Impossible to lie

Il détestait les rendez-vous, particulièrement quand ça concernait son deuxième boulot et qu’il devait assurer dans les deux cas. Une main passe sur son visage. La réalité, outre le fait qu’il soit contrarié non-stop, c’était qu’il n’assumait toujours pas son attirance pour le mafieux. Il avait beau mettre les choses au clair avec lui-même, ça ne changeait pas la situation, c’était incontrôlable et lui devait faire avec en tenant compte que Nabi pourrait ne pas l’aider. Il n’avait pas résisté longtemps lui non plus et ses mots lui trottaient encore dans la tête. Non, il ne voulait pas être une énième conquête, encore bien moins regardé parce qu’il était le petit ami du papillon. Il était lui, tout simplement, il n’existait pas par le biais d’autrui et même s’il n’était pas réellement question d’être ce petit-ami, il avait en horreur qu’on le sous-estime. Les pensées se bousculait pendant qu’il était sur le trajet, dans cette maison que seule une poignée d’hommes pouvait prétendre avoir vu et y être entré.

Il ne serait pas seul, du moins il l’espérait. Ce n’était pas une angoisse d’être seul avec lui, mais c’était certainement dangereux dans tous les cas et il avait peur de lui-même plus que de ce que pourrait dire ou faire le mafieux. Les pneus crissent et finalement, le voilà sur le gravier du domaine familial. Sehan sort, munit de sa canne, ignorant les douleurs occasionnées par ses deux boulots. Il avait accepté de prendre quelques médicaments prescris par son amie d’enfance, le temps de prendre une décision. Il se pourrait qu’il n’en vienne jamais à se faire opérer, mais il en rêvait quand même, détendant ses muscles à cette simple idée qu’il pourrait revenir sur le terrain un jour.

La porte s’ouvre, le majordome l’avait accueilli non sans ce regard censé être neutre, mais que Sehan voyait comme une insulte. Il n’en dit rien, chacun pouvait bien penser ce qu’il voulait, ça ne changeait rien au fait qu’il n’était pas comme les autres et ça, cet homme finirait par le comprendre. L’ancien militaire ne cherchait pas systématiquement à prouver qui il était, pourtant, il agissait tout comme. Une fois dans la salle à manger, le brun s’installe et attend les autres convives, droit, toujours, mais bien moins confiant en ses propres sentiments qu’au départ. Et ça ne faisait que quelques mois qu’il était là et qu’il avait montré son efficacité.

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@"Kim Nabi"

Impossible to lie

Ils étaient seuls. Voilà ce qu’il redoutait le plus, mais toujours avide de pouvoir coincer d’autres criminels, Sehan se concentre sur sa tâche. Se détendre ? C’était facile à dire dans cette situation. Il avance avec sa canne, la laissant faire plus de bruit que ses propres pas avant de s’asseoir dans le silence le plus total. En observant en détail le jeune homme à ses côtés, il note la fatigue présente. Un peu comme lui qui accumule les heures au boulot et les heures en compagnie de Nabi ou de ses hommes. Tout dire n’était pas si simple et ça n’arrangerait pas la situation. Après tout, qui répondrait ne pas être fiable en matière de relation ? Qui aurait l’honnêteté de repousser quelqu’un qui se dévoile quand justement il pourrait en profiter ? Notamment en étant dans ce milieu. Le papillon lui avait prouvé à de nombreuses reprises être plus loyal et de parole que la majorité de ses compères et consoeurs. Ça ne l’empêchait pas d’être ce qu’il est. Le militaire n’avait aucune envie de paraître faible et d’exprimer un quelconque doute vis-à-vis de Nabi. Lui laisser entendre qu’il pourrait éventuellement avoir des sentiments plus qu’amicaux à son égard ? Impossible, c’était déjà un miracle qu’ils puissent se considérer comme amis.

« Pourquoi… cette question ? » toujours méfiant, Sehan masse sa jambe douloureuse. Il fallait qu’il se fasse opérer, il pourrait enfin courir, conduire. Jamais l’armée ne le reprendrait, mais il ne le demandait pas, au contraire, pouvoir être un peu plus investi dans la police du coin était pour lui un meilleur statut que celui de soldat quelle que soit le grade. Financièrement, il n’avait aucun souci et refusait d’être rémunéré par Nabi, ce n’était pas son boulot et l’argent qui pouvait en découler ne l’intéressait pas. Tout n’était pour lui que justice à rendre et à servir. Certains le traiteraient d’idiot, ce qui lui manque est avant tout le temps, non pas ce qui brille. « Tu as l’air fatigué… » dit-il dans l’espoir d’en savoir un peu plus. Les insomnies le connaissaient et il n’avait pas trouvé sa solution jusqu’à présent pour échapper aux cauchemars éveillés. C’était son enfer, mais il arrivait à vivre avec et le manque de sommeil autant que l’adrénaline qui le poussait à ses deux vies empêchait bien souvent son subconscient de faire paraître les remords. Ses mains croisées au-dessus de la large table en bois poli, il attend des réponses… peut-être bien plus que les questions posées.

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@"Kim Nabi"

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Les documents en face de lui sont analysés, mais il n’y prête pas plus d’attention pour l’instant, il allait avoir le temps de le faire après que Na Bi lui ait exposé son plan il le savait déjà. Quoi qu’il puisse en dire leur duo avait été efficace et il ne pouvait remettre en cause la parole du criminel pour avoir été jusque-là fairplay avec lui. Ce n’est pourtant pas le plan professionnel qui est mis en avant dans le cas présent et c’est ce qui le perturbe autant. Méfiant vis-à-vis de ses faux pas et de leur relation plus qu’étrange, l’ancien militaire se demande pourquoi est-ce qu’il s’intéresse plus à lui… et la réponse le rend presque malade, parce qu’il était effectivement préoccupé. Sehan ne pouvait pas lui parler de sa blessure. D’une part parce qu’il n’avait aucun intérêt à le faire dans le moment, ne pouvant pas prendre de vacances aux côtés du papillon. D’une autre parce qu’il avait assez de fierté pour se sentir réduit lorsqu’il se confiait à quelqu’un à propos de cela, qui que ça puisse être et particulièrement Na Bi. Au lieu de cela, Sehan retourne la question d’une autre manière.

Il découvre l’homme derrière le costume, lui confiant sans honte faire des cauchemars… c’était étonnant. Des remords ? Lui-même en avait, qui était-il pour juger après tout ? Il se mord la lèvre, devait-il compatir ? En avait-il le droit ? Se montrer trop proche ou éloigné, il ne savait pas sur quel pied danser avec lui. Au lieu de ça, il se reconcentre et étudie un peu plus concentrer le dossier avant qu’un résumé ne lui soit fait. « Donc… le but est de la faire parler, non de la mettre derrière les barreaux ? Si elle est dangereuse, elle se doutera qu’elle pourrait bien être la prochaine si tu t’expose… et te prendra pour cible, tu en as conscience ? » Le soldat mentirait s’il disait ne pas s’en soucier, mais fort heureusement il pouvait se cacher derrière l’excuse qu’il lui était utile et qu’il perdrait ainsi tout contact avec le milieu dans lequel il baignait actuellement à ses côtés. Ses mains se croisent au-dessus de la table et il réfléchit, le regard dans le vide en fixant un point sans le voir. Puis il redresse la tête. « On pourrait aussi lui tendre un piège en ciblant ses proies et en la prenant sur le fait, mais c’est également lui faire écoper de trop peu pour tout ce qu’elle aurait fait… » C’était compliqué de bien des façons. Sehan masse sa tempe et soupire. Il voudrait la coincer, mais il n’a d’autre choix que de suivre la consigne afin de risquer moins gros. « Il faut une garantie qu’elle ne sera pas la prochaine si tu veux qu’elle parle sans vouloir t’éliminer… » et en parler seulement lui et Nabi ? C’était perturbant. Le brun secoue la tête, agacé. « Ok… c’est une grosse affaire, je ne devrais normalement pas être le seul au courant, pourquoi c’est le cas Nabi ?... »

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@"Kim Nabi"

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Proches… il essaye d’imaginer de comprendre le tableau de famille. Lui aussi n’avait pas eu l’amour souhaité, pourtant il n’était pas à plaindre parce qu’il savait que ça n’était qu’une question de point de vue. Son père l’aimait, il le montrait juste différemment. Il ne pouvait pas en dire autant d’un criminel qui avait élevé son fils pour le rendre aussi coupable que lui. La révélation fut malgré tout surprenante. S’il n’avait pas un tant soit peu changé d’avis à propos de sa conception des choses, il aurait trouvé insensé qu’une femme sans scrupules puisse aimer. Les histoires personnelles de chacun révélaient que tous avaient un cœur, certains plus que d’autres, et Nabi faisait partit de ceux-là.

Faisant tourner ses méninges à plein régime, le policier cherche un moyen sûr de s’approcher d’elle sans qu’elle ne soit la cible principale. Elle n’était pas sur la liste et elle ne le sera pas. Sehan comprend que le domaine sinueux de ce monde sera partagé entre différentes têtes, dont celle du papillon, et choisi par ses soins. « Je veux une garantie qu’elle n’éliminera pas d’innocents… » si elle était comme lui, ses meurtres avaient à faire avec leurs histoires de territoires et de marchandises. Restait cependant un point à soulever : pourquoi lui et pas tous ces gens plus capables qui pouvaient la débusquer ? La réponse fut d’autant plus troublante. Confiance… parce qu’il savait qu’il ne voulait pas prendre d’autres vies… ce qui le fit flancher suffisamment pour déglutir et perdre de son indifférence. Il était à la fois rassuré sur ses choix et surpris de s’être imaginé autre chose. Il semblerait cependant que ses besoins doivent passer après cette mission et ça ne l’arrangeait pas, cependant, ce serait plus sûr pour tout le monde puisqu’au plus tôt il la trouvait, au plus tôt ils pourraient retrouver leur quotidien relativement bancal, mais suffisant pour l’ancien militaire.

« Bien… et je suppose qu’elle n’est pas facile à trouver, mais pour ça j’ai quelques pistes » à savoir que le réseau auquel il avait accès dorénavant pouvait lui être utile, combiné aux affaires élucidées ou trop suspectes pour être réellement propres. C’était à lui de ne pas tout gâcher en se faisant prendre au commissariat. Il reste un malaise qu’il n’arrive pas à dissiper, une boule au fond de son estomac qui le dérange, mais dont il ne peut pas vraiment parler. Est-ce que lui aussi éprouvait autant de difficulté ? Il en doutait, Sehan se sentait parfois trop proche de Nabi et à juste titre, il avait l’impression malgré la distance raisonnable autour de la table, d’être collé à lui et de pouvoir sentir autant son souffle que son regard brûlant. Il n’en dit rien cependant, ayant déjà accepté la mission et ne sachant jamais quoi faire quand ils étaient, aussi rarement soit-il, tous les deux.

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@"Kim Nabi"

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Un criminel qui ne tue pas, est-ce que c’est de cette femme qu’il tient son tempérament ? Sehan se pose des questions, il ne sait que penser vis-à-vis de Nabi et d’elle, ils n’ont peut-être tué personne, mais ce n’est que par leurs mains qu’ils ne sont pas coupable, pourtant, il aurait tendance à se fier à son instinct et croire en Nabi. Tapotant nerveusement la table, il acquiesce. Il réfléchit à des pistes, à comment l’atteindre cette femme qui se faisait passer pour un homme. Il sait déjà qu’il va pouvoir trouver dans les archives selon des affaires beaucoup trop clean, selon des informations que le papillon lui donnerait et celles qu’il possédait déjà pour les quelques détails révélés par ce même employeur.

« Il faudra me détailler quelques-uns de ses crimes pour que je puisse remonter jusqu’à elle plus aisément » par la voie la plus censée qu’il connaissait, certes, mais elle pouvait si facilement être associée au domaine de Nabi maintenant et il s’y fondait assez pour que ce soit suffisamment clair d’ici quelques semaines. Ce qui, il devait bien l’admettre, mettrait des années s’il était simplement un policier. Passant ses cheveux en arrière, son esprit est embrumé par plusieurs pensées et Nabi le remarque facilement, le dévisageant tandis que le soldat ne bougeait pas. Il aurait dû, il ne l’avait pas fait et maintenant, il était confronté à ses propres démons, frissonnant en se sentant impuissant, découvert…

Ses lèvres se réduisent en une ligne, il les mange comme pour s’interdire de parler, pourtant il faudra bien qu’il le fasse un jour et il avait besoin qu’il soit au courant. « Après monsieur Kaplan, je pourrais me faire opérer » dit-il en ne trouvant pas d’autre façon de le dire. Il reprend néanmoins, les mèches retombant peu à peu sur son front. « Il y a un moyen pour que je puisse marcher sans canne, mais le temps que ça se produise, je serais inefficace sur le terrain que ce soit au poste ou ici » avec lui… ce qui voulait dire, que s’ils devaient entretenir cette relation et poursuivre leur œuvre, il serait assigné à ses côtés et si la perspective n’était pas déplaisante elle le fit frissonner pour ce rapprochement qui le tétanisait. Sehan réalisait qu’il avait peur pour plusieurs raisons, mais particulièrement parce que c’était Nabi et qu’il voulait encore apprendre à le connaître malgré le contact électrisant qu’avait ce dernier sur lui.

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@"Kim Nabi"