Il est trois heure du matin, Yoo Jin titube, une bouteille de soju à la main, se dirigeant vers un endroit qu’elle connaissait bien. Après avoir tant bien que mal monté les escaliers menant au loft, elle s’arrête devant une porte, essayant de se tenir droite alors que clairement, elle tanguait. Il lâche un petit rire, pas très frais puis frappe à la porte plusieurs fois. « Suuuun ! »

Oops, les voisins ? Osef des voisins. Elle boit encore de sa bouteille vide désormais, avant de se prendre la porte en pleine tête. « Aaah…Putain de bordel de merde…Aïe… »

Elle prend un pan de la porte, se frottant le front avant de voir la personne qu’elle cherchait. Sa meilleure amie, en quelque sorte, Ye Sun. Un énorme sourire s’affiche sur le visage clairement fatigué de la policière, avant qu’elle ne se jette littéralement sur elle pour la prendre dans ses bras, son visage enfoui dans son cou, puis déviant sans gêne sur la poitrine de la pédiatre. « Ouah…il est trop confortable ton oreiller » S’ajoute à cette phrase saugrenue une main qui empoigne sans vergogne la poitrine de cette dernière.

Quand Yoo Jin venait bourrée, c’était la roulette russe. Parfois débordante d’affection parfois au bord du suicide, elle finissait parfois chez la pédiatre, et elle en était jamais assez reconnaissante de supporter son comportement complètement aléatoire. A cette idée elle se sépare de Sun avant de lui sourire bêtement. « Je t’aime tu l’sais ça Sun ? Genre…Beaucoup beaucoup ! »

Etaler son affection. Check. Toucher la poitrine de Sun. Check. Quoi d’autre ? Puis soudainement, elle s’assoit par terre, comme si ses jambes ne la soutenaient plus. Mais franchement, Sun avait vu pire, entendu pire, et surtout, elle continuait d’accepter Yoo Jin. Et ça, c’était beau.

Quelqu’un toque à ma porte. Je ne sais pas quelle heure il l’est. Je ne veux pas le savoir en fait. Je veux tout simplement dormir car étant épuisée de ma grosse journée de travail. J’ai couru partout, je crois avoir fait au moins trois ou quatre fois le tour de l’hôpital pour régler quelques cas. Disons que la fatigue est à son comble. Je veux rester enrouler dans mes couvertures, caler contre mon oreiller. Ne pensant à rien, ne mémorisant rien du tout. Simplement dormir. Je veux du silence pour que je puisse avoir mon sommeil réparateur. Décidément, cette personne ne lâche pas l’affaire. J’ai entendu mon prénom et la voix d’une femme que je reconnais que trop bien. Je soupire de découragement avant de bouger sous mes couettes pour aller prendre mon portable. Qu’est-ce qu’elle me veut, en plus à trois heures du matin?! Elle ne pouvait pas attendre un peu plus tard disons dans deux heures avant de réveiller tout le bâtiment? Je voudrais faire ma nuit calmement, mais décidément les circonstances ont décidé autrement car oui, je l’ai entendu se fracasser je-ne-sais-quoi contre ce qui me sert de porte d’entrée. Je me suis sentie légèrement obligée de me lever de la chaleur et du confort de mon matelas. Mettant des pantoufles pour éviter de marcher sur la froideur de mon plancher. Mettant une veste pour me couvrir vu que j’ai de la visite qui est arrivée à l’improviste, hein?

Je frotte mes yeux en baillant avant que je puisse atteindre la poignée et ouvrir la porte. «Yoo…» a été le début de son prénom avant qu’elle se jette sur moi. Le visage dans mon cou, un peu trop contente et sûrement épuisée de sa journée. Je remarque également la bouteille de Soju qui se retrouve entre ses doigts. Je soupire de nouveau, découragée et non surprise de ce qui se déroule sous mes yeux. La sentant empoigner à grande main ma poitrine me disant que mon oreiller « trop » confortable. Elle est saoule. Comment est-elle devenue comme ça et surtout pour quelle raison? Ce sont deux questions que je me pose avant tout. Ses états d’âmes en état d’ivresse? Je ne peux rien faire. Tant que je suis là pour la maintenir dans le droit chemin avant qu’elle finisse par aller dans un bordel et voler le client d’une prostituée. Je dis ça, mais elle en serait capable. Surtout en insultant ou pas cela varie énormément. Cette fois-ci, elle manque terriblement d’attention. Ne voulant qu’une chose; de l’amour. Que je m’occupe d’elle. Même si cela a pris un moment avant que je puisse enlever sa main – et du fait qu’elle s’est mise à reculer – elle me déclare son amour avec un sourire bête. « Je t’aime aussi Yoo jin, mais tu sais que tu n’avais pas besoin de peloter ma poitrine?» Quand tu es sobre, tu es parfaite, pas quand tu es ivre comme une alcoolique. J’espère qu’elle sait qu’actuellement, elle est ridicule sous cet état?

Je l’ai fait entrer, toutefois quand j’ai refermé la porte; elle décide de s’asseoir sur le sol. Des « non » se prononcent entre mes lèvres. C’est quoi cet état esprit qu’elle va me faire aujourd’hui? Tant que ce n’est pas une dépression au point qu’elle va avoir des idées absurdes?! C’est une belle femme, tout pour plaire! « Tu voudrais pas t’asseoir sur le canapé plutôt que le sol, cocotte?» ai-je demandé en prenant sa bouteille de Soju. Je m’en fiche qu’elle me menace avec son flingue. Je m’en fiche qu’elle m’engueule comme si j’étais la pire criminelle qui puisse avoir sur terre. Elle est bourrée. Je ne veux pas avoir un coma éthylique sous les bras. Je ne voudrais pas pincer son cou pour la maintenant réveiller le temps que je lui fasse vomir tout l’alcool qu’elle puisse avoir dans son estomac. Je le dépose très loin d’elle, comme ça si ses jambes reprennent des forces elle va pouvoir se lever et s’étaler sur le sofa au lieu de son alcool. De toute façon, elle est chancelante, seulement la poker elle va tomber.