Impossible to lie

C’était extrêmement précis, Nabi avait lui-même mené son enquête pour ne pas perdre contact avec cette femme. Si tenté que le monde du crime soit aussi difficile à cerner, le soldat sent bien qu’il lui serait pourtant fatal de le faire. C’était mettre la puce à l’oreille de ceux qui avaient Nabi dans leurs viseurs et par la même occasion une balle assurée pour eux qui n’était pas négligeable pour faire capoter leur plan. Il expire et acquiesce, se rendant compte de ce qui pesait sur ses épaules et qui en principe n’aurait pas dû être si dense. Le papillon lui faisait vraiment confiance à le rendre presque coupable de crime qu’il n’avait pas commis.

Il y avait cependant un problème à résoudre de son point de vue et ça n’avait pas échappé à l’œil expert de son patron officieux. Lui dire qu’il devait se faire opérer le rendait nerveux, parce qu’il ne voulait pas laisser cette chance de dégorger un peu cette ville afin d’augmenter le pourcentage de sécurité ressenti et parce qu’il n’avait pas non plus envie de perdre l’un ou l’autre de ses jobs. Le regard de Nabi n’avait rien d’une punition, il n’était pas contrarié quand lui l’était pourtant et haussa les sourcils. « J’ai ce qu’il faut oui » ce n’était de toute façon pas question qu’il finance, il n’accepterait rien de telle, parce qu’il savait sur quoi était fondée cette fortune, bien qu’il ne pouvait pas non plus cracher sur le fait que cet homme n’avait en apparence rien de machiavélique. Pour l’instant ? Il masse sa nuque et claque sa langue contre son palais à l’entente du surnom qui le fit malgré tout à demi-sourire. Le soldat frissonne. « Peut-être, mais je n’ai pas envie qu’il poursuive… je veux que ça continue, pas que ça stagne où reculer d’un pas… » c’était essentiellement pour ça qu’il ne supportait pas ses vacances ou les arrêts maladie. D’un autre côté, venir avec quarante de fièvre n’était pas plus judicieux, il était donc bien forcé de lui-même à ne pas être un fardeau. Il pouvait cependant se permettre d’être plus efficace à son bureau puisqu’on ne l’emmenait que très rarement sur le terrain, à moins d’y découvrir des scènes de crimes, rien n’était réellement dangereux pour lui, puisque sa jambe ne le lui permettait pas.

Il n’est pas contre célébrer cependant, puisque cet arrêt aussi long qu’il sera lui sera bénéfique et permettra de retrouver ses capacités d’antan. Bien sûr, ce serait fastidieux, mais il n’avait pas osé en rêver depuis le jour où on l’avait rapatrié. C’était malgré tout agréable de pouvoir en parler et particulièrement avec Nabi qui sans avoir prononcé les mots magiques lui faisait passer le message : « je comprends » et ce seul fait le soulageait au point que ses sentiments naissant ne soient plus un problème, acceptant doucement de faire entrer le criminel dans son périmètre de sécurité à lui.

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@"Kim Nabi"

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Sehan sentait une certaine tension et ne pouvait pas en vouloir au papillon. Il voyait bien que ne pas savoir rendait fou le criminel, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Dialoguer du privé sur un domaine de travail, ce n’était pas réellement propice et puis ce n’était pas réellement son travail non plus. Mais quand il explique ses raisons, c’est la surprise qui le cueille, fauché par l’acceptation totale. Bien sûr, l’aide n’est pas nécessaire, avec ce qu’il perçoit de son service en plus du fait qu’il travaille et qu’il n’utilise quasiment rien de ce dont il dispose, ça lui fait une très bonne retraite pour plus tard. Aujourd’hui ça lui servira plus que lorsqu’il aura des cheveux gris. Il esquisse un léger sourire en se sentant rassuré par les décisions de Nabi. Malgré son absence, ce dernier voulait poursuivre en attendant son retour. Il acquiesce simplement, bien que plus détendu et se laisse peu à peu dévoiler.

Le champagne est versé et les questions deviennent automatiquement plus personnelles, mais lui sait déjà qu’il ne préfère pas trop envisager de carrière avant que tout soit définitivement passé. « Je… je sais pas encore, je dois dire que je préfère y penser une fois sûr d’avoir retrouvé mes capacités » et même s’il ne doutait pas de pouvoir y parvenir, est-ce qu’il avait envie de retourner sur le terrain militaire ? Des sueurs froides lui parcourent le dos. Il plisse les yeux dans un mouvement rapide avant de secouer négativement la tête. « Sur le terrain en tant que policier peut-être, mais pas redevenir militaire. De toute façon je suis déjà limité même pour les scènes de crimes » et non pas parce qu’il n’était pas capable devant le fait accompli, mais plutôt parce qu’il avait un vécu qui nécessitait des rendez-vous réguliers jusqu’à l’entière résorption de ses démons. Enfin, sur papier il était presque tiré d’affaire, dans les faits… certains cauchemars persistaient assez pour qu’il confonde encore réalité et subconscient. « Tu n’as jamais envisagé de faire autre chose toi ? » tout serait plus simple après tout si Nabi pouvait raccrocher. Oh, le soldat ne se faisait pas d’illusion, il savait qu’un autre prendrait aussitôt sa place pour le pire, mais imaginer pouvait parfois permettre de s’y croire un petit peu non ? Qu’est-ce qu’il aurait fait s’il avait pu ? Il était curieux.

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@"Kim Nabi"

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Les coupes avaient été sorties, l’alcool aussi et lui se demandait bien quel prestige il pouvait y avoir à retrouver une capacité qu’il avait perdue. Bien sûr qu’il comprenait parfaitement, lui aussi le souhaitait, mais il avait aussi cette appréhension que ça ne fasse qu’empirer les choses. Il reste droit comme un i, sa jambe douloureuse ne le piquait pas trop pour l’instant, pas tant qu’il ne se levait pas. Ça avait pour lui un goût amer de se dire qu’il avait peut-être une chance de marcher sans cette canne. Parce qu’il avait vu à quoi ça ressemblait et qu’il ne pourrait rien y changer tout seul. C’était un peu comme toute sa vie : croire qu’il avait une importance au sein de l’armée, en fin de compte ne voir aucun progrès. Au moins, en tant que policier, l’ancien soldat se sentait à sa place, même s’il voulait toujours faire plus et qu’il enfreignait lui-même les règles. C’était paradoxal, c’était… grisant aussi. Parce que le papillon avait ce don de pouvoir le rassurer. Oui, il était parfaitement capable, mais si on apprenait qu’il dépendait de sa canne ce serait mauvais pour leurs affaires sur le terrain, à moins de s’infiltrer, ce qui était souvent le cas par préférence, prudence et par logique.

La suite le laisse perplexe. Il trompait la police, il trompait les mafieux. Il savait pourtant ce qu’il voulait et ça le rendait fou au point qu’une grimace étire le coin de son sourire. « Pas vraiment ce que je voudrais sur le long terme » et quand bien même ce ne serait pas de ce genre, il voulait être reconnu comme policier, il se fichait bien des médailles. Tout ce qu’il souhaitait c’est que cette ville soit sans danger lorsque la nuit tombe. Difficile, mais pas impossible à son sens.

Il retourne la question au jeune homme, lui qui n’avait visiblement pas eu le choix et sa gêne lui fit arquer un sourcil tandis qu’il écoute avec attention le petit secret du bandit. Un salon de thé hein ? C’était totalement inattendu, pourtant ça le rendait fort curieux. « Non c’est… plutôt sympathique d’avoir quelque chose à soi qui n’ait aucun lien avec un domaine comme… celui-là » comme cet empire, voulait-il dire, c’était plutôt flagrant et il ne se cachait pas de ce qu’il pensait. Seulement, ça avait une signification plus douce qu’il n’y paraissait, surtout venant de lui. Il pouvait se montrer plus dur dans ses termes, il l’était sans doute au début, mais aujourd’hui, c’était son quotidien et il ne critiquait pas l’homme, mais les moyens, la corruption et s’il devait y avoir un visage… il hésiterait. Nabi le corrompe d’une tout autre manière que celle escomptée. Il déglutit, essayant de ne pas y penser… même s’il commence à perdre patience sur ce sentiment persistant qui lui faisait plus peur que tout le reste. Il allait finir par craquer… c’était mauvais, parce qu’il avait aussi peur de ne pas pouvoir avoir confiance, malgré les preuves, malgré son instinct plutôt bon. Il mourrait de peur.

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@"Kim Nabi"

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Sa jambe lui avait souvent causé du tort dans ses entreprises, cependant il y voyait d’une nouvelle façon et ne regrettait pas d’être en vie autant que d’être dans la police. Ses rencontres ont été rythmées par son parcours avec les bons comme les mauvais points, le rendant complet, humain. Il est perturbé par cette conversation, Sehan ne comprend pas pourquoi parler de ce métier, de cette voie et il comprend que cette collaboration est au cœur du sujet. Il pourrait presque esquisser un sourire. Une famille, une carrière. Oh, autrefois il aurait été fier, mais aujourd’hui, avoir des enfants lui semblait compromis et ça n’avait rien à voir avec cette blessure physique. Non, elle était plus profonde… Son regard dans le vague, il secoue la tête. « Non, je ne veux rien de tout ça » rien… ou plutôt, il n’admet pas. Il refuse de voir qu’il est attaché à Nabi plus qu’il ne le devrait depuis le temps. Il inspire profondément et fronce les sourcils. Un petit commerce qui n’a rien à voir avec la mafia ? C’était si improbable, mais plutôt appréciable.

Il est surpris, lui qui pensait que l’empire du papillon était un héritage voulu se trouvait avoir de l’empathie et de la peine pour un homme qui lui exprimait être pris au piège. Quant à son libre arbitre, il l’avait plus ou moins sacrifié pour la même chose : protéger, servir… oui, et pour être plus efficace adopter un mode qui le forçait à enfreindre les lois si précieuses. Choisir, c’était difficile, il n’aimait pas. Bien sûr, les décisions qu’il avait eu à prendre lui avait semblé simples jusqu’à présent. Parce qu’il était un soldat et qu’on ne lui demandait pas de réfléchir et quand il a commencé à le faire, il a été relégué, petite bête noire que l’on ne voulait pas dans un commissariat et qui a été accepté en sacrifiant de nouveau sa voix pour finalement la faire entendre autrement. Son supérieur l’écoute, lui, mais il n’est au courant de rien et ça le met mal à chaque fois qu’il doit le confronter. Quant à Nabi, il se passe à quelque chose près la même chose et pourtant… leur relation est malgré tout plus honnête. Il déglutit. « ça n’a rien de facile de l’avoir non plus… » entre le cœur et la raison, parfois Sehan se perd et il doit serrer les poings pour se taire encore…

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@"Kim Nabi"

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Il agissait si calmement et il avait l’impression que Nabi était plus susceptible de le comprendre que nombre de personnes auxquelles il avait confié ses doutes sur la sécurité, sur la justice de leur si beau pays et plus proche, de cette ville. Il ne sait pas où se mettre l’ancien soldat et mord sa lèvre sans tenir compte de l’éthique à tenir, laissant une barrière tomber, puis une autre peu à peu. Mais ça le perturbe assez. Personne ne choisit vraiment, ou en tout cas il y a des chemins qui se croisent, qui ne sont pas destinés à le faire et qui pourtant l’ont fait. Il en a d’autres qui n’auraient pas dû être emprunté mais dont les ramifications étaient si nombreuses qu’il était facile de perdre de vue le chemin choisi à l’origine. Pour Sehan, ce n’était pas tout à fait ça. Il ne voulait pas d’une vie de malfrat, mais il voulait bien en endosser le rôle pour tous les coffrer. La suite le surprend cependant : ne pas le détester ? C’est tout ce qu’il voulait de lui ? Qu’il ne le déteste pas ? Il ne le pouvait pas. Au contraire, c’était troublant.

« Je ne… » ce n’était pas le cas, pourquoi était-ce si difficile à dire ? Peut-être que le laisser croire était plus simple que l’inverse ? Mais en même temps c’était mentir et Sehan avait horreur des mélodrames. Tout finit par se savoir, il le sait, il prend des risques, il pourrait même finir coffré lui-même s’il ne faisait pas attention. Il passe une main dans sa nuque et secoue la tête. « Je ne te déteste pas du tout » il inspire et le regarde droit dans les yeux, avec ses traits amplis de reproches. C’était si compliqué d’avouer. « Je t’apprécie… même »

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@"Kim Nabi"