i just want someone
who likes to look at the stars
just as much as i do– anonymousla nuit tombe, la visibilité des rues dépend presque de la puissance des néons. la nuit tombe, et dain est toujours là à arpenter les rayons. un jour, peut-être, cessera-t-elle d'être un oiseau de nuit. en attendant, elle traîne les pieds dans la supérette, les yeux analysant l'étalage des pocky.
y'en avait au citron la fois dernière, j'ai pas rêvé... mine renfrognée, elle ne trouve pas ce qu'elle est venu chercher. tant pis, il faudra se contenter de l'habituel café. pas la meilleure idée lorsque l'on est un poil insomniaque, mais bon. de toute manière, elle compte bien rester éveillée en vue de son programme de la soirée.
empoignant un starbucks macchiato caramel, la fille au carré blond fait son chemin jusqu'à la caisse, sourire aux lèvres. à force de traîner jusqu'à pas d'heure et de se rendre toujours au même magasin, il faut dire que le visage du personnel devient on ne peut plus familier.
j'le paye, cette fois. dit-elle à l'employé, à mi-voix. il ne faudrait pas que son patron sache que le lycéen fait des petits cadeaux de la maison. il s'en ferait, sans aucun doute, taper sur les doigts.
le ciel est dégagé ce soir. ça s'ra une belle nuit étoilée. fait-elle remarquer. dain sait que yuan, elle lui avait demandé son prénom l'une de ses précédentes visites, aime les constellations autant qu'elle ne les aime. déposant la monnaie sur le comptoir, elle hausse les épaules d'une nonchalance avenante. un air de dire "ce que je vais te proposer n'est pas une obligation, mais, franchement... ose me dire que t'aimerais pas"
t'as bientôt terminé ton service, non ? si tu veux, j'suis toujours posté au même endroit. c'est pratique les p'tits commerces aux toits plats. on grimpe facilement et ça donne une vue sur les étoiles d'enfer. dain et yuan ne se connaissent pas tant que ça. ils se connaissent des quelques informations qu'ils ont glissés dans de brèves discussions ci et là. mais, la jeune femme n'a jamais été une grande craintive. toujours à aller vers les gens et leur proposer des plans alors qu'ils ne se connaissent ni d'ève ni d'adam. faut dire qu'elle a toujours trouvé ridicule ceux qui se méfient de tout le monde. comme si autrui allait leur sauter à la gorge à tout moment.
le 'bip' de l'article scanné lui fait grincer des dents, comme un soudain pic de douleur dans le crâne. il est super strident, ce scanner là. elle se demande comment les employés ne finissent pas sourds. machinalement, elle avait serré les poings. le son semble résonner dans ses oreilles quelques instants, comme victime d'un acouphène. secouant légèrement la tête en se craquant la nuque, elle prend son café payé et ne perd pas de temps pour l'entamer.
j'ai un peu mal au crâne ici, j'vais prendre l'air. et si jamais mon offre t'intéresse, t'en fais pas, tu sauras où me trouver. j'risque pas d'escalader quoique ce soit avec un café dans les mains. j'pense que je vais commencer mes contemplations depuis les p'tites marches de la supérette. un vague geste de la main sert de salut et elle s'approche de la sortie de son habituelle démarche relaxée. quoiqu'un peu perturbée par cet effet de bourdonnement auditif qui ne veut pas s'arrêter.