Ca ne fait un petit mois que vous vous n’êtes pas vues, un petit mois qui a semblé être une éternité à Arianna. Ce manque, c’est un manque qu’elle n’arrive pas à s’expliquer. Ca fait un an et demi qu’elle te connaît et jusqu’à maintenant tu ne lui avais jamais autant manqué. Il faut dire qu’au début tu n’étais qu’un coup d’un soir comme Arianna a déjà pu en avoir parmi tant d’autres, rien d’exceptionnel donc en soi. Puis elle ne s’est pas trop comment mais vous vous êtes ouvertes l’une à l’autre vous faisant des confidences sur l’oreiller. Mais ça n’explique pas pourquoi tu lui as autant manqué durant ce mois et même si elle a une vague idée de la réponse au fond d’elle, elle refuse de la voir. Il faut dire qu’elle n’a jamais connu l’amour aussi parce qu’elle l’a toujours fui. Elle fuit l’amour comme la peste puisqu’elle sait que ça n’apporterait que des problèmes en plus. Elle a déjà du mal à gérer sans avoir à se préoccuper d’un amoureux ou d’une amoureuse à cause de son don. Don avec lequel elle apprend tous les jours à vivre, c’est un apprentissage quotidien qui ne finira jamais.

« Je suis devant le motel »

Premier sms envoyé alors qu’elle se trouve devant le motel qui accueille vos ébats. Ca vous arrive parfois de vous rendre chez toi quand vous vous sentez aventureuses mais aujourd’hui Arianna n’a aucune envie de prendre de risques. Il est hors de question que quelqu’un vienne déranger vos retrouvailles d’autant plus qu’elle aimerait rencontrer tes colocataires en bonne et due forme et pas parce que vous vous seriez faites prendre la main dans le sac. Le réceptionniste lui donne la clé de la chambre où vous allez généralement.

« Même chambre que d’habitude »

Elle remercie le réceptionniste avant de prendre le couloir de gauche. Couloir qu’elle traverse avant de tomber sur une cage d’escalier où elle grimpe les marches pour arriver au cinquième et dernier étage. Le souffle court, elle s’arrête un instant au dernier pallier juste le temps que sa respiration redevienne normale. Instant où elle espère que son cœur se calmera également car plus le temps de vos retrouvailles approche, plus son rythme cardiaque accélère. Mais rien à faire alors au bout de quelques minutes, la brune reprend son chemin pour arriver à votre chambre qui est juste la première à gauche.  La clé tourne dans la serrure alors qu’elle entre et pose la clé sur le meuble à l’entrée fermant simplement la porte derrière elle.

« Pas la peine de toquer, la porte est ouverte »

Elle enlève d’abord ses talons avant de se regarder dans le miroir en pied. Elle ne sait pas quoi penser de son reflet, elle a peur d’en avoir fait trop. Elle est le genre de filles qui prend les premiers habits qui lui tombent sous la main et qui ne reste pas des heures dans la salle de bains pour se préparer. Mais aujourd’hui, c’est différent puisqu’elle a réfléchi à sa tenue et elle a passé un certain temps dans la salle de bains. Et maintenant, elle a peur d’être ridicule dans cette robe rouge qui met en valeur ses formes ainsi que sa chevelure brune totalement lâchée et qui lui caresse les épaules. Elle secoue la tête pour chasser ces pensées de son esprit. Depuis quand est-ce qu’elle se soucie de son apparence comme ça ? Elle s’en est toujours moquée jusqu’à maintenant alors pourquoi ça changerait maintenant ? Elle fait les cent pas dans la chambre en attendant que t’arrives avant que finalement elle s’asseye sur le lit, les jambes croisées.

Je jetai un petit coup d’oeil rapidement à mon reflet dans le miroir. Je n’en avais pas… trop fait quand même ? Je vins me mordre la lèvre inférieure tout en passant mes main sur le tissu plissé de ma jupe taille haute, j’analysais mon reflet. Je ne pouvais le nier j’avais mis le paquet, entre cette jupe courte qui montrait mes jambes, ce top moulant  décolleté qui laissait même dévoilé le premier de mes piercing au sternum et c’était sans compter ce qu’il y avait en dessous, j’avais même mis un ensemble de lingerie particulièrement… peu couvrant. Oui, c’était que ce n’était pas dans cette tenue que je comptais aller bosser au restaurant de Sunhi ou d’aller garder des petits. Parce qu'aujourd'hui…. l’occasion était spéciale. Je soupirais doucement. Un mois avant de réapparaître. Elle avait disparu un mois. J’aurais pu faire la gueule, lui en vouloir. Mais rien de tout ça. Je n’avais eu un qu’un sentiment d’inquiétude que je n’assumais pas complètement, que je m’étais appliqué à dissimuler bien profondément en moi pour l’ignorer du mieux que j’avais pu. Je vins attraper une petite pochette avant de sortir de ma chambre très rapidement et ce sans même prévenir Evy ou Sun Hyun. En fait j’avais même tout fait pour les éviter tous les deux, histoire de pas avoir droit  aux questions incommodantes. J’avais préféré envoyé un message à Evy alors que je faisais le chemin pour le motel, je restais vague, lui disant simplement de ne pas m’attendre ce soir. Ce fut d’ailleurs à cet instant que mon portable vibra pour me signaler que j’en avais reçu un d’Arianna, un sourire se posa sur mes lèvres alors que je pressai le pas…. parce que oui, j’avais hâte de la retrouver. D’ailleurs à cette idée, mon coeur avait raté un battement. Ces retrouvailles… rien que d’y penser j’en perdais doucement la raison. Je ne savais même pas comment j’allais réagir en la voyant, alors que j’allais réaliser qu’elle m’avait manqué plus que je ne voulais bien l’accepter.

Nouvelle vibration et nouveau message. La chambre habituelle. Nouveau sourire incontrôlé. Décidément, on jouait sur un terrain d’habitude aujourd’hui. La même chambre, le même motel. Comme si le temps n’était pas passé. “J’arrive bientôt.” avais-je simplement répondu alors que j’étais non loin de notre lieu, celui qui était devenu notre lieu de rencontre. Comme aucune de nous deux ne pouvait vraiment avoir des activités chez nous alors c’était là que nous venions. Je passais rapidement l’entrée du motel en recevant le dernier message qui me fit clairement me mordre la lèvre inférieure. C’est moi, où il faisait déjà chaud ? Quelques mots échangés à l'accueil et j’allais rejoindre notre fameuse chambre, je m’étais précipitée dans les escaliers, cinq étages, c’était que dalle pour moi…. et j’avouais que …. ben j’étais pressée. Et bon sang qu’il faisait chaud, bien que ça, j’avais conscience que ce n’était en rien en rapport avec la montée des escaliers. Mon corps connaissait déjà le chemin par coeur. Mais une fois devant la porte, je me trouvais bloquée. Je pris une grande inspiration, je tripotais nerveusement un mèche de mes cheveux bruns que j’avais fraîchement colorés - j’espérais qu’elle allait aimer quand même. Puis j’ouvris la porte. Ce moment, mon regard se posa sur elle, les choses semblaient se dérouler comme dans un ralenti de film. Assise sur le lit vêtue d’une robe rouge mon coeur qui avait déjà un battement rapide perdit complètement le cours de sa pulsation. J’avais voulu parler, dire quelque chose, n’importe quoi. Mais rien ne sortit, je restais comme une imbécile. Je retirais rapidement mes chaussures, précipitamment. Et sans m’en rendre compte j’avais couru vers elle, mon corps avait bougé tout seul, c’était plus fort que moi, que ma propre volonté. J’avais sauté sur elle, je m’étais automatiquement installé sur ses cuisses et j’avais enroulé mes bras autour de sa nuque pour la serrer contre moi. Son odeur, son corps, elle tout entière, oui elle m’avait manqué, trop manqué. Aria, avais-je murmuré tout bas - un comble pour moi qui était toujours si bruyante - en passant ma main dans ses cheveux comme pour me convaincre qu’elle était bien là et que je n’hallucinais. Après quelque secondes je me reculais et vins tendrement poser mon front contre le sien, nos visage prêts et nos lèvres si peu espacées, je posais même sentir son souffle se mélanger au mien. T’es de retour, avais-je repris toujours dans un murmure. J’étais déjà complètement hypnotisée par elle, je me rendais compte que mon manque d’elle était fort, bien fort que je ne l’avais soupçonné.

Tu lui as tellement manqué. Elle n’a pas disparu par gaieté de cœur. Si elle avait pu, elle serait restée tout le temps auprès de toi. Elle serait restée à tes côtés pour sécher tes larmes comme elle le fait toujours quand tu évoques tes meilleurs amis. Pendant un mois, l’inquiétude lui a serré le cœur est-ce que t’allais bien ? Comment est-ce que tu vis la situation ? Est-ce qu’elle t’a manqué ne serait-ce qu’un peu ? Ou est-ce dont le cœur s’est langui de ta présence ? Est-ce que tu t’es sentie comme incomplète pendant un mois, comme si une part de toi était restée avec Arianna pendant tout ce temps ? Parce que c’est comme ça qu’elle s’est sentie pendant un mois, trente jours et deux heures précisément, incomplète comme si une part d’elle est restée avec toi pendant tout ce temps.

Mais toutes ces questions tournent en boucle dans son esprit aujourd’hui. Ca la hante alors qu’elle fait des tas de choses. Alors qu’elle prend son petit-déjeuner, il y a les souvenirs de quand vous avez trop faim vous alliez vous chercher à manger en bas. Elle a toujours fait gaffe à toutes tes allergies prenant soin de toi sûrement trop pour une confidente. Généralement il n’y en avait qu’une qui descendait pendant que l’autre restait dans la chambre pour surveiller vos affaires. Le motel est certes dans un quartier assez modeste, il n’en reste pas moins qu’Arianna souhaite prendre le moindre risque avec ses papiers et son argent. Elle n’en a déjà pas beaucoup alors ce n’est pas pour le perdre d’autant plus bêtement. Elle a beau toujours habiter chez son père et sa belle-mère, elle n’en reste pas moins le plus possible indépendante financièrement. Elle gagne plutôt bien sa vie enfin elle n’est pas riche mais elle est loin d’être pauvre et en soit rien ne la retiendrait d’acheter son propre logement. Mais elle n’est pas faite pour la vie en solitaire. Elle a besoin de vivre avec des gens et puis ses demies-sœurs ont encore besoin d’elle pour qu’elle leur explique des choses. Bien qu’Honey soit la plus grande et qu’elle pourrait très bien répondre à leurs questions mais son travail dans la mode lui prend du temps. Elle a la sensation d’ailleurs qu’elle partira bientôt pour aller travailler dans une grande ville aux côtés de grands stylistes. C’est d’ailleurs Honey qui lui avait acheté cette robe rouge, un peu trop osée à son goût et qu’elle porte pour la première fois aujourd’hui. C’est pareil pour les escarpins, elle n’a pas l’habitude d’en mettre étant plus généralement habillée plus casual. Quant à sa lingerie autant dire qu’elle ne couvre pas grand-chose.

Après plusieurs minutes d’attente, elle entend la poignée de la porte s’abaisser et puis elle te voit. C’est l’apocalypse dans son esprit, sa raison se barre très loin alors que son cœur cogne trop fort entre ses côtes. Il faut dire que tu n’as pas lésiné sur les moyens de séduction avec ta tenue. Tu ne l’aides clairement pas à garder les idées claires. Tu es magnifique bien que t’aurais pu porter un sac poubelle qu’Arianna t’aurait trouvé à tomber quand même. Pour le reste, elle a l’impression qu’Ursula lui a volé sa voix comme à Ariel et elle te réceptionne sur elle, ses mains dans ton dos pour rapprocher vos deux corps alors qu’elle niche sa tête au creux de ton cou fermant les yeux. Elle respire ton odeur, ton parfum qui lui a manqué aussi. Tout chez toi en toi lui a manqué.

- Hwanie…

Surnom murmuré, il y a l’émotion qui lui serre la gorge alors qu’elle te laisse faire. Ses yeux plongent dans les tiens alors que vos souffles se mélangent. Mais tu n’es pas encore assez près à son goût. Elle a l’impression que t’es à des kilomètres à d’elle.

- Oui je suis de retour, enfin...

Finalement ses lèvres se posent sur les tiennes et si au début elle tente d’être sage, la tentation est bien trop grande et le baiser qui devait être chaste au départ devient de plus en plus passionné. Une main dans ton dos, l’autre dans tes cheveux. Elle te dira un mot sur ta teinture qui te va très bien plus tard quand le sentiment d’urgence aura disparu de son être.

- Tu m’as manqué.

Aveu qu’elle te fait alors qu’elle dépose une pluie de baisers papillons partant de ta mâchoire pour descendre lentement dans le creux de ton cou. Ses mains passent sous ton haut pour caresser ta peau délicatement. Si elle s’efforce d’être la plus douce possible, elle meurt juste d’envie de t’enlever tous tes habits là maintenant. Ses prunelles viennent se planter dans les tiens pour voir si vous êtes sur la même longueur d’onde ou pas. D’ordinaire, vous attendez avant de passer à cette partie-là préférant discuter avant mais elle ne peut pas attendre aujourd’hui à part si tu lui demandes étant incapable de te refuser quoique ce soit.

Face à elle, j’avais l’impression que le monde venait de s’arrêter de tourner. Et cette impression de scène qui se déroulait au ralenti. Mon coeur se serra si fort dans ma poitrine. Elle m’avait manqué. Cruellement manqué, je m’en rendais bien compte. Je voulais la prendre dans mes bras et ne plus jamais la laisser partir, la garder contre mon corps sans laisser l’espoir de la laisser s’échapper. Pourquoi je n’arrivais à lui en vouloir bon sang ? J’aurais DU lui en vouloir. Après tout elle était partie du jour au lendemain, j’aurais dû juste ne plus lui parler et arrêter de la fréquenter, mais … je savais bien que c’était impossible pour moi. Cela faisait si longtemps que je la connaissais. Une année et demie. Aria et moi, on partageait cette chambre depuis tant de temps, d’ailleurs je n’avais gardé personne autant de temps pour…. juste une histoire de fesse. Et ce n’était pas qu’une histoire de fesse, après une année comment aurais-je pu simple la considérer comme une aventure ? Après tout ce que je lui avais raconté, je lui avais parlé d’Evy, mais surtout mes sentiments pour Sun Hyun, personne ne le savait, même ma propre meilleure amie l’ignorait. Mais voilà, jusqu’où pourrait aller cet attachement et la force de cette ambiguïté ? Je l’ignorais et je n’avais pas envie de répondre à ces questions, je voulais simplement profiter de l’instant et me prendre dans les bras d’Aria. Et alors que je la revoyais pour la première fois en un mois, je ressentais toute cette urgence d’avoir un contact physique avec elle. J’en avais besoin et si je restais une minute de plus sans la toucher, j’aurais commencé à ressentir une réelle douleur physique. alors j’avais foncé sur elle, sans même chercher à me retenir, et elle me serra contre elle alors que j’avais cherché à sentir son odeur. J’avais besoin de la sentir, de me persuader que tout ça était vraiment en train de se passer. Que ce n’était pas un rêve du quel je risquait de me réveiller à tout instant. Doucement je vins murmurer son surnom. Elle était de retour, elle était enfin de retour. Finalement je vins poser mon front contre le sien. Elle m’avait manqué, elle m’avait tant manqué. Mon regard se plongea dans le sien, nos visages étaient si proches, nos lèvres également, c’était presque une torture que de ne pas l’embrasser. cela ne faisait que grimper mon envie de combler cette distance entre nos lèvres. Je ne pus dissimuler mon sourire qu’elle répondit qu’elle était enfin de retour. Enfin oui. Je me sentais bien ici, tout contre elle, retrouvant enfin son corps. J’avais beaucoup de coups d’un soir, mais Aria… c’était différent. Plus intense plus… familier. Je la connaissais par cœur, elle me connaissait par cœur, c’était frisant d’avoir parfaitement connaissance de ces points faibles et savoir comment la satisfaire.

La distance rapidement partie en fumée. Je fermais les yeux, ce qui fut un baiser très chaste au départ, perdit rapidement de ses intentions pures. Mes mains vinrent naturellement se glisser sur niveau de la nuque d’Aria pour garder son visage près du mien. Je m’étais naturellement encore plus rapprochée d’elle pour combler complètement la distance entre nos deux corps. J’étais taquine, mais surtout, j’avais cette chaleur au niveau de mon bas ventre, ses frissons qui circulaient dans mon épiderme. Trop de sensations, beaucoup trop fortes et soudaines pour que je puisse garder mon esprit complètement rationnel. J’avais besoin de plus. Alors que ses baisers dévient sur ma mâchoire, sa confession me déstabilise autant que la sensation de ses lèvres sur ma peau. Attaquée directement au cœur d’une part et alors qu’un frisson électrise ma colonne vertébrale. Ma bouche entre ouverte je ne pus m’empêcher de laisser échapper un petit soupire d’aise avant de répondre tout bas. Tu m’as tellement manqué toi aussi, avais-je réussi à prononcer entre deux soupirs, il fallait dire que ses mains qui descendaient dans mon cou n’aidaient en rien à ma concentration. Je finis par me mordre la lèvre inférieure alors je pus à nouveau capter son regard. Ses iris, intenses, savait-elle seulement l’effet qu’elle pouvait me faire à cet instant ? A quel point elle mettait en vrac tous mes sens. Je la fixais, je savais qu’elle était dans le même état que moi. Ce temps l’une de l’autre avait été une vraie torture. Un mois sans la voir, sans la toucher, sans sentir sa présence près de moi. Un manque qui s’était fait plus que ressentir et j’avais ce que je savais faire de mieux, je m’étais perdu dans les draps des autres, mais personne, personne n’était comme elle. Et c’était ça le pire. Doucement je vins attraper les bords de mon top et je vins le passer au dessus de ma tête, me laissant torse-nu, dévoilant la dentelle sombre de mon soutien-gorge. Mon regard remonta vers Aria, mutine je me mordis la lèvre inférieure et espérant que la vue lui plaisait. Je ne voulais pas attendre, je ne POUVAIS pas attendre plus longtemps. Tu sais que ta robe est superbe sur toi ? Mais j’ai beaucoup trop envie de te l’enlever. Je rapprochai mon visage du sien, laissant nos lèvres proches, sans pour autant l’embrasser. Je laissais mes doigts taquins remonter le long de ses bras jusqu’à ses épaules avant de plonger dans son dos pour accrocher la fermeture éclair de sa robe et la descendre avec une lenteur exagérée. Je comptais bien lui prouver à quel point elle m’avait manqué ce soir…. maintenant, tout de suite.

Elle a toujours détesté Arianna devoir s’éloigner comme ça du jour au lendemain. Ca lui crève toujours autant le cœur de devoir faire la morte pendant un certain temps mais les morts n’ont aucune pitié pour la passeuse. Ils n’ont que faire de ses émotions au contraire ils prennent un malin plaisir à jouer avec et l’italienne reste avant tout humaine malgré son don. Il y a un moment où elle craque et où elle est obligée de plier bagage pour ne pas inquiéter ses proches dont tu fais maintenant partie qu’elle le veuille ou non. Tu t’es installée dans sa vie petit à petit tellement qu’elle ne remarque pas que tu t’es bien installée dans sa vie. Tellement bien installée qu’elle n’est plus capable de tenir longtemps sans te voir même si ce n’est qu’à travers un écran même si rien ne remplacera les entrevues en vrai. Non jamais. C’est ce qu’elle se dit alors qu’elle te récupère sur ses genoux et qu’elle te serre contre elle. Sa prise est ferme, elle ne te laissera pas partir d’ici ou du moins pas avant qu’elle l’ait décidé et vu comme c’est parti, tu ne quitteras cette chambre que le lendemain. Elle espère pour toi que t’as prévenu tes meilleurs amis que tu ne rentrais pas cette nuit car tu ne lui fileras pas entre les doigts.

Tu es si proche et en même temps si loin. Elle a l’impression que jamais tu ne seras assez près d’elle. Et si au début elle tente d’être sage et de ne pas céder à la tentation parce que vous avez des choses à vous dire toutes les deux. Elle te doit des explications, explications qu’elle ne te donnera pas parce qu’elle ne veut pas prendre autant de risques avec toi. Elle n’a aucune envie que tu la crois folle et que tu arrêtes de la fréquenter à cause de son don. Non elle ne veut pas que les choses changent entre vous alors non elle ne te dira pas ce que tu veux savoir. Mais sans doute qu’elle en parlera avec Evy. Ta meilleure amie étant élue, Arianna n’a pas la crainte de finir dans un asile si elle parle des problèmes que les morts lui causent. Elle n’a pas sa place dans cet endroit où les fous sont et pourtant c’est là que les gens voudraient la mettre s’ils apprenaient ce qu’elle voit et entend tous les jours. Un jour peut-être, elle confierait sa peine à son entourage qui n’ont reçu aucun pouvoir.

La température monte tout doucement alors que ses lèvres quittent les tiennes pour descendre lentement dans ton cou. Elle aime te faire perdre la tête et un petit sourire satisfait vient prendre place sur son visage. Sourire qui s’agrandit alors qu’elle entend ta confession au milieu de tes soupirs. Finalement avant d’aller plus loin, elle se recule légèrement pour planter ses yeux dans les tiens te laissant une dernière chance de retarder ce moment pour discuter comme vous avez l’habitude de faire. Mais elle déchante vite quand elle t’observe enlever ton haut. Une véritable déesse. Trop occupée à t’admirer, elle revient à la réalité quand ta voix lui parvient.

- Je sais pas pour l’instant, je trouve qu’elle est très bien où elle est d’autant plus qu’on m’a rapporté que tu n’avais pas été sage pendant mon absence.

Sous-entendu que les morts avaient rapporté à la passeuse que tu avais fini dans les draps d’autres gens pendant qu’elle déprimait. Autant dire que cette révélation lui avait donné un coup au moral puisque de son côté, elle ne finissait plus dans aucun lit si ce n’est celui sur lequel vous êtes actuellement. Mais en soit ce n’est que de la jalousie mal placée puisque vous n’êtes pas en couple et que t’es totalement libre d’aller voir ailleurs. Pourtant ça a le don de l’agacer fortement puisque le poison de la jalousie envahit son palpitant quand elle apprend que t’as d’autres amants. Elle ne comprend d’ailleurs pas pour que ça l’embête tant que tu finisses dans le lit d’autres gens. Ca ne lui a jamais posé problème pour les autres amants qu’elle a pu avoir alors pourquoi tout  change avec toi ?

Ses lèvres. Elles m’avaient tant manquées. Comment rester sage ? Comment ne pas craquer et en vouloir plus ? Toujours plus. Je sentais mon coeur s’emballer de plus en plus alors que ses lèvres virent prendre d’assaut mon cou. Je ne cherchais même pas à cacher mes soupirs d’aises. Après tout ce n’était pas comme si nous étions dans un lieu public ou s’il y avait quelqu’un dans la pièce d’à côté qui aurait pu nous surprendre. Non aujourd’hui après plus d’un mois sans avoir frôlé son corps, je voulais tout sauf me contenir. Alors que nos yeux finirent par se croiser, on aurait pu faire comme nous avions l’habitude, discuter pour ensuite passer à la phase d’amusement lubrique, mais le fait était que cet éloignement soudain et ces retrouvailles toutes aussi soudaines m’avaient… affamé. Pourtant il était clair que j’avais plus d’une fois consommé avec d’autres partenaires, alors ce n’était en rien un manque physique. C’était elle, juste elle. Elle me rendait dingue, elle me faisait perdre tous mes moyens et surtout je n’étais pas en capacité d’attendre plus avant de fêter dignement nos retrouvailles. Et ça je voulais lui montrer, alors sans crier gare je vins retirer mon haut, comme ça, j’étais sûre que le message de manière particulièrement efficace. Alors mutine je vins essayer de lui retirer sa robe, superbe, mais clairement de trop dans cette équation. Et la réponse qu’elle m’offrit fut particulièrement compréhensive. On lui avait rapporté que je n’avais pas été sage. Je ne pus m’empêcher de me pincer les lèvres à sa réponse. Je n’ai jamais été une fille sage, oui loin de là. Peut-être que je mérite d’être… punie ? Oui je n’étais pas un ange, loin de là. Sous ma bouille adorable, j’en étais très loin même. Mais si j’avais été une personne vertueuse, je me serai contentée de mon amour platonique pour le seul être qui peuplait mes pensées. Déjà que Arianna était un de mes moyens de fuir ces sentiments… mais je me rendais compte que j’avais développé la même méthode avec cette dernière pendant son absence. Mais au final, je me rendais compte d’une chose: personne n’était comme elle. Et personne ne me faisait cet effet-là.

Tout chez toi lui a tellement manqué. Ce n’est pas que physique, il y a quelque chose en plus. Un quelque chose que la seonchul ne veut pas voir. Un quelque chose qu’il est hors de question d’évoquer, dont elle ne veut pas parler. Ou du moins pas aujourd’hui, elle y réfléchira de son côté sûrement plus tard puisque c’est quelque chose qu’elle ne pourra ignorer indéfiniment. Il faut dire que personne ne la laissera tranquille et sûrement que sa meilleure amie voudra savoir comment s’est passé vos retrouvailles. Mais elle verra tout ça en temps voulu, maintenant en cet instant elle n’est disponible que pour une seule personne, toi. Elle a prévenu tout le monde qu’elle ne serait pas joignable ou disponible aujourd’hui, les vivants aussi bien que les morts savent qu’ils ont interdiction de la déranger en cet instant.

Tes soupirs d’aise résonnent dans la chambre, son qu’elle adore particulièrement l’italienne comme tes gémissements. Douce mélodie dont elle ne semble pas pouvoir se lasser et qu’elle provoque sans scrupules. La gêne a disparu depuis un moment et vous auriez pu être dans un endroit public où vous auriez pu être surprises qu’elle n’en aurait eu cure, elle aurait voulu t’entendre quand même aujourd’hui. Le manque est trop grand pour qu’elle pense aux conventions et à toutes les choses qui lui semblent futiles en ce moment. Il n’y a que toi qui compte, vous êtes comme dans une espèce de bulle toutes les deux.

- Ca je le sais que t’es loin d’être une fille sage.

Ton plus hargneux et plus lourd de reproches qu’elle l’aurait voulu. Elle ne cesse de se dire que tu fais ce que tu veux pourtant elle n’arrive pas à s’en convaincre totalement. Au fond elle meurt d’envie de dire que non tu ne fais pas ce que tu veux, qu’il faut choisir entre elle ou les autres. Mais elle ne dit rien, elle se tait parce qu’elle n’a pas le droit de te réclamer quelque chose comme ça. Elle aurait eu le droit si t’étais sa petite amie et si t’étais amoureuse d’elle mais les faits sont là t’es amoureuse de ton meilleur ami quant à elle elle n’est qu’une façon d’oublier tes sentiments. Dur constat que la plus jeune a du mal à accepter. Mais elle se contente simplement de ruminer en silence en se disant que de toute façon elle n’est pas prête pour une relation amoureuse. Sa vie est bien trop compliquée et elle s’est toujours dit que l’amour ce n’était pas fait pour elle, elle voit suffisamment à quel point ce sentiment fait souffrir son meilleur ami. Et plus elle passe du temps avec toi, plus les paroles d’un de ses personnages préférés dans une série lui viennent en mémoire et lui semblent être une cruelle vérité. « L’amour nous détruit, il hante nos rêves, ronge nos jours… L’amour a tué plus de personnes que n’importe quelle maladie », c’est ce que dit Rumpeltiskin dans Once Upon A Time, une des rares séries que l’italienne a regardé.

- Peut-être oui enfin tu verras bien.

Il y a les sentiments qui se mélangent en elle, tout ça cogne trop fort contre ses tempes. Elle ne réfléchit pas à vrai dire elle est dans l’incapacité d’aligner des pensées rationnelles et cohérentes en ta présence. Elle se contente simplement d’agir, son instinct prenant le contrôle et elle cède à ses pulsions et ses désirs.