Assis contre le mur. Le couteau posé sur le coin de la table. Le sang qui coule de son avant bras qui voyage pour venir sur loger vers ses doigts. Une crise, un manque, une drogue. La mutilation est devenue chez lui une obsession. Démon. Il faut se faire une raison, Đoàn était dans une sorte de dépression. Depuis la mort d'un de ses proches, depuis la maladie de son père, il s'est forgé un cocon que nul ne pouvez y pénétrer. Ses yeux remplis d'aucunes émotions se dirigeaient vers son téléphone portable qui lui était en train de vibrer. Il mit quelques minutes avant de se lever le récupérer. Un soupire en voyant le message. Exaspéré, il devait se bouger pour un simple client qui a le besoin de se rouler un joint. Đoàn donne le point de rendez-vous et d'autres informations qui peuvent mettre les deux adultes en sécurité. Il a choisi un endroit où il serait facile d'échapper aux policiers. Chacun pour sa peau, aucune pitié. Son égoïsme n'aidera en aucun cas le consommateur. Ce n'est pas qu'une question d'argent, c'est aussi une question de garder sa liberté. Connaissant l'asiatique, il serait prêt à se suicider si on venait à lui enlever. Désinfecter, il regarde son bras avant de le nettoyer avec cette chose qui est censée le soigner. Il range soigneusement le sachet dans la poche de sa veste puis quitte son studio dans un air blasé. Pourquoi faire des choses illégales ? Pourquoi se focaliser sur le mal ? Alors qu'il ne sait pas faire la distinction entre le bien et le mal. Tout ça pour venir en aide à ses parents. Gâcher un avenir important puisqu'il est leur enfant. Brillant, il aurait pu devenir quelqu'un de grand. Rêveur, lâche, il a abandonné son premier travail. Un travail où il y mettait tout son coeur. Un coeur perdu dans les profondeurs de la rivière du Styx. Lui qui ne savait plus aimer se dirigeait vers l'endroit où il attendra une personne qu'il détestera.

Insouciant, le jeune coréen avait eu l'idée de contacter ce gamin qui était en fait le plan qu'un ami lui avait conseillé. Les visages de ce genre de vendeurs de petits instants de paradis éphémères changeaient si souvent. Sooki ne s'y connaissait pas bien et avait encore besoin de l'appui de ses amis. De consommateur par intermittence, il était devenu consommateur régulier. Il ne savait plus résister à l'appel de son petit paradis. Et c'est tout naturellement qu'il prenait la route jusqu'à arrivé au point de rendez vous. Il n'avait pas peur et n'était armé que de son téléphone portable sur lequel il discutait avec Min Yeol. Il était arrivé bien trop tôt et il fallait combler le vide, combler l'attente. Il s'ennuyait mais grâce à Yeol il avait de quoi faire. Ils étaient amis après tout et avaient toujours une centaine de chose à se raconter. Peut être n'allait-il tout de même pas le mettre au courant de son rendez vous. Sooki ne se ventait pas vraiment de sa consommation en permanente ascension.

Pianotant sans même se rendre compte que son rendez vous de ce soir était en train de s'approcher de lui, il ne pu que sursauter, une main sur la cœur alors que l'inconnu venait de parler. « Ah putain .. tu m'as fais peur ! » souffla-t-il alors en plongeant son portable dans sa poche. Son cœur battait si vite. Posant par la suite son regard sur la frêle silhouette de son interlocuteur, il ne pu s'empêcher de le trouver un poil sombre et mystérieux. Sooki avait dejà le bout de la langue qui le démangeait. Ce gosse. « Sympa tes tatouages ... » fit-il alors en s'approchant du jeune homme tout en tirant gentiment sur son bras. Tatouages certes mais accompagnés de drôles de marque qui le rendait encore plus curieux. Sooki ne se rendait vraiment pas compte qu'il pouvait parfois se montrer un poil intrusif. Peut être fallait-il mettre ça sur le fait qu'il ne s'était pas fait prié pour finir ce qu'il restait de son pochon avant de venir. #high

Voilà que son client décide de montrer le bout de son nez. Doan attendait patiemment qu'il débarque pour lui donner sa cargaison. Comme d'habitude, un peu de fumette et il pouvait retourner manger ses tablettes aux chocolats. « Je suis là. » Lança-t-il au jeune drogué. Sursaut, il n'a pu retenir son rire moqueur. Il devait se concentrer s'il ne voulait pas finir enfermé dans un pénitencier. Notre dealer lui montre tout d'abord la marchandise. Pas de coups bas, l'argent sinon il l'amochera. Pas de pitié pour ce genre de personne. Il abandonne le temps d'un instant. Il attend tranquillement que son client ce décide à le payer. Le voilà qu'il complimente notre vietnamien. Du moins, il complimente les tatouages qu'il a encrés sur sa peau. Donnez-lui un verre d'eau. Il doit se rafraîchir et comprendre qu'il doit finir cette affaire. À cause de lui, la police risque d'intervenir. « Dépêchons-nous, donne-moi ce que je veux et partons. » Quel con. Il ne sait pas ce qui lui prend, mais Doan n'avait pas son temps. Il ne voulait pas discuter. Il ne voulait pas apprendre à le connaître. Encore une personne dont il va se demander comment il a pu naître. La main tendue pour qu'il puisse analyser les substances illicites. Il patiente pendant un certain temps. Il attend. Il veut à tout prix éviter un conflit. L'asiatique veut absolument que la justice ne vienne pas lui prendre sa liberté. Il souhaite être vivre dans cette société, il est obligé de vivre tel un déchet dans ce monde qui le rend laid.