j’ai sur le bout de la langue, ton prénom presque effacé // @jeon luka ※※※ Un an. Plus d’un an maintenant que Na Bae, n’avait plus mit les pieds au stade. Elle réalisait que cet endroit lui avait beaucoup manqué. Vide comme plein. L’ambiance des entraînements ou l’ambiance des matchs. Elle n’y avait plus remit les pieds depuis plus d’un an, suite à sa rupture. Elle que les joueurs avaient prit l’habitude d’apercevoir dans les gradins lors de leurs entraînements quand son emploi du temps le lui permettait. Elle, que sa voix résonnait quand Luka avait le ballon. Lui, qui faisait le malin, qui se donnait en spectacle juste pour la voir sourire ou rire. Plus d’un an depuis leur dernière rencontre. Une année où elle était partie pour que le public oublie les scandales, pour se découvrir, devenir elle et pas l’un de ses personnages de fiction dont le rôle lui colle comme à la peau. Et pourtant, elle est là depuis une demi-heure, hésitante à la démarche à suivre. Dans moins de cinq heures, le terrain, les gradins, les vestiaires, tout, va se transformer en immense plateau de tournage. Elle ne sera plus Na Bae mais un personnage. Elle ne sera plus cette jeune femme dont le regard mélancolique et rougit par les larmes du matin, caché derrière des lunettes de soleil, dont le sourire s’est éteint depuis que ses pieds où fouler le sol de l’île. Mais une étudiante qui a tout quitté pour retrouver son amour de jeunesse, son grand amour. Aujourd’hui, elle avait trouvé le courage de revenir, seule, ne réalisant pas que c’était égoïste de sa part, ne réalisant pas le mal qu’elle s’infligeait. Elle qui ne l'avait même pas prévenu de son retour. Elle avait voulu le voir r ce qui avait changé durant son absence, curieuse de tout, et surtout pleine de vie. Mais alors que la matinée était bien avancée. Elle s'était mise à regretter son geste.

Son regard s’était posé sur la silhouette de Luka. Debout dans les escaliers des gradins, pile devant elle à quelques mètres. Il était là, un ballon au pied. Les sifflements de ses quo-équipiers retentissait. Eux aussi, n’avaient pas oublié, la jeune femme qui les encourageait, l’encourageait, y a plus d’un an. Son souffle se fit court, ses jambes se mirent à trembler, alors qu’elle reculait sur les marches. Elle détestait se sentir comme ça, perdue, nostalgique. Un cri retentit, son corps tombant en avant. Mains devant elle, pour se réceptionner, elle sait que l’impacte va être douloureux, vu le nombre de fois qu’elle a chuté au même endroit. Les rires se font entendre. Mais le pire, c’est qu’elle n’est aucunement gênée. Se relevant, elle tire la langue avant de se précipiter vers une place libre. Là, elle les regarde évoluer sur le terrain, lors de l’entraînement. Ses mains agrippent le siège devant elle quand il réceptionne le ballon. Un sentiment perdu refait surface, l’adrénaline du supporter est là. Elle se lève pour scander un « Vas-y Luka ! » Elle hurle le prénom de son ex-petit ami, avant de se rendre compte de la bourde qu’elle vient de faire. Certaines personnes présentes dans les gradins la regardent. Gênée, l’actrice se rassoit en se cachant des regards.

si oublier revient à jeter une partie de soi, alors autant ne rien oublier.  // @yu na bae ※※※ Il y a des rencontres qui marquent une vie. Certains en bien et d’autres en mal. Dans le cas du jeune footballeur, on pouvait plus aisément dire que ça se finissait mal. Il ne pouvait pas vraiment prétendre le contraire… Lui et son penchant pour les risques et la non-discipline. Il a toujours été le genre de personne à foncer, tête baissée et à se foutre des conséquences, jusqu’au fameux point de non retour. Ce qui était un peu dommage avec lui, c’est qu’il devait systématiquement passer par la case « erreur » avant d’en tirer une leçon. Toujours. Et seulement après, il se faisait une raison. L’amour n’avait plus de place dans sa vie. Il évitait désormais de s’attacher pour la simple et bonne raison que son karma n’a jamais été très favorable, mais surtout parce qu’il avait bien mieux à penser, comme sa carrière. Flirter était une chose, mais ce n’était pas de cette manière qu’il gagnerait sa vie. Plusieurs mois auparavant, on lui avait même suggéré d’abandonner le foot pour se lancer dans le mannequinat. Cependant, cette proposition l’avait plus blessé qu’autre chose, dans son amour propre… La carrière d’un joueur professionnel n’était déjà pas une voie faite pour durer, surtout passé la trentaine. Il s’était toujours imaginé aller le plus loin possible pour se reconvertir ensuite en tant qu’entraîneur. Poser devant un objectif n’avait jamais été autre chose que du divertissement, pour faire la une d’un magazine ou pour une interview sportive. Qui plus est, la longévité d’une carrière de mannequin était tout aussi primitive, si ce n’est plus… Alors il avait un peu tiré une croix sur les filles. Il s’en passait très bien jusqu’à présent. Les entraînements et les copains rythmaient parfaitement son quotidien.

Ce jour-là, Luka avait été tenu au courant du tournage à venir, tout comme les autres joueurs. Une équipe technique débarquerait d'ici une heure ou deux pour prendre possession du stade, au terme de quelques séquences où ils avaient aussi été invité à participer, en tant que figurants. Luka n’avait pas encore pris sa décision, réticent à l’idée de passer en second plan. Non pas qu’il aurait préféré être sur le devant de l’objectif, mais son rapport avec le milieu télévisuel et cinéaste n’en était que plus sensible, depuis sa séparation avec Na Bae. A aucun moment il n’avait fait de rapprochement avec elle et le tournage à venir. En coupant les ponts avec cette dernière, il avait aussi cessé de s’intéresser à sa carrière ou de la suivre sur les réseaux sociaux. Tous les moyens avaient été bons pour calmer les ardeurs des haters et pour cesser toutes interactions avec elle. Ça serait se mentir que de dire qu’elle n’occupait plus du tout son esprit, mais dans l’état actuel des choses, il avait bien fini par tourner la page pour aller de l’avant. Il en était en tout cas persuadé. Si bien qu’il ne réalisa même pas qu’elle se trouvait actuellement dans les tribunes, concentré dès l’instant où il possédait le ballon. Ce ne fut qu’à l’entente de son prénom et de cette voix qu’il s’immobilisa en pleine manœuvre, aussi vivement distrait… C’en fut presque risible lorsque son opposant lui accapara le ballon dans une facilité déconcertante ! Une occasion manquée de sprinter et de se rendre droit au but… A cela, le brun poussa un profond soupir dépité, les mains cramponnées au-dessus de sa tête, alors que son regard osait s’élever à la rencontre de la blonde, un peu plus haut. Ni de la rancœur, ou de l’embarras. Il ne ressentit rien de tout ça sauf de l’agacement pour lui-même, parce qu’il venait encore de se faire battre par ses propres faiblesses. « Désolé, les gars. On reprend. » fit-il à ces derniers, non sans un dernier regard à son encontre, une expression indescriptible sur son faciès. Et pourtant, il se sentait exploser de l’intérieur. Un sentiment nerveux était en train d’émerger en lui… Et au lieu de se laisser envahir par le stress, il utilisa à bon escient cette tension pour se montrer plus réactif et plus agressif, sur le terrain.

j’ai sur le bout de la langue, ton prénom presque effacé // @jeon luka ※※※  « Vas-y Luka ! » Ce sont ses paroles. Ce sont les mots qu’elle a hurlés sans réfléchir, machinalement, sans même réfléchir. Juste parce qu’il a réceptionné le ballon, juste, car elle était l’ambiance. Un souvenir, une habitude d’avant. Elle a scandé cette phrase si souvent lors des entraînements auquel elle assistait ou durant tous ses matchs. Mais dès que les mots franchissent ses lèvres, elle se rend compte de ce qu’elle vient de dire et se réinstalle sur son siège, sans apercevoir le regard qu’il lance dans sa direction. Tant mieux. Gênée, elle replie ses jambes contre elle tout en réglant la visière de sa casquette pour que personne ne la reconnaisse. Les crie du terrain lui parvienne aux oreilles. Na Bae ferme les yeux un instant pour calmer son rythme cardiaque qui s’est accélérée juste à cause de son erreur ou plutôt le fait qu’elle a hurlé ce prénom qu’elle évite depuis plus d’un an de dire à voix haute. Respirant, utilisant une technique de relaxation : inspiration, expiration, inspiration, expiration. Elle se calme doucement avant de mettre les écouteurs de son téléphone à ses oreilles, de lancer sa playlist pour se remettre à la lecture du script du jour.

Perdue dans sa lecture, répétant ses répliques, Na Bae s’est totalement fermé au monde extérieur. Elle a oublié les joueurs s’entrainant sur le terrain. Elle n’a pas vu l’équipe technique installer le matériel dans le stade. Elle répète les mots, visualisant les scènes dépeint par le scénariste. Quand une main se pause sur son épaule. Un sursaut, un bon sur siège, ses pieds quittent le siège pour se poser à terre, alors qu’elle se retourne pour tomber nez à nez avec son agent. Un homme d’un certain âge qui a perdu son épouse voilà plus de trois ans et qui s’est pris d’affection pour l’adolescente qu’elle était. Il lui montre que l’entrainement est terminé, tout en lui tendant un café. Le regard de l’actrice cherche la silhouette de Luka qui s’étire comme les autres. Elle hoche la tête en souriant, tendant le script d’une main et tenant son café de l’autre.

Les escaliers descendus sans tomber, un exploit rarissime. Na Bae s’approche de l’équipe qui s’occupe d’elle pour les remercier d’avoir préparé une table comportant des boissons et de la nourriture. Car elle sait qu’ils ne sont pas obligés d’être figurant les footballeurs, surtout pas après avoir été pointé du doigt par sa faute. Elle boit une gorgée de café comme s’il allait lui donner du courage de prendre la parole devant autant de personne. C’est un comble pour une actrice d’être timide à ce point. Son courage en main, elle enlève les lunettes de soleil poser sur son nez et la casquette sur sa tête. Elle se mordille le bas de la lèvre avant de s’approcher des garçons. Une nouvelle fois, elle cherche Luka du regard, comme si le fait qu’il la regarde et lui sourisse allait lui donner le courage qu’il lui manque. Ou faire tout le contraire. Mais leurs yeux ne se croisent pas. Elle prend une grande inspiration avant de se laisser quand elle a l’attention aussi bien des joueurs que des entraîneurs.  

« Je… » Non, elle n’arrivera pas à parler à une foule ainsi. Elle aurait dû préparer son discours. Na Bae baisse la tête, regardant ses pieds, cherchant les mots qu’elle va bien pouvoir leur dire pour les remercier. « Je suis très nulle pour faire un disour », voilà, elle s’est lancée. Son regard se pose sur chacun tout en souriant. « Pour vous remercier d’accepter de nous prêter, avec dédommagement bien entendu, le stade. » Elle rigole en disant ça, son mal être disparaissant doucement. « Et vu que vous vous êtes bien dépensés depuis ce matin. » Légèrement, elle se tourne pour leur montrer d’une main la table. « Je vous offre de quoi vous restaurer, messieurs. » et son regard s’arrête sur une femme et elle rajoute « Et madame.  » Voilà, elle l’a fait, et sans rencontrer le regard de Luka. Sans le regarder non plus. Maintenant, elle compte aller lui parler, s’excuser de ne pas l’avoir informé de son retour, lui rendre la peluche en forme de chien qui est dans son sac à dos. Enfin, juste lui parler.

Elle s’avance vers lui, d’un pas hésitant, ne le quittant pas du regard dès qu’elle l’a trouvé dans la foule des joueurs. Elle va pour l’appeler, tout en essayant de poser sa main sur son bras. Mais quelqu’un l’appelle. Na Bae est une personne polie, essayant de suivre une ligne de conduite droite pour être aimé du public. Sa main tombe le long de son corps, alors qu’elle se retourne vers son interlocuteur tout en souriant. Toujours avoir le sourire, et ne surtout pas lancer un regard qui prouve qu’on la dérange. Elle salut de la tête avant de murmurer un faible. « Bonjour. » l’un des amis de son ex-copain avec qui, elle a passé quelques soirées. Y a un mal l’aise qui est de retour. Non, elle aurait dû refuser quand le lieu a été choisi pour le tournage, c’est encore trop tôt pour elle. Quand il lui demande juste comment elle va. L’actrice, ferme les yeux pour se retenir de juste dire mal. Car elle joue à celle que ça ne fait rien d’être ici, alors qu’elle souffre, surtout quand il se retrouve dans son champ de vision. « Tu savais que ce qu’on désigne comme oiseau de paradis principalement les espèces de passereaux de la famille des Paradisaeidae. Néanmoins, au gré des changements de taxinomie, ce nom désigne aussi des espèces qui ne font plus partie des Paradisaeidae. » Et voilà, elle est lancée dans un monologue tellement elle est stressée. Elle réingurgite ce qu’elle a lu durant son voyage, car l’un des enfants dont elle s’est occupée était fan. «Comme le  paradisier à bec blanc. Cet oiseau peuple une zone de la Nouvelle-Guinée comprise entre la côte nord à partir de Sarmi (à l’est de la rivière Mamberano) jusqu’à Varimo, avec quelques poches plus à l’intérieur des terres et une petite frange côtière à l’ouest de la baie de Geelvink » Comme si ça allait intéresser quelqu’un. Elle implore dans sa tête qu’une âme charitable la sorte de là, une personne qu’elle connait et avec qui elle est en confiance. Durant une fraction de seconde, elle s’arrête, se mordillant les lèvres, fermant ses yeux et surtout croisant ses bras, pour montrer qu’elle est vraiment mal à l’aise, là. «Il est associé à la forêt humide de basse altitude, entre 0 et 180 m, mais il visite aussi des zones dégradées comme la forêt coupée et entretenue par l’homme sur les collines. Il consomme des fruits » En gros, Na Bae n'a pas changé. Quand elle est nerveuse, elle dit toujours ce qui lui passe en tête. Même si ça doit durer de très longues minutes.

si oublier revient à jeter une partie de soi, alors autant ne rien oublier.  // @yu na bae ※※※ L’ignorer pour les prochaines trente minutes n’allaient pas être compliqué. Il ne lui était pas bien difficile de reporter les distractions à plus tard, même si le cas de Na Bae était encore bien à part… et inattendu. Maintenant qu’il savait – que toute l’équipe savait – c’était devenu un peu plus pénible pour lui de ne pas jeter un regard dans sa direction. Ses coéquipiers  connaissaient tous, sans exception, son ancienne petite-amie. Leur relation avait été des plus médiatiques et au cœur de l’intérêt général… Qui plus est, Luka n’avait jamais été reconnu pour se poser longtemps avec une jeune femme, actrice de second rôle, certes. Il l’avait toujours trouvé talentueuse et suffisamment jolie pour reconnaître un intérêt pour elle. Les opportunités s’étaient vu se multiplier au moment où ils s’étaient mis ensemble. Mais se retrouver au centre d’un intérêt soudain n’avait pas été sans conséquence… Et malgré tout ce qu’il avait pu ressentir, leur histoire s’était terminée de façon assez habituelle, si l’on se fiait aux communiqués officiels. Le manque de temps. L’éloignement. L’excuse de base, qui n’avait trompé personne.

Il ne s’était plus passé un jour sans qu’il se demande ce qu’elle était devenue, ou même ce qu’elle faisait… En coupant les ponts, le prodige du ballon rond avait aussi cessé de la suivre sur les réseaux sociaux. Il était donc loin de s’imaginer ce qui l’amenait ce jour-ci. Loin de penser qu’elle avait enfin décrochée l’opportunité qu’elle attendait tant. Il l’avait toujours connu maladroite et attachante, ce qui faisait par ailleurs, tout son charme... Mais aujourd’hui, beaucoup de choses avaient changé. Il avait changé. Plus personne ne l’acclamait dans les tribunes. Plus aucun sponsor ne lui proposait de contrat. Et surtout, il avait perdu sa place dans l’équipe. Ce pourquoi, il s’était tant battu… Il pouvait juste se satisfaire d’appartenir au club le plus prisé de l’île. La revoir maintenant, n’était pas sans renforcer un sentiment de honte. Il aurait préféré qu’elle ne garde de lui que le meilleur...  Et si elle ignorait encore à quoi il était réduit, tout ne serait qu’une question de temps avant qu’elle ne le réalise.

Cette petite demi-heure qui passa comme une lettre à la poste ne fut pas de tout repos. Très rapidement, le stade fut envahit par la production de la chaîne télévisée, et les joueurs furent appelés à rejoindre l’équipe technique pour de rapides présentations et explications. Alors que le décors s’installait de part et d’autres du stade, une table avait été dressée spécialement en leur honneur, pour leur assurer une ambiance plus conviviale et chaleureuse. Luka veilla naturellement à rester en retrait, peu emballé à l’idée de faire parti des figurants. Cette idée ne l’enchantait pas. Il ne désirait pas attirer l’attention sur lui. Pas alors que son ex prenait la parole et que l’on pouvait à tout instant faire le rapprochement entre elle et lui… Il tâcha alors de ne pas trop sourire au moment où elle débuta un monologue qui n’avait de sens pour personne, et probablement pas pour elle non plus ! Il lui avait bien semblé qu’elle avait tenté de le rejoindre, quelques instants plus tôt… Mais le trac ayant pris le dessus sur ses intentions véritables, plus personne ne semblait en mesure de l’interrompre, malgré le malaise grandissant.

Aussi fort désirait-il rire de la situation, qu’il en était navré, pour elle, pour tout le monde. Et puisque le moment devenait particulièrement grotesque et gênant, Luka se décida à réagir, muni de son sourire enjôleur, en toutes circonstances. Il lui fit face, un peu déconcerté par cette manie qu’elle avait de parler, pour s'auto-décrédibiliser. Na Bae n’avait vraiment pas changé, contrairement à lui… Mais il s’efforcerait à lui faire croire qu’il était toujours le même. Par fierté, et surtout à présent que tous les regards étaient braqués sur eux. « Tu me sembles un peu nerveuse… Laisse-moi t’offrir un verre. » Il l’invita à faire volte-face, direction la table pliante où y avait été dressés plusieurs mets et apéritifs sans alcool, bien évidemment. Se saisissant de deux gobelets, dont un qu’il offrit à la demoiselle, son sourire se fit un peu plus narquois au moment où il trempa ses lèvres dans la boisson pétillante. Une sorte de limonade, de ce qu’il pouvait en juger. « Si on m’avait dit qu’on se retrouverait dans ces circonstances, j’y aurais pas cru… Ah, j’oubliais. Félicitation pour ce premier rôle. C’est un rêve qui se réalise. » Le ton se voulait léger, mais l’intention n’en était pas moins sincère. C’était légitime de vouloir marquer les esprits et prouver sa valeur au monde entier. Il en était lui-même de nouveau rendu à ça… « Au fait, le prend pas mal, mais… Je confirme, les discours, c’est vraiment pas ton truc. Par contre, le speech sur les oiseaux de paradis, on aurait pu s’en passer… Ça tourne toujours pas rond dans ta tête, à ce que je vois. » la taquina t-il dans un sarcasme qui lui ressemblait que trop bien. Finalement, le naturel revenait toujours au galop… Et il ne lui était plus aussi difficile de savoir comment se comporter, à présent qu’il s’était lancé.

j’ai sur le bout de la langue, ton prénom presque effacé // @jeon luka ※※※  Une nervosité, un mal être et du stress, tout ce qu'il faut pas que les mots coulent sur ses lèvres. Des phrases qu'elle a lu, répéter mot à mot. Na Bae déteste ses moments de gêne ou personne ne l'arrête. A croire qu'ils aiment tous qu'elle se ridiculise. Déjà, des rires se font entendre sur le côté. Les yeux fermés, son discours continue. Comme s'il lui était impossible de répondre à une simple question. Comme si mentir était impossible pour elle. Non, elle ne va pas bien. Qui irait bien en ayant croisé un regard qui a hanté les rêves et les espoirs durant une longue année. Idiotement, Na Bae a cru qu'il aurait reprit contacte avec elle. Mais il ne la suivait plus sur les réseaux sociaux depuis leur rupture, médiatique. Mensonge d'une agence et d'un entraîneur pour cacher le fait que les fans avaient eu raison d'une relation qui était parti pour durer.

Personne ne l'interrompt, ses joues s'empourprent, les mots sortent de sa bouche. Elle cherche quelqu'un du regard, suppliant n'importe qui de l'arrêter de parler pour ne rien dire. Mais ils sourient tous en croisant son regard peureux, triste. Sauf lui, sauf celui qu'elle voulait ce matin pour s'excuser, pour lui rendre sa peluche. Luka, elle en a rêvé, Na Bae, de ce moment où ils allaient se retrouver. Loin de la foule, pas entourés d'inconnus ou de collègue. Juste tous les deux comme avant. A mangé, jouer à un jeu vidéo, rigoler, se chamailler. Puis ses lèvres, ses baisers.. ses mains attrapant les siennes, ses doigts entrelaçant les siens. Oui, Na Bae en était amoureuse, et un relent du passé n'est jamais bien loin. Le sourire qu'il lui lance, elle le connait et baisse son regard sur ses chaussures, gênée. Tous les regards sont sur eux, chose qu'ils ont essayé d'éviter quand ils étaient ensemble, surtout lui, qui la protégeait, qui la consolait.

Na Bae lève la tête, hochant timidement en acceptant son idée. Sa main se pose sur le gobelet qu'il lui tend, leurs doigts s'effleurent et elle détourne la tête pour que nul autre que lui ne voit le rose sur ses joues. Du coin de l'oeil, elle le détaille, cherchant, essayant de deviner comment il a pu changer en un.  « Merci, op…  » Elle récupère le verre pour le placer contre elle tout en se mordillant les lèvres. Oppa, elle a faillie l'appeler oppa. Ses yeux se ferment, inspirant pour calmer les battements de son coeur. C'est étrange pour elle, de se retrouver devant lui ainsi et surtout de sentir des regards sur eux.  « Oh, merci.   » L'actrice voudrait le féliciter pour son parcourt mais elle a lu la descende en enfer qu'il a subit depuis leur rupture. Alors, elle reste planter là, juste le dévorant du regard tout en souriant timidement. Jusqu’à ce qu'il la charrie. Le regard de Na Bae s'agrandis, elle se mord la lèvre s’en avança vers lui. Sa main libre se ferme en poing qui va percuter le torse de son ex-petit copain, pas méchamment, gentiment, comme deux amis qui se charrie.  « Yah! Au moins, vous irez dormir moins idiots.  » Les mots viennent encore une fois sans qu'elle y réfléchisse et dès qu'ils franchissent ses lèvres, il est trop tard.  « Et tout le monde sait que je suis nulle en discours.  » Même les messages sur les réseaux sociaux quand elle s'était excusée d'être en couple avec Luka, ne voulait rien dire.  «  Et si tu veux, je te prête le livre sur les oiseaux du paradis, pour continuer ton instruction.  » La taquinerie est lancée. Elle lui sourit, et moins de personne ne les regardent. Sa main se pose sur le poignet de Luka, son regard se fait implorant. Un coup de tête en direction d'un des couloirs du stade. Puis, elle fait volte face, déclarant haut et fort  « Je vais me chercher du café. » Boisson préférée du premier rôle féminin.

Dos contre le mur, Na Bae attend que Luka arrive. Cachée dans l'ombre, nul ne peut se rendre compte d’une présence à ce lieu. Endroit où elle l'attendait avant. Dès que des pas résonne dans le couloir, ses pas qu'elle avait apprit à reconnaître, la jeune femme lui attrape le bras pour le tirer dans cette zone que nul ne peut voir.  « Pardon !  » Devant lui, tête baisser, elle s'incline, les mains jointent devant elle.  « J'aurai dû dire non.  » Si pas pour lui, au moins pour le sentiment de mal l'aise qui lui prend à la gorge.  « J'espère que tu vas bien, oppa.  » La question est murmurée de manière gênée. Na Bae évite de le regarder.  « Je..  » Ca lui fait mal, des larmes commencent à perler ses yeux.  « Je…  » Et avant de pleurer devant lui, elle trouve le courage de lui tendre sa peluche.  « Je te le rends.  » Il n'a plus l'odeur de Luka. Cette pauvre peluche en forme de chien a été mouillée par des larmes de tristesses, de l'eau de pluie. Il a même été torturé par des mains quand elle était en colère.  « Il a bien profité du soleil.  » Une larme silencieuse coule sur sa joue pour mourir sur le menton, alors qu'elle lui fait un sourire timide.  « J'ai pas osé t'envoyer de mail ou de carte postale, de peur qu'on soit encore surveillés. » Car ils étaient heureux au début, ils auraient pu être heureux, s'ils n'avaient pas été surpris à se tenir la main. Si leur relation n'avait pas éclaté aux yeux du public.  « Tu vas bien, oppa ? » Elle se répète, Na Bae. La seule chose qu'elle veut savoir est si elle lui a manqué. La seule chose qu'elle veut est qu'il la prenne dans ses bras et qu'il lui caresse le dos comme avant.

si oublier revient à jeter une partie de soi, alors autant ne rien oublier.  // @yu na bae ※※※ Même s’il faisait style de rien, Luka avait bien du mal à la fixer plus de quelques secondes. La vie se jouait définitivement de lui, pile lorsqu’il s’était persuadé ne plus rien ressentir, son ex petite-amie réapparaissait comme une fleur ! Luka, il l’écoute depuis un moment sans réellement prêter attention ce qu’elle disait. Son regard la détaillait de façon minutieuse, comme à la recherche d’une faille. D’un élément marquant, comme différent. Il aimerait la trouver différente. Plus repoussante peut-être… Il aurait aimé la savoir changée, plus hostile ou rancunière… comme pouvait l’être Mee Joo, suite à leur séparation. Na Bae pouvait tout aussi jouer la comédie et prétendre aller bien en public… Sauf que le footballeur savait discerner le vrai du faux. Il la connaissait suffisamment, malgré l’année d’absence, pour savoir lorsqu’elle faisait semblant. Là-dessus, le doute n’était même pas envisageable. Ses joues qui se pâmaient d’un rose délicat et qu’elle s’efforçait inutilement de lui cacher n’étaient pas de la comédie. Elle ressentait toujours des choses pour lui. Peut-être plus comme avant. Rien ne serait jamais plus comme avant, mais il était un peu pareil dans le fond. Prétendre qu’il ne ressentait rien ne serait qu’un gros mensonge. Sauf qu’il était beaucoup trop fier pour le lui dire et s’afficher ainsi devant autant de monde. Luka avait aussi appris de ses erreurs… Et à présent, il se méfiait des médias, mais aussi de n’importe qui. Il n’existait vraiment qu’une poignée de personne en qui il avait foncièrement confiance. Pour de l’argent ou un profit personnel, de trop nombreux personnes savaient retourner leurs vestes pour servir leurs intérêts…

Pour sa propre défense, il en venait aussi à porter un masque pour ne pas révéler ce qu’il pensait réellement. L’étiquette du Casanova lui allait plutôt bien et c’en était presque devenue une seconde nature, même si en présence de Na Bae, feindre son envie de la séduire aurait été plutôt mal placé… Il se contentait d’aborder une posture amicale, ouverte et confiante. Le genre qui laissait entendre qu’ils étaient restés en contact et donc, en bons termes... Cependant, le poing qu’il se prit sur le torse fut amené comme un bon moyen de casser la glace. Amusé par ce geste inoffensif qui sonnait davantage mignon à ses yeux, le jeune homme poussa un léger rire avant d’abandonner son gobelet sur le coin de la table, croisant ses bras pour la fixer d’un air faussement dubitatif. « Ta force égale toujours celle d’une mouche. C’est mignon. » la taquina t-il en ignorant volontairement les précédents propos. Il notait toutefois la ruse de la demoiselle pour détourner l’attention sur eux, presque reconnaissant qu’elle ait le même genre de pensée que lui. Car si tout le monde s’attendait à des retrouvailles électriques, il n’en était manifestement rien… Et poursuivre une palpitante conversation sur la pluie et les oiseaux de paradis n’étaient pas pour intéresser du grand monde… Alors il n’ajouta rien de plus et fit comme si de rien n’était au moment où elle se saisit de son poignet pour lui faire comprendre un message. Sans perdre des yeux sa trajectoire, Luka pesa le pour et le contre avant de se décider à la rejoindre, puisque c’était ce qu’elle attendait de lui…

Il patienta quelques minutes afin d’éloigner toutes suspicions. Comme prévu, la jeune actrice l’attendait dans un couloir, dos au mur. Luka jeta instinctivement un regard en arrière avant de se diriger vers elle, un peu déconcerté au moment où elle l’attira un peu plus dans l’ombre pour se confondre en excuses. Sur le coup, il ne comprit pas grand-chose et ses yeux s’agrandirent sous l’incompréhension alors qu’elle semblait révéler sa vraie nature, ses vraies émotions, juste sous ses yeux. La voir aussi déboussolée, comme sur le point de fondre en larmes, lui provoqua une sorte de pincement au cœur. Mais puisqu’elle semblait avoir du mal à trouver ses mots, il ne préféra pas l’interrompre. Au lieu de ça, il osa un geste vers elle, lui attrapant en douceur les bras pour la tenir face à lui. Il se pencha également à sa hauteur, faute à ses grandes jambes qui lui donnait facilement une tête de plus. « Je… fais aller. Enfin, je vais bien. Vraiment. » se reprit-il pour ne pas l’inquiéter. Il n’estimait pas lui mentir non plus. Après tout, il y avait pire que lui, dans la vie. Même s’il n’était plus le joueur vedette du moment, il appartenait toujours à l’équipe et on lui versait chaque mois un salaire qu’il ne méritait plus tellement… De quel droit se plaindrait-il de quoi que ce soit ? Le fait qu’il soit devenu mauvais ne touchait qu’à sa dignité. Il ne s’était cependant pas attendu à ce qu’elle lui rende cette vieille peluche qu’il se souvenait lui avoir offert au cours d’une fête foraine.

Le souvenir remontait à leurs débuts… Et pourtant, il eut l’impression que cela datait d’hier… Alors que non. La peluche en était la preuve. Elle semblait un peu délavée, peut-être même un peu abîmée. Mais il se refusa à le lui prendre, la repoussant pour la caler contre la demoiselle. « C’était un cadeau… Je peux pas te le rependre. Si tu n’en veux plus, tu n’as qu’à le jeter. » Ses mots semblaient lourds et difficiles à entendre, alors qu’il s’efforçait bien à l’inverse de peser ses propos, d’une voix douce et passablement désolée. Il n’avait jamais supporté faire pleurer les filles, et c’était pourtant un domaine dont il excellait… Ça se finissait très souvent comme ça. Et s’il ne laissait rien transparaître à chaque fois, c’était avant tout pour ne pas montrer sa culpabilité. Il n’était pas sans cœur, et il ne prenait aucun plaisir à blesser les autres. Il était juste incapable de la consoler, comme avant… Car tout cela, était bien terminé aujourd’hui. Il ne fallait en aucun cas qu’il fasse un pas en arrière. « Yah. Arrête de pleurer. Je te l’ai déjà dis, t’es vraiment laide quand tu pleures. » ajouta t-il sous un léger fond de sarcasme pour la faire sourire tant bien que mal. Il s’attendait aussi à ce qu’elle le prenne au premier degré. Elle risquait même, de tout prendre au premier degré. Ce pourquoi il ajouta bien assez vite, autant pour lui que pour elle. « Frappe-moi si ça peux te soulager. Vas-y, bae… Je le mérite. » Il ne craignait pas sa force de mouche après tout. Il se disait que peut-être cela le soulagerait aussi, de recevoir des coups. Surtout s’ils venaient d’elle. Tout avait été de sa faute… S’il ne l’avait pas séduite, s’il ne l’avait pas traité aussi bien, s’il avait su être plus malin, plus intelligent, moins impulsif et moins fier, peut-être auraient-ils pu éviter ces scandales. Peut-être aurait-il lui épargner cette peine de cœur… Et pour la conforter dans cette décision, le jeune homme se recula de quelques pas en écartant les bras, incitant la jolie blonde à le faire. Parce qu’il le méritait...

j’ai sur le bout de la langue, ton prénom presque effacé // @jeon luka ※※※  Grandir publiquement, oblige les gens à se cacher. Le moindre sentiment parent, le moindre comportement se retrouve sur des sites web, réseaux sociaux ou des journaux à sensations. Si la personne est assez connue, elle peut même avoir un reportage dans l’un des journaux parlés du pays. Jouer avec l’attention des gens, faire comme si on ne souffrait pas d’une situation, d’un comportement, est la vie que les parents de Na Bae ont choisi pour elle peu de temps après sa naissance. Ils sont peu à reconnaître les symptômes du mal être qu’elle dégage. Un regard fuyant, le rouge aux joues, la main tremblante, symptôme que Luka. Symptômes qui cachent une autre raison de son comportement. Des sentiments qu’elle ne peut exprimer devant les autres. Il est loin le film qui trotte dans sa tête depuis leur rupture sur leur retrouvaille.

« Gnagnagna. » Son regard est devenu rieuse, alors que son bras retombe le long de son corps. « Et toi, tu as grossi.  » un rire timide, une tête qui se secoue de gauche à droite, laissant des mèches voler au gré du vent. Et lui, bras croisés, ne la quittant pas des yeux. Voilà, ce qu’ils ont sous leurs yeux. Na Bae doit réfléchir pour ne rien laisser paraître, qu’aucun mot puisse sonner aux oreilles des autres que le footballeur lui manque. Jouer derrière la caméra, un personnage, elle la comprit après la rupture. Cacher, tout cacher pour pouvoir vivre normalement, loin de ses gens curieux. Sa main se pose sur le poignet de son ex-copain, un coup de menton en direction d’un des couloirs, à la barbe et au nez de tous. Elle souhaite un moment en tête à tête avec lui, qui pourrait refuser son souhait.

Plantée devant lui, la blonde cherche les mots, bafouillant. Trop de penser se bousculent dans sa petite tête et rien ne sort de ses lèvres. En moins de dix minutes, Na Bae redevient elle-même, cette jeune femme qui a perdu son amour à cause des scandales, du grand scandale. Cette jeune femme rêveuse et timide à la fois. Et lui, qui lui attrape le bras et elle qui le regarde, le dévore du regard. Une unique larme coule sur la joue non maquillée de l’actrice. Et la question, cette question qu’elle va lui répéter deux fois, juste pour être rassurée, juste, car elle a besoin de savoir qu’il va bien. Son regard se plisse comme si elle allait réussir à savoir la vérité, comme si son regard devenait un rayon x. Mais elle accepte la réponse sans rien dire. Qui pourrait aller bien à un moment pareil ?

Elle se mordit les lèvres, baisse le regard pour qu’il ne puisse apercevoir les larmes qui sont là, qui souhaitent se montrer à sa vue. Elle prend une grande bouffer d’air avant de lui tendre la peluche, leur peluche, le premier cadeau qu’il lui a offert. Souvenir d’hier, souvenir de demain. Un petit chien abimé qui ne l’a pas quitté durant son exil loin de lui. Elle le lui tend et lui la repousse contre elle. Na Bae a mal, dans sa tête, ça veut juste dire qu’il ne veut plus rien avoir affaire avec elle. « Tu… » Les larmes ont gagné le combat, sa vision devient floue. Et Luka qui essaye de faire de l’humour et Na Bae qui se recule d'un pas serrant contre elle la peluche. « Je m’en moque  » Après tout, elle ne doit plus lui plaire. Pourtant, Luka n’aurait pas compliqué à la calmée, juste la prendre dans ses bras, caresser son dos, sans devoir parler. Mais même là, c’est trop pour lui.

Quand il lui propose de le taper, Na Bae lève la tête vers lui. Il se recule, écartant les bras. Pour toute la souffrance qu’elle a ressentit, pour la douleur qui a poignardé sans cœur quand il a arrêté de la suivre sur les réseaux sociaux. Pour le fait qu’il ne l’est pas regardé à la fin du procès, qu’il ne l’a pas retenu. La peluche tombe entre eux deux, son corps s’approche de Luka, ses mains se referment en poing. Mee Joo lui a dit qu’elle souffrira moins si elle pouvait faire comprendre au footballeur comme elle a souffert de leur rupture. Alors ses poings s’abattent sur le torse de l’homme en face d’elle. Elle tape, tout en pleurant, laissant exprimer ses sentiments. « Tu avais promis d’être toujours là. » L’un après l’autre, ils s’abattent sur le corps devant elle. « Qu’on trouverait un moyen. » Sa voix ne cache rien de ses émotions. Elle a envie de hurler pour lui dire tous ses mots, mais elle ne le fera pas. « Tu ne t’es même pas retourné comme si je n’avais jamais compté à tes yeux.  » Doucement, elle se calme, posant ses mains à plat contre son ex-petit ami. « à croire que tout ça, c’était du vent.  »

si oublier revient à jeter une partie de soi, alors autant ne rien oublier.  // @yu na bae ※※※ Pour le moment, il ne s’en voulait pas encore. Il le réaliserait sûrement plus tard et y repenserait au moment où il irait s'allonger, exténué par cette improbable journée. Pour l’heure, Luka n’avait pas totalement conscience de ce qu’il faisait et de l’impact de mots sur son ex copine… Lui aussi, il s’était déjà à quelques reprises imaginés des retrouvailles. Mais face au fait accomplis, jamais rien ne se passait comme on le pensait. C’était à croire qu’il n’en avait plus rien à faire de cette pauvre fille, alors que la vérité était tout autre… Bien sûr qu’il tenait toujours à elle. Mais les choses avaient changé… Surtout, il ne voyait pas l’intérêt de lui redonner de l’espoir alors qu’ils avaient convenu de s’arrêter là. Pour quelle raison reprendraient-ils alors qu’ils risquaient certainement de reproduire les mêmes erreurs ? Luka était toujours parti du fait qu’un ex se devait de rester un ex… Si cela n’avait pas marché la première fois, qu’est-ce qui rendrait la seconde différente ?

C’est sur ce raisonnement qu’il campa sur sa position, bien décidé à ne pas céder, à paraître pour le plus ignoble à ses yeux s’il le fallait… C’était peut-être mieux dans le fond. Même si elle n’allait pas facilement le croire. Luka avait une réputation de don juan pour le précéder… Et avec Mee Joo pour cracher son venin et sa colère, il ne doutait pas non plus que la blonde le haïrait tôt ou tard… Tout n’était peut-être qu’une question de temps. Il était prêt, autant psychologiquement que physiquement. Aucune émotion ne transperçait son beau visage. Ses pensées tout comme ses sentiments personnels, il les avaient tous bloqués pour tout encaisser et emporter la douleur avec lui. Chaque coup qui se répercutait contre son torse exprimait la tristesse et la détresse de Na Bae à son égard. Il le constatait maintenant. Elle avait souffert par sa faute. Derrière ce petit être solaire se cachait une femme meurtrie par les insultes, le jugement, critiquée sans raison valable et pointée en permanence du doigt parce qu’elle avait eu le malheur de craquer pour lui… Luka ferait bien de se faire une raison à ce sujet. Toutes les filles avec qui il sortait, il leur arrivaient des choses terribles. Et cela même avant qu’il soit maudit… Les paroles de la jeune actrice firent échos dans sa tête, totalement stoïque en apparence mais paniqué tout au fond de lui. Mais que pouvait-il répondre à ça ? Que pouvait-il bien lui dire ?

Toutes ces choses… il les avaient effectivement dites. Aucune autre fille ne pouvait le prétendre, à part Na Bae. Il lui avait fait ces promesses puisqu’à l’époque, il avait vraiment cru pouvoir trouver une solution… Il avait cru pouvoir y parvenir, parce qu’il l’aimait. Comme si ce sentiment aurait pu leur éviter cette descente aux enfers… Une belle naïveté. Et le pire étant, qu’elle espérait toujours après ces mots puisqu’elle n’avait pas oublié et elle les lui rappelait… Les mains posées à plats contre son buste, Luka se décida enfin à réagir après un long soupir… Ce fut tout aussi dur et horrible. Mais il se refusait de concrètement l’entendre, afin de garder son sang-froid et la tête haute. « Désolé, Na Bae… J’aurai jamais du te dire tout ça. » prononça t-il avec une légère amertume. Il savait ce qu’il devait dire. Ou plutôt, démentir. Jamais rien n’avait été du vent, bien au contraire… Mais le footballeur ne revint sur ces mots, osant finalement un geste de réconfort, plutôt que des paroles maladroites. Des paroles qu’il n’assumerait pas. De ce fait, il passa un bras par-dessus les épaules de Na Bae pour la ramener un peu plus contre lui. Cette étreinte n’avait rien de très chaleureux, mais il ne voyait pas ce qu’il pouvait faire de plus. En soi, il n’aurait même jamais du faire ça. « J’ai pas assuré. Je sais… J’espère qu’un jour, tu pourras me pardonner. » D’avoir été si froid, si distant, si insensible. D’avoir tourné la page, aussi rapidement...

j’ai sur le bout de la langue, ton prénom presque effacé // @jeon luka ※※※  Ils avaient été heureux ensembles, en tout cas elle oui. Elle qui vivait les sensations d'un réel amour. Ils se voyaient peu mais ce n'était pas dérangeant, vu qu'ils voulaient avancer dans leur carrière. Et quand ils se voyaient, plus rien n'avaient d'importance, au début. Jusqu'à ce que des photos circulent d'eux deux. La légende de la première indiquait juste qu'ils étaient amis. Mais très vite, tout a changé. Pourtant, ils tenaient bon, elle tenait bon pour ne pas l'inquiéter. Ils profitaient encore des moments rien que tous les deux. Sauf qu'ils sortaient pratiquement plus, juste pour les éviter. Na Bae venait de gouter à l'amour, celui qui donne des frissons, celui qui fait sourire idiotement. Et on ne leur a pas laissé le choix de rompre.

Durant un an, elle a rêvé de leur retrouvaille. Pas ainsi, pas comme ça. Dans l'un des petits restaurants où ils se rejoignaient par exemple. Sur la falaise, loin du regard des autres Mais pas ici, pas au stade. Pas dans un lieu où ils ont passé des moments tous les deux, réussissant durant quelques minutes à se cacher loin de la foule. Et le comportement qu'il a avec elle, n'est pas celui qu'elle espérait. Il est si distant, et elle veut tellement qu'il la serre contre lui. Il est si froid, alors qu'elle veut revoir le soleil dans son regard. Les larmes sont des vrais, sa voix est murmure alors qu'elle voudrait hurler pour exprimer ses paroles qui lui font mal. Mais même ça, ça leur est interdit. Alors elle tape contre le torse de Luka. Les mots sortent, ceux qui lui font mal. Les promesses qu'elle a cru, celles qu'il n'a pas tenu. Elle voudrait le haïr, le détester. Pouvoir tourner la page comme Mee Joo, lui dit. Sa meilleure amie sait qu'elle tient toujours à Luka, qu'elle rêve d'un futur de nouveau ensemble. La plus jeune connait les sentiments de l'actrice pour le footballeur, l'amour qu'elle lui porte en plus de l'admiration pour son jeu.

Sa tête contre lui, ses doigts s'agrippent au maillot. Les paroles de Luka, lui font encore plus mal. Elle lève le regard vers lui. « Ja... mais » Non, elle a mal comprit. Il ne vient pas de s'excuser pour des promesses qu'il lui a fait. Les mains de Luka se pose dans son dos, ses bras se referment autour d'elle. Na Bae se colle à lui, savourant l'instant présent. Elle pleure silencieusement, bercer au rythme des battements de coeur du footballeur. « j'ai si mal » Mal de comprendre que la distance est présente entre eux. Mal de savoir qu'ils vont se séparer d'un instant à l'autre et qu'il ne la regardera même pas. Mal d'imaginer une autre fille dans ses bras. « Sers-moi plus fort, oppa. » son menton contre le maillot, elle le regard entre ses larmes. « ne me lâche pas, pas encore. » Juste profiter de cet étreinte qu'elle a rêvé durant un an. Après, ils redeviendront que de parfait étranger l'un pour l'autre. Et ça, elle ne veut pas. « reste avec moi, aujourd'hui. » ne me lâche pas, pas maintenant. ne montrons pas qu'ils ont gagné et que tu m'as oublié. les mots ne veulent pas sortir mais son regard veut tout dire. juste cette fois.

si oublier revient à jeter une partie de soi, alors autant ne rien oublier.  // @yu na bae ※※※ Mais qu’est-ce qu’il avait foutu, nom de dieu… Qu’avait-il espéré soulager en balançant de tels propos égoïstes ? Le jeune homme avait beau avoir pensé tout ce qu’il avait dit, il ne l’assumait définitivement pas. Comment pouvait-il se tenir encore debout et face à elle ? Na Bae s’accrochait désormais à lui comme si sa vie en dépendait... Et ce fut à cet instant très précis, que son propre cœur se mit à saigner…Il n’avait alors pas su refréner ses traits plus expressifs que jamais, tiraillés entre la peine et le désarroi. Il redoutait plus qu’à un tout autre moment le regard de Na Bae… Bien entendu qu’il n’était pas indifférent à ce qui se passait. Ils semblaient revivre un événement du passé. Une rupture qui ne s'était jamais été faite en bonnes et dues forme et qui réveillait en lui une profonde culpabilité… Il avait cru que les coups et une attitude distante aurait suffit pour la faire s’éloigner, mais c’était tout l’inverse qui se produisait… Il ne voulait pas qu’elle lui fasse ça. Il fallait qu’elle le laisse… Il n’était pas un gars pour elle. Mee Joo avait peut-être bien raison dans son jugement. Et si à une époque il avait su faire son bonheur, aujourd’hui il ne saurait que la faire pleurer… Parce qu’il avait déjà échoué, et qu’il échouerait encore les fois d’après…

Luka n’avait pas envie de la tenir dans ses bras et pourtant, c’est ce qu’il fit, au moment où elle lui demanda de la serrer un peu plus fort. Son subconscient le lui avait dicté l’ordre de façon immédiate, aussitôt penché au-dessus de la blonde pour appuyer sa joue contre le coin de sa tête. Il ne supportait pas de la voir comme ça. C’en était insupportable. « Arrête ça… Désolé Bae, tu compliques trop les choses… C’est déjà fini et tu le sais. » Des mots si lourds, qu’il ne parvenait même plus à la regarder en face. Et pourtant, il continuait de la serrer dans ses bras. Une étreinte pour exprimer sa propre douleur. Pour exprimer son pardon. Puis enfin, l’abandon. La résignation. Ses bras retombèrent le long de son corps au moment où il la libéra en se reculant d’un pas. Toujours, sans la regarder. Toujours dans l’intime conviction de ne plus pouvoir faire nul autre chose que lui briser le cœur, quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse. Il évitait aussi son visage, pour ne pas qu’elle les voient, ses larmes sur le point de tomber. Ses yeux rougis par la honte et l’impuissance.

Une petite voix au fond de sa tête voulait accepter sa dernière requête, mais le footballeur savait que ce n’était pas une bonne idée. Même s’il n’était question que d’une seule fois, ce n’était pas une bonne idée. Et il lui vint une excuse en tout point réelle, pour le dissuader, elle comme lui, d’en venir à commettre cette bêtise. « Ton rêve t’attends. Tu as toujours un tournage. Un rôle à jouer… Ne gâches pas tout pour moi. Pas encore. » Après tout, n’avait-elle pas enduré toutes ces épreuves par sa faute ? Ne méritait-elle pas une carrière reconnue et tout l’amour de ses fans ? Il ne lui avait apporté que des haters… Et il était déjà maudit… La différence avec lui était que Na Bae pouvait encore espérer après une vie meilleure. « Oublies-moi. Oublies-moi, putain... » prononça t-il dans un ultime soupir, poings serrés et lèvres pincés. Contenir ses émotions à un moment aussi critique relevait d’un énorme self-control. Et si visuellement il s’efforçait encore à vouloir faire le dur, ses propres mots commençaient aussi à le trahir. Entre fuir ou provoquer une scène de cris et de pleurs, il optait forcément pour la première option. Ce pourquoi, ses pas l’amenèrent à la contourner, résolu à la laisser en plan… Résolu à ne pas faire demi-tour. Et pourtant, lorsque son regard retomba sur la peluche - leur peluche - son geste fut rapide et décisif dès l’instant où il s’en saisit, pour finalement l’embarquer avec lui...