Vouloir garder une conversation sérieuse était rarement une envie qu'Adam avait. Il l'avait fait plusieurs fois, et à chaque fois tout c'était mal terminé. Il faut croire que le terme "sérieux" ne lui allait pas. Pourtant, il était très souvent celui qui garder le plus son sérieux, sauf en cas d'énervement, mais si la personne en face de lui ne connaissait pas ses faiblesses ou tout simplement ce qu'il détestait le plus au monde, tout allait bien. Dans le cas des conversations tristes ou juste donnant une atmosphère parfois inconfortable comme celle-ci pouvait faire, il préférait rester lui-même, dire peut-être une ou deux bêtises avec sa tête de sérieux comme il avait toujours fait... Adam n'était pas le genre à faire le clown ou à rire à haute voix, les éclats de rire lui étaient rares maintenant. Il avait pu être entendu auparavant, mais ils avaient disparu comme une bonne partie de la joie qu'il peut ressentir depuis la mort de sa mère, et encore une partie s'est enfui quand il a été maudit. Il pouvait sourire, mais jamais un grand, vrai sourire. La plupart du temps, il était forcé, et ça se voyait, mais il avait grandi avec cette habitude, avec ce manque de joie en lui. Il y a quelques mois pourtant, ou l'année dernière si vous lui demandiez, il était déjà plus heureux. Il pouvait se foutre de la tête de certains qui le prenait bien, il pouvait rire des conneries qu'il entendait... Comment on en était arrivé là ? Comment toute la joie apparente s'était-elle envolée de son esprit, de son visage ? C'était pourtant simple. Tout s'écroulait autour de lui. Même ce qui appartenait à son passé s'était détruit. Hope en était une preuve parmi d'autres. Elle était détruite d'un sens, et Adam pouvait parier que s'il ne l'avait jamais connu, elle n'aurait jamais été ici, dans une chaise roulante. Malheur est tout ce qu'il amène autour de lui. Rien d'autre que du malheur.

Chanter, non, s'il vous plaît. S'il y avait bien une chose qu'il n'avait jamais essayée, c'était ça. Même sous sa douche, il ne chantait pas, il fredonnait au grand maximum, mais il ne chantait jamais à haute voix. Ne lui faites pas faire ça, s'il vous plaît. Il savait très bien que c'était tout simplement pour rire, mais il ne put s'empêcher de s'étouffer un peu sur sa nourriture en l'entendant. Il posa son plat au sol quelques secondes pour se reprendre en main et mettre sa veste de la bonne façon sur ses épaules, prendre une gorgée d'eau pour éviter de mourir étouffer par un bibimbap, et tout allait mieux. Il reprit son plat sur ses jambes, picotant plus que mangeant réellement. « Me fais pas faire ça s'il te plaît. J'aimerais garder une once de crédibilité ici, c'est encore chez moi que je sache. » Non pas qu'il irait chanter ailleurs, juste rien, jamais, au nom de n'importe quel dieu existe réellement ou pas, ne lui faites pas ça. C'était à elle de briller dans ce chemin, le chant n'avait jamais intéressé le chinois, même si c'était une façon tout aussi admirable de s'exprimer à travers la musique. Pour lui, il n'y avait que la danse et rien d'autre. Plus tard peut-être voudra t-il élargir ses horizons pour apprécier de nouvelles façon de s'exprimer, de montrer aux personnes qui l'ignorent qu'ils ont oublié une gemme ici, à Jeju. Puis au fond, il allait bien s'ennuyer sur l'île un jour même en ne faisant que danser. Puisqu'il était coincé, autant voir ce qu'il pouvait faire pour conquérir l'île comme voulue depuis son arrivée. C'était un but qu'il avait dû repousser maintes et maintes fois, mais maintenant, il pouvait le réaliser. Avec, ou sans le regard de sa mère pour le surveiller.

Il se doutait bien qu'elle n'était pas venue pour le faire chanter malgré tout. C'était pas ici qu'il fallait venir si c'était ce qu'elle voulait. Donc quand elle mentionna la danse, il se douta bien où elle voulait en venir. Faire le deuil de la danse n'est-ce pas. Comment pouvait-il aider alors qu'elle ne pouvait plus bouger la moindre partie de ses jambes ..? La tête baissée, ses yeux visant le fond de son plat, même si la question était évidente, il hésita un moment. Non pas à lui dire non, bien sûr que non. Pour le chinois, c'était évident que rien que ça, il pouvait le faire pour elle. La question était plutôt comment. La prendre dans ses bras vrai, mais ce n'était pas non plus la meilleure des positions, elle risquait de glisser un peu... Il fallait qu'il ait une bonne prise. Le danseur se leva donc, posant sur la chaise en face d'eux le restant de son plat puis s'arrêta quelques secondes pour réfléchir. « Juste... Deux secondes d'accord ..? J'essaie de voir... Comment serait le mieux... » Déjà avec une petite musique en fond serait pas mal, histoire de ne pas rendre ça très étrange pour tout le monde... Il éloigna sa chaise pour la mettre dans un coin, allant chercher une musique plutôt douce sur son ordinateur à la suite. Une, deux, trois, ah, là, c'était la bonne. Maintenant le plus gros du problème, la porter oui, mais comment. Il eut une courte idée, mais d'un sens... Il en connaît qui l'aurait frappé rien que pour y avoir pensé alors il préféra demander avant d'essayer, on sait jamais, peut-être qu'elle avait perdu l'habitude. « Je pense savoir comment, mais tu grandiras de pas mal de centimètre, j'espère que t'as pas le vertige. Oh et surtout... Ca sera mes avants-bras qui te soutiendront donc j'espère que ça te dérange pas si je te prends par les cuisses... Ou tu seras trop haut ça marche peut-être pas... Ca devrait non..? » Bravo Adam, évitez de mentionner le derrière de quelqu'un en mentionnant ce qu'il y a un peu plus bas. Comme si on n'avait pas compris où il voulait en venir...

@Woo Hope

Le chant, c’est tout ce qui me reste ? Bien des gens vont me dire tout le contraire. Bien des gens vont me pointer mes écrits, mes scénarios, mes dramas dont je suis l’auteure. C’est vrai, je n’ai pas pu aller dans le royaume des spectacles donc je me suis tournée vers ma plume. Ce qui était drôle dans mes histoires ; tout est fictif. Rien n’était du vécu. Je ne sais pas ce que s’était réellement embrasser quelqu’un. J’ignore le fait de me balader sur le bord de la mer ayant les doigts entremêlés avec mon partenaire. Tout comme avoir un rendez-vous avec un homme qui me plaît. Prendre des heures pour se préparer et être jolie pour l’élu de ton cœur. Arrivée au lieu de rendez-vous et d’attendre une éternité pour finalement le voir ou vice versa. Je n’ai jamais vécu tout cela. J’aimerais bien que ce jour arrive pour que je puisse goûter à une romance. Comment trouver cette situation cocasse alors que je n’ai jamais eu la chance d’être en couple ? Ni de premier baiser ni même avoir une relation quelconque. Tout n’est que recherche et imagination qui coule dans mes veines qui se dépose sur un bout de papier. J’aimerais bien en faire l’expérience au moins une fois pour approfondir les sentiments, mais comment ? Être une personne à mobilité réduite est un fardeau pour tout le monde. Mon beau-père ainsi que le peu d’ami qui me reste, je vais être un fardeau pour eux. Tout comme Adam sur qui mon attention est vers lui... surtout lui. Faire mon deuil. Réapprendre. Chanter et écrire c’est tout ce qui me reste à ma misérable vie. M'exprimer par le chant et démontrer ma frustration par mon imagination via mes séries télévisées. Je suis quelqu’un de pathétique.

Une once de crédibilité ? Il en a bien plus contrairement à moi. Bien plus charismatique, bien plus... Ce n’est pas mon Oppa pour rien. Il est tout simplement génial. On voit très bien que la danse c’est sa passion et qu’il fait tout pour se perfectionner sur ce domaine. On voit bien comment il est talentueux. Je m’étais tenue à ses côtés et il fallait que je suive son rythme. Désormais, il n’est plus que solo. Je ne sais pas à quel point qu’il a évolué. Je voudrais bien le voir un de ses jours. Qu’il me fasse rêver.

Mes lippes s’étirent faiblement en l’apercevant se lever, un peu mal à l’aise. Est-ce une demande totalement stupide venant de ma part ? Est-ce impossible pour lui de m’aider ? Si ce sujet est bien trop lourd et que c’est également difficile pour lui, qu’il ne le fasse pas. Mes iris le suivent sans broncher. Je le vois bien que c’est une requête totalement absurde venant de ma part. Il cherche une solution. Il galère. Il ne pourra pas. Devrais-je lui dire que c’était une blague pour ne pas qu’il cherche plus loin ? Oui, comme ça je trouverai une solution, seule, de faire mon deuil. Étant la première fois que je demande de l’aide à quelqu’un, cela fait un peu mal à mon orgueil. Toutefois, me trompais-je ? J’ignorai la réponse à cette question, mais je sens tout simplement la détresse de mon ami. J’ai voulu déposer ma main sur son poignet pour recevoir son attention, malheureusement il se lève bien avant après avoir dit sa phrase. Attendre deux secondes ? Non, arrête. Ne cherche pas. Je sais que tu ne veux pas me blesser, mais arrête, dis-moi simplement que tu ne peux pas. Je retire le frein à main de mon fauteuil, faisant attention pour ne pas accrocher nos boissons ainsi que mon sac pour pouvoir l’intercepter. Non. Il retire sa chaise et va sur son pc. Je me retrouve au milieu de son studio de danse. J’avais ouvert ma bouche avant de la refermer aussitôt. Je me sens honteuse d’avoir faire cette demande, mais à la fois, ça m’aiderait grandement à tourner la page. Je me regarde d’un air dégouté au miroir devant moi avant de détourner le regard en direction de Jun.

Soudainement, j’éclate de rire. Désespérée ? Mal à l’aise ? Pourquoi je riais ? Sa phrase m’a fait bien rire. Grandir de quelques centimètres ? Moi, avoir le vertige ? Aucunement. Je n’ai pas peur des hauteurs, mais bien des endroits clos. Les hauteurs font en sorte que je me sens libre, qui me permet de respirer contrairement entre quatre murs. Heureusement que c’est un endroit tout de même spacieux pour que je puisse respirer. Honnêtement, ce qui m’a fait bien rire qu’il puisse me prendre au niveau des cuisses ou du fessier. Pour lui, cela va aller vers la deuxième option, on va avoir du mal à se tenir. « Depuis quand ça me dérange, Ju- Adam ? Ça serait plus juste si tu allais un peu plus haut.» Ce n’est pas comme si je l’incitais à me toucher les fesses. De toute façon, je ne sentirai rien, même un éléphant pourrait m’écraser les jambes et je ne sentirais donc imagine au niveau du bassin ? « Si tu te sens pas à l’aise, ne le fais pas, tout simplement, c’est pas grave. » fis-je en souriant tristement. Je ne veux pas qu’il se blesse ou quoi que ce soit. Je veux tout simplement qu’il se sente à l’aise. Qu’il soit le Jun oppa que j’ai toujours connu. Malgré que sa mère soit morte, malgré le fait qu’il a vu des horribles choses par le passé. Je veux qu’il soit celui que j’ai toujours connu lors des cours de danses et la compétition. Un ami sur qui je peux compter et qui me comprend. Je ne le forcerai pour rien au monde sauf se perfectionner davantage et le pousser davantage sur cette voie. Le sait-il que je suis là pour l’épauler ? « Ton orgueil ne sera pas trop touché si je te dépasse côté grandeur ? Une naine qui dépasse un géant ouch!» Je rigole un peu avant de reculer un peu dans la pièce pour mettre le frein à main pour ne pas que mon fauteuil cesse de rouler. Ma triste vie coincée dans cet objet malheureusement.

@Liu Adam

Adam ? Paniqué ? Pas du tout. Disons que très peu dans sa vie a-t-il portait un intérêt, qu'il soit grand ou minime, à une personne paralysée au bas du corps. Disons qu'il ne s'arrêtait pas pour les regarder, ils n'étaient pas des bêtes de foire. Non, la seule personne handicapée avec qui il avait passé du temps avant était sa mère, les derniers jours de sa vie. Les autres, il ne les connaissait pas. Pourquoi ? Par manque d'intérêt envers la personne elle-même. Ennuyeux, ils l'étaient tous quand il avait tout perdu. D'un ennui morbide, d'une stupidité gargantuesque. C'est fou ce qu'il s'était tout d'un coup ennuyé à Jeju. Comme si l'absence de sa mère lui avait ouvert les yeux, lui avait révélé que ce monde dans lequel il vivait n'était peut-être pas la peine d'y vivre si c'était pour y mourir d'ennui parmi les péquenauds. Il y avait pensé à vrai dire, plus d'une fois. Avec son corps qui réagissait beaucoup plus à ses heurts, il pourrait sûrement mettre fin à tout cela si facilement, que même cette idée était ennuyante. Sa peau se marquait rien qu'en appuyant fort dessus, alors s'il se coupait, petit à petit... Mais non, trop simple, et Adam déteste tout ce qui est trop simple. Ce sont les pauvres, les idiots, les honteux de vivre dans le même air que lui qui prenait la simplicité. Alors pourquoi était-il toujours ici aujourd'hui ? Parce que la pire façon de supporter la douleur et l'ennui est de continuer à vivre. C'est le plus blessant, le plus violent, et peut-être que le destin l'arrêtera avant qu'il vieillisse trop. Certains diraient " Profite de la vie pendant que tu es encore en bonne santé " mais bonne santé pour lui, c'était plutôt drôle maintenant. Il ne tombait pas malade, il restait toujours solide comme il avait toujours été, mais un coup, un hématome. Comment voulez-vous profiter d'une chose si au moindre coup vous avez l'air d'un mec saoul qui vient de se faire virer d'un bar parce qu'il a commencé à se battre avec un autre client ?

Est-ce qu'il allait se plaindre, encore, pour autant ? Non, pas devant Hope en tout cas. Si au lieu de s'ennuyer, il pouvait trouver un moyen de l'aider, ça lui ferait passer le temps, puis il pourrait s'amuser un peu avec deux trois choses aussi. Elle avait beau être coincé pour sûrement le restant de ses jours dans ce siège, elle voulait danser ? Elle allait danser. Par contre si elle voulait voler, il n'avait pas appris la danse classique, il aurait du mal à la rattraper s'il la lance en l'air. Elle a déjà plus le bas, on ne va pas lui retirer le reste. En attendant, la personne stressée ici, ce n'était pas Adam, peut-être plus Hope, mais ça... Qu'est-ce qu'il pouvait en savoir, ce n'était pas un pro en expression faciale, la sienne reste neutre la plupart du temps. Le danseur retira donc sa veste, histoire d'avoir totale contrôle sur ce qu'il ferait et non pas de problème grâce à la garde-robe. « Je peux ? Parfait. » Pas de problème pour la prendre en dessous du postérieur, ce n'était pas la première a qui il ferait ça, si longtemps peut-être, mais ce n'étaient pas les muscles qui manquaient aux bras. Certes, ça ne se voyait pas toujours, il pouvait paraître frêle, mais y a des muscles en dessous de cette image de victime que vous vous faites. C'est loin d'être une victime. C'est plutôt le méchant du plot. « Mal à l'aise ? Non, je voulais juste vérifier que tu ne m'en foutes pas une parce que je te touche les fesses. Mais si tu as compris ce que je voulais faire, tant mieux, ça rendra les choses plus simples. »

Le Chinois se recula quelques secondes pour regarder plus en détail la jeune femme, faire des calculs de tête, il ne regrettait pas son plafond haut. Elle n'était pas très grande même de torse, mais on savait jamais. Si son plafond était à deux mètres et quelques, il y aurait eu quelques problèmes. Mais il ne semblait pas en avoir, alors il était prêt, enfin, tout semblait bon. Il s'approchait doucement alors que la jeune femme faisait sa petite réflexion qui fit rire le chinois. Elle espérait vraiment le voir râler parce qu'elle le dépassait ? S'il était aussi simple. « Tu peux dire ça, mais tes petits pieds qui vont voler vont me rappeler que t'es pas grande du tout ma petite. Alors prête ? Tiens toi au cas où, je pense pas que je glisse, mais on sait jamais. Puis tu vas pas rester droite comme un poteau. » Il se mit devant elle, un genou à terre en attendant qu'elle se tienne à lui, histoire de ne pas la faire partir dans tous les sens et un accident est si vite arrivé. Une fois sécurisée, Adam passa d'abord ses bras derrière son dos pour l'attirer légèrement vers lui, et ensuite sous ses cuisses pour avoir une meilleure prise. C'était plus compliqué au début qu'il le pensait tient, ça allait être drôle pour la reposer aussi. « Bien tenu ? Je te soulève dans quelques secondes. » Le danseur préférait lui dire, si ça pouvait la rassurer un peu. Une, deux et hop, la voilà soulevée et après quelques mouvements, soutenue par les bras d'Adam. Un léger sourire se posa sur ses lèvres, une petite fierté, mais surtout que ça lui faisait tout drôle de la voir seulement en levant la tête. C'était jamais arrivé.  « Alors, pas trop froid ? L'air frais a bon goût ? »

@Woo Hope

Stressée, moi ? Peut-être finalement. Ça semble si lointain que je me tenais sur les deux jambes et pourtant deux ans seulement me séparait de ce passé. Deux ans que je m’étais pratiquée nuit et jour pour un audition en particulier. Que je m’étais donnée des efforts surhumains pour que cela soit parfait. Perdre quasiment ma voix, m’épuisée au point de tomber. Tomber malencontreusement malade parce que je corrigeais les détails qui me chicotaient pour que tout cela soit unique. Original. Inoubliable. Je n’avais pas dormi la veille de peur d’avoir oublié les paroles ou des pas de la chanson que j’adorais. J’avais pris des soins naturels pour être en pleine forme le lendemain. Puis, seulement un instant qui m’avait permis d’être dans cette état aujourd’hui. C’était un choc et ça l’est encore pour moi, je n’imagine pas Adam en ce moment. Même si c’est un homme – et que ces derniers ne sortent plus ou moins leur émotions - il a été terriblement gentil en ignorant mon fauteuil et me parler comme si rien n’avait changé. Il est si gentil et bien plus encore qu’il ne le croit. Donc la question si je suis réellement stressée ? J’ai plutôt la peur au ventre. J’ai des cicatrices sur les jambes que je n’osais plus ou moins les montrer au grand jour. Je me dégoûte en étant sous cette forme, j’imagine donc mon ami. Et lui pour le moment il ignore tout cela. Comment dois-je réagir ?

Les papillons au ventre dès qu’il enlève sa veste pour demander s’il pouvait que j’accepte en hochant la tête. Je regarde mon frein à main pour être certaine que je l’ai mise en hésitant de tendre les bras. Je ne sais comment que le danseur devant moi va faire pour me prendre dans ses bras, mais il n’a pas trente-six solutions. Il pourrait me prendre en princesse, mais lorsqu’il m’a dit concernant mon fessier, je ne sais pas comment je vais être positionner en hauteur en fin de compte. Je rigole sur le fait de lui en coller une. S’il le sait qu’en bas de la ceinture je ne sens absolument rien. J’avais beau me pincer la peau, me piquer avec une aiguille ou bien mettons tomber sur les fesses, je ne sens rien du tout. Est-ce un atout de rien sentir ? Je l’ignore, mais imagine si jamais je trouvais la bonne personne pour moi et qui accepterait le fauteuil ? Comment on allait faire pour.... enfin... vous savez entre un homme et une femme qui s’aiment. Je crois que sur ce point, on découvrirait ensemble ce moment. Cherchant, caressant, comme une carte de trésor lorsqu’on part à la conquête d’un trésor. Je crois que sur ce point, le mec va rapidement délaisser par simple désintérêt. Comment que je redoute ce moment. « Comment je peux t’en foutre une si je ne sens rien en bas de la ceinture ? Tu peux profiter pour me peloter, je ne me rendrais même pas compte ! » continuai-je en riant encore. Il fallait bien que je commence quelque part à rire de ma situation, non ? Tout ça, grâce à mon ami.

Ainsi, je le vois reculer pour vérifier quelque chose. Il me regarde alors que je tente de faire de même avec moi. Qu’est-ce qui ne va pas tout d’un coup ? Oh ! Peut-être qu’il vérifiait comment me prendre ? Tout irait bien de toute façon, le plafond est haut et je me tiendrais pour ne pas me plier en deux. J’ai bien plus de force dans les bras qu’il ne le croit, qu’il ne s’en inquiète pas. Il rit ce qui m’a fait sourire. Mes pieds qui vont voler dans le vide ? Ça, c’est ce qui va arriver sans aucun doute. Pas seulement mes pieds, mais mes jambes également. Adam pourrait les bouger sans problème comme des vulgaires marionnettes s’il le souhaite, mais ça, nous gardons une petite gêne n’est-ce pas ? Personne ne touche à mes jambes sans mon accord et personne ne regarde également mes cuisses. Ce retrouvant à genou, le danseur me demande si je suis prête. Je dépose mes mains sur ses larges épaules me posant des questions comment il allait faire pour se lever. D’ailleurs, je suis surprise qu’il me pousse vers lui. Mes bras se retrouvent autour de son cou pour être davantage confortable. M’approcher rapidement de son visage, je ne m’y attendais pas. Comme si je l’enlace actuellement, je.... profitais-je donc de la situation ? « Parfait, vas-y. »

Une poussée et une seconde, me voilà dans ses bras à une hauteur que je ne pensais pas que ça soit possible dans ma vie. Je regarde autour de nous et je tente quasiment de toucher le plafond sur le bout des doigts. Je souris même si le plaid qui recouvrait mes cuisses a tombé sur le sol. Dévoilant ainsi donc mes jambes meurtris sous mes shorts. Pourquoi ai-je donc porter des shorts ? Toutefois, je suis heureuse de voir autre chose que des jambes de tout le monde ainsi que leur sac de leur achat ou des sacoches. Je peux voir ce qui se passe en hauteur, comme si je découvrirai ce monde à nouveau. Est-ce que je pourrais voir le bout du monde ? Ai-je pensé en rigolant. Je dépose mon regard dans celui de mon ami d’enfance. Il a de quoi à être fier en ce moment car je le suis tout autant pour lui. « L’air est plus frais en effet, on dirait le pôle sud, je ne sais pas comment tu fais ! » fis-je en le taquinant avant de repousser mes cheveux rebelles qui se retrouvent sur son visage. « Ça fait longtemps que je ne me suis pas retrouvée dans tes bras, pas vrai, partenaire ? » Si longtemps, mais c’est le bon vieux temps personnellement. Même si nos professeurs de danse nous poussaient, nous, on redoublait d’efforts pour que cela soit parfait. Sautant des repas. Dormant également moins au point d’avoir des courbatures.

@Liu Adam