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–  thrift shop ; macklemore

la matinée est assez rapidement passée. les clients n'ont pas cessé de défiler. certains dont la blonde était ravie de voir qu'ils ont su trouver chaussure à leur pied, d'autres dont elle n'avait qu'une envie : leur enfoncer la tenue achetée dans le gosier. non mais, franchement ! "le client est roi" à des limites à ne pas dépasser, sinon cela devient très vite "le client commence à me casser les noix". et, en l'occurrence, sous les sourires forcés, les noix sont très bien cassées. broyées, même. allez. courage. c'est bientôt terminé. la liberté se cache juste après la pause déjeuner.

assurant la surveillance de la salle tout en garnissant les étalages de nouveaux articles, la vendeuse ressent une étrange sensation d'être épiée. tout comme il lui semble, depuis tout à l'heure, voir quelqu'un zoner. un soupir lui échappe. elle fait si peur que ça ? pourtant, elle est aussi grande qu'un nain. et puis son boulot, c'est être à disposition. il n'y a pas à avoir peur de l'interpeller et lui poser une question ! terminant de plier des pulls à mettre en évidence sur les présentoirs, dain se retourne, prête à lancer ses habituelles remarques. vous savez, je vais pas vous man- oh! l'étonnement la coupe dans son élan avant de se métamorphoser en amusement. mais qui vois-je ? l'oiseau de nuit en détresse sort également le jour ? tu viens perturber mon travail ? c'est pas sympa je suis embauchée depuis si peu de temps. et en plus ça serait vachement ingrat pour touuuuut ce que j'ai fait pour toi ! exagérée dans son côté théâtral ? non, jamais ! de toute manière, jiaqi sait très bien qu'elle la taquine. c'est gentillet.

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( outfit ) Cela faisait un petit moment qu’elle ne s’était pas promenée en ville pour du lèche-vitrine. Une pratique qui finissait toujours par particulièrement la frustrer… Mais qui sait, dans la surprise la plus totale, peut-être tomberait-elle sur un article pouvant la faire craquer et qui plus est, en solde, histoire de bien rêver ? L’espoir faisait vivre… Et puisqu’elle avait du temps de libre devant elle, la belle était sortie pour s’assurer qu’il ne manquerait rien pour la pendaison de crémaillère. Le nez sur son téléphone, elle envoya un sms à son colocataire, sans aucune certitude vis-à-vis de la lisibilité de celui-ci… Les caractères coréens et elle, ça faisait encore deux ! C’était malheureusement ça ou s’adresser à lui en chinois, sauf qu’elle le perdrait pour de bon… Autant dire, qu’elle n’avait pas trop le choix. Et faute d’obtenir une réponse immédiate, la belle leva les yeux en direction de la vitrine de prêt-à-porter. Quelque chose, ou plutôt quelqu’un, venait subitement d’attirer son regard. Difficile de passer à côté de cette petite tête blonde au carré court ! C’était bien la première fois qu’elle l’accosterait sur son lieu de travail ! Habituellement, elles ne se voyaient que le soir, lorsqu’elle rentrait tard du travail… Da In était devenue en quelque sorte son body-guard. Elle était bien partie pour devenir une proche amie… Sans doute la première qu’elle présenterait à son coloc, si les choses continuaient ainsi.

Se faisant la plus discrète possible, Jia se faufila discrètement à travers les rayons pour y inspecter les étalages. Elle ne quittait évidemment pas la vendeuse des yeux, mais cela étant, pour une couverture des plus crédibles, elle s’efforça à inspecter les différents ensembles qui se présentaient sous ses yeux. Ce magasin concordait totalement avec son style ! Malheureusement pour Da In et ses collègues, ce n’était pas encore aujourd’hui qu’elle s’autoriserait une petite folie. Avec la crémaillère à venir, la chinoise avait déjà épuisé son budget du mois en terme de bouffe. Si elle devait l’inviter pour l’occasion ? Elle y songeait, mais n’était-ce pas un peu précipité ? Elles se connaissaient encore à peine, après tout… Le fait même qu’elle ne sache pas comment l’arborer prouvait son manque d’assurance. Au bout du compte, ce fut la blonde qui s’exprima la première, la prenant au dépourvu dans un léger sursaut alors que ses zygomatiques s’étirèrent en un franc sourire, drôlement amusée. « Un oiseau de nuit ? » C’était sûrement très bête de sa part, mais elle prit tout d’abord cette expression au premier degré, ne tiltant seulement après quelques secondes, vite secouée d’un éclat de rire. « Ah. Oui ! Je sors aussi en journée ! C'est pas une illusion. » la taquina t-elle, tout en se sentant très idiote. Pour autant, elle ne se laissa abattre pour si peu. La bonne humeur de Da In était quelque chose de très contagieux. « C’est donc ici que tu travailles ? La boutique est cool. » Le fait de sortir que la nuit la faisait passer à côté d’énormément de choses...

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le regard de dain pétille de joie autant que de malice. il est toujours agréable de tomber sur une bonne connaissance, lorsque l'on ne s'y attend pas. surtout lorsque rien de bien passionnant ne se passe au travail. une sorte d'instant de clarté à travers une journée d'un banal nuageux, si l'on peut dire ça ainsi. et puis, il faut avouer qu'elle et jiaqi ne se voient pas tant que ça. à part lors de leurs discussions, tard le soir, se soldant par un élan de serviabilité : raccompagner l'étrangère jusqu'à ses quartiers.

un petit rire amusé s'échappe de ses lèvres alors que la brune semble déboussolée. c'est vrai, dain à tendance à ne pas y penser. il n'est pas toujours facile de comprendre une expression quand celle si n'est pas dans la langue avec laquelle on est né. mais, la chinoise a, finalement, assez vite assimilé. permet moi d'me frotter les yeux quand même, pour être sûre à 300% de pas être devant un mirage ! et le geste suit les dires de la blonde, un sourire enfantin peint sur le visage.

au passage de sa patronne dans les rayons, l'employée fait mine de conseiller son amie sur un pantalon taille haute. son regard suivant la femme au rythme de son pas, quittant son faux rôle une fois cette dernière assez loin. reportant son attention sur la brunette, elle tout bêtement son badge, accompagné de sa tenue un peu trop sobre pour être à son goût personnel. yep ! l'une des premières choses que j'ai faite en arrivant ici, c'est m'chercher un boulot parce que bon... j'aime pas trop le fait d'être dépendante de ma famille, tu vois ? puis ça permet de leur filer un coup de main, s'il faut. finissant sa part de travail tout en discutant, elle ricane. bon, c'est pas une enseigne aussi ouf que louis vuitton ou chanel, mais, ça reste vachement cool pour mes études. je sais pas si je t'avais dit que je voudrais devenir styliste ? bosser dans une boutique de vêtement, mine de rien, c'est plutôt utile pour trouver l'inspiration. elle conclut avec une anecdote la faisant sourire. on dit souvent que mon rêve de devenir styliste colle pas du tout avec ma personnalité. t'en penses quoi ?

tout en écoutant la réponse, ses yeux s'attardent un instant sur les aiguilles de l'horloge, accrochée au mur. horloge que la blonde trouve détestablement bruyante, en ce moment. faudrait vérifier que le mécanisme n'est pas cassé, ou quelque chose dans le genre. hm... dis moi, t'as quelque chose de prévu ce midi ? je finis dans un peu moins de dix minutes et ensuite j'ai toute la journée devant moi. ça te dirait de manger ensemble ? faudra juste me laisser le temps de me changer, parce que bon... chemise bien repassée et p'tit pantalon blanc éclatant de professionnalisme c'est pas vraiment pas tasse de thé ! et en parlant de tenue, la tienne est top. fait gaffe je serais susceptible de piquer ta gavroche ! un petit clin d’œil taquin, puis, dain rentabilise ses dernières minutes de travail histoire de brosser sa patronne dans le sens du poil.