passe!?» ai-je pu dire étonnée. Sauf que sur le coin de l’œil j’ai vu un autre homme qui s’en venait en me poussant sur le sol pour empoigner les vêtements de Momo. C’est quoi ce bordel?

(outfits) ~ Une nouvelle nuit, un nouveau jour de travail.... Mo Xiao était habillé assez légèrement compte tenu de l'épaisseur de sa chemise légèrement transparente. S'il avait froid ? Non, aucunement. Dans une rue aussi bondée, où de nombreux corps se touchent par mégarde, la chaleur ambiante ne fait qu'augmenter. Une nouvelle journée, ou plutôt soirée, de travail, rien de plus, rien de moins. Une soirée comme les autres. Du moins, c'est ce qu'il s'attendait...

Peu après avoir quitté une demoiselle qui avait payé pour un service complet, il s'éloigne en comptant les billets avant de les mettre dans son porte-feuille. Il avait pris la direction d'une ruelle, mais ne s'attendait pas à être accueilli par un charmant petit groupe, et par surprise. Il subit les premiers coups, n'ayant pas le temps de se défendre. Il était concentré à compter au lieu de simplement ranger son argent dûment obtenu. Il se faisait donc tabassé, il avait fini par se protéger, et renvoyer quelques coups quand il pouvait. Mêlant coups de karaté, de boxe et coups de pieds de taekwondo, il tente de reprendre le dessus, mais avec quelques difficultés.

Il reçut un coup qu'il n'a pu éviter à temps, le projetant en arrière. Un cri le surprit, depuis quand y avait-il une demoiselle dans les environs. Pas le temps de penser à tout ça, il se retrouve debout avec l'aide de la demoiselle en question, qui semble le connaître. Ah, cette voix. Il la connaissait bien.

«Mais Momo? Qu’est-ce qui se passe!?» annonçais-tu au garçon amoché, il te jette un rapide coup d’œil, le temps de voir un de ses ravisseurs repousser sa bonne amie pour empoigner ses vêtements. Pas le temps de discuter, semble-t-il. Avant même qu'il ne s'y attende, une prise de karaté, suivit d'un mouvement de pas avant de le mettre à terre. La surprise qu'une demoiselle débarque les avait perturbé. Il fallait donc en profiter.

Un homme tomba après quelques coups, suivit d'un autre en variant ses mouvements, puis un autre, et ainsi de suite. Il avait évidemment reçu quelques coups mais le fait de protéger Jisu, c'était ce qui le maintenait debout. Il ne voulait pas te mêler à tout ça. Dès que tout le monde était à terre ou sévèrement amoché, devant donc prendre les inconscients par le bras, ils fuirent. Il perdit ses forces et se retrouve à genoux, le souffle court. Une petite toux le surprend avant qu'elle se calme. Il soupire en reprenant une respiration plus apaisante. Il posa enfin son regard vers toi, inquiet.

- Jisu, ça va? Ils ne t'ont pas blessé? demanda-t-il en oubliant totalement l'état dans lequel il était.

(outfits) ~ Revoir la bouille d’un vieil ami est un plaisir à avoir surtout quand cela fait un bail. Ça faisait longtemps. Dès la première fois que je l’ai vu, déjà je le trouvais bizarre. Un jeune homme inexpressif, qui a une franchise qui en surprend plus d’un et aussi très bagarreur à l’époque. Sur le coup, je ne l’avais pas apprécié car dire les quatre vérités à une personne n’est pas nécessairement bien en soit seulement quand on se querelle, mais avec le temps… j’ai appris à l’apprécier peu à peu. Relevant également le défi de lui filtrer un peu sa parole pour ne pas qu’il se ramasse dans un combat comme celui-là. Évidemment, c’est surprenant en soi de voir un homme tomber de nulle part à tes pieds comme s’il venait d’être repoussé violemment. Depuis quand c’est normal un truc pareil, en pleine nuit en plus? J’étais bien tranquille, un malaise qui ne cessait de m’angoisser parce que l’ambiance était glauque et puis, comme un ninja, quelqu’un m’est apparu sous les yeux. J’aurais pu tout simplement l’ignorer et continuer de marcher sans m’intercepter à ce conflit, mais c’était plus fort que moi. Il a fallu que j’aide cet homme – qui a une chemise plutôt transparente – à se lever pour finalement me rendre que c’était momo. Que le hasard pouvait bien jouer, mais pas dans ce cas-ci non.

Le temps que nos regards s’entrecroisent puisque je l’ai interpellé. Un mec m’a poussé vers le sol pour empoigner la chemise de mon ami. Ça m’a grandement surprise d’être projetée par terre dû à la force de l’agresseur, mais ce qui m’a étonné est le fait de cette agressivité soudaine à mon effigie. Pourquoi je me suis incrustée dans cette histoire? Non, je ne me suis pas incrustée bien au contraire. Sinon j’aurais été une victime également tout comme ma connaissance. La scène qui se déroule sous mes yeux pendant que je me redresse – et en même temps que j’ai voulu les arrêter, puis que j’ai laissé tomber car je ne veux pas être blessée – est digne d’un film d’action. Des manœuvres comme Jackie chan. Des coups à la Bruce Lee. Du Karaté de Jet Lee. Des crochets à la Rocky Balboa. Jackie Chan est un acteur qui fait ses propres cascades et combat, etc. Comme tous les autres. En tout cas, j’ai assez vu de film de combat comme cela pour que ma bouche soit ouverte de stupéfaction. Ainsi voir la petite bande KO et Momo essoufflé se retourne vers moi avant de tomber à genou. Hadrian, j’ai gagné est devenu : Momo a gagné!

Je comprends qu’il soit épuisé comme ça. Son cœur doit battre sous l’Adrénaline. Il est en sueur, quasiment dévêtu. Je m’accroupis devant lui en replaçant ses vêtements pour qu’il soit présentable tout en observant les dégâts qu’il a pu avoir. Les hommes derrières tentent peu à peu se redresser avant de déguerpir. Mon ami s’est mis à tousser alors qu’il a le souffle court. Je lui frictionne le dos pour qu’il se calme. J’ai lâché un léger rire avant de lui sourire suite à sa question. Pourquoi il faut toujours que je sois la demoiselle en détresse? « Ça va, mais toi, tu es dans un sale état.» dis-je en lui prenant doucement le menton pour voir son visage. Coupures, rougeurs ici et là. Éloignant quelques mèches de son visage durant mon analyse. J’observe également sur son corps s’il n’a pas quelque chose d’anormal, mais vu le peu de luminosité que la nuit puisse nous offrir c’est échoué d’avance. Je repris mon attention à cette bouille devant moi avant de prendre un mouchoir dans mon sac pour lui éponger la coupure sur sa lèvre. « Je demanderai bien ce que tu as pu manigancé pour être dans cette bagarre, mais en fin de compte je veux pas le savoir.» fis-je en souriant moqueusement en croisant son regard. Momo, il peut être con.

Je lâche doucement son visage et vérifier dans mon sac si je n’ai pas pris par hasard une bouteille d’eau froide du club pour la route et… Comment mon sac peut bien être un bordel? Miracle! J’ai mis la main dessus et je lui tends avec plaisir. Ça me rappelle de merveilleux (ou pas) souvenirs. Cette bande d’amis que j’ai eue, adolescente. Ces amis qui revenaient toujours me voir autant amochés parce qu’ils se sont bagarrés et bien évidemment, j’étais celle qui les soignaient. Autrefois, j’étais toujours accompagnée de trousse de premiers soins au cas où qu’ils leur arrivaient malheur, mais cette fois c’est du passé et je ne pensais pas me retrouver nez à nez avec une personne qui vient justement de ce passé-là. « Où étais-tu ces dernières années? Tu as disparu du jours au lendemain, je me suis inquiétée tout comme Kibum avant de mourir…»Cela fait trois ans bientôt quatre ans jours pour jours que mon amoureux, Kibum, n’est plus et que Momo a pu disparaître de la surface de la terre. J’aurais bien voulu être en compagnie de mes amis durant mon deuil, mais je les ai tous perdu de vu sauf One, que lui, il a resté auprès de moi avec étonnement.