uta est déboussolée. elle ne s'attendait pas à avoir de la visite à cette heure. et elle ne s'attendait encore moins à
cette visite. non pas que son élève et son grand frère ne soient pas les bienvenus chez elle, mais, disons qu'il y a de quoi être étonné. après tout, elle est en congé. et puis, même... qui vient frapper à la porte de son enseignante lorsqu'il y a un souci à l'école ? personne, pas vrai ? d'où le fait que la japonaise soit inquiète de leur présence. s'ils sont là, devant elle, ce n'est pas par hasard. ce n'est pas non plus parce que la petite souhaite lui offrir un joli dessin ou parce qu'elle veut jouer avec sora. non. il est bien trop tard pour tout ça. bien trop tard pour que cette visite soit porteuse de bonne nouvelle. d'autant plus qu'ils sont deux, sur le seuil de sa porte, à pleurer à chaudes larmes.
uta prend le message que le garçon lui tend. s'il l'a préparé au lieu de l'écrire de façon spontanée comme il l'a toujours fait, ça n'annonce vraiment rien de bon. alors qu'elle lit, son cœur se serre. leurs parents les ont abandonnés ? mais qui peut faire ça à ses enfants ? en tant que maman, la jeune femme est abasourdie. jamais une telle horreur ne lui viendrait à l'esprit. et pourtant... c'est bien ce qu'il semble s'être produit. uta ouvre la porte en grand, les invitant à rentrer.
venez au chaud, ça va aller. elle essaye d'être rassurante, mais, elle sait que la situation s'annonce compliquée. elle passe une main chaleureuse, mais quelque peu hésitante, dans le dos d'ahnseok tandis que sa petite sœur se plaque contre ses jambes dans un câlin trahissant un besoin de présence maternelle. d'un revers de la manche, elle chasse les larmes de la petite avant de faire machinalement la même chose à son grand frère.
calmez-vous, d'accord ? on va s'installer dans le salon et tu vas tout m'expliquer. ok ? elle parle doucement. à la fois pour apaiser la petite avec un ton rassurant et pour laisser le temps au garçon de lire sur ses lèvres. le pauvre est dans tous ses états et à les yeux brouillés par la tristesse.
uta laisse la fratrie s’asseoir dans le canapé, les laissant tous les deux un bref instant. le temps d'aller leur chercher à boire et à manger. elle dépose alors deux verres devant eux, avec du lait chocolatée et du jus de fruit.
je peux te faire un thé si tu préfères. propose-t-elle à ahnseok, au cas où. elle veut les mettre à l'aise et leur faire plaisir, en vue de la situation délicate.
s'asseyant en face d'eux, sa mine inquiète ne la quitte pas.
quand tu dis qu'ils sont partis... c'est sans prévenir ? même pas une idée d'où ils pourraient être ? ça fait combien de temps ? il faudrait peut-être penser à appeler la police...