C’était durant ces instants là que la demoiselle se disait pourquoi elle était encore en vie. La seule chose qui l’animait et qui l’avait laissé continuer à marcher dans ce chemin s’était sa mère. Mais maintenant qu’elle n’était plus là, la belle était perdue, elle ne savait même plus qui elle était ni même pourquoi elle faisait ce genre de choses aux personnes qu’elle aimait. Pourquoi elle lui faisait ça. La jeune femme souffla la fumée blanchâtre, alors qu’elle était assise contre la porte du toit. Clope en main, la demoiselle regardait finalement le ciel si bleu. Un oiseau était venu se poser sur le bord du toit et un léger sourire se fit voir sur les lèvres de la demoiselle. Elle aurait aimé être comme cet animal. Libre. La demoiselle continuait de fumer alors qu’elle ne voulait pas partir. Elle avait sécher son dernier cours, un peu comme habituellement, mais pour le moment, elle ne voulait pas partir à la maison. Elle n’avait pas envie de le voir et se disputer peut-être avec lui. Qui sait ? Elle n’aurait peut-être rien fait ce jour là, mais lui aurait envie de se disputer, de mettre la main sur elle. Fermant les yeux, elle se laissa vider de ces pensées qui la détruisaient. La jeune femme n’aimait pas la situation dans laquelle elle vivait et ne voudra que personne soit dans la même situation qu’elle était en fait. Ce n’était pas humain, c’était tout autre chose... La jeune femme se demandait si un jour, c’était elle qui suivra sa mère, ou alors son père.

La jeune femme pensa a ceux qui étaient restés près d’elle, qui ne l’avait pas lâché, mais surtout elle pensait à lui. Celui qui hantait désormais son esprit. Comment pouvait-elle vivre normalement alors qu’elle avait un père comme le siens ? Comment pouvait-elle l’aimer librement, alors que son père lui donnait bien des raisons pour le détester. Hae Soo porta doucement ses doigts sur ses lèvres, finissant par finalement jeter les cendres dans une des poubelles près d’elle, mais surtout jetant ce qu’il restait de sa clope. Elle se détestait lorsqu’elle lui faisait du tort, mais elle ne pouvait faire autrement. Elle savait que si sa mère était encore en vie, ce ne serait pas ce qu’elle voudra pour sa fille, la tenant des fois bien à carreau et Hae Soo ne faisait que ce qu’elle voulait. Mais non... Sa mère n’était plus et maintenant son père devra en payer les conséquences. La jeune femme regarda sa main, alors que cette malédiction la suivait toujours...Elle se demandait vraiment quand tout ça allait s’arrêter. Mais c’était surement, jamais.

Elle se dirigea finalement vers les couloirs alors qu’il n’y avait personne. Du moins c’est ce qu’elle pensait puisque les cours étaient terminés maintenant depuis quelques minutes. Il n’y avait que ceux qui restaient pour étudier après les cours, dans la bibliothèque, ou ces amoureux qui voulaient être tranquille après une journée de cours. Un léger sourire se fit voir sur ses lèvres rien qu’en y repensant. Mais c’est alors qu’elle secoua la tête pour ne plus y repenser. Pour ne plus repenser à lui. C’était alors qu’en se dirigeait vers la cours, juste avant qu’elle ne sorte de la porte, elle avait pu voir une silhouette qu’elle connaissait. Non ce n’était pas Do Hwan. Heureusement. Mais c’était une jeune femme qu’elle connaissait depuis longtemps maintenant. Une étudiante qui se trouvait bien souvent dans sa classe et avec qui elle était amie. Mais après la mort de sa mère, Hae Soo avait trouvé qu’elle était un peu plus, distante. La demoiselle ne comprenait vraiment pas pourquoi où ce qu’elle lui avait fait... Seulgi était sa meilleure amie, mais en ayant appris la nouvelle, elles ne l’étaient plus vraiment, mais ça Hae Soo en savait les raisons. Seulement... « Sunhye », s’était-elle exclamée pour que la demoiselle puisse la voir. Un léger sourire se fit voir sur les lèvres de la jeune femme, se demandant vraiment pourquoi elle l’évitait ces derniers moments « Ça va ? Je te vois à peine... Tout vas bien ? ». C’est sûr, des fois Hae Soo s’en tapait des gens. Mais Sunhye était différente pour elle, du coup s’il y avait quelque chose, elle voulait vraiment le savoir « Tu étais au dernier cours ? », bien sûr quelle question « La prof a dit quelque chose ? », en rapport bien sûr à l’absence de la jeune femme de sa classe.

Le dernier cours de la journée allait bientôt arriver à terme, un passionnant cours d’anglais. La jeune lycéenne avait été attentive pendant toute l’heure. Elle n’est pas forcément une grande bosseuse et l’école n’est pas l’endroit qu’elle préfère le plus mais ça n’a jamais été une corvée pour la timide d’assister aux cours. Elle n’a jamais séché et elle ne le fera jamais. Bien trop docile, elle se sentirait beaucoup trop coupable de faire une telle chose. Elle qui rêve d’être policière, suivre les règles est une devise dans sa façon de vivre. Ce n’est malheureusement pas le cas de la jeune femme qui laisse bien trop souvent une chaise vide à côté d’elle.  Haesoo. Une des filles de la classe avec qui elle s’entend particulièrement bien. Elles ont souvent été dans la même classe au cours de leur parcours scolaire et une amitié a fini par se créer au fil du temps, naturellement leurs caractères pratiquement opposés ont fini par s’attirer. C’est pourquoi, quelques fois, ses pensées divagues sur les moments qu’elles ont passé ensemble.

La sonnerie retentie et il ne faut pas moins d’une seconde pour que la classe se vide. Sunhye, comme quelques rares élèves, range tranquillement ses affaires dans son sac. Comme à chaque fois, il ne reste qu’elle, le professeur et les élèves chargés de nettoyer la classe. Alors qu’elle se dirige vers la porte pour sortir de la pièce, une voix autoritaire la stoppe dans sa marche. Est-ce que c’est encore pour lui dire de participer plus en classe ? De ne pas avoir peur si elle veut poser des questions ? Elle connait la chanson. Elle a compris à force de l’entendre presque tous les jours mais elle est comme ça. Sa timidité ne va pas changer avec des paroles. Seuls rares personnes ont la chance – ou le malheur – de connaître la personnalité enjouée et extravagante de la coréenne. Mais à sa plus grande surprise, ce n’était pas pour cette raison. « Je sais que tu es proche de Lee Haesoo, est-ce que tu pourrais lui dire que sa présence en cours est attendue et qu’elle risque d’être punie si elle manque encore des cours ? » un hochement de tête positif face à la demande de son interlocuteur et un petit oui sortant de sa bouche avant qu’elle ne passe l’encadrement pour rejoindre la cours.

L’enseignante n’avait pas idée de la tâche qu’elle avait donné à Sunhye. Elle ne parlait plus beaucoup à son amie depuis la mort de sa mère. Elle avait énormément changé et la timide ne savait pas quoi faire. Alors elle n’a pas trouvé meilleure idée que de s’éloigner de cette dernière. Puisqu’elle n’avait pas assisté au dernier cours, il n’y avait aucune raison qu’elle soit dans l’enceinte de l’école. Du moins, c’est ce qu’elle pensait avant qu’une voix féminine et familière l’interpelle. Elle se retourne pour faire face à la jolie demoiselle. « Hey ! Ça va et toi.. ? » Est-ce que cette question était pertinente ? Pas du tout. Elle n’allait pas s’en remettre en aussi peu de temps. Elle n’allait peut-être jamais s’en remettre et simplement apprendre à vivre avec. « Ah oui, la prof ! » disait-elle en se remémorant les paroles de celle-ci. « Elle a dit que tu serais punie si tu accumulais encore des absences aux cours.. » sa voix était inquiète. La jeune femme n’avait pas envie que son amie soit punie ou pire, renvoyée. « Pourquoi tu sèches.. ? Tu as des soucis.. ? » elle avait osé poser la question. Elle avait envie de rattraper son erreur. Elle sentait qu’elle avait une nouvelle occasion d’agir comme une vraie amie et de ne plus laisser tomber Haesoo simplement parce qu’elle n’était plus elle-même ces derniers temps.

Ce n’était pas comme si les profs ne s’y étaient pas habituer maintenant. Depuis l’année dernière, depuis ses fiançailles, la jeune femme avait changé, mais lorsque sa mère était entrée à l’hôpital, lorsque sa santé se dégrada, lorsqu’elle avait fini par mourir...C’était son monde qui s’était effondré. La lycéenne gardait sa bague autour de son doigt, ne voulant jamais l’enlever pensant qu’ainsi, elle ne garderait pas simplement les souvenirs qu’elle avait de sa mère, mais aussi une partie d’elle-même. La brune n’était plus comme auparavant, mais son ancienne elle était quelque part, perdue. Elle avait juste besoin de cette main qui pouvait lui ouvrir les yeux sur ce monde et pouvoir lui dire que tout allait être bien, temps que cette personne restera à ses cotés. Malheureusement, la seule personne qui pourrait un jour la rendre heureuse est celle qu’elle essaie d’éloigner le plus d’elle. Mais pour combien de temps ? Elle était humaine au final, elle se faisait du mal pour son propre ego, pour ne pas que son père croit qu’il a encore le control de sa vie... Mais il l’avait. La jeune femme se sentait de plus en plus enchaînée à lui, se sentant vulnérable lorsqu’il était là, avec elle, dans une même salle. Il n’y avait que peu d’endroits où elle se sentait en sécurité, où elle ne se sentait plus étouffée par son père. Malheureusement, elle savait que les profs n’allaient pas non plus rester silencieux, voulant surement voir son père et se serait là que les choses partiraient en vrille. Elle le savait et pourtant, têtue comme une mule, elle n’en faisait qu’à sa tête. Au final, s’était peut-être elle qui se menait à sa propre fin, préférant blâmer les autres sur son propre malheur.

En se dirigeant dans les couloirs de l’école, maintenant qu’elle se disait qu’il n’y avait personne et qu’elle pourrait un peu se reposer avant de partir à la maison... Même si elle considérer sa maison comme une prison plus qu’autre chose, elle vit une silhouette qui ne lui était pas du tout étrangère. Sunhye. Ces deux jeunes femmes étaient devenues amies depuis des années maintenant, mais Hae Soo ne savait pas vraiment pourquoi la brune l’évitait. Déjà que la jeune demoiselle séchait la plupart des cours des fois, elles ne se voient plus trop depuis la mort de sa mère, et puis... Elle se demandait vraiment pourquoi les gens la désertaient depuis. C’est vrai, elle était devenue dure envers quelques uns, mais si elle y pense bien, elle n’avait jamais rien fait à la belle.

Hae Soo se comporta normalement, même si elle voulait savoir qu’est ce qui clochait ces derniers temps... Et depuis le début de l’année ce n’était plus pareil. La jeune femme hocha doucement la tête lorsqu’elle lui redemande la question et dit simplement « Ça va ». C’est alors qu’elle lui demanda si elle était au dernier cours, et bien sûr, elle connaissait déjà la réponse. Mais ce qu’elle ne pensait pas c’était que la prof aille demander à Sunhye de lui faire passer le message. La lycéenne hausse les sourcils, puis finit par soupirer en voyant la mine de son amie qui dirait semble s’inquiéter pour elle. Elle lui tapote doucement l’épaule « C’est rien t’inquiète, elle fera rien... C’est juste des paroles en l’air », elle ferme un instant les yeux, prenant une inspiration puis regarde de nouveau la demoiselle devant elle « Tu as eu un soucis ? Pour rester encore ici ou tu prenais ton temps comme d’habitude ? ». Disons que même si elles ne se parlaient plus vraiment, Hae Soo semblait se comporter normalement avec elle, comme toujours, un peu protectrice, un peu inquiète.

C’est alors que la belle brune lui demanda pourquoi elle séchait et si elle avait des soucis. Regardant distraitement le plafond un peu, elle fit un signe négatif de la tête. Des soucis elle en avait, mais elle ne pensait pas en parler à Sunhye, du moins, elle savait qu’elle ne pouvait parler de ses soucis à tout le monde « Aucun souci... Je n’avais juste pas envie de suivre son cours ennuyant ». Elle eut un léger sourire « Tu prévois quelque chose pour la soirée ? Ou bien tu as envie de te reposer... Ou peut-être étudier », on ne sait jamais avec Sunhye à quoi s’attendre, mais disons que la jeune femme ne semblerait pas vouloir aller à la maison pour le moment « Je n’ai juste pas...Envie d’aller chez moi, pour le moment. Alors je me disais qu’on pouvait faire quelque chose ensemble ? », elle croisa les bras derrière son dos « Comme au bon vieux temps... ». Dit-elle en la regardant dans les yeux « Parce que tu sais... Je ne sais pas pourquoi ces derniers temps on dirait que les gens m’évitent...Et toi aussi... ».