Mais les mots déferlent, pluie de reproches et de miel. Iseul, lumineuse et belle, sauvage et dure, taille d’une langue aiguisée le chagrin de Shin, envoie valser ses aveux de sa désinvolture habituelle. Elle qu’elles sont tendres, ses remontrances ! Qu’elles se parent des saveurs qu’ont ses lèvres tendues lorsqu’elle lui confie à demi-mot l’avoir désiré elle aussi. Sourire incompréhension. Sourire joie. Le garçon se sent spécial tout à coup, bien plus que de ce qu’un pouvoir lui confère. Est-ce qu’ils étaient deux à attendre le moment opportun de s’arracher un baiser ? Il lui semble que la nymphe a toujours mis ses nerfs à rude épreuve, à force de regards embrasés et de caresses subtiles. Alors il lui offre le baiser qu’elle veut lui prendre sans crier gare, sans une once de regret, sans la moindre amertume ; ses lippes retrouvent leurs jumelles, épousent leur forme comme celle d’une amante éternelle. Ses mains retrouvent leur place contre les hanches divines, gardent la belle contre lui lorsqu’elle rompt leur étreinte. « Je crois que je m’en sors pas trop mal, au contraire. » Et tandis que son visage rayonne, la vie reprend son cours peu à peu, éclats de rires et de fête à quelques pas de leur cachette. « J’ai faim, pas toi ? Viens, on va voir les stands. » Sans trop attendre sa réponse, il la prend par la main, tignasse folle, pull terreux et sourire aux lèvres, pour l’entraîner au cœur du festival.
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Mar 26 Juin - 10:11