Stark red lips, your translucid skin. Your fragance that is strange but familiar this kind of attraction, the trembling of my heart.

Forget, forget, forget.

Le dix-neuf Août 1986 est le jour où Nam Joo a poussé ses premiers et derniers pleurs.  Il était le premier né de la famille Bae et pourtant, il se devait d'être exemplaire et cela depuis son plus jeune âge. Un costard, des mots polis, un ton respectueux, c'était ce que Nam Joo vivait tous les jours. Il n'a jamais pu profité de son enfance, comment est-ce qu'il aurait pu après tout, il savait depuis qu'il a appris à marcher puis à parler que son destin était de marcher dans les pas de son père. Il supportait ça, qui osait aller à l'encontre de sa propre destinée? Personne. Il était le seul enfant, la couronne lui revenait automatiquement, le seul bémol c'est qu'il n'en voulait pas forcément, et cela s'aggrava à la naissance de son frère. Il ne comprenait pas pourquoi ce dernier avait le droit de faire ce qu'il voulait. Il avait le droit de jouer dans la boue, de rester tard dehors avec ses amis tandis que Nam Joo avait le droit de rien faire, rien à part faire ses devoirs, jouer du violon, toutes ces activités de riches. Lorsque Nam Joo posait la question à son père, celle qui avait tendance à l'énerver d'ailleurs, il n'avait qu'une vague réponse du type "Mais c'est toi qui va récupérer tout mon Empire Nam Joo.". Et les huit premières années de sa vie passèrent avec un enfant Nam Joo dans une pièce enfermée avec un professeur. Certes, l'éducation de l'enfant n'était pas saine ni la meilleure du monde, mais Monsieur Bae avait été élevé comme cela et le voilà à la tête d'une grande entreprise. Il y avait bien sûr une personne contre tout ça, Madame Bae, elle voulait que ses enfants aient la même éducation et qu'ils soient égaux mais ce ne fut jamais le cas, il y a toujours eu une once de jalousie envers l'un et l'autre. Après avoir essayé de changer tout ça en vain, après avoir mis toute son énergie dedans, elle tomba malade, elle devenait faible jour après jour. Elle avait caché ses problèmes respiratoire à tout le monde, elle ne voulait inquiéter personne mais surtout, elle ne voulait pas paraître faible auprès de Monsieur Bae. Une enfance ne se termine jamais sans drame et ce fut le cas pour les enfants Bae, une énième dispute entre Nam Joo et son géniteur, une dispute plus violente que les précédentes, Nam Joo ne voulait plus travailler, Nam Joo voulait aller jouer son frère dehors. Le club de golf se leva sur l'aîné et un bruit sourd fut entendu. Monsieur Bae avait osé utiliser la violence sur son propre fils. Du sang coulait de sa tête et Madame Bae fut paniquée. Inutile de dire que la peur fit qu’elle eut du mal à respirer et fut transportée à l’hôpital. Monsieur Bae  pensait que c’était juste à cause du choc, que ce n’était pas quelque chose de grave alors il décida de ne jamais aller la voir à l’hôpital. Quant à Nam Joo, il n’avait pas le droit non plus d’aller la voir, devant privilégier ses études d’après son père, plusieurs semaines passèrent, peut-être deux, peut-être quatre, le fil du temps n’était pas très clair pour lui, il n’avait aucune notion du temps, pour lui une semaine était égale à une journée tellement il ne dormait presque pas, c’était plutôt des siestes et non de réelles nuits, la santé de Madame Bae commençait à être de plus en plus faible et l’aîné l’avait senti, senti qu’il allait perdre sa mère et que c’était probablement la dernière fois qu’il la reverra vivante. Il décida alors de fuir et d’aller rejoindre sa mère, après avoir passer quelques minutes à essayer de ne pas pleurer, parce que les hommes ne pleurent pas c’est bien connu, sa mère rendit son dernier souffle. Il essayait réellement de ne pas pleurer, il se sentait un chouia triste mais.. sans plus, son cerveau commençait à repenser à une seule chose, le boulot même si ce n’était qu’un enfant. Monsieur Bae n’était jamais venu la voir à l’hôpital, mais qu’en est-il de l’enterrement? Il n’y est resté qu’à peine cinq minutes histoire de montrer son plus beau jeu d’acteur, quelques larmes, pour ensuite retourner à sa deuxième activité favorite, batifoler avec les femmes.

Forget everything, please. Forget everything, please. Forget everything, please.

Cela fait maintenant quelques mois que Madame Bae est partie rejoindre les anges. Le petit Nam Joo n’en était pas plus triste que cela mais par contre le dernier de la famille était triste, il pleurait beaucoup et cela déconcentrait beaucoup Nam Joo. Est-ce qu’il allait le consoler? Non, cela lui ferait perdre du temps sur son boulot, il se contenta alors de lui dire de se taire mais cela ne faisait alors aucun effet. Il alla donc le voir, il ouvrit la porte en poussant un large soupir et lui posa une seule et unique question “Tu veux oublier Mère? Tu auras moins mal comme ça.”, l’enfant hocha la tête et Nam Joo disa une formule magique qui n’avait aucun sens afin de lui faire croire qu’il ne se rappelerait plus de Madame Bae, Nam Joo n’y croyait pas de toute façon, il n’avait pas de super pouvoir quelconque, c’était juste une stratégie afin de faire taire son frère. Il alla donc faire la même chose à son père, il le voyait pleurer le soir et cela l’énervait légèrement. Quelques temps plus tard, il était le seul à se souvenir de Madame Bae. Pendant plusieurs années il s’est vraiment demandé s’il n’avait pas imaginé sa mère, s’il ne devenait pas fou mais ce n’était aucunement le cas, elle était présente sur les photos de famille. Le problème ne venait pas de lui, il venait des autres. C’est à ce moment là qu’il remarqua qu’il avait entre ses mains une arme, une arme bien trop puissante pour un gamin. Au début, il avait décidé de faire le bien en utilisant son arme, il voulait l’utiliser à bon escient puis.. vous savez très bien, lorsqu’on donne une arme trop forte à un gamin, il commence à y prendre goût. Il s’était mis des limites pendant des années mais les limites sont faites pour être brisé, n’est-ce pas? Nam Joo les a brisé une fois en faisait en sorte que la fille qu’il aimait oubliait son copain, puis une deuxième fois afin de faire partir quelqu’un qui commençait à lui taper sur les nerfs dans son groupe d’amis. Nam Joo n’était plus blanc, il était maintenant gris et il commençait à aller vers des tons noirs, un ton noir profond. Jusqu’où Nam Joo pouvait aller ? Croyez-moi, il ne faudrait mieux pas le savoir. Ce n’est pas quelque chose à entendre puis il n’en parlera jamais. Puis, qui oserait lui demander cela? Il dira juste que des gens disparaissent tout simplement sans aucune raison. Est-ce que le pouvoir de Nam Joo a empiré? Oui, depuis qu’il est devenu CEO de l’entreprise familiale, il n’hésite pas à utiliser son pouvoir lorsqu’il le faut. Il a tendance à croire que s’il a ce pouvoir, c’est qu’il doit s’en servir, le seul bémol c’est que personne ne lui a dit comment l’utiliser après tout, il a appris qu’une seule chose de son père, écraser tous ceux qui osent se positionner sur son chemin.