Une nuit plutôt mouvementée pour certaine personne, mais dans mon cas ; c’était plutôt calme. Je m’étais couchée la veille pour ensuite me réveiller tôt le lendemain pour ainsi courir, prendre mon petit déjeuner afin de pouvoir commencer ma journée du bon pied et surtout faire ma longue journée de travail. Les imprévus existent et je ne compte plus les heures supplémentaires que j’ai pu faire pour m’occuper des enfants. Surtout ces temps-ci, je vois de plus en plus d’enfant entrer à l’urgence déshydrater. Un virus qui court de plus belle parmi les enfants et les adultes cette semaine. Certainement que je me posais la question d’où venait ce virus. Je n’étais pas la seule qui courait partout pour les cas de déshydrations extrêmes. Je n’étais pas la seule qui faisait de grosse journée. Que parfois je rentrais dans la matinée et je rentrais tard dans la nuit. Toutefois, cela a commencé à diminuer. Les gens font de plus en plus attention, mais tout de même, je ne prends pas ces cas à la légère, jamais.

En rentrant dans mon aile de pédiatrie. Je rentre dans mon bureau en consultant les dossiers de la journée. Des rendez-vous, mais aussi avoir des nouvelles de mes précédents cas. Tout va bien dans les derniers cas. On m’arrive avec mon café que je prends volontiers en tournant quelques pages. L’infirmière me raconte en même temps mon programme de la journée qui m’a failli recracher mon café. Elle mentionne encore des cas de ce virus, décidément, un jour j’arriverai à vaincre ce pseudo épidémie. Déposant mes dossiers, je m’adosse mon dos sur la chaise en soupirant. Qu’est-ce que je pourrais faire ? Avoir le pouvoir de guérir et d’immuniser tout le monde de ce virus, je le ferai sans exception. Après quelques secondes en réfléchissant de mon plan de match, je me lève pour prendre mon sarrau et ainsi partir à mes petits patients qui ne demandent que de se faire soigner.

Demandant aux infirmiers de préparer et stériliser les cabines avant mon arrivée et après. 9h arrive rapidement. Depuis au moins quelques heures que je suis là. M’occupant des malades plus graves comme ceux qui ont des maladies plus agressives ou ceux qui ont été blessés lors d’un accident. Je me dirige vers une cabine plus précisément. Je déteste être en retard ou me faire attendre donc j’arrive pile poil à l’heure. Ouvrant la porte, je souris de plus belle en voyant le père ainsi que sa fille mal en point. La pauvre, elle est si mal en point et le père... Je peux facilement deviner sa situation. « La nuit a été dure ? » demandais-je en pointant ses cheveux en bataille. Le pauvre, il n’a pas pris la peine au moins de placer les mèches rebelles. Je me retourne vers la petite qui s’est assise. Je la fixe pendant un moment avant de lui pincée légèrement la joue. « Alors, ma puce, ça ne vas pas, ? Tu me permets de t’examiner ? » fis-je avant de pouvoir toucher son front et de prendre le thermomètre. « Tu as passé une mauvaise nuit et j’imagine papa aussi ? » Je m’approche de son oreille pour ainsi prendre sa température par voie tympanique. Attendant patiemment quelques seconde avant de déposer l’outil et de prendre le stéthoscope. « Respire, s’il te plaît. » une demande avant de continuer. Une examination de routine, mais je vérifie s’il n’a pas de complications. « Monsieur Ahn, elle a vomit depuis combien de temps ? Elle a bu et manger quelque chose depuis ? » Le temps de l’interrogatoire a lieu.

Retirant le stéthoscope de mes oreilles pour le passé autour de mon cou. Je lui fais signe d’ouvrir la bouche pour constater un peu d’irritation au fond de la gorge. Elle a sûrement vomi et la bile est acide. La cocotte ne se sent pas très bien, en plus elle est déshydratée et maussade ne voulant que dormir. Elle aura besoin de repos pour combattre ce qu’elle court.

Décidément, ce virus qui court me laisse littéralement perplexe. J’ai une nette impression que ça soit une gastro ou quelque chose qui s’y rapporte, mais trop d’enfants ont des cas semblables. Peut-être que c’est dû à la mauvaise hygiène à l’école ? Ce qui m’étonnerait beaucoup. Peut-être qu’un des élèves était contaminé et dès qu’il a vomi ainsi que les autres ont été touchés. Énormément de facteurs, d’événements pourraient faire en sorte qu’une petite épidémie touche la plupart de mes patients. Quand ça touche un, deux autres ont été touchés et ainsi de suite. C’est sans fin jusqu’à temps qu’on puisse prendre des recours pour maintenir et s’opposer à ce virus. De toute façon, peu importe quel patient que je vois aujourd’hui, je vais avoir la nette impression que cela va être les mêmes symptômes que les prochains tout comme les précédents. Le même chose. Bien souvent, ces petites personnes arrivent en mauvais états car les parents ne savent pas quoi faire. C’est normal. Ils viennent ici avec des questionnements que je dois répondre et mettre directement le doigt sur le bobo. Tout comme cette petite qui est mal en point.

Relâchant l’emprise de la puce. Je me tourne vers son père qui est désormais assis sur une chaise. La situation plus tôt cocasse étant qu’il s’est mis dans le champ de vision de sa fille. A-t-il peur que je lui fasse quoique ce soit ? Un vrai papa poule. C’est si mignon. C’est le trait principal qui ressort le plus d’un parent monoparental. Un père ou une mère qui se retrouve seul avec un gamin dans les bras. Ils doivent tout l’élever de A à Z et d’encaisser le rôle du partenaire - que dans ce cas-ci - étant la mère. C’est mignon, mais triste à la fois. Mignon car cela rapproche davantage les deux individus. Cela solidifie leur lien et se créent de bons souvenirs entre eux. Triste car c’est cruel d’abandonner son bébé dans les bras de ton/ta partenaire avant de disparaître comme si rien ne s’était passé. Une femme qui accouche et qui disparaît dans une brume épaisse avant de retomber amoureuse puis le même scénario se fait. Jusqu’à temps qu’elle se frappe à un mur et qu’elle se retrouve avec des responsabilités. Jouer avec le feu, un jour ou l’autre on se brûle. Ceci dit, monsieur Ahn répond à ma question. Sa cocotte a vomi toute la nuit et incapable de manger ni s’hydrater. Je fronce les sourcils en la regardant. Je lui frictionne les bras pendant qu’il continue de parler de la situation. Elle doit s’hydrater, mais comment elle ne pouvait pas ?

Le sucre. J’ai tiqué sur le mot sucre. Je prendre la puce dans mes bras avant de lui donner à son père. Je crois que j’ai trouvé la solution. Le sucre n’est pas bon dans ce domaine-là. Il faut quelque chose de rustique, quelque chose qui ressemble à un remède de grand-mère. « Je vous la remets comme ça elle va pouvoir somnoler tranquille.» fis-je en lui caressant les cheveux avant de me retourner vers mon bureau et d’envoyer un sms d’urgence à une infirmière pour qu’elle arrive avec ce que je pense. « Elle n’a pas de fièvre ni quoi que ce soit que les nausées, la déshydratation et la fatigue, dans un sens c’est une bonne nouvelle, ce n’est pas une maladie. » je toussote un peu. Une bonne nouvelle entre guillemet. Il veut savoir comment remédier la situation. J’attends uniquement mon infirmière pour pouvoir tester un petit quelque chose. « Cela dit, j’aimerais bien essayer quelque chose avec votre fille. C’est une recette maison c’est pour l’aider à s’hydrater convenablement car c’est plus sur ça qui m’inquiète un peu. » Justement ma petite dame arrive et me donne la bouteille qui contient un liquide orangé légèrement dilué. D’ailleurs, je prends le contenant en secouant avant de prendre un verre et verser un fond dans ce dernier. « Vous voulez goûter ? C’est du jus d’orange, de l’eau et un peu de sel.» demandais-je en lui tendant le jus. Techniquement c’est pour sa fille, mais s’il est papa poule, il faut mieux avoir son approbation en premier.

Un mélange quoi de plus ordinaire. Un mélange que monsieur et madame tout le monde puisse faire chez soi. Je préfère nettement mieux ça que de prescrire des médicaments qui coûtent littéralement une fortune. Je sais pertinemment que ce n’est pas tout le monde qui est capable de payer les soins dans les hôpitaux. Ce n’est pas tout le monde qui est capable de prendre les traitements. D’où le pourquoi j’essaie la plupart du temps trouver des solutions qui sont abordables pour les familles qui n’ont pas du tout les moyens. L’argent se fait de plus en plus difficilement et non pas sans la sueur de son front, mais bien au-delà. Ainsi c’est pour ces raisons que je fais grincer littéralement les dents des autres médecins. Je ne suis pas ici pour l’argent, je ne suis pas ici pour voler ces pauvres malheureux. Je suis ici pour traiter mes patients. Je voudrais faire de même pour les adultes, cependant, je n’aurais plus de temps à consacrer à ceux qui me sont proches. Malgré que par moment, je ne mérite pas d’avoir de pause temps aussi longtemps que adorables enfants sont si mal en point. Je les vois bien autant malade depuis les années que je consacre ma vie à la médecine. Je vois bien que de plus en plus les gamins sont aseptisés. Voulant éviter qu’ils attrapent un rhume ou une grippe. De plus en plus allergique à tout et à n’importe quoi. Je suis bien une piètre pédiatre quand j’y pense. Voulant que les cocos continuent de s’amuser en se salissant pour justement offrir de la force à leurs anticorps. Retourner dans le bon vieux temps où que le papier bulle n’existait pas justement.

J’ai bien imaginé le père qui est sur le qui-vif alors que j’ai sa progéniture dans les bras. J’ai souris davantage envoyant ses bras se tendre quand je m’approche de lui pour donner sa petite qui a mal en point. Beaucoup de parents n’ont pas l’instinct parental aussi prononcer de ce que j’ai vu avec Monsieur Ahn. D’autres préfèrent laisser les enfants aux médecins avant de revenir plus tard puisqu’ils sont “occupés” au téléphone. Pendant que d’autres sentent quasiment le danger dès qu’on touche à leur précieux trésor. Je ne doute aucunement de son instinct à lui et on voit très bien qu’ils s’affectionnent mutuellement. Une belle vue qu’on me laisse être témoin. Une fillette qui niche son visage dans le plaid de son père pendant que celui-ci l’enroule comme un saucisson. Touchant et touchée. Un jour, j’aimerais avoir la chance de serrer dans mes bras mon propre enfant. Un jour, je tomberai enceinte et accoucherai à mon tour pour fonder une famille avec l’homme que je choisirai et non mon père. Cela m’attriste que dans un sens, car au sein de mon travail, des mères n’ont jamais désiré d’enfants et ce sont les premières qui tombent enceinte, pareillement pour les pères. Les hommes qui ne font aucunement attention laissant des femmes seules à gérer quelque chose qu’il faut gérer en couple. Cela me désole, mais dans un autre sens, il faut savoir prendre des responsabilités que les autres ne veulent pas prendre. Dont se protéger, du moins, essayer.

Le jus d’orange maison que je tends volontiers au papa en premier. Je veux qu’il détermine de ce que je lui donne à sa fille n’est rien de dangereux. Uniquement un moyen pour elle de s’hydrater. Un moyen pour elle de reprendre du poil de la bête et d’aller de mieux en mieux. Dans cette situation, dès que tu régurgites, il faut absolument boire de l’eau. Vu que ce n’est pas très bien passé cette nuit, il faut uniquement tenter de la réhydrater davantage en ajoutant un supplément de vitamine – dont les bienfaits du jus d’orange - puis un peu de sel tout ça en diluant dans l’eau. Rien de bien sorcier. Rien de si extravagant et coûteux voyez-vous. Et malgré les gros yeux de la part du père, il est surpris du goût, mais ce n’est pas l’avis de la cocotte qui semble totalement refuser la boisson. Je réfléchis à une méthode. Comment je pourrais ainsi l’inciter à boire sans qu’elle se sente obligée ? Il faut être délicat et parfois, il faut bien marchander un peu pour qu’ils cèdent à leur caprice. « Tu sais ma puce, papa est très inquiet pour toi. Si tu veux te sentir mieux, il faut boire un peu. » fis-je en m’accroupissant près d’eux en souriant chaleureusement. « Quelques gorgées et après on en parle plus de rien, comme ça, la méchante doctoresse va pouvoir te laisser partir. » Je croise les bras un moment en grimaçant un peu avant de commencer à rigoler. « À moins que tu préfères le jus de pomme.. ? » Les enfants ont tendance à aimer le goût de la pomme au lieu de l’orange, mais chacun à leur goût personnel. De toute façon, dans ce cas-ci c’est un jus de pomme non sucré dilué avec de l’eau, tout comme le jus d’orange (non sucré cela dit).

Les enfants, notre avenir. Je ne peux décidément être fâchée contre eux. Leur petite manie, leur moment mignon dont la petite devant moi qui cache son visage dans les bras de son père. Elle me fait décidément fondre et pas qu’un peu. Comment être exaspérée ? Comment être ennuyée par tout cela ? Je ne peux pas tout simplement. Chaque gamins me réservent des petites surprises, des manières, des expressions qui laissent m’amadouer. Je ne sais pas comment que je fais pour vivre sans enfant, mais je compense avec ceux des autres. M’occupant de leur santé quand cela devient grave ou tout simplement incertain. Comme une mère qui ne peut concevoir alors que ce n’est pas du tout le cas. Je souris à la petite jiji qui semble faire sa difficile et rendre la situation compliquée. Qu’est-ce que je pourrais faire pour remédier la situation ? Qu’est-ce que je pourrais faire pour améliorer le cas ? Elle a besoin de s’hydrater et honnêtement, avec le virus, à part les prises de sang pour déterminer si elle est en carence de quelques choses, je ne peux pas faire quelque chose pour elle. C’est digestif, c’est délicat. Elle a peut-être mangé un truc dont elle est allergique ? Non, elle aurait eu une plus grosse réaction. Démontrer des rougeurs sur la peau, s’enfler davantage et avoir la difficulté à respirer. Ce n’est pas du tout le cas. Peut-être qu’elle a mangé quelque chose d’avarié ? Une indigestion, ça semble également plausible. Sauf qu’autant de cas semblable rend le mystère encore plus mystérieux. Du point de vue extérieur, cela coïncide beaucoup sauf qu’ils ne cohabitent pas tous au même endroit pour avoir mangé la même chose, d’où le pourquoi je reste perplexe. Peut-être une gastro parmi tant d’autre. On ne peut tout simplement rien faire à part attendre et l’hydrater davantage pour ne pas que sa santé soit inquiétante.

Ainsi le jus d’orange étant son jus préféré ? Cela tombe pile avec la solution naturelle que je tente de lui faire boire et que la demoiselle refuse catégoriquement. Je me mords l’intérieur des joues tout en réfléchissant avant de me redresser. La coquine ne veut rien savoir de tout cela. Comme c’est embêtant. Peut-être que je l’intimide trop aussi ? Peut-être qu’elle demande sa maman, justement, je suis également surprise de ne voir que le père. Ce n’est pas de mes affaires de toute façon. Je penche la tête en me grattant la tempe avant de me diriger vers mon bureau et de vérifier le dossier médical de la petite. Il n’a rien de spécifique dans son dossier. Elle n’a donc pas de complication en tant que tel. Je me dis que c’est moi le problème. Alors en me retournant et en me dirigeant vers le père en question. Je glisse une mèche de cheveux de la douceur qui se trouve être dans ses bras, sauf que je rigole en rapport des médicaments pas bon. Si seulement c’était aussi simple que ça. « Un médicament horrible au goût, que choisis-tu ma puce ? Le jus ou le médicament que je dois aller chercher ? » demandais-je avant de faire un clin d’oeil au principal inquiet, c’est sûr que je ne laisserais pas ce cas arrivé après tout, à part la digestion et la déshydratation un peu mal commode tout allait bien pour elle. Elle ne donnait pas signe de complications pour un “médicament” à tant que tel. De toute façon, elle va partir d’ici, ceci dit il y a un mais.

« Ceci dit, monsieur Ahn, je dois vous quittez un instant pour aller chercher des fioles pour vérifier si elle n’est pas en carence, est-ce que je vous apporte un café en même temps ? » fis-je en déposant mes doigts sur son épaule afin d’avoir son attention avant de les retirer aussitôt. Je me dirige vers la porte. « En même temps, ça va me donner l’occasion d’aller chercher ce fameux médicament pendant que vous vous consultiez. » fis-je en rigolant un peu et de sortir de la pièce. Leur laisser la chance à la petite de se convaincre par rapport au jus d’orange spécialement concocter pour elle pendant que je vais un peu plus loin prendre des fioles et une seringue pour faire des prises de sang et vérifier si tout est beau. Évidemment que je veux les résultats rapidement, je n’aime pas attendre et je n’aime encore moins attendre ceux qui m’attendent.