la fierté inondait ses traits, se sentant d'un coup telle wonder woman, capable de tout braver et tout réussir. super héroïne parfaite qui ne connaissait que la victoire, et nullement l'échec. excès de confiance venu d'on ne sait où, l'alcool peut être. sûrement même vu que la tête commençait déjà à lui tourner. mauvais timing. mais beaucoup trop refaite par ses deux victoires, noa ne voulait se laisser abattre. levant les bras en l'air, saluant face aux acclamations, elle avait pas l'habitude d'autant d'attention, la demoiselle. ça lui faisait pousser des ailes, tous ces yeux rivés sur elle avec admiration. alors elle se racle la gorge, se munit d'une deuxième noix de coco, trépigne sur place telle une sportive de haut niveau... et lance son boulet dans le sable. seule chose qu'elle arrive à toucher d'ailleurs. la redescente est immédiate, le sourire s'efface et l'amertume de la bière lui laisse un arrière goût affreux. à moins que ce soit celui de la défaite ? elle ne savait pas. mais à trop se faire mousser, elle avait finit au plus bas. une leçon qu'elle n'était pas prête d'oublier.

la honte était un sentiment puissant. surtout lorsque tout un public assistait à votre échec. horrible. humiliant. tout un tas de sentiments rabaissant. d'autant plus quand on sait qu'on a pas fait de son mieux. qu'on s'est surestimé et qu'on a loupé une chance de briller. elle s'en mord les doigts, noa. ne sachant plus quoi faire pour se rattraper. ne pouvant pas revenir en arrière. pourtant elle tente de se réconforter seule. se dire que la compétitrice d'en face est hors course sans une seule victoire. qu'il reste de la marge pour rééquilibrer la balance... il lui suffit de gagner cette fois. de donner tout ce qu'elle a. et de ne pas jouer à la meilleure. de le devenir vraiment. ses mains tremblent lorsqu'elle s'empare de sa dernière noix de coco. comme s'il s'agissait d'un objet qui déciderait de son destin. mais n'était-ce pas un peu le cas ? elle n'en savait trop rien. se concentrant plus que de raison, on dirait presque qu'elle s'empêche de respirer. attendant le bon moment, la bonne occasion de viser. et elle tire. faisant mouche. les larmes lui montent aux yeux, et elle court se blottir dans les bras de son équipe l'acclamant triomphalement. à croire que quand elle veut, elle peut. « je l'ai vraiment fait ! »