coeur mitigé. haneul qui n'a pas été aussi égoïste qu'il aurait pu l'être. il s'est arrêté, a laissé romi partir malgré l'envie de le serrer contre lui, de le chérir. peut-être est-ce un nouveau départ pour eux ? il le voudrait tellement. promesse silencieuse, ouverture implicite. romi lui a dit qu'il savait où le trouver et c'est vrai. il sait désormais que le garçon travaille dans ce camion, qu'il vend des délices sucrés. pensée aussi rassurante qu'inquiétante. aujourd'hui est un jour où beaucoup d'habitants de l'île ne sont pas là. journée en famille, passée à la maison pour nombreux d'entre eux. haneul, il se dit que c'est l'occasion d'aller voir romi. il pense à lui tous les jours depuis qu'ils se sont quittés. loin d'être un cordon bleu, il se décide à acheter quelques provisions. il a envie d'un pique-nique improvisé ou juste d'un prétexte pour passer un peu plus de temps avec l'autre.

la plage. c'est là où il veut l'emmener. c'est une idée qui lui paraît romantique; elle lui ressemble. elle est enfantine, un peu niaise mais il espère qu'elle plaira à romi. le chemin est plein d'incertitudes mais celles-ci s'effacent rapidement lorsqu'il voit romi. il est là, bercé par les faibles rayons du soleil. la météo devait être plus chaude, haneul ne comprend pas. armé de son sac, haneul s'avance vers lui. il se sent un peu anxieux parce qu'avec romi, c'est toujours différent. mais sa naïveté et son entêtement le font avancer un peu plus vite. arrivé à sa hauteur, les paroles s'échappent d'elles-mêmes. « personne n'est en ville aujourd'hui. » banalité qu'il sort sans grande réflexion. « romi, il marque une pause; ses doigts grattent sa nuque et il ne peut que sourire. est-ce que tu veux aller à la plage avec moi ? » ses yeux cherchent ceux du garçon. ils osent les croiser mais dévient rapidement. « j'ai apporté de quoi manger. » ajoute t-il. niaise esquisse qui peint ses lèvres. haneul est prêt à geindre pour obtenir une réponse positive.

Le quotidien bien installé depuis cette nuit-là, mais le visage de Haneul toujours dans un recoin de sa tête. Ses lèvres, ses mots, leur promesse. Il ne s’en détache pas à chaque seconde. Une clope coincée entre les lèvres, à l’ombre sous les grands arbres, il se tient nonchalamment derrière son stand de crêpes. Cette fois-ci, il est dans un recoin plus isolé du parc, il ne veut pas supporter le brouhaha des enfants qui viennent parfois lui acheter quelques desserts. Très souvent, il les envoie balader d’un signe de main, plus rarement il leur prépare une crêpe quand l’envie y est. Autour de lui, le parc devient rapidement désert, il n’a eu quelques commandes. Des sachets blancs dissimulés dans des concerts de crêpes et les billets qui s’échangent, seulement une douzaine de clients de toute la journée. Romi a conscience qu’il ne devrait pas en avoir d’autres et il ferait surement mieux de rentrer. Il verrouille tous les rangements de son stand et reste là à l’observer. Quelques rayons de soleil viennent caresser son visage et ça suffit à le faire patienter un peu plus longtemps.

Pour le meilleur ou pour le pire, puisqu’il perçoit rapidement la silhouette de Haneul approchante. Un instant, il pense à rapidement tourner le dos et disparaitre sur le long chemin, mais il ressasse sa promesse. Haneul n’a pas été égoïste, il ne veut pas l’être non plus. Plus que tout, au moment où le garçon est au même niveau que lui, il réalise qu’il lui a manqué. Il veut le voir, l’entendre. Il hoche la tête silencieusement à la première réflexion du plus jeune, les mains appuyées sur le rebord de son stand pour dissimuler son anxiété. Haneul est hésitant, adorablement timide mais le sourire présent. Romi se déteste de s’en attendrir. « Je pense pas que tu prennes non pour réponse, si ? » soupire-t-il, faussement agacé, le cœur en bourdon. « Arrête de me regarder comme ça. » murmure-t-il en détournant les yeux, repoussant légèrement Haneul du bout des doigts. Il finit par s’approcher du garçon. « Ce n’est pas un date, d’accord ? » trouve-t-il bon de préciser en marchant déjà en direction de la plage.

Romi ne semble pas avoir oublié sa persistance. Haneul a posé la question fatale et l'autre ne lui répond ni à l'affirmative, ni à la négative. Léger doute qui s'empare de lui; a t-il vraiment bien fait de venir ici ? Romi ne dit que la simple vérité lorsqu'il réplique pour la première fois. « Tu as raison. » Non, il n'acceptera aucun refus; aucune esquive n'est possible. Haneul finit par faire vaciller les hésitations: seule sa certitude reste avec lui et Romi. Le soupir d'agacement du plus vieux n'y changera rien. « Comment ? » demande t-il, ses yeux croisant les siens. Sourire plus grand que jamais. Il sait très bien comment mais préfère jouer les innocents. Romi le repousse doucement et il se laisse faire. Il lui reviendra; Haneul le sait. Cela ne tarde d'ailleurs pas à arriver. Précision qui lui brise un peu le coeur; organe déçu - autant que lui. « Si tu le dis. » Il n'a pas envie d'être d'accord avec ça. Haneul a envie de passer un bon moment.

Romi marche devant lui, chemin vers la plage. Haneul le suit, les sacs à la main. Il trottine quelques foulées pour le rattraper. Ses doigts s'autorisent à venir cogner contre ceux de Romi. Il lui remet un sac, celui contenant les boissons. « Il n'y a vraiment que nous dehors. » Simple fait. Les rues sont désertes. Haneul remercie le ciel pour cette quiétude. Il n'entend que le bruit de ses pas et ceux de Romi. Il sourit stupidement, n'osant pas regarder son vis-à-vis sous peine de rougir comme un gamin. Ils arrivent à la plage plus rapidement qu'il ne l'aurait imaginé. Etendue sublime, Haneul aime la vue autant que celui qui l'accompagne. « Ce côté-là est plus joli, allons-y. » Il les mène vers le coin le plus sympathique. Il veut le meilleur pour Romi. Pour que tout ne soit que beau et agréable. Haneul finit par se poser, les sacs avec. « On devrait se baigner non ? » Avant ou après manger, il ne sait pas quand sera le meilleur moment. Il sait juste que les rayons du soleil qui glissent sur le visage de Romi sont magnifiques.

« Tu sais très bien comment. » soupire-t-il, dérivant son regard ailleurs, vers tout ce qui n’était pas Haneul. Il lui est toujours difficile de concevoir de nouveau la présence du jeune homme dans sa vie, d’une manière ou d’une autre, il a beau s’essayer à l’indifférence, il ne restera pas longtemps de marbre face aux assauts du plus jeune. Ses sentiments sont encore présents, à ça il ne peut rien changer, mais il ne veut pas revivre les mêmes déceptions. Quand Haneul le fera souffrir de nouveau après qu’il soit retombé aveuglément entre ses bras, il n’aura que ses yeux pour pleurer, que sa propre stupidité à blâmer. Il érige un mur entre eux, seulement Haneul semble ne trouver aucun obstacle à le bousculer et le faire basculer. Combien de fois s’était-il promis de ne plus rien accepter du brun si un jour il revenait vers lui ? Et à présent, il le suit presque trop calmement vers cette plage, avec pour seule réplique sa faible assurance que tout ceci n’avait rien d’un rendez-vous romantique. Si peu crédible et Haneul ne semblait pas plus s’en offusquer.

Les lieux sont déserts et si Romi apprécie sa solitude, c’était beaucoup moins rassurant en présence de Haneul. Il y’avait quelques semaines, il n’aurait pas hésité à affirmer qu’Haneul était la dernière personne en compagnie de laquelle il aimerait se retrouver isolé, mais à présent il ne pensait pas pouvoir user de cette même assurance. « Je vais devoir supporter ta seule présence alors. » rétorque-t-il, le ton moins méprisant qu’il ne l’aurait voulu, presque tendre. Il attrape le sac et Haneul devient rapidement celui qui les guide vers un agréable coin de la plage. Il contemple l’eau face à eux, le doux mouvement des vagues lui donne envie, l’éventualité de glisser son regard sur le corps dénudé de Haneul beaucoup moins. Il n’est pas certain de ce qui lui reste comme contrôle de soi. « Peut-être plus tard. » Il sait qu’il finira par succomber à l’appel de l’eau, pour le moment il préfère rester au sec. « Tu me montres ce que tu nous as amené ? » Les mots plus gentils, appréciateur des efforts de son cadet.

Innocent; jeu qui continue. Romi fait semblant de ne pas vouloir de lui mais Haneul n'en croit rien. Les yeux du garçon disent tout le contraire de sa bouche. « Je crois bien. » Il sait que sa compagnie n'est pas si déplaisante que cela, du moins il l'espère. Romi est différent de la dernière fois, presque plus affectueux bien qu'il semble le cacher. Sac réceptionné, leurs pieds finissent sur le sable et l'océan se balance devant eux. Jolies vagues qui dansent, Haneul sourit au paysage. Il regarde Romi qui le contemple, s'en émerveille silencieusement. Sa proposition semble être étudiée par le garçon. Haneul attend une quelconque réponse. « Tu dois avoir faim. » se contente t-il de répondre. Plus tard. Haneul réitérerait la question. Il sourit face à la gentillesse de Romi. Assis à côté des sacs, il commence à sortir leur contenu. « Gimbap, snacks, sandwiches et aussi du sucré avec quelques fruits. » Haneul liste aussi les boissons avant d'en sortir une pour Romi.

« Est-ce que ça te va ? » Il est quasiment certain d'avoir visé juste mais il préfère s'en assurer en posant la question. Haneul commence à tout installer. Il a envie qu'ils soient à l'aise. Le ciel vient se couvrir de quelques nuages mais Haneul se fiche de la météo. Il a juste envie de passer du temps avec Romi, qu'il pleuve ou qu'il fasse beau. « J'espère que tu as pensé à moi ces derniers jours. » commence t-il, entre quelques bouchées des différents snacks apportés. « Je veux encore goûter tes glaces. » Un fabuleux projet qui se dessine; celui de déguster tous les parfums présents sur le stand. Haneul était réellement intéressé par ce qui avait poussé Romi à faire ce métier. Il ne savait pas vraiment ce qui avait pu lui arriver en détail. Il était curieux quant à ces années de vide. Ses yeux se perdent sur le garçon et son sourire ne diminue pas en le regardant manger. C'est comme avant.

Qu’est-ce qu’il aurait voulu, Romi, que Haneul s’accroche à lui de cette intensité avant. Deux ans plutôt quand l’amour qu’il ressentait envers le plus jeune était la seule chose qui obsédait son esprit, quand ses pensées niaises se dirigeaient malgré lui vers le visage du garçon. Il aurait voulu que Haneul reste là, avec lui, pour lui. A présent, il a bien trop peur pour laisser tomber les armes. Quand il revoit les beaux traits qui ont hanté d’incomptables nuits, la première pensée qui lui vient est celle de l’abandon. Haneul a tracé son chemin sans un regard en arrière, qu’est-ce qu’il l’empêchera de refaire la même chose, aujourd’hui encore ? Romi ne veut plus courir derrière un mirage ; espérer encore. Seulement, Haneul reste son premier amour. Son premier tout. Et sa faiblesse n’est plus à prouver malgré le ton froid dont il revêt généralement sa voix en face de son cadet. Il le suit à la plage, sur le sable où il se pose agréable. Tout est plaisant et Haneul semble plus beau dans ce cadre idyllique. « J’ai très faim, et oui ça me va parfaitement. C’est trop même. » ne peut-il s’empêcher de faire remarquer face aux aliments, réceptionnant en même temps une canette de soda qu’il ouvre immédiatement.

« J’ai d’autres choses à faire que de penser à toi. » répond-t-il ironiquement en détournant le regard. Le visage de Haneul s’impose un peu plus souvent à lui au cours des minutes de distraction, mais Romi trouve ça normal, le garçon ne cesse de l’harceler à tout moment. Il lève finalement le visage pour survoler son visage. Le sourire de Haneul semble éternel. « Tu as conscience que mes clients ne viennent pas pour les glaces et les crêpes ? Celles que tu as goûté dataient de deux semaines au moins. » Il rit, les mots taquins.

Il n'aurait pas voulu être ailleurs. Cette certitude le hante. Haneul aime tant la présence de Romi, pièce cruciale dans sa vie mais qui s'était évanouie par sa faute. Peut-être qu'il ne mérite pas ce qui ressemble à une seconde chance mais sa naïveté lui fait croire que oui. Si ce n'était pas le destin, Romi et lui ne seraient pas ici. Il s'appuie sur ces bases instables pour mieux se rassurer. Il énonce la liste de ses achats, relativement fier. Il sait très bien qu'il y a tout ce que Romi aime. Rien ne peut lui déplaire quant au menu. « C'est jamais trop. » réplique t-il en souriant. Il ouvre lui aussi sa canette et s'empresse d'en aspirer le liquide qui s'écoule. La voix de Romi lui revient comme un fond de musique. J'ai d'autres choses à faire que de penser à toi. Ironie qui lui revient en plein visage mais Haneul ne s'en plaint pas. Peut-être même qu'il apprécie ces nouveaux côtés de Romi. Belles facettes à redécouvrir.

« T'en es sûr ? » ose t-il répondre; cherchant à faire face au visage que Romi détourne de façon délibérée. Echec pendant quelques instants mais Romi finit par céder, du moins c'est ainsi que Haneul le perçoit. Son sourire n'en est que plus grand. Il ne s'attend pas à une telle réponse. Romi rit, se moque et lui, il ne comprend pas. « Mais tu vends des glaces et des crêpes, pourquoi ils viendraient pour autre chose ? » Réflexions qui s'enchaînent. L'illumination qui lui parvient finalement. « Ne me dis pas que tu vends autre chose ? » Surprise en surprise, Haneul qui se demande ce que c'est. Il a beau réfléchir, il ne voit pas ce que Romi pourrait vendre de si intéressant. Enfant capricieux, une plainte s'échappe de ses lèvres; ses doigts viennent attraper le poignet de Romi, tout doucement. « Dis-moi. »whine t-il sans aucune gêne.

Romi redécouvre tout ce qui l’avait fait tomber amoureux de son cadet des années en arrières. Ses sourires et son enthousiasme face à lui, ses extrêmes comme la liste de snacks qu’il énonce tout en les posant sur la couverture. C’est beaucoup trop pour eux mais Haneul affirme le contraire. Il le trouve amusant et adorable, ne peut s’empêcher de sentir son corps s’attendrir de nouveau. Une faiblesse oubliée que Haneul n’a aucun mal à réveiller de nouveau en lui. Il rit, taquin, prenant quelques gorgées de son soda alors que ses yeux gravitent autour de tous les sachets, incertain de ce qu’il a envie de goûter en premier. Haneul l’interrompt, désespérément romantique (et lourd), comme à son habitude. Romi n’a pas le temps pour ces niaiseries, il a une retraite à préparer dans quelques années. « Pas besoin de me regarder comme ça, ça changera en rien ma réponse. » Il sourit et finit par ouvrir un paquet de chips de crevettes avant de rapidement croquer dans l’une d’elles.

Il contemple doucement Haneul, ses sublimes traits perdus dans une intense réflexion à laquelle il est certain le garçon ne trouvera aucune réponse. « On peut cacher des choses dans les crêpes et les pots de glace. » l’aide-t-il, de peur que les braincells de Haneul n’explosent à force de les faire chauffer ; ça devait être une première pour elles, les pauvres. La sensation des doigts du garçon contre son poignet lui cause une étrange chaleur et pour une fois, il ne tente pas de s’en dégager. « Tu ne sais vraiment pas ? » demande-t-il encore, s’amusant des caprices de Haneul et ses moues d’enfant. « Tu sais garder un secret ? » continue-t-il en se penchant vers lui, murmurant cette question au creux de son oreille, y laissant même s’y perdre son souffle, geste qu’il est certain d’être la source de quelques frissons chez son cadet. « Je deale de la coke. » Il se redresse et un rire joueur s’échappe de son gorge, laissant à Haneul le loisir de prendre ses mots pour une blague ou plus sérieusement.

Haneul, il ne peut pas s'empêcher de sourire. Romi, il fait renaître trop d'esquisses oubliées. Et l'amas de nourriture est devant eux; le paysage ne rend que ce pique-nique improvisé plus agréable. Romi rit, de lui et de tout. Et Haneul, ça lui avait manqué tout ça. Lui. Eux ensemble, ces sentiments qui lui donnent des papillons dans le ventre. Et ses regards insistants ne changent rien à la réaction de Romi. Il reste ferme dans ses positions, au plus grand désespoir d'Haneul. Amoureux des niaiseries rien que pour lui. Chips ouvertes, Haneul s'immisce rapidement dans le paquet; sourire éternel alors qu'ils mangent tranquillement.

Haneul, il sent le regard de Romi sur lui. Il réfléchit, il cherche. Les mots du brun n'ont pas de sens pour lui. Il n'a pas d'éclair de génie quant à la marchandise que Romi pourrait vendre. Et l'autre le comprend. Il lui donne un indice mais malgré cette extrême générosité, rien n'y fait. « C'est trop vague. » se plaint-il, moue boudeuse sur le visage. Et il vient attraper le poignet de Romi, doigts aventureux alors qu'il quémande des réponses. Et Romi le questionne. Réponse négative qu'il donne en secouant la tête. Tu sais garder un secret ? « C'est un piège ? » Faible réponse parce que Romi est trop proche, assez pour rosir ses joues de son murmure. Frissons qui le parcourent et Haneul qui croit rêver en entendant le reste. Je deale de la coke.« Tu quoi ? » qu'il réplique en criant, surprise évidente. Et Romi se redresse, il rit déjà. « Sérieusement ? » Qu'il demande après quelques instants de réflexion. Ses doigts finissent par glisser pour revenir vers sa canette. « Je pensais pas aimer les bad boys. » Plaisanterie stupide, nouvelle gorgée qu'il s'autorise. Et tout devient plus clair, le pourquoi du business de Romi. Haneul peine toujours à le croire, mille questions germent. « Tu fais ça depuis longtemps ? » Haneul, curieux. Impression de ne savoir que peu de choses sur Romi et il veut combler le vide. Il veut tout connaître, tout redécouvrir. Coke, il n'y aurait jamais pensé. Visage angélique qui cache ce trafic, idée presque plaisante.

Moment à deux, semblable à des centaines d’autres qu’ils ont passé avant. A la simple différence qu’ils ne sont plus de jeunes adolescents à l’esprit innocent – Romi ne l’est plus en tout cas, qu’ils n’ont plus cette image de couple, bien que Haneul semble vouloir reprendre là où ils s’étaient arrêté il y’a deux ans. Romi n’est pas certain de ses désirs. Evidemment, il finira par flancher face aux caprices d’Haneul et à sa présence. C’est inévitable, on est toujours faible face au premier amour. L’autre soir a déjà été assez dur pour lui et il ne sait par quel miracle il a réussi à résister et s’éloigner de lui. Il se force à penser à la rupture et au mal de chien que cela lui avait fait, aux plaies béantes qui n’ont pas totalement cicatrisées. Il ne serait plus amoureux s’il avait été capable de réellement tourner la page, comme il le prétend. Le sourire de Haneul fait toujours autant trembler son cœur. Et ses yeux ne cessent de vouloir cueillir l’éclat de ses iris. Il a peur, au fond.

Il découvre les snacks, en goûte quelques-uns avant que la naïveté d’Haneul ne le fasse sourire. Il s’amuse de sa moue boudeuse, il vacille de la chaleur de ses doigts autour de son poignet. Il refuse de se laisser troubler et se penche vers le garçon pour lui offrir quelques aveux. « Chut. » souffle-t-il en couvrant les lèvres du coréen de ses doigts. Il rit allégrement, et n’ôte sa main que quand il certain qu’Haneul ne lâchera pas un second cri. Romi hoche de la tête, curieux de la réaction de l’autre. Elle ne tarde pas à arriver et elle est des plus stupides. « Et toi tu as perdu toutes chances, je n’aime pas les cons. » Clin d’œil taquin et lui-même glisse la main dans le paquet de chips pour en croquer quelques-unes. « J’ai commencé après le lycée, t’étais plus là. » Ça sonne comme un reproche, inconsciemment. Il baisse les yeux. « J’ai jamais été fait pour les longues études. Ça paie bien et ça me permet de m’acheter de jolies choses. » Il sourit après avoir haussé négligemment les épaules, comme si ce n’était rien de grave – ou d’illégal. « Tu veux essayer ? » demande-t-il, le sourcil arqué, dénué du moindre sens de responsabilité.