la pulpe de doigts facétieux s’attarde sur le poignet de shin ; à ce seul contact les poils se hérissent tandis qu’un frisson parcourt l’échine du garçon. d’instinct, il se dérobe à cette caresse et tire vivement son bras vers lui. mal lui en prend : un nœud cède aussitôt, et le ruban violet se retrouve en possession de la jeune fille. « merde… t’es sérieuse, iseul ? » un coup d’œil au papier accompagnant ses bracelets confirme ses craintes ; elle a osé lui arracher celui qui l’embarrasserait le plus. et les yeux brillant d’une lueur mauvaise, l’insolente le couve de son regard onyx, sourire aux lèvres et moue victorieuse. dardant sur elle ses orbes chargés d’orage, shin l’attrape par le bras et l’attire à l’écart de toute cette agitation, à l’ombre d’un bosquet ornant un recoin plus intime. hors de question que quelqu'un soit témoin de ce qui va suivre ; plus que sa fierté, sa réputation est en jeu.

soupir agacé ; et le garnement relâche iseul, croise les bras sur son torse bombé pour la toiser durement. « bon, fais ça vite, qu'on en soit débarrassés. » nouveau soupir. le yoghwi chaepsal doit être sacrément en colère contre lui pour qu’il l’affuble d’un gage aussi ridicule, mais shin ne tient pas à perdre ses cheveux pour autant.

c'était presque trop facile. il n'avait fallu que d'une caresse, un souffle sur sa peau et une proximité soudaine pour dérober au malheureux son bien le plus précieux. mal lui en avait pris de se vanter. désormais, il ne pouvait que gromeller. se délectant des éclairs fendant ses prunelles noires, le rire s'échappa, victorieux. évidemment qu'elle était sérieuse. restait à savoir quel gage il venait de gagner. et à voir comment il la trainait, il fallait croire qu'elle avait bien pioché. « calmes tes hardeurs voyons, c'est moi qui ai gagné, je prendrai le temps qu'il faut. » s'il avait cru qu'elle lui faciliterait la tâche... encore une fois, ils s'était gourré. lui volant son bout de papier, ses iris s'agrandirent face au gage, ses lèvres sanguines s'étirant en un sourire divin, où la succube régnait enfin. « et bien... il faut croire que la chance est de mon côté ? » ses prunelles pétillant d'amusement, elle pouffa avant qu'un feu plus ardent ne vienne prendre possession de ses orbes d'obsidienne. « ne m'en veut pas voyons, ce n'est qu'un jeu ! tu ne serais pas mauvais joueur, n'est-ce pas ? » titillant son ego, lui tournant autour tel un vautour, elle le poussait dans ses retranchements. « je te laisse le choix. soit tu enlèves le caleçon un court instant, soit tu enlèves le tshirt mais tu me laisses le droit de toucher. ~ » n'était-elle pas d'une bonté à toute épreuve ? et même s'il était possible d'en douter, nombreux seraient prêt à se laisser damner.

yeux ardents, regard meurtier. iseul assassine de ses sourires, interrompt le palpitant d’un battement de cils, d’un geste tout juste esquissé, de la commissure d’une moue diabolique. iseul ; figure d’ange, verbe démon. ça l’agace autant que ça le charme, pauvre shin piégé, empêtré dans la toile d’arachnée, à la mercie de l’adorable indomptable. haussement de sourcil, soupir irrité, et d’une voix sourde le jeune homme proteste. « pourquoi, tu veux que je me défile ? » et le garçon piqué dans son orgueil bombe le torse, balaye d’un regard noir les taquineries de la belle. « parce que si j’enlève le caleçon t’essaieras pas de toucher ? » sourire mesquin. « laisse-moi rire. » et de fanfaronnades en provocations shin en oublierait presque le trouble dans lequel le moindre effleurement de l’épiderme d’iseul contre le sien ne manque jamais de le plonger. il en oublierait ses sentiments exhalés, son cœur trop souvent mis à nu malgré sa carapace d’hostilité. non, le gamin n’y voit que la fierté d’inspirer chez la succube le désir de glisser ses mains à même sa peau. il y voit le regard d’une femme posé sur un corps d’homme et non plus les griffes d’une éternelle prédatrice sur la toison d’un agneau. orbes rivés sur le sourire de la jeune fille, shin se surprend à vouloir la provoquer à son tour. « tu veux jouer ? » il s’approche, pas à pas, jusqu’à ce que le dos d’iseul heurte le tronc de l’arbre qui les dissimule au reste du monde. sa voix n’est plus qu’un murmure à l’oreille du désir personnifié. « jouons. » à une distance déraisonnablement réduite d’iseul, shin se débarrasse de son haut, dévoilant à la pénombre son torse doré et ses muscles finement ciselés. et toute pudeur s’envole lorsqu’il déboucle sa ceinture pour descendre son jean le long de ses jambes. gestes brusques, presque hâtifs ; en une poignée de secondes shin se retrouve nu, œil fier, sourire malicieux. « de toute façon j’ai jamais aimé les choix. »

c'était tellement prévisible. qu'il réponde à la première provocation. qu'il s'empêtre dans la toile de telle sorte qu'il ne puisse en sortir qu'après s'être débarrassé du vêtement désiré. iseul jouait avec hardiesse, comme tirant sur les fils d'un pantin qu'elle ne contrôlait pas toujours bien. et s'il avait eu la réaction escomptée... il réussit pourtant à la surprendre la seconde d'après, rire impromptu et pourtant si vrai. « c'est moi qui en ri. mais si tu veux, je peux te le promettre. » qu'elle ne toucherait pas ses parties intimes. ça n'avait pas de sens, vu la chaleur qu'ils dégageaient à deux. c'était insensé, face à cette envie qui les brûlaient tous deux. mais rien n'en avait jamais eu entre eux. comme si l'un s'acharnait à contredire l'autre, alors qu'il serait tellement plus simple de se laisser aller.

pourtant jamais sa réponse ne se fait entendre, se retrouvant en un battement de cils collée contre un tronc, tandis que sa proximité soudaine la déboussole. surprenant retournement de situation, pour un idiot obéissant à ses pulsions. mais déjà la sirène reprend le nord, souriant de plus belle face à tant d'hardeurs. « évidemment, je n'attends que ça. » et c'était loin d'être faux. des mois, voir des années qu'elle le charriait sans avoir jamais vu ne serait-ce qu'un bout de peau. ça la démangeait. ça l'intriguait. ça réveillait en elle une curiosité malsaine. alors elle brûle, la beauté. à peine consciente de ce qu'elle obtient. ses mains la démangeant le tshirt tout juste soulevé, regard brasier... devenu incendie face à son corps dénudé. elle s'y attendait pas. elle y aurait jamais cru. tellement habituée à ses refus qu'elle en obtenait trop pour que son cerveau puisse assimiler. trop surprise pour bouger, devenue muette après des années. iseul avait le souffle coupé. et face à sa nudité révélée par la ciel étoilé, elle ne peut que l'admirer. redessinant chaque courbe de ses prunelles devenues presque pudiques. prise en étau par un sentiment qu'elle ne connaissait pas... elle le dévore de ses orbes timides avant d'oser y poser ses doigts. la pulpe rencontrant son ventre et remontant lentement. découvrant un désir enfoui pour la première fois. réduisant la distance pour se retrouver contre lui. goûtant à sa chaleur comme à la saveur de son épiderme, ses lèvres s'apposant contre sa clavicule. tout son être frissonne d'une envie trop longtemps tue. et ses mains s'étalent dans son dos, s’agrippant à ses omoplates en une étreinte pleine d'incompréhension. « tu t'es donné tout ce mal pour te déshabiller, mais je n'ai même pas le droit de toucher. » une pique. un regain de force face à lui. pourtant dans sa voix, y a de l'envie.

frisson délicieux au parfum d’interdit. enfin, les doigts d’iseul sur son ventre dénudé, enfin, sa peau diaphane contre lui, sans faux-semblants ni contrefaçons. pour la première fois, shin perçoit le trouble de l’indolente, à la fragilité de ses caresses et à la timidité nouvelle de son regard. face à la beauté farouche devenue muette, le garçon savoure sans réserve la victoire qu’il tient enfin ; ça a le goût de ses doigts de fée qui redessinent ses muscles, ça a la couleur de ses lèvres qu’elle glisse contre sa clavicule, ça a le parfum de ses cheveux dans lesquels il enfouit sa main. tendre et ferme, il attire le corps gracile de la jeune fille contre le sien, agrippe sa hanche d’une main qui se veut plus douce qu’elle ne l’est réellement. et son cœur au galop, et la pression des mains funambules dans son dos… la mélodie du silence siffle, porte quelques notes de festivités déjà lointaines. ses mains remontent sous la chemise, la froissent dans une possessivité naissante, jusqu’à ce que sa voix diabolique s’élève encore, brisant la quiétude de leur étreinte. et shin grogne, de cette animalité qui l’emporte à la moindre contrariété, jette sa tête en arrière pour jurer vers la lune. « putain… » c’était tellement doux, tellement sucré, tellement simple et tellement beau qu’il aurait dû se douter que ça ne durerait pas. infernale iseul… il darde des yeux furieux sur son visage qu’il encadre de ses mains sans ménagement. « ta gueule. je te jure, ferme ta gueule. » soudain ses lèvres fondent sur sa bouche pour s’en emparer ; douceur, puis ravages. et ses mains retrouvent d’instinct la cambrure de ses reins, descendent sur ses fesses, glissent sous le short pour en effleurer la peau, planter ses griffes dans la chair et la soulever sans effort. conquérant, le garçon bloque sa proie entre le tronc et ses bras puissants, malmène les lippes écarlates sous le regard des astres.

ils étaient fous. Ils étaient jeunes. et sans doute était-ce pour cela qu'ils étaient capables de tout, sans jamais réfléchir aux conséquences. amants d'une nuit ou de toujours réunis sous cette pluie d'étoiles, ils goûtaient au péché de chair alors qu'à côté, les mortels passaient sans même voir. en cette soirée, l'attente s'était brisée, le jeu aussi, pour révélé à la belle un désir enfoui. dardant sur lui des prunelles débordant d'envie. redessinant ses courbes du bout de ses doigts avides. elle se perdait en chemin, iseul. oubliant l'endroit, oubliant l'affluence. elle ne voyait plus que ce corps qu'il lui offrait sans merci. et pourtant elle ne peut s'empêcher de rire, face à ce cri, face à ses mots. amoureuse de la bête, en proie à ses réactions. elle était une belle farouche, aimant à le rendre fou.

tue par un baiser, elle ne cherche ni à se défendre, ni à répliquer. préférant dévorer ses lippes si gentiment offertes, goûter au parfum de sa peau contre la sienne. de son désir, à découvert. bouffant son âme mise à nue autant que son corps, griffant ses omoplates autant qu'elle déchirait son être. mordant sa lèvre et la malmenant. y avait plus de tabou. plus d'interdit. les esprits s'étaient tus pour laisser parler les corps. possessivement ses jambes se refermèrent contre ses hanches, se collant d'autant plus à lui, ses mains décoiffant sa tignasse au rythme effréné de son souffle manquant et de son palpitant détraqué. et elle peine à se retenir, iseul. elle sait plus où en elle en est ni ce qu'elle fait. ses ivoires venant s'attaquer à son cou tandis qu'elle tente vainement de contenir le jeu. « fais gaffes, tu vas déchirer mon short... » ça l'aurait pas dérangé sur le moment, mais peut être qu'après, elle aurait regretté. « j'pense pas que t'aies envie que je m'expose. » c'était sorti d'on ne sait où, et à peine l'avait-elle dit qu'elle s'en voulait. n'appartenant à personne et faisant bien ce qu'elle voulait. n'ayant jamais marché sur terrain si glissant non plus malgré les piques envoyées depuis des années. alors elle feint, iseul. se faisant taire elle même en reprenant possession de sa bouche, ses paupières se fermant sur des orbes rendues folles et dont la perdition semblait ne plus être contrôlée.

ses yeux, ses lèvres, sa peau, sa langue, son cou, ses cuisses, ses lèvres encore, et ses dents et ses lèvres et sa langue. et son rire, qui le rend fou, à résonner encore dans sa tête. shin perd pied, et chaque morsure soulève un peu plus son torse. le gamin étouffe, piégé entre colère et désir, malmené par ses sentiments exhalés. sous les lèvres d’iseul, sous ses doigts enchantés, le myocarde s’imprègne et se gonfle, se serre, se tord de douleur contre sa cage thoracique, comme s’il devenait trop lourd pour son propre corps. shin se débat avec ses émotions.

s’il pensait autrefois qu’il saurait se contenir si iseul venait à répondre à ses avances, il comprend très vite qu’il s’est surestimé. à sentir le corps d’aphrodite contre sa peau à nu, à l’explosion de saveurs qui s’empare de sa bouche, le garçon ne peut plus que s’accrocher à la jeune fille, cœur battant à tout rompre et souffle court. il a rêvé de ce moment tant et tant de fois ; pas comme ça, pas ici, pas dans ces conditions, mais qu’importe ? c’est bien mieux que tout ce qu’il aurait jamais pu imaginer. et dans les gestes d’iseul, dans sa façon de dévorer ses lippes et d’apprécier sa carrure, il devine une impatience qu’il ne lui soupçonnait pas. iseul joueuse, oui. iseul provocatrice, oui. iseul attirée, pas vraiment. et ça le fait chavirer plus encore, le jeune seonchul ; très vite, son désir se manifeste sous sa forme la plus primaire ; au bas de son ventre s’anime un brasier de plaisir, et tandis qu’il tressaille encore des dents de son amante contre son cou, il ne peut que grogner : « j’pense qu’il va falloir que je te l’enlève de toute façon. » elle s’empare de ses lèvres et il lui rend sa fougue, remonte une main contre son bras et la glisse jusqu’à son poignet fragile pour passer un doigt sous l’un de ses bracelets. « à moins que tu préfères continuer à jouer à ce petit jeu là ? »

c'était bordélique dans son esprit. dans son corps aussi. comprenant plus rien, plus sure de rien non plus. elle en avait vu des corps. elle en avait senti aussi. mais shin il était pas comme les autres. shin il avait toujours fait chier pour sa différence. et aujourd'hui, elle était perdue. perdue entre son cœur, son corps, et son désir. complètement à l'ouest, comme emportée dans une tornade dont elle ne se souvenait même plus avoir déclenché les prémices. sa raison lui hurlait de s'éloigner au plus vite. son corps comme son cœur, eux, n'était pas du même avis. y avait rien qui fonctionnait comme d'habitude, et elle prenait peur, iseul. pourtant elle était tout aussi incapable de s'enfuir. et dans ce combat effréné où elle se perdait elle-même, elle ne vit pas la ruse pointer le bout de son nez. trop accro à ses lèvres. trop dépendante de la chaleur de sa peau. trop envieuse du désir qui pointait entre ses cuisses... plus rien n'allait comme il faut. « ce ptit jeu ? » paroles susurrées dans l'incompréhension par une voix haletante en perdition. ses prunelles descendent vers son poignet, et s'écarquillent, avant d'avoir un mouvement de recul, tentant de retenir le bracelet entre ses doigts. « le casse pas ! » la panique se lisait dans ses traits défaits autant que dans son timbre cassé. y avait plus de manipulation, le masque était tombé. « il est pas violet putain regardes, c'est vert ! » un bout de tissu qui la tuerait assurément s'il l'enlevait, car obligée d'être frappée par sa main de brute au moindre éclat de rire. l'agacement pointe dans son regard d'obsidienne, à la fois énervée d'avoir été prise au piège, et dégoûtée de s'être décollée. se sentant pour une fois en cage, animal chassé, proie, et non prédateur. il voulait quoi à la fin ? « ...j'vais l'enlever. » les pupilles meurtrières, elle ne le quitte pas des yeux, sifflant sa désapprobation avant de récupérer son poignet. lentement, ses doigts font céder le bouton et le jean tombe à ses pieds, révélant un vêtement en dentelle. « satisfait ? » oh oui qu'il devait l'être. triomphant même. pourtant elle se refuse à perdre la face, gardant la tête haute et le provoquant du regard. « et maintenant que t'as plus accès à mon poignet, tu vas faire comment ? »

touché. plein cœur, plein fouet. iseul elle sait rire des autres. iseul elle sait pas rire de soi. quelque part, shin y voit sa revanche. mais si la vengeance est un plat qui se mange froid, celui-ci brûle le palais, torride ascension vers un septième ciel. furieuse, iseul hausse le ton, mais shin s’en amuse plus qu’il ne s’en inquiète, conscient d’avoir pris l’avantage. et pour une fois, pour une fois, les rôles s’inversent, la succube devenant brebis immolée. alors, tandis qu’elle s’écarte et obtempère, le jeune homme croise les bras sur son torse et le toise de haut en bas, rictus taquin figé à la commissure de ses lèvres roses de morsures. et ça gonfle son orgueil, ça lui caresse l’ego de la voir ainsi, mine renfrognée, à se débarrasser de son short pour dévoiler un vêtement des plus aguicheurs. « pas assez. » pas après un si court aperçu de ce qui l’attend quelques fripes plus bas. fort de son succès, ragaillardi par leurs baisers empreints de passion, shin semble avoir repris de sa superbe, retrouvant par la même occasion son aplomb séducteur. « tu crois quand même pas que j’ai besoin de te faire chanter pour te déshabiller ? » un pas vers elle ; sa paume glisse contre la hanche et se fraye un chemin direct à la cuisse nue, aussi douce que les orbes brûlent. « ça, c’était juste pour te faire payer ta façon de me supplier de me mettre à poil. » il abuse un peu, mais qu’importe ? déjà, ses lèvres sillonnent la gorge d’ivoire, de sa pomme d’adam à son oreille, retracent la ligne volontaire de sa mâchoire jusqu’à sa bouche. frôlement imperceptible de leurs souffles courts, et les mains du garçon remontent sous le haut de carnage pour dévoiler le buste de la jeune fille. d’une poigne ferme, il fait passer le vêtement par-dessus sa tête jusqu’à ce qu’elle ne soit plus vêtue que de dentelle. sourire carnassier à un soupir du sien, il approche encore jusqu'à poser deux doigts contre l’intimité de la jeune fille. « ose me dire que tu es malheureuse. » tendrement, ses lippes fendent les siennes.

sa voix résonne, perfide, et elle se raidit. pas assez ? elle aurait voulu remballer ce sourire amusé, fermer cette grande gueule soudain bien trop ouverte, et blesser cet saleté d'ego qu'il croyait pouvoir mesurer au sien. ça aurait été tellement facile de l'écraser. il suffisait de le repousser. de dire non à ce corps offert. de remettre ce short jeté par terre. d’abîmer ce regard brûlant et... de laisser une plaie dont elle ne mesurait pas la profondeur dans ce cœur saignant. elle n'avait qu'un mot à dire. qu'un geste. pourtant elle ne dit mot ni ne bougea, se contentant de l'assassiner de son regard fauve tandis qu'il posait ses doigts sur son corps, se prenant pour un roi.

« visiblement si, vu que tu n'es arrivé à rien sans chantage. » comme un mécanisme se remettant en marche, l'ironie maquilla ses traits, mais le ton n'y était pas. plus doux que d'accoutumé, pas aussi tranchant qu'elle l'aurait voulu. car énervée sans réussir à lui en vouloir. il était sacrément chiant ce gars la. « te supplier ? » voix à moitié étouffée tant la chose est stupide, ses dents grincent, tentant de retenir la fureur qui gronde. « je crois plutôt que c'est toi qui était bien trop pressé de tout enlever. » sur lui comme sur elle à dire vrai. à croire que plus on le déshabillait, plus il prenait confiance. et il ne semblait même pas se soucier de ce qu'elle disait, continuant de la déshabiller sans l'once d'une approbation, se retrouvant à moitié nue sans avoir eu le temps de comprendre. « non mais tu... » la lionne arrêtée en pleine phrase, comme retenue dans son élan, son corps se figea à la simple pression de deux doigts. il était vil. énervant. égocentrique. gamin. et aussi incompatible cela puisse être, aussi diablement séduisant.

son être entier tendu entre deux extrêmes, hésitant entre se jeter sur lui pour le bouffer ou l'étrangler, iseul devenait complètement dingue. « non, je ne le suis pas. » elle était plutôt folle de rage, oui. pourtant, face à cette question, une réponse s'élevait au dessus des autres telle une évidence. « tu n'aurais pas été capable de me faire du mal de toute façon. » c'était peut être con, au fond. mais elle en était tellement sûre, que ça lui paraissait plus vrai que tout. « par contre, saches que l'envie de t'étriper est bien présente, elle. » et sans plus attendre le félin fondit sur sa proie, ivoires toutes sorties qu'elle referma sur un cou ferme et tendre. il se vengeait ? elle en ferait de même pour la fois précédente. ne ménageant pas sa force, se délectant de sa souffrance. puis retrouvant ses orbes tempétueuses, sa bouche tentatrice et sa chaleur divine. il l'avait poussée dans pareil retranchement, il n'en sortirait pas entier. ce soir, elle ferait en sorte de le posséder. alors en accord avec ce serment, lentement, sa main descendit en une caresse jusqu'à son bas ventre. ô shin, pauvre shin... n'avais-tu donc pas compris qu'en possédant pareille femme une fois, tu finirais esclave de ses ébats ?