| | |  Jeu 17 Mai - 13:14 end of the world.
Une fois de plus, il aurait mieux fait d'écouter son petit doigt au lieu de forcer toute la journée sur sa bécane. Celle-ci produisait un son strident et pour le moins inquiétant depuis près d'une demi-heure ! Au départ, il avait pensé qu'une branche ou qu'un caillou s'était coincé dans l'une des roues… A force de kilomètres parcourus, le jeune homme en était venu à la fatidique obligation de s'arrêter en chemin. C'était ça ou provoquer un danger imminent. Et puisqu'il ne tenait pas spécialement à perdre l'usage de l'un de ses membres, et encore moins saccager sa précieuse moto, Minyeol avait fini par s'arrêter sur le bord de la route… Le village de Daejeong se dressait au loin, mais il ne tenait pas franchement à pousser sa moto par ses propres moyens. Quatre ou cinq kilomètres s'étendaient devant lui ! De quoi le décourager… Et tout cela pour quoi ? Pour se retrouver coincé au fin fond de la campagne, sans aucun moyen de contact, faute d'un réseau déficient ! Le bonheur dans toute sa splendeur.
« Putain. Mais c'est quoi ce trou à rats ! » s'insurgea t-il avec une pensée pour l'une de ses amies, qui vivait tout près d'ici… Allez savoir, il se rappelait brusquement pourquoi il ne venait pas souvent par là. Les virages et les grandes lignes droites étaient un régal lorsqu'il s'agissait d'user sur l'accélérateur. Mais on ne pouvait pas dire qu'il s'était amusé sur la route. Encore une belle journée de merde… Et c'est désespérément qu'il leva son téléphone en l'air, à la recherche du st graal… D'une malheureuse barre pouvant lui permettre de joindre un dépanneur. Au loin, il vit un véhicule approcher… Et pensant bien que cette personne s'arrêterait suite à ses signes, Minyeol se fourra littéralement le doigt dans l’œil lorsqu'on lui klaxonna au passage ! De surcroît, un nouveau râle glissa sur ses lippes, et il shoota dans un bloc de pierres pour exprimer sa colère. La patience n'avait jamais été son fort… Attendre et jouer les auto-stoppeurs, c'était ce à quoi il était rendu.
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oxymore  | | | Lun 21 Mai - 0:21 End Of the World.
J'espérais vraiment qu’il n’allait pas me lâcher, le cliquetis que j’entendais par-dessus son ronronnement, n’était pas pour me rassurer, bien au contraire. On était loin du vrombissement serein et puissant de mon bolide, qui rugissait à l’égale d’un animal sauvage lorsque j’appuyais un peu trop sur l’accélérateur, déchirant le calme de mon île natale, de ma prison ensoleillée. Cette simple pensée, m'agaça assez pour que je ne serre mes mains ornées de bagues, sur le volant légèrement élimé de l’imposante Range Rover. J'ai finalement poussé un soupir, avant de détendre mes épaules, priant pour que mon meilleur ami prenne soin de mon bijou, certaine qu'il devait penser la même chose, mine de rien, il y tenait à son épave.
J’avais perdu un pari et je me retrouvais à présent à conduire son ‘immonde tas de boue’, comme je m’amusais à lui lancer. En vérité, c’était un mensonge éhonté. Il avait hérité cette voiture imposante de son père et elle avait un certain âge, pourtant elle tournait parfaitement bien et pouvait se glisser dans des coins de l’île où ma voiture luxueuse, ferait pâle figure. Elle était remarquablement entretenue, que cela soit extérieurement, qu’intérieurement, ici, le mythe qui voulait que les hommes prennent soin de leur bijou, était une vérité.
J’ai baissé la vitre de ma voiture pour laisser l’air frais caresser mon visage, pour s’entremêler dans mes mèches violacées délavées, qui virevoltaient librement, fouettant ma nuque à un rythme erratique. J’étais en route pour une balade nocturne, je ne savais pas réellement où j’allais échouer ou même, si je ne finirais pas simplement par rentrer chez moi par ennui. C’était une de ces nuits où je voulais me vider l’esprit, où je n’avais enfilé que des vêtements légers et destroy, dans un mélange d’envie et de flemme, qui avait résulté en une tenue approximative et assez légère. La musique de la radio, lascive et entraînante, se mariait parfaitement à l’ambiance qui régnait dans l’habitacle et mes doigts, envoûtés par cette dernière, dansaient sur le volant, alors que je bougeais légèrement la tête en chantonnant.
Les phares du pick-up fendaient la nuit sombre, éclairant des formes hasardeuses, jusqu’à ce qu’elle éclaire ce qui semblait être une personne en détresse. J’ai fait une petite moue, considérant ce dernier et sa moto, avant de finalement, me décider à ralentir et à me ranger quelque peu sur le côté. J’ai pris garde à serrer le frein à main, avant de me hisser jusqu’au côté passager, passant ma tête par la fenêtre, avant de rester un instant silencieuse, l’observant simplement de façon neutre, avant qu’un sourire un moqueur ne se dessine sur mes lèvres pleines.
- " Besoin d’un coup de main ?”
Je n’ai pas vraiment attendu de réponse, il était évident que c’était le cas, alors, j’ai ouvert la portière, avant d’atterrir sur le sol, dans un mouvement leste. J'ai observé son bolide, avant de le complimenter sur ce dernier, sincère et connaisseuse, avant de relever mes yeux vers lui. J’ai ensuite légèrement incliné la tête, en guise de présentation, avant de lancer d’une voix emplie d’un certain amusement.
- " Mun, pour te servir. Et toi, tu es ?”
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oxymore | | | Mar 22 Mai - 0:25 end of the world.
Les minutes s'écoulaient à une vitesse folle. Il lui suffisait d'un petit coup d’œil sur l'écran de son smartphone pour le confirmer… et le faire rager. Et pourtant, ces minutes lui paraissaient bien longue à attendre ainsi à la tombée de la nuit. S'il avait pu nourrir quelques espoirs sur l'idée que l'on puisse s'arrêter grâce à sa belle gueule, cette pensée était désormais révolue. Il n'y avait pas eu beaucoup de passages sur cette route. Aurait-il eu plus de chance s'il avait été une femme ? Probablement pas. En tout cas, il n'osait imaginer ce qu'une pauvre fille aurait fait à sa place. L'idée de tomber sur un pervers ou un malade mental avait de quoi le refroidir légèrement… Mais en attendant, personne ne s'était encore donné la peine de le calculer autrement que pour le narguer. S'il avait été doté d'une mémoire aussi efficace que celle de sa demi-sœur, nul doute qu'il se serait pris la peine de mémoriser les plaques… Après tout, cette île n'était pas aussi grande que l'on pouvait penser. Tout le monde finissait par se rencontrer tôt ou tard… Et il allait sans dire qu'il était capable des pires crasses si l'envie de vengeance se faisait entendre.
Il n'y avait pas que l'obscurité qui allait devenir un problème… L'absence de l'astre solaire avait engendré une baisse de température non négligeable. En partant plus tôt de chez lui, Min Yeol ne s'était pas attendu à finir au milieu de nul part. Malgré son écharpe de motard pour préserver tant bien que mal son cou du froid, il ne portait rien d'autre qu'un simple t-shirt sous son blouson. La batterie de son téléphone finissait elle aussi par le lâcher… Il en venait à regretter de s'être montré trop feignant, alors qu'il aurait pu regagner le village une heure auparavant, en traînant son bébé ? Peut-être avait-il trop surestimé ses chances ou même son charme… Et autant dire qu'il ne s'attendait plus vraiment rencontrer quelqu'un, surtout maintenant qu'il s'était résigné à bouger avant qu'il ne fasse nuit noire. Dans un soupir las, le jeune homme se releva du sol poussiéreux en s’époussetant grossièrement les fesses. Il s'apprêta à redresser sa moto jusqu'à ce qu'une lueur miraculée ne fasse apparition dans son champs de vision. Les phares d'un véhicule.
Sans trop y croire, Min Yeol se tourna vers la Range Rover qui lui arracha un sifflement, suffisamment connaisseur pour apprécier la taille de la bête. C'était le genre de voiture qui plaisait forcément aux hommes, aux vrais. Même si ses goûts penchaient pour les sportives – tout comme sa moto – il ne crachait pas devant ce qu'il était en train de voir. A vrai dire, il s'était attendu à tout, sauf à une jeune femme au moment où sa tête dépassa de la fenêtre ! Un peu surpris pour la peine. Dans le genre cliché, il s'était plutôt attendu au stéréotype du bon vieux routard, tire-au-flanc et gras du bide. Pour une surprise, c'en était une belle ! Et la tronche qu'il afficha ne l'aida sûrement pas à avoir l'air intelligent. En même temps, il suffisait de voir ce petit sourire moqueur pour comprendre qu'elle s'était déjà faite une idée précise de son cas. Mais à sa place, il aurait réagi exactement pareil ! « J'en ai bien peur. » lui répondit-il d'un ton cynique. En appréhendant sa descente, le blondinet se recula d'un pas pour l’accueillir, les bras croisés. Une position à priori sur la défensive, mais le sourire qu'il arbora démontra tout l'inverse. Un mélange de joie, de soulagement et de profonde gêne.
Face aux compliments à l'encontre de son bolide, une pointe d'espièglerie brilla dans les yeux du jeune homme. En voilà une qui avait su parfaitement l'aborder sous les meilleurs auspices ! Sans oublier la politesse, il s'inclina à sa suite après avoir décroisé les bras. « Kang Min Yeol. » se présenta t-il, une mimique sur le coin de ses lèvres. Lui aussi, il avait envie de rire de la situation mais pas seulement. Mais puisqu'il faisait face à une fille, le coréen espérait préserver le peu de dignité qui lui restait. Au moins pour ce soir. « Je suis tombé en rade il y a une heure... Je désespérais un peu de voir quelqu'un. » lui avoua t-il dans un léger rire nerveux. Inutile de lui dire qu'il avait même perdu espoir. Le mieux était toujours d'en rire. Toujours dans une légèreté bien maîtrisée, le jeune homme ramena ses mains l'une contre l'autre dans un geste de prière. « Dis-moi que t'as un téléphone et que tu captes quelque chose par ici ? Je vis sur Seogwipo et je connais aucun dépanneur dans le coin... T'aurais pas un numéro ? » Du moins, il fit mine de la supplier, sa voix était également devenue plus légère.
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oxymore | | | Ven 25 Mai - 22:30 End Of the World.
J’ai affiché une mine située entre l’amusement et le soulagement. Amusé qu’il le prenne de cette manière et soulagé qu’il ne soit pas juste là, en train d’admirer le paysage. Il y avait parfois des personnes un peu étrange, et même avec mon passif et mes pouvoirs, qui m’avaient souvent sortis de quelques galères, il faisait nuit et mon naturel méfiant couplé à mon imagination débordante, eurent vite fait de me faire concevoir le pire. Néanmoins, et fort heureusement pour moi, c’était un être tout ce qui avait de plus normal, dans une situation qui l’était tout autant et je me suis davantage détendue. Mon sourire s'est accentué lorsque je compris au travers de ces dires qu’il devait être là depuis un moment déjà, et que, au vu de la fréquentation du lieu, les rares personnes qui étaient passées par là, n’avait pas dû s’arrêter. Ce n’était pas vraiment surprenant, il avait en cette occasion, la ‘malchance’ d’être un homme, en plus d’être tombé en panne dans l’une des parties les moins bien éclairées de notre île bien-aimé.
Ce fut un rire qui m’échappa en le voyant faire, de plus en plus ravie de m’être arrêté pour lui venir en aide. Je me suis décollé de la carrosserie, contre laquelle j’avais pris appuie, négligemment, tout en hochant la tête.
-”Je vais voir ce que je peux faire. Je connais un bon garagiste, avec une dépanneuse, il devrait être encore disponible, si tu as de la chance.”
J’ai ouvert la portière à tour de bras, dans un léger grincement, qui témoignait une fois encore que cette voiture était un dinosaure. Je suis ensuite entré dans ce dernier, faisant rebondir les amortisseurs, qui rehaussaient le véhicule, chose qui permettait justement à ce monstre d’éviter bien des écueils et de garantir d’aller jusqu’au bout des désirs de celui qui possédait ce bijou. Je me suis mis en quête de mon portable, penché sur les sièges, avant de ressortir victorieuse, avec mon téléphone dernier cri. La lumière de ce dernier, se mit à éclairer mes traits concentrés, faisant ressortir la pâleur de ma peau, dessinant l’ombre de mes cils sur mes joues légèrement rougies par le froid. Il me conférait cette allure fantomatique, alors que je fronçais les sourcils en pinçant mes lèvres pleines. Pas de réseaux, rien. J’ai fait claquer ma langue contre mon palais, preuve de mon agacement, avant de lever l’appareil, dans l’espoir de capter un signal, sans grand succès.
Déçue, j’ai abaissé mon téléphone, avant de l’éteindre et de le glisser dans la poche arrière de mon short. Mon regard a rencontré le sien, alors que j’avouais ma défaite, observant sa personne, puis sa moto, avant de me diriger sans rien dire vers l’arrière du pick-up, sans un mot. J’ai ouvert l’arrière de ce dernier, avant d’afficher un petit sourire triomphal, en réalisant, qu’il y avait de quoi nous aider à l’arrière. Mon meilleur ami était du genre prévoyant, alors, entre les outils de réparation et cette glacière qu’il trimbalait partout, trônait des cordes ainsi que de larges bâches solides.
-”Je n’ai malheureusement pas de réseau, comme tu as pu le remarquer, mais tu as le choix Kang-ssi, entre te salir les mains, si tu t’y connais ou… Me montrer l’étendue ta force physique en essayant de charger à l’arrière ton bolide.”
J’étais d’un naturel taquin, alors que je soulevais d’une main la caisse à outils et de l’autre une corde tressé, un air défi sur mes traits. J’avais préféré néanmoins jouer la carte de la politesse en utilisant son nom, qui me disait vaguement quelque chose. Il n’avait pas l’air de faire partie de la population la plus pauvre de l’île après tout.
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oxymore | | | Sam 26 Mai - 19:02 end of the world.
La confirmation de son aide si précieuse ramena un sourire authentique, bien qu’exagéré sur ses lippes. Cette nana était sa sauveuse ! Aucun doute à cela. Il était prêt à lui construire un édifice en témoignage de sa gratitude éternelle… Ou plutôt, il engagerait du personnel pour que l’on se charge du sale travail à sa place ! Pas fou non plus, le blondinet. Quant on pouvait faire les choses à sa place, il ne se gênait nullement pour se tourner les pouces. Petit prince égoïste au cœur paradoxalement généreux… Il émanait de cette belle inconnue, une aura particulière, même s’il ne saurait exactement dire quoi. Son instinct lui soufflait qu’elle était aussi impertinente qu’elle n’en avait l’air. A vrai dire, il avait toujours eu un faible pour les personnalités de ce genre. Les gens avaient tendance à se montrer trop coincés, trop propres sur eux… Et à trop vouloir faire bonne impression, ces mêmes personnes en venaient à être fausses et inintéressantes. C’était d’ailleurs pour cela qu’il se plaisait davantage avec les rebus de la société. Ceux qui n’appartenaient pas au gratin doré, que le plus grand nombre enviait tant... Pour des clous.
« Ok. Je ferais construire un monument à ton nom. Je te dois au moins ça. » plaisanta t-il d’un air goguenard. Peut-être s’emballait-il un peu trop vite ? Après tout, elle n’avait encore rien fait. Mais ses yeux n’avaient cessé de détailler le moindre de ses mouvements. La lumière qui se refléta sur le visage de la belle eut quelque chose de relativement effrayant, ce qui ne manqua pas de lui arracher un rire silencieux. Pour sa part, il n’osa pas franchement bouger. Impatient quant au verdict… Mais la voir lever son téléphone en l’air lui annonça rien de bon. Nul doute, que ne n’était pas encore dans la poche cette affaire. « Laisse-moi deviner… Pas de réseau. » Élémentaire, mon cher Watson. Elle parut tout aussi déçue que lui. Et en la voyant se déplacer jusqu’à l’arrière de son pick-up, le blondinet entreprit naturellement de la suivre. Son rire se fit cette fois-ci entendre, alors qu’elle lui présentait les deux options qui s’offrait à lui. Dans les deux cas, rien qui puisse fortement l’emballer… Ses lèvres expulsèrent un léger râle alors qu’il ramenait ses bras contre son torse, faussement dubitatif. « Je m’appelle pas Chuck Norris, mais je devrais pouvoir soulever mon bébé jusque là… Si je me casse une vertèbre, tu t’expliqueras avec mon ostéopathe. » Des mensonges. Ça l’amusait juste de jouer les précieux, notamment parce qu’il n’était pas un gars très épais et qu’il n’était pas non plus le plus courageux. Néanmoins, lorsqu’il le fallait vraiment, il savait se donner les moyens.
En revenant vers sa chère moto, Min Yeol lui avait alors murmuré quelques mots à peine audible avant de la conduire jusqu’à l’arrière du mastodonte. Il lui fallut un léger temps de réflexion avant de se décider à la meilleure façon de soulever son bolide sans risquer de la rayer d’une quelconque façon. Trop précieuse, sa Miti. Il était encore trop fier pour demander de l’aide à la prénommée Mun-Hee, mais il ne gêna pas pour réclamer après son expertise dès lors qu’ils entreprirent d’immobiliser son deux roues à l’arrière du pick-up. Il la nargua d’un petit sourire satisfait, imitant chacun de ses gestes, cordes et bâches en mains. C’était la première fois qu’il se retrouvait à faire ce genre de chose, et pour la peine, cela en avait des airs de cours de récréations puisqu’il s’en amusait drôlement. C’était toujours plus amusant à deux. Surtout, il se sentait suffisamment à l’aise pour se montrer tel qu’il était, sans peine, ni loi. Lorsqu’ils eurent terminé leur dur labeur, le jeune homme regagna naturellement la terre ferme pour retomber à ses côtés, près à s’installer du côté passager, à l’avant de la Range Rover. « Je suppose que ta conduite au volant ne changera pas, parce que je suis là ? » Aucune allusion à ça. Il était le premier à dire que les femmes étaient moins dangereuses. Surtout, il ne possédait pas son permis voiture. Et il s’imaginait bien que ses réflexes ne seraient pas exactement les mêmes, à présent qu’il s’incrustait. « Merci encore pour ton aide. » fit-il, avec plus de sérieux.
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oxymore | | | Sam 26 Mai - 21:22 End Of the World.
Cette phrase extravagante eut le mérite de me faire l’apprécier un peu plus. Il ne manquait pas d’humour et pour moi c’était assez essentiel pour que je m’entende avec les autres. Petite, j’avais toujours été entourée d’adultes à la mine grave, qui se prenaient souvent trop au sérieux, par crainte que je ne rapporte à mes parents qu’ils n’étaient pas à la hauteur. Il y avait toujours entre eux et moi, malgré cette proximité que nous avions acquis au fil de ces années passés ensemble, cette distance, ce respect qui ne permettait pas la sincérité, cette peur qu’en entrouvrant les lèvres, je les destitue, cette espèce de méfiance à mon égard derrière leur sourire aimable et parfois aimant. Si je n’y faisais pas vraiment attention lorsque j’étais avec eux, y penser me rendait quelque peu triste, parce que je me sentais toujours si différente des autres et mon don n’arrangeait pas les choses. En y réfléchissant bien, c’était certainement pour cela que je me passionnais pour les étrangers, ces gens avec qui je n’avais pas d’attache et qui pouvaient, parfois, se révéler véritablement intéressant. Avec eux, il n’y avait qu’un risque minime, parce que quelque part, il n’y avait rien à perdre, rien à espérer sur la durée. Les autres étaient cette aventure que je pouvais m’offrir, sans arrière-pensée, sans envie de les conserver égoïstement, sans me soucier de ce qu'ils pouvaient penser de moi.
J’avais ricané à sa phrase, préparant l’arrière, alors que je le voyais aller vers sa moto. Lorsqu’il arriva à proximité, j’ai voulu lui proposer mon aide, mais il semblait avoir d’autres idées en tête. Vraiment ? Il voulait soulever son bijou seul ? C’était de la folie, mais je n’ai rien dit, je me suis contenté de lui laisser de la place pour qu’il puisse manœuvrer sans encombre. J’ai alors pris le temps de l’observer avec attention. Il était loin d’être repoussant après tout, et son visage, contracté par l’effort, était d’autant plus agréable à regarder. Appuyé contre le cockpit de la voiture, mes deux coudes sur le toit de l’imposant mastodonte, je le regardais sans détour, soufflant des paroles d'encouragements quelque peu moqueuses. En réalité, j’étais assez admirative de ce qu’il réussissait à faire, à sa place, j’aurais demandé de l’aide, il fallait croire qu’il était plus fier que moi, ou alors complètement inconscient. J’ai décidé que cela le rendait plus intéressant encore, alors que je m’avançais vers lui, pour emballer son bébé. Je savais comment faire, alors je lui ai montré comment réaliser des nœuds solides, qui permettraient de stabiliser son bolide, suffisamment pour, qu’en dépit des chaos de la route, ce dernier arrive sans une égratignure jusqu’à destination.
Lorsque tout prit fin, j’ai poussé un soupir de soulagement, avant de repousser mes cheveux en arrière d’un geste indolent, plongeant mon regard dans le sien, un sourire ourlant mes lèvres.
-” Il semblerait que tes vertèbres soient intactes, je n’aurais donc pas à expliquer que tout est de la faute de ta fierté et que tu ne voulais pas l’aide d’une faible femme.”
Ironie et sourire, j’étais ainsi. J’ai attendu qu’il descende pour fermer l’arrière avec attention, avant de contourner le véhicule, le laissant prendre place dans l’habitacle. Je ne fus pas mécontente de retrouver le confort du cuir frais sous mon postérieur, alors que je posais mes mains sur l’imposant volant. En entendant sa phrase, j’ai arqué un sourcil, avant d’arborer une mine faussement offensée.
-” Tu dis cela parce que je suis une fille ?” Un rire léger m'échappa, avant que je ne poursuive, glissant ma main dans ma poche arrière. “ Tu ne risques rien, ce n’est pas ma voiture, en revanche, si j’avais mon bébé avec moi, ce serait une autre histoire.”
Je me suis rapproché de lui pour lui montrer quelques photos de ma précieuse voiture. Une Lexus décapotable rutilante, dont la brillance n'acceptait de l’amour que je portais à ce charmant tas de ferraille. Je devais ressembler à ces parents fiers de leur progéniture et quelque part, on n'était pas vraiment loin de la vérité. Mon épaule frôla la sienne, alors que je me calais de nouveau derrière le volant.
“Tu n’as donc rien à craindre, je m’en voudrais de te faire avoir une crise cardiaque, mon best serait vert, si je faisais mourir quelqu’un dans sa bagnole, aussi charmant que soit le cadavre.”
J’ai mis le contact et le doux ronron du moteur déchira le silence de la nuit. Les phares éloignèrent les ténèbres épaisses, alors que le moteur faisait nous faisait légèrement trembler l’ensemble. La musique moderne et énergique, maintenue à un rythme très léger, faisait un bruit de fond agréable, qui donnait à l’atmosphère ce rien amical, qui ne manquait pas de rendre mon humeur joyeuse. J’ai pris un air un peu digne, bien que définitivement moqueur, ma voix se faisant outrageusement mielleuse, alors que mes yeux se heurtaient au sien. Il m’avait fallu longtemps pour parvenir à faire cela, pour regarder les autres, dans cet écho direct à leur âme, alors mon regard était profond et prenant, assuré, mais avenant.
- “ Alors Votre Altesse, où dois-je, vous déposez vous et votre princesse ? Je me ferais un plaisir de vous conduire jusqu’à votre destination, jusqu’à ce que cela soit fait, je suis votre humble et dévouée serviteur.”
J’ai feint une révérence, une main sur le cœur, avant de lui faire un clin d’œil et de me traiter mentalement de folle. J’étais ce que mon meilleur ami appelait “extra”, je pense même que j’assumais absolument cette définition.
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oxymore | | | Jeu 31 Mai - 1:39 end of the world.
Si sa fierté n’avait pas été en jeu - sa fierté et son honneur, s’entend - nul doute qu’il ne se serait jamais donné autant de peine pour impressionner cette inconnue ! Même sans avoir la moindre arrière-pensée, Min Yeol ne pouvait pas s’empêcher de faire l’intéressant, qu’importe les circonstances. Surtout devant une fille ! Il était hors de question qu’il réclame après son aide puisqu’il avait l’occasion d’en découdre pour aussi se prouver à lui-même qu’il pouvait le faire. Qu’il en était capable. On lui rabâchait que trop souvent qu’il n’était qu’un bon à rien. Paradoxalement à ça, on ne l’avait jamais encouragé outre mesure à faire des efforts puisqu’il avait du personnel pour se charger des corvées chiantes… Et pourquoi s’embêtait-il à faire des études alors qu’il possédait suffisamment d’argent pour ne rien branler de ses journées ? C’était en soi, ce qu’il faisait déjà, même s’il se rendait en cas d’extrême nécessité en cours pour faire plaisir au paternel. Pour faire plaisir sur la forme, du moins. Min Yeol mettait sa main au feu qu’il n’aurait jamais aucun entretien d’embauche à braver, puisque son père ou son plus vieux frère lui trouverait une place dans la boîte familiale. Un boulot à la con qui ne lui demanderait pas trop d’effort. Et si ce n’était pas pour la chaîne hôtelière, il ne faisait aucun doute que le piston s’ajouterait aux pots de vins… Min Yeol avait toujours eu une vie facile. Immorale pour les plus jaloux. Idyllique pour les plus envieux ou fainéants. Une vie surtout dénuée d’intérêt, selon lui… Et sans rechercher non plus à se détacher de cette situation néanmoins confortable et sans risque, le jeune homme se satisfaisait avec les personnes qu’il avait choisi de son plein gré. Il était sûrement devenu ce qu’on attendait exactement de lui, à la différence qu’il en avait parfaitement conscience. Immature, mais pas stupide pour autant.
« Ah ouais, ok. » souffla t-il dans un premier temps, encore à bout de souffle par l’effort occasionné. Min Yeol répétait à l’identique ses gestes pour stabiliser sa moto. Entre deux échanges furtifs, l’asiatique lui adressa un sourire en coin, plutôt narquois. « C'est chaud. T’es dure avec toi-même ! » Ironie. Doux sarcasme. En même temps, elle s’était toute seule traitée de faible femme… Il ne le pensait évidemment pas mais il était juste incapable de la fermer devant son auto-dérision. C’était vraiment plaisant d’avoir affaire à une femme qui ne s’offusquait pas à la moindre plaisanterie. Les féministes commençaient sérieusement par lui sortir par les trous du nez… Autant il soutenait leur cause. Autant la plupart le faisait royalement suer dès qu’il était question d’irrespect ou de savoir-vivre… Ce qu’il ne semblait pas toujours avoir selon elles. « T’es pas sérieuse ? Non seulement t’es une fille et tu conduis un engin pareil ! C’est que ton pote doit vraiment t’aimer. » ajouta t-il dans une intonation osée. Très vite, il lui adressa un clin d’œil afin de lui démontrer qu’il n’était pas sérieux. Il en avait vite déduit que la Range Rover devait appartenir à un homme. Ça lui semblait déjà improbable de voir une nana au volant d’un tel colosse… Maintenant, il comprenait un peu mieux. Mais ce n’était pas pour lui déplaire, évidemment. Son ami ne se serait peut-être pas arrêté à sa place.
Aussitôt rendu à l’avant du véhicule, côté passager, le regard du coréen s’attarda sur les moindres petits détails pouvant lui arracher un rictus. Aussi excité qu’un gosse à qui l’on accordait un tour en bagnole ! Il avait beau préférer les sportives, le côté rustique avait aussi de quoi le charmer, d’une certaine façon. Sans prêter une réelle attention à leurs proximités et aux effleurements par inadvertance, un rire des plus adorables traversa la barrière de ses lèvres au moment où Mun-Hee rechercha à le rassurer… en évoquant son propre cadavre ! « On peut dire que tu sais mettre en confiance… Ok, je retiendrai juste que mon cadavre ne serait pas désagréable à regarder. Nan sans déconner, ça a sûrement du bon de mourir, beau. » Sa connerie aussi, elle était belle. Rire de sa propre mort, il fallait faire… Bien entendu, il n’en parlerait pas aussi sereinement s’il doutait un seul instant ! Sur les faits, il en riait plus qu’autre chose. « J’devrais attacher ma ceinture, tu crois ? » Dernière plaisanterie oblige, alors qu’il s’exécutait, les yeux rieurs en se tournant au niveau de l’attache.
Il pensait tout du moins regagner son sérieux, jusqu’à ce qu’elle le nargue de nouveau, forçant sur un nouveau sourire. Décidément, il n’y avait pas un pour rattraper l’autre ! En soi, Mun-Hee avait au moins l’intelligence de poser une question pertinente, derrière ce baratin idiot. Sa compagnie devenait de plus en plus plaisante, pour ne pas dire flatteur à ce stade. Le visage de Min Yeol se tordit une mimique pour le moins comique lorsqu’il se tourna vers elle, la main au coeur. « Wow. On m’a jamais parlé comme ça ! Fais gaffe. Je pourrais m’y habituer... » décréta t-il, toujours aussi moqueur, alors qu’il se gênait pas pour augmenter le son de la radio, la main dressée en direction du poste. Aucune gêne à ça. Elle venait bien de l’appeler son Altesse… autant pousser le vice jusqu’au bout ! Sa tête ne tarda pas non plus à gesticuler au rythme des basses. « Hm. Y’a bien un gars que tu voulais joindre tout à l’heure ? Son garage est sur daejeong ? Si ça t’ennuies pas, j’aimerai vraiment qu’il y jette un œil. » Quitte à ce qu’il s’en occupe au lendemain, ce n’était pas bien grave. Cela lui donnerait une bonne raison de revenir jusqu’ici et de faire travailler un autre patelin que le sien… Surtout, il ne tenait pas spécialement à s’expliquer devant sa famille, s’il se ramenait avec sa moto neuve, bonne à être réparée sous le coup de sa négligence.
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oxymore | | | Mer 11 Juil - 1:42 End Of the World.
Dure avec moi-même ? Je l’étais certainement. Cette phrase qu’il avait dite sur le ton de la plaisanterie reflétait pourtant pas mal de vérité. J’étais très exigeante envers moi-même, peut-être, était-ce un vestige des traitements que ma grand-mère, que le diable ait son âme, m’avait fait subir ou alors de celui que je n’attendais rien des autres, que je voulais me suffire à moi-même en quelques sortes. Je voulais que tout ce que je possède, que tout ce qui résiderait entre mes doigts et au creux de ma main, soient mien, mes œuvres dont je pouvais sans faille me targuer, d’être le fruit de mes entrailles. C’était étrange,inconcevable et tellement misanthropique, mais quelque part, je pourrais l’en remercier. Toutes ces blessures, toutes ces souffrances et ce cerveau qui était le mien, qui exigeait parfois que je le détruise à coup d’alcool et de relations passagères, avait réussis à faire de moi un être accompli. Accompli et brisé, disfonctionnel, mais accompli tout de même. J’aurais pu passer une existence à genoux, me replier sur moi-même, pleurer chacun de ces parfums qui hantaient ma peau, tous différents, tous éphémères, tout aussi factice que ces mots, que ces caresses, mais c’était au-dessus de moi. Je haïssais cette existence et cette prison autant qu’il m’était impossible d’abandonner, de baisser les bras, trop fière, refusant de me laisser dominer une nouvelle fois. C’était cela, c’était une sorte de rage de vivre, quelque chose de destructeur qui ronronnait et grondait derrière ma cage thoracique.
Il y avait quelque chose d’intriguant dans sa façon d’agir, il était empli d’ironie et d’un certain humour noir, mais pour moi, il avait un rien d’enfantin. Comme si quelque part, lui aussi avait quelque chose à prouver, démontrer qu’il était adulte entre autres, voulait ce à quoi il me faisait penser. Il y avait derrière ces envies de prouver qu’il était un homme, quelque chose de fragile, mais je n’arrivais pas vraiment à mettre le doigt dessus. Je l’ai observé un moment sans rien dire, analysant, comme je le faisais souvent. Son rire finit de me convaincre qu’il avait bel et bien quelque chose de candide, sans bercer dans la pureté à outrance ou le caractère purement ingénu.
Cela pourrait être tellement absurde, tellement normal pour un autre, mais pourtant, lorsque ses dires me firent littéralement rigoler avec cette sincérité, qui vint agiter doucement mes épaules frêles et plisser mes yeux en une fine ligne. Une expression sincère et pure, bien loin du masque de glace, une expression de douceur, qui s’acheva par mon souffle court. J’ai chassé du bout des doigts les larmes infimes qui menacèrent de rouler sur mes joues de porcelaine, rejetant mes cheveux en arrière, avant remettre mes mains sur le volant.
-”Tu es vraiment un phénomène, il y a longtemps que je n’ai pas rit de cette manière.”
Je rigolais souvent avec mon meilleur ami, mais là, c’était différent, lui, il était un inconnu et je n’étais pas habitué à ce que les inconnus éveille aussi intensément mes zygomatiques, pas de cette manière innocente en tout cas. C’était agréable, une rencontre sans arrière-pensée, sans objectif, simplement pour aider, sans rien planifier. C’était curieusement agréable et gratifiant. J’ai considéré sa demande, jetant un regard à l’heure. En dépit des ténèbres déjà avancée, il était loin d’être tard, alors, j’ai hoché la tête, avant de lancer de cette même voix pompeuse, plus profonde que mon timbre actuel.
-”C’est jouable. Les désirs de Son Altesse, sont des ordres.”
J’ai appuyé sur la machinerie et l’engin s'est mis en route, avec douceur en dépit de sa taille. Je pilotais ce terrible colosse de ferraille avec aisance, en dépit du poids du volant et de la conduite, qui était loin d’être aussi légère et au passage, assisté, que celle de mon bolide bien-aimé. Les chaos de la route ne se faisaient quasiment pas ressentir, alors que, l’air nocturne dansait dans l’habitacle, transportant la musique loin, bien plus loin de cette radio dont elle était l’origine. Nous n’étions pas si loin du garage, mais je ne pouvais m’empêcher de sentir la curiosité en moi, intrigué par mon passager imprévu.
“Je suis curieuse de savoir comment tu as pu épuiser un tel bolide et surtout, qui risque d’avoir ta peau si tu le ramènes en panne ? Ton empressement, t'as trahi.”
Un sourire joueur fleurit sur mes lippes pleines, alors qu’un éclat amusé se mit à briller dans mes prunelles qui délaissaient parfois la route pour se poser brièvement les yeux sur lui.
@kang min yeol♡♡♡
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