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Les sacs aux effluves dépensières plein les bras, la carte black ardente et le cœur en fête, c'est ainsi que notre ancien directeur sortit de la boutique, Gucci, s'il vous plait, alors qu'un sourire semblant indétrônable se pavanait agréablement contre chaque parcelle de ses lèvres satisfaites. La fournée avait été bonne, tout comme cette journée teintant au glas d'un rhume désormais vaincu et d'un soleil délicieusement moins paresseux. Nul besoin de vraiment l'expliquer. Ha Ru était heureux.
Sa voiture garée une rue plus loin, Kim déposa ses biens sur le macadam chauffé afin de pouvoir se mettre un peu plus à l'aise dans sa tenue. Avoir sa voiture stationnée pas très loin n'était pas une raison pour supporter une gêne constante. Pourquoi diable souffrir inutilement ? Gaiement, Kim retira sa veste Saint Laurent, dévoilant ainsi sa chemise de coton blanc de chez Prada dont il en remonta délicatement les manches. Toujours les deux premiers boutons ouverts par cette chaleur, le métis resserra tranquillement le foulard Gucci noué autour de son cou. Et ouais. Ha Ru était ce genre de riche qui aimait mélanger les marques tant que sa tenue du jour convenait à son regard. Sacrilège auraient dit certains. Mais que diable, alors qu'il les narguait fièrement, ses vêtements accompagnés d'une ceinture du même nom que sa veste et sa boucle d'oreille de chez Chanel.
Kim soupira d'aise avant de s'abaisser afin de reprendre ses nouveaux trésors, laissant son bracelet Louis Vuitton tinter gracieusement contre sa montre cartier. Celle dont il ne se séparait jamais. Il en avait plusieurs d'ailleurs, seulement, celle-ci lui avait, comme dirait-on, retourné le cœur. Un vrai coup de foudre, se souvint-il, alors qu'il avait déjà repris sa route.
Un coup de foudre comme celui qui lui tomba sur le coin du nez. Bien différent cependant, et beaucoup plus désagréable alors qu'une centaine de frissons lui parsemaient à présent le corps. Si d'autres n'auraient rien senti, Ha Ru, lui, en était bien conscient, son épiderme bien trop sensible et réactif au contact depuis maintenant plus de vingt ans.
Un jour comme les autres où les rayons du soleil tapaient contre les vitres. Un soleil que tu ne voyais que de loin, en regardant de temps en temps dans le restaurant ou en ouvrant la porte arrière du restaurant où l'immondice était entreposée. Des poubelles, des effluves un vrai bonheur. Cela dit l'huile, les herbes, les légumes tout couvrait cette senteur nauséabonde qui s'empirait avec les beaux jours. Telle était la vie d'un cuisinier. Elle était dans l'assiette sortie mais également dans les déchets qu'il créait. Rien de bien inhabituel. Ton tablier enlever et tes mains lavées tu quittais enfin le restaurant pour aller te sustenter et rentrer chez toi pour cette fin de service bien mérité. Tu reviendrais le soir.
Tournant doucement la tête vers ton bras qui se relevait légèrement tu sentais, de façon très peu discrète, ton vêtement décrétant qu'il puait bien la bouffe. Et pas n'importe laquelle. De bons plats que tu rêverais de manger. Mais tu n'étais pas de ce genre de personne qui le pouvait. Et ce n'était pas pour garder tes muscles dessinés, non. Tu aurais préféré. En tout cas tu sentais le poisson péché du matin, parfaitement cuit avec des herbes qui semblaient être créées pour lui. Tu sentais un plat et tu avais clairement envie de te manger. Mais ce n'était pas forcément simple. Tout comme ton métier qui te rappelait sans cesse que chaque bouchée que tu prenais devait te dégoûter. Soupirant tu redressas la tête tes mains trouvant leur bonheur dans tes poches, du moins trouvant un endroit confortable. Puisqu'elles étaient vides. Fut un temps où tes poches regorgeaient toujours de trésor trouvé dans la rue. Trouvé ou volé, peu importe, si tu réussissais à partir avec alors c'était suffisant. Ce temps était révolu et tu ne cessais de ressasser quelques moments passés avec lui. Et pour cette raison, pour ces flash qui te donnaient la migraine tu ne voulais plus recommencer. Comme si, mettre ton passé de côté, l'oublier et changer te protégerai d'un nouveau drame. Et pour cette croyance peut être infondée, tu avais tout changé. Tes envies, ton métier, ton lieu d'habitation, ta relation avec ta grand mère et même tes vêtements. Aujourd'hui ce n'était pas le pire. Aujourd'hui tu étais bien habillé, tu devais aller travailler. Par contre de retour dans ton quartier, on ne croisait plus le même Tae Hyun. Dans les rues commerçantes on pouvait souvent voir Bryan, cet homme qui aimait se donner un surnom étranger pour faire oublier son nom. Dans les rues étroites et perdues de Jeju on voyait souvent Tae Hyun, l'homme au pantalon à fleur. Apprécié des grands mères et Ajumma dont les joues et les fesses étaient souvent pincées.
Mais le point commun de ces deux hommes, s'ils ne portaient pas du tout les mêmes vêtements, était leur passé. Leur passé qui laissait encore ce réflexe de tout observer, tout détailler. Ce regard qui analysait. Et quelle ne fut pas ta surprise quand ton regard capta un homme de marque, un homme dont même la crème visage devait être une marque de luxe. Le cliché. Le too much.
Pour sûr que l'ancien toi l'aurait fouillé, dépouillé et aurait souri.
Ce fut rapide, peut être un peu trop et tu t'excusais platement en te penchant vers l'avant. " Je suis navré pardon " Ton corps s'étant retrouvé à se heurter au sien tu te sentais mal de l'importuné ainsi. Tu te décollas alors rapidement avec de plates excuses amorçant quelques pas pour partir. La scène parfaite, le moment parfait pour glisser discrètement ta main sur son poignet et lui extirpé le bracelet qui avait titillé tes oreilles. Ton butin dans la main et maintenant dans la poche tu reprenais ta route tel un enfant sage sans même te préoccuper de ta couverture, tu n'en avais pas besoin. Enfin c'étiat ce que tu pensais.
Tétanisé, effrayé, Ha Ru en resta encore plus démuni lorsqu'il sentit un contact frôler son poignet gracile mais pas moins masculin. Il n'avait pas rêvé malheureusement, et son cœur s'emballa, son regard se voila et son souffle se coupa. Le monde avait comme cessé de fonctionner autour de lui, se décidant à n'exister uniquement en dehors de son univers, celui-ci rivé actuellement sur sa peau et sur la moindre parcelle ennemi qui oserait s'approcher de son épiderme. Kim n'osa plus bouger, tous ses sens en alerte tel qu'il lui sembla connaître la position de chaque personne traversant la rue sans même les regarder.
Un instant qui lui sembla une éternité, il se décida à fermer les yeux, sa main fébrile s'accrochant à son haut de coton pour essayer de calmer les battements effrénés de son organe vital mis à rude épreuve sans teaser aucun. Il n'était pas dupe, il devait bien avouer qu'il avait très souvent été mis au courant de ce genre d'incident par nombre de personnes : sa mère, son médecin, et lui-même, regrettablement. Il en avait déjà fait l'amer expérience durant ses années étudiantes dès lors il avait eu l'autorisation de mettre son bout de nez parmi la population citadine, mais également depuis qu'il avait pris son indépendance en s'installant à Seogwipo.
Un soupir d'encouragement plus tard, l'ancien directeur rouvrit les yeux, sensiblement calmé et réveillé de ce léger état de panique. En sueur, il passa une main sur son visage dont les doigts se divertirent à remettre ses cheveux fins vers l'arrière de son crâne. Ce n'est qu'à cet instant qu'il remarqua son bracelet disparu et il ne lui fallut longtemps avant de faire le lien avec cet importun s'étant approché bien trop près de sa personne. Il avait donc tout prévu hein.
Bien qu'encore légèrement tremblant, pas entièrement remis de ses émotions, Ha Ru porta son regard partout aux alentours du magasin, se tournant et se retournant sur lui-même, n'ayant fait attention à la direction qu'avait pris ce fâcheux incident. Un point bleu au loin de la rue l'interpella, comme un sixième sens inédit, lui soufflant de douces stimulations alors que Kim avait déjà traversé la rue pour balancer ses achats dans sa voiture et courait à présent dans la direction souhaitée. Riche, certes, mais ce n'était une raison pour hausser les épaules et reprendre son train de vie en laissant un bracelet derrière soi. Ce que les gens n'avaient l'air de comprendre en le voyant ainsi user de son argent, c'est qu'il l'avait gagné, toute sa vie, que cela soit derrière son bureau de directeur ou encore en se comportant comme le jeune homme de bonne famille qu'il devait être pendant sa jeunesse. Tandis que les autres enfants avaient passé leur routine à aller à l'école, faire des bêtises, s'amuser avec leurs amis, rentrer, prendre leur goûter, réviser un peu puis jouer, rigoler ou même se faire disputer par leurs parents, puis faire des caprices pour regarder la télévision avant d'aller dormir, partir en vacances… Lui l'avait passé à étudier, étudier, apprendre à bien se tenir, obéir, diriger dès son plus jeune âge déjà à travers les majordomes et servantes, à devenir l'homme dont sa famille serait fière.
Kim arriva bien vite au niveau de l'importun, et sans même réfléchir une seconde supplémentaire, il l'attrapa par le col, passa un pied derrière ses mollets, et la surprise l'aidant, il parvint à le mettre à terre sans trop difficulté. Les doigts serrant toujours le tissu de sa chemise à manches courtes dont le deuxième bouton sauta dans l'action, le corps penché au dessus du sien, Ha Ru se permit de reprendre son souffle un instant avant de plonger ses iris, sombres, dans les siens, un sourire en coin sur les lèvres.
- Je pense que tu as quelque chose qui m'appartient, jeune homme.
L'adrénaline lui permit de faire fi des frissons désagréables reprenant chaque pores de sa peau face au danger de la situation. Un contact était loin d'être inévitable, mais cela, il préféra l'envoyer bouler pour se concentrer sur la récupération de son bien.
- Ecoute, nie pas et rends le moi sagement d'accord?
Ca marchait pourtant dans 98 pour cent des cas. La plupart du temps les gens ne sentait pas ce frôlement lorsqu'un autre était plus grand sur une autre partie du corps. D'où cette idée de tomber, de pousser une personne. Apporter une forte pression sur un endroit pour détourner l'attention de la personne. Une technique que beaucoup, voire tout le monde semblait connaître lorsqu'on en venait au vol, mais combien arrivait à la ressentir en pleine action ? Peu, très peu de personne. Malheureusement pour toi tu étais tombé sur cette personne sensible, celle où le moindre contact se multipliera. Comme si tout n'était que brûlure. Chacun sa merde comme on disait.
Tout aurait pu très bien se passer, s'il n'avait pas remarqué la présence ou plutôt l'absence d'un de ses bijoux. Si tu l'avais rapidement mis dans ta poche tu n'aurais jamais pensé que tu te serais fait prendre aussi vite. Les années étudiantes avaient été compliquées. Surtout pour ta grand mère qui te voyait sortir sans cesse, ne pas rentrer du tout à la maison et tout doucement perdre pied. Cette réalité que tout le monde s'efforçait d'avoir, de reconnaître, tu n'en voyais pas un morceau. Ta réalité elle était auprès de ces amis qui te poussaient pourtant vers le bas. Chose que tu ne comprendras qu'en atteignant le fond, le point de non retour. Regrettant même ne pas avoir été à la place de cet homme qui t'avait apporté beaucoup plus que de l'argent facile.
Tu n'avais plus cette habitude de te mêler aux gens. De les toucher dans l'espoir de partir avec l'un de leur précieux bijoux. Ce temps là était révolu mais à croire que ton propre corps avait des réflexes que tu ne pouvais contrôler et quand la richesse venait à briller aux rayons du soleil jusqu'à ton oeil avisé tu ne savais résister à l'envie de te tester, de voir déjà le bon plat que tu pourrais faire à ta grand mère avec l'argent. Tu n'avais pas un mauvais fond, juste un mauvais passé. Celui même qui caressait ta peau et passait ses mains autour de ton cou pour te punir à chaque bouchée que tu mangeais. La vie n'avait pas été facile , et quoiqu'on en dise tu étais encore puni aujourd'hui.
On ignorait énormément des autres. Et on spéculait plus encore. Imaginant la vie des autres dans un angle qui nous plairait. Cette personne n'avait rien fait et ne cherchait pas à se battre, voilà pourquoi il était pauvre. Cet homme là avait tout eu sans rien faire. Un peu trop riche pour nous. Lui était né beau et n'avait rien à faire puisque tout lui tombait dans les mains. Des spéculations qui montraient surtout la jalousie humaine, l'envie de contrôler, de se plaindre d'envier. Tu l'avouais: tu n'avais pas cherché à savoir comment il avait gagné l'argent, tu aurais même pu, toit aussi, spéculé sur une rentrée d'argent de papa maman en ne respectant pas le travail fourni par ce même homme. Mais le tout c'était passé trop vite, trop imprécis et spontané, tout ce que tu savais c'est que tu avais un bracelet valant une fortune dans ta poche.
Tout finirait, et cette rechute, et cette envie de dire pardon à partir du moment où tu arriverais chez toi. Tout allait bientôt se régler. C'est ce que tu croyais avant de sentir une pression inhabituel et de sentir ton point de gravité changer, ton corps tombant au sol tel une prise de catch et ton visage se tordre dans une moue de douleur. qui était l'imbécile qui avait fait ça ? Lorsque tes yeux se ré-ouvrirent tu découvris le visage de cet homme. L'homme aux marques. L'homme à qui tu venais de dérober un bracelet. Tes yeux s'ouvrirent alors de surprise, n'était il pas rare de se faire prendre ?
" - Je n'ai rien monsieur.. "
Ta dernière option était la surprise, la panique, le jeu d'acteur qui passait dans tes yeux apeurés. une mise en scène alors que ta main se posait sur son poignet pour le faire lâcher.
" - S'il vous plait monsieur j'ai rien fait ... "
L'innocence, la moue triste, effrayée. Les gens qui s'agglutinaient autour de vous prouvaient que cela marchait. tu le regardais toujours avec cette envie de partir loin. Mais tu devais d'abord faire face à sa colère.
" - Lâchez moi s'il vous plait. J'ai rien fait vraiment. Je suis désolé de vous avoir bousculer j'ai trébuché.. je vous jure. "
Tu savais manipuler. Même si ce n'était pas le principal concerné, bientôt les gens seront de ton côté, bientôt il devra te lâcher.
Effrayé par ce contact aussi abominable qu'inqualifiable, Ha Ru lâcha prestement sa prise sur le col du voleur, se dégageant par la même occasion de sa prise et de ses doigts redoutables.
- Te fous pas de moi tu seras mignon.
Bien plus mignon que la bouille qu'il essayait de lui faire croire. Kim avait l'habitude, avec ses deux demis frères et sa demi sœur, avec leurs têtes de chien battu et leurs cils battant. Alors son assaillant n'allait lui faire croire ses larmichettes et ses lèvres tirées vers le bas. Il l'avait volé, il n'était innocent, et il allait lui rendre son bien, bien sagement, comme le gentil gamin qu'il devait être. Ah, c'était pas un gamin? Qu'il arrête de faire cette bouille alors.
Kim sentait une certaine colère pointer le bout de son nez, tant à cause du précédent contact qu'à la vue d'autant de monde s'empressant de s'agglutiner autour d'eux. Bordel, ils n'avaient rien de mieux à faire que d'assister à un pauvre spectacle de rue insignifiant? Kim lui adressa un sourire moqueur avant de se redresser, laissant ses jambes de part et d'autre de son corps, toujours de manière à lui être supérieur.
- C'est donc les flics que tu veux qu'ils appellent?
Voici était son jeu? Très bien, Ha Ru allait lui aussi jouer. Il observa les gens attroupés autour d'eux se faire plus nombreux, mais ne trembla point, bien que l'un des hommes entamait une sorte d'insulte idiote à son égard. Il haussa les épaules sans pour autant lui répondre. A quoi bon. Ils n'étaient que des étrangers à cette histoire.
- Vous avez besoin que j'vous donne les coordonnées du commissariat ou vous préférez vous toucher devant un gamin visiblement soumis? Cracha-t-il à l'assemblée, qui, choquée, se hâta timidement sur leur téléphone.
Bien. Qu'ils les appellent. Qu'ils se cassent. Qu'ils disparaissent. Ca l'aiderait.
Ha Ru se rabaissa une nouvelle voix, son sourire toujours aussi suffisant sur les lèvres tandis qu'il gardait ses mains bien en sécurité, contre ses propres hanches.
- Tu crois vraiment que les flics vont être aussi dupes qu'eux? Tu nous as bien regardés, tous les deux? T'as vraiment envie de passer plusieurs mois derrière des barreaux juste pour un vulgaire bracelet?
Kim pencha la tête sur le côté, pour le laisser y réfléchir une petite seconde, avant de reprendre :
- Et sache que si jamais ils étaient aussi idiots que ça, les flics ne sont pas si blancs que tu le penses. Peut-être les sous-fifres, ceux envoyés sur le terrain. Mais les hauts-gradés, non. Ils sont pourris jusqu'à la moelle. Et de quoi les pourrir encore plus, j'en ai. Et toi, as-tu donc? Lui demanda-t-il, un sourire mauvais étirant sa bouche. T'as vraiment envie de te mesurer à moi alors que t'es clairement en tord?
Bien sûr il était trop tard pour le faire changer d'avis. Et tu ne cherchais pas à lui faire croire ce bobard que tu arrivais à faire passer auprès des autres. Ses mots étaient durs, comme ses gestes. Après tout tu l'avais cherché mais quelque chose te dérangeait. L'affichage publique n'était pas ton dada. Aujourd'hui tu devais ne pas trop te la ramener mais tu n'oubliais pas toutes ces années où tu avais dû te battre pour ne pas te faire marcher dessus.
Si ta position n'était pas du tout celle d'un vainqueur bien au contraire, tu n'en perdais pas ta fierté qui refusait de s'avouer vaincu. Peut être que finalement autant de monde ne te porterait pas chance. Ton regard se releva sur lui le fixa dans une lueur bien moins larmoyante et beaucoup plus ombré de défi, une certaine insolence teintée de rage. Cette rage que tu avais eu il y a bien longtemps sûrement. Mais à l'évocation de la police une légère inquiétude pointa le bout de son nez. Tu n'étais pas chaud pour les voir débarquer et te voir attendre des heures que ton casier soit rouvert. Tu finirais peut être en cellule un jour. Mais si ce n'était pas demain ça t'arrangeait.
Si tu n'avais rien dit jusque là tu trouvais que la situation dégénérais bien trop. Pas besoin d'analyser la situation tu savais que tu perdrais. Même innocent , ce qui n'était pas ton cas en plus, tu perdrais. Car il avait l'argent et toi non. Alors que les quelques personnes qui revenaient à leurs sens pianotaient sur leur téléphone tu te redressais rapidement lui attrapant l'épaule.
" Ne dépasse pas les bornes quand même. Peu importe que se soit pour une montre, un portable ou autre la dignité humaine vaut plus que ça.. "
Un bracelet qu'il avait en cent fois, tu allais la lui rendre s'il voulait mais hors de question qu'il parte de toi ainsi. Il ne savait pas ce que c'était d'être soumis, et encore moins que ce que les mots pouvaient provoqués. Tu allais peut être lui apprendre. Le pire était qu'il avait raison. Il savait, tout comme tu en étais sûr. Il savait qu'il gagnerait et que ses mots seraient pris à la lettre. S'il voulait il pouvait contrôler ta vie, grâce à ces billets balancer sans aucune logique. Et tu bouillais, tu voulais exploser, chose qui ne t'arrivait jamais.
Un léger sourire sur le côté, montrant les derniers rayons de résistance et tu ne quittais pas ses yeux.
"Entre toi et moi je me demande qui les a plus vu , ces fameux flics. Je n'ai pas besoin d'un grand garçon gracié par son papounet pour m'expliquer la vie. Tu pleures pour un bracelet... bien. Certains pleurent pour bien plus. Tu le veux ? "
Ta respiration se faisait plus rapide et tu reprends son poignet remettant son bracelet en place avec une once de dégoût dans le regard et l'expression.
"Garde le.. et cet argent, et ce sentiment d'être au dessus. LE jour où tu tomberas sur le cul, tu aurais tellement mal que tu ne te relèveras pas. "
T'en avais vu des gens qui se croyaient intouchables être touchés et ne rien comprendre à leur vie. Tu les avais vu rager, tout envoyer valser. Finalement tu n'aurais même pas dû recommencer ces conneries. Le lâchant presque violemment tu serrais les dents dans une colère sourde.
Finalement, le regard du jeune homme changea, révélant peut-être la vraie nature somnolant alors jusqu'à présent au cœur de sa personne, cachée pour attirée la pitié des personnes naïves et manipulables. Enfin, ils allaient pouvoir parler sérieusement. Ou du moins, c'est ce que Ha Ru pensait jusqu'à ce qu'il sente une main s'agripper à son épaule. De suite, il se glaça à nouveau, son souffle se coupa et les battements de son cœur s'affolèrent. Sa plus grosse faiblesse restait tout son être entier, chaque partie de son corps, chaque millimètre d'épiderme. Alors que beaucoup de personnes cherchaient à lui faire du mal et à trouver son point faible, passant totalement à côté d'une chose si voyante de près d'un mètre quatre-vingt. Et cela ne s'arrêta pas là. Le malotru se permit de se saisir de son poignée pour lui remettre son bracelet, comme ça, sans pression, et à peine avait-il fini sa tirade que Ha Ru rejeta violement le contact pour reprendre possession de sa main désormais tremblante. Le coup de l'énervement fit monter une adrénaline supérieur, au même rythme que sa peur, et Kim attrapa vivement le col de sa chemise, le tirant avec lui un peu plus loin malgré ses protestations et le jeta littéralement dans une allée plus loin, entre deux hauts bâtiments avares en luminosité.
Lui debout et l'autre de nouveau au sol, Kim était sûr de garder toujours cet air de supériorité. Il allait lui falloir se relever, et rien que ça le faisait jubiler. Qu'il observe un peu à qui il avait osé se frotter, et le pire, toucher.
- Celui qui vient de retomber sur le cul pour le moment, c'est toi. A moins que je me trompe?
Les bras croisés, Ha Ru le toisait totalement du regard, les iris jugeurs et le sourire mauvais courbant ses lèvres. De la dignité. Que lui avait-il balancé comme connerie au visage encore? De la dignité il en avait, bien sûr, mais celle-ci disparaissait dès lors on lui manquait de respect. Et un vol, dans quelle catégorie est ce qu'il était placé? En tout cas, loin d'être dans celui du respect et de la dignité humaine.
- Apprends à te conduire comme un honnête citoyen et on pourra parler du respect qui t'aies dû. En attendant, tu vas te racheter pour tes fautes. Ce n'est pas en me rendant mon bracelet que je vais passer l'éponge pour ce que t'as osé faire.
Parlait-il d'aller lui faire faire un tour au bureau de police? Pas du tout. Ceux là, il les regardait encore plus de haut qu'il le faisait présentement pour le jeune homme.
- De plus je ne pense pas avoir besoin de te rappeler que pour le moment, à mes yeux, ta valeur est nulle, plus basse encore que ta fameuse dignité. Et ton côté moralisateur n'arrangera rien à ça alors abandonne la.
Une main sur les hanches, Ha Ru empoigna son téléphone -dernier cri et même pas encore disponible sur le marché- de l'autre, prêt à noter les informations utiles.
- J'espère pour toi que tu sauras assez te vendre. Ma conscience en pâtirait si j'devais faire des recherches sur ta famille pour lui faire subir tes erreurs, lâcha-t-il d'un ton des plus sarcastiques. Ton nom, ton prénom.
Tu avais décidé de changer, tu avais voulu changé, tu avais voulu oublié qui tu avais été, les magouilles que tu avais faites, créées et le drame que tu avais poussé. Tu avais réellement voulu tourner la page, changer de vie et offrir à ta grand mère une vie paisible. Loin de l'inquiétude, de la tristesse d'avoir perdu son fils et peut être son petit fils. Elle avait assez souffert. Mais la nature , celle qui vous a élevé et toujours plus difficile a combattre. Certes tu avais mal agis, tu n'aurais pas dû volé ce bracelet, mais il t'était impossible de l'avouer maintenant qu'il t'avait pris de haut, malmener et parler comme à une merde. C'était le problème avec ces gens aisés, avec les gens tout court. Certes tu ne donnais pas envie d'être gentil, mais l'air de supériorité qu'ils avaient te rendait ainsi. Il te donnait envie de vomir autant qu'il te donnait cet envie de le détruire. Tu lui remettais directement, son bracelet si précieux. Et tu pensais que ça se finirait. Quelques insultes tout au plus.
Finalement c'était clairement une déclaration de guerre qu'il t'attribuait, et si tu serrais fortement les dents, ta mâchoire se crispant comme tes muscles tu ne disais rien repoussant simplement sa main lorsque tes fesses atterrissaient au sol. Te traitant comme son chien il semblait aimer cet air supérieur qu'il avait, et tu ne lui offrais pas le plaisir de le regarder en levant la tête passant ta langue sur tes dents pour prouver ton agacement, suivi d'un soupire. Il n'était que l'ombre de la société dans laquelle vous viviez.
"Ca arrive... De toute façon mon cul a l'habitude, je n'ai plus mal maintenant .. Mais par contre le tien .. quoique. Je ne sais pas quelles activités tu as avec. "
Un sourire fin et presque trop amusé étira tes lèvres ton regard se plongeant dans le sien.
" Je ne vends pas mon corps monsieur.. "
Cette ruelle, juste vous deux, tu voulais le rendre mal à l'aise, le faire te détester encore plus, le faire partir en le dégoûtant. Etre de ces personnes qu'on a peur d'approcher de par leur penchant. Ce n'était pas faux, comme ce n'étiat pas vrai non plus. Ce sourire amusé et hautain restait sur tes lèvres alors que ton crâne se posait sur le mur. Tu aurais pu lui faire la leçon tout comme il te l'aurait renvoyé. Le vol c'est mal, être méchant c'est mal... le disque rayé d'une vie incomplète. Ses paroles sur l'honnête citoyen te déclenchèrent un rire presque fou. Depuis quand ce genre de personne devenait prêtre? Tu allais le rendre fou, lui, son argent et sa morale. Tu allais lui faire regretter d'être tombé sur toi, d'avoir été sa victime.
"Honnête hein.. Même le plus honnête homme n'aurait pas le respect qu'il lui ai dû. Il y aura toujours un trou du cul pour le regarder de haut. N'est ce pas ? Et j'ai déjà dit que je ne faisais pas de choses sales pour me racheter monsieur. Mon cul restera au sol, là où il appartient. "
Cette position, celle de faiblesse, sous le regard oppressant de celui qui se croyait supérieur, tu l'avais déjà vécu. Ces allusions également. Tu ne t'étonnas pas de la suite du discours qui voulait te rabaisser, te mettre plus bas que terre. Tout comme tu acceptais ces remarques en souriant, en le regardant, plongeant un regard loin, très loin de la pitié ou la colère qu'il y avait pu avoir. Tu n'étais plus le petit garçon effrayé, triste et apeuré.
" Ouuh... et tu penses que ça me fait quelque chose de savoir où je suis pour toi ? Ma valeur ? Elle n'excède pas ton bracelet.. et ? Tu crois que ta vie a de la valeur ? "
C'était drôle , hilarant, et tu voulais rire à plein poumon quand tu imaginais l'homme penser t'atteindre avec ça. Le téléphone, l'action qui allait suivre, tu ne t'en préoccupait pas, au pire quoi ? Il te passerait à tabac? Mais ton sourire disparu rapidement lorsqu'il parla de ta famille. Quel genre d'enfoiré s'en prenait aux autres comme ça ? Ah oui.. les mecs dans son genre. Tu n'attendis pas plus longtemps pour te lever frottant alors ton pantalon. Si tu n'avais pas ta grand mère tu l'aurais déjà fait tourner en bourrique.
" Oh ... et c'est moi le mec le plus bas ? ..Les chiens de ton espèce sont encore plus sales que ceux qui foutent leurs mains dans la merde que ça m'en dégoûte. Tu veux m'utiliser ? .."
Lui prenant alors son téléphone des mains tu tapais ton nom ton prénom entrant même ton numéro.
"Satisfait ? "
Tu t'étais rapproché avec beaucoup trop d'assurance, laissant quelques millimètres vous séparés. Quel genre de vie avait il ? Tu étais sûr que c'était à s'en pendre avec un rideau de douche.
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