Affiché un sourire sur ses lèvres, c'était devenu son quotidien. Le mixte s'était réveillé pour se trouver à nouveau enfermé dans ces lieux qui lui étaient inconnus, de nouveau en cage, et pour un temps qui lui était inconnu. Pourquoi lui, se demandait-il. Qu'est-ce qu'il avait fait pour qu'on ne le laisse jamais vivre sa vie, ou plutôt essayer de vivre sa vie au maximum de ses capacités ? Il avait l'image de sa mère se noyant dans son propre sang gravée dans sa mémoire, cette malédiction pour le lui rappeler qu'il avait mis fin à la vie de son père, ses années qui lui paraissaient si longue à prendre des médicaments inutiles, sans pouvoir voir la verdure, avoir de réelles relations... Il venait tout juste de commencer à prendre goût à l'air frais, et le voilà de nouveau en cage. Cette cage, aussi littérale qu'elle pouvait être en ces lieux, lui donnait malgré toute la chance, ou plutôt le malheur de voir d'autres personnes dans son cas. Des jeunes comme des plus âgés, certains dans un pitoyable état et d'autres semblant presque heureux de leur sort. Se Jun, lui, n'allait pas se mettre à pleurer, mais il voulait sortir de cet enfer le plus rapidement possible.

Une salle commune, où certains avaient le droit de rencontrer leur semblable, et d'autres refusaient tout simplement. Le mixte regardait constamment autour de lui pour ne voir que des regards fuyants, n'osant pas fixer une personne trop longtemps ou même l'a regardé tout court. Lui-même n'avait pas de problème avec les croisements de regards, et c'était même plutôt ce qu'il cherchait. Une personne qui ne lui semblait pas trop brisée, qu'il pourrait approcher, demander des renseignements sans être écouté, savoir ce que l'on sait de cet endroit. Il n'allait pas poser les questions idiotes directement, mais s'il pouvait avoir une meilleure idée des lieux, de pourquoi il était là, traité comme un porc en cage, sans le droit de prendre un peu d'air frais. Il suffoquait ici. Ses yeux vinrent se poser sur une personne, puis une autre, essayant d'évaluer les choses, avant de trouver une personne qui ne lui semblait pas pour autant trop perdu. Peut-être que son raisonnement était mauvais, mais il ne perdait rien à essayer. Celui qui n'a jamais été timide de sa vie l'approcha alors, main dans les poches, d'une posture plutôt assuré, tranquille, mais pas pour autant confortable.

« Hmm, excuse moi si je dérange... » Commença t-il d'une voix plutôt douce, espérant ne pas effrayer directement. Normalement, il faisait tout son possible pour paraître le plus "naturel" possible. Par cela, c'est à dire se tenir normalement, un léger sourire, une voix calme, et son cœur battant à un rythme normal, il ne sentait pas encore cette envie, ce désir de contact physique, tant mieux. « Tu es arrivé ici contre ton gré également peut-être ? Juste... Histoire de savoir si c'est le cas de tout le monde ici. »   

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Jamais je ne me serai douté que cette base militaire cachait un immense sous-sol. Si je l'avais su je n'aurai certainement pas signé ce maudit contrat. Quelle idiote j'ai été et me voilà bloquée dans ce trou à rat. C'est beau d'apparence mais c'est un véritable piège et je l'ai bien vite compris en rencontrant ce premier homme. Il n'a pas été tendre. Et j'ai tout sauf envie de le revoir, il me reste à savoir, combien de temps ça va durer ? Ils ne donnent pas cette information, ça aurait été trop beau. Mais il est hors de question que je reste ici… Il faut que je trouve un moyen de partir. De m'échapper.

Aujourd'hui ils m'ont emmenés dans une immense salle, qui ressemble à une sorte de salle d'entraînement et une partie qui sert de réfectoire ou restaurant. Je ne suis pas la seule à être prise au piège ici. Mais j'ai l'impression d'être encore la seule saine d'esprit. Certains paraissent épuisés, d'autres perdu, certains semblent ne plus être capable de parler. Leurs regards sont vide. Je m'éloigne rapidement de ces personnes et me dirige vers une table, où je m'assois, observant cette étrange scène. Qu'est ce qu'ils ont fait à ces gens ? J'ai pas envie de finir comme eux. C'est même hors de question. Je commence alors à réfléchir, à observer le lieux et a potentiellement trouver une solution pour sortir de ce merdier. Mais tout semble barricadé et des gardes sont aux quatre coin de la pièce. Avec mon pouvoir, je pourrai peut-être y arriver. Il faudra que je tienne longtemps. Mais ça devrait aller, j'ai bien déjà réussi à me sortir d'une situation similaire. Je continue alors de réfléchir et de planifier une potentielle évasion, lorsqu'une personne s'approche de moi et s'installe face à moi. Il s'agit d'un homme, qui semble bien plus conscient que les autres. Je l'écoute attentivement. Puis je jette un regard sur le côté, pour vérifier qu'on ne nous observe pas avant de lui répondre. « Et bien… je viens d'arriver, c'était de mon pleins grés mais on m'a clairement manipulé, on m'a promis un emploi et un logement. Et je me retrouve enfermée ici. » J'observe un peu plus l'homme face à moi, peut-être pourra-t-il me donner plus d'informations sur ce lieu. « Et toi ? Je ne sais pas ce que c'est cet endroit… qu'est ce qu'ils nous font ici ? Et pourquoi ils manipulent les gens ainsi ? » Beaucoup de questions se bousculent dans ma tête, j'espère que ce mec pourra me donner quelques réponses. Et peut-être qu'il pourra m'aider à sortir d'ici. Oui, on peu s'entre-aider, il a l'air en forme et encore sain d'esprit. C'est peut-être ça mon plan. Pour s'échapper, on a toujours besoin d'un allié. Je continue de le regarder, curieuse et en même temps conquérante.

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Dans la vie de tous les jours, s'asseoir devant une personne presque aléatoire pour engager une conversation de ce genre aurait pu être vu bien différemment. Mais en tant que personne dans le même cas, il était sûrement assez normal pour lui d'aller aborder quelqu'un comme ça n'est-ce pas ? Il n'allait pas être vu comme une personne bizarre, ou comme tout ce qu'il ne souhaitait à personne dans sa vie et ainsi de suite. Ses bras sur la table, sans signe visible de stress, il écoutait alors la jeune femme lui raconter comment elle avait atterri dans ces lieux, lâchant un soupire, ses yeux se rivant sur la table. « Donc c'est comme ça pour tout le monde... » Murmura t-il à lui-même. Il faut croire que tout le monde était venu par tromperie ou contre son gré, mais au moins pour la jeune femme, il ne l'avait pas traîné de force, c'était un plus. Comment faire si personne n'avait la moindre idée de ce qu'il faisait en ce lieu ? Comment sortir d'un endroit dont ils n'avaient aucune idée de la nature, de sa localisation ? Puis Se Jun lui-même ne pouvait pas vraiment aider, vu la façon dont il avait été amené sur ses lieux, il n'était pas non plus la meilleure source de réponse.

« Tout ce que je me souviens, c'est du coup de manche qu'ils m'ont mis au crâne avant que je me retrouve ici. Je suis pas de la plus grande aide non plus... » Sa tête avait tourné pendant bien longtemps, s'il avait eu une bosse au crâne il n'en serait même pas étonné. Il faut croire qu'ils n'avaient pas eu envie de jouer un jeu avec lui, la façon forte était la meilleure. Mais la raison de leur présence, ce qu'ils faisaient aux autres... « J'ai aucune idée de ce qu'ils nous font, mais ils veulent que l'on se sente comme des porcs en cage, ça marche plutôt bien... Certains n'ont pas l'air très... Conscient de leur action en tout cas... » Son regard se dirigea vers des personnes dans la salle ou même passant dans le couloir, certains se faisaient petit comme des souris, et d'autres avaient l'air complètement mort intérieurement. Inutile de dire que tout ça effrayait légèrement le mixte, espérant que ce destin ne l'attendait pas. Il avait déjà apparu comme un fou pendant tant d'années... Assez. « On doit bien être là pour une raison non ? Il n'y a pas de raison qu'ils prennent des citoyens de façon aléatoire non ? On serait spécial pour une certaine raison ? » Sa malédiction, Se Jun la voyait comme un trauma plus qu'autre chose, alors lui dire qu'il avait quelque chose de spécial en lui, il n'y croyait pas vraiment... Un poing léger sur la table, histoire de ne pas attirer le regard, mais montrer ses sentiments, il reprit la parole. « En tout cas je ne sais pas ce qu'ils nous veulent, mais je compte pas attendre que ça arrive. Peu importe ce que ça coûte. » Il était déterminé à sortir de cette cage à nouveau, de cette prison dans laquelle on l'avait lancé sans réel raisonnement, sans bonne raison.  

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Cette rencontre hasardeuse, j'en suis bien contente de l'avoir faite. Je suis bien contente que cet homme soit venu vers moi. Bien contente de voir que je ne suis pas la seule consciente que quelque chose de bizarre se passe ici. Et il me confirme mes inquiétudes. Nous sommes enfermés contre notre grès. Mais pour quelle raison ? J'aimerai fortement le savoir et l'homme face à moi semble vouloir le savoir également. Je l'écoute attentivement parler, tandis qu'il m'explique ce qui lui est arrivé et comment il a finit ici. Son récit me choque et me donne la chair de poule. Pourtant je ne suis pas du genre à avoir peur. J'ai rarement la frousse. Mais cette fois-ci je sens que quelque chose ne tourne absolument pas rond. « Bon sang ils t'ont kidnappés… Et en te violentant. Je me sens encore plus idiote d'avoir cru à cette offre d'emploi… » J'ai été idiote, j'aurai pu y échapper. Mais il semble dire que personne n'y échappe pas. Peut-être qu'ils auraient finit par me kidnapper aussi. Je continue de l'écouter, lui aussi se pose des questions sur cet endroit et il voit bien les gens défaillants également. Je me penche un peu plus vers lui, concentré par ce qu'il dit mais également pour éviter inconsciemment qu'on nous écoute. « Ils ne t'ont rien fait encore ? J'ai pas envie de finir comme ces personnes… on dirait qu'on les torture. » Ça me parait flagrant. Pour rendre une personne dans cet état, il faut les violenter. Et la plupart ici ont le regard vide ou restent plantés debout à rien faire. On se croirait presque dans un hôpital psychiatrique. C'est lorsqu'il évoque le fait qu'on serait spéciaux que je bloque. Spéciaux. Je pense aussitôt à ma capacité à disparaître. Mais personne ne le sait que j'ai ce pouvoir. Mais s'il a raison c'est qu'ils doivent le savoir. J'hésite un moment avant de parler. J'hésite à me confier et à tout raconter à l'homme face à moi. Mais qui sait si je peux lui faire confiance. Je préfère prendre mes précautions et continuer de lui parler. « Je ne sais pas, c'est pas normal ils ne peuvent pas nous garder enfermer ici contre notre volonté… Et j'ai pas non plus l'intention de rester enfermée ici. Peut-être qu'on pourrait s'entre-aider ? Enfin si tu veux bien. » Il semble déterminé à s'échapper d'ici et j'ai pas non plus envie de découvrir ce qu'ils nous veulent et s'ils sont intéressés par mon pouvoir. À deux on sera plus fort et plus malin. Même si le l'endroit semble complètement surveillés. On pourrait détourner l'attention des gardes, à deux ce sera toujours plus simple que tout seul. Je marque une petite pause et le regarde de nouveau. « D'ailleurs moi c'est Aza, enfin Azalaïs mais Aza c'est plus simple à dire. » Connaître son nom sera déjà plus simple pour apprendre à se connaître. Et même si on veut partir le plus vite possible d'ici, si on veut s'aider, connaître nos noms est un bon début. Ensuite il faudra établir un plan. Je lui tends alors ma main, en guise de sympathie.

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Aussi idiot que cela pouvait être, Se Jun n'avait pas encore réfléchi à sa raison d'être sur ces lieux, et il ne pensait jamais y finir s'il avait eu conscience de la chose au préalable. Mais ce n'était pas nouveau pour lui, il amenait le malheur partout où il mettait les pieds et heureusement encore, tout lui retombait sur la tête, littéralement. Alors quand la jeune femme mentionna que c'était un kidnapping, il n'y avait même pas pensé, lui-même fut surpris de la chose. Il essayait de chercher la raison, pourquoi il était perdu là-dedans alors qu'il n'avait pas fait le moindre crime depuis ce jour-là, il se battait contre ses pulsions malsaines, contre ce désir. Et pourtant, il fallait croire qu'il était toujours mauvais. « Tu ne pouvais pas savoir, tout comme je ne pouvais pas savoir en ouvrant bêtement la porte sans vérifier au préalable. » Mais même s'il avait vérifié, en voyant les habits, est-ce qu'il aurait vraiment pu ne pas ouvrir ? Les autorités, non pas qu'il les craignait même s'il devrait sûrement, il préférait les suivre, il ne voulait plus de problème avec eux. Mais il semblait que même s'il essayait d'être un civil comme les autres, il avait toujours sa place derrière une cage. « Non ils ne m'ont rien fait d'autres que de m'enfermer quelque temps dans leur "chambre", si on peut appeler ça comme ça. C'est vrai que les autres n'ont pas l'air bien... Mentalement surtout, plus que physiquement pour certains. »

En regardant à nouveau autour de lui, il pourrait jurer qu'il avait fait un bond dans le temps, qu'il était de retour dans cet endroit qu'il avait haï, de retour à l'asile. Et encore une fois, il n'était pas le plus mal en point. Il doutait fortement qu'ils kidnappaient des malades mentaux pour tester des choses sur eux, ça n'aurait pas de sens de prendre des personnes déjà malades. Mais la jeune femme, également, semblait confuse, et qu'il sache, elle semblait bien, pas touchée, sans la moindre trace de violence également qu'il ne puisse voir. « S'entre-aider ? Tu m'as dit qu'ils t'ont dit que tu aurais un travail ici, est-ce qu'il te laisse malgré tout faire ce travail, ou tu es comme le reste, presque toute la journée enfermée ? » S'il pouvait avoir la moindre aide à se sortir de ce pétrin, il le prendrait. Le mixte refusait de revivre cet enfer à nouveau, pas une seconde fois. Se Jun espérait malgré tout qu'ils aient un sens des responsabilités, ou juste un peu de logique, et que la jeune femme pouvait avoir plus de liberté que lui avait. Si c'était le cas, il ne voulait pas envoyer quelqu'un à sa place, mais il pourrait peut-être aider de son côté. « Oh oui, Se Jun, excuse moi de ne pas m'être présenté avant. » Il serra donc la main de la jeune femme, s'ils étaient les deux seuls aux alentours à être capable de penser normalement, travailler ensemble pour sortir était la logique. Qu'il y arrive vraiment était une autre chose, mais s'il pouvait au moins se renseigner sur ce qu'ils font, ce serait un bon début. Se Jun avait déjà souffert avant, ce n'était pas une seconde prison qui allait le briser.   

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J'écoute attentivement l'homme face à moi. Pour l'instant il est l'unique point de repère que j'ai et l'unique espoir. Quelqu'un d'autre comme moi s'est fait manipuler. Et surtout, il a encore toute sa tête. C'est déjà pas mal, car tout le monde ici à l'air d'être épuisé ou d'être devenu complètement fou. Je me concentre donc sur cet homme aux cheveux blond. Je l'écoute alors qu'il me rassure. On ne pouvait pas savoir. Des mots glissent alors de ma bouche. « C'est des fumiers. » Je m'en mords la lèvre, sentant la colère monter. Comment des gens peuvent faire ça ? Qu'est ce qu'ils nous veulent bon sang ? Je continue de l'écouter lorsqu'il me dit ne pas avoir été encore victime de coup ou de torture. Je tourne alors le visage, observant quelques personnes vagabondant, le regard vide. « Combien de temps avant de finir comme ces personnes ? J'ai pas envie de le découvrir. » L'idée d'être torturée m'effraie. Surtout parce que je ne sais rien des personnes qui nous détiennent. L'inconnu m'effraie plus que tout. La douleur physique je pourrais la tenir, je l'ai déjà tenu. J'ai déjà fuit maintes fois, j'ai déjà souffert de coup d'homme et de menace. Mais ici c'est différent, c'est quelque chose que je ne connais pas. Ça m'effraie. Je me concentre de nouveau sur l'homme, croisant les doigts pour qu'il accepte mon idée. Et il me réponds positivement, du moins je le perçois comme ça. Je soupire de soulagement. « Oui s'entre-aider. Peut-être qu'on pourrait les divertir ou quelque chose d'autre. En tout cas on sera plus fort à deux. Et ce travail qu'ils m'ont proposés je ne le fait pas. Il se sont même moqués de ma naïveté. Je suis enfermée comme toi. »

Un nouveau soupir, de désarroi cette fois. J'ai été stupide de croire à cette offre d'emploi. Et je me suis sentie encore plus idiote lorsque ce sale type m'a rit au nez. Me traitant de conne, me traitant comme une moins que rien. Ça m'a énervé si fort. J'avais envie de l'étrangler, de le frapper. Mais c'était trop dangereux et j'ai bien sentie que j'étais en danger. Dès que j'ai posé le pied dans cette chambre et que la porte s'est fermée. J'ai senti que c'était trop beau pour être vrai. Je sors de mes pensée lorsqu'il prononce son nom et s'excuse de ne pas l'avoir fait plus tôt. Je lui serre la main en retour et souris délicatement. « C'est pas grave, enchantée Se Jun. » Je vais essayer de mémoriser ce nom. En ésperant le garder en mémoire un long moment. Pendant quelques secondes je garde ma main dans la sienne, puis la relâche me rendant compte du contact long. Je souris de nouveau et observe de nouveau les gens, avant de réfléchir et de m'adresser en même temps à Se Jun. « Peut-être qu'ils enferment des gens spéciaux ? Ou bien des gens avec une vie misérable ? Il doit bien y avoir quelque chose. Tu as une capacité spéciale toi ou bien une maladie ? » J'ai une idée en tête, je cherche des réponses mais, j'attends de voir ce que Se Jun va me répondre. Peut-être qu'il est différent de moi.

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