Être suivi. Devoir se retourner. Vérifier que tout était fermé, que personne n'était entré. Depuis Su An, l'idée qu'on puisse le suivre le hantait. L'idée qu'on puisse s'infiltrer chez lui et lui vouloir du mal l'empêchait parfois de dormir. Quoi que... C'était pire que ça. Ces pensées monopolisaient son esprit et le plongeaient dans un état d'angoisse constant. Depuis Su An, il ne vivait clairement plus comme avant. Insouciant, le regard vers les nuages... Non. Il avait toujours le nez collé au sol, ou derrière lui. Il était clairement perturbé, désemparé face à une situation comme celle-ci, face à une situation qui aurait pu être contrôlée. Qui aurait pu être arrêtée avant qu'elle ne commence vraiment. Il avait été totalement mis à nu, Jihan. C'était comme si on l'avait forcé à ouvrir la porte de chez lui, de ses secrets, de son espace. C'était déroutant. Son appartement n'était d'ailleurs plus un lieu sûr. Ce n'était plus un lieu de repli mais un lieu où il pouvait se passer quelque chose. Il n'avait plus de lieu sûr, Jihan. Il y réfléchissait parfois, et se demandait comment Su An avait fait pour avoir le double. Lui avait-elle volé la clé puis rendu ? Cette idée lui faisait froid dans le dos, parce que ça voulait dire qu'elle avait pu l'approcher d'aussi près, deux fois, sans que personne ne s'en rende compte. Pas même lui. Et ça le terrorisait de savoir qu'on pouvait recommencer. Elle n'était plus là, Su An. Ce n'était plus possible que ce soit elle, mais la pensée qu'elle puisse revenir l'effrayait. Depuis Su An, son esprit s'amusait à lui jouer des tours. Des bruits, des ombres, et il paniquait. Il s'amusait clairement avec lui, son esprit. Suivi, il l'était constamment. Tous les jours. Dans chaque rue. Dans chaque bâtisse où il allait. Mais c'était faux, personne ne souciait de lui. Personne ne faisait attention – mais son esprit lui faisait croire que si. Alors il avançait plus vite, il se tournait plus fréquemment, les battements de son cœur augmentaient, sa respiration s'arrêtait parfois...
Depuis Su An, sa vie avait totalement changé. Et si tel avait été son but, elle avait parfaitement réussi. Il était marqué à vie, Jihan. Et il n'était pas sûr de pouvoir s'en défaire. Pas pour le moment.

Ce fut pour cette raison, à cause d'un nouveau coup de son esprit, que Jihan se retourna brusquement sur son chemin. L'index accusateur pointé en avant, il fixa ce jeune inconnu face à lui. Il le suivait depuis bien trop longtemps, d'après lui. C'était bizarre. Trop bizarre. Et ça lui faisait peur. Bien trop peur. Alors il allait prendre son courage à deux mains. « Vous me suivez depuis quelques minutes et j'aime pas du tout ça », non, sa voix ne tremblait pas... bon, juste un peu. « Qu'est-ce que vous me voulez ? », il plissa quelque peu les yeux, détaillant son visage. Il ne le connaissait pas, il ne l'avait jamais vu, mais il pouvait être sûr qu'il allait se souvenir de son visage pour le décrire aux policiers ; il aimait bien voir les choses en grand, Jihan.

Ta vie semblait simple, vide et presque trop facile. A l'extérieur tu étais ce garçon qui souriait qui mettait toujours des pantalons à fleurs horribles dans la rue. Ce gars qui mangeait en grimaçant absolument tout le temps et qui faisait des trucs étranges. Ce gars un peu fou mais drôle, qu'on aimait pour sa simplicité et que les grand-mères adoraient pour pincer ses joues et ses fesses.
Mais qui te connaissait ? Toi. Et encore. Parfois tu avais l'impression de te perdre, de ne plus te connaître, te reconnaître. Parfois tu te demandais ce que tu aurais fait. Ce que tu faisais et ce que tu allais faire. Il semblait qu'une part de toi fasse la distinction entre ce passé ,ce Bryan que tu avais clamé être et ce toi présent Tae Hyun. le futur n'était qu'une esquisse, une supposition changeante. Les gens ne voyaient que ce qu'ils voulaient, regardant ce sourire avec la certitude que rien ne l'empêchera. Pourtant, toi aussi tu le perdais. La nuit t'effrayait , elle te rappelait que les rêves n'étaient pas loin, te guettant du coin de l'oeil pour te replonger dans un passé que tu tentais d'effacer. Tu avais été ce Bryan, ce gars connu pour tout sauf sa gentillesse. Craquer un ordi, obtenir des informations, des biens par sa dextérité. Voilà la personne que tu voulais oublier. Cet homme qui avait peut être tuer son meilleur ami. Cette personne qui était présent quand les gens les plus importants décédaient, mais qui restait là. Ce gars détestable.

Alors tu feignais l'innocence. Tu oubliais et ton cerveau lui même avait occulté des moments, des ressentis de ta mémoire pour ne garder que des bouts. Ne te renvoyant que des moments forts que par Flashback. Flash qui te donnaient la migraine. Comme un violent retour aux sources. Un ouragan qui te rappelait d'où tu venais, qui te rappelait de ne pas être trop heureux.

pourtant tu faisais semblant. Tu restais discret , tu évitais les ordinateurs, les bad boy et tout allait bien. Revenant de l'épicerie tu balançais ton sac plastique du haut vers le bas, de l'avant vers l'arrière en marchant tranquillement, le nez pendu au vent comme à l'affut de la première nouveauté. Tu avais bien vu ce jeune homme devant toi mais sa vie t'intéressait peu et tu préférais profiter de la brise marine avec ce fameux pantalon. Sur le chemin tu avais salué plusieurs vieilles femmes mais ce fut dans cette rue où personne d'autre que vous deux étiez que tu te stoppas d'un coup, sursautant comme un enfant. " Omona" C'était un "cri" qui venait du coeur. En même temps il t'avait surpris ce gros nigaud à se retourner vers toi pointant son index vers toi. On ne lui avait pas appris que c'était mal poli ? La main sur la poitrine tu le regardais un long moment. Sa voix tremblait, ses yeux fuyaient , il n'était pas à l'aise.
" Moi ? " Tu te retournais tout de même au cas où te pointant du doigt comme un idiot. Toi ? Tu le suivais? Vous alliez dans la même direction il est vrai mais... " Je vous veux rien , par contre je veux rentrer chez moi.. " Ton visage montrait toute l'incompréhension que tu ressentais. mais pour qui te prenait il ?
" Je vois pas de quoi vous parlez mais vous avez tord" Bon cette phrase était typique des accusés et des coupables mais c'était vrai ! Enfin tu ne comprenais vraiment pas.


" "

Incompris. C'était ce qu'il avait ressenti. C'était ce qu'il ressentait. Il avait la sensation d'être incompris. Personne ne comprenait, personne n'essayait de comprendre. Ou alors pas de la bonne façon. On lui disait que ça avait dû être perturbant d'être suivi. On lui répétait que ça devait être vraiment bizarre de sentir une présence derrière soi à chaque pas. Et franchement, oui, ça l'était. Mais il n'y avait pas que ça. Pas que le fait d'être suivi. Il y avait tout. Être suivi, partout. Les gens ne se rendaient pas compte à quel point cela faisait beaucoup. Jusque chez lui, jusqu'à son travail, jusqu'à la voiture de son manager, jusqu'à sa boulangerie préférée, jusqu'à sa boutique préférée, jusqu'au magasin de chaussures où avait décidé de s'arrêter. Jusqu'à cette petite boutique qu'il ne connaissait mais dans laquelle il voudrait bien faire un tour. Partout. Absolument partout. En plus de ça, il avait le reste. Être suivi jusque chez soi était déjà bien étrange, et quelque peu déconcertant. Mais savoir que l'on était rentré chez soi... c'était encore plus que troublant. Combien de fois avait-elle réussi à entrer chez lui ? Combien de fois avait-elle prévu de le faire encore ? L'avait-elle fait lorsqu'il était présent ? Sous la douche, ou endormi ? L'avait-elle regardé dormir, sans rien faire de plus, juste assise dans un coin à l'observer ? L'avait-elle observé lorsqu'il se détendait sous le pommeau de douche ? Ou avait-elle attendu derrière la porte, se satisfaisant d'entendre le bruit de l'eau qui claquait contre le sol ? Avait-elle fait le tour de l'appartement pendant ce temps-là ? Combien de temps était-elle restée à chaque fois ? Quelques minutes, une heure, ou bien plus encore ? Des questions, Jihan en avait des tas. Il ne voulait pas comprendre, il n'y avait rien à comprendre. Il voulait juste... savoir ? Ce serait appuyer sur sa paranoïa, certes, mais ne pas savoir était pire. Et il pouvait s'imaginer tout et n'importe quoi. N'importe où. N'importe comment. Ces images qu'il créait tournaient en boucle dans son esprit, parfois. Et il n'osait pas fermer l’œil. Au cas où... Il ne voulait plus commettre la même erreur.

Et pour ne plus commettre la même erreur, il fallait attraper le stalker – avant qu'il stalke, par contre, c'était de l'anticipation forcée cela dit. Il garda l'index pointé vers le jeune homme face à lui, presque déterminé, sûr de lui – dans le fond il ne l'était pas du tout, il avait même peur, Jihan. « Chez moi ou chez vous ? », qu'il demanda, suspicieux, les yeux plissés. « Vous m'avez suivi jusqu'ici » et c'était trop bizarre, sérieusement. Sa bouche s'ouvrit quelque peu, son doigt insistant vers lui quelques instants. « Ca, c'est une phrase typique des coupables », il l'avait entendu dans un film, une fois.. Et puis ça sonnait coupable... dans son esprit, du moins. Et il avait tout d'un coupable. Voilà. C'était lui. « Ils le disent tout le temps dans les films, et au final ils sont quand même coupables donc... », il avait une logique de fou Jihan, hein ? « Donc vous êtes coupable, c'est bien ce que je disais », croisant les bras sur son torse, il le fixa, reculant tout de même d'un pas parce qu'il avait eu le courage de l'accuser mais fallait pas déconner. « Pourquoi est-ce que vous me suivez ? », il posait souvent cette question non ?

Incompris. C'était également comment tu te sentais depuis tout petit. Les gens ne cessaient de te dire qu'ils comprenaient, que cela ne devait pas être facile. Que tout irait mieux. Mais ils ne comprenaient rien. Ils ne connaissaient pas cette sensation d'entendre la mort, de la voir et de l'oublier. Ils ne connaissaient pas la peur de ne plus bouger, dans l'incapacité de faire quoique se soit pendant qu'on entend la respiration de la personne la plus proche de nous cesser. Les gens ne comprenaient pas ce que c'était de se réveiller en sueur, le crâne battant et résonnant créant une migraine. Ils ne connaissaient pas la détresse que tu ressentais qui t'avait donné envie de prendre leur place pendant longtemps. on ne faisait qu'imaginer, qu'empathir dans le meilleur des cas. On ne faisait qu'essayer de deviner, et pour les moins attentionnés, juste donner raison sans réellement y croire, laisser l'autre nous raconter ses misères dans le but de le faire taire. NOn les autres ignoraient ce sentiment. Celui qui prenait aux tripes comme jamais.
Ils avaient été peu à t'aider, même très peu, et le seul à t'avoir réellement fait sentir bien, celui que tu considérais comme ta famille, qui t'avait tendue une main sans dire qu'il comprenait, juste en voulant te faire oublier, ce même homme avait eu cette même fin. Tu avais entendu son souffle disparaître dans le froid de la nuit, tu avais senti son fluide vital coulé hors de son corps, et tu avais su, au fond, tu avais su et tu savais encore que tu ne vivrais pas heureux en t'attachant aux autres. Réflexion idiote, superstition, appelez cela comme vous le voulez mais tu refusais de faire les mêmes erreurs. Tu voulais juste dormir en paix, tu voulais vivre paisiblement et tant pis pour la passion, pour l'amour, l'amitié, pour toutes ces choses que tu semblais manquer.

Mais étrangement tu ne manquais jamais de personne étranges sur ton passage. La preuve, cet homme qui te pointait du doigt sans qu'il n'y soit invité. Ton regard en disait long sur la surprise qu'il créait et le motif te fit douter d'autant plus qu'on ne te l'avait jamais faite. Le vol encore, c'était commun, une femme même aurait pu dire que tu la suivais mais un grand homme comme lui... qu'est ce que tu allais le suivre ? Ouvrant grand les yeux tu fis ta mine surprise. " Oulaa doucement je vous connais pas je vais pas aller chez vous non mais oh pour qui vous me prenez. " Non tae Hyun il ne t'invitait pas chez lui. Suivi ? Tu penchas la tête en réfléchissant, tu l'avais suivi ? " On vient du même endroit et vous êtes sur ma route ? " C'était pourtant commun d'habiter près de gens.
La moue se dessinant tu le savais qu'il allait dire que c'était une phrase de coupable tu l'entendais toujours dans les films mais c'était vrai bordel de nouilles. Soufflant alors tu mis tes mains sur tes hanches en le regardant prêt à découdre de ta situation. "ET dans les films le coupable est toujours le gars qu'on attend pas au tournant.. en plus si je ne l'ai pas fait je ne vais pas dire que je l'ai fait.. c'est logique donc forcément je vais dire ça. Les coupables l'utilisent tout comme les innocents " Aller tu espérais qu'il lâche l'affaire après cette réflexion digne d'un philosophe. Tu étais fier de toi, le sourire s'agrandissant légèrement de fierté. Sourire qui disparu en entendant sa question; il n'avait rien compris. Soupirant de nouveau, passant une main dans tes cheveux tu cherchais à partir d'ici. "Je vous suis pas je rentre chez moi nom d'un bouddha " Dingue ça. Tu engageais alors le premier pas pour repartir l'envie de crier à l'injustice encore au bord des lèvres.


" "

C'était irrationnelle, la peur. Tellement irrationnelle. Ca ne faisait aucun sens. Il n'y avait aucune logique. Ca venait, vite. Ca remplissait les veines, assaillait les pensées. Ca grandissait au fil des secondes. Ca s'insinuait partout, jusque dans la moindre cellule. Mais ça ne repartait pas. Pas avant longtemps du moins. Elle pouvait dormir, la peur. Elle se reposait parfois, laissant son hôte tranquille, le laissant respirer. Mais elle avait le sommeil léger, la peur. Elle adorait le faire frissonner d'effroi, son hôte. Et quand elle s'ennuyait, elle adorait lui parsemer les pensées d'idées totalement saugrenues et impossible. L'hôte tremblait de terreur, et elle vivait, la peur. C'était ridicule, dans le fond, et Jihan le savait. Il était plutôt terre à terre, et logique. La peur n'existait que parce qu'on la faisait vivre. Parce qu'on la nourrissait – autant dire que Jihan nourrissait très bien la sienne, elle ne marchait plus elle roulait tellement elle mangeait avec lui. Il le savait, pourtant, que chaque idée qu'il avait n'était pas réalisable, pas possible. Il le savait, parce qu'il n'était pas totalement idiot. Néanmoins il se laissait bouffer, Jihan. Il se laissait envahir par la peur, par ces pensées absurdes qu'il avait. Il croyait sincèrement que tout le monde en avait contre lui, il était sûr qu'on lui voulait du mal, d'une manière ou d'une autre. Il était sûr que quelqu'un rôdait par là, pas loin, dans les ombres. Il était sûr que ce quelqu'un attendait qu'il ait le dos tourné pour agir, pour planter sa lame dans son dos, pour le blesser.
Il avait laissé faire les choses une fois, il ne voulait plus que ça recommence. Il ne le supporterait plus, surtout.

C'était pour cela qu'il confrontait un peu tout le monde, le doigt accusateur pointé vers eux comme s'il connaissait leur plus grand secret. C'était pour ça qu'il se mettait face à eux, déterminé à leur extirper la vérité. C'était pour ça qu'il rendait coupable un peu tout le monde de choses totalement farfelues. C'était parce qu'il y croyait, parce que s'il ne le faisait pas on pouvait lui faire du mal, parce qu'il avait trop peur, surtout. Le pauvre jeune homme qui passait par là n'avait rien demandé – et Jihan répondrait que lui non plus n'avait rien demandé pourtant il le suivait.
Plissant les yeux à sa rétorque, il se pinça les lèvres, comme perplexe. Pas convaincu pour un billet, le mannequin. Il le prenait pour qui ? Eh bien un vilain. Voilà. « On ne vient pas du même endroit et je ne suis pas sur votre route vous êtes sur la mienne », non mais oh. Bon, c'était la route à personne en vrai... Il secoua son visage de gauche à droite refusant de croire à ce mensonge – pas si faux que ça, dans les faits. « Oui... non », commenta-t-il, clignant des paupières. « Parce que si vous êtes coupable vous allez forcément essayer de me faire croire que non donc utiliser ce genre de phrases pour vous rendre innocent mais vous êtes pas innocent », c'était quoi cette conversation de sourds ? La frimousse toujours aussi perplexe, il plissa le nez dans une faible grimace. Mouais. C'était pas convaincant tout ça... « Vous habitez où ? Vous revenez d'où ? », Jihan, policier à ses heures perdues – en vrai il pourrait passer pour un fou. Mais il l'était, fou. Il recula rapidement d'un pas quand l'autre en fit en avant, la mine soudainement affolée. « Je ne peux pas vous croire sur parole. Je serai idiot de faire ça... », il croisa les bras sur son torse pour se donner un semblant d'autorité alors que ses pupilles commençaient à trembler d'angoisse et ses mains aussi d'ailleurs. « C'est d'ailleurs ce qu'un coupable attendrait. Donc... », donc quoi ? Il était coupable parce qu'il voulait se rendre innocent ? « Pourquoi vous me suivez ? » mais il insistait en plus.

La peur était un ressenti normal pour l'être vivant. Senti lors de dangers il permet de survivre. La seule raison de son existence étant donc l'instinct de survis elle parait importante, vitale même. Mais la peur dans notre monde grandissait. Elle grandissait et venait empoignée tous ceux qui n'y avait pas encore goûter. Elle venait et tuait tout ce qu'elle trouvait sur son passage, joie, tristesse. Seules l'angoisse et l'inquiétude étaient ses amies. Ah la peur. Tu avais voulu la rayer de ta vie, tu avais fait croire que tu n'en avais plus. Tu avais pris le manteau qui couvrait tes épaules les rendant lourdes et tu l'avais balancé. Le résultat ? La peur restait. Elle était là tapis dans l'ombre et tu faisais le malin à dire que tu n'en avais pas. Et elle revenait, rigoler à ton nez lorsque tu fus sur le sol. Lorsque la vie avait décidé de te rappeler à l'ordre.
Maintenant ta peur, tu l'acceptais. Tu détestais l'avouer. Mais tu avais peur. Toi aussi. Et pas qu'un peu. T'attacher, les regarder, les voir disparaître. Ta plus grande peur ne te visait pas directement mais tes proches. Comme le karma semblait marcher tu avais décidé de te repentir, de devenir quelqu'un de mieux. Quelqu'un qui n'aurait plus à avoir peur.

Et parfois la peur se transformait en paranoïa. A noter qu'une peur qui aurait pris forme réelle aurait bien plus de chance de se transformer en paranoïa, puisqu'elle avait prouvé qu'elle nous avait atteint dans notre réel, dans notre forme la plus matérielle.
Mais pourquoi diable ça devait tomber sur toi ?
T'avais rien demandé, ton karma était même bon , tu n'avais rien volé,rien téléchargé, rien demander et te voilà accusé d'un crime odieux qui t'aurait fait froncer des sourcils si tu n'avais pas été l'accusé. Qui osait donc ? ET bien toi apparement. Pour suivre qui ? Cet homme que tu ne connaissais pas du tout. Alors tu étais gentil mais tu avais surtout envie de rentrer à la maison.
Mais tu devais rester correct, tu devais prendre soin de ton karma. Pas comme ce gars qui accusait boulanger et nourrice de le suivre. Et ton expression se changeait en du boudin très mature. " Comment vous pouvez le savoir ? Et .. votre route ? vous l'avez payé ? Montrez moi l'acte de propriété alors ! " Tu tendais la main la lèvre inférieure dépassant pour montrer ton mécontentement. Mais vous partiez carrément loin là. Les enquêteurs n'avaient qu'à bien se tenir. " Dans tous les cas on sera sur cette même route et on tiendra le même discours. Laissez moi passer devant et vous verrez que je dis vrai non mais oh ! " Tu faisais un pas avant de t'arrêter d'un coup. " Pourquoi je te le dirai ? " Il n'était ni policier ni enquêteur. Et si il disait ça pour mieux te leurrer toi ? Vous entriez carrément dans une autre dimension là. Tu campais sur tes positions tout comme lui mais ton regard se teinta de surprise à son recul, sa mine , son regard lorsque ton pied se rapprocha légèrement de lui. " LEs humains ne sont ils pas idiots par nature ? " Comment t'enfoncer ? Tu ne mesurais que rarement tes paroles, ouvrant grand les yeux comme un importun qui cherchait à avoir raison croisant également tes bras sur ton torse. Il allait faire quoi maintenant ? Trembler ? Il le faisait déjà. Cet homme n'était pas que dérangé il avait réellement peur ? Peur de toi ? Attendez tu irais le crier haut et fort ça , parce que tu n'avais impressionné absolument personne dans ta vie. " Donc je vais rentrer chez moi. " Bon dieu tu étais fatigué , tu voulais juste te reposer.
Et encore cette question qui te fit soupirer et lever les yeux au ciel. Qu'est ce que tu avais fait ? " JE veux rentrer chez moi, tu as une objection? Tu veux rentrer chez moi ? Viens! Tout ce que tu veux mais je veux m'asseoir ok ? " Comme si ta journée n'avait pas été assez longue. Tu t'avançais alors le regard décidé tout comme tes pas qui frappaient le pauvre sol.


" "

Il s'agaçait lui-même à se retourner en marchant. Il s'agaçait lui-même à surveiller qui était là et qui ne l'était pas. Il s'agaçait lui-même à reconnaître des visages, et à s'en inquiéter avant de s'en éloigner. Au cas où. Juste au cas où. C'était toujours « au cas où ». Et il s'énervait à accuser les autres à tort à et travers, à les pointer du doigt dans un air sûr. Alors qu'il n'était sûr de rien. Pas même de ce qu'il croyait. Mais la peur était une force de la nature. Une force qui unifiait les hommes mais qui les séparait en deux secondes, aussi. Une force que l'on ignorait un peu trop souvent pour se concentrer sur l'amour ou l'amitié. On en oubliait ce sentiment néfaste mais pourtant bien présent. La peur. C'était comme un sujet tabou. Comme la mort. On savait qu'elle était là, on la connaissait et reconnaissait mais on préférait fermer les yeux. Il ne fallait pas en parler. Il ne fallait pas l'appeler. C'était un sujet tabou. Comme la sexualité. C'était bien d'en parler en temps voulu mais sinon il valait mieux se taire. Il valait tout effacer, oublier, parler d'autre chose. Et pourtant, de l'autre côté, la société vendait du sexe à n'en plus finir. Elle vendait des idées, des stéréotypes, des images. Elle hurlait mais les autres se taisaient. Ironique. Pour la peur, c'était la même chose. C'était bien d'en parler, mais pas tout le temps. C'était bien de la définir, mais pas tout le temps. C'était bien mieux de parler des choses qui fonctionnaient, des choses qui rendaient heureux. La pensée positive. Et en quoi c'était positif de se faire suivre par quelqu'un !?

« Quoi ma route ? », qu'il demanda, les sourcils froncés. C'était qui ce type ? C'était quoi cette question ? Un acte de propriété ? Dire que cette route était la sienne était une image, pas besoin de le prendre aux mots... Cela dit il pouvait la racheter, cette rue. Et il ferait bien moins le malin avec sa question. Il voulait pas son acte de naissance aussi tant qu'à faire ? « Si ça se trouve, oui, je l'ai payée », c'était chouette le bluff au poker. Là, un peu moins.. Parce qu'il n'était pas trop crédible avec ses doigts qui tremblaient. Mais il essayait, au moins. « Pourquoi je vous laisserai passer devant ? Vous allez m'attendre au coin de la rue et m'assommer c'est ça ? », la peur n'était pas rationnelle, et elle ne le faisait pas le devenir. « Parce que j'ai demandé », il lui offrit un air boudeur. Il voulait savoir.

« Pardon ? », qu'il souffla, perplexe, surpris et un peu penaud, aussi. « T'insinues que je suis idiot et donc que je devrais te croire sur paroles ? », qu'il demanda, le ton offusqué.
Fixant l'inconnu, il ne bougea pas, silencieux, l'examinant simplement de haut en bas. « Je veux pas aller chez toi », qu'il marmonna. Il voulait rentrer chez lui et prendre une bonne douche et se relaxer devant un film pour se changer les idées. Mais il avait juste peur. Peur qu'on le suivre. Et peur que quelqu'un l'attende déjà. Il ferma les yeux, soupirant bruyamment, passant une main sur son visage. Et quand il rouvrit les yeux, il aperçut le jeune homme qui s'avançait. Un son surpris et un léger « Oh » effrayé vibra dans sa gorge alors qu'il reculait encore. Il semblait un peu trop déterminé pour lui. Ses deux mains devant lui, comme pour se protéger, il fixa l'autre, la peur brillant clairement dans ses prunelles. Il se sentait proie. « Laisse-moi... », qu'il commença avant de s'arrêter. Non. Il n'allait pas rentrer chez lui en premier. Un soupir tremblant quitta ses lèvres, ses doigts appuyant sur son front. Son cœur battait contre ses tempes, et la peur lui paralysait les jambes. Il essayait de s'éviter un malaise ici et maintenant – parce qu'il en ferait quoi, l'inconnu, de son corps hein ???

En soit tu comprenais la peur. Tu l'avais évité, nié et renié pendant un bon moment. Tu avais fait comme si tout allait bien et que rien ne pouvait t'atteindre. Puis la peur avait regagné son territoire. Elle avait décidé de te prendre à la gorge et de te faire penser que tu n'étais pas en sécurité. Elle avait remis ton passé dans tes rêves, par bout. Sans tout te dévoiler elle s'amusait avec toi. T'emmenant dans l'angoisse avant de couper court. Une autre sorte de peur. Alors oui tu pouvais comprendre. Mais lorsqu'elle arrivait à un inconnu qui rejetait sa peur en t'accusant tout était moins facile. Tu ne pouvais comprendre d'où venait cette accusation, d'où venait cette peur qu'il semblait cacher et prendre trop à coeur. Oi tu ne comprenais pas. Alors oui être suivi était une sensation désagréable, qui faisait perdre le contrôle. Seulement tu ne suivais personne. Encore moins avec ton envie de dormir qui lacérait ta peau et rendait tes paupières lourdes.

Bien oui. Sa route. Puisqu'il proclamait haut et fort que tu le suivais sans considérer la solution la plus logique et probable que "sa route" était également la tienne, il fallait bien que tu le fasses réagir. Le regardant avec cet air de monsieur je sais tout que tu arrivais parfaitement à avoir tu croisas les bras. Tu ne pensais pas qu'il surenchérirait, c'était à ne plus rien comprendre ." Dans ce cas je vois pas pourquoi elle n'est pas encore privée... Ca m'étonnerait que tu sois le genre à faire la charité " Tu jugeais vite et bien. Mais il t'accusait de prendre la même route, ça s'annonçait mal pour la tolérance. Tu allais donc rester aussi méfiant qu'un chat , et aussi grognon que angry cat. Mais .. ce qui changea rapidement fut ton expression face à sa proposition de l'assommer. Oui proposition parce que ... tu n'y avais pas pensé. Mais alors pas du tout. Alors il fallait qu'il t'explique. A quel moment il avait eu le temps d'imaginer le scénario? Etait il scénariste ? " Wahhhhh ... on t'a jamais dit d'écrire un film ? Comme si je n'avais que ça à faire. Mes cernes parlent pas d'elles même ? Dormir . C'est tout ce que je veux. " Tu aurais bien mangé un burger aussi mais tu allais mourir alors.. évitons. "Oh pardon ça change tout... attends. J'ai demandé d'être riche à Noël, toujours pas le cas, donc on peut attendre ? " Oui bah la marmotte elle met pas le chocolat dans le papier alu, on a pas tout ce qu'on veut point.

Tapant du pied en soupirant tu cherchais des mots clairs et précis pour t'en aller. Idiot ou pas toi tu n'avais rien à voir avec tout ça. " Oui non , comme tu veux mais je veux rentrer chez moi et tu m'accuses. Tu dois me croire.. non t'es pas obligé de me croire par contre de me laisser rentrer chez moi oui. "
Une provocation en appelant une autre, une menace en appelant une autre tua vais finalement réussi à totalement l'effrayer le pauvre. son ton se fit plus doux, plus perdu, plus étranglé sûrement. Mélangeant la peur et l'envie de partir. LUi aussi voulait rentrer chez lui sûrement. Sa peur face à ta présence légèrement plus proche te fit toi même sursauter. Mais également t'adoucir. Tes yeux plongeant dans les siens tu te baignais dans une mer que tu connaissais. Un océan de peur et d'appréhension. Tu connaissais ce regard, cette détresse et tes dents se serrèrent pour laisser un léger mouvement de recul faire son apparition. Il avait tant peur de toi ? Cette dernière supplique finie de te rendre mal à l'aise. Bien mais quoi faire maintenant ? Fouillant dans ta poche tu sortis une carte et lui tendis. " C'est ma carte de visite. Si tu as peur prends la tu aurais toutes mes coordonnées. " Ta poche sur ta fesse gauche fut également fouillée. Et si tu lui donnais ce qu'il voulait? une autre carte, celle ci avec ta photo et toutes tes informations les plus personnes notées dessus venant entre les mains d'un parfait inconnu. Tu étais trop faible. " Y a mon adresse dessus.. tu verras que je mens pas. " Quelle bonne foi. Tu lui montrais alors l'adresse qui indiquait bien celle ci, non loin de vous. Tout près et si loiin à la fois.
" "

C'était idiot, sérieusement. C'était ridicule. Et c'était clairement du grand n'importe quoi. Jihan le savait. Il s'en rendait compte lui-même sans que l'on ait besoin de lui dire. Il savait que c'était bête, de se retrouver, de s'arrêter et de demander à la personne derrière lui ce qu'elle faisait là. Il n'était pas totalement fou – pas encore du moins. Il ne demandait pas cela à chaque personne qui se trouvait derrière lui sur sa route. Il ne sortirait plus, sinon. Il interrogeait les personnes qu'il croisait régulièrement. Comme si c'était trop « gros » pour que le destin puisse mettre la personne deux fois sur sa route. Comme si c'était trop « gros » que le destin soit aussi puissant au point de les faire se croiser à nouveau. C'était possible et plausible. Pourtant, dans son esprit un peu perdu, Jihan se disait que non. Ce n'était clairement pas possible. Ce n'était pas réalisable. C'était rare, après tout, de croiser une seconde fois la personne que l'on avait à peine croisé la veille non ? C'était encore plus rare une troisième fois. Une quatrième fois ? N'en parlons même.

Et accuser ce jeune homme n'avait aucun sens. Le pauvre. Il ne faisait que passer et voilà que Jihan pensait qu'il en voulait à sa vie. Cela dit, qui lui disait que ce n'était pas le cas, hein ?

« Je vais pas privé une route publique », quand on parlait de logique plus tout à fait logique, c'était sans doute ça qui était sous-entendu. Il plissa les yeux à ses propres mots. Lui-même doutait de leur réelle valeur. Lui-même doutait qu'elles aient réellement un sens en fait. Mais il n'allait pas revenir dessus. Autant continuer. Pour faire genre. « Je veux dire sinon je devrais la faire payer, ça se fait pas », il essayait de se rattraper mais il était con jusqu'au cou de toute façon... Ca servait à rien. « Et comment ça j'ai pas l'air d'être le genre à faire la charité ? Ca veut dire quoi ? », ça voulait dire ce que ça voulait dire. Il s'humecta les lèvres avant de se les pincer dans un air pensif. Il commençait à perdre le fil de leur conversation... enfin si l'on pouvait appeler ça une conversation. « Vous pouvez avoir des cernes et avoir envie d'assommer les gens », cela dit... c'était pas faux. Puis peut-être que c'était du maquillage. Il était trop loin pour vraiment tout détailler Jihan – et il n'allait pas tenter de s'approcher de toute façon. Parce qu'il venait peut-être de lui donner une idée, au jeune homme, et il craignait qu'il ait réellement envie de l'assommer maintenant. Ce serait peut-être mieux, en soit. Le fixant dans un air mi-blasé, mi-perplexe, il essayait de relier le tout au Père Noël. « Ca n'a rien à voir avec ce genre de demandes-là », soupira-t-il faiblement.

« Et si.. je vous laisse rentrer... vous allez pas me suivre ? », encore une fois, la logique était partie faire un tour plus loin. Il se frotta nerveusement la nuque, titillant sa lèvre de ses dents. Peut-être qu'il devrait le laisser avancer d'abord. Ca lui prouverait qu'il ne le suivait pas. Et si quelqu'un l'avait suivi et l'attendait plus loin il aurait la surprise de ne pas tomber sur le bon bonhomme. Quelle brillante idée ! Ou pas. Sauf qu'en attendant, il avait un peu trop peur, Jihan. Il se sentait idiot, il avait honte, il voulait s'excuser mais en même temps il avait peur. Tout se mélangeait, et tout devenait un grand n'importe quoi. L'observant reculer, il ne détourna pas un instant le regard, comme la proie qui s'assurait que le chasseur était bien parti. « Carte de visite ? », il cligna des paupières, et tenta un premier mouvement avant de s'arrêter. Puis il tendit le bras, attrapant la carte de visite du bout des phalanges. Il fixa le morceau de papier avant d'hésiter à nouveau et d'attraper l'autre. Et par mesure de sécurité, il recula d'un pas. On ne savait jamais. « Oh l'adresse », on dirait qu'il découvrait la vie, Jihan. Mais en fait non il découvrait juste que le jeune homme habitait pas loin. « C'est pas truqué hein ? », il releva le regard, le regardant un peu avant d'observer à nouveau ce qu'il tenait. Il avait peut-être fabriqué de faux papiers ? Les plus fous allaient jusque là, il ne serait pas étonné. Il avait été bizarrement bien trop gentil d'un coup... non ? Redressant ses prunelles vers lui, il le fixa sans rien dire pendant de longues secondes. « Une partie de moi veut bien croire ça, l'autre non », l'autre c'était la parano, forcément, elle était dure à convaincre. « Mais... hum... », il lui tendit à nouveau les papiers, gardant un périmètre de sécurité. « Je vais vous laisser passer devant et... », et rien du tout. Il allait le regarder partir, faire demi-tour, courir autour de trois immeubles différents pour trouver un autre chemin jusqu'à son appartement. Il joua nerveusement avec ses doigts, avant de se mettre sur le côté, murmurant un petit « Pardon pour le dérangement » comme un gamin qui n'avait pas envie de s'excuser mais qui le faisait quand même. Il fit un signe de la main, lui indiquant d'avancer alors que lui se décalait de l'autre côté, près à prendre une autre route. « On a qu'à dire qu'il ne s'est rien passé ? », tenta-t-il. Il n'avait pas été à deux doigts de la crise de panique, non. Ni à deux poils de lama d'appeler la police, du tout. Jamais. C'était mal connaître Jihan. « Bonne... journée ? », il se trouvait un peu idiot d'avoir souhaité une bonne journée à un stalker potentiel.

Ce n'était peut être pas la première fois que vous vous croisiez. Peut être la seconde, ou même la centième fois. Tu n'étais pas si concentré sur les gens. Tu avais perdu cette habitude, ou plutôt te t'étais forcé à la perdre. Observer, calculer, analyser, recalculer. Tu ne voulais plus d'une vie où tout allait être planifié, évalué, analysé. C'était plus fort que toi dans certaines situations mais là tu voulais juste rentrer chez toi. Peut être que ce jeune homme n'avait pas totalement tord que parfois on le suivait. Mais là ce n'était pas ton cas. Et tu désespérais de lui faire comprendre. Mais tu ne pouvais pas juger, bon un peu quand même car son obsession te casser les pieds, mais connaissais tu son passé ? Connaissais tu sa vie ? Le contraire était vrai. Mais bien souvent peu appliqué. Il ne pouvait pas te juger.. seulement la peur prenait le dessus et lui apportait ces barrières défensives comme s'il connaissait déjà toutes les réponses.

La suite n'eu pas plus de sens que le début, mais ta patience fut mise à rude épreuve. Et tu pensais ne pas y arriver sans au moins t'énerver et taper des pieds.

Puis une suite de non sens , de logique , et de non logique. Ce discours ne menait à rien, oui discours. Aucune réelle conversation n'était engagée. Il parlait de suivre , de police tu parlais de privatiser une voie publique. Bref c'était aussi étrange que c'était drôle finalement. Enfin drôle s'il ne menaçait pas ton intégrité qu'il t'avait fallu gagné. Oui la police ne t'aimait pas et c"était réciproque. Oui tu voulais éviter le remue ménage mais tu ne pouvais simplement croiser les bras. En même temps tu ne savais pas tellement quoi faire. Si tu rentrais chez toi, il appelait les flics et si tu partais tu lui donnais raison il allait appeler les flics. Comme un rat pris au piège tu le regardais prêt à en découdre. "Nous sommes donc d'accord que tout être à donc le droit de déambuler dans cette rue . Merci. " Ah oui il fallait une conclusion. Que tu avais presque oubliée d'ailleurs. Et l'homme en face de toi ne semblait pas mieux comprendre. "Alors c'est pas faux .. mais là j'ai juste envie de dormir.. " C'est vrai qu'il n'y avait pas de règle disant que les hommes cernés ne commettaient aucun crime. Bien sûr tu avais soigneusement éviter de répondre à sa question dont la réponse n'aurait pas été plaisante. Se le mettre à dos n'était pas une bonne idée. " Bien sûr que si c'est une demande.. point " Non ça n'avait rien à voir mais tu jouais le con dans une conversation sans queue ni tête.

Venait il de dire un truc complètement débile ? Etre devant empêchait de suivre quelqu'un en effet.. C'était plus facile de suivre de derrière. " Effectivement le principe de suivre quelqu'un .. c'est d'être derrière lui, et de le suivre. Si je suis devant et que je rentre chez moi.. bah je rentre chez moi du coup.. " Tu suivais ta conscience, ton instinct, ta fatigue mais certainement pas le brun. Mais tu avais appris la patience. La compassion et l'empathie dans ces années à ne rien faire, à trouver ce qui t'animait. A te complaire dans ce passé qui avait partiellement quitté ta mémoire. Alors tu décelais dans ses traits une inquiétude réelle. Une peur qui le prenait et l'empêchait de raisonner avec logique et patience. Quelque chose qui le prenait comme lorsque tu faisais ce rêve étrange. Ce fut donc assez naturellement et très gentiment que tu tendis ta carte de visite et ta carte d'identité. Si c'était un fou il partirait peut être avec et là c'était toi qui psychotait. Tu ne serais pas dans la merde si ça arrivait tiens. ah tiens il voyait l'adresse et là tu voyais l'image de ton lit t'accueillant. Enfin.. presque. " Alors je sais pas qui vous êtes mais faut pas déconner. Vous êtes charmant mais je vais pas faire tout ça pour vos beaux yeux... j'ai déjà la flemme de faire la moitié de mes tâches. " Trafiquer des papiers.. C'était pas ton genre. Tu pouvais pirater le reste cc'était pas ton domaine. Et puis quoi encore?
Pourtant il n'y arrivait. Une partie de lui seulement te croyait. ET là c'est toi qui devenait dingue. Depuis quand une partie seulement pouvait y croire ? Tu apportais toutes les preuves. Que voulait il de plus ? De la confiance ... Etre rassuré ? Tu essayais. Et c'est à ce moment que ton propre cerveau entrepris une entourloupe à ton égard. Quel traitre. Reprenant avec lenteur tes papiers tes doigts emprisonnèrent tes beins avant de les déposer dans tes poches. Ton pied s'approchant d'un pas. Un pas vain puisqu'il se décala tel un enfant grondé pour te laisser passer. " Et ? J'ai presque l'impression que c'est à moi de vous dire pardon dans cette histoire. " Le monde à l'envers. Et pourtant... Tu le détaillais un instant le dépassant de quelques pas ne te retournant que sous ces paroles un peu ironiques. " Ouais... de toute façon on a pas rtop le choix sinon c'est la police non ? " D'ailleurs il avait failli ruiné ta vie là non ? Détail. Mais le bonne journée qu'il te lança te parut un peu facile et te fit te retourner d'un coup, retournant sur tes pas, venant au plus près de lui.
" Et si du coup je suis pas d'accord comment on fait ? " Adieu dodo


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