Un sourire fin aux lèvres, Dean écoutait les paroles de la femme âgée à ses côtés, hochant le visage de temps en temps pour montrer l'intérêt qu'il y portait. Il fronçait les sourcils ici ou là, arborait une mine plus ou moins amusée un peu plus tard. Tout se passait sur son visage mais peu de mots faisaient trembler ses lèvres. Les mains liées devant lui, la tête un brin penchée sur le côté, il la regardait, patient. Elle semblait avoir beaucoup de choses à dire. Elle avait pas mal de détails à raconter. De vieilles anecdotes assez amusantes, et instructives même. Elle lui rappelait sa grand-mère, et rien que pour ça, il l'adorait. Elle venait souvent ici. Cliente régulière qui avait toujours son bon lot d'actions, apparemment. C'était attendrissant. Il se demandait souvent, Dean, si elle venait ici pour les fleurs ou pour la compagnie. Peut-être bien pour les deux. Son attention fut attirée par du mouvement derrière la vitrine et il regarda avec un peu trop de fascination cet oiseau qui venait de se poser. C'était beau, un oiseau. Il aimait ce qu'ils représentaient. La liberté. Le voyage. Les découvertes mais aussi l'indépendance. Enfin selon lui. Une nouvelle esquisse étira ses lippes, ses pupilles contemplant l'animal comme si c'était la première fois qu'il en voyait un. Ce qui était faux, bien sûr. Il en voyait souvent en rentrant chez lui le soir. Ou en partant au travail. Et il en avait déjà croisé beaucoup dans sa ville natale. Il y avait une différence entre les oiseaux américains et les oiseaux coréens d'ailleurs ? Il fronça les sourcils, quelque peu troublé par la question. Les épaules se baissant, le visage basculant sur le côté, il étudia les possibles réponses, les iris cherchant l'animal... qui était parti. Il était parti ? Quand ça ?
Il cligna des paupières, redressant le visage, et haussa les épaules, sursautant faiblement quand la voix de la femme âgée le ramena dans la boutique. Et apparemment, vu le regard qu'elle lui lançait, elle avait posé une question. Lui offrant un sourire désolé, les joues un soupçon rosies, il s'excusa en silence de son manque d'inattention. Quand elle lui demanda ce qui avait bien pu le perdre dans ses pensées, il resta muet, gêné, n'osant pas réellement avouer cette question qu'il se posait.

Il la laissa choisir les fleurs qu'elle désirait, retournant derrière le comptoir alors que la porte s'ouvrait. Immédiatement, un sourire se plaça sur ses lèvres, son regard se posant sur le nouveau client. « Bonj... oh salut », son sourire devint plus posé, sa posture un peu moins professionnelle. « Qu'est-ce que tu fais là ? », c'était pas la première question que l'on posait habituellement mais... « Enfin tu vas bien ? », il lâcha un autre sourire, encaissant les achats de la cliente, la saluant chaleureusement alors qu'elle sortait lui conseillant de ne pas trop penser à ses amours. Les pommettes rouges, il se tourna vers Tae Hyun, et haussa distraitement les épaules, comme coupable. « Il y avait un oiseau... », dit-il lentement, pointant la vitrine du doigt. « Il était mignon », Dean était un peu trop étourdi pour son propre bien. Et il observa la vitrine, une fine esquisse aux lèvres, avant de cligner des paupières en fixant Tae Hyun. « Pourquoi tu es venu déjà ? » – la tête était encore accrochée, tout allait bien, promis.

Il y avait plusieurs catégories de personnes dans la vie. Ceux qui se fichaient de tout, ceux qui se perdaient : les étourdis, et les gens attentifs, concentrés. Comme toi. Les gens qui remarquaient chaque détails. Tu n'étais pas né avec cette faculté à retenir, mémoriser et voir tous ce que les autres pensaient inutile, tu l'avais travaillé pour la pire des choses: voler. Prendre de l'argent où certains en ont trop pour le garder. Non tu n'étais pas robin des bois des temps moderne et la charité n'était pas ta seconde mère. Cependant tu n'étais pas contre aider de temps à autre. Peut être pour cela que tu avais perdu cet ami ce soir là. Peut être était ce parce que tu avais été trop gentil, trop peu attentif que ton ami avait été renversé.
Tu entendais de nouveau les crissements de pneus, les voix des passants qui criaient de faire attention. Tu entendais jusqu'au pare-brise se brisant lorsque ton meilleur ami y fut projeter. Tu entendais tout comme si tu étais encore là, au ralenti, pour tout voir, tout entendre. Remarquer ce ronronnement particulier du moteur dû à une accélération rapide et stressée après un arrêt. La personne était partie, elle l'avait provoqué et maintenant elle partait. Comme un coupable en fuite. Mais n'était ce pas le cas ?
Tu entendais encore cette respiration lourde, saccadée qui était la tienne, et celle si douce de ce frère. Quelques difficultés à soulever un buste devenu écrasant et puis plus rien. La sensation de chaleur qui émanait de ton crâne, cette même chaleur qui touchait tes doigts tendus vers lui.
La respiration rapide tu te redressais dans un lit familier. La sueur perlait encore sur tes tempes alors que tu regardais à droite et à gauche, il n'était plus là. Il n'était plus là mais ton mal de crâne te faisait grimacer signalant sa présence. C'était quand même dingue d'avoir autant peu de chance. Te levant tu pris un cachet accompagné d'un grand verre d'eau que ta grand mère te servit elle même en tapotant ton dos. " Encore un cauchemar" Tu hochais la tête tranquillement et regardais l'heure. Tu n'avais rien à faire aujourd'hui alors autant se rendre utile. Il était encore tôt , une heure parfaite pour aller chercher quelques crustacés avec ta grand mère, toujours habillé dans ces magnifiques pantalons avec de longues bottes en caoutchouc assorties aux gants. Une scène magnifique que de te voir ainsi habillé le sourire aux lèvres. Les grands mère de l'île adorait.
Quelques heures plus tard de retour chez toi tu décidas de choisir l'option " voir un ami" puisque tu n'avais pas grand chose à faire de toute façon, autant embêter ton meilleur ami, le plus adorable fleuriste de l'île. Ne comptez pas sur lui pour vous dire quelles fleurs vous avez cueilli. Tu avais déjà essayé: un vrai fiasco.

Tu n'avais délaissé que les gants, le tablier et les bottes. Le reste restait presque identique, étant juste propre. Les mains dans les poches tu te dirigeais donc vers le magasin et entras avec le sourire saluant la dame qui faisait un choix de bon goût. " Celles ci sont belle Halmoni " Tu lui pointas alors des fleurs que tu aimais avant de secouer ta main pour Dean. Souriant toujours la dame te pinça les joues en sortant, finissant sa route par une claque sur tes fesses. Pourquoi toutes les grands mère de l'île faisaient ça ? Tu protégeais ton derrière en avançant vers l'américain. "Je vais bien merci, et toi ? Je suis venu parce que je m'ennuyais et que tu me manquais mais je vois que tu ne penses qu'à moi même avec des clientes.. Quel honneur. " Riant doucement tu écoutas alors sa version des faits. Ah un oiseau, ça aurait pu être une feuille, un arbre, un insect, ou juste une question le connaissant. Souriant doucement en caressant ses cheveux tu le perdis d'un coup en donnant une pichenette sur son front parfait et lisse. " Concentre toi ! Tu pourrais perdre ton propre prénom avec tout ça ! "Soupirant tu mimas l'homme agacé mais il n'en était rien. " Te jouer un mauvais tour, comme la team rocket, mais ma team c'est moi et moi même. " Quel blagueur. Regardant alors toutes les fleurs tu les sentais et une idée te vint. " Tu as faim ? Je peux te préparer à manger si tu veux et on mange devant un film.. je m'ennuie. Ah tu dois ouvrir le shop cette après midi ? J'espère que non. " Ce serait mieux puisque tous tes plans étaient fait sans cette possibilité , probabilité même.


" "

Dean avait la capacité de concentration d'un enfant de cinq ans. Et encore, l'enfant restait concentré sur le jeu qu'il tenait dans les mains, lui. Dean par contre... c'était autre chose. Un rien le perturbait, un rien accaparait toutes ses pensées jusqu'à ce qu'il se pose des questions plus ou moins existentielles. Il avait toujours été comme ça, Dean. Un peu perdu, un peu ailleurs. Il vivait dans son propre monde – c'était ce que son père disait à l'époque. Que Dean vivait dans sa propre bulle, dans son propre univers et qu'il allait à son rythme. Ca lui donnait un charme, qu'il disait en lui ébouriffant les cheveux et en riant. Pourtant il savait aussi être concentré Dean. Il savait se perdre des heures sur la même chose, la même question, la même pensée. Il savait se focaliser sur une chose, une seule. Il y arrivait, il ne le montrait pas souvent. Cela ne voulait pas dire que ça lui était totalement étranger. Cela ne l'avait pas empêcher de réussir ses études, d'ailleurs. Comme quoi il savait se concentrer sur quelque chose. Son côté inattentif ne faisait que grandir avec les années, cependant. Il se trouvait plus concentré en étant gamin qu'en devenant un adulte. Peut-être parce qu'il voulait fuir la vie d'adulte, qui savait. Peut-être parce qu'il voulait plutôt retourner dans son univers, dans sa petite bulle Peut-être parce qu'il ne voulait pas grandir. C'était effrayant, de grandir. Peut-être aussi parce qu'il voulait retourner dans le passé, quand son père était encore là, quand il pouvait encore rire à ses côtés, quand il pouvait aller jouer au basket avec lui. Peut-être qu'il était comme ça parce qu'il fuyait la réalité, la douleur, les souvenirs, le reste.

Il s'excusait silencieusement face à tous ceux qu'il semblait délaissé. A cause d'un chien, d'un oiseau ou même d'une forme étrange de nuage. Tout attirait son attention un peu trop. Tout comme le pantalon de son ami. Il fixa le vêtement de longues secondes, les lèvres plates, l'air presque trop concentré. « Qui est une amande ? », qu'il dit après quelques secondes en redressant le regard vers Tae Hyun. Il cligna des paupières. Pourquoi il parlait d'amandes dans un magasin de fleurs ? Penchant le visage sur le côté il observa la vieille femme, puis reporta son attention sur son camarade. « Ca va bien », répondit-il lentement, avançant son visage comme pour mieux l'entendre. En réalité c'était pour mieux le suivre, il parlait trop vite. « Euh... oui. De rien ? Je crois », marmonna-t-il doucement, les sourcils froncés, pas réellement sûr d'avoir tout compris. Une moue boudeuse s'afficha sur son visage alors qu'il se frottait brièvement le front. « Je pourrais pas perdre mon prénom... », c'était douté de ses capacités là, non ? En silence, il fixa Tae Hyun, le laissant parler pour deux, clignant simplement des paupières et bougeant parfois la tête de gauche à droite. Pour dire qu'il écoutait, qu'il était là, qu'il respirait aussi. « Sympa le pantalon d'ailleurs », dit-il en pointant le dit pantalon du doigt, un sourire amusé aux lèvres. « Tu dois ouvrir quel magasin ? », il fronça les sourcils, songeant aux paroles de Tae Hyun. « Ah. Oui. Non. Je dois le fermer. Enfin je dois le fermer après. Enfin là... dans pas longtemps. Enfin il est fermé cet après-midi. Pourquoi je devrais l'ouvrir ? » pourquoi faire simple quand on pouvait faire compliqué, hein. « On peut manger devant un film oui... faudra aller chez moi cela dit, t'arriveras pas à cuisiner grand chose ici », il rit quelque peu, se trouvant presque drôle, avant de se racler faiblement la gorge, gêné par cet humour horrible. « Tu cuisineras quoi ? »

Beaucoup le trouvaient perdu, dans son monde, étourdi, dissipé, ou encore inattentif. Mais Dean c'était un mélange de tout et de rien. D'une complexité et d'une simplicité affolante. Tu avais eu du mal à le cerner mais plus les années passaient plus tu le comprenais. Chaque chose arrivait et prenait son importance. Chaque chose arrivait et devait être traitée. C'était comme ça. Alors parfois tu te trouvais à faire de même. Ne te concentrer sur rien et sur tout à la fois. Dire oui puis non, puis que tu ne savais pas. Ca vidait l'esprit, et puis tu te sentais plus léger. Un moment où tu oubliais la faculté d'analyse qui t'avait commandé depuis ton jeune âge. Cette faculté de réfléchir, d'observer et d'analyser avec une suite logique presque toujours vraies. Cette même faculté tu avais voulu la perdre. L'oublier pour pouvoir vivre normalement. Mais finalement ta vie n'était pas normale. Encore plus loin du paisible encore. Tu côtoyais tes pires démons , comme la nourriture, tu frôlais ton passé d'un coup de main, mais tu t'éloignais de tes envies réelles, de tes rêves , allant jusqu'à les oublier.

Peut être aurais tu dû faire un effort pour ton pantalon qui en surprenait plus d'un et qui faisait l'unanimité des grands mères de ton quartier. Mais non tu n'avais pas pris en compte la source de distraction que tu créais. Tant pis maintenant que tu étais là, tu conseillais même cette dame. Tu avais l'habitude toi, avec les gens matures. Oui parce qu'ils n'étaient pas vieux mais dans la maturité. Un autre moyen de se sentir plus jeune. par contre ton ami avait sûrement fumé des trompettes pour entendre amandes. Tu le regardas en clignant des yeux sans rien comprendre. Bon passons. La suite fut plus fluide mais incroyablement lente pour Dean. Oh tu étais trop pressé, trop surexcité. Oui bon il n'avait pas compris. " ..t'es sûr ?  " Ce n'était pas douté. C'était le taquiné tout en doutant de ses capacités de concentration. Rien à voir. Peut être pour cela que tu parlais seul comme un surexcité pendant qu'il bougeait la tête. " Merci on me le dit souvent. " Et on te le disait souvent dans le mauvais sens. Mais un compliment était un compliment que tu croyais. Sautant sur le sujet tu proposais tes talents mais pour ce faire ce ne fut pas une mince affaire. A faire comprendre à Dean que tu lui demandais s'il fermait fut bien plus compliqué que prévu. "  Donc tu es fermé.. c'est tout ce que je voulais savoir. " Pourquoi se compliquer la tête ? Riant doucement tu le regardas presque attendri. "  Je me doute que tu n'as pas de casserole pour faire bouillir l'eau des plantes. " Mais tu étais satisfait qu'il accepte. Même très heureux. " Je sais pas encore tu as un idée ? " Cuisine cuisine es tu là ? Tu avais besoin de sa magie, ta tête était vide; ou elle s'était vidée en arrivant ici. Trop de planage. C'était dangereux.


"  "

Dans son monde, Dean l'était souvent. Et contrairement à ce que l'on pouvait penser, ce n'était pas forcément un monde tout rose, un monde où tout allait bien. Un monde où les animaux parlaient et où la vie était facile. Non. Le monde de Dean, c'était certes un univers à part mais un univers réel, réaliste, poignant et parfois glaçant. Le monde de Dean, c'étaient ses pensées, ses réflexions. Ces questions qu'il se posait mais dont il ne parlait jamais. Ces interrogations vives, précises, qui naissaient dans son esprit mais qui ne frôlaient jamais sa bouche. Il n'y songeait même pas. Parce que les questions étaient parfois trop brusques, parfois trop détaillées. Parce qu'elles demandaient des réponses, des vraies. Des réponses exactes à la syllabe près. Mais des réponses que tout le monde ignorait. Même lui. Surtout lui. Il était dans son monde, Dean. Souvent. Il y traînait peut-être même un peu trop. Et quand on le regardait, lorsqu'il y était, il semblait juste ailleurs. Perdu dans ses pensées, dans ses délires. Il semblait ne plus être là, comme effacé de cette réalité pour se fondre dans une autre. On le pensait alors totalement distrait – ce qui n'était pas faux, Dean allait clairement à son rythme et parfois... enfin souvent, des détails lui passaient au-dessus, ou en-dessous ou même à côté et il loupait et oubliait. Il avait une manière de classer ses pensées bien à lui. Une manière de les traiter aussi.
On le trouvait bizarre aussi, Dean. En réalité il était juste triste, et perdu. En réalité, son père lui manquait un peu trop et il n'arrivait pas à exprimer ces mots qui traversaient son esprit, et son cœur.

« Sûr ? Sûr de quoi ? », demanda-t-il, clairement paumé. Tae Hyun allait beaucoup trop vite pour lui et il galérait réellement à le suivre. Il n'était plus si sûr que ça. De quoi, il ne savait plus mais il était sûr qu'il n'était plus très sûr – si cela pouvait avoir un quelconque sens. Il ne lui avait toujours pas dit qui était une amande, d'ailleurs. Double d'ailleurs, mais c'étaient quoi comme fleurs sur le pantalon de Tae Hyun ? Ca le distrayait. Un peu trop. Dean, c'était un chiot. Ils étaient sans doute au même niveau de concentration. « Ca met ton teint en valeur », dit-il dans un sourire sincère avant de rire doucement. Il supposait bien qu'on parlait souvent de son pantalon. « Je suis pas fermé », il fronça quelque peu les sourcils, ses prunelles allant et venant entre le pantalon et le visage de son ami. Vraiment distrayant comme vêtement. « Enfin le magasin est fermé, pas moi », au cas où on avait pas compris merci Dean. Un rire un peu plus bruyant roula dans sa gorge et il baissa un peu la tête comme pour le masquer. Il venait de s'imaginer bouillir l'eau des plantes, tout allait bien. « Hum », qu'il fit en faisant tourner son regard autour d'eux. « Je sais pas trop », il haussa les épaules dans une petite moue songeuse. « C'est quels fleurs ? », demanda-t-il subitement. « Sur ton pantalon », ça le préoccupait vraiment, oui. « Oh tu peux faire une pizza ? », Dean ne fonctionnait clairement pas comme tout le monde. C'était sa singularité, n'est-ce pas ? « J'aime trop les pizza »

Vous étiez les opposés similaires. Une belle contradiction comme vous. Votre personnalité était très différente et pourtant emprunte d'un traumatisme similaire. Le traumatisme en lui même était différent mais il apportait avec lui une douleur similaire, une appréhension des choses plutôt ressemblante. Vous ne traitiez pas les choses de la même manière. Vous n'alliez pas agir de la même sorte mais il était sûr qu'au fond quelque chose vous liait profondément. Cette blessure qui avait votre chaire. Il n'en parlait pas, tout comme tu ne pipais mot sur ce que tu avais enduré. Tu avais préféré l'oublier, même si les images revenaient, si tu savais. Au final tu jouais simplement l'idiot, tu jouais celui qui ne se souvenait plus pour ne pas répondre à leurs questions. Pour ne pas voir la pitié dans leurs yeux. Ou bien sentir leur regard se poser sur toi. Tu voulais juste qu'on te fiche la paix. Et c'était tout ce dont tu avais besoin. Tout comme il devait s'y retrouver, à poser son attention sur tout, sur rien.
Peut être qu'il avait besoin de se concentrer sur tout et rien à la fois. Tu le trouvais très bien comme ça, un peu dur à suivre mais c'était assez drôle parfois. Et puis tu n'avais pas grand chose à dire toi et ton pantalon perdu dans l'ère du temps.

Voilà qu'il était perdu, et il te perdait également. Vos regards se croisant alors tu perdis ce que tu voulais dire... ton idée de base était complètement envolée. C'était terrible. voilà qu'au lieu d'un paumé cette boutique de fleurs en comptait deux. Et quels paumés quand on voyait que tu portais fièrement un pantalon affreux. Pire encore Dean le complimentait. C'était bien la première fois et ton sourire de fierté profonde montrait la joie que tu ressentais dû à ce compliment trop peu entendu. " Merci c'est gentil.. je vais le mettre plus souvent. " Pitié non. Tu le mettais déjà bien trop. Lui et ta collection dans le placard de chez ta grand mère. Il fallait vraiment que tu t'achètes une garde robe. Au moins un semblant de style. Et Dean manquait de concentration, vous alliez bien ensemble. "  Oui le magasin je parlais pas de toi. Que tu sois fermé ou ouvert ça change rien pour moi.. Tu fais ce que tu veux " Tu ne voulais pas savoir ce qu'il voulait faire de son corps. OH tout de suite Tae ! En tout cas c'était toujours un plaisir d'entendre Dean rire, il avait ce rire communicatif même si la gêne le prenait souvent. Tu riais doucement avec lui en étant heureux que ta propre blague ait marché. Alors que tu remettais tes idées en place pour trouver un plat; tes lèvres s'entre ouvrant pour dire ce que tu allais cuisiner il te posa LA question. Celle qui te fit cligner des yeux. Quelles fleurs ? Ah.. Oh. ton pantalon. Personne n'avait jamais été aussi sérieux à propos de tes pantalon. " Je sais pas c'est toi le spécialiste des fleurs..  " Tu avais acheté ça quelques Yens au marché ce n'était pas clair ce que c'était mais tu n'en avais rien à faire. Ah oui c'était peu têtre une pi... ah bah non c'était pas une fleur la pizza. Fallait le suivre Dean. " OK va pour une Pizza on y va prends tes affaires. " Lui faisant signe de venir tu sortais de la boutique les mains dans tes poches; IL allait commencer à faire bien froid bientôt .


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Tae Hyun était ce genre de personnes qui ne jugeait et qui sauvait le rythme sans vraiment de poser de questions. Du moins il suivait le rythme de Dean sans vraiment s'arrêter, le pointer du doigt et se moquer ouvertement. Dean ne le percevait pas comme ça et sans doute qu'il ne le percevrait jamais ainsi. Il savait qu'il était parfois difficile à suivre, à comprendre. Il avait sa manière de penser bien à lui. Il avait des pensées qui lui occupaient quotidiennement l'esprit et il essayait petit à petit de le mettre de côté en se focalisant sur d'autres choses. De ce fait, parfois il décrochait quand on lui parlait. Il écoutait sans écouter, il était là sans être là. Il regardait ce qu'il se passait autour et c'était comme si son cerveau avait fait un redémarrage forcé. Il ne voyait que ce qu'il avait en face, oubliant le reste, s'oubliant. Il était juste étourdi, un peu dans la lune, un peu dans les nuages. Pourtant il gardait les pieds sur terre, aussi surréaliste que cela puisse paraître. Il essayait de suivre comme il le pouvait et s'excusait quand il n'y arrivait pas. Il avait toujours été ainsi et il le resterait probablement jusqu'à la fin de sa vie. Il ne voulait pas changer. Il n'y arriverait pas. C'était juste... comme ça. C'était là et il ne pouvait pas l'éviter ou le nier. Il vivait avec. Ce n'était pas le pire, heureusement.

Bon par contre même s'il pensait ne jamais perdre Tae Hyun il devait bien y avoir des moments où il le paumait un peu. Où il se paumait aussi. Bref, il devait y avoir des moments où ils se perdaient tous un peu et il y avait des nœuds. Heureusement tout rentrait dans l'ordre. Un rire roula dans sa gorge, rire qu'il tenta de diminuer en bruit et il secoua son visage. C'était pas trop ce qu'il avait attendu en disant cela mais... « Si t'es bien dedans, personne t'en empêche », il haussa les épaules dans une esquisse, rajoutant un petit « Non ? » pas trop sûr de lui. Peut-être que si. Peut-être que quelqu'un le retenait de mettre ce pantalon tous les matins. Genre son chat ? « T'as un chat ? », c'était sorti de nulle part vu de l'extérieur mais en réalité il y avait tout un chemin pour en arriver là. « Bah je sais pas je peux me fermer », il eut un petit moment de réflexion. « Quoi que non en fait », murmura-t-il dans un sourire gêné. Comment pourrait-il se fermer, au juste ?
Observant Tae Hyun en silence, les lèvres pincées, les pommettes un peu rosies, il pencha son visage d'un côté puis de l'autre. Lui ? Le spécialiste ? Le jour où Dean arrivera à comprendre qu'il avait des bleuets devant lui et pas des violettes, il serait un spécialiste. En attendant... « Bah... », il fixa le pantalon, littéralement paumé. « Des... roses ? », il pointa une fleur sur le côté. « Après j'en ai aucune idée », heureusement qu'il n'avait pas fini médecin avec le même taux d'intérêt et de concentration. Offrant un grand sourire à son ami, il alla récupérer ses affaires et le retrouva, indiquant la sortie. Il ferma à clé, s'assurant que la porte était bien fermée. « Ca fait longtemps que j'ai pas mangé de pizza », genre... trois jours. Il commença à avancer, profitant simplement du temps agréable et de la compagnie de son ami, avant de se retrouver vers lui, affolé, les mains sur son avant-bras. « J'ai fermé à clé ? »