don't worry pizza is coming

Debout contre un petit bout de mur, les yeux vaquant dans la salle, Dean observait calmement et silencieusement les autres visages qui se trouvaient là. Une seconde, et il fixait cette jeune femme qui portait un large sourire aux lèvres alors qu'il prenait des commandes. Une autre seconde, et il inspectait l'air de cet homme mûr derrière les fourneaux. Aimaient-ils ce qu'ils faisaient, eux ? Se sentaient-ils à leur place, ici ? Il y pensait quelques fois, Dean, à changer de métier. C'était sympathique et gentil d'être fleuriste, ça l'était tout de même plus lorsque l'on s'y connaissait dans le métier. C'était plutôt tranquille, au début. C'était temporaire, surtout. Sauf que ça faisait un moment que c'était « temporaire », et Dean se demandait s'il allait y passer sa vie, dans cette boutique de fleurs. Pas qu'il était contre l'idée – il n'était pas juste totalement pour non plus.
Alors il y songeait, parfois, à se trouver un autre métier. Un autre secteur. Les fleurs étaient une charmante compagnie, tout comme l'était la clientèle, mais ce n'était clairement pas le domaine de l'américain. Il ne savait rien sur elles et c'était presque gênant d'avouer être fleuriste sans pouvoir les différencier les unes des autres. Il passait du temps avec les plantes, pourtant, il ne retenait pas leurs noms. Il ne retenait pas non plus le symbole qu'elles représentaient ou le message qu'elles pouvaient faire passer. Il n'y connaissait rien. Il était un ignorant, et c'était souvent aux client.e.s de trouver ce qu'ils cherchaient parce que Dean ne savait simplement pas. Il en était embarrassé, durant ses premiers mois là-bas, et aujourd'hui il l'était encore plus. Il en avait presque honte, les joues toujours empourprées, le regard bas.

Un soupir traversa ses lèvres, sa tête basculant en arrière avant qu'il ne marmonne un « Aïe » à peine audible tout en se passant l'arrière du crâne. Il se tourna pour regarder le mur, se demandant presque depuis combien de temps il était là. Son estomac lui fit oublier la question alors que la jeune femme lui fit signe tout en tendant un carton – sa pizza. Le coin des lèvres redressé, le regard brillant, il s'avança alors qu'elle récitait sa commande – et bêtement, il hocha la tête, Dean. Avant d'écarquiller les yeux et de lâcher plusieurs « Non » d'affilé pour finalement s'excuser. Ce n'était pas la bonne commande et il articula son choix.
Son choix, d'après la jeune femme, était déjà passé par la porte. Il ouvrit le carton et une fine grimace traça son visage : ça n'allait pas le faire du tout, il voulait sa pizza. Il rassura l'employée et partit vers la porte, sortant en toute hâte, l'air désespéré. C'était son seul réconfort aujourd'hui, sa pizza, on allait pas la lui voler tout de même !? Ses prunelles détaillèrent les alentours, les lèvres pincées dans une moue concentrée. Un « Ah ! » sonore quitta sa bouche et il reprit sa marche, rapide, se dirigeant vers une silhouette qui semblait déjà loin. « Ex... Excusez-moi », non, il n'avait pas du tout manqué de se vautrer juste là, Dean. Et non, il n'avait pas non plus balbutié. Il accéléra la cadence de ses pas, ses doigts frôlant brièvement l'épaule du jeune homme pour attirer son attention. Une fois qu'il l'eut, il lui montra le carton qu'il avait entre les mains – et sans rien expliquer, on pourrait juste croire qu'il était fier de présenter sa pizza. « C'est la vôtre je crois », c'était pas moins louche. « Je veux dire... elle s'est trompée. Et j'ai la vôtre. Et... vous avez la mienne ? », qu'il tenta, se mordant faiblement la lèvre inférieure. « Donc hm... on peut éch... », il cligna brièvement des paupières, un petit « Oh » effleurant sa bouche alors que son visage s'illumina soudainement. Un large sourire vint directement fleurir sur ses lippes alors qu'il se baissait lentement, observant avec un intérêt grandissant les chiens face à lui – il avait le sens des priorités, Dean. « Vous parliez de quoi ? », qu'il interrogea le jeune inconnu, clignant des paupières, le visage basculé sur le côté.

don't worry pizza is coming

«Tu veux manger quoi?» ai-je questionné à Ka Nim, mon garçon de quatre ans quand j’ai entendu son ventre crié famine. J’ai en quelques sortes la flemme de faire à manger, mais si jamais mon gars a le goût de manger quelque chose en particulier, je passerai au-delà de ma flemme pour qu’il soit content. J’ai le goût de manger de la pizza. Une bonne malbouffe digne d’un paresseux comme je suis. J’imagine la pâte à pizza parfaitement cuite, la sauce tomate trop salée étendue dessus, ajoutant de la viande, davantage de légumes, extra fromage. Je pourrais ajouter d’autres trucs, mais c’est la basique que j’apprécie surtout quand j’ai une rage comme celle-là. Je continue de jouer avec mini-me avec ses jouets préférés, il m’a répondu d’un léger haussement d’épaule. Je lui pince légèrement la joue en souriant : « Et si on mangeait de la pizza?» ai-je proposé constatant cette lueur enthousiasme dans ses yeux ce qui m’a fait grave plaisir. Un gamin heureux, un père comblé, dit-on n’est-ce pas? Je lui ai doucement demandé de ranger ses jouets et de se préparer quand je suis allé cogner à la porte de la chambre de mon cousin. Nous habitons dans la même maison depuis… depuis la naissance du petit dans le fond. Daeshim me dépanne beaucoup et m’aide énormément à la maison malgré ses deux énormes chiens-loups qui perdent terriblement leurs poils. Ce sont de braves bêtes, mon fils les adore plus que tout et c’est réciproque, un vrai petit chef de meute ou un garçon avec ses deux gardes du corps. «Mec, on va chercher de la pizza, tu viens avec nous? Apporte tes cabots si tu veux.»

Il fait beau, il fait bon. Ça va faire plaisir au petit de prendre l’air. J’embarque mon fils à la voiture en l’attachant soigneusement avant de prendre le volant. J’ai attendu un moment avant de voir mon bro faire monter ses bêtes à l’arrière et qu’il soit installé aussi. Je mets les clés sur le contact et puis on se dirige vers Jeju. C’est dommage qu’on soit loin du centre-ville. Logiquement ça serait bien pour mon emploi de compositeur ainsi que mon travail de dj d’être proche, malheureusement la vie a décidé autrement. J’aime bien le champ, le silence qui plane dans ce village, cela m’inspire fortement lors de mes compositions. Aussi le fait que monsieur, à mes côtés, a deux grosses bêtes qui demandent une grande cours pour se dégourdir. Bien souvent quand il est absent c’est moi qui s’occupe d’eux. Bon, ils ne m’écoutent pas aux doigts et à l’œil comme leur maître, mais je me débrouille. Ainsi en arrivant à la ville, je me gare avant de me détacher, je regarde mon cousin. «Quoi? Je n’ai pas le droit de prendre une marche pour perdre des calories avant de grossir?! Ça va faire du bien aux moussaillons en arrière!» Oui, c’est ni queue ni tête. Pourquoi lui avoir demandé d’apporter ses chiens si on ne fait que prendre une pizza avant d’embarquer dans la voiture? Pourquoi je me suis garé aussi loin? Pourquoi? Je veux prendre l’air, marcher quand il fait bon et aussi, je n’ai pas le droit de profiter de mon jour de congé?

Ainsi nous avons marché, j’ai demandé à mon cousin de surveiller le petit pendant que je passe la commande. Sa seule et unique mission pendant que j’attends à l’intérieur. Attendant sagement avec mon visage légèrement dur que les quelques personnes puissent constater en me regardant. Je ne suis pas ici pour m’amuser ou pour draguer quoi que ce soit. Je suis ici pour ma foutue pizza et ensuite dévorer puisque ma faim ne cesse de grandir. Nous sommes deux hommes et un gamin. Nous avons tous les deux dans la vingtaine alors que le petit en a quatre ans. Une pointe pour le petit en a amplement assez alors que nous pourrons manger ce qui reste. Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas laisser la dernière pointe pour le cadet, il est gros. Qu’il fasse des exercices au lieu de rester devant son pc. Et non je déconne! Il est mince mon frangin de cœur. Un vrai canon! Finalement on m’appelle pour la commande que je prends volontiers avant de repartir. Toutefois, j’ai cru remarquer qu’un malheureux adolescent a un poisson d’avril collé dans le dos. J’ai souri moqueusement en prenant le bout de papier habillement, je vais coller ça dans le dos de la carte SD! En sortant, j’ai tapé dans le dos de ce dernier pour que le collant colle parfaitement sur son haut. Ainsi on peut admirer le poisson d’avril dans le dos de Daeshim avant que je prenne la main de mini-me. On taquine ceux qu’on n’aime non?

En commençant de marcher, un mec paniqué nous a arrêtés. Je me suis retourné avec un air « je ne peux pas aller ma pizza sagement? » avant de froncer les sourcils à ce qu’il a pu dire. Tromper? J’ai lâché la main de mon gamin pour ouvrir la boite de pizza. Exact, ce n’est pas la nôtre. Il a voulu suggérer d’échanger, mais disons que son attention s’est rapidement dirigé vers les bêtes. Les yeux ronds, je lâche un regard d’ahuri à mon cousin. Mon petit s’est mis à rire pour ma part en reprenant mon sérieux, je racle ma gorge. «Mec, tu disais quoi pour la pizza?» demandais-je un peu perdu de son changement de comportement. Il est bipolaire? Il a un trouble d’attention pour avoir oublié la bouffe? Qui est cet homme?

don't worry pizza is coming

C'était quoi, concrètement, le métier rêvé ? Quel était ce domaine dans lequel tout un chacun était heureux ? Il savait que cela dépendait des gens, des caractères et des goûts. Il savait que cela demandait pas mal de recherches sur soi. Il fallait se connaître, pas vrai ? Se connaître entièrement pour savoir quel métier nous convenait le mieux. Sans doute que lui ne se connaissait pas assez. Parce qu'il ne savait pas. Un peu tout et rien l'intéressait. Il se sentait capable de faire de nombreuses choses, et en même temps, il savait qu'il n'avait pas les compétences pour les faire. Il aimerait bien travailler avec les animaux, par exemple. Mais il n'avait pas vraiment la motivation d'apprendre tout ce qu'il fallait savoir. Et puis, il était trop sensible, et il s'attachait trop vite. Il risquerait de finir par vider une bouteille après chaque journée de travail – ce n'était pas forcément la solution. Parfois, cette question le titillait tellement qu'il avait presque envie de demander à chaque client ce qu'ils faisaient dans la vie, et si ça leur plaisait. Il voulait savoir s'ils exerçaient le métier qu'ils avaient toujours voulu faire ou si, au contraire, ils faisaient quelque chose qu'ils n'auraient jamais pensé. C'était intéressant, dans un sens, de savoir et de constater les changements entre ce que l'enfant avait voulu, ce que l'adulte voulait et ce que l'adulte faisait. Petit, il aurait espéré être plein de choses – mais certainement pas fleuriste.

Il se sentait un peu comme une bête de foire à chaque fois. Un peu comme si le comptoir était sa cage. Et sans doute qu'il devait donner un peu cette impression à nouveau. Une bête de foire un peu perdu qui courrait après sa nourriture. Cela dit c'était normal de vouloir la pizza qu'il avait commandée, pas vrai ? Il ne voulait pas celle d'un autre. Et un autre ne voudrait pas de la sienne, non plus.
Sauf que son attention fut détournée. C'était trop facile, avec lui. Un chien et il perdait le fil... alors en en voyant deux c'était presque obligé qu'il en oublie tout. Il cligna rapidement des paupières, ses iris suivant cette main qui allait et venait. Il fronça quelque peu les sourcils dans une moue perplexe, redressant le regard et cligna à nouveau des paupières, perdu. « Pour la pizza... ? », qu'il répéta doucement, posant la question à qui voulait bien l'entendre. Il jeta un bref regard aux chiens, un sourire dansant directement sur sa bouche. Non, il devait se concentrer. Il leva le visage vers l'homme encore debout, ouvrant à peine ses lèvres, ses prunelles cherchant une réponse dont il ignorait l'existence. Il se redressa doucement, se raclant quelque peu la gorge, ses pommettes rosissant quelque peu. « Elles ont été échangées », articula-t-il lentement, « Vous avez la mienne et j'ai la vôtre. Du coup je voulais juste savoir si on pouvait échanger ? », un léger sourire étira ses lèvres avant qu'il ne salue d'un plus grand sourire l'enfant – il ne l'avait pas vu avant, trop occupé par les chiens. «Enfin rééchanger plutôt vu qu'elles ont déjà été échangées », il se pinça les lèvres et secoua brièvement le visage. Ca devait trop compliqué tout ça. Son regard se tourna quelque peu, son regard se focalisant à nouveau sur les chiens, et le coin de ses lippes resta levé. « Oh », lâcha-t-il, comme s'il venait de débarquer, « Daeshim, je t'avais pas vu », une moue surprise étira son visage alors qu'il le fixait. Il était là depuis longtemps ? … Pas besoin de regarder en l'air, il n'était pas tombé du ciel, Dean.

don't worry pizza is coming

Je n’ai rien contre le fait que cet homme soit bipolaire ou chelou, mais qu’il ait une fixation sur les chiens alors qu’il nous a interceptés pour la pizza. C’est bizarre. Je caresse la tête de mon garçon pendant que Daeshim s’amuse à passer la main devant le visage de cet homme. Je fronce légèrement les sourcils en ayant une idée dans la tête s’il avait pris sa médication envers son déficit d’attention. Après il y a eu l’idée de pousser mon frère pour le faire tomber avant de me dire que ce n’est pas approprié parce qu’il aurait pu embrasser la personne devant. Cela aurait été tellement drôle à voir, mais ce n’est pas des choses à faire devant un enfant. J’ai un fils, je dois me montrer sérieux et non à faire les cent coups avec ma petite carte SD – c’est rhétorique parce qu’il est légèrement plus grand que moi – d’ailleurs je ne sais pas s’il va remarquer qu’il a un poisson d’avril collé sur le dos. Si personne n’a rien vu, on va calculer combien de temps que cela va rester comme ça. Top chrono.

«Oui la pizza mec… Ta pizza, ma pizza. You know?» fis-je doucement pour bien qu’il comprenne. Prenant le temps de ralentir sur certains mots avant de parler normalement ce qui a fait rire mini-me ici-présent. Est-ce moi ou il avait carrément oublié ce qu’il était venu de faire? Je regarde un des chiens qui me regardent soudainement de l’air de dire : «est-ce qu’on marche?» Dude, la situation est complexe. C’est une catastrophe nucléaire. Les employés ont échangé et m’a donné la mauvaise pizza. Je ne suis pas difficile, je l’aurais sans doute mangé volontiers, pareillement pour mon fils, mais daeshim? Je vais lui forcer à manger, vous allez voir. Non. Le jeune homme devant moi voulait absolument sa pizza. Je n’ai rien contre, de toute façon, la mauvaise bouffe reste de la mauvaise bouffe. Bon, désormais il réalise la situation. Je hoche lentement la tête en signe d’approbation. Réexpliquant la situation. Je reste surpris sans voix. Comment ne pas l’être dans ce cas-là? Je le vois faire des saluts à mon enfant avant que ce dernier se cache derrière ma jambe. C’est vrai, la timidité infantile quand il s’agit d’étranger. Je lui tends ma boite quand celui-ci remarque SD. Elle est bonne! Il s’est fait donner un vent tout ce temps, génial! «SD, pas trop froid après ce vent glaciale?» fis-je en rigolant un peu. Je lâche mini-me un instant avant de prendre subtilement ma bouffe dans la main de l’individu. «Tu me permets..?»

Donne… donne… donne-la moi. Je donne la tienne alors donne la mienne, pensais-je dans ma tête, malgré que mon visage veut tout dire. Je racle la gorge. «À moins que tu veux manger avec nous, mon frère semble bien te connaître?» J’envisage de peut-être trouver une table non loin pour déposer les pizzas et se goinfrer comme des vrais porcs à quatre. Ou partir en courant en me sauvant avec les deux pizzas? Pourquoi j’ai pensé à cette connerie? Je glisse mon regard vers mon enfant avant de l’attraper par le tee-shirt pour ne pas qu’il se sauve plus loin. Sacré môme curieux, lâche le chien qui arrive à notre direction et reste auprès de moi. On a un code pizza à gérer!

don't worry pizza is coming

Il se sentait toujours un peu bête au travail Dean. Les fleurs n'étaient pas du tout son domaine de compétence. Il n'arrivait pas à les différencier, et il parvenait à peine à s'en occuper – c'était pour ça qu'il avait généralement des cactus chez lui, cela demandait moins de temps qu'une autre plante. Il se sentait comme un animal de fête foraine lorsqu'il travaillait et qu'il tournait sans trop savoir où aller, sans trop savoir quoi faire. Il se sentait vraiment idiot, parfois, quand c'était le client qui s'occupait de trouver les fleurs qu'il désirait. Ce n'était pas qu'il n'aimait pas les fleurs. Il aimait leurs parfums et leurs couleurs... juste que ça ne l'intéressait pas au point de connaître les noms et tout ce qui suivait. Il essayait de s'y intéressait du mieux qu'il le pouvait, il essayait de retenir, de comprendre, de savoir, mais ça finissait toujours par tomber à l'eau et il reprenait de zéro. Il devrait vraiment songer à s'orienter vers autre chose. Livreur de pizzas, tiens, pourquoi pas ? Maintenant qu'il avait la pizza en mains, l'idée lui trottait dans la tête. Vite fait. Parce que mine de rien, ce n'était pas vraiment une bonne idée, étant donné qu'il avait oublié la pizza en voyant des chiens. Il serait capable de se perdre en cours de route, en plus, juste pour pouvoir papouiller un canidé ou un félin. Il en oublierait le client, la pizza, le travail et tout le reste en fait. L'intention était bonne, l'idée beaucoup moins. C'était à se demander s'il existait un métier que Dean pourrait faire sans se mettre en danger ou mettre en danger les autres – ou tout simplement sans rien oublier. Cela paraissait impossible, pas vrai ?

Clignant doucement des paupières, il observa le jeune homme qui lui parlait, hochant lentement la tête. Oui, la pizza. Il se souvenait, maintenant. Pas de sa faute si son esprit avait préféré vagabondé vers les chiens. Tout le monde n'avait pas un taux de concentration élevé. Il offrit un sourire doux mais désolé au petit garçon, ne souhaitant pas l'effrayer, avant d'arquer un sourcil et de laisser son regard vagabonder sur les deux adultes. Il offrit une frimousse embarrassée, un large sourire désolé aux lèvres alors qu'il haussait quelque peu les épaules. « Désolé », articula-t-il lentement vers Daeshim, « J'aime trop tes chiens », qu'il avoua sans aucune honte pour le coup.
Il leva un instant les yeux vers le ciel et haussa faiblement les épaules – il ne l'avait pas senti lui, le vent. Peut-être que l'autre avait rêvé ? Il n'allait pas demander, gardant le peu de dignité qu'il avait. Il eut malgré tout un air totalement perdu aux mots de Daeshim mais se contenta de le regarder sans rien dire, les joues à peine gonflées.

« Je ne voudrais pas déranger », qu'il dit, agitant quelque peu la main, laissant son regard traîner entre Daeshim et l'autre jeune homme. Ils avaient prévu de manger tous les trois, il n'allait pas s'immiscer ainsi. « C'est vrai que ça faisait un moment. Je voulais t'appeler mais à chaque fois j'oubliais... », son ton s'était fait de plus en plus alors que ses pommettes rougissaient doucement. « Je vais bien, merci. Et toi ? », le questionna-t-il en retour, avant de se tourner vers l'autre jeune homme – non il ne l'avait pas oublié... « Ah. Enchanté », il s'inclina poliment un sourire discret aux lèvres. « Et merci pour l'invitation mais je veux vraiment pas perturber vos plans », ses prunelles tombèrent à nouveau sur les chiens, et il se pinça les lèvres, se retenant de s'accroupir à nouveau.

don't worry pizza is coming

Je n’ai jamais eu l’intérêt d’avoir des bêtes ni songer d’avoir davantage de responsabilité. Hormis mon fils, l’idée d’avoir un animal m’est inimaginable. Avant que mon môme arrive, je travaillais sans arrêt - quoique sur ce point ça n’a pas changé - me laissant avec moins de devoirs possibles. Faire ce que je voulais sans me soucier de quoique ce soit. De toute façon, l’idée de penser à entrer à la maison un jour ou l’autre pour nourrir ton animal de compagnie et de ne pas trop sortir car cela exige des soins dont les promenades ou leur toilette. Non. Daeshim m’avait quelque peu surpris avec ses deux chiens et ses chats. Incluant le bébé qui atterrissait dans mes bras. Je me retrouvais littéralement dans une jungle. Toutefois, malgré l’apocalypse dans notre maison, on se retrouvait bien. Désormais je n’imagine plus ma maison sans chien ou chat car ils animent énormément la maisonnée. Ka Nim qui kiffe littéralement sur ses chiens-loups. Je comprends, mais je ne comprends pas à la fois sa curiosité envers ses créatures à quatre pattes, peu importe à qui cela appartient. Mon gamin voulait toucher ; s’amuser ; rigoler ; curieux comme tout. Un vrai aventurier et honnêtement je sens que lorsqu’il va vieillir, je vais en baver plus qu’en ce moment.

Le ramenant mini-me par son haut près de moi pour ne pas qu’il se sauve. Je souris moqueusement au cœur brisé de ma chère carte SD. Pas que je ne voulais pas rire, au contraire, je riais de l’intérieur. Cela a toujours été comme ça à moins que je m’éclate totalement de la situation au point de rire sans gêne comme en se fichant carrément de Ryu par exemple ou bien de partir sur un délire avec mon cousin ci-présent. Disons que cela m’en prend un peu plus pour rire aux éclats sauf quand il s’agit de mon enfant et qu’il fait une connerie. Comment être littéralement plié en deux lorsqu’il fait des bêtises ou qu’il a du swag. C’est impossible pour moi de rester impartial, mais à ce sujet, c’est une autre histoire à venir prochainement qui sait ? Malgré le vent monumental, finalement Daeshim a eu l’attention dont il avait demandé à son ami ainsi de la réponse honnête de ce dernier ; concernant les chiens. Un ami qui me dit vaguement quelque chose que je constate justement. Où l’ai-je vu ? Je ne suis pas un homme qui se rappelle des têtes et des noms des personnes que j’ai pu croiser ou bien connu autrefois. Je vis dans le moment présent et mon taff, ma famille m’accapare tout mon temps et mon attention. Bien souvent, je me sens dépassé par les événements.

« Vieux, si on te le demande, tu nous déranges pas. » Voilà une occasion pour lui de se racheter les nombreux oublis qu’il a pu faire à son ami en oubliant de l’appeler. Parler de tout et de rien pendant que je m’occupe de mon fils qui désormais son attention se tourne vers les chiens de mon cousin. Mais ?! Il ne peut pas se tenir en place deux secondes ? Le temps qu’on discute, qu’on trouve une solution de la pizza et qu’il décide d’accepter de manger avec nous ? Enchanté ? Je dépose mon regard vers l’inconnu à la pizza ananas. Je fronce les sourcils. Il se réveille que maintenant ? Je sens que je vais m’amuser à le taquiner. Ooooh, oui, je sens que je pourrais faire des mauvais coups avec ce dernier. « Seong su. » prenant la main de mon garçon. Je lui fais signe de tête pour qu’il nous accompagne. Je ne veux pas que la pizza se refroidit davantage. Aller qu’on met un peu de cholestérol dans les artères de Daeshim. « T’inquiète, ça fera plaisir au petit et aux chiens si tu leur donne les champignons que t’aimes pas. » Taquinant mon cousin, mais aussi en visant mon gamin qui aime terriblement donner à manger aux loups. Il a un parc plus loin ? Ah oui ! Plus loin ! Je m’écarte des deux autres mecs avec mon fils pour ainsi dévorer ma pizza. J’ai une de ses dalles.