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03. la 20ème version du forum est enfin là alors allez vite la commenter!
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Un stress de toute une vie que Ha Ru n'avait encore jamais expérimenté jusque là, lui dont chaque besoin avait été satisfait diligemment par les majordomes et servantes du manoir chaque jours et chaque nuits de chacun de ses souffles. Même lors de sa période étudiante, il y avait toujours eu un membre du personnel disponible en ville et réactif à la moindre demande. Celle d'aller lui chercher un frappuccino au Starbucks en était également une, lorsqu'il avait la flemme, ou que tout simplement l'habitude de se faire servir prenait le dessus sur sa soif de découverte et de liberté.
- Hum, excusez-moi, un instant.
Et aujourd'hui était un jour comme ces derniers, où il refusait d'être servi sur un plateau orné de diamants, où il a renvoyé cet homme de main, et où il goutte toujours plus à cette nouvelle indépendance. Sa main se faufila rapidement dans la poche intérieur de sa veste, une seconde fois, ce qui ne changea pas la donne, hélas. Lèvre mordillée, queue qui ne fait que s'allonger en cette heure de journée où le pic de passage est le plus haut, angoisse naissante, chaud, sueur, trop de personnes beaucoup trop proches de lui, dont l'une qui commençait apparemment à perdre patience devant la lenteur dont l'ancien directeur faisait preuve à payer sa consommation. Mais il n'y pouvait rien, son porte-monnaie n'était pas dans ses vêtements, il n'avait pas de liquide sur lui, aucune monnaie, et encore moins sa carte bancaire.
Ha Ru s'humecta les lèvres alors qu'il essayait de faire fi de cet importun à la voix qui se dégageait un peu trop souvent de son gosier à son gout. Les autres semblaient prendre leur mal en patience et une petite fille se faufila hors de la fil pour aller s'asseoir sur l'un des canapés usés.
- J'ai pas d'argent sur moi, déclara-t-il à la caissière sans aucune honte ni gêne. J'vous laisse ma montre, vous me filez ma boisson, et ensuite j'irai chercher l'argent chez moi, on fait comme ça?
Flemme d'y aller maintenant, aucune envie de repartir bredouille sans sa boisson. Et puis, son bijou de chez cartier valait au moins cinq mille fois le prix d'un frappuccino. Kim avait grande hâte de quitter ce bordel et retrouver la sérénité de sa villa, loin de tous ces corps beaucoup trop proches de son épiderme sensible.
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outfit // Les week-ends sont calmes pour Minhyuk, mais ça le repose des semaines remplies et stressantes en tant que directeur d’entreprise. C’était aussi une occasion pour lui de partager des moments avec sa fille. Maintenant qu’elle était dans sa vie, il regrettait ne pas l’avoir vu naître, ne pas l’avoir entendu dire ses premiers mots, ne pas avoir vu ses premiers pas, ce genre de choses. Il essayait de se rattraper à sa façon, bien que c’est parfois assez maladroit.
Le matin, ils se sont rendus tous les deux dans un parc d’attraction non loin de Jeju. Ils y sont restés jusque dans l’après-midi, avant de rejoindre le centre ville. Il avait proposé à la petite fille d’aller boire une boisson glacée à Starbucks pour lutter contre la chaleur. Il tenait fermement la main de la petite fille, qui tenait dans ses bras un grand lapin en peluche, qu’ils ont ramené du parc d’attraction.
Ils se mettent tous les deux dans la queue, attendant sagement leur tour. C’est bientôt leur tour, mais l’homme met plus de temps que prévu. Il n’a pas d’argent sur lui qu’il dit. Minhyuk attend patiemment, mais ce n’est pas le cas des clients qui font la queue derrière eux, dont un notamment dont la voix porte particulièrement. Le jeune père s’en retrouve rapidement agacé, plus que prévu. Il déteste cette situation. Ji Eun commence elle aussi à s’impatienter. Elle tire sur le tee-shirt de son père pour attirer son attention. Celui-ci passe sa main dans les cheveux de son enfant, ébouriffant ses cheveux au passage.
— Va t’asseoir sur un canapé, garde-moi une place.
Donc l’inconnu n’a pas d’argent et espère pouvoir payer avec une montre. Min étouffe un rire désabusé. Il faudrait prendre une décision, sinon on va y passer la nuit. Non merci.
— On est pas au Moyen-Âge, le troc ça n’existe plus de nos jours. (Il devient silencieux, le temps de reporter son attention sur la jeune femme à la caisse :) Rajoutez un venti moka blanc et un granité fraise s’il vous plaît.
Minhyuk n’est pas à ça prêt. Il a de l’argent et ces cinq euros ne devraient pas lui manquer dans l’immédiat. Il pose son téléphone sur la borne pour payer, avant de jeter un oeil à la personne pour qui il est en train de payer un coup à boire. Il reste immobile un instant, les yeux plissés, perplexe.
— Ton visage me dit quelque chose…
(c) Seohyunnim
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A croire que Ha Ru était décidément rangé dans le camps des princesses en détresse puisqu'un nouvel inconnu se décida à le sortir de ses emmerdes. Non vexé que sa pseudo solution soit traitée de technique du moyen-âge, il détourna son attention vers ce dernier tout en s'éloignant discrètement pour se constituer une espèce d'espace de sécurité en cette heure de pointe. Son regard brillait de reconnaissance. Il n'aurait pas besoin de revenir et traverser à nouveau cette foule maléfique pour récupérer son bien. Cette raison lui suffit amplement pour qu'il ne lâche un bruyant :
- Merci! Tu me sauves tellement tu peux pas savoir.
Alors qu'il comptait bouger pour aller attendre patiemment sa boisson au bout du comptoir, l'inconnu le dévisagea un instant.
- Vraiment? Fit-il, étonné par ce qu'il venait de lui dire.
Rapidement, Ha Ru abaissa son masque afin de pouvoir lui dévoiler entièrement son visage. Son visage ainsi que son sourire de bien heureux devant tant de bonnes nouvelles. Lui ne le reconnaissait pas en tout cas, même après s'être arrêté également sur les traits de son visage, de son nez, de ses yeux et de ses lèvres. Mais rien. Peut-être une fumée d'un souvenir éloigné mais rien de bien concret.
- Je viens d'emménager en ville, mais peut-être que l'on s'est déjà croisé à la fac? J'ai fait mes études à Jeju. J'étais en Master management et toi?
Enfin, Kim n'avait jamais été très entouré à l'université. Il avait très vite découvert que parler de sa famille et de ce que faisait sa mère n'était pas des meilleures choses à faire. Il avait très vite pu discerner la ribambelle de profiteurs, tel qu'il les avait promptement envoyés chier, alors que le premier mois de son premier semestre en licence venait à peine de commencer. Certains le traitèrent alors de menteur, d'autres de gosse de riche, et au fil du temps, de gars bizarre en remarquant à quel point Kim fuyait les contacts physiques. Pour autant, ses années étudiantes furent de très loin mauvaises. Il ne les avait pas passées seules, avait réussi à se faire quelques potes, avait découvert ce que toute personne traversant l'adolescence découvrait, sexe et relations amoureuses mis à part. Il avait aussi découvert une autre vie, en dehors du manoir. Une autre vie et d'autres personnes que sa famille et les domestiques du manoir.
Toujours aussi intéressé par ce que pourrait lui apprendre le père de famille, Ha Ru se décala vers la fin de comptoir, suivit par ce dernier, et répondit au jeune homme :
- Avec chantilly oui merci.
Et alors qu'il tendait la main pour récupérer le précieux amas de calories, un boum retentit derrière lui et en un souffle l'inconnu avait déserté le rang.
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outfit // Alors qu’il s’approche, l’inconnu semble s’écarter pour faire de la place. Sauf qu’il part bien trop loin. Trop loin pour que cela ne semble pas suspect aux yeux du patron. Néanmoins, il semble reconnaissant. Il espère juste qu’il ne va pas essayer de l’arnaquer. Il le remercie de manière relativement bruyante, ce qui n’est pas pour plaire au jeune homme.
Son vis-à-vis semble étonné que son visage lui rappelle quelqu’un. Minhyuk ne parvient pas à mettre de nom dessus cependant. En revanche, la réciproque ne semblait pas être présente. Lui ne semblait pas se souvenir de lui. Il faut dire qu’il est plutôt d’un tempérament discret. Enfant, s’il avait eu un super pouvoir, c’est bien celui d’être invisible. Il était là, mais tellement silencieux que personne ne faisait attention à lui. A part Woosik, quand il est entré dans sa vie. Globalement, il était dans son monde. Depuis petit, il a toujours été très pragmatique. Si maintenant ça ne lui porte pas préjudice, quand il était enfant, il était considéré un peu comme l’enfant bizarre avec qui personne ne voulait jouer. Et Min s’en fichait. Il jouait tout seul. Et ne vous méprenez pas, car il n’était absolument pas triste. Ca s’est amélioré quand il est entré au collège, il est devenu moins solitaire. Mais s’ils étaient dans la même école avant ça, c’était normal qu’il ne se souvienne pas vraiment de lui.
Le jeune homme face à lui abaisse son masque pour qu’il puisse le voir correctement. Le jeune CEO fronce les sourcils avant que son visage ne s’illumine face à la révélation que ses souvenirs lui offrent.
— Oh… laisse-t-il échapper avant de se rapprocher pour murmurer près de son oreille. Je me rappelle pas ton prénom mais tu es bien le gamin qui en a fait cramer un autre ?
Il ne valait mieux pas que tout le monde l’entende. S’il avait faux, il allait passer pour un fou, mais il fait confiance à sa mémoire pour ça. Il sait qu’il ne se trompe pas. Il s’éloigne rapidement.
— Je n’ai pas fait mes études à Jeju… Mais je suis né ici.
Entre temps, ils se sont déportés sur le côté, pour récupérer leurs boissons lactées et non-lactée pour la petite.
— Il faut payer un supplément pour la chantilly, donc ça sera sans chantilly, je te remercie.
Ils attendent encore leurs boissons un petit moment. Son compagnon d’infortune est le premier à être servi. Quand un boum se fait entendre, le CEO se téléporte à la vitesse de l’éclair. Sa petite fille vient littéralement de s’éclater sur le sol après être tombée du siège. Et voilà, il l’avait quitté du regard deux minutes et le résultat était là. Il s’accroupit près d’elle, la relevant au passage et la serre dans ses bras alors que les larmes menacent d’exploser.
— Eun-ah, ça va ? (La petite gémit et secoue la tête). Tu as mal où ? — Partout ! crie-t-elle alors que de grosses larmes commencent à rouler sur ses joues.
Minhyuk caresse les cheveux de la petite pour la consoler. Celle-ci passe alors ses petits bras autour du cou de son père. Il lui repète que ça va aller, et d’arrêter de pleurer, jusqu’à qu’au milieu, semblant sortir de nulle part, il dise :
— Non, par contre évite de te moucher sur moi d’accord ?
Il écarte la petite fille de lui, qui a bien fini par arrêter de pleurer, mais qui a bel et bien la morve au nez. Papa poule, oui, mais pas trop non plus. Sa veste l’a échappé belle, si l’on peut dire. Il sort un paquet de mouchoir de sa poche et en sort un avant de le tendre à l’enfant.
— Souffle bien fort. (Puis il se tourne vers Haru :) Tu peux me donner le granité à la fraise, s’il te plaît ?
Une fois le granité en main, il la regarde se moucher. Elle semble juger qu’elle a terminé mais papa l’encourage à souffler un peu plus pour être sur. Après quoi, il récupère le mouchoir et lui tend la paille de son granité. Celle-ci aspire goulument la boisson glacée. Les larmes semblent s’être taries, à son plus grand soulagement.
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Ha Ru n'était toujours pas revenu à lui alors que l'un des employés lui tendait leurs boissons. L'enjaillement avait très vite laissé place aux frissons et à la crainte et les paroles de son bienfaiteur ne cessaient de tourner en rond dans son esprit. Il l'avait pris de court, sans détour, sans pincettes, il lui avait lâché la bombe. Il n'avait senti aucun jugement dans ses paroles, pourtant la panique n'était bien difficile, et rien que le fait d'avoir réveillé les souvenirs d'un passé éprouvant suffisait à l'effrayer. Cette époque, il tentait de l'enfermer, loin dans son passé, incapable de perturber son présent, incapable de continuer à lui porter préjudice, incapable de l'handicaper dans ses relations qu'il essayait difficilement de garder sur l'eau. Le rêve. Un rêve bien trop ambitieux, au final. La réalité venait d'à nouveau lui claquer à la gueule, d'une manière bien différente des contacts physiques angoissants.
Avec du mal, la situation parvint jusqu'à son cerveau bien embué par les limbes du passé. Kim se retourna pour voir une masse inquiète entourer le jeune père et son enfant, peut-être blessé. Il lui fallut tout de même un peu plus de temps pour percuter clairement ce qu'il venait d'arriver à la petite, au point où lorsque le papa lui demanda la boisson de la petite -ou en tout cas, il présumait que c'était la sienne- il ne sut que faire, restant là, debout derrière eux, à les fixer et à recoller chaque morceau enchevêtrés dans ses pensées.
Le jeune homme fut bien obligé de réitérer sa demande devant le manque de réaction de l'ancien directeur, les yeux toujours posés sur la gamine et les sourcils froncés. Le granité, il le déposa, non dans une main mais sur la table juste à leur niveau afin qu'il n'ait plus qu'à l'attraper. Quelques personnes vinrent vérifier l'état de la petite et Ha Ru se recula à nouveau, ses yeux voguant désormais ici et là sur chaque personne un peu trop proche de lui.
Toujours dans un état un peu second, Kim s'efforça à reprendre contenance, s'appropriant une fois de plus cette façade de maîtrise, façonnée maintenant depuis plus de vingt ans. Il vint s'asseoir à leur table, et alors que son royal postérieur entre en contact avec le tissu miteux du fauteuil, l'éclair arrive.
- Oh! Je… Ta fille vient de tomber? Ça va ? Elle n'a rien?
Le temps de latence parut faire naître en son vis-à-vis un questionnement sérieux à son propos, mais Ha Ru était déjà lancé.
- Excuse moi, vraiment. Mais, elle va bien? T'es sûr?
S'excuser. Une erreur du côté de sa famille maternel. Demander pardon ne faisait certainement pas partie de leur enseignement. Si une faute était commise, soit, il leur fallait assumer et en payer les conséquences. Mais jamais des excuses devaient être formulées. S'excuser revenait à rejeter toute responsabilité des choses, une lâcheté, une fuite pour ne pas avoir à prendre en charge les répercussions engendrées. Si sa famille était là, nul doute qu'il en aurait eu honte, que déjà il en serait devenu la risée de leur lignée, lui qui avait tant galéré et sacrifié afin d'obtenir un certain respect…
Seulement, s'excuser n'arrangerait rien. Kim sortit son téléphone Huawei toujours pas mis sur le marché et composa le numéro du directeur Ye.
- J'connais un docteur qui peut prendre en charge rapidement ta cocotte, ne t'inquiète pas pour l'argent et les à côtés, j'm'en charge.
Depuis l'incident avec sa demi-sœur lorsqu'elle était toute petite, Ha Ru avait pris cette habitude d'appeler un médecin dès qu'elle se blessait. Elle était tombée, il l'avait rassurée et elle avait souri avant de lui faire un câlin. Ils s'étaient couchés, et ce ne fut que le lendemain, lorsqu'il la vit tomber de son vélo qu'ils comprirent qu'elle s'était tordu la cheville. Rien de grave me diriez-vous, mais la blessure aurait pu s'aggraver, ou pire, Mirai aurait très bien pu tomber d'autre part plus dangereux, que de son petit vélo à quatre roues.
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outfit // Minhyuk se fiche bien que ce qu’Haru a pu faire dans le passé, comment et pourquoi aussi. Il était là, il avait vu, mais il était loin d’avoir vaincu quoi que ce soit. Ce n’est pas comme s’il y avait quoi que ce soit à vaincre, n’est-ce pas ? Il n’y portait guère d’attention, trop occupé par sa fille, caressant ses cheveux de sa main-libre.
L’importun l’oblige à réitérer sa demande : le granité. Et dieu sait à quel point sa patience est quasiment inexistante lorsqu’il s’agit de sa fille. En quelques années à peine, le jeune homme avait réussi à parfaitement s’adapter à la petite. C’en était presque effrayant pour son entourage. Il était devenu un véritable papa poule. Avec des griffes et des crocs acérés.
L’homme a ses côtés dépose le granité non pas dans sa main mais sur la table à côté d’eux. Quand le chef d’entreprise entend le « plac » significatif du verre qui trouve la surface de la table, il se retourne pour lancer un regard noir à son interlocuteur. C’était quoi son problème à celui-là ?
L’inconnu, pas si inconnu que ça finit bien par atterrir, trois ans après la bataille. Minhyuk n’a aucune idée qu’il a mit les pieds dans le plat. C’est de famille, de lâcher du C4 sans s’en rendre compte. Et à vrai dire, il n’avait absolument pas peser le poids de ce qu’il venait de dire. L’homme reprend la parole. Le jeune homme fronce les sourcils, ne répond pas. Pourtant, Haru insiste sur l’état de la petite. L’héritier des Ahn chasse de la main tous les regards curieux qui sont venus vérifier l’état de la petite. Mon enfant, ma responsabilité.
— Oui elle va bien. Elle va s’en remettre.
Et malgré ça, Haru lui propose de voir un docteur, insiste à nouveau. La présence de la petite pousse Minhyuk à constamment se remettre en question, à donner le meilleur de lui-même, pour s’assurer que sa fille grandisse en devenant la meilleure version d’elle-même. Le jeune père a encore du chemin a faire pour y arriver. Ce n’est pas si évident que ça.
— Elle s’est cognée, elle n’a pas besoin de voir un médecin pour ça. Ca va aller.
La petite n’est pas non plus en sucre. Il la protége, la surprotège, mais pas trop non plus. Un papa qui a parfois du mal à trouver le juste milieu pour une petite fille qu’il n’était pas prêt à accueillir. Il caresse la joue de la petite à nouveau, essuie ses joues mouillées par les larmes qui ravageaient autrefois sa peau, alors qu’elle reprend le sourire petit à petit. Elle reste calme, silencieuse. Il espère qu’elle ne sera pas comme lui plus tard, et qu’il ne le détestera pas autant qu’il déteste sa famille.
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La quasi non réaction du père entraîna l'incompréhension dans son esprit, alors que ses sourcils se fronçaient sous l'émotion. Comment ça "pour ça". Non mais il s'entendait? Ha Ru se contint tout de même de ne pas éclater dans une colère qui ne ferait qu'attirer toujours plus de monde. Déjà que trop de personnes circulaient près d'eux à cause de l'influence du lieu. Sa colère prendrait alors des proportions disproportionnées, ce qui était loin d'être un bon spectacle à donner à la gamine.
Non découragé pour autant, Ha Ru sortit un stylo de la poche interne de sa veste et griffonna sur la serviette le numéro du directeur Ye ainsi que l'adresse de l'hôpital. Une fois fait, il lui glissa le papier. - Juste au cas ou, si jamais dans la nuit ta fille continue de se plaindre d'une douleur.
Loin de vouloir lui faire la leçon et lui apprendre son rôle de père, Ha Ru souhaitait juste avoir la confirmation qu'il allait vraiment faire attention à sa fille. Il n'y avait rien de personnel là dedans. Mais les enfants, pour lui, c'était sacré.
De son côté, le silence reprit ses droits. Lui et le jeune homme ne se connaissaient même pas. Enfin, de maternelle apparemment, lorsqu'ils étaient tout jeune, bien qu'il n'avait gardé aucun souvenir de son visage.
- Au fait, tu t'appelles comment?
Devant l'air du père de famille, Ha Ru leva juste les sourcils, lèvres pincées. Certes, il était peureux des contacts physiques, mais Ha Ru restait quelqu'un de très sociable, qui ne se gênait d'engager ou faire la conversation sans réfléchir forcément à un sujet par avance ou à essayer de se rendre intéressant. Juste qu'à force d'avoir vécu si longtemps seul enfermé au manoir, avoir quelqu'un devant lui et peut-être disposé à partager une conversation lui paraissait très souvent être du luxe.
- Quoi? C'est pas comme ça qu'ils font les gens qui se retrouvent après avoir été à l'école ensemble? Du genre : tu deviens quoi depuis le temps?
Sur ce, Kim sirota son frappuccino chocolat au lait d'amande, sans chantilly malheureusement, observant le jeune homme alors qu'il attendait une réponse de sa part.
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outfit // Son interlocuteur fronce les sourcils, semblant en colère. Minhyuk se fiche bien de sa colère par contre. Il se fiche aussi bien de ce qu’il peut avoir à dire dans l’éducation de sa fille et de comment il s’en occupe. Il n’est personne pour lui, pas son père, pas sa mère, pas son frère. Personne. Les enfants, ça chahute, et ça tombe, du genre beaucoup. Le papa est bien placé pour le savoir. Mais la moindre chute est loin d’être une catastrophe. Premièrement, elle ne saigne pas. Au pire, elle aurait donc une bosse. Rien de plus. Il n’était pas persuadé que surprotéger sa fille était une solution. L’apporter à l’hopital à chaque fois qu’elle avait un petit bobo, ça allait lui apprendre que chaque blessure était grave, peu importe si elle s’était coupé avec un bout de papier ou si elle se coupait un doigt en faisant la cuisine plus grande. Elle ne ferait pas la différence, ou alors, chaque petite blessure l’angoisserait, au fond d’elle, sans qu’elle n’ose jamais en parler. Non, il fallait dédramatiser ce genre de chute si elles restaient évidemment sans gravité.
— Ça va aller, je t’assure, insiste le CEO, légèrement agacé.
Il tourne la tête vers sa fille et son expression change du tout au tout, s’adoucit alors qu’il vient poser ses lèvres contre le front de sa fille. Il l’aime, malgré les apparences de papa indigne. La petite le repousse, préférant nettement siroter son granité à la fraise. Puis elle part s’asseoir correctement sur le siège, comme si rien ne s’était passé. Finalement, son attention se tourne à nouveau vers l’intrus, le profiteur, qui finit par lui demander comment il s’appelle. Visiblement, si Minhyuk se souvient de lui, le contraire n’est pas vrai. Cela dit, en y réfléchissant, le plus âgé ne se souvient même pas de son nom non plus. Il n’était personne pour faire une réflexion quelconque.
— Ahn Minhyuk. Et toi ?
Juste Ahn Minhyuk. Rien de plus. Pas de titres à rallonge comme quoi il est PDG d’une empire national, non. Rien de tout ça. Juste Ahn Minhyuk.
Il s’est visiblement bien calmé par rapport à la dernière fois qu’il lui a parlé. Cependant, s’il n’est pas agressif, il semble rester sur ses gardes. Il se relève un peu, alors qu’il était accroupi jusqu’à présent, pour s’asseoir sur le fauteuil qu’il a repéré en peu plus tôt. Il prend son gobelet, contenant un mocha blanc, donc. Il essaye d’en boire une gorgée mais il se brûle, comme d’habitude. Ca avait toujours eu le don de l’agacer, de devoir attendre pour pouvoir siroter sa boisson.
Le PDG reste silencieux face à sa tirade, assez insensible à sa tentative d’humour pour détendre l’atmosphère. Non. L’aîné n’était pas un homme d’humour, et pourtant, visiblement, il avait réussi à trouver l’amour et même à avoir un enfant. Tout cela semblait miraculeux. Seulement la mère n’est pas restée.
— J’ai grandi, tente-t-il avec réalisme.
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Lui aussi, resta simple, concis, vague. Comme s'il essayait vainement de se détacher de cette entreprise familiale, de ce sang japonais qui pourtant bouillonnait de toute son arrogance dans ses veines. Pourtant, il le savait, que jamais il ne s'en déferra, et que toujours il y retournerait. De son plein gré, d'une pure habitude même. Avait-il seulement réellement l'envie de s'en détacher? L'autre jeune homme lui répondit aussi simplement que précédemment, non touché par une pointe d'humour. Ha Ru sourit naturellement, pas avare en démonstration positive tant qu'on ne remettait en doute son autorité ou qu'on ne le touchait pas.
- C'est plus que grandir, si tu es devenu père de famille. Elle s'appelle comment?
Kim aussi, un jour, rêverait d'avoir un enfant à aimer, pour qui vivre, pour qui donner l'amour que tout le monde gardait enfoui au fond d'eux. En espérant qu'il ne reproduirait les erreurs de sa famille, bien qu'il n'était pas dupe, beaucoup subsisteraient. C'est avec tendresse qu'il observa la gamine renverser un peu de sa boisson sur elle, exaspérant un peu son père peut-être. Il se tut, le temps qu'il la nettoie, lui proposa même d'aller chercher une serviette avec de l'eau auprès des vendeuses mais vit sa proposition se faire refuser promptement. Ces coréens. Ne savaient-ils pas que refuser un geste de la part d'une personne élevée à la japonaise relevait de l'irrespect? Le jeune homme semblait être du genre à préférer tout contrôler et ne rien devoir aux autres, soit. Ha Ru était un peu du même genre alors il ne lui jetterait la pierre.
- C'est étrange, de se dire que tes camarades de bac à sable ont maintenant des bambins qui eux aussi vont au bac à sable.
Phrase plus pour mettre de l'intonation dans cet échange quasi inexistant qu'autre chose. L'ancien directeur avait l'habitude de rester des heures en compagnie de son meilleur ami, économe en syllabes, alors ça ne le dérangeait pas. Jamais. Et contrairement à son tempérament plutôt à prendre les autres de haut, il s'adaptait. Une habitude qu'il avait pris très vite avec lui, après lui avoir jeté plusieurs fois quelques paroles acerbes devant le manque de réaction notoire, bien sûr. Rien arrivait en un claquement de doigts.
- Dis. Tu te souviens, de cette gamine? Tu sais, la petite japonaise avec qui j'étais tout le temps. Des petites couettes, mais qui parlait que très peu.
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outfit // Kim Haru, c’était donc ça. Il ne se rappelait pas de son nom par lui-même, mais maintenant qu’il le disait, ça faisait beaucoup sens. Après, il était vrai qu’il ne l’avait jamais revu depuis l’incident en question, alors forcément, son cerveau n’avait pas jugé utile de s’en souvenir. Si Haru est très souriant, Minhyuk l’est beaucoup moins. Il est davantage sur la réserve par rapport à son interlocuteur.
Le PDG repose son verre, puisqu’il ne peut pas boire, avant d’indiquer à Ji Eun de s’asseoir elle aussi et d’être sage. C’est-à-dire, surtout de ne pas se remettre à courir et à escalader partout comme elle le faisait avant de se fracasser la tronche sur le carrelage. Haru note que c’est plus que grandir. Père de famille. C’était fort comme terme.
— J’ai l’impression d’avoir une femme et d’être père d’au moins 3 enfants quand tu dis ça et d’avoir au moins 40 ans. En fait, j’ai qu’un enfant, j’ai 25 ans et j’ai pas d’épouse.
C’était franc. Et pour une fois, le jeune homme esquisse un sourire. Ca l’amusait un peu il est vrai. Lui, il n’avait pas demandé à avoir un enfant en soit. Il s’était accoutumé à l’idée, et il avait prit ses responsabilités, mais finalement, il n’était pas sûr de vouloir d’autres enfants. Il n’était pas certain de vouloir trouver une femme à mettre dans sa vie, même s’il reconnait qu’il ne serait pas contre l’idée de s’envoyer en l’air, une fois de temps en temps. Pas tout le temps, mais quelques fois, juste.
— Elle s’appelle Ji-Eun.
Il l’avait choisi ce nom, même si oui, elle était partie dans la vie comme étant Maya Larssen, de nationalité américaine. Mais depuis qu’il l’avait adoptée, elle était bien évidemment de nationalité coréenne aussi. Ca sera à elle de faire le choix de sa nationalité lorsque viendra sa majorité. La petite se salit, et avec un soupir de lassitude, il essuie rapidement et moyennement délicatement le tee-shirt de la petite. Il espère que l’arôme de fraise ça part bien à la machine, contrairement au vrai fruit. Haru lui propose d’aller chercher des serviettes pour la nettoyer mais il refuse. Pas besoin. Et puis après tout ; sa fille, sa responsabilité. Il n’y a pas à batailler davantage.
— Je ne sais pas… Je t’avoue que je ne connais pas vraiment l’inverse de ma situation.
Puis il le lance sur une gamine. Une enfant soit disant japonaise, parlant peu. Minhyuk hausse les épaules avant de dire :
— Elle n’a pas fait forte impression comme toi.
Et par ça, il voulait totalement dire : « cette gamine n’a pas fait flambé un camarade, elle ». Mais il était loin de le juger pour ça, à vrai dire, il s’en fichait royalement. Il reprend son verre et tente à nouveau de boire dedans. C’est encore très chaud, mais il arrive à boire de petites gorgées.
La petite se lève et va vers Ha Ru. Sa main se pose sur son genoux alors qu’elle lui tend sa boisson, l’air de dire « est-ce que tu veux goûter ? ».
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Mar 6 Aoû - 21:04
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