Trois pti chats chats chats

L’énervement était à son comble et bien que ce type devait avoir des raisons, il le trouvait égoïste de vouloir passer devant beaucoup d’autres. Sans compter que mobiliser deux agents pour une affaire de vol empêchait peut-être une enquête de progresser, quelque part où des personnes étaient en réel danger. Sehan inspire profondément, il ne savait pas comment son supérieur pouvait paraître aussi calme et à la fois lui flanquer la frousse de sa vie. Bien entendu, il en avait vu sur le terrain en tant que militaire et ce type aurait eu son dossier sans la moindre compassion, remis sur le torse comme un malpropre. Mais au lieu de ça, il obtenait des réponses et il ne s’en satisfaisait pas. « Pour savoir si un dossier a été déplacé il y a les renseignements, à savoir un coup de fil vous aurez suffisamment renseigné. Ensuite si le dossier est dans les archives c’est qu’il est classé ou sans suite, ce qui veut dire que les victimes sont déjà faites et qu’on ne peut rien y faire ce qui est donc votre cas ? Vous voulez rouvrir une enquête ou savoir quelque chose à propos d’un proche ? » il secoue la tête avec un léger sourire, ça le rendait malade, malgré la compréhension, Sehan avait du mal à se contenir et serra le poing au- dessous de la table. « Celui qui est traité comme un parasite en l’occurrence c’est le type qui s’introduit chez les flics, vous n’avez peut-être pas eu de chance pour qu’on vous renvoie sans rien dire, mais ça ne justifie pas cette intrusion et vos insultes envers deux représentants de la loi »

À l’observer, le policier comprend cette haine, il la ressent aussi pour des raisons différentes, mais il ne peut pas tolérer qu’on rejette à ce point un système. Lui-même, sans l’accord de personne avait bien des idées pour faire progresser les choses, cependant… ça n’engageait que lui. Il grogne presque, faisant claquer sa langue contre son palais. « Jouer avec les mots aussi c’est mauvais et les provocations sont inutiles » calmer le jeu ? Sehan ? C’est une première, mais quelque part il sentait qu’il le fallait, même si en lui, une colère sourde était en train de bouillir et qu’il faisait de son mieux pour ne pas la déverser. « Notez bien que vous n’êtes pas le seul à essuyer des refus, mais qu’aucune des proches de victime n’est allé fouillé dans la vie privée des autres comme vous l’avez fait. Vous n’avez peut-être pas retenu, mais celui qui fait le plus de mal aux proches en attendant, c’est bien vous »

Jouer au plus malin, Sehan ne s’y risquerait pas, il sait qu’il est têtu, mais il n’a aucune envie de débattre dans un domaine qu’il prend bien trop au sérieux et pour se faire, il hausse les épaules, laissant le reste à son supérieur et ami en vérifiant que ce dernier se soit lui aussi calmé un minimum. Quant à l’appel à passer, qu’il fasse donc et vide sa bourse si ça lui chantait, Sehan n’était en rien responsable, pas même le commissariat et il y avait bien une réserve pour les appels à l’étranger, sans quoi bon nombre de touristes arrêtés pour de petits délits auraient finis dans une cellule pendant quelques jours. Mais il se garda bien de le dire, si ce garçon ne connaissait pas le fonctionnement des commissariats, c’était son problème et pourtant, il s’y était introduit en graissant la patte d’un policier. Ça, ça n’allait pas passer, ni pour Sehan, ni pour le Lieutenant. L’officier soupire et passe une main sur son visage, dépité par cette attitude condescendante. Il le fixe, simplement, cherche à comprendre et se rappelle qu’il n’y a pas de barrière entre le bien et le mal… la moralité de l’histoire, c’est qu’il a agi comme un con, mais que ce type n’est surement pas un dangereux criminel. C’était effarant comme il avait envie de lui coller une bonne droite dans l’espoir que ses idées soient remises en place. Il n’en fit rien bien sûr se contentant de penser et de fulminer intérieurement.

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@Kim Haru @Han Woo Sik

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Woo Sik n’est pas du tout impressionné par cette « menace ». Il pouvait avoir à faire face au dernier prince de Thaïlande ou l’héritier d’un empire familial, pour lui, un tort reste un tort, et devant la loi, personne n’y échappe. Alors il se contente de sourire à Haru et de dire. « Fais comme bon te semble, mais ici, c’est la République de Corée. Tu peux appeler n’importe qui, ça se règlera ici, selon les lois coréennes. » Et ça, il ne pourrait rien y faire. Pas même l’argent, ni les relations. Woo Sik croyait en la justice et aux préceptes qui en découlaient.

Et il hausse les épaules, laissant Sehan seul avec le forcené. Vraiment énervé, Woo Sik fait la navette au bureau du commissaire, lui faisant le débriefing de ce qu’il venait de se passer. Il reçut pour ordre de ne pas le laisser sortir quoi qu’il dise, quoi qu’il puisse proférer comme menace judiciaire. Alors Woo Sik revient vers la salle de détention, où Sehan et ce fameux Kim Haru étaient, à la seule différence était que maintenant, Haru était placé derrière des barreaux avec un téléphone portable destiné aux détenus.

Sans un regard pour lui, Woo Sik s’adresse à Sehan. « Tu ne le laisse pas sortir avant que son avocat n’arrive. Ordre du commissaire. » Et il ressort, toujours sans avoir accordé un regard à celui qui l’avait insulté implicitement la veille.

Il se dirige vers son bureau, où une montagne de dossiers traînaient dessus. Il détestait ça, car l’affaire où il était actuellement stagnait depuis quelques jours. La section criminelle prenait plus longtemps à faire son travail malgré les équipes déployées. Mais avec les récents événements de l’île, Woo Sik ne savait pas vraiment comment prendre les choses. Il doutait que la plupart des crimes qui se trouvaient sur son bureau avait à voir avec les fameux évènements surnaturels des légendes de Jeju. Le lieutenant lâche un soupire et s’appuie sur le dossier de son fauteuil. Fatigué, sur les nerfs, il ressassait les mots que Haru leur avait craché à la figure il y a quelques minutes auparavant, et rien que cela faisait bouillir son sang.
Il aurait aimé lui donner une leçon, mais ça n’en valait pas la peine. Il était bien trop fier d’être policier pour se rabaisser à des actes violents pour quelques mots destinés à le piquer. Mais sérieusement, pour qui se prenait-il de défier l’autorité ? Parce que Monsieur se sentait supérieur et que peut-être grâce à l’argent il pouvait se permettre d’enfreindre la loi ? Incroyable. Il n’en démordait pas, et il se souviendrait longtemps de cet épisode.

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@Kim Haru @Yu Se Han

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Ce que le flic lui annonça était très loin de lui faire peur. L'affaire serait réglée selon les lois coréennes? Haru ne le contredirait pas, car effectivement, l'appel lui viendra d'ici, de la République de Corée. Avoir une telle foi dans la constitution de son pays et ses hauts gradés était admirable. Autant qu'il en devenait pathétique. Il allait tomber de haut, ainsi, à croire que la justice était maîtresse et que leur boulot la reflétait vaillamment. Mais c'était ainsi, et s'il voulait avancer et grimper les échelons facilement, il lui faudrait alors accepter ce côté sombre dans les recoins de son métier.

Muni d'un téléphone bon marché voué à être utilisé par les détenus, l'ancien directeur se laissa enfermer derrière les barreaux sans broncher. Il n'était pas paniqué. Plutôt calme, loin de l'agacement qui l'avait traversée quelques minutes plus tôt, et loin du stress et de l'anxiété qui devraient le parcourir. Il affecta même Sehan d'un regard désolé, alors que l'autre était venu le prévenir avant de repartir.

- Aucun avocat ne viendra. Et ce sera ce même commissaire qui vous dira de me relâcher et de ne pas chercher d'histoires avec moi.

Retournant au plus important, il composa le numéro d'urgence de sa famille. S'ensuivit un rapide appel, ponctué d'un japonais des plus soutenus et respectueux. Toujours. Telle avait été son éducation. Les plus somptueuses tenues, les plus somptueux repas, un service des plus parfaits et des richesses à ne plus savoir où donner de la tête. Mais surtout. Une éducation des plus strictes. Le nombre de mots échangés fut bref, au point que cette rapidité et concision en devint effrayante et Ha Ru reposa le téléphone sur ce qu'il devinait être un siège. Ou peut être un lit de fortune. En tout cas, l'idée d'y poser les fesses ne lui traversa aucunement l'esprit. Qui s'était donc posé ici avant lui? Un SDF? Un trafiquant? Une personne loin d'être de son acabit pour sûr. Et puis, le service de nettoyage était-il passé récemment ? Aujourd'hui? Peut-être que le département de la police de l'île devrait penser davantage à investir là dedans que dans des employés facilement corruptibles.

Las, il sortit son paquet de clopes et s'en alluma une sans une once de gêne. Il vint même s'approcher des barreaux pour tendre son paquet et son feu à Sehan. Il lui lança un "T'en veux une?" complètement neutre.

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@Han Woo Sik @Yu Se Han

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Il s’était enfin tut et ça faisait du bien. Compris ou non, le regard de ce type était toujours si calme et hautain que Sehan sentit venir le coup. Il savait que l’injustice n’était pas seulement les coupables qui repartaient libre et sans la moindre punition pour des crimes qu’ils soient mineurs ou non. Il savait que c’était également les pots de vins, la corruption, le pouvoir au-dessus des lois et des hommes au-dessus d’autres. Il n’avait pas entièrement confiance pour avoir été aveugle sur sa mission lorsqu’il était militaire. Pour avoir été jeté avec une médaille simplement, sans la moindre possibilité d’être autre chose que ça. Pour n’avoir eu qu’une aide psychologique qu’il avait accepté le temps nécessaire et surtout obligatoire pour pouvoir retrouver une vie à peu près normale. Sans rien dire à son tour, il approuve la décision de son supérieur, frustré et serre les dents avant de surveiller l’homme derrière les barreaux à présent. Cette façon de formuler les choses le rendait presque fou, faisant surgir des élans de violence qu’il valait mieux garder au fond de lui. C’était comme un objet qui était enchaîné dans le fond de son estomac et dont les bulles à la surface annonçaient que la chaîne pouvait se briser à tout moment. Et quoi ? Chez Sehan… ça ne ferait que flotter, pour reprendre l’eau et s’en remplir afin de replonger. Parce qu’il savait de quoi il était capable, même en étant dans un état de rage excessif. Il n’y avait pas lieu d’en arriver là cependant. Un soupire s’échappe et il croise les bras. « On va espérer que non, aussi bien pour ton bien que le nôtre » en quoi est-ce que ça lui ferait du bien d’avoir une bonne leçon ? De comprendre qu’il n’est qu’un homme et que le pouvoir ne l’empêchera pas de mourir d’une façon ou d’une autre un jour. Face à la mort, il n’y a aucune différence.

La main se tend et une cigarette est offerte, le brun arque un sourcil, surpris. Etait-il sérieux ? C’était effarant et d’autant plus humiliant qu’il le prenne avec autant de désinvolture. Mais qu’y pouvait-il ? Du calme Yu Sehan, ça ne sert à rien de s’énerver. Vraiment.

« Non merci, je ne fume pas » et si c’était très mal vu, ça n’était pas son problème, il voyait bien pire tous les jours. « Je vais être honnête c’est vraiment stupide ce que t’as fait, même si ça ne partait pas d’une mauvaise intention. Être plus respectueux ça coûte rien et ça fait gagner un temps fou » et c’était lui qui parlait. Le respect, il ne le montrait pas à tout le monde, mais il apprenait auprès du Lieutenant qu’il fallait l’avoir, même quand ça ne lui faisait pas plaisir, ne serait-ce que pour ne pas avoir lui à se reprocher quoi que ce soit et avoir mis toutes les chances de son côté. C’était une question de dosage, c’était une question de principe et sans doute aussi aléatoire. Là, c’était un peu difficile quand il se faisait parler comme à une merde, mais… il avait essayé et c’était un minimum rentable.

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@Kim Haru @Han Woo Sik

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Toujours aussi énervé, le policier n’arrive pas à se pencher sur ses dossiers qui n’avaient pas bougé d’un centimètre, attendant sagement d’être traités. Malgré tout, il se demandait comment Sehan allait supporter cet énergumène. Connaissant son collègue, il allait avoir du mal à le supporter encore longtemps, mais c’était ainsi. Il avait l’habitude ? Mais il entendait déjà les réflexions du policer sur ce fameux Haru.
Sa casquette posée sur son bureau, il reste là un moment, réfléchissant à tout et rien. En ce moment n’était pas une saison facile pour Woo Sik. Le moral dans les chaussettes, il essayait néanmoins de ne pas le montrer. On approchait de l’anniversaire de la mort de Haneul, sa copine décédée des années plus tôt. Mais chaque année, il se réservait un jour de congé qu’il ne pouvait déroger pour aller sur sa tombe, lui parler, apporter des fleurs et allumer de l’encens. Le temps avait beau passer, Woo Sik n’arrivait pas à l’oublier elle. Il rouvre les yeux, de peur de revivre ce jour qu’il détestait tant. Serrant les poings, il se lève pour aller voir Sehan, le visage neutre sans accorder un regard au détenu.

« Je prends la relève. » dit-il simplement en ouvrant la porte pour Sehan. Quoi que lui dirait Haru, il ne réagirait pas. Du moins il essayerait de ne pas avoir une réaction qui risquerait de lui porter préjudice. Une fois l’autre policier parti, Woo Sik s’assoit sur la chaise de bureau qui lui était réservé lorsque des détenus temporaires occupaient la cellule de détention. Le silence plane, et le policier se contente de rester dans son coin, les yeux dans le vide alors qu’il ignore royalement Haru, comme s’il n’était pas là et tant mieux, car il souhaitait qu’il dégage le plus vite possible et qu’il ne le verrait plus jamais.  

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@Kim Haru @Yu Se Han