Un appel, un ordre, et iryon rapplique chez Nabi, laissant son autre devoir en plan ; comme un bon toutou. Il l'a été pour l'ancien chef du clan Kim, et l'est encore pour l'actuel. Iryon, c'est celui qui nettoie la merde derrière les incapables, celui qui torture pour obtenir des informations, celui qui tue discrètement des hommes néfastes pour le clan Kim. Il est l'ombre du chef Kim Nabi. Il est craint par les hommes de main, loin d'être aimable et détesté par la plupart des personnes travaillant pour le clan. Le mafieux se protège. Il est méfiant, n'accorde aucune confiance envers qui que ce soit, il opère ses missions seul. Et c'est compréhensible. Le jeune iryon naïf n'est plus, depuis qu'il s'est fait tromper une fois. Des années de prison pour des meurtres qu'il n'a pas commis. Lui, le jeune homme d'à peine vingt ans, suivait le chef Kim et utilisait son don sur toutes personnes ciblées par son supérieur. Le plus souvent, iryon le maniait jusqu'à s'évanouir. Il ne pouvait pas refuser. Pour une raison.

Et ce matin, en recevant l'appel, iryon a cru que Nabi souhaitait qu'il parte en mission pour lui. Finalement, ce n'était que pour un repas en sa compagnie. Enfin, iryon connaissait le papillon, et il devait certainement avoir quelque chose à lui annoncer. Quelque chose d'important. Alors le mafieux s'est rendu chez le clan Kim, légèrement excité par ce repas, mais préoccupé par ce mystère. Un sourire scotché aux lèvres, le criminel entra, après avoir toqué contre la porte en bois massif, dans la salle où une table était dressée majestueusement. Que ne fut-il pas sa surprise lorsque ses iris, devenus noires, se posèrent sur le militaire. Il se méfiait de cet homme. Un ennemi a abattre pour lui. Son sourire avait disparu de son faciès fermé. Son masque de mafieux remis en place, il assassina le papillon du regard, en s'asseyant sur le siège vide. Lorsque quelque chose déplaisait fortement au décoloré, le papillon avait l'habitude de recevoir ce genre de regard de la part de son bras droit. Et pourtant, iryon n'avait jamais eu de pensées néfastes envers son maitre. Il avait une parfaite confiance en Nabi. Mais quand il avait ce genre de plan, il le détestait vraiment. Iryon désirait quitter cette salle, mais il commença à manger ; jusqu'à ce que l'annonce soit faite. Iryon savait que le papillon pouvait être tout aussi vicieux que l'ancien. Et c'était le cas, en cet instant. Le mafieux continuait de manger, comme si de rien n'était, levant ses yeux meurtriers vers le militaire, qui se plaignait. « Où doit-on se rendre ? » lâcha le criminel, après que Nabi suggéra de mettre de l'eau dans son vin.

À présent, les deux hommes demeurent dans une voiture des plus commune, pour ne pas se faire repérer. Iryon essaie de faire abstraction du militaire. Il se concentre. Le décoloré est une autre personne lorsqu'il est en mission ; imperturbable. Plus discret, aucun mouvement de sa part, juste ses pupilles qui se rétractent pour observer le moindre fait et geste ; comme un chat en pleine chasse. Seulement, c'est difficile d'être attentif lorsqu'à côté, des soupirs, des grognements et des claquements de langue se font entendre. Iryon soupire d'agacement, et sans même tourner son visage vers Sehan, sa voix neutre résonne dans l'habitacle : « Écoute l'éclopé, ce n'est pas une partie de plaisir pour nous deux. C'est même un cauchemar. Mais là, tu vois, ce mec qui habite cette baraque n'est pas un enfant d'coeur, et je n'ai pas envie de crever, parce que tu n'es pas capable de la fermer et d'arrêter de bouger...» Son faciès, aux traits fermés se tourne vers le militaire, et sa voix semble plus irritée : « P'tain, t'es conscient que la voiture bouge depuis tout à l'heure ? j'n'ai pas envie qu'on nous remarque. Ils pourraient penser que nous baisons dans cette caisse. Et ce n'est ni le moment, ni l'endroit pour ça. » Iryon retourne à son occupation ; observer, sans bouger. Il ne s'attend pas à ce que Sehan soit désolé dans ces mots, mais plutôt sanglant. Il ne sait pas comment le militaire procède lors de ses missions, mais le décoloré est comme une ombre.

Iryon avait prévenu Sehan, d'une voix froide et sèche qu'il devait arrêter de bouger. Et sa réponse lui fit rouler des yeux, tournant son visage fermé vers le jeune militaire. « Est ce que tu crois qu'il reste bloquer sur une voiture ? Non, ce sont des abrutis. Tu prends la même marque que le reste de ce lotissement de riche, et tu te fonds dans la masse. » rétorqua-t-il, sereinement. Pourquoi le militaire ne faisait pas confiance au mafieux sur ce coup ? Certes, le criminel avait tendance à le menacer pour que le flic ne trahisse pas son maitre, mais sur une mission, iryon savait parfaitement comment la réaliser. Rare étaient les fois, où il rentrait amoché. Le décoloré se sentit offensé par ce manque de confiance. Et surtout, il savait que s’il ne rentrait pas avec le militaire, Nabi le massacrerait. Alors il n'hésita pas à être un peu plus brutal dans ses propos. La réponse du flic fit sourire le mafieux, d'un sourire moqueur. Intérieurement, il voulait lui fermer son clapet, mais iryon usa d'une autre méthode. « Eh bien, faisons-le alors si tu en as tellement envie, Sehan.. » susurra le décoloré d'une voix suave, alors qu'il se pencha vers le militaire, sa main sur la cuisse de celui-ci. Coincé ? Non, mais il aura tout entendu. Il s'arrêta net lorsque son visage sembla à quelques centimètres du noiraud. Il répliqua d'une voix froide : « Et après, tu t'étonnes que la police n'arrive pas à nous choper.. Vous êtes tellement prévisible et vraiment pas discret qu'on vous repère à des kilomètres. Donc t'arrêtes de bouger .. et fais-moi confiance sur ce coup. », avant de se remettre correctement dans son siège. Quelques minutes plus tard, la voix de Sehan résonna dans l'habitacle de la voiture. Il fit un signe de tête pour confirmer les dires du flic.

Iryon observa les alentours avant de sortir du véhicule, et fit le tour de celui-ci pour aller chercher le militaire. Il n'y avait plus personne dans le domaine de leur ennemi. Et le mafieux se demandait comment il était possible de faire une erreur pareille. Laisser sa baraque remplie de preuve à la portée de n'importe qui. Nabi ne ferait jamais ça. Il a eu un bon enseignement.. Le père Kim était un véritable psychopathe et sa sécurité demeurait essentielle. Il grogna de mécontentement lorsque le plus grand posa son bras autour de ses épaules. Le décoloré se sentit obligé de poser sa main sur le flanc du noiraud pour le soutenir. « T'es lourd.. fais un régime.. » rétorqua-t-il d'une voix sèche ; cachant sa gêne sous une réplique blessante. Iryon avait perdu une chose importante pendant son séjour en prison : l'empathie. S’il est devenu méfiant et véritablement dédaigneux, la raison était que le mafieux avait toujours eu cette compassion, cette naïveté à toujours dire oui pour rendre le moindre service, que ce soit légal ou non. Et il en avait payé le prix.

Ils s'avancèrent vers le portail fermé, et le mafieux lâcha le militaire près du mur pour qu'il s'appuie sur celui-ci. « J'te laisse deux minutes, ne bouge pas d'ici.. En même temps.. T'irais pas très loin, l'éclopé.. » dit-il d'un ton moqueur, avant de rapidement disparaitre dans l'angle de rue. Un des hommes de Nabi avait repéré chaque détail de la maison et mouvement de l'ennemi. Il avait donné des informations à Iryon pour qu'il puisse ouvrir le portail. Le mafieux aussi agile qu'un chat grimpa le long du mur et passa de l'autre côté. Le décoloré savait où il mettait les pieds, il observa les alentours, toujours à l'affut d'un moindre mouvement, avant d'aller au niveau d'un panneau électrique. Et deux minutes plus tard, il réapparut devant le portail entre-ouvert.