jeux de façades, jeux de mascarades, karmen est si douée dans ce genre de domaines. let's pretend. prétendre qu'elle se met sur son trente-et-un uniquement parce qu'elle aime ça et absolument pas parce qu'elle sera, sous peu, en présence d'anastasia. prétendre qu'elle maîtrise totalement son jeu de séduction alors que, pour la première fois, il semblerait bien qu'elle s'y noie. mais ça, elle ne l'admet pas. elle ? perdre à ses propres paris ? impensable. unless ?...

son appartement aux baies vitrées si propre qu'un oiseau idiot pourrait s'y cracher en ne percevant pas le verre, est on ne peut plus rangé. gucci, le petit chien qu'elle s'est offert en animalerie, étant probablement le seul élément désordonné du tableau. tout est minutieusement préparé pour ce dîner. il faut dire que la britannique l'a tellement fait galérer. la colombienne n'a jamais eu autant de mal, dans sa vie, à traîner quelqu'un jusqu'à chez elle et dans son lit. la moindre des choses est, donc, de poser un cadre idéal. (et elle ne fait, pas du tout, ça pour l'impressionner...).

l'hispanique finissait tout juste de dresser la table lorsque la sonnette d'entrée se fait entendre. ses talons claquant sur le sol, narcissisme (ou vérification de dernière minute pour se donner de l'assurance ?) l'oblige à checker son reflet dans le miroir de l'entrée avant d'ouvrir sans plus attendre. son habituel air flirty sur le visage, traduit entre autre par ce sourcil toujours haussé en une expression mi-charmeuse mi-mondaine, est malgré elle adoucit par ce sourire sincère. un sourire qui n'a rien d'un atout de charme faux. un sourire qui rayonne d'une joie aussi claire que limpide, bien que plus ou moins modéré par ce naturel trop fier pour tolérer de trop en dévoiler. eres hermosa. souffle-t-elle en exagérant, comme toujours, ses propos à l'aide d'un geste. ventilation de la main afin d'appuyer le fait qu'elle dise que ça beauté donne chaud. je t'en prie, entre. signe-t-elle d'un léger mouvement de tête après l'avoir parcouru du regard.