Outfit ❃ Il ne s’était pas passé un jour sans qu’il ne repense à cette date. A ce jour sinistre, enduré dans les profondeurs de la terre… Depuis ce foutu séisme, le quotidien de tous les habitants avaient changé. Un grand nombre de bénévoles s’étaient portés volontaires pour reconstruire les habitations et soutenir les plus démunis dans cette dure épreuve. Le concernant, Luka s’estimait vraiment chanceux tant du côté de ses proches que de sa propre personne. Son studio avait beau s’être fait enseveli sous les décombres, il ne lui avait pas fallut beaucoup de temps avant de se trouver un autre logement en ville. Certains quartiers avaient miraculeusement tenus le choc en dépit de la plus grande majorité… Ses parents et sa sœur étaient toujours en vies. Quant à son berger allemand, celui-ci avait échappé à la vigilance du dog-sitter qu’il avait engagé pour le weekend. Le canidé ayant pressenti le danger s’était certainement caché dans les hauteurs avant de retrouver son maître, les jours succédant la tragédie…

Depuis plusieurs semaines, Luka ainsi que le restant de son équipe avaient repris l’entraînement auprès de leurs coachs. Le stade comptait parmi les structures miraculées n’ayant subis que des dégâts mineurs. Contrairement à bon nombres d’individus en chômage technique, le quotidien du footballeur semblait avoir repris comme si de rien n’était… Mais aussi bête que cela puisse être, Luka n’avait pas pensé à échanger son numéro avec les autres rescapés de cette fois-là... Les circonstances ne s’y étaient pas vraiment apprêtées… Mais surtout, il regrettait de ne pas connaître l’état physique et psychologique de la plupart d’entre eux. Encore une fois, il pouvait s’estimer béni par la grâce des cieux pour n’avoir subi aucun trouble, d’aucune sorte. Qui sait, une puissance divine avait peut-être estimé qu’il en morflait déjà suffisamment avec sa malédiction…

Si les entraînements se voulaient plus soft qu’auparavant, les individus présents dans les tribunes ne s’étaient pas essoufflés pour autant ! Un grand nombre de leurs supporters ne trouvaient nul autre réconforts que de les encourager avec beaucoup d’ardeur. Peut-être étaient-ils devenus une sorte d’inspiration et de divertissement pour cette catégorie de personnes. Ce sport avait toujours su rassembler les cœurs des gens du monde entier ; un fait même qui l’avait poussé plus jeune à vouloir devenir joueur professionnel. Pas uniquement pour la beauté du jeu, mais aussi pour l’effervescence du spectacle.

Après une séance de tirs au but interminable mais surtout peu fructueuse, le jeune homme se tourna du côté des gradins pour applaudir aux côtés de ses collègues et remercier toutes les personnes qui s’étaient déplacées. Décidé à accorder une poignée de mains ainsi qu’une séance de dédicace à qui voudrait bien du joueur déchu qu’il était, son regard rencontra celui d’une jeune fille dont les traits ne lui étaient pas inconnus. Loin de là, puisqu’il s’agissait de l’une des personnes coincées avec lui, dans la grotte ! La demoiselle qu’il avait pris sous son aile. « Oh. Dambi ? C’est Dambi, c’est ça ? » s’exclama t-il à bonne distance, sans parvenir à refréner un sourire. En réalité, il se souvenait très bien d'elle, comme de son nom. Il était vraiment soulagé et content de la voir. Pour une surprise, c’en était une belle !

Outfit ❀ La chance semblait avoir été de son côté lors des dernières secousses qui avaient ravagé la plus grosse partie de l’île. En effet, le hanok de la famille Koo était toujours debout et après être finalement sortie de cette horrible grotte, l’adolescente avait pu rapidement retrouver la chaleur de sa chambre. Seuls quelques objets décoratif étaient tombés au sol, ainsi que sa grande bibliothèque emplie de livres, mais elle n’avait rien perdu. Dambi n’était pas le genre de fille à avoir le cœur sur la main, pourtant elle ne pouvait s’empêcher de penser à toutes ces personnes qui avaient perdu leur foyer et elle se sentait heureuse que le sien ait tenu le choc. Le séisme était encore présent dans sa mémoire, tout autant que sur sa peau. Ses genoux, du moins, portaient encore les marques de sa chute lorsque le sol avait semblé s’effondrer sous ses pieds. Plusieurs semaines s’étaient écoulées depuis ce jour, mais sa peau semblait cicatriser avec beaucoup de difficultés. Assise sur son lit, une serviette enroulé autour de son corps, elle passa ses doigts sur les traces blanches. D’une certaine manière, elle pouvait dire qu’elle était née sous une bonne étoile.

Peut-être aussi que sa survie était en très grande partie, si ce n’est entièrement, due à la présence de ce sportif dans cette grotte, qui l’avait rassurée et aidée du mieux possible. Instinctivement, sans réellement expliquer comment ou pourquoi, elle avait su qu’elle pouvait s’appuyer sur lui durant cette difficile épreuve. La brune l’avait dès lors considéré comme un guide, qui saurait comment les faire sortir de là et quelles décisions prendre. Son regard parcouru la pièce pour tomber sur la veste du jeune homme qu’elle avait posé délicatement sur un cintre derrière sa porte. Cette veste, qui ne semblait quelconque, représentait pour elle l’espoir de pouvoir sortir de ce tombeau de pierre et revoir tous les êtres chers de sa vie. Parce qu’elle avait eut froid, parce que cela avait représenté la première aide, parce qu’elle s’était accroché à ces pans de cuirs de toutes ses forces. Elle se souvint de son nom, Luka, et qu’il était un sportif plutôt célèbre. Aussi, elle enfila un jean et un débardeur avant de chercher sur son ordinateur comment le retrouver. Seule les personnes folles étaient capables de faire de telles recherches pour retrouver une personnes, mais Dambi avait des années d’expérience derrière elle. Le FBI aurait pratiquement pu l’engager pour rechercher des individus sur le web. Presque.

C’est après avoir noté l’adresse du stade où avait lieu ses entrainement qu’elle enfila ses baskets, un pull et une veste pour le rejoindre. La lycéenne tenait la veste en cuir ente ses mains et tenait à remercier ce garçon de la meilleure des manières. Elle se sentait redevable, d’une certaine manière elle lui devait sa vie Il était peu probable qu’elle survive à cette catastrophe sans l’aide de Luka. Trop peureuse, trop faible, trop pleurnicharde. C’était le comble pour une fille qui aimait autant désobéir à son père, sa gouvernante et la plupart des lois existantes sur Jeju. Dambi arriva plus rapidement que prévu au stade et pu alors s’asseoir pour assister à l’entraînement. C’est à la fin de ce dernier, lorsque les sportifs décidaient d’octroyer un peu de leur temps à leurs supporteurs, et alors que l’adolescente attendait dans la file, qu’elle entendit son nom. Elle glissa son regard jusqu’à lui dans un grand sourire qui faisait écho au sien. « Oui, c’est ça. Koo Dambi. Et toi c’est toujours Luka, n’est-ce pas ? » Tenant la veste entre ses mains, elle se rapprocha de lui en la désignant du regard. Il fallait bien que ce petit objet retrouve son propriétaire à un moment donné. « Je voulais te rendre ça. Promis, j’en ai pris grandement soin pendant qu’elle était chez moi. » Peut-être qu’il n’y tenait pas du tout, au fond. Mais c’était aussi une excuse pour le revoir et lui rendre l’ascenseur. Dambi passa une main dans sa nuque, puis dans ses cheveux. « J’aimerais te remercier de m’avoir aider, tu sais le jour de… de la catastrophe. Je n’ai pas eu l’occasion de le faire correctement. Alors… que dirais-tu de déjeuner ensemble ? C’est moi qui t’invites ! » Des ses pieds, son regard remonta jusqu’au faciès du jeune sportif. Elle croisa ses doigts sur sa poitrine en souriant. « Dis oui, s’il te plaît. » La jeune brune n’était d’ordinaire pas aussi gentille, elle préférait davantage la provocation. Mais cette fois, c’était différent ; elle se sentait redevable envers lui. Il ne méritait pas de connaître son mauvais côté. Pas lui.

Outfit ❃ Ce sourire enjôleur pourtant si caractéristique du jeune homme ne comportait pas la moindre allusion douteuse. Pas alors qu’il était question de ce petit bout de femme dont l’intérêt n’en restait pas moins chaste et respectueux. Il ne la voyait pas autrement que comme une lycéenne, après tout. Comment en serait-il autrement alors qu’il avait su la prendre sous son aile, comme le ferait un aîné ou un grand-frère ? Luka a toujours été particulièrement bienveillant auprès de ses cadets. Encore plus s’il était question de filles, bien plus jeunes que lui. La raison était simple, puisque plutôt bien placé pour savoir à quoi pensaient les hommes à longueur de journée ! Ayant été élevé avec des valeurs simples mais essentielles, protéger sa sœur le força très tôt à se montrer digne et responsable. Il avait par ailleurs su le prouver durant les évènements tragiques, ne s’étant jamais imaginé se retrouver à la tête d’un groupe de rescapés. Luka se savait joueur et taquin avec les gens. Il en oubliait parfois ses autres qualités qui faisaient réellement de lui, un homme. Pas juste, le tombeur de ses dames, ou une vedette du ballon rond. Et y lire de la reconnaissance et de l’admiration dans le regard de Dambi, revalorisait sa propre estime. Trop longtemps souillée par cette malédiction qui lui gâchait la vie et cette étiquette de Casanova qui ne lui correspondait pas réellement.

Pour toutes ces raisons, Luka était heureux de la voir ce jour-ci. Il s’était jamais imaginé la recroiser dans ces circonstances. « Ça n’a pas changé aux dernières nouvelles. » répondit-il de son regard pétillant. Il remarqua par la même occasion la veste qu’il lui avait légué ce jour-là, étirant un peu plus le sourire proéminent sur son faciès. « T’y as pensé... Merci Dambi. Mais t’étais pas obligée de te déplacer exprès pour ça, tu sais. » Des blousons de ce genre, il en possédait deux ou trois autres dans son dressing. Celui-ci était peut-être aussi estimable que celle d’une star de la kpop ! Luka était après tout devenu une célébrité dans le milieu du football, suivi par un grand nombre de supporters sur les réseaux. Même avant de finir maudit, il avait été repéré pour sa belle-gueule et ses mensurations dignes d’un vrai mannequin. Et si autrefois il n’aurait pas supporté que l’on s’intéresse à lui uniquement pour ça, Luka avait su mettre une part de sa fierté de côté. Aujourd’hui, c’était un peu l’unique chose qui lui maintenait un semblant de reconnaissance et d’intérêt… Être rétrogradé au poste de remplaçant ne faisait plus de lui, le prochain espoir de sa génération.

Dambi semblait gênée… Et il comprit très vite pourquoi au moment où elle lui proposa de déjeuner ensemble, non sans réceptionner quelques regards outrés de la part de supportrices, dans son dos. Conscient de la situation et des risques encourues d’accepter aussi ouvertement devant autant de témoins, le footballeur relâcha un rire avant de réceptionner la veste dans le creux de son bras, toujours bien souriant. « Il faudrait que j’en touche un mot à mon manager et que je libère de mon précieux temps avec les autres de l’équipe… Tu comprends ? C’est impossible, désolé. » Malgré ses paroles, son expression ne changea pas d’un iota. A l’inverse, il parut s’en amuser plus qu’autre chose, alors qu’il se saisit d’un t-shirt couleur olive, tendu et aussitôt dédicacé. Sans relâcher le marqueur en sa possession, le jeune homme se tourna du côté de l’un de ses coéquipiers à qui il emprunta une feuille sur un calepin duquel il imita en gros, sa propre signature. Feignant de lui offrir la même chose à elle, qu’aux autres. il ajouta en tout petits, en bas de la page, ces quelques mots : « OK 13H » avant de lui tendre le papier. Satisfait de sa feinte, le sportif lui adressa un léger clin d’œil avant de s’éclipser sur sa gauche, pour prolonger son petit bain de foule. Il espérait que le message avait été assez clair… Lui laisser son numéro aurait été plus simple, mais aussi plus risqué. Alors il espérait qu’elle l’attendrait à l’extérieur du stade, à ce moment-là. Pour être tout à fait franc, il comptait davantage l’inviter qu’être celui qui se faisait inviter ! Simple question d’orgueil, pour la peine.

Outfit ❀ Dambi savait qu’elle n’était pas obligée de se rendre jusqu’ici pour lui rendre sa veste. Elle y avait pensé dans sa chambre, se disant que peut-être c’était idiot de vouloir lui rendre un simple vêtement. Peut-être même qu’en vérité il n’y tenait pas du tout. Cela restait pourtant une belle excuse pour le revoir et le remercier de ce qu’il avait fait pour elle quelques semaines plus tôt. Seul un sourire et un haussement d’épaules lui répondirent. Rapidement, elle lui dévoila ses réelles intentions qui étaient de pouvoir déjeuner avec lui. Ce n’était pas grand-chose mais seulement le minimum qu’elle pouvait faire. Lorsque Luka laissa la réponse passer ses lèvres, la lycéenne ne pu cacher une pointe de déception sur son visage. Mais elle comprenait. C’était un sportif, adulé par un grand nombre de jeune femme, il ne pouvait peut-être pas son permettre d’accepter un déjeuner avec une presqu’inconnue. Pourquoi choisir elle plutôt qu’une autre ? Elle n’était pas encore une amie, encore moins de sa famille. N’étant pas douée pour masquer ses émotions, la tristesse peignit ses traits et elle se dit que jamais elle pourrait le remercier plus qu’avec de simples paroles. S’il ne pouvait accepter un déjeuner, elle ne pouvait pas même imaginer passer du temps d’une autre manière avec lui.

Cependant elle resta un peu plus pour obtenir une signature du footballeur, sous les regards des autres jeunes femmes qui semblaient ravies de voir que leur star préférées était toujours libre pour leurs beaux yeux. La brune prit le tee-shirt tendu entre ses mains, le remerciant en prenant la direction de la sortie. C’est en voyant la petite annotation sur le papier qu’elle comprit le clin d’œil qu’il lui avait fait en lui offrant le haut. « OK 13H » Un sourire tira ses trait en se tournant vers lui, qui plongeait déjà au milieu de toutes ses fans. Dambi comprit alors que jamais il n’aurait pu lui dire oui face à tant de femme, même s’il le voulait, et ce que semblait dire le mot inscrit sur le papier. Elle le serra sur sa poitrine en souriant, avant de sortir du stade pour l’attendre sur un banc plus loin. La jeune fille resta immobile un petit moment, les écouteurs fourrés dans les oreilles. C’est lorsqu’elle le vit au loin, après que toutes les fans soient parties et qu’ils aient tous eut le temps de se changer, qu’elle lui fit un grand signe de main. « Presque 13H. » Il était légèrement plus tôt en vérité, aussi elle n’avait pas tant attendu. Serrant ses mains entres elles, elle y souffla de l’air chaud pour y amener un peu de chaleur. Mais le froid n’était rien, elle était heureuse d’avoir pu feinté toutes ces femmes pour passer un moment avec Luka.

Levant ses yeux vers les rue plus loin, elle pointa du doigt les lieux avant de tourner son faciès vers le jeune homme près d’elle. « Que dirais-tu qu’on se dépêche d’aller manger ? J’ai un petit peu froid et je risque de bientôt me transformer en phoque si on reste debout ici. » Un sourire tira ses lèvres et un rire s’éleva dans l’air. Posant un regard sur le footballeur, elle haussa ses sourcils en se reculant légèrement. « Tu sais, les animaux plein de graisse en antarctique. » Elle posa ses mains au bord de ses lèvres, les doigts pointant vers le bas pour imiter ce célèbre animal, mimant même avec son corps les mouvements peu élégants de l’animal en question. Un nouveau rire passa ses lèvres. Dambi posa ses mains sur ses bras pour tenter de s’apporter un peu de chaleur. Le vent hivernal se levait doucement et elle savait que d’ici très peu de temps il ne lui serait plus possible de sortir sans veste. « Et je dois aussi t’avouer que j’ai faim. » Elle haussa ses épaules avant de prendre la direction de la ruelle en face, où elle savait qu’elle pourrait trouver des restaurants. Son regard les avaient presque tous repérés lorsqu’elle s’était rendue jusqu’au stade. « Je ne viens pas souvent ici. Tu connais un restaurent qui fait des bibimbap à tomber ? » C’était le plat le plus communs au sein de ce pays, et Dambi avait grandit avec une grand-mère traditionaliste qui l’avait pratiquement élevée avec ce plat. C’était, pour ainsi dire, son favoris.

Outfit ❃ C’était prendre le risque qu’elle le prenne mal… ou qu’elle le déteste subitement. L’éventualité qu’elle ne saisisse pas la feinte n’était pas à exclure, sauf que Luka était intimement persuadé qu’elle tilterait la ruse. Il ne faisait aucun doute pour lui que Dambi était une jeune fille intelligente et débrouillarde. Auquel cas, il n’aurait que ses yeux pour pleurer – métaphoriquement parlant – Ce pourquoi il ne lui accorda pas plus d’attention à la fin de cet échange. Ce n’était pas la première fois qu’on lui proposait un déjeuner... Et aucune n’avait eu le droit à un tel traitement de faveur, avant Dambi… Mais ça, c’était bien parce qu’ils avaient partagé plusieurs heures éprouvantes ensemble et qu’elle n’était plus au stade de la pure inconnue, et encore moins celle d’une groupie ! Il avait plutôt hâte de passer ce moment en tête à tête, dans un cadre et un environnement bien plus propice à la discussion.

Il ne se passa pas énormément de temps avant qu’il ne se douche et rejoigne les vestiaires de son club, pour enfiler ses vêtements. Luka prônait un look décontracté, comme toutes les fois où il se rendait au stade. En se rendant jusqu’ici un peu plus tôt, il ne s’était pas imaginé faire un détour jusqu’à un restaurant, loin de là. La plupart du temps, le coréen retournait jusqu’à son studio à Jeju-do pour s’y terrer durant de longues heures… Si ce n’était pas son chien Chin qui le bougeait du canapé, il finissait tôt ou tard par sortir pour aller voir un ami. Sa vie n’avait rien de très palpitant dans la mesure où il faisait attention à sa santé et de surcroît à ses fréquentations. Avant de connaître Na Bae, il n’avait traversé qu’une courte période de débauche. Les soirées huppées où circulaient la droguet et l’alcool à outrance n’avaient été qu’un bref égarement dans sa vie de nouvelle recrue et star de la Jeju United FC. Rencontrer Na Bae lui avait permis de vite se poser. Puis en finissant maudit, il ne lui était pas venu à l’esprit d’aggraver sa situation. Sur ce point, il avait toujours été lucide et responsable. De base, il n’était pas ce que l’on pouvait qualifier de fêtard. Il était plus le genre de personnage à aimer recevoir chez lui et organiser des soirées entre proches. Tout le reste, n’était qu’excentricité et superficialité. Et Luka, n’avait jamais été élevé dans la luxure.

Les pointes de ses cheveux encore humides et ruisselantes, le footballeur fut néanmoins rattrapé par la fraîcheur et les faibles degrés ambiant. Durant une fraction de seconde, il regretta de ne pas avoir pensé à prendre un bonnet ou quelque chose pour sa tête… Pour autant, son sourire s’accentua un peu plus à l’apparition de Dambi dans son champs de vision. Sourire qui ne quitta pas ses lèvres, tandis qu’il s’activait pour vite la retrouver. Une fois encore, il s’étonna à la trouver absolument mignonne alors qu’elle mimait cet animal peu gracieux, lui arrachant un savoureux rire ! Nul doute, il la trouvait vraiment attachante. Elle lui rappelait un peu son ex copine... « Hm. Merci, pour cette précision. Je l’avais pas compris du premier coup, c’est vrai. » commenta Luka d’un ton faussement dubitatif. Il ne lui fallut pas plus de quelques secondes avant de recouvrir son sourire, définitivement imprimé sur son visage alors qu’elle disait avoir faim et froid. « Moi aussi. Je propose qu'on y aille. » Et s’il n’avait pas bêtement laissé sa veste en cuir dans son casier juste avant de partir, nul doute qu’il le lui aurait rendu pour qu’elle ne tombe pas malade. Mais ce qui le fit surtout tiquer fut son envie improbable de bibimbap !

Jamais personne dans son entourage ne souhaitait en manger, alors que que ce plat restait un inconditionnel pour le jeune homme ayant été élevé à la campagne. Ses yeux s’ouvrirent en grand face à cette requête plus qu’alléchante. « Toi, tu marques un nouveau point… Je t’aime vraiment bien ! » ajouta t-il d’un ton léger, alors qu’il pointait son propre véhicule du doigt, stationné au parking du stade de Jeju. « Allons-y en voiture. On y sera plus vite… et au chaud surtout ! » Un détail à ne pas ignorer, si bien qu’il ne tarda pas à ressortir ses clés de sa porsche pour déverrouiller les portes à distance. Il ne connaissait pas de restaurant qui en faisait à proprement parlé, mais son GPS saurait les renseigner. Outil de dernière génération qui leur ferait gagner un temps précieux ! Et alors qu’il invitait la jeune femme à s’installer du côté passager, Luka se dépêcha d’allumer le moteur pour y instaurer du chauffage. « Mets-toi à l’aise. Tu peux avancer ton dossier si tu veux… Évite de poser tes pieds sur le tableau de bord, quand même ? » ajouta t-il plus pour la plaisanterie qu’autre chose. Bien sûr qu’elle ne ferait pas ça. Il osait encore l’espérer ! « Je crois qu’on tient une adresse à 10 minutes d’ici ! Prête à attacher ta ceinture ? » Premier et dernier avertissement avant le grand départ. Non, Luka n’était pas un fou au volant, mais il ne pouvait pas nier détenir une conduite assez sportive… En soi, ce n’était pas pour rien s’il roulait en Cayenne Turbo.

Outfit ❀ Avec sa superbe imitation, l’adolescente avait au moins réussit à arracher un rire à Luka. Leur début d’amitié ressemblait à celle d’un drama, avec une tendresse et une mignonnerie aussi délicieuse qu’un marshmallow fondu au feu de camp. Avec lui, elle n’avait pas besoin de jouer à l’enfant rebelle qui voudrait être adulte avant l’âge. Il lui accordait une certaine attention qu’elle n’avait encore jamais réellement eut avec quiconque. Dambi se sentait bien, appréciée. Elle ne niera pas que son aide dans la grotte avait été bien plus que précieuse et qu’elle s’en serait surement jamais sortie sans lui. Était-ce ça l’amour que l’on ressentait pour les héros ? Ce fut alors à son tour de rire lorsqu’il la remercia de préciser et pendant un très court instant, elle se sentit un peu idiote. La lycéenne articula sa tête de haut en bas pour approuver ses dires. Puis ce fut au tour de ses sourcils de se lever. « Toi aussi tu aimes les bibimbap ? Wow ! On peut dire qu’on a déjà un point commun. » Peu de personnes en mangeait autant que Dambi, ou appréciaient réellement ça. C’était comme manger un plat de base, comme manger quelque chose dont ils étaient las. Mais Dambi ne pensait pas ainsi. Elle appréciait ce plat tout autant, et même plus, que ceux des repas mondains. C’était peut-être une fille de riche, mais elle ne mangeait pas pour cher.

Son regard suivit le doigt du jeune homme pointant son véhicule et acquiesça à sa proposition. Y aller vite et au chaud, c’était une idée qu’elle aimait. Dambi était une fille assez frileuse, bien capable de privilégier sa tenue à son confort. Monter dans le véhicule lui offrait un sourire légèrement plus grand qu’il ne l’était déjà sur son visage. Luka l’invita côté passager, avant d’allumer le chauffage. Elle soupirait d’ores et déjà d’aise. « Je vais éviter, c’est promis. » Son index et son pouce se joignirent pour former un rond, les trois autres doigts levés en l’air. Puis, elle attacha sa ceinture alors qu’il la prévenait d’un restaurant non loin d’ici. « Prête ! » L’adolescente n’était pas habituée aux conduites sportives, ses chauffeurs ayant l’habitude d’avancer de manière plus lente sur les routes. Mais elle aimait ça. La brune aimait les sensations que cela lui procurait, tout autant que lorsqu’elle cherchait à flirter avec l’adrénaline. Aucune peur n’émanait d’elle, seulement l’excitation face à ces nouvelles sensations que lui offrait sa conduite. Elle profitait de la vue que lui offrait la route, pendant les quelques minutes qu’il leur fallait. Ils arrivèrent rapidement au restaurant et son ventre commençait doucement à crier famine.

Dambi sortit du véhicule, attendant d’avoir ses mains libres pour s’exclamer à la manière d’une petite fille qui découvrirait des sensations pour la toute première fois. « Bravo. Je n’étais jamais monté avec quelqu’un qui conduisait comme ça. » Puis, elle leva les yeux au ciel en ajoutant : « Mes chauffeurs ne roulent pas comme ça. » Ce qui était déjà ennuyant en temps normal, ce qui allait l’être encore plus maintenant que Luka l’avait amenée ici de cette manière. La brune avança jusqu’à l’entrée du restaurant où une vieille dame les accueillit en souriant. Dambi se pencha en avant pour la saluer avant de préciser qu’ils étaient deux pour manger. La vieille dame les amena jusqu’au fond de la salle où ils prirent place à une petite table. Le GPS avait bien choisit puisque ce lieu semblait rempli d’une certaine âme. La maîtresse des lieux semblait avoir tout fait pour que les clients se sentent exactement comme chez eux. Puisqu’elle était ma plus jeune, la lycéenne prit l’initiative de poser les verres sur la table, les couverts ainsi que les serviettes, et d’ensuite récupérer une carafe d’eau. « Alors, puisqu’on sait déjà ce qu’on va manger, parles-moi de toi. » Elle savait que d’ordinaire, il fallait entamer la conversation par un commentaire presque argumenté du menu, cherchant le meilleur plat selon les conseil de la personne face à vous. Il n’allait pas en être ainsi pour eux. Ses yeux posés sur le sportif, elle posa ses deux mains sous son menton, avide de curiosité. « Comment as-tu commencé le sport ? Et pourquoi le football ? » Elle se doutait qu’il avait sans doute déjà répondu à cette question un million de fois en interview, mais avant le séisme elle ne le connaissait pas, ou peut-être de visu en tombant sur un match sur la télévision. Mais elle ne savait rien de lui.

Outfit ❃ « A mon avis, on a plus d’un point en commun. » lui fit-il souligner de son sourire le plus charmeur. Ce n’était pas pour se la raconter. De toute évidence, ils étaient fait pour devenir bien plus que de simples connaissances. Le genre d’intuition qui ne trompait pas. Tout se faisait toujours au feeling avec Luka, et rare étaient les fois où l’alchimie prenait avec une telle spontanéité. C’était d’une simplicité enfantine et d’une légèreté qui faisaient bon de ressentir en ces temps troubles. Certains liens ne s’expliquaient pas et la vie était définitivement trop courte pour s’embarrasser d’autant de questions futiles qui n’attendaient après aucune réponse. Carpe Diem n’était pas son dicton favoris pour rien, après tout. « Hm. Rappelle-moi sur une échelle de 1 à 10 jusqu’à quel point tu as faim ? » Pour ce qui était des questions idiotes pour meubler les petits instants de blancs, il était un expert ! En soi, le silence qui pouvait s’immiscer entre Dambi et lui ne le dérangeait pas plus que ça. Il était d’assez bonne humeur pour sortir ce genre de connerie pour but de la faire sourire, tout en veillant à ce qu’elle se sente à l’aise. Entrer dans le véhicule d’un presque-inconnu qui plus est, doublé d’une presque-icône locale du ballon rond avait de quoi impressionner… Mais pour son plus grand soulagement, elle ne donna à aucun moment l’impression de le rattacher à son image public et encore moins de s’en formaliser. Il était heureux d’être apprécié avant tout pour ce qu’il était, et pas seulement pour l’étiquette qu’on lui avait attribué sur le tas. « Ok ! Je nous mets au défi d’arriver en moins de dix minutes. » décréta t-il après avoir fait rugir le moteur.

Sans prendre de risque inutile, la pédale d’accélération ne connut de répit que durant les grands virages et les voies un peu plus bombées. S’il avait été dans Fast and Furious, aucun doute qu’il se serait essayé à quelques compétitions du genre dans les rues animés de LA. Mais il était loin de se prendre autant au sérieux. Bien loin du niveau des professionnels, ce pourquoi il ne fit pas plus de vagues lorsque le restaurant en question se présenta face à eux, avec uniquement trois petites minutes de gagnées par rapport au calcul initial ! Une victoire tout de même, qui ramena un savoureux sourire sur ses lippes alors que la jeune fille le félicitait pour sa conduite. C’est ainsi qu’il comprit que la belle se faisait transporter et qu’elle était de surcroit, issue d’un milieu qui pouvait se le permettre ! « Mais c’était un plaisir. Je note que tu n’as pas eu peur. Un autre point pour toi. » décréta t-il en la pointant du doigt, tout en sortant à son tour. Elle n’allait pas finir de grimper dans son estime. Et pour appuyer ce fait, le coréen s’adossa un court instant contre sa voiture, les bras croisés sur le toit de sa Cayenne Turbo, la scrutant avec intrigue. « Tes chauffeurs doivent être du genre à rouler en berline ? A moins qu’on te sorte direct la limousine ? Dois-je t’appeler princesse ? » ajouta t-il d’un ton plaisantin, bien qu’un peu narquois.

Il ne tarda pas à faire rapidement le tour de sa porshe pour la retrouver sur le trottoir et découvrir l’étendu de ce bâtiment, en apparence sobre. La vieille dame qui les dirigea jusqu’à une table lui rappela sa vieille tante de Daejeong. Armé de son irréductible sourire, le sportif se posa à l’endroit convenu, observant la plus jeune dans ses piétinement pour dresser la table avec une amabilité qui faisait plaisir à voir, mais qui le rendait presque fainéant ! Elle avait beau venir d’un milieu aisé, preuve en est qu’elle n’était pas de celles se faisant servir et qu’elle était même capable d’agir de sa propre volonté. Et un point de plus ! « Que je parle de moi ? T’es du genre, droit au but. » s’esclaffa t-il dans un léger rire. Il était vrai que ce genre de question revenait souvent sur le tapis… Du moins, il se souvenait avoir appris un speech en long et en travers mais depuis, ça lui était un peu sorti de la tête… Le fait qu’elle pose ses propres questions ramena un petit rictus sur le coin de ses lippes. Très vite penché au-dessus de la table, les coudes également posés à plat, ce dernier lui fit signe d’approcher, sa voix n’étant plus qu’un murmure. « C’est un secret. Tu penses pouvoir l’entendre ? » Dans un faux suspense prémédité, son rire se déploya de nouveau dans les airs alors qu’il se passait une main embarrassée à l’arrière de sa nuque.

Pourquoi le football, hein ? « Comment expliquer ça ? Tu n’as jamais eu un rêve, depuis toute petite ? Le genre trop gros pour toi… mais te battre pour l’atteindre était ton seul objectif ? » Cela avait été son cas, durant une partie de son enfance. Lui le gosse venant de la campagne, qui avait su grimper les échelons. Il avait cru en lui depuis tout petit. Et seulement ensuite, on a su reconnaître son talent pour ce sport bien précis. « A vrai dire, j’étais pas très doué pour autre chose… J’ai toujours aimé le foot, c’est comme ça. Et il s’est trouvé que j’étais loin d’être mauvais. C’était quitte ou double. » En effet, il n’avait jamais été un brillant élève. En dehors des cours d’EPS, les études n’avaient jamais été son fort. Rester assis et attentif devant le discours d’un professeur... Une vraie plaie. Mais il avait toujours su se faire apprécier et respecté des autres, par le biais du sport. C’est aussi pour cette raison que le foot comptait tant pour lui. « Et mis à part des chauffeurs à la conduite d’escargot, y a-t-il d’autres choses que je ferais bien de savoir sur toi ? » répliqua t-il, un sourire illuminant son faciès. Avait-elle vraiment douté de ce retour d’ascenseur ?

Outfit ❀ La jeune femme avait terriblement faim, si bien qu’elle montra ses dix doigts juste avant d’embarquer dans le véhicule. Même si elle semblait fine, il ne fallait pas se fier à son apparence concernant les repas. La seule chance qu’elle avait était d’avoir les fruits rouges pour péché mignon, et non du chocolat. Le reste tenait au travail des ses bras, des ses jambes, de son buste sur des années et des années de pratique de danse classique. Il est logique de manger beaucoup lorsqu’on se dépense beaucoup, c’est aussi clair que l’eau de roche. Le voyage fut bref mais des plus plaisant, pendant lequel son estomac parlait peu pour laisser l’adrénaline coulait dans ses veines. Dambi avait oublié cette échelle de 1 à 10 pour une seconde, que le sportif avait su réduire à 7. Elle s’exclama en sortant du véhicule, si bien que son absence de peur marquait un nouveau point. Ils s’étaient peut-être rapprochés pour les mauvaises raisons, personne ne voulant vivre une catastrophe terrestre, ou plutôt mystique pour Jeju ; mais ils s’entendaient si bien que c’était à se demander si le destin ne les avaient pas réunis exprès. « Tu peux m’appeler princesse si ça te fait plaisir. » Un sourire réchauffa ses traits alors qu’elle actait une révérence des plus parfaite, apprise par certains précepteurs et de vieux films. « Mais évitons, je t’en prie. Restons simples, je préfère. » Parce qu’elle détestait toutes ces bonnes manières remplies de fausses bonnes attention, ce milieu de riches empli d’hypocrites et de faux-semblants. Elle haïssait ce monde auquel elle appartenait.

« Touché pour le chauffeur, généralement ils roulent en berline. » Même si la limousine pouvait être sortie pour certains événements. Les mariages, les anniversaires, les festivals. L’adolescente ne prenait jamais les transports en commun, encore moins d’autres moyens de locomotion, et il lui semblait que les personnes avec qui elle étaient déjà monté en voiture en dehors des chauffeurs se comptaient sur les doigts de sa main. Finalement, ils entrèrent dans le restaurant pour qu’une vieille dame les guident à une table. Sa faim avait repris le dessus et elle attendait impatiemment de pouvoir se repaitre de ce bibimbap. Dambi posa tout le nécessaire sur la table avant de poser la première question qui passait dans son esprit, aussi basique et banale était-elle. « Tu es face à moi. Je n’allais pas poser des questions sur la gentille ajumma. » Elle s’esclaffa à son tour, comme un écho au rire de Luka. Lorsqu’il posa ses coudes, penché sur la table, lui demandant d’avancer d’un signe et murmurant, la jeune femme avança sa chaise au plus près pour pouvoir se pencher à son tour, intriguée et intéressée. La brune hocha la tête pour toute réponse à sa question, en se retenant de pouffer de rire. Finalement, il rit à nouveau avant de débuter sa réponse, une main rapidement passée sur sa nuque. Une nouvelle fois, elle hocha la tête de haut en bas pour montrer son écoute, mais aussi et surtout parce qu’elle ne pouvait qu’acquiesçait à ses premières questions. Elles faisaient écho en elle d’une force telle qu’elle se demandait comme c’était possible. « Wow ! J’imagine que ça t’a demandé beaucoup de force et de courage pour poursuivre ton rêve. Et pour l’atteindre ! » Ce sportif était clairement admirable, et c’est ce sentiment qui venait d’enlacer Dambi tout entière. Elle voudrait tant avoir cette force et ce courage en elle.

Son sourire était lumineux, avec une bonté et une curiosité que la jeune fille appréciait. Elle se racla la gorge, comme s’apprêtant à faire un grand discours, ou une grande révélation. Même s’il n’en était rien de tout cela. « Je ne suis pas une véritable princesse. » Une fausse grimace tira ses traits. De toute manière elle n’aurait pas voulu être une princesse. Elle n’en avait pas la trempe, et elle le savait. Trop rebelle, trop irresponsable, trop capricieuse. Elizabeth Bennet parlait davantage à son cœur que toutes les princesses du monde. « Je suis seulement bien née, comme beaucoup diraient. » Elle ajouta un haussement d’épaules. Dambi n’allait pas dénigrer sa position sociale puisqu’elle avait bien conscience que tous n’avaient pas les mêmes moyens qu’elle. Cependant, le monde de la bourgeoisie coréenne n’était pas aussi beau vu d’en haut. Son père voulait à tout prix qu’elle suive ses pas, bien qu’elle haïssait le droit. L’honneur de sa famille devait être représentée par un beau mariage, dont elle ne voulait pas. Rentrer dans les rangs était impératif pour que sa famille ne la rejette pas, mais elle essayait parfois d’y échapper. Une ombre passa sur son visage et elle essaya tant bien que mal de la chasser.

Quelque chose à savoir ? Elle essaya de trouver une chose assez intéressante. Et puisqu’il était footballeur, elle supposa que la prochaine information saurait sans doute lui parler. « Je fais de la danse classique depuis... depuis que je sais marcher, je crois. » Un rire ponctua sa phrase. C’était comme un rêve, on ne sait pas comment on a atterri ici, on sait juste qu’on s’y trouve à un moment précis lorsque nous sommes en train de le vivre. La plupart de son temps libre était passé en répétition. Même si ce n’était pas une passion. C’était davantage un talent que ses parents aimaient montrer à leurs amis lors de son jeune âge, et qui venaient à présent tous admirer le ballet annuel de l’école. Ce n’était qu’ostentatoire. La lycéenne posa ses pupilles brune sur une plante qui se trouvait plus loin, la montrant du menton. « Ce qui me passionne vraiment c’est la botanique. » Elle aimait ça de tout son cœur. « La nature est d’une beauté incomparable, et il faut en prendre soin du mieux possible. On oublie trop souvent que les arbres sont les poumons de cette terre. » Des plantes belles et utiles. Dambi pensait véritablement que pour prendre soin de notre planète, il fallait tout d’abord prendre soin de la nature en générale. Elle nourrissait les Hommes et toutes les espèces vivantes sur le globe, au sens propre comme figuré. Et on n’imagine jamais combien c’est précieux.

Outfit ❃ Une petite princesse des temps modernes, sans l’ombre d’un doute… C’était un peu ce que lui inspirait Dambi, alors qu’elle lui faisait part d’une élégante révérence, lui arrachant de surcroît un éclat de rire. « Évitons. Tu risquerais d’être déçu… Je n’ai que l’apparence d’un prince. Pas l’éthique. » ajouta t-il tout aussi légèrement, loin de se prendre au sérieux. Luka avait beau être reconnu pour son visage et ses mensurations, il n’était pas de ceux pouvant s’extasier des heures devant le reflet de son miroir… Même s’il en avait tout l’air, à en juger son côté exhibitionniste sur instagram, Luka posait régulièrement des photos de lui et de son quotidien, un peu comme le ferait n’importe quel individu lambda, désireux de partager des instants de sa vie, non pas uniquement pour rechercher de l’intérêt. Il le faisait surtout parce que c’était devenu une habitude de se montrer, de se sentir apprécié, et indirectement à tout cela, se faire vendre ainsi.

Rendu au cœur même de ce restaurant qui lui inspirait déjà confiance, le sourire du footballeur s’intensifia aux propos tenus par la cadette. Elle était vraiment d’une spontanéité pour lui arracher à maintes reprises de grands sourires. Son rire, sans l’ombre d’une artifice venait se mélanger au sien alors qu’il répondait, aussi simplement que possible. Ce genre de réponses attendues durant les interviews avaient souvent tendance à être remodelées dans un langage plus technique. Non pas qu’il ne savait pas un minimum développer, mais plutôt parce qu’il avait tendance à s’emmêler un peu dans ses idées. Qui plus est, parler de lui n’avait jamais été quelque chose dont il se plaisait à la tâche… On lui reconnaissait des facilités dans la communication, de façon générale. Depuis tout petit, il était du genre à aller facilement vers les autres pour entamer la conversation… Mais de toute évidence, le jeune homme n’était pas encore suffisamment narcissique ou nombriliste pour tout ramener à lui. Il préférait à l’inverse, s’intéresser aux cas des autres. De son point de vue le plus modeste, Luka se considérait même comme le plus commun des mortels.

« J’ai surtout eu beaucoup de chance. » précisa t-il devant un tel enthousiasme. Ce n’était pas de la fausse modestie. Il le pensait aussi sincèrement. Il lui arrivait même de se demander ce qu’il aurait fait si son entraîneur ne l’avait pas repéré quelques années plus tôt… Sa détermination était-elle réellement sans faille ? Quoi qu’il en soit, le coréen fut bien plus emballé par ce qu’il s’apprêtait à entendre. Son sourire s’étira fébrilement en une petite grimace lorsqu’elle trouva juste de lui apprendre son non-statut de princesse. Feintant une fausse déception, il l’écouta jusqu’au bout, sans once de préjugé. Des riches, des pauvres… Cela avait toujours fait parti de ce monde. Le fait même d’appartenir à une famille aisée ou non relevait simplement du hasard. La suite, Luka estimait que cela relevait à chacun de s’élever dans la société, ou à l’inverse, de redescendre, pour des raisons très souvent mûrement réfléchis. Quant à ses passions, le fait qu’elle évoque la danse classique ramena un rictus sur le coin de ses lippes. « Ah ça… Bizarrement, je l’aurai parié. ». C’était d’un cliché. Tout comme les gosses de bonnes familles qui finissaient tous par faire de l’équitation…

Ce qui le surprit bien davantage fut l’énonciation de sa véritable passion, qu’il n’aurait pas soupçonné. La nature, beaucoup de jeunes s’en fichaient éperdument… Et à côté de ça, d’autres mouvements écologistes avaient su prendre de l’ampleur au cours de ces derniers années… Le respect de la planète, des animaux. Des causes nobles, même si pour la peine, Luka ne s’en occupait pas plus que ça. Du moins, il aurait été de mauvaise foi de le prétendre, alors qu’il roulait en sportive et qu’il ne se privait aucunement de la viande. Néanmoins, il avait toujours tenu à préserver la beauté de la nature. Vivre à la campagne restait son domaine de prédilection, même s’il était aujourd’hui habitué à son confort en ville, Luka n’oubliait jamais d’où il venait, et ses valeurs n’avaient pour dire presque jamais bougé. « Je suis d’accord avec toi. Tu tiens vraiment des propos très mûrs… Rappelle-moi quel âge tu as ? » la taquina t-il, lui attribuant un clin d’œil complice. Cela ne se demandait pas ? En même temps, il n’avait jamais vraiment su… Les lycéens avaient fatidiquement entre 16 et 18 ans ? « Bon j’suis d’avis qu’on mange à en devenir des baleines ! On flottera plus longtemps sur l’eau… comparés aux phoques. » Avait-il vraiment bien fait de ressortir la réflexion d’un peu plus tôt ? Non pas vraiment… Le niveau d’intelligence ne volait pas bien haut, décidemment.

Outfit ❀ Il s’estimait seulement chanceux, même si l’adolescente n’était pas de cet avis. On ne peut pas devenir aussi célèbre que lui simplement par chance. Elle n’y croyait pas un seul instant, ni même une seule seconde. Il fallait du travail et de la passion, ce qu’il avait en lui, elle en était certaine. Son regard levé sur lui, elle croisa ses mains sur la table. « C’est plus que de la chance si tu veux mon avis. » Un sourire tirait ses traits. Elle ne voulait pas le complimenter pour faire comme toutes ces fans qu’elle a croisé quelques heures plus tôt. Dambi le complimentait parce qu’elle le pensait sincèrement. Peut-être qu’il n’était pas aussi doué que certains de ses coéquipiers ou autres joueurs professionnels. Mais il l’était assurément bien assez pour se hisser à un tel niveau. Un niveau que peu de personnes réussissent à atteindre. Rapidement, ce fut à son tour de parler de d’elle-même et, puisqu’ils parlaient de sport, il lui sembla logique de parler de la danse classique. Un rictus sur les lèvres de Luka, ses paroles arrachèrent un rire à la lycéenne. « C’est si évident ? » Mais ça l’était. Il était vrai que les enfants de riches pratiquait tous un sport, bien choisit dans une liste intitulée « ces sports qui vous sont réservés ». Mais elle n’avait pas le droit de s’en plaindre. Tant de personnes rêvaient d’être à sa place. Elle se voulait compréhensive et aimable ; même si elle restait au fond cette enfant de riche très capricieuse.

Puis elle parla de sa véritable passion, et alors son cœur parla de lui-même. Parfois, le petit faon s’imaginait prendre cette voie et devenir botaniste. Pouvoir étudier les plantes et leur offrir de meilleures solutions pour survivre à notre monde. Elle soupira à la fin de ses propos alors qu’elle affirmait que les arbres étaient les poumons de notre terre. Ce qui était une vérité ! Ce que plus personne ne prenait en compte… Un clin d’œil suivit sa nouvelle question et elle se sentit un peu gênée, mais également très flattée. Dambi haïssait qu’on la prenne pour une enfant et entendre de tels propos lui faisait bien trop plaisir. Elle aurait dû l’enregistrer pour le faire écouter à Iryon. « J’ai 17 ans. Puisque je ne suis qu’en deuxième année du lycée. » Il lui restait encore une longue année à endurer avant de suivre les études de droit que son père exigeait qu’elle fasse. La brune s’était fait une raison depuis bien longtemps. Au lieu de vouloir suivre une autre voie, elle faisait toutes sortes de bêtises pour attirer l’attention de son père et le faire changer d’avis. Sa vie lui semblait si compliqué, parfois. « Savoir que je tiens des propos mûrs me fait plaisir… Je vais te faire une confidence. » La lycéenne releva ses yeux sur le footballeur, un rictus au coin des lèvres. « Je déteste être prise pour une enfant. » Bien qu’elle en restait une, comme l’avait prouvé sa merveilleuse imitation de phoques plusieurs minutes plus tôt. Elle n’avouera jamais que c’était enfantin, seulement que c’était une jolie imitation.

« On flottera plus longtemps, mais on sera également beaucoup plus lents. On ne peut pas ignorer ce paramètre. » Un rire passa ses lippes. Ils avaient l’air si idiots à parler de baleines et de phoques. Comme si la vieille dame les avait entendu, elle arriva avec les deux bibimbap commandé plus tôt. L’adolescente s’inclina légèrement avant de prendre les baguettes et la cuiller en main, commençant à mélanger le tout non s’en avoir ajouté la sauce épicée au préalable. « Le plat à l’air si bon ! » Et il sentait bon. Un sourire tirait ses lèvres, un sourire empli d’innocence qui reflétait seulement sa joie à l’idée de pouvoir bien manger. Dambi entama le repas, mangeant à sa faim pratiquement les trois quart du plat. Bien qu’elle ne se privait pas, la jeune femme avait tout de même un petit estomac qui était trop rapidement comblé à son goût. Elle bu un peu d’eau avant de grignoter quelques restes à l’aide de ses baguettes. « Hormis ta vie de footballer, est-ce qu’il y a quelque chose que je dois savoir sur notre cher Jeon Luka ? » Ses sourcils s’arquèrent. Elle avait véritablement envie d’en apprendre plus sur lui d’une manière très personnelle. Il pouvait se montrer méfiant. Aussi elle bloqua ses baguettes entre ses doigts pour ajouter : « Tu peux me faire confiance. Je te dois la vie, d’une certaine manière. Alors je ne révèlerai jamais rien ! » Elle lui offrit un rapide clin d’œil. Dambi était des plus sincère.

Repoussant son plat sur le côté, elle posa ses avant-bras sur la table. Elle voulait apprendre à connaître le véritable Luka, pas celui d’internet ou des magazines. Bien que, pour être honnête, elle ne connaissait même pas ce Luka là. « Quelque chose que tu ne dis pas aux fans ou aux magazines, par exemple. » Un léger sourire tira ses traits. Le petit faon ajouta rapidement juste après ces quelques paroles : « Par exemple, je suis fiancée… Mais j’aime un autre garçon. » Ce que personne ne savait, pas même sa meilleure amie. C’était sortie tout seul, traversant ses lèvres avant même qu’elle n’ait pu retenir ses mots. Dambi ne savait pas vraiment si c’était parce qu’il l’avait sauvée dans cette grotte ou parce que le feeling semblait tout simplement naturel entre eux, mais elle avait envie de ne rien lui cacher et de se confier à lui. Elle n’arrivait pas à cacher la tristesse sur ses traits à l’évocation du fiancé, mais elle essayait tout de même de continuer à sourire. Parce que c’était Luka et qu’il ne méritait ni sa peine, ni ses problème. Parce qu’il était celui qui l’avait pris sous son aile lors de cette catastrophe et que jamais, ô grand jamais elle s’en serait sortie indemne sans lui.