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faded ((siyeon))
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Lun 23 Avr - 18:42


FADED
Your heart is strumming a lilting, unfamiliar half-beat, that skips and jumps like a broken metronome with a force you can barely grasp.  
Ses genoux qui rencontrent l’asphalte. Souffle qui se coupe. Et quelque chose qui gronde au fond de lui. Ce n’était pas une bonne après midi. La tête remplie de nuages, d’ombres dérangeantes, il n’arrivait pas à se concentrer. Et les chutes s’enchainaient, ses genoux se meurtrissant à chacune d’elles. Ses poings aussi. Quand il tapait contre le bitume, la rage contre sa propre personne. Il avait l’esprit embrumé, aux affres de ses soucis. L’esprit embrumé et son sang qui bout comme sa rage. Et Seojun il remontait pourtant. Sur sa planche. Il roulait, s’élançait. Mais la chute est immuable. Eternelle. Les genoux en sang, une écorchure sur le coin de ses lèvres. Son skate qui finissait dans le mur aussi. Dans le décor. Juron dans les airs, il est l’objet des regards des autres. Parce qu’il est mauvais Jun. Trop. Il brille mal. Se démarquait dans ses ratés. Se démarquait dans ses chutes. Comme un oiseau ne sachant plus voler. « Putain. » Hargne. Rage. Il récupérait sa planche avant de finir assis sur les gradins, la tête entre ses mains. Il en avait gros sur la conscience Jun. Assez pour qu’il ne sache plus voler, oublier. Il en avait gros sur la conscience. Et n’arrivait pas à l’exprimer. N’arrivait pas à extérioriser. Alors en lui c’était la tempête. Et ça le bouffait.

Il avait la peur au ventre. Kwangmin qui voyait sa vision s’affaiblir. Kwangmin qui perdait la vue. Des sourires pour faire comme si de rien n’était. Des sourires comme des flèches dans son cœur. Et du réconfort qu’il ne pouvait lui offrir. Présence maladroite dans leur foyer. Il avait l’incompréhension dans ses sens. Ses émotions s’affolant, se détraquant. Déjà peu maître de ses sentiments, il a l’impression que c’est la fuite. Tout lui échappe. Des sourires hors de propos, des larmes déplacés. Et récemment. Récemment il y a sa voix qui s’est élevée. Trop hystérique pour lui correspondre. Récemment y’a ses sentiments qui se sont fait traitres, acculant quelqu’un qui le comprenait pourtant. Braqués. Elle, lui. Braqués. Comme des animaux sauvages. Prêts à se sauter à la gorge. Des mots déplacés. Des maux mal placés. Et des cœurs meurtris. De la tristesse dans les yeux de Seojun, et une solitude certaine. Là où elle aurait pu être là. Tentatives d’excuses avortées. Ses mots dans un silence lourd. Ça pesait. Lui pesait. Le rendant désordonné. Maladroit.

Sifflement entre ses dents tandis qu’il touchait les plaies sur ses genoux. Pensée légère que Kwangmin allait lui tirer les oreilles. Plus pour l’état de son jean que l’état de son corps. Et sans doute lui embrasser cette contusion qu’il avait au coin de la bouche. S’il était en état. S’il brillait comme avant. Soupir. Et son regard qui se porte autour de lui, la réalisation qu’elle était là. Siyeon. Là avec un regard sur lui. Comme toujours là. Prête à écouter ses tentatives ratées, avortées de s’expliquer. Il était en tort. Seojun le savait. Et encore une fois il tentait. Se relevant gauche, les mains, tout aussi abimées que ses genoux, époussetant la saleté sur son jean. « Yeonie … » Le surnom sonne mal entre ses lèvres. Sans doute qu’il n’a pas le droit de l’utiliser. Plus le droit. « … Ça va ? » Gauche. Piètre. Il fait ce qu’il peut Jun. Même quand il a ses sentiments en bataille et qu’il n’y comprend plus rien.

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Mar 24 Avr - 21:08


FADED
Your heart is strumming a lilting, unfamiliar half-beat, that skips and jumps like a broken metronome with a force you can barely grasp.  
Elle observait le ciel depuis la fenêtre de la salle de classe. Profondément ennuyée… et pensive. Le lycée, Si Yeon avait vraiment hâte d'en finir. Entre les filles qui ne juraient qu'après le dernier groupe kpop en vogue, et les garçons qui se découvraient une sexualité, le besoin d'isolement se faisait très souvent ressentir. Puis sans plus l'espérer, le son de la liberté résonna dans toute l'enceinte. Ce moment de liberté où tous se dresseraient jusqu'au hall du réfectoire afin d'y faire la queue... Il était déjà midi passé mais Si Yeon n'avait pas faim. Tout ce qu'elle voulait, c'était la paix. La belle s'en voulait un peu de laisser son meilleur ami comme un mal-propre, mais elle ne se faisait pas de soucis pour lui. Et elle ne l’entraînerait pas dans son séchage, cette fois-ci. Elle désirait vraiment rester seule. « Désolée Xue. Je ne reste pas cet aprem… Tu n'auras qu'à dire aux autres que je me sentais pas bien. » Fausse excuse. Tout juste bonne à être délivrée aux enseignants, et encore. Qu'est-ce qu'elle en avait à battre de leurs avis ?

Vêtue de son uniforme scolaire, les cheveux totalement libérés, armée de son sac sur son épaule droite, la jeune fille rejoignit le cœur de la ville avec une destination bien précise en tête. Elle était surtout habituée à se rendre jusqu'au skate park à la nuit tombée… Non loin de là se tenait un vieil hangar, abandonné. Jamais personne ne s'y rendait puisque l'endroit semblait faire peur. Pour elle, il s'agissait surtout d'un véritable terrain de jeux ! Tout ce qui pouvait être terrifiant, l'amusait. Elle était sûrement bizarre, mais après tout, n'était-ce pas le message qu'on lui avait toujours enfoncé dans le crâne, sous prétexte qu'elle pouvait se régénérer et lire dans les pensées ? Il faisait plutôt beau ce jour-ci… Le temps avait semble t-il attroupé un peu plus de monde que d’accoutumé. On la dévisagea un peu, à cause de la tenue ou du fait qu'elle était jolie. Dans tous les cas, elle se contenta d'accélérer le pas avant d'entendre une fracassante chute. En se retournant, elle n'eut aucun mal à reconnaître Seo Jun. Lui. Ce crétin qu'elle avait encore envie d'égorger par la force de la pensée…

Ce n'était malheureusement pas comme ça que fonctionnait son pouvoir. Et sans trop savoir pourquoi, la plus jeune se rapprocha de lui. Elle croisa les bras contre sa poitrine. Position défensive oblige. Elle l'écouta avec une espèce de révulsion suite à ce surnom ridicule. D'emblée, la coréenne laissa échapper un juron d'entre ses lèvres avant de le lorgner avec un peu plus de mépris. « Est-ce que j'ai l'air d'aller ? » cracha t-elle, un rictus grave sur le coin de ses lèvres. Il faisait piètre mine par rapport à leur rencontre passée… Le remord l'aurait-il asséné pendant son sommeil ? Ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Néanmoins, son regard s'immobilisa au niveau des écorchures sanglantes. Depuis que Si Yeon pouvait prétendre à un meilleur ami, elle s'était mise à avoir des pansements sur elle, juste au cas où… C'est alors que l'adolescente fit glisser la lanière de son sac, sur son bras, l'ouvrant, pour y ressortir une boîte de pansement qu'elle balança sur la tête du jeune homme. Pas suffisamment fort pour lui faire mal, mais assez pour paraître insolente. Sans prévenir, elle donna un coup de pied dans sa chaussure. Simple provocation… ou salutation d'usage, chez elle. « Panse tes plaies. Tu fais pitié. » ajouta t-elle, stoïque.

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