(outfits) ~ Des bruits assourdissants. De la basse qui casse nos tympans. Une musique sexy. Une ambiance chaude. Luminosité qui rend les atouts exquis à la vue. Se déhancher, danser érotiquement. Être désirée, être un objet, être un fantasme. Se toucher, se caresser. C’est ce que les danseuses doivent faire dès qu’elles franchissent la scène. Devenir féline. Devenant sensuelle. Devenant un fantasme. Devenant la luxure. Tout ça sans arrêt, pendant que les hommes hurlent tels des animaux en chaleur. C’est payant, m’ont-ils dit. Cela allait m’aider pour mes problèmes de dettes. Sauf que je ne pensais pas m’exhiber autant. Me salir. Même si ça fait quelques années que je fais ce travail, il en a eu un – parmi le public – qui a eu l’audace de me dire que je faisais pitié. Ce n’est parfait. Il fallait que j’atteigne la perfection. Il m’a demandé de le suivre, croyant que c’était pour abuser ma naïveté, mais non, on est allé dans son studio de danse. Il m’a enseigné, j’ai évolué, depuis les mois se sont écoulés. Espérant d’être digne de ses directives. J’ai énormément progressé, enfin je l’espère, mais je n’aime pas ce style de danse. Être osée. Être vulgaire n’est pas mon genre. Je veux changer…

Changer. Je marche dans la rue avec un sac. Je m’étais arrêté chez moi pour mettre mes fringues pour la danse et mettre mes vêtements de rechange dans mon sac. Je n’apprécie pas me changer alors que j’allais danser avec un homme que je connais depuis quelques mois. Même s’il est canon, je n’ai surtout pas l’envie de me montrer entièrement à lui, même s’il a déjà vu en sous vêtement. Bref, même si je porte un manteau, je peux vous dire que je gèle en dessous. Le bâtiment est juste devant moi. C’est bientôt l’heure. L’heure pour tout me donner. L’heure pour me faire critiquer de plus en plus à cause d’un professeur assez capricieux côté perfectionnement qui ne me laisse aucun répit. Crus, méchants, vulgaires, ça fait mal dans mon estime. Parfois, j’ai du mal à encaisser. Il est certes sévère, mais grâce à lui, je me suis améliorée. J’aurais pu être celle qui va pleurer à chaque critique donné, j’aurais pu. Même si ses mots sont blessants, c’est tout de même moi qui fais un sacrilège à la discipline de la danse. J’ai mis pied à son domaine, je suis dans sa passion. Je passe par-dessus, il le fallait. Pour ma confiance, je dois le faire. Je rentre dans l’établissement, je me rappelle la première fois qu’il m’a amenée à son studio de danse… J’étais gênée. Intimidée, mais je l’ai vu danser. Sa grâce, son talent, il m’a ébloui. C’est impressionnant quand une danse peut être ta véritable passion et ça paraît pour lui. Parfois, je reste sans voix tout comme maintenant. J’ai entendu une musique qui retentit de son local, enfin notre, mais c’est initialement le sien. Je me suis glissée vers la petite fenêtre pour voir ce qui se passe réellement et c’est là, que j’ai vu ce que s’est être talentueux. La musique, les sentiments guident ses pas. Il se défoule de sa journée épuisante. Il se donne tout, il se donne corps et âme pour faire ce qu’il aime faire. C’est beau, si touchant, si magnifique, je suis quasiment émue. Pourtant, malgré ma contemplation, j’ai doucement ouvert la porte en me faufilant sans le moindre bruit. Malheureusement, je me suis fait prendre la main dans le sac lorsqu’il a éteint la mélodie. L’heure de la perfection à sonner.

Je vois qu’il est de mauvaise humeur. Il a eu une sale journée? Je vois un de ses pieds qui tente malgré tout de le glisser. Je fronce légèrement les sourcils voyant se détail. Il s’est blessé? Il s’est fait écraser au point d’en souffrir autant? Sauf que ses mots m’ont permis de revenir à la réalité. Il m’a oublié. Je souris amusée à ses dires. C’est sûr que lorsque vous faites quelque chose que vous aimez plus que tout, vous ne pensez à rien. Les heures se défilent et vous continuez sans vous rendre compte. Là, le rendez-vous qui apparaît de nulle part et éclate votre bulle. Je connais ça. C’est souvent comme ça quand je tatoue. On est entré dans notre univers pensant à tout et à rien à la fois. Concentrer, sur notre petit nuage, jusqu’à temps que quelqu’un puisse tout gâcher. Malheureusement, je suis cette personne ce soir. «T’en fais pas, je comprends.» fis-je doucement en allant déposer mon sac près du sien et enlevant mon manteau qui commence à être gênant. Même si ça pris quelques minutes le temps que j’entre, me défait de mes affaires, je suis déjà prête. Sauf que quelque chose cloche quand je suis allée vers lui quand il boit à sa bouteille. Je ne veux pas danser comme d’habitude. Je ne veux pas faire la même routine redondante que je fais quasiment à chaque soir. Je suis religieusement ses directives, mais maintenant je veux du nouveau. Je ne suis peut-être pas autant poussée à la danse que lui, mais voyant – ou pas du tout en fait – le martyr que ce pied peut bien lui causer… Ça fait un moment que j’y pense en plus. Ça fait plusieurs fois également que cette foutue partenaire ne fait pas attention. Je voudrais l’aider comme qu’il m’a aidé. C’est du donnant-donnant. «Ça va, loup? Tu veux pas te reposer un peu?» ai-je dit un peu inquiète. Décidément, il a beau avoir une belle gueule, il reste tout de même intimidant qui me fait douter des choix que j’entreprends. Pourquoi c’est si incohérent?

Loup, vous avez bien lu. Adam me fait penser à un loup. Un loup solitaire. Imposant, intimidant, sauvage. Dangereux puisque je glisse sur son territoire. Un animal fier puisque je venais tout juste lui dire de se reposer. Lorsqu’une bête est blessée, elle ne laisse rien paraître, comme dans ce cas-ci. Il cache son point faible pour être fort et prêt à toute éventualité. L’assurance, sa prestance qu’il dégage. Chaque pas qu’il fait, comme si c’est une créature féroce prêt à s’attaquer à sa proie. Suis-je une proie en ce moment? Lorsque je croise son regard, c’est tétanisant comment il peut foutre la trouille. Courage Jisu, il est cru, oui, mais tu es habituée depuis le temps non? Allez, je me lance. «Si ça peut t’aider, je pourrais remplacer ta partenaire. Tu sais comment que je suis et j’ai pas peur tes critiques. Je ferai attention… Arf! J’insiste.» J’avoue que ce n’est pas clair ce que je venais tout juste de dire, mais tout de même. J’ai pris mon courage, j’ai cassé la glace. Pourquoi j’ai autant l’impression de marcher sur des œufs? Pourquoi je suis autant nerveuse? Je respire doucement. Je reprends mon aise que j’ai eue dès que je suis entrée dans le studio. Je lui souris. «Adam, s’il te plaît… teste-moi et tu verras après si jamais tu hésites.» insistai-je. Là, vous me dites pourquoi le pousser alors qu’il est de mauvaises humeurs? Est-ce que je vous ai dit ce que j’aime des personnes sont leur sourire? Je veux lui redonner le sourire malgré que… je ne l’ai pas vu souvent ces derniers temps. Monsieur le grand méchant loup est sérieux quand il s’agit de perfectionner la danse. Sauf que je veux changer de type de danse et l’aider comme qu’il m’a aidé.

(outfits) ~ Un froid glacial parcoure la salle de danse. C’est comme si je me suis retrouvée en Sibérie en une fraction de seconde lors d’une tempête de neige du siècle et une température qu’on ne pourrait imaginer. Un ton qui déstabilise toute la chaleur que j’ai pu le donner vu que sa journée se devait épuisante et chiante. Il a fallu une seconde avant que je me pose la question si j’ai bien de retourner à ses enseignements encore et encore? Pourquoi être aussi orgueilleux? J’ai seulement dit de se reposer puisque son pied devrait lui faire souffrir. C’était une petite attention à mon égard par respect pour lui. C’était une gentillesse et lui, ce qu’il a fait c’était de le jeter du revers de la main brutalement. J’ai l’impression, qu’en ce moment, Adam a les dents sorties pour menacer, moi, un gibier. Un loup ainsi blessé qui montre rapidement une pointe d’agressivité est un signe qu’il souffre beaucoup. Il se vend tout seul. Je n’ai pas besoin de savoir ce qui se passe dans sa foutue vie. Je le devine tout simplement. Je l’ai deviné qu’il était un danseur pour avoir un studio comme celui-là pour continuer à danser après sa longue journée. Chaque danseur à une danseuse, en toute logique. Donc j’ai spéculé qu’il a une partenaire avec qui il dansait et que ça n’allait certainement pas. Ça faisait quelques temps qu’il est comme ça : insupportable. Sauf que je ne faisais rien, je n’osais pas faire le geste puisqu’il m’a clairement dit que je ne devais rien savoir de sa vie pareillement de la mienne. Je n’ai rien contre, mais je veux qu’il m’apprécie et qui me respecte autant que je le respecte.

Puis, j’ai pris mon courage pour lui demander l’autorisation de l’aider en devenant sa partenaire. Ce n’est pas sorcier. C’est tout simplement pour cette danse que cette danseuse a du mal à le faire sans blesser Loup. Une petite demande de rien du tout que j’ai insisté puisque que pour moi il m’a fortement aidé à m’améliorer pour mieux danser. Donnant-donnant. Sauf que ça ne l’a pas plus. Je le vois marcher avec difficulté au milieu de la salle en passant sa main dans ses cheveux. Je le regarde aussi déterminée que j’ai rarement été. Cependant, ces propos me font mal au cœur à l’entendre. Je sais pertinemment que je n’ai pas le niveau de monsieur. Je sais tout ça, mais je ne l’ai pas fait chier. Je fronce les sourcils sur ces mots. Pardon? Il ose me sous-estimer alors qu’il ne m’a réellement pas vu danser autre chose que du lap dance. Je sais que je ne suis pas parfaitement parfaite à ses yeux. J’ai des défauts; ni précise ni gracieuse comme il voudrait. J’ai toujours travaillé énormément dur pour au moins réussir quelque chose dans ma vie. J’ai eu de la difficulté en ayant aucun parent et seulement des amis qui sont de mauvaises fréquentations, mais au moins, j’ai passé à travers tout ça sans pour autant finir prostituer et à prendre de la drogue continuellement. J’ai bien tourné. Puis, Adam… Merde, quel abruti celui-là. «Mais..?!» ai-je débuté à dire avant que je me fasse couper par l’homme ici présent.

Qu’est-ce qu’il essayait de faire au juste? Est-ce qu’il veut me décourager pour me faire déguerpir? Si c’est le cas, il peut aussi bien de me le dire toute suite. Je vais me faire un plaisir d’arrêter de lui perdre du temps et partir de ce pas en prenant mes affaires. Cela aurait été du sens. Je pourrais. L’envie ne me manque pas de prendre mes pieds et le laisser seul souffrir, sans aide, rien. Le laisser hurler sous la lune tel un stupide loup borné et solitaire. Néanmoins, ce n’était pas moi. Jisu, ici présente, veut rendre service. Surtout qu’Adam, en agissant ainsi, me faire perdre les moyens. Je suis tolérante, mais quand on ne cesse pas de me chercher des noises et d’être méchant comme qu’il est, ça me donne le goût de prouver qu’il a tort. Est-ce que j’en suis capable? Je vais piger dans mes ressources, trouver le moyen pour lui remettre sur le nez. C’en est une promesse solennelle. Je le suis du regard lors de son déplacement moindrement pénible pour se rendre à son ordinateur. Choisissant une chanson et sûrement pour se foutre de moi c’est sûrement une mélodie pour le lap dance. Non. Il a changé de répertoire. Une musique rythmée. Je reste surplace en continuant de le fixer du regard jusqu’à temps qu’il s’assoit sur une chaise le long du mur en face de moi. Un sourire sadique se glisse finalement sur ses lippes. Il me cherche ce salop. C’était ça son but?

Je m’avance vers sa direction pour le prendre par le collet sans pour autant le lever de son siège en encrant mon regard dans le sien. Je n’ai aucun sourire et cela fait un moment. Je suis quelqu’un de doux et qui a une grande tolérance, mais avec lui. C’était tout le contraire. Il ne me donnait aucune envie d’être chaleureuse avec lui. Normalement pacifique, c’est la première fois que j’ose poser ce geste à quelqu’un. Par inadvertance, nos lèvres se frôlent sans pour autant me déconcentrer de mon geste. Bravo, il a réussi à me fâcher. La seule personne qui puisse me rendre dans cet état est le patron du club de danseuses et voilà qu’il franchit le pas haut la main. Félicitation. « Me cherche pas.» fis-je sèchement avant de le lâcher et de reculer. Il voulait que je danse. Je vais danser. Si je me rappelle bien au lycée, j’ai suivi brièvement des cours de danse pour ensuite les abandonner pour travailler puisque je manquais terriblement d’argent et aussi le fait que mes amis prenaient constamment mon temps libre pour faire des conneries. Donc, j’ai dû abandonner. Il fallait que je retourne dans le passé et me remémorer ce que j’ai appris. Ce que je fais dans l’immédiat. Me rappelant des styles qu’on m’a imposés. Me rappelant des mouvements. Peu à peu, ça me revenait à l’esprit. Une chanson rythmée et parfois lente, augmente la difficulté, mais je fonce la tête baissée. Si ça ne lui plait pas, il aura le cœur net et je recommencerai nos cours ou bien partirai pour ne plus le revoir. De toute façon, la balle est dans son camp, c’est lui le juge. Je ne me suis jamais considérée comme une bonne danseuse, mais en ce moment je lui montre ce que je sais faire. Ce que j’ai appris autrefois ainsi que mon style.

(outfits) ~ Je me sens comme une candidate lors d’une compétition de danse. Pour être précise, je me sens comme si j’étais à America’s got Talent. Je peux dire que j’étais une fille bien normale qui a eu un passé bien triste et qui a trouvé remède à ses jours sombres dans la danse. Sauf que, je ne me suis pas noyée dans la danse comme toutes les histoires possibles qui puissent avoir à cette émission. J’ai appris la danse au Lycée et les circonstances ont fait que j’ai arrêté. J’ai repris cette dite-danse lorsque mon copain est décédé. Seulement pour avoir de l’argent. Je ne pensais pas me rendre dans un studio comme celui-là en ayant le seul et unique juge; Adam, l’homme sanguinaire et sans merci qui ne faut pas le faire chier. Déjà, que je lui en remercie grandement de m’avoir pris sous son aile pour guider mes mouvements, mais je voulais lui rendre la pareille. Avec sa réaction ainsi que ses réponses, c’était à mourir de rire quoi. Pourtant, il ne faut pas me chercher. Si on refuse mon offre alors qu’on ne m’a pas essayé ou clairement et fermement dit non, ça me met hors de moi. Qui ne tente rien n’a rien non? Mais pas besoin de me narguer et de se sentir supérieur à moi alors que je lui ai demandé d’égal à égal. J’avoue, qu’il a énormément d’expérience en danse contrairement à moi, mais pas de là à être méchant.

Mesdames et messieurs, voici Shin Jisu dans un numéro spectaculaire de danse. Elle danse corps et âme devant la méchante bête assoiffée de sang et agressive. Telle une petite brebis qui tente de survivre entre les griffes du loup, elle se débat. Sa vie en dépend. Le juge l’a attaqué avec des propos sanguinaires et elle rétorque en se donnant tout. En essayant de lui prouver qu’il a tort de la sous-estimée comme il a fait. Même si elle est épuisée de sa journée. Même si elle manque de confiance en elle, elle veut prouver qu’elle est plus forte qu’il ne le croit. Qu’elle puisse réussir à s’échapper et à survivre même si elle doit laisser sa peau. C’est tout ou rien!

Je continue de danser sous la musique. Pensant à tout et à rien à la fois jusqu’à temps qu’on me dise d’arrêter c’est ce que j’ai fait automatiquement suivant l’ordre comme si je suis une soldate et lui mon supérieur. Je dépose mes mains sur mes genoux en tentant de prendre mon souffle. Ma respiration se fait courte. Je tente de me calmer pendant que le loup se lève de son trône pour éteindre la musique avant de soupirer bruyamment. Qu’est-ce que j’ai fait encore? « Euh… oui, il y a quelques années…» fis-je en répondant avant de me redresser en mettant mes mains sur mes hanches en reprenant tranquillement, mais sûrement mon sang froid, mais non. Je grimace légèrement ce qu’il a dit. Une bonne et des mauvaises? Il veut ma mort ou quoi? Pourquoi autant d’acharnement sur moi? Ah, il veut la perfection. D’où le pourquoi il m’a posé la question si j’ai déjà dansé. Oui, je sais que j’ai fait plusieurs erreurs, il va me les remettre sur le nez. Critiquer sauvagement lors d’une attaque de loup qui déchiquète la chair. En hochant négativement la tête en riant, je lui réponds : «Tant qu’à m’achever, achève moi rapidement avec les mauvaises et donne le coup de grâce avec la bonne.» J’ai une impression que ses commentaires vont être crus. Douloureux. Ils vont faire mal, me rabaisser. Je vais souffrir le martyr tout comme dans le bien que dans le mal. Il va sûrement me dire que j’ai ça, ça, ça, ça, ça, ça, ça, ça, ça et ça que je dois améliorer puisque monsieur parfait ne veut pas d’imperfection me disant également je ne participerai pas en tant que sa partenaire. En plus, qui le voudrait avec son mauvais caractère? Je n’aurais pas dit non, mais il l’a cherché. Je serai bien étonnée qu’il accepte vu l’orgueil proéminent qu’il a sur sa personne. La nouvelle? Sûrement un autre défaut moins grave que je puisse avoir. Il fait un bon juge? Seulement dire les points à améliorer et traiter la danseuse de bonne à rien, sa série télévisée va fermer ses ondes bien rapidement.

(outfits) ~ Doucement, je reprends mon calme. Mon souffle. Je suis nettement mieux habituée et endurante quand il s’agit des danses érotiques que du freestyle comme celle-ci, mais ça ne me prend pas énormément de temps pour que je reprenne le souffle qui a pu me manquer. Oui, j’ai souhaité qu’il m’achève de ce pas. Toute suite. Qu’il décide de m’égorger avec ses critiques sanguinaires. Qu’il prenne un couteau pour me poignarder et que chaque coup que cette lame qui s’enfonce dans mon corps est un commentaire sûrement dur à encaisser. Sauf que je ne peux pas être plus fière de moi qu’en ce moment, même si j’ai eu des cours de danse par le passé et qu’il fallait que je remémore les directives du professeur, c’est rare que je tente de me bomber le torse littéralement. J’ai été surprise lorsque je l’ai vu se moquer. Je ne sais pas si c’est par rapport à ma danse, à moi ou bien la situation, mais je fronce légèrement les sourcils quelque peu sur la défensive à propos de ce qu’il va dire. Il a commencé à ouvrir la bouche. Je redoute le plus. Je redoute ma mort. Je peux mourir sans me faire écraser tel un vulgaire insecte?

Le souffle, je souris un peu soulagée de ce qu’il vient tout juste de me dire. De l’entrainement et de l’endurance, c’est ce que j’ai de besoin pour ne pas être aussi essoufflée que cela durant mes spectacle et même durant ses compétitions à lui. Disons que j’ignore en ce moment si j’ai de bonnes bases qui englobent la majorité de ses restrictions. Je ne sais pas si je dois toujours espérer de devenir sa partenaire. En voyant sa réaction, les chances deviennent de plus en plus inexistante quasi impossible. Je sais que c’est pour m’améliorer qu’il dit mes points qui font défaut pour justement que je sois parfaitement habile à la danse. Bon, pas autant que lui, mais juste assez pour qu’il ait le moindre intérêt pour que je remplace sa partenaire le temps qu’il en trouve une autre ou que cette dernière cesse de le blesser davantage. J’écoute religieusement ses propos. Des pas mal exécutés, qu’est-ce qu’il veut dire par là? Puis depuis quand il s’approche de moi pour être à mes côtés? Depuis quand il s’étire pour mettre la main à la pâte? Qu’est-ce qu’il va faire? Est-ce que je dois me méfier ou pas du tout? Certes, je ne lui fais pas entièrement confiance à ce sujet, mais lorsqu’il s’est remis à parler, ma tension commence doucement à descendre en fait ça m’a plutôt rendu confuse.

Je tique au fait d’être coincée. Je ne suis pas coincée naturellement dans la vie. C’est spontané. Sauf que dans ma vie, j’aimerais garder des moments malheureux ou bien sans importance de ma vie, pour les autres, secrets sans le raconter sur tous les toits dans la danse. Coincée. Qu’est-ce qu’il veut dire par là? J’ai été timide pour quelques trucs, mais de là… «Mais je le suis pas…» soufflais-je doucement avant qu’il reprenne son explication. Donc ainsi venant l’explication de la boîte. Je remonte mes souvenirs qui date du lycée et quand j’y pense. Ses justifications ont du sens surtout en le démontrant et en imitant. J’ai pu constater l’ampleur du changement. Il y a une bien une différence, mais est-ce que le mauvais pli va rester? Est-ce que ça va prendre du temps pour que j’apprenne de la bonne façon? Décidément, ses leçons, j’en apprends davantage à chaque séance que je fais avec lui. Même si cela n’a aucun rapport avec mon travail, mais avec le freestyle que j’ai pu lui démontrer. Je ne sais pas si cela va m’aider prochainement, et je le souhaite que ça puisse évoluer, mais je garde espoir. Puis en mettant fin à ses démonstrations – du moins que je trouve fascinant – il s’arrête pour me dire d’être plu gracieuse et en ayant de la précision. Je soupire en me donnant une claque au visage mentalement. Il ne va jamais me lâcher avec cela. Comment puis-je l’être davantage? Je crois que le seul moyen c’est que je fasse sortir la croqueuse d’homme, faisant sortir le félin en moi.

Je l’ai vu s’assoir sur la chaise en se trainant les pieds. Me demandant de refaire quelques pas de danses en tentant d’enlever mon complexe de la boite de ma tête. Il veut que je prenne de l’espace, que je me décoince. Comment je peux bouger librement s’il y a des yeux de prédateur braqué sur moi sans arrêt en attendant sagement le moment propice pour m’attaquer? Je laisse tomber ma tête en arrière en écoutant la soi-disant bonne nouvelle. J’ai ri. J’ai ri en étant découragée. Ça, c’est agréable à entendre. J’ai des bonnes bases, ça nous a gagnées du temps. Du temps pour quoi d’ailleurs? «Mais quelle bonne nouvelle! Arrête ça, je me peux pu de cette soudaine gentillesse venant de ta part.» fis-je en continuant de rire avant de me replacer pour pouvoir faire mes pas de danse avec ses directives. Ainsi, je commence. Prenant davantage de place. Essayant de ne pas être coincée. En étant gracieuse et en lui donnant la précision. Tente de respirer pour ne pas m’essouffler. J’ai énormément de trucs à penser, mais je me dis en fin de compte : je dois me lâcher prise. Arrêter de me prendre la tête avec ça. De faire comme j’ai toujours fait lorsque je danse dans un club : je danse sans pensée à rien. Faute de quoi que ça pourrait me déstabiliser. Ainsi, je danse comme la jisu féline du club en essayant d’absorber les conseils d’Adam comme une éponge dans l’eau. Je fais d’énormes efforts en ce moment. Est-ce qu’il va le remarquer? Bonne question.

(outfits) ~ J’ai eu un songe pendant que je danse devant un juge. Je prendrais bien une douche froide après tout cela. Non pas pour le moins me détendre, mais bien faire descendre mon agacement que j’ai envers cette personne. Je pense à tout à même temps. Je pense à tous les défauts que je devais changer pour lui. Je pense à mainte reprise et pourtant il trouve quelque chose à me dire. Mon pied, je corrige. Mon pied, il peut le foutre où que je le pense. Je ne dansais pas par profession tout comme lui. L’idée de départ était que je l’aide et non de m’embarquer dans une énorme compétition si, il m’embarque. Je voulais être gentille, mais Adam m’a sorti de mes gonds et tout ce que j’ai le goût en ce moment et de lui en foutre toute une. Puis de lui faire avaler ses propos concernant ma danse. Je voulais lui remettre sur le pied et qu’il se décide. Si je fais tout cela pour rien, il a qu’à me le dire et on va passer l’éponge et passer à autre chose, mais non.

La place, je corrige. Si je peux soupirer, je l’aurais fait. Cela fait trois ans que je travaille dans un club de danseuses et sur la scène, il n’y a pas autant de place pour que je puisse prendre mon aise comme ici présent. Il n’y pas autant d’espace si jamais d’autres danseuses se rajoutent du coup, je suis bien coincée ceci dit et j’ai appris à travailler avec un espace moindre. Là, il faut absolument que je change ce problème. Je le veux bien, je tente de corriger pour son plaisir à lui. Sauf qu’il va falloir que je fasse davantage d’espace sur ce point-ci vu le mauvais pli que j’ai pu avoir depuis ces dernières années. J’ai vue Adam se lever, j’ai rapidement arrêté. Je le regarde alors qu’il met ses mains dans ses poches. Fronçant légèrement les sourcils, qu’est-ce qu’il va me reprocher encore cette fois? Oh! Juste ça? « Si ça permet de régler mes défauts et de m’améliorer, oui.» fis-je en lui souriant. Suis-je finalement adoucie? Non, du tout. J’ai les nerfs à cran avec lui et je ne suis pas si facile à me calmer lorsqu’on a réussi à dépasser ma tolérance et ma patience. Il va faire beaucoup d’efforts pour que je revienne telle que j’étais en arrivant, mais je crois que ce point-ci, il s’en fiche éperdument. Ce n’est pas le dernier mes soucis si je peux dire. Je le suis des yeux, le voyant désormais près de son ordinateur. On avait une discussion et voilà qu’il me pose un vent pour tourner son attention vers son pc? J’expire doucement par le nez. Ce n’est rien, c’est sûrement en rapport avec tout cela, oui c’est sans doute ça.

J’ai pris place à ses côtés en croisant mes bras sous ma poitrine ainsi je lâche un rire moqueur en entendant ce qu’il vient tout juste de me dire. Déjà mon emploi du temps est compliqué. Déjà que j’ai de la difficulté à me libérer pour pouvoir aller à ce dit-cours de danse pour lui, parce que monsieur a trouvé cela nul et que monsieur voulait me corriger pour que ça soit la perfection. Là, le loup me demande de faire de la foutue natation pour corriger mon souffle? Qu’il vient avec moi, un accident est si vite arrivé. En plus qu’il a trouvé cela chiant, comment ne pas me calmer dans ce cas-là, hein? Il ajoute davantage de l’huile dans le feu. Saleté de Loup. Après, il veut que j’obéis au doigt et à l’œil? Si je pouvais au moins le gifler – que malheureusement c’est impossible vue mon côté pacifiste – au moins lui rendre la monnaie de sa pièce. Rah, je l’apprécie de moins en moins. « Merci… Fais-moi entendre tes chansons.» finis-je par dire en regardant l’écran. Je tente de faire de moins en moins de le regarder, car sinon je vais prendre mon joli sac ici présent et retourner chez moi. Prendre une merveilleuse douche sans penser à ce stupide loup.

« Et tu crois que je n’ai pas une vie? J’ai autant plus de… Enfin, tu t’en fiches. Fais ce que tu veux, mais attend-toi pas que je te réponds sur l’immédiat à quatre heures du matin.» rigolai-je finalement en prenant ma bouteille d’eau dans mon sac. Je l’ai ouvert me délectant ainsi de l’eau froide qui s’écoule dans ma gorge. Cela fait du bien, mais bon. Je m’en fiche s’il dit quoi que ce soit sur ma soif. C’est humain de boire tout comme respirer!? Non, c’est vrai, il n’est pas humain. J’écoute les morceaux une à une. Ils sont plutôt bons, mais aucun, jusqu’à présent, ne me plait énormément. J’écoute sans dire un mot avant de retourner au centre de la pièce. Je tente malgré moi de reprendre où il m’a arrêté. Corrigeant les défauts – on dirait que je me répète, ça me déçois – mais je répète. Sauf qu’une mélodie m’a attiré l’attention. J’ai arrêté subitement m’écriant : « Celle-là! Reviens! Oui! » Je reviens vers lui pour regarder le titre de la chanson, le sourire aux lèvres. Je lui dépose la main sur son épaule comme pour lui souhaiter bon courage pour la suite avant de moquer de tout ça. Pourquoi de la compassion? C’est lui qui veut me faire chier, pas le contraire.