soleil idolâtre. astre flamboyant étire ses rayons à l’infini, strie d’orange et de vermeille le ciel de jeju, balaye les ombres d’un crépuscule audacieux, souffle la fin du jour à l’approche de la lune. par-delà les dunes chatoyantes, l’océan frôle la côte de son écume, et les frissons délicats de ses vagues s’épuisent contre le sable brunc.
shin avance ; premiers pas vers la promesse d’une idylle, jeunesse indomptable. et sous ses pas décidés le sable vole en fumée. bras lourdement chargés, le gamin progresse au beau milieu de la plage où se dresse une estrade. là se pressent les volontaires, amis des quatre coins de l’île venus prêter main forte aux cousins désireux d’évasion, car aux premières caresses du soleil les jeunes insoumis se languissent de l’été.
« ça avance les gars ? » tête haute, shin contemple avec fierté le fruit d’un après-midi de labeur ; l’estrade, les instruments, les stands répartis çà et là, les ballons accrochés à tout ce qui traîne, et, plus loin, le buffet chargé d’alcool et d’amuse-gueules. c’est là que se tient hani, douce hani et ses cheveux de jais… alors il s’approche, sourire aux lèvres et yeux brillants, pour balancer un « alors ? » tonitruant dans le dos de sa cousine. elle sursaute ; il s’esclaffe. enfin, il laisse tomber l’énorme caisse de victuailles à même le sol et attrape la jeune fille par les hanches pour la ramener contre lui. « t’as réussi à allumer le barbec’ la gueuse ? j’ai ramené les saucisses. y a de tout, tu vas kiffer. » et les doigts, tendrement, s’enfoncent au creux de ses reins pour la chatouiller sans vergogne. « j’arrive pas à croire qu’on a monté ce truc à l’improviste ! si personne vient j’tombe en dépression, c’est sûr. »