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L'hiver n'a vraiment pas été clément avec la pauvre Mina. Ou peut-être que la faute revient à sa faible constitution. La jolie dame de compagnie de la famille Koo enchaînait les petits virus depuis que l'hiver avait entouré l'île de Jeju de ses bras froids. Résultat : Dambi n'avait pu compter sur la présence de sa suivante ces deux dernières semaines au grand dam de la jeune fille à qui sa maîtresse et meilleure amie manquait plus que de raison. Sa convalescence avait été bien longue sans les rires de Dambi pour lui réchauffer le cœur. Coincée les trois quarts du temps dans son lit, Mina n'avait rêvé que du moment où elle se sentirait mieux pour retrouver la séduisante jeune héritière Koo. L'attente lui avait semblé interminable, mais maintenant qu'elle n'était plus contagieuse, elle n'allait pas se priver plus longtemps de la rejoindre. Elle avait même osé lui demander une soirée, au chaud et loin des rues et autres lieux distrayants que sa maîtresse aimait tant fréquenter depuis sa crise de rébellion ; une crise qui durait depuis déjà trop longtemps aux yeux de Mina. Mais qui était-elle pour dire quoi que ce soit de toute manière ? Et puis, avec un père comme monsieur Koo, elle avait certainement toutes les raisons de le faire. À sa place, Mina aurait sûrement fait pareil. Enfin si elle n'avait pas été conditionnée pour répondre à chaque demande par un 'oui'.
La jeune dame de compagnie avait patienter jusqu'à la fin du souper pour se glisser dans la chambre douillette et réconfortante de Dambi. Elle avait attendue toute la journée que sa meilleure amie rentre des cours, ce qui lui avait laissé le temps et le loisir de lui confectionner un généreux et appétissant petit fondant au chocolat. J'ai l'impression que ça fait une éternité que je ne suis plus venue ici. Deux semaines étaient loin d'être une éternité mais tout aux yeux de Mina prenait des proportions démesurées lorsqu'il s'agissait de celle vers qui toutes ses pensées étaient dirigées. Mina se demandait encore comment elle avait pu cacher jusque là son attirance envers sa maîtresse. Tout ça avait l'air si évident à ses yeux. Mina s'approcha du bureau pour y déposer son petit dessert, espérant que ce dernier plaise à la concernée. J'ai préparé un petit quelque chose pour fêter notre première soirée du mois ensemble. Mina ne pouvait cacher sa joie d'être ici, pour autant, elle ne put s'empêcher de remarquer que quelque chose n'allait pas. Dambi avait l'air tourmentée par quelque chose. Inquiète : Mina s'empressa de l'interroger à ce sujet, tracassée plus à l'idée que quelque chose de grave ne soit arrivé durant son absence que par sa maladresse. Quelque chose ne va pas ?
Son cœur se serra à la simple idée que leur rencontre tombe mal. Et si Dambi avait d'autres projets ce soir ? Mina serait prête à la suivre si il le fallait, couverte de la tête au pied, juste par précaution. Ou peut-être qu'elle devrait se montrer plus raisonnable et laisser sa maîtresse vivre sa vie d'adolescente comme elle l'avait fait tant de fois depuis deux mois. Mina était tiraillé par deux sentiments : l'inquiétude et l'envie de bien faire. Mais par dessus tout, elle voulait aider. Peut importe de quelle que manière que ce soit alors si elle pouvait y faire quelque chose, il n'y avait aucune hésitation à avoir et ce qu'importe si cela devait la blesser. Après tout, elle savait bien qu'entre elles deux, il n'y aurait jamais aucun avenir et si ça devait se savoir, elle risquerait fort d'être expédier dehors de la demeure et ça, jamais elle ne laisserait cela arriver, quitte à défier les yoghwi et se forcer à mentir. Si seulement c'était possible...
Les deux filles n'avaient pas passé de temps ensemble depuis ce qu'il semblait être une éternité. Dambi s'était tant habituée à la présence de Mina années après années que ces deux semaines lui parurent interminables. Dix années déjà qu'elles passaient tout leurs moments ensemble. Comment s'habituer à deux semaines d'absence alors que le maximum de temps passé l'une sans l'autre en dix ans fut de quatre jours ? Ce qui était déjà un cas exceptionnel puisque Dambi ne se permet de ne pas voir sa meilleure amie pendant un laps de temps de 24h maximum. Mais l'héritière ne pouvait pas lui en vouloir, bien au contraire. La jeune fille était malade, attrapant chaque virus traînant dans le coin. Cette années ils semblaient seulement être bien plus coriaces que les autres années. C'est après les cours et le souper que les deux jeunes filles purent enfin se retrouver, Mina apportant un doux fondant au chocolat dans la chambre de sa maîtresse. « Et moi donc. J'adore l'hiver, mais je hais plus encore être séparée de toi. » La jeune fille avait beau tenir le rôle de dame de compagnie, la jeune Koo ne la voyait pas ainsi. C'était sa meilleure amie, sa plus grande alliée et son petit pilier. Mina était tout ce dont on pouvait rêver en terme d'amitié. Une fille douce, loyale, patiente, attentionnée et avec tant d'autres qualité qu'il faudrait à Dambi une vie entière pour toutes les énumérer.
Suite aux mots de la jeune fille, Dambi se leva de son lit pour regarder le délicieux gâteau qu'elle venait d'amener avec bien plus de détails qu'auparavant. Il semblait réellement appétissant et elle se demanda combien de kilos d'amour avaient été nécessaires à sa préparation. « Merci. » C'est le seul mot qu'elle prononça. Non pas qu'elle n'en ai pas d'autres à dire, mais un sourire suffisait à exprimer tout le plaisir qu'elle ressentait à ce moment précis. Mais Mina n'était pas dupe pour autant et même si elle s'y attendait, la question tomba. Sa meilleure amie avait bel et bien remarqué son état. Dambi avait pourtant tout fait pour que personne ne remarque rien, et si ça avait fonctionné sur les Koo, ça ne fonctionnait pas sur la jolie Seo. « J'ai... J'ai fait une bêtise Mina. » Dis de cette manière, cela semblait vraiment anodin. Dambi faisait toujours tout un tas de bêtises, plus ou moins grave, seulement pour attirer l'attention de son père. C'était pour cette raison spécifique qu'elle avait hérité d'Iryon comme chaperon. Mais cette fois c'était différent. Elle le savait, elle le sentait au fond d'elle même. Quelque chose avait changé. L'adolescente avait bien son idée sur la question au vu du regard que les personnes posaient sur elle après qu'ils aient à peine frôlé sa peau. Mais elle doutait. Et si elle était devenue folle ?
Dambi attrapa le dessert confectionné pour elle, la cuillère, et pris place sur le lit avec une certaine ombre sur le visage. Comment lui expliquer ? « J'ai cassé une figurine dans un temple... C'était vraiment bête, je sais ! Et depuis, comment te dire... » Ses yeux glissèrent sur sa peau avant de remonter vers le faciès de Mina. « Chaque fois que quelqu'un me touche, son regard change sur moi. Il devient... bizarre. » Dambi ne saurait l'expliquer, bien qu'elle avait une idée. Mais elle ne voulait pas en parler, pas maintenant. Elle espérait pouvoir découvrir ce qui était bizarre sans n'avoir aucune influence sur sa meilleure amie. Même la plus minime ! L'adolescente planta la cuillère dans le chocolat avant d'enfourner une bouchée. « Tu devrais vraiment penser à étudier la pâtisserie. » Et c'était parfaitement sincère. Mina ne se rendait pas même compte à quel point elle pouvait être douée dans ce domaine. Et Dambi serait là pour l'encourager, comme elle l'a toujours fait et comme elle le fera toujours. Parce que c'est ça, une meilleure amie.
Dambi n'avait pas beaucoup de secret pour la jeune suivante. Après dix ans passés à ses côtés, il ne pouvait en être autrement et là où les autres se laisseraient avoir, Mina elle, elle savait. Elle était capable d'interpréter les signes. Elle pouvait parfois même lire au travers de sa meilleure amie. Pour autant, jamais Mina ne se montrait invasive sur ce plan et attendait en général toujours que Dambi se livre à elle. Ce qui n'était clairement pas le cas aujourd'hui. L'inquiétude était plus forte que sa retenue habituelle et puis Dambi ne se montrait que trop rarement aussi diminuée que ce soir. Voilà une excuse parfaite pour briser les codes. Quand sa maîtresse ouvrit enfin la bouche, Mina resta un instant muette, interloquée par cette 'révélation'. Une bêtise disait-elle ? Oui mais encore... N'étais-ce pas là le quotidien de la jeune héritière Koo ? Sans la brusquer, Mina alla s'installer à ses côtés, sur le bord sur lit. Les secondes passèrent avant que Dambi ne termine son histoire. C'est encore plus décontenancée que Mina la fixa. Comment ça 'bizarre' ? Que veux-tu dire ? fit-elle avec incompréhension. Mina n'était pas sûr d'avoir compris le sens de ses mots.
Mais Dambi avait d'ores et déjà changé de sujet, louant ses prouesses dans le domaine de la pâtisserie. Des compliments qui allèrent tout droit au cœur de la jeune dame de compagnie. Mina avait la chance d'avoir beaucoup de loisir et de ne pas avoir deux mains gauches. Cependant, elle savait tout aussi bien que la pâtisserie n'était pas un domaine assez bien pour les Koo. Tout ce qu'on lui autorisait d'apprendre en cour, devait lui servir a être un peu plus parfaite. La pâtisserie ? Une perte de temps non ? Surtout lorsqu'il suffisait de débourser quelques wons pour en avoir des plus grands chefs du pays. Tu penses ? répondit-elle malgré tout, nourrissant avec sa meilleure amie ce doux rêve sucré. Ça ne faisait de mal à personne à imaginer. Par ailleurs, Mina ne savait pas ce qu'elle ferait comme étude une fois à l'université. Elle ne savait même pas si le paternel Koo avait des plans pour elle à ce niveau-là. Serait-elle enfin libre de choisir pour elle-même ou non ? Le doute restait entier. Toutefois, Mina se devait d'attaquer à nouveau le sujet sensible. Qu'est-ce que tu voulais dire par "me toucher". Est-ce que si je pose ma main sur ton épaule je me sentirais aussi bizarre ? fit-elle, joignant le geste à la parole. Sans attendre le consentement de sa meilleure amie, Mina posa sa main sur son avant bras. Soudain, une vague de chaleur l'envahie. Son cœur battait encore plus vite qu'à la normale. Que lui arrivait-il ?
Mina se redressa pour faire quelques pas. Elle ne comprenait même pas ce qui se produisait dans son propre corps que pour expliquer ce qui se passait. Tout ça était nouveau pour elle. Jamais Mina n'avait éprouvé ce genre de chose de toute sa vie, pas même pour Dambi. Si elle était effrayée ? Pas le moins du monde. C'était effectivement bizarre mais rien de plus à ses yeux. Dambi restait et restera toujours cette ravissante jeune fille pour qui son cœur battait secrètement. Est-ce que tu sais si cet effet se dissipe après un moment ? demanda la jeune suivante. Pas que les palpitations de son cœur ou la température de son corps la dérangeaient mais le tout était trop déroutant pour que cela ne dure éternellement. Je... je suis désolée si tu ne voulais pas que je te touche. Je voulais comprendre et je crois que c'est pire. Je ne comprends pas du tout ce que je ressens. Elle était totalement perdue et l'incompréhension lui montait à la tête si bien qu'elle se retenait de pleurer. Pourquoi est-ce qu'elle se sentait submergée à ce point. C'était Dambi qui était responsable de tout ça ? Vraiment ? Impossible.
Peut-être était-ce à cause de tout ce temps passé séparée, ou peut-être parce que Dambi n’avait pas encore osé lui confier ses malheurs tant qu’elle n’avait pas une minuscule idée sur la question ; quoiqu’il en soit elle n’avait pas encore parlé de cette chose en elle à Mina. Cette dernière l’avait rapidement compris. Pas sa malédiction, mais que quelque chose la tracassait et, lorsque la jeune Koo vida son sac, elle l’écouta avec une grande curiosité et beaucoup d’incompréhension. Elle avait pris place juste à ses côtés, alors qu’elle entamait le gâteau et offrait un compliment à sa meilleur amie. Un compliment sincère et empli de chaleur. Cette remarque n’avait pas pour but de changer de sujet, mais pour dire vrai Dambi n’avait pas réellement envie d’expliquer le fond de sa pensée à Mina. Pas qu’elle veuille lui mentir, loin de là ! C’était simplement sa manière de protéger l’innocence et la pureté de son amie. Cela échoua puisque si elle releva les paroles de l’héritière, elle recentra bien rapidement son attention sur la bizarrerie qui l’envahissait depuis quelques temps. Pour répondre à sa question, elle haussa simplement les épaules et ajouta entre deux bouchées : « Il y a de grande chances que ce soit le cas. » Et, sans attendre une autorisation de plus de sa part, elle posa sa petite main sur le bras de Dambi. De toute manière il n’y avait qu’auprès de Monsieur Koo qu’elle devait demander à toucher l’héritière. Dans leur concon, Mina était totalement libre. C’était Monsieur Koo qui la maintenait prisonnière d’une cage doré, pas Dambi.
La réaction ne se fit pas attendre, même si elle restait légèrement différente sur le visage de Mina comparé à celui des autres personnes qui avaient pu la toucher jusqu’à présent. Son regard n’était pas empli de peur mais d’incompréhension. Et Dambi comprenait parfaitement d’où cela venait : Mina ne connaissait pas ce genre de sentiment. Du moins pas à la connaissance de sa maîtresse. C’était une jeune fille qui avait voué sa vie à la jeune Koo et n’avait jamais eu de temps pour connaître l’amour. Le désir ? Encore moins. Dambi hocha la tête de gauche à droite face à sa nouvelle question, entamant la deuxième moitié de son gâteau avec un sérénité qui contrebalançait l’atmosphère de la pièce. « Je n’en sais rien. Quelques minutes ? Quelques heures ? Je dois t’avouer que généralement je fuis les personnes qui m’ont touchée lorsque cela arrive. » Généralement. La jeune fille s’excusa, affirmant avoir voulu comprendre et n’être finalement que plus perdue qu’au départ. Dambi se racla la gorge, posant le reste du gâteau ainsi que la cuillère sur sa table de nuit. Elle s’approcha de sa chère meilleure amie, voulant lui prendre les mains pour la rassurer, mais se retint à la dernière seconde. « C’est ce qui s’appel du désir. » Les livres qui jonchaient la chambre de la jeune Koo ne parlaient que de lui, souvent de manière métaphorique et dans une grande retenue. Ces romans du dix-huitième siècle n’avaient rien à voir avec les roman érotiques du vingt-et-unième. Mais, si l’on s’arrête aux apparence, il n’étaient pas si différents.
Pour dire vrai elle ne se voyait pas expliquer en détail ce que Mina pouvait peut-être ressentir à son égard et Dambi préférait laisser sa meilleure amie gérer ses propres sentiments, envies et palpitations. Pour autant, elle ne pouvait pas non plus la laisser dans l’ombre et le flou le plus total. « Je sais que tu n’as pas eu vraiment de temps pour l’amour et tout ce qui va avec. J’en suis vraiment désolée. » Un bref sourire tira ses traits. Elle n’avait jamais espéré que cette jeune fille soit autant prisonnière de ses obligation, au point même d’en ignorer le désir que l’on pouvait ressentir dans notre corps pour une personne. « Je suis certaine que c’est ça que tu ressens et c’est pour les raisons que j’ai cité que tu ne mets pas correctement le doigt dessus. » Dambi savait ce que c’était. Elle l’avait déjà ressentis pour Iryon et continuait de le ressentir dès qu’il se trouvait près d’elle. La jeune fille se souvenait encore des ses mains posées sur ses reins alors qu’ils dansaient à ce dîner de Noël. Y penser suffisait à faire vibrer son corps tout entier. « Tu sais quoi ? Je vais te montrer. Je te met au défis d’envoyer un sms coquin à quelqu’un. » Les cheveux de la jeune femme virevoltèrent alors qu’elle retournait s’asseoir sur son grand lit, tapotant la place à côté d’elle pour que Mina la rejoigne. Il fallait bien l’éclairer.
Mina aurait pu s'attendre à ce que sa maîtresse soit contrariée par la prévisibilité de son geste, mais elle n'en fit rien. Contrairement au patriarche, Dambi était d'une bonté et d'une compréhension sans égal. Et si elle avait vraiment été contrariée par ce geste, jamais elle ne le montrerait à la jeune servante. Elle n'avait pas fait cela avec de mauvaises attentions et si la sensation nouvelle qui lui brûlait le ventre la perturbait au plus haut point, c'était surtout à comprendre la peur des autres à l'égard de sa meilleure amie qui la turlupinait davantage. Par chance, Mina pouvait compter sur les paroles éclairées de l'héritière Koo pour lui expliquer ce qui se passait. Ce n'était pas précis, mais ça suffisait amplement à Mina pour comprendre de quoi il en retournait. Il était vrai qu'elle n'avait jamais ressenti ce genre de choses auparavant et elle n'était même pas certaine de le ressentir de la manière qu'il fallait, mais elle avait visionné assez de films romantiques avec Dambi que pour avoir une vague idée de ce qu'était cette notion de désir. Tout à coup, elle rougit, si fort que la chaleur dans son bas-ventre semblait aussi forte que dans ses joues. Mina était à ce point naïve qu'elle n'avait pas compris que ce qu'elle ressentait c'était du désir, couplé à une très forte attirance pour cette demoiselle devant elle. Impossible a cacher pour le coup, sauf que cette fois-ci Mina avait l'excuse infaillible. Ce n'était pas 'sa faute'.
Mais plus encore que le trouble et l'embarras, Mina avait la vive sensation de ne pas être normale pour son âge. Son expérience dans ce genre de domaine était proche de zéro contrairement à Dambi. Elle n'y avait même jamais songé avant ce jour. Il n'y avait toujours eu que Dambi dans sa vie ainsi que ses obligations. Peu de place pour les autres. Mina s'estimait déjà heureuse d'avoir des amis à elle qu'elle ne partageait pas avec sa meilleure amie. Cela s'apparentait presque à un exploit à ses yeux pour elle, elle qui n'avait de liberté que les moments en extérieur et encore, si Mina devait choisir entre passer du temps avec sa maîtresse ou ses amis, le choix était vite fait. Cette pensée elle-même n'était pas normale, mais elle n'en avait aucune conscience. À trop répondre aux désirs et caprices des adultes Koo, Mina avait perdu toute notion d'autonomie et de plaisir personnel. Ce n'était pas étonnant si cette situation rendait fou Min Yeol et Arianna. Ils avaient raison dans le fond mais l'adolescente était bien trop sourde pour vouloir l'entendre. Quoi qu'il en soit, Dambi n'avait nul besoin de s'excuser pour cela. Elle était la seule fautive. Elle aussi devrait parfois se rebeller. Ne t'excuses pas. Ce n'est pas de ta faute et puis ce n'est pas si grave que ça, si ? Elle baissa les yeux, gênée par sa pensée. Elle ne pouvait pas regretter un sentiment qu'elle ne connaissait pas après tout. Elle avait le temps pour ça. Ou peut-être pas.
À la surprise de Mina, Dambi lui lança un défi en pleine figure : celui d'envoyer un texto coquin. Mina eut un hoquet de surprise et un mouvement de panique non maîtrisé. Un quoi ? fit-elle. Elle avait parfaitement compris ce que lui demandait Dambi, elle espérait simplement avoir mal entendu. Pivoine et le cœur battant à vive allure, elle alla s'installer auprès de sa meilleure amie. Elle fixait ses pieds, son esprit virevoltant à vives allure. Comment elle allait bien pouvoir écrire ce genre de choses ? Elle ne savait même pas par où ni quoi commencer. Elle avait beau essayer de piocher dans ses souvenirs de films et séries, mais rien ne vint assez rapidement pour l'aider. Est-ce que ça va m'aider à comprendre ce qu'est le désir ? demanda t-elle avec une innocente déconcertante. Mina farfouilla la poche droite de son pantalon pour en extirper son téléphone. C'était déjà une étape de franchie. Elle n'était pas certaine d'en être capable. Je ne sais pas si je pourrais... Dambi... continua t-elle comme un appel à l'aide.
Sa meilleure amie avait beau lui assurer que ce n’était pas de sa faute, Dambi ne pouvait pas s’empêcher de se sentir coupable malgré tout. Si Mina s’était privée d’amour c’était pour répondre aux exigences du père Koo qui voulait que l’orpheline reste toujours disponible pour la jeune héritière afin de répondre au moindre de ses désirs. Même si l’adolescente n’avait pas demandé à ce que sa meilleure amie renonce à tout amour et toute amitié, c’était tout comme, rien que par son existence. Dambi ne regrettait pas le moins du monde d’exister, elle regrettait seulement que Mina ait à la servir sans plus penser à elle. Maintenant qu’elles avançaient doucement vers leur majorité, l’héritière espérait du plus profond de son être que Monsieur Koo lui rende sa liberté. Mais rien de tout cela n’était certain. Un léger sourire tira les lèvres de Dambi. « Non. Ce n’est pas quelque chose de grave. Mais c’est tout de même mas faute… D’une certaine manière. » La jeune fille haussa les épaules avant d’ajouter : « C’est parce que mon père veut que tu sois toujours à mes côtés que tu as dû renoncer à tout. » C’est parce qu’elle existait. C’est parce que son père était un tyran. Mina aurait pu tomber dans une vraie famille qui l’aurait acceptée à part entière, comme un véritable membre. Ils l’auraient couverte d’amour et elle se serait sentie reconnue. Plus que chez les Koo. Dambi regrettait souvent cette décision prise par son père. Parfois, elle se dit que si elle n’avait pas été si effondrée après le décès de son grand-père alors jamais Mina ne serait apparue dans sa vie. Quel sentiment horrible que de regretter de lui avoir volé sa vie tout en remerciant le ciel de son existence.
Lorsque Mina posa une question emplie de surprise, plus rhétorique qu’autre chose, un rire passa les lèvres de l’héritière. Son innocence la rendait adorable. « Un sms coquin. » répéta-t-elle sans pour autant réussir à stopper son rire. Ce n’était pas moqueur. Sa réaction était simplement hilarante. Dambi était certaine que son amie avait parfaitement compris et qu’elle n’avait pas réellement besoin qu’on lui répète ces mots. Mais elle le fit tout de même. Les joues de la jeune fille avaient viré au rouge et elle vint prendre place près d’elle. L’adolescente avait envie de pincer ce petit bout rouge, mais elle se retint au risque de laisser une nouvelle vague prendre possession de sa meilleure amie. « Peut-être que ça t’aidera. » Pour dire vrai, Dambi l’espérait un peu. Il suffisait de voir le sang affluer dans les joues de la jeune dame de compagnie pour comprendre que jamais elle ne réussirait à draguer un homme face à face. Pas encore. Imaginer simplement envoyer un message, alors même que personne n’était face à elle, suffisait à la gêner. L’héritière ne voulait pas même imaginer si elle devait prononcer de tels mots de vive voix. Elle la vit récupérer son téléphone dans une de ses poches, ce qui était d’ores et déjà le toute premier pas dans la réalisation de ce défi. Dambi inspira pour expira, commençant déjà à chercher dans son esprit la meilleure tournure de sms possible si Mina lui lançait un appel à l’aide.
Ce qu’elle fit sans tarder. Dambi serra le poing, le levant devant elle fièrement en souriant. « Tu vas y arriver. Je le sais. Tu en es capable Mina. » Et même si la jeune maitresse avait une phrase toute construite dans son esprit, ne demandant qu’à être envoyée, elle la garda pour elle en se disant que, finalement, Mina devait s’en sortir par elle-même. Parce qu’elle avait confiance en elle et qu’elle la savait capable de relever ce petit défi. « Tu pourrais… Lui dire ce que tu ressens ? Tu sais, quand tu m’as touchée. Dis à cette personne ce que tu ressentais à ce moment-là. Mais avec elle. » Dambi se gratta l’arrière du crâne. Finalement elle ne savait pas si elle était très claire dans ses explications. « Bon. Déjà choisis une personne à qui l’envoyer. Un garçon, une fille, peu importe. » Dambi se pencha pour attraper le gâteau que lui avait préparé la jeune fille. Elle enfourna une cuillère entre ses lèvres, se délectant une nouvelle fois du goût exquis de cette sucrerie, avant de prendre une nouvelle cuillère qu’elle posait sous le nez de Mina. « Aller. Prends un peu de sucre. Ça te donnera force et courage. » Un nouveau rire passa ses lèvres. Ces moments de complicité avec Mina étaient clairement les plus précieux de tous. Elle l’aimait de tout son cœur, de toute son âme. Elle avait menti. Dambi ne regrettait pas une seule seconde la décision du père Koo de l’amener ici. Qu’aurait-elle fait sans Mina dans sa vie ?
Mina était perdue. Totalement perdue. La seule chose qu'elle savait présentement, c'est qu'elle allait le faire. Sa maîtresse l'avait mise au défi et bien que Mina aurait pu refuser, elle savait qu'au fond d'elle, elle ne le ferait pas. Plutôt se ridiculiser devant un ami que de déplaire à à sa maîtresse. Mina était ainsi faite et bien que son intention partait d'une bonne volonté, c'était davantage son obéissance qui prenait le dessus. C'était plus fort qu'elle. C'était instinctif et naturel. Elle ne s'en rendait elle-même pas compte. Les yeux hagards, Mina observait l'écran rétroéclairé de son cellulaire, cherchant l'inspiration divine sur ce dernier mais rien y faisait. Elle se perdit même encore plus loin dans ses pensées, tandis que son doigt, machinalement rallumait l'écran où une photo prise de Dambi et elle lui remémorait sans cesse leur enfance passée.
Les paroles de l'héritière faisaient écho dans sa tête tandis qu'elle réfléchissait à la personne à qui envoyer ce dit message coquin. Elle ne pouvait pas l'envoyer à n'importe qui et combien même elle n'avait aucune pensée de ce type pour qui que ce soit, elle était prête à essayer. Ne serais-ce que pour comprendre. Ne serais-ce que pour mettre le doigt sur cette vague de chaleur qui la possédait toute entière depuis qu'elle avait touché l'avant bras de sa meilleure amie. Tandis qu'elle énumérait un à un, les quelques contacts qu'elle avait d'enregistrer dans son téléphone, Dambi reprit la parole, lui offrant un conseil précieux. Mina lâcha son cellulaire des yeux un moment pour les tourner vers la jeune demoiselle à ses côtés. Son cœur battait toujours aussi vite toutefois Mina n'en tenait presque plus compte. Le choc du défi était passé et bien que ses joues affichaient toujours sa gêne, la jeune servante avait d'autres préoccupations : comme mettre des mots sur ses émotions et sur ce sentiment étrange qui avait pris possession d'elle.D'accord. marmonna t-elle tandis qu'une nouvelle vague de chaleur venait se loger dans ses joues.
L'adolescente ne s'y prenait pas comme il fallait et c'était une chance que Dambi soit à ses côtés pour lui montrer le chemin. D'abord choisir un contact. Mina hocha silencieusement la tête, déverrouilla son téléphone et fit défiler la mince liste de contact. Il n'était pas question qu'elle envoi ce genre de chose à une personne du même sexe qu'elle. Si le patriarche Koo ou qui que ce soit devait tomber dessus ou la penser déviante, ça serait une catastrophe. Ce serait pire si qui que ce soit comprenait ses véritables sentiments pour Dambi. Elle ne pouvait prendre ce risque. Ce qui du coup limitait l'envoi du sms à quelques élus. Mina avait l'impression de jouer avec sa vie. Les noms défilaient sur l'écran et lorsqu'elle décida enfin de cesser de scroller vers le bas, le prénom de Iryon s'afficha devant elle. Elle eut une légère moue de dégoût qu'elle tenta aussitôt de masquer, sachant pertinemment bien ce que sa maîtresse ressentait pour le jeune homme et fit défiler une nouvelle fois la liste. Sans tenir compte du hasard, elle opta finalement pour Min Yeol, hésitante à envoyer ce message à l'aîné de leur bande : Dong Chul. Toutefois Min Yeol paraissait plus apte à comprendre ce genre de message que ne le serait Dong Chul. Et puis avec la distance les séparant... Mina avait pris sa décision.
Une seconde étape de franchie, Mina observait en silence l'espace blanc destiné à la rédaction de son message. Elle n'écrivait pas souvent à Min Yeol et se demandait déjà comment celui-ci réagirait. Devait-elle l'avertir avant ? La question resta en suspens, le temps d'avaler une grosse bouchée du fondant au chocolat que lui tendait sa charmante et adorable meilleure amie. Cette bouchée avait eu le don de chasser ses tracas les plus immédiat et de la recentrer sur son objectif principal. Elle tapota quelques mots, les effaçant presque aussitôt. Ses mots étaient d'une maladresse effroyable. Elle ne se reconnaissait pas. Elle inspira un gros cou et souriante, elle reposa sa main sur Dambi, consciente de l'effet qui allait aussitôt obscurcir ses pensées. Décrire ce que je ressens... répéta la jeune adolescente à voix haute et pour elle-même. Ce n'était pas une tâche facile. Pas pour elle qui expérimentait cette sensation dans un contexte qui ne s'y prêtait pas vraiment.
Ses joues la brûlaient. Et cette nouvelle pensée n'arrangeait en rien son état. Ce qu'elle ressentait, elle le ressentait pour Dambi. Pas pour Min Yeol. Est-ce que cela avait la moindre importance ? Est-ce que cela n'était pas mensonge ? Mina essayait de se dire que tout ça n'était qu'un défi, un jeu et que rien n'avait à être réel mais.... et si Min Yeol le prenait sérieusement ? Je ne suis pas sûre que ce soit la bonne méthode. finit-elle par dire, se redressant dans la chambre pour faire quelque pas. Ce que je ressens, je le ressens pour toi. Ce n'est pas juste. continua t-elle sans regarder sa maîtresse. Son honnêteté la trahissait, mais elle avait l'excuse actuelle d'être sous l'emprise d'une malédiction. Jamais Dambi ne la soupçonnerait en temps normal, pas vrai ? Elle soupira une nouvelle fois, puis centra son intention sur son téléphone. Je vais essayer. Mais je ne peux pas me servir de ce que tu m'inspires en ce moment. Pardon Dambi. finit-elle. Son sms serait simple et peu explicite mais présentement, elle n'était pas capable de faire plus. Elle avait besoin d'expérience et elle en manquait cruellement. Tout en tapotant son message, elle le lu à voix haute Il n'y a qu'avec toi que je me sens bizarre.... Est-ce que c'est assez ? Ce n'était pas très coquin, Mina en convenait pour autant elle ne voyait quoi envoyer d'autre sans de l'aide direct. Et puis la connaissant, c'était déjà bien assez pour paraître bizarre et anormal de sa part. Je peux l'envoyer comme ça tu crois ? demanda Mina, tout allant se rasseoir auprès de Dambi. Elle esquissa un petit sourire, posant une nouvelle fois sa main sur l'épaule de l'héritière Koo. C'est pas si fameux que ça finalement. dit-elle dans un petit gloussement amusé. Elle s'y était fait aux papillons dans son ventre. L'effet même ne durait pas si longtemps que ça et il était hors de question que ces fichus yogwhi changent la relation qu'elle entretenait avec Dambi jusqu'ici.