| | |  Mar 26 Juin - 6:15 
(et on s'enjaille) vie de merde. les mains dans les poches, ton sac à dos abimé sur une des épaules, une clope aux lèvres, tu t'arrêtes et t'adosse à la colonne de beton derrière toi. tu détestes prendre le métro, les gens sont agités, parlent fort, mélangent leurs odeurs et leur micro-organismes... rien d'agréable pour toi. mais tu vaux certainement pas mieux. tu termines de fumer tranquillement en regardant des lycéennes se prendre en photo, ou la grand-mère assise sur un banc avec ses sacs de course, ou encore les hommes d'affaires qui n'ont plus la force d'en placer une tellement leur vie semble monotone. mais personne n'est à plaindre. tu arques un sourcil avant d'écraser ta cigarette, ce n'était pas l'heure de pointe, c'était déjà passé alors c'était relativement calme pour une fois. tu attendais que le long véhicule s'immobilise pour te décoller du mur et passer les portes coulissantes qui venaient de s'ouvrir devant toi. bête sauvage certes, tu as des principes. tu prétends que tu n'aimes pas t'asseoir, mais en réalité c'est que tu estimes devoir laisser ces places à ceux qui ont du mal à tenir debout. tu réajustes alors ton masque sur ton nez et tu restes debout, te tenant à une des barres horizontales.
le véhicule ne tarde pas à reprendre sa route. à toute berzingue dans les tunnels sous la ville, le métro va ainsi donc te mener jusqu'à ton quartier. il y avait quand même dix minutes de trajet sans compter les arrêts entre deux. tu glissais ta main dans ta poche pour attraper ton téléphone et tes écouteurs. le besoin de te couper du monde. tu augmentes le volume jusqu'à ne plus rien entendre autour de toi, abaissant à nouveau ta casquette sur ta tête. les sourcils naturellement froncés, ta grande taille imposante et ton aura de mauvais type, semblait toujours faire en sorte que les gens t'évitent ou te dévisagent de crainte. et alors que tu soupirais, un choc manque de te faire tomber en avant, mais dans un réflexe tu te retiens avec ton bras. c'est ton téléphone qui chute et se brise alors que tu rattrapes de justesse la personne à côté de toi juste avant que les crissements du métro ne t'arrache une grimace. et plus de lumière nulle part, le véhicule est arrêté. tu ne sais pas ce qu'il s'est passé mais les gens semblent déjà s'alarmer. tu te redresses un peu en sentant cependant qu'on s'accroche à toi. cette personne que tu as "sauvé"...  | | | Sam 7 Juil - 13:22 fly with me.
Ce besoin de liberté alors que l’on se sent enchainée. Ce besoin de s’évader alors qu’on nous retient. J’étais arrivée sur cette ile par la force des choses. Une attirance inexpliquée m’avait fait voguer jusqu’ici, alors que le lieu m’était inconnu, il y avait deux ans de cela à présent. Mon instinct de survie me soufflait à l’oreille de m’enfuir, mais chaque fois que j’essayer de fuir à bord de mon bateau ou de tout autre embarcation, je faisais demi tour à un moment donné sans même m’en rendre compte. Mes yeux effleuraient à nouveau l’horizon de ce paysage que je connaissais si bien, et je prenais conscience que j’avais une nouvelle fois échouée. Et cette liberté me glissait à chaque fois un peu plus entre mes doigts.
J’avais repéré le vernissage d’une exposition de peinture dans le quartier à côté du mien. J’avais décidée de m’y rendre pour y trouver peut-être un peu d’inspiration pour mon propre art. Ces derniers temps, c’était la panne sèche. Rien ne me venait. J’étais certaine que c’était la faute aux médocs qu’on m’avait prescris pour ma soi-disant bipolarité. Tout ce que ca amenait, selon moi, c’était d’imbiber mon inspiration artistique source donc de ma toile blanche. Le métro était la solution la plus rapide pour m’y amener, surtout quand l’argent ne coule pas à flot pour pouvoir s’acheter tout autre transport. Ce dernier choisi d’ailleurs de freiner un coup sec, me projetant vers l’avant. Surprise, et perchée sur mes hauts talons, l’équilibre me fit défaut. Alors que je pensais me retrouver à même le sol, c’est un téléphone portable qui prit ma place, et un bras entoura mes épaules, me retenant de tomber. Je m’y agrippais comme si ma vie en dépendait avant de doucement me redresser. Je ne lâchais pas de suite son bras alors que je tombais nez à nez avec le visage d’un jeune homme. « Merci, sans vous je serais étalée sur le sol, et ma belle robe serait froissé, j’aurais pu dire adieu à mon vernissage. » je lui souris en guise de remerciement avant de jeter un coup d’œil au téléphone sur le sol. « C’est le votre ? » Déjà, je me penchais à nouveau pour le ramasser.
@Bae Milo | | | Lun 16 Juil - 7:36
(et on s'enjaille) tu avais vraiment une poisse pas croyable, même si tu avais pu améliorer l'ensemble de ta vie grâce à ton gain au loto, il t'arrivais toujours tout un tas de connerie. quelle misère. tu avais laissé l'une de tes mains glisser sur les hanches de ce qui semblait - à un bon pourcentage de chance - être une femme. ton odorat pouvait déjà sentir les effluves d'un parfum plutôt fleuri, léger, loin d'être envahissant mais bien présent. il faisait toujours sombre mais il y avait juste assez de luminosité pour percevoir légèrement les formes et l'environnement. totalement à l'arrêt, tu te permettais de lâcher un instant la barre à laquelle tu t'étais retenu pour ne pas chuter, mais aussi de retirer cette main déplacée sur sa hanche. à sa voix, tu avais confirmation que c'était une jeune femme. tant que vous n'êtes pas blessée, je pense que la robe n'est qu'un détail., disais-tu alors que tu observais le peu de sa silhouette que tu pouvais voir se pencher pour attraper l'appareil. tu voyais déjà l'écran fissuré alors qu'il était encore intact et neuf de quelques semaines à peine. tu soupires alors que tu l'attrapes entre tes doigts. ouais, c'était le mien quand il était encore vivant..., ajoutais-tu en te contentant de le ranger dans ta poche après avoir passé ton doigt sur les dommages. tant pis, t'allais encore passer les dix prochains mois de ta vie avec un téléphone cassé ; le réparer serait sans doute plus coûteux que d'en repayer un neuf. pas grave, tu avais l'habitude.
la panique commence à se faire sentir, certains perdent aussi patience ; tout le monde est dans l’incompréhension et les tensions montent. la rame de métro se remet à bouger, assez brusquement, ce qui refait crier des lycéennes, et râler un vieux type au fond. et par simple réflexe, mais aussi par courtoisie, tu te place devant elle, cette fille que tu as secouru, la coinçant contre le mur quand tout le monde se met à bousculer. quel bordel., disais-tu en prenant les coups à sa place, tes mains plaquées de chaque côté de sa tête alors qu'elle est certainement obligée de s’appuyer contre le mur ou la porte du métro. la lumière revient par accoues, elle clignote et tu as le temps d'apercevoir son visage, mais aussi de te rendre compte de ta proximité. elle pourrait se sentir agressé mais c'est surtout que tu n'as pas le choix, des gens poussent pour essayer de sortir ou de changer de rame. excusez-moi, si vous vous sentez un peu envahie mais si je bouge, on va sans doute vous bousculer ou vous piétiner., disais-tu alors que la lumière revenait totalement. un membre du personnel arrive enfin, tu espérais que les gens allaient se calmer et coopérer. | | | |
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