(outfits) À la crique de Seogwipo, je n’ai jamais été aussi bien dans les bras d’un homme. À l’aise, unique. Je n’ai jamais été aussi détendue. L’ambiance a été un délice. Puis le confort des plaids ainsi notre chaleur partagé, je n’ai pas de mot pour décrire le moment qui semble si parfait. Ses bras virils autour de mon corps pour me coller contre le sien. Paisible, en paix fut les mots qui surgissent dans ma tête. Même si j’ai eu cette caprice de lui dire « j’aimerais que ce moment ne se termine jamais » et lui, pareillement en me soufflant à l’oreille me faisant vibrer d’envie. Ça c’est malheureusement terminé. La nuit est tombée peu à peu et nous on s’est levé prenant soin de ne rien oublier, prenant soin de ne pas salir ses couvertures. J’ai marché à ses côtés en s’amusant mutuellement jusqu’à sa voiture alors qu’il m’a proposé de me reporter jusqu’à chez moi. Évidemment, je ne suis pas plus à l’aise que ça de montrer où est mon chez moi, mais je n’ai pas pu refuser. Son sourire me charme davantage autant que je ne le pensais. Son sourire est une arme que je ne peux pas combattre. Je déclare forfait pour lui montrer légèrement mon monde. Rendu chez moi, j’ai hésité grandement avant de faire pression sur le mécanisme de la ceinture, mais on m’a arrêté lorsque c’est venu le temps d’ouvrir la portière et de le quitter, peut-être à tout jamais. On m’a arrêté pour qu’il puisse voler mes lèvres. Comment ne pas redonner le baiser ensuite? Comment lui dire au revoir? Comment ne pas être égoïste dans ce moment pareil? Il a fallu que je rompe nos lèvres pour aller vers mon appartement, regrettant mon geste en le voyant partir rapidement au loin.

Ma fixation sur ses lippes me hante continuellement mon esprit ainsi que mes moments passés avec lui. Luka, mon prince, te reverrai-je un jour?

Depuis la dernière fois, cela fait environ un mois et demi et même deux mois que je n’ai pas revu Luka. Depuis la danse au club, notre nuit torride, depuis le match et finalement pour tomber à la crique à Seogwipo avec le 280. Cela fait approximativement deux mois. On s’est beaucoup envoyé de sms pour tenter tant bien que mal de se revoir. Ma plus grande surprise a été bien le fait que ce désir de le revoir était réciproque et qu’il a fait d’innombrable effort pour essayer de se libérer. Personnellement, je n’ai pas de problème contrairement à son horaire. Mes horaires peuvent changer à ma guise même si je tente bien que mal de rester constante. Contrairement à lui qui est un footballeur, ses parties et ses pratiques ainsi que d’autres trucs qui puisse faire avec ses coéquipiers. C’était dur, j’ai failli abandonner, mais je n’ai pas lâché. J’ai espéré comme que je fais continuellement. Il y a eu des hauts et des bas lorsqu’on s’est séparé. Sauf que je n’ai pas cessé d’avoir de l’espoir. Le prince m’a fait renaître des sentiments que j’ai cru oublié depuis quelques années. La sensation dans les bras d’un homme. Le désir de se vouloir mutuellement. Notre spontanéité. Je n’ai jamais pensé qu’on puisse être rapidement à l’aise devant un inconnu. Ma foi, j’ai l’impression que je vais voir de toutes les couleurs avec le footballeur. Je suis bien curieuse de voir cela.

Finalement, on s’est finalement booké une journée. Avec acharnement de chacun, on a réussi. Notre fameux Round 3 va avoir lieu prochainement. Le 2 mars 2019 à 13h à Lotte World. Suis-je prête? Puis-je désormais mourir en paix?

Ce jour fatidique arrive. Je n’ai jamais eu hâte que la semaine se termine. Vu l’excitation, je n’ai plus ou moins fermé l’œil de la nuit, mais ça c’est mon quotidien donc je m’y suis forcément habituée à dormir que quelques heures. Le matin, j’ai pris une douche. Mentalement, je ne suis pas prête. Psychologiquement, je suffoque de plus en plus même si je prends soin de me détendre sous l’eau chaleureuse qui me tombe sur la peau. Même si je tente de me calmer en me savonnant. Je tente malgré tout de me revigorer. Il faut que je me détente pour ne pas paraître folle n’est-ce pas? Comme tous les clichés lors d’un rencard – si on peut appeler ça ainsi – je me suis habillée, changer de mainte reprise. Pendant plus d’une heure ou même davantage. Je me suis changée, regarder des vêtements pour finalement me décider d’aller vers le plus simple. Pourquoi se compliquer la vie alors que je veux lui montrer qui je suis vraiment? Puis, je me vois mal porter une robe ou même une jupe dans un parc d’attraction malgré qu’énormément de femmes et de jeunes filles le font. Être à mon aise, mon défi de ma tenue que j’ai miraculeusement trouvé. Et encore, je ne me suis pas maquillée. Un autre dilemme? Non, j’opte pour le style naturel, puisque je le suis naturellement non? Sauf les lèvres évidemment, un petit que j’ai à me décorer les lèvres de certaine couleur, dont ce fameux rouge à lèvre qui a marqué ses merveilleuses lèvres.

L’heure approche à grand pas et je me surprends d’être à l’heure pour embarquer dans le taxi. En route vers le parc d’attraction. Ça faisait longtemps que je n’ai pas été dans ce genre de lieu. Très longtemps, donc cela allait être du nouveau pour moi, je ne sais pas pour Luka. Néanmoins, je ne vais pas me laisser abattre, je vais tenter d’être forte et de ne pas lui bousiller les oreilles. J’inspire et j’expire durant le trajet, envoyant des sms au footballeur que je suis sur la route ou dans ce cas-ci, arrivée car si je viens tout juste de sortir de la voiture pour attendre près d’un arbre. Adossée contre celui-ci en regardant les passants aller. Regardant l’heure également passée. Je redoute le pire : me faire poser un lapin. Ça ne serait pas son genre, enfin, je ne le connais pas totalement… L’angoisse du round 3, il va falloir que je me calme rapidement avant de paraître ridicule à celui que je veux tant revoir.

Reviens moi, mon prince.

(outfits) Beaucoup trop de temps s’était écoulé depuis cette fois à la crique. Peut-être un mois et demi, voir même plus ? Luka avait radicalement perdu la notion du temps au cours de ce mois de février. Cela faisait une éternité qu’il n’avait pas autant été surbooké. Entre les différents matchs et entraînements, les galas de bienfaisances auquel il avait été contraint de participer, sans compter ses deux derniers shooting pour des magazines de mode, le peu de temps qu’il lui restait, il les avaient passé sur la route, puis tout simplement chez lui. Son loft, il n’y restait finalement que pour dormir, ayant à peine profité de Chin qu’il avait laissé à Dean, son ami et dog-sitter, pour assurer ce mois de folie ! Bien sûr, cela ne l’avait pas empêché de garder contact avec Jisu. Il lui arrivait très fréquemment de se poser devant son téléphone, tard dans la nuit, pour entreprendre un petit marathon sms. Très souvent, il finissait aussi par s’écrouler de fatigue avant même de le voir venir… Combien de fois avait-il jeté des vents involontaires à cette pauvre Jisu ? Une chance, qu’elle ne lui en ait jamais voulu pour ça. Même si ce n’était pas fait exprès, il y avait de meilleures façons de dire bonne nuit… Quand bien même, Luka finissait toujours par s’excuser avec la petite phrase qui faisait sourire. Il avait bien cru après tout ce temps passé, sans se voir, que la magie se serait estompée… A vrai dire, il ne ressentait pas de manque ou d’attente en particulier. Il s’intéressait bien évidemment à elle, mais son euphorie avait été comme mis en stand-by, depuis le jour où ils ne s’étaient plus revus. Il ignorait si cette troisième rencontre réanimerait la flamme de la même façon que les premières fois… Dans tous les cas, il s’attendait bien à être surpris. Et à la surprendre également.

Durant ce même mois, le footballeur avait aussi été très éprouvé par des évènements dont il se serait bien passé… Ayant toujours porté une importance majeure à l’amitié et au sentiment qu’il éprouvait pour chacun de ses acolytes, le fait de retomber sur son ancien meilleur ami - qu’il n’avait plus revu depuis des années - sans parler de sa récente « rupture » avec ce bon vieux Adam, avaient su particulièrement foutre son moral en l’air ! Ce n’était pas qu’il se fichait de Jisu ou qu’il passait ses problèmes en priorité, loin de là. Plutôt, il avait eu bien assez à gérer et à concilier avant de lui accorder le temps qu’elle méritait. Surtout, il n’aurait jamais supporté se montrer à elle à un moment où il se dévoilait particulièrement à cran. Entre la fatigue et un mental divergeant, autant dire qu’il l’aurait fait fuir plus qu’autre chose ! Et la jolie danseuse, il préférait la voir en étant au top de sa forme. Ce troisième round ne devait pas finir sur un échec. Pas après tout ce qu’ils avaient vécu… Mais au bout du compte, peut-être que la compagnie de la jeune femme serait justement le remède qui l’aiderait à passer outre ses dernières grosses déceptions. Même s’il ne l’avouait pas facilement, il avait fortement besoin d’amour et d’attention, en ce moment. C’était un peu ce qui avait manqué, après avoir tant pris sur lui pour satisfaire les autres et se plier aux obligations. Cette proposition de se retrouver au Lotte World était donc initialement sortie de sa bouche, un soir, où il l’avait appelé pour lui suggérer cette idée. Jisu lui manquait vraiment, mais il ne réalisait pas encore à quel point. Luka était encore beaucoup trop dans son sentiment d’inconfort pour le constater… Mais il serait bien assez vite fixé, au jour J. Cette rencontre leur permettrait également de savoir si tout cela n’avait été passager, ou si réellement, il pouvait y avoir une suite à cette histoire.

Samedi 2 mars, 13 heures. Heure à laquelle ils devaient initialement se retrouver à l’entrée du parc d’attraction. Un endroit qu’il n’avait plus fréquenté depuis de longues années. La dernière remontait à une virée avec des copains de la terminale, c’était pour dire ! De nouvelles attractions avaient sûrement vu le jour, et le coréen trépignait à l’idée de s’essayer à plusieurs manèges. Il avait toujours été friand des fortes sensations, même si plus jeune, il ne s’était pas osé aux manèges les plus extrêmes, faute de trouver quelqu’un d’assez fou pour l’accompagner dans cette folie… Et encore, même aujourd’hui, il n’était pas certain d’avoir le courage pour ça ! La théorie disait oui, mais la pratique restait encore à prétendre… De plus, il ne tenait pas spécialement à effrayer cette pauvre Jisu, donc à moins de s’être trouvé une partenaire pouvant aimer ce genre sensation, il s’y abstiendrait, sans aucun doute ! Pour cela, il lui fallait encore arriver en temps et en heures, et ça… ce n’était pas gagné ! Retenu par skype avec sa mère, le jeune homme avait subi un interrogatoire digne des enquêtes criminelles lorsque sa daronne apprit qu’il voyait quelqu’un ce jour-ci. Cela, plus le fait même qu’il ait soudainement décoloré ses cheveux, créant le cataclysme du siècle ! Sa génitrice avait du passer un bon quart d’heure à geindre et se plaindre que cette couleur ne lui allait pas au teint…

Quand bien même, il était parvenu à s’extirper de cet échange pour vite retrouver le confort de sa Porsche, une playlist pour le détendre et pour le conforter sur son envie de changement brusque. Oui, cela lui avait pris comme une envie de pisser ! Après sa confrontation avec Adam, le besoin de faire table rase du passé s’était cruellement fait ressortir. Un peu comme Britney Spears, le jour où elle s’était rendue au coiffeur pour se raser le crâne. Lui, il avait tout simplement exigé un changement radical. Et cela était passé par une décoloration blonde et une coupe un peu plus courte, le bas de son crâne ayant été rasé dans un dégradé progressif. Il avait encore tous ses cheveux, aucun soucis à ça ! Mais Jisu n’allait très certainement pas le reconnaître ! Ni même personne, à vrai dire. Cela lui changeait complètement. Quant à savoir si cette apparence lui allait… les goûts et les couleurs, parleront pour tous. Pour ce qui était de son propre avis, il se disait satisfait puisqu’il avait voulu du changement et qu’il l’avait eu. Sans doute, lui faudrait-il un temps d’adaptation, à lui aussi. Il s’en fichait un peu dans la mesure où il n’était du genre à s’inspecter toutes les minutes dans la glace. Au pire des cas, il changerait d’ici le mois prochain. L’autre avantage qu’il voyait à ça était qu’il repoussait fortement les chances d’être reconnu et accosté au cours de la journée !

Arrivé au parking qui avoisinait l’entrée du Lotte World, il lui avait fallu plusieurs tours et détours avant de se trouver une place disponible, conscient de son léger retard, bien qu’il ne supportait généralement pas ça… Les quelques feux rouges pour le narguer en chemin, n’avaient pas été sans lui taper sur le système. Mais maintenant qu’il était enfin présent sur les lieux, et psychologiquement prêt à profiter de cet après-midi, plus rien n’entraverait ce grand sourire pour illuminer son visage d’un bonheur grandissant. Toujours bien prudent, juste au cas où, Luka se saisit d’un masque laissé dans la boite à gants, qu’il glissa au fond de son manteau. Les beaux jours revenaient peut-être mais il ne faisait pas encore assez chaud pour qu’il daigne se séparer d’une épaisse couche de tissu. Quand bien même, il ne portait qu’un t-shirt à manche longue, en-dessous de celui-ci. Donc il ne mourrait certainement pas de chaud, ni de froid. Enfin, lorsque ses pas l’amenèrent à se diriger du côté de l’entrée principale, son œil de lynx repéra une jeune femme reconnaissable entre milles, adossée à un arbre. La beauté de Jisu le frappa de plein fouet, alors qu’un rictus vint étirer ses lippes. Il lui vint une idée de la surprendre, lorsqu’il dévia volontaire de trajectoire pour se rendre dans son angle mort, là où elle ne pourrait pas le voir venir. Armé de son téléphone qu’il ressortit de son autre poche, le footballeur pianota un message à son intention, tout en continuant d’avancer tranquillement vers elle. Son sourire se fit plus fourbe lorsqu’il s’arrêta, suffisamment proche de la danseuse, de dos à elle. Il appuya sur le bouton « envoyé » et attendit tout simplement qu’elle se retourne, prêt à jauger sa réaction dans un amusement délectable. (( Désolé pour l’attente. Je suis juste derrière toi. )) Le visage penché sur le côté avec ce même sourire en coin, fortement enclin à la malice, son organe vital eut une légère convulsion lorsqu’elle se présenta à lui, toujours aussi belle que dans ses souvenirs...

(outfits) ~ Son merveilleux sourire qui m’a toute suite fascinée lors de la danse que j’ai pu lui offrir ainsi que les rounds qui se sont succédés. Sa carrure, sa prestance, sa personnalité se sont des aspects qui m’ont charmé par après. J’imagine encore goûter ses lippes en me plongeant dans ma nostalgie. Me souvenir, c’est tout ce que j’ai pu avoir pendant l’absence de l’autre pour le mois de février. J’ai su qu’Hanna a eu une rupture avec son amoureux surprenant ce dernier avec une nana. L’horreur que j’ai eu en me rendant chez elle, désemparée, en larme en constatant le nombre de pots de crème glacée s’accumuler dans le salon pour trouver le moindre réconfort. Se laissant aller dans cette peine qui nous détruit à petit feu. Elle a mal, son pauvre cœur a eu mal, j’ai tant eu de misère pour la remettre sur pied pour finalement qu’elle m’envoie un message pour me révéler qu’elle est de nouveau amoureuse. Un revirement bien assez inattendu, mais au moins son ex, la douleur s’estompe doucement pour laisser place à ce bonheur qui semble volatile, qui sait? J’ignorais ce qui se passait pour elle, mais si elle est contente. Hanna, elle s’est pertinemment qu’elle peut compter sur moi si quelque chose ne va pas. La fois que je suis retournée travailler, One m’a réprimandé pour avoir pu partir avec un client. Un délicieux client qui m’a fait vibrer de tout mon être, qui m’a fait rire, sourire, me faire ressentir des choses. C’est certain que je ferai la même erreur même si ça peut couter mon emploi, je le ferai absolument si le prince se montre le bout de son nez avec son rictus dans le club une fois de plus. Malgré ça, même si j’ai eu quelques soucis avec le manager du club – qui est là pendant l’absence du vrai patron –, peu à peu le temps s’est écoulé. Lentement, trop lentement. Me contentant de seulement des sms du footballeur que parfois j’ai eu le malheur de recevoir des vents. Pauvre chéri, épuisé par sa journée et j’ai accaparé son temps. Pourtant, il a toujours trouvé le tour pour ne pas me sentir mal, à chaque fois, c’est quoi son secret?

Contrairement à lui, je n’ai pas eu autant de planning qui embarque sur un autre. Ma vie a suivi son cours, tatou durant la journée et la danse la nuit. Un cours de danse parmi un soir de semaine avec Adam qui m’horripile en me dénigrant de plus en plus avec sa supériorité. Je soupire à cette pensée, il ne mérite pas que je lui donne autant d’attention que cela même s’il m’a aidé à m’améliorer. Je suis bien stupide de danser pour lui s’il m’insulte davantage. Plus que cela allait et plus cela empirait, parfois j’ai le goût de lui gifler le visage, de lui en foutre toute une, mais ce n’est pas dans ma nature des choses. Malheureusement pacifiste. Cela reste en tout cas ma routine qui ne dévie aucunement de sa trajectoire, hormis le rendez-vous de la coiffeuse pour seulement couper mes pointes, dégradés mes cheveux et j’ai eu l’audace de pâlir la couleur. Je ne sais pas ce que Luka va penser de tout cela, mais en passant mes doigts dans mes cheveux alors que je suis adossée à un arbre, je voulais qu’il me trouve autant belle et qu’il répète ce mot lorsqu’on va se revoir. Un désir bien égoïste qui vient de traverser mon esprit.

Je regarde de temps en temps l’heure sur mon portable en me posant des questions. L’heure fatidique est légèrement dépassée. Je commence à avoir une crainte quand je regarde un à un les passants ou même les couples qui rentrent dans le parc. Ai-je l’air idiote d’attendre que mon prince charmant puisse montrer sa bouille? Il m’a dit qu’il viendrait. Il ne me l’a pas promis, mais il me l’a dit. Je cherche sa Porsche du regard dans le stationnement en me rassurant qu’il est en train de chercher une place, mais non. Rien. Il aurait pu au moins m’avertir du retard, non? Les papillons dans le ventre commencent à paniquer à l’idée que ce sera un lapin que je pourrai avoir. Un vent comme il me l’a déjà fait. Me disant que c’était seulement une aventure et non une histoire de princesse lorsque mon portable s’est mis à vibrer. Je me mords les lèvres en glissant mon doigt sur mon écran quand j’ai vu le destinataire. Il est derrière moi? Ma tête se tourne vers l’arrière pour finalement voir une tête blonde. Je sursaute à ce point d’être sur le bord de tomber avec mes talons aiguilles qui résonnent sous l’impact du sol en m’éloignant de lui. Qui est-ce?! Cependant, quand j’ai remarqué son rictus, son visage, je n’ai pas pu résister de rire et de me rapprocher de lui en mettant mon portable dans mon manteau de cuir. Le vilain. Je n’ai pas pu résister également de lui prendre le visage en lui volant un doux baiser. Ma fixation, j’ai cru l’apaiser en faisant ce geste irréfléchi et non, cela aviver le désir de regoûter, de prolonger. Il a fallu que je mette une fin à ce contact pour regarder son visage et contempler ses cheveux pendant que mon pouce glisse sur ces lèvres. Mes lippes qui affichent une douceur qui m’est propre alors que mes yeux brillent d’envie parce que je l’ai finalement revu. Il ne s’est pas qu’il m’a énormément manqué. La flamme en moi s’était figée dans l’iceberg du temps lorsqu’on s’est quitté pour décongeler rapidement en brûlant de mille feux à sa présence. « J’ai commencé à croire que tu me posais un lapin…» fis-je en replaçant son collet de son manteau en déposant mon regard dans le sien. Pas de bonjour ni comment il se sent, rien. J’ai cru que le baiser aurait pu tout lui dire.

J’ai nettement remarqué que mes talons aiguilles m’ont donné quelques centimètres, mais pas assez pour atteindre la grandeur de Luka. Son 1m85 va au-delà du confortable pour la hauteur de mes souliers. Déjà que j’ose porter quelque chose de haut, mais ça reste dans le confort. Je suis bien à l’aise de marcher toute une après-midi, donc pas de soucis à avoir à ce sujet. Je suis endurante plus qu’on ne le croit. Je me mords les lèvres en le contemplant, on dirait que j’agis comme si j’étais amoureuse de lui. Jisu, tu te calmes! «Quel changement, mais ça te fait bien. Sinon ça va?» dis-je en complimentant sur ses cheveux. Puis, je pointe soudainement l’entrée en ayant une lueur moqueuse qui brille dans mes yeux : «Tu es prêt pour les émotions forts?» Même si je dois crier comme une gamine. Même si je dois combattre mes frayeurs. J’ai apprécié les manèges d’il y a quelques années. Sur le coup, ça me terrifie, mais je m’amuse tout autant. Je vais être courageuse et essayer tout ce qu’on peut essayer tant que ça ne va pas dans l’horreur. Dieu sait comment que je n’aime pas les films d’horreur.

(outfits) Et dire qu’il en avait douté quelques jours – ou quelques semaines – auparavant… Il avait douté de ce qu’il aurait pu ressentir à cet instant bien précis. Ce moment où il se retrouverait face à la jeune femme, peut-être indifférent à ses charmes… Ou peut-être pas. Il eut bien assez vite sa réponse au premier battement assourdissant pour le remuer tout son être. La réaction de Jisu fut tout simplement épique à voir ! A deux doigts de faire une mauvaise chute, le footballeur fut bien plus amusé par la façon où elle se rattrapa in-extrémiste faute au port de ses talons pour déstabiliser son équilibre. Bien sûr, il ne serait pas resté bêtement à lui sourire si elle lui était tombée sous le nez ! Ses réflexes lui aurait évité de se manger le sol, même si intérieurement, Luka s’amusait fortement de la surprise qu’il incarnait à lui seul. Il avait bien fait de ne rien lui dire à ce sujet ! Ça n’aurait pas été aussi marrant. « Surprise ? » la taquina t-il sans se dépareiller de son large sourire. Entendre le son de ce si mélodieux rire lui fit également quelque chose. Il en avait presque oublié les petits détails qui rendaient Jisu d’autant plus captivante à ses yeux. Un autre fait non négligeable lui revint rapidement en mémoire… De surcroît, contre ses lippes, puisque la belle s’avança jusqu’à lui pour lui voler un baiser, le prenant au dépourvu.

Le fait qu’elle attrape son visage pour capturer sa bouche suscita en lui un retour en force du désir qu’elle savait réciproque, entre eux. S’il avait été surpris par ce geste ? Un peu, tout de même. Mais agréablement surpris, qu’elle se jette de la sorte pour l’embrasser. Contrairement à lui, elle n’avait même pas hésité. C’était comme s’ils ne s’étaient quittés qu’au cours de la veille au soir. En profitant de ce trop court échange, le footballeur en vint à se mordre délicatement la lèvre, confus et à la fois dépité de se restreindre à si peu, au risque d’attirer tous les regards. Ses vieux démons faisaient toujours surface, et il craignait qu’on l’importune sur sa vie sentimentale. Mettre Jisu dans l’embarras était la dernière chose qu’il souhaitait. Cette dernière lui avait prouvé qu’on ne le reconnaîtrait pas aussi facilement grâce à sa décoloration blonde. Pour autant, il ne jouerait pas avec le diable. Même s’il y avait peu de chance qu’ils tombent sur des groupies ou sur des amateurs de football, Luka restait une star locale, à Jeju. Une pseudo star, qui faisait parler de lui pour son physique, certes. Mais une personnalité, tout de même, ayant fait couler bien de l’encre à cause de sa relation passée, avec une actrice du petit écran…

A la question de Jisu, le sourire du sportif reprit effet sur ses lèvres. Elle avait sincèrement pensé qu’il lui ferait un coup pareil ? « C’est mal me connaître. Ce jour n’est pas prêt d’arriver. » Luka n’avait qu’une parole. Trop droit pour ce monde remplis d’hypocrites, mais il était comme ça… Aussi fortement souhaitait-il s’endurcir et apprendre de ses erreurs - notamment après le coup que lui avait fait Adam - il ne se résoudrait sûrement pas à abandonner ses valeurs qui faisaient de lui un homme bien. Comme le disait le dicton, trop bon, trop con. Sans doute une réalité. Et il se promettait d’être plus vigilant dans ses fréquentations, à l’avenir… A trop se la jouer bon copain de tout le monde, il arrivait forcément un moment où il se finirait déçu par l’attitude de certaines personnes… Avec Jisu, tout était encore bien différent. En tout cas pour le moment, il ne l’associait pas encore à un problème à venir… C’était plutôt le sentiment inverse qu’elle lui insufflait. Ce simple baiser était parvenu à chasser toutes ses peines et lui apporter suffisamment de bonheur, pour qu’il se sente, enfin, apprécié de quelqu’un à sa juste valeur. Elle n’avait pas la moindre idée du bien qu’elle lui faisait, par son unique présence, ou juste par le biais de ses gestes d’une attention adorable.

Luka n’était pas idiot, et encore moins aveugle. Cette façon qu’elle avait de le regarder le touchait en plein cœur. Exactement de la même façon qu’il y a un mois et demi… avec les regards langoureux en moins. Cela étant, il se sentait presque tout autant flatté par cette façon d’agir qui l'intriguait. Devenait-il avare ou subitement égoïste pour espérer que cela ne change jamais ? Il était heureux que cette coupe lui plaise, à elle, plus qu’à n’importe qui d’autre. Aussi futile pouvait être le soucis capillaire, il était heureux et soulagé de continuer à lui plaire physiquement, s’entend. « J’incarne un peu plus le stéréotype du footballeur, avec une coupe pareille ? » Il se retint fortement de rire, même si la plaisanterie pouvait être d’une vérité affligeante. Les footballeurs et leurs extravagances capillaires… Pour le coup, il venait de rentrer dans le moule ! « Encore désolé pour l’attente. J’ai été retenu par ma famille… Et oui je vais bien. » En son fort intérieur, il s’empêcha de rajouter un « puisque tu es là » pour ne pas faire dans le sentimental, un brin gênant. Il avait pourtant envie de la tenir contre lui, de se montrer plus tactile, plus proche… Mais l’endroit n’était pas le plus prédisposé. Envers et contre tout, ils étaient venus là pour tester des manèges, et il avait aussi très envie de se lancer. « Allons-y. » fit-il avec un peu plus d’entrain, en passant à côté de la danseuse, pour emboîter le pas.

Mauvaise pioche. Pourquoi hésitait-il tant, alors qu’il voulait le faire ? Tenir sa main, bien qu'il s'agisse d'un lieu public. Pourquoi ne pouvait-il s’empêcher de trouver cela bizarre alors qu’ils n’étaient pas ensemble ? Il avait pourtant apprécié le baiser un peu plus tôt et il ne désirait pas tant se cacher… L’unique solution pour qu’il puisse se protéger – tout du moins en surface – fut le port du masque, qu’il ressortit de la poche de son manteau. Un sourire désolé glissa contre ses lèvres. « Ah, c’est juste au cas où. J’espère que tu pourras te contenter de mes yeux. » la taquina t-il sur la fin. Oui, il avait bien remarqué à quel point elle aimait ses lèvres, tout comme son sourire. Maintenant qu’il avait noué le masque sur le devant de son visage, elle ne pourrait plus l’admirer de la même manière. Mais en contre-partie, le footballeur se saisit de sa main qu’il entremêla délicatement avec la sienne, ramenant cette dernière dans l’une de ses grandes poches pour qu’elle y reste au chaud. Ce n’était pas pour la cacher, une fois de plus, mais bien pour la réchauffer. Ses mains à lui étaient nettement plus chaudes. Sûrement un truc de fille, ceci dit. « Je suis pas revenu depuis cinq ou six ans… Y’a une attraction que tu veux faire en particulier ? » Il demandait par curiosité. Aussi, pour mentalement visualiser ce qu’ils pourraient faire. Au guichet situé à l’entré du parc, Luka relâcha momentanément sa main pour sortir sa carte bancaire et régler la somme de deux places, l’inverse étant non discutable. Il attrapa ensuite un plan du parc qu’il déplia sous leurs yeux. Premièrement se situer, et ensuite se diriger vers les attractions… S’il s’écoutait, bien sûr, il testerait tout ! « Y’a un manoir hanté ? Sérieusement… Ça n’existait pas la dernière fois. » Son regard se fit rieur, pareillement à son sourire qu’elle ne pouvait malheureusement pas voir. Nul doute qu’il venait de retrouver son âme d’enfance. Tous ses soucis étaient restés à l’extérieur de ces murs.

(outfits) ~ C’est plus fort que moi de penser au pire. Comment on peut interpréter ça si le mec que tu veux absolument revoir est en retard et te donne justement aucune nouvelle pour mentionner qu’il va tarder légèrement? Personnellement ça sonne pour moi comme si on me pose un lapin. Sauf que j’ai eu foi, je me suis battue contre cette sombre idée qui a pu naître dans mon esprit. Me disant que c’était impossible, me disant que ça ne puisse pas coller à l’image qui m’a montré à la crique. Un peu mal connaître les gens, c’est un fait, même si cela fait une dizaine d’année ou bien deux jours dans ce cas-ci, c’est normal qu’on ait la moindre méfiance à ce sujet. On ne veut pas avoir d’attente et que malheureusement on se fait donner un vent et que ça fini par nous blesser en fin de compte. L’auto défense pour éviter de souffrir inutilement. Je suis chanceuse que ça ne soit pas le cas et qu’il soit venu. Sa présence m’a grandement manqué ainsi que son contact. Le voir ainsi se mordre les lèvres n’a fait accentuer ce manque qui lui en est dédié. J’aurais pu continuer de l’embrasser et de me délecter de ses lippes. J’aurais pu, mais on est en public et j’ai certes légèrement oublié qu’il soit une vedette. Je n’ai pas pensé et honnêtement je m’en fiche éperdument puisqu’il est là pour moi pour qu’on soit ensemble. Ce n’est pas légèrement révélateur de ses intentions non?

Ma fixation n’est décidément pas assouvie. Même si je ne cesse de regarder ses lèvres, même si je tente désespérément d’ancrer mon regard dans le sien. Je veux que notre proximité diminue. Je veux qu’il me touche, qui me tienne la main et qui me montre de la tendresse comme il a pu me montrer la dernière fois. Je voudrais être égoïste et qu’il pense seulement qu’à moi. Qu’il continue de me regarder comme il le fait actuellement. Qu’il continue de sourire comme il le fait. Luka, il est si beau lorsqu’il me montre ses dents. Ainsi, notre léger silence tombe sur ses cheveux d’un blond éclatant. C’est vrai que sur le coup, c’est du changement. Sauf que ça lui va plutôt bien. Son aura princier est toujours aussi présent maintenant il y a quelque chose de plus. Le footballeur a voulu du changement? Habituellement on fait ce genre de folie quand on tire un trait à un événement. Qu’on efface, un nouveau départ. Néanmoins, je décèle dans son regard une lueur qui brille au loin, j’ai l’impression que le prince en a bavé et il ne m’a rien dit pour justement ne pas m’inquiéter. Ou peut-être qu’il ne voulait tout simplement me déranger avec ses problèmes? Quand j’y pense, on ne s’est jamais échangé nos problèmes. Voulant les régler seul, mais parfois, une oreille d’extérieur nous aide énormément à voir plus clair dans cette situation et de trouver la bonne solution. Faire des choix judicieux et non de les prendre sur un coup de tête.

«Oh! Donc il va avoir d’autre changement comme cette coupe-ci? Je suis bien curieuse de les voir.» argumentais-je à sa plaisanterie avant de passer une mèche de cheveux derrière mon oreille. Nerveuse? Pas du tout. Je suis désormais à l’aise vu que cette bouille a montré le bout de son nez à ma plus grande des surprises en étant à deux doigts de me retrouver sur les fesses dû à la perte d’équilibre des talons. «T’inquiète, on a tous nos imprévus. Tant que tu es venu, c’est ce qui compte.» fis-je en lui faisant un clin d’œil avant de reculer quelque pas l’air de dire : «On y va?». Mes lippes s’étirent davantage quand il m’a emboité le pas. Je glisse mes mains dans mes poches en se dirigeant vers l’entrée. Me disant que cette après-midi va être de plus amusant et riche en émotion forte. Regardant non loin des manèges qui me paraissent stimulant, mais à la fois terrorisant voyant les culbutes et la vitesse que les sièges peuvent aller. Je sens que je vais perdre ma voix aujourd’hui, en fait, c’est un fait. Luka s’arrête qui m’a fait stopper également. J’ai regardé son air désolé lorsqu’il a sorti son masque. Plaît-il? Sur le coup, j’ai été légèrement déçue, mais après quelques secondes je me suis approchée de lui en sortant mes mains de mon manteau pour aller l’aider en lui souriant tout autant. C’est lui, je dois m’y faire. «T’en fais pas, tes yeux font grandement l’affaire également. Laisse je vais t’aider.» J’ai replacé quelque peu son masque pour ne pas qui ait le moindre pli ni même que les cordons n’aient pas de défauts. Perfectionniste? Je veux que le Prince soit parfaitement présentable. Il est du genre soigné alors je l’aide sur cette lancée. Voilà, il est rendu un bel incognito en ce moment. Méconnaissable!

Ses doigts qui s’entremêlent dans mes siens m’ont surpris encore plus quand il les range dans sa poche de son manteau épais. Je ne suis pas prête mentalement à ce genre de truc venant de sa part et pourtant ça me fait gravement plaisir. J’ai bugué, mes phrases ont fait du morse, mais j’ai repris le contrôle. Mes lippes s’étirent de plus en plus ravi que ce round 3 prenne une tournure assez inattendue. Malheureusement se fut court quand il a payé les entrées en me posant une belle question. Honnêtement, je ne sais pas quoi m’attendre. Je suis venue ici il y a quatre ou cinq ans donc les nouveautés il en a beaucoup. Puis je ne suis pas du genre d’avoir de préférences ou bien de me plaindre pour faire un manège en particulier. Sauf il y a bien quelque chose que je redoute le plus : le manoir hanté. J’ai soupiré un peu nerveuse à cette idée. Ensuite, j’ai suivi le footballeur plus loin pour regarder la carte avec lui. Attentivement, je tente tant bien que mal de trouver ceux que j’ai pu faire autrefois, mais étonnement, il y a davantage de nouveautés à essayer que des anciens à retenter l’expérience. « On pourrait peut-être commencer avec les manèges au fond du parc, comme ceux-là, et revenir vers l’entrée par après, non? Ça va éviter d’avoir les files d’attente. Et si tu y tiens au manoir hanté on pourrait le faire à la fin…. Ou pas?» Je lui ai expliqué un plan de match vu que j’ai rapidement jeté un coup d’œil aux alentours. Déjà ce qu’une personne ferait normalement est de se jeter sur les premières attractions tout près avant de se diriger vers le fond. On irait contre le courant du coup quand les personnes du début seront vers la fin nous, nous serons vers le point du départ. Cela évitera d’avoir trop d’achalandage et également lui faire peu à peu oublier l’idée du manoir qui m’a fait frissonner à cette pensée. «Oh! Si on trouve une peluche qui ressemble à Chin, on le prend!» le taquinant en pointant les boutiques et les stands de tirs vers les restaurants.

(outfits) Un autre changement, en plus de sa récente décoloration blonde ? Aller savoir… Il y avait bien certains points de sa personnalité qu’il comptait améliorer ou partiellement changer. En son sens, du changement positif, puisque devenir un con, solitaire et imbu de sa personne ne semblait pas dans ses prédispositions initiales… Pas comme une fameuse personne qu’il expulsa aussi sec, de ses songes. Ce n’était pas le bon moment pour repenser à cet abruti. Il pouvait bien finir seul et malheureux, le footballeur se garderait de pitié puisqu’il l’aurait sans doute cherché et mérité… On ne récole que ce que l’on sème. Loin de lui des envies de se la jouer clément et bon samaritain de service… Entre Adam et lui, c’était fini. Cela faisait sans doute des années que cette « amitié » aurait du cesser… Moins surprenant était de se dire que leur entourage acceptait parfaitement la nouvelle, comme si elle avait été attendue et espérée de tous pendant des années… Alors si cette fin était tant inévitable, pourquoi Luka était-il bien incapable de se satisfaire de cette finalité ? Pourquoi ressentait-il un mélange de déception et de colère dès qu’il était question du chinois ? « Merci d’être aussi compréhensive. Je promets de me rattraper. » Vraiment, il était reconnaissant même si elle n’avait la moindre idée de ce qu’il traversait. Il ne tenait effectivement pas à l’ennuyer avec des histoires qu’il estimait lui-même puériles… Montrer cette facette de sa personnalité ? Quel homme y tiendrait à moins d’avoir l’air ridicule ? La fierté du footballeur – tout comme celle de son ex-rival – les avaient justement conduis à se dire les mauvaises choses, au lieu de s’excuser, comme deux grands adultes qui se respectaient… Il ne voulait plus que cette fichue fierté n’entrave un quelconque sentiment initial. Sur ce point, Luka se promettait de grandir de cette expérience pour faire davantage preuve de discernement et de maturité. La différence avec Jisu avait beau ne pas être flagrante, elle n’en restait pas moins plus âgée que lui, et il ne voulait pas que cette différence devienne inconfortable, tant pour elle, que pour lui.

Il ne savait pas si Jisu était aussi adorable et conciliante avec les autres, mais lorsqu’elle proposa son aide au moment de nouer le masque, son sourire se fit plus considérable sur cette initiative. Luka ne repoussa évidemment pas le geste, la remerciant du regard alors qu’ils s’avançaient en direction du parc pour obtenir leurs tickets. C’était sûrement très idiot, mais il se sentait beaucoup plus détendu en mode incognito. Peut-être se souciait-il trop du regard des autres ou du fait même qu’il puisse porter préjudice à Jisu. Sa carrière ne lui avait pas apporté que du bon, et il savait les gens suffisamment obsessionnels pour harceler quiconque étant pris pour cible. Luka avait toujours le souvenir de son histoire avec Na Bae, et il s’en était toujours voulu pour ça… S’il avait été tout à fait quelconque, cela ne serait jamais arrivé et elle n’aurait pas été critiquée ou harcelée, par sa faute… Il ne tenait pas à ce que ce genre de chose arrive à la femme qui se tenait à ses côtés. Mais sans doute y avait-elle déjà mûrement réfléchie de son côté, puisqu’elle semblait parfaitement le tolérer, bien plus qu’il ne l’aurait pensé. « T’as l’air d’avoir bien étudié le truc. » lui fit-il signaler dans un amusement non feint, son regard pour s’ancrer un peu plus dans le sien. Un autre point venait subitement de tiquer sa curiosité. « Un problème avec cette attraction… ? Me dis pas que t’as peur d’un gars déguisé sous un drap ? » Luka la chambra gentiment, plutôt amusé par cette nouvelle même s’il ne ferait probablement pas le malin, s’ils y allaient… Il n’était pas quelqu’un d’extrêmement trouillard, mais comme n’importe qui, il pouvait vite se faire surprendre et là, c’était une fois de plus son orgueil qui prendrait un sacré coup ! Dans tous les cas, ce genre de frayeur l’amenait souvent à rire de lui-même. Auto-dérision, quand ça te prends.

« Hm… Tu as fais quelque chose à tes cheveux, toi aussi ? » Il demandait maintenant qu’il y prêtait plus attention, sa main pour s’avancer sur la pointe de sa longue chevelure qu’il captura un court instant entre son pouce et son index. Elle ne les auraient pas éclairci par hasard ? Ce n’était pas quelque chose qu’il remarquait habituellement, mais là il en était quasiment certain. Son sourire se fit plus tendre, bien qu’elle ne puisse pas le voir sous son masque. « Ils ont aussi l’air un peu plus courts. » ajouta t-il d’une voix posée. Même peu maquillée, il se surprenait à la trouver aussi jolie, bien qu’il n’ait jamais été exigeant au point, sur l’apparence de ses potentielles conquêtes. Il se mentirait s’il disait ne pas y accorder une certaine importance, même si cela ne faisait pas tout. Plutôt, Luka avait rencontré peu de femme qu’il estimait réellement belle, sans artifice. Ce qui était tout à son honneur, puisque Jisu restait une beauté à ses yeux. Cela même, en plus d’avoir de bons goûts vestimentaires… Pour avoir craqué sur lui, ses standards en terme d’hommes n’étaient pas des moindres non plus. Ce qui le fit sourire, une fois de plus. « Une peluche ? » répéta t-il, un peu ailleurs, alors que son regard suivit la trajectoire qu’elle lui pointait. Des stands de tirs comportant leurs lots de récompenses des plus alléchantes. Sur cette perche fortement lancée, le coréen le vit comme un défi à relever et il ne se fit pas attendre pour s’essayer à la chose, sa main se saisissant de celle à Jisu dans un empressement digne d’un gosse. « J’ai toujours été bon au tir. Si tu repère un mini Chin, il sera pour toi. » Ce n’était pas juste une affirmation mais une confirmation, alors que son sourire s’étendait jusqu’à ses oreilles. Il n’était pas peu fier de montrer l’un de ses talents à sa belle, un peu à la façon d’un paon pour faire la cour à l’élue de son cœur.

Face au stand, le footballeur régla la somme de six tirs, bien confiant en ses capacités alors qu’il attribuait un regard à Jisu, ses yeux pour briller d’un éclat vif. Avait-il conscience d’avoir perdu quelques années de maturité en cet instant ? Tant pis, c’était pour la bonne cause. Il ne tarda donc pas à se saisir du fusil avec lequel il se sentait le plus à l’aise. Pas le plus lourd, ni le plus léger. Juste ce qu’il faut, jusqu’à cet instant où il prit position avec pour viseur, des ballons qui ne cessaient de gesticuler dans une cage en bois vernis. Très exactement six ballons, pour six tirs. Luka avait été confiant à ce point-là. Et la démonstration ne se fit pas plus longuement attendre lorsque retentit le premier tir avec deux ballons pour exploser en même temps ! C’était du niveau pour les enfants ou avait-il réellement atteint un level master pour un tel résultat ? Contre toute attente, au lieu de s’en vanter, le sourire du sportif se tordit en une mimique disgracieuse… « Oh. Vous êtes doué Monsieur ! » le félicita le gérant du stand, lui arrachant de surcroît un rire nerveux. « Ah… C’était sûrement un coup de chance. » Ou de malchance, aller savoir… Le footballeur se la joua cependant modeste pour ne pas exprimer sa déception, du fait que c’était un brin trop facile. « Jisu, tu voudras essayer après ? J’ai repéré un ballon du dernier mondial qui s’ajouterait bien à ma collection... » Même si en réalité, il ne les collectionnait pas, il en possédait suffisamment pour que cela le devienne très vite. Son amour pour le foot était toujours aussi omniprésent.

(outfits) ~ Que devrais-je faire dans ce cas-là? S’il n’est pas à l’aise de se promener ainsi à la vue de tout le monde, qu’est-ce que j’aurais pu faire? Certes, je suis déçue, un peu triste, mais c’est un fardeau qu’il ne portera pas seul. J’aurais pu le laisser tomber, lui faire une crise. J’aurais pu me rouler à terre et pleurer ma vie parce que justement il cache son joli minois. J’aurais pu, mais ça m’aurait servi à quoi? À rien. D’ailleurs, je ne suis pas du genre à faire de pareilles crises non plus. Comme je l’ai dit ci-dessus, la déception est apparue dans mon visage pour finalement laisser place à un sourire. Je peux faire des compromis. Ça ne me dérange pas. Tant que je peux passer mes moments avec lui et qu’il soit amplement à l’aise. S’il ne sentait pas bien en ce moment, je ne voyais pas d’inconvénient qu’il devienne incognito. Il reste beau malgré tout. Il va rester beau à mes yeux même si un masque lui cache sa belle bouille. De toute façon, je peux parfaitement lire dans son regard malgré tout. Si j’ai bien étudié le truc? Je reprends mon attention vers la carte, depuis tout ce temps je me suis perdue dans mes pensées en le regardant. En fait, non. Je vais selon la logique. Puis j’ai toujours fonctionné à contre-courant qu’en le suivant. Déjà, je trouve cela insensé d’arriver dans une attraction comme celle-ci et que tout le monde accoure vers les premiers qu’ils sont tous près. L’excitation du moment dites-vous? Cependant, je me vois très mal commencer notre après-midi et attendre de longues minutes ou même une heure pour pouvoir faire un manège qui ne va durer que cinq minutes. Je préfère commencer par la fin et revenir par le début. Habituellement on garde le meilleur pour la fin, mais dans ce cas-ci on va faire exception, non?

Et bien non. Le fameux manoir hanté a été mentionné. Je dépose mon regard dans le sien en faisant une moue, légèrement prise au piège. Je suis un peu gênée, mais il va falloir que je lui dise que j’ai une peur bleue de la violence, enfin tout ce qui a rapport. Je ne peux même pas regarder un film d’horreur sans me cacher et pleurer comme un enfant. Je ne peux même pas regarder un film d’action calmement puisque je sursaute quand il s’agit de ma phobie. Ça me frappe, d’un coup, mais rapidement je me calme. Donc imaginez, la maison? Je refuse d’entrer, mais s’il veut absolument y aller, il va falloir qu’il me traine de force ou qu’il me garde dans ses bras parce que je n’y entrerai pas puisque mes jambes refuseront d’entrer. « Enfin… je ... tu… que… Oui? Je ne regarde pas de film d’horreur donc imagine un manoir hanté.» finis-je par dire honteuse. Voilà, une raison qu’il va pouvoir me taquiner. Je lui prends son manteau épais en me mordant les lèvres pas du tout convaincu de ce que je vais lui dire, mais il le fallait : «Sauf si tu veux y aller… je vais venir.» Mon orgueil a été écrasé, enfin, si j’en ai un. Il a été écrasé, pilé, aplati et je pourrais continuer. S’il veut absolument y aller, je le suivrai. Même si c’est à contre cœur, je le ferai pour lui. Puis, des doigts se retrouvent sur une mèche de mes cheveux. Me demandant si j’ai changé quelque chose. Il a remarqué? Est-ce qu’il aime? J’ai déposé main sur la sienne en lui affichant un petit sourire timide. « Tu n’aimes pas? » fis-je doucement avant de remettre mon attention vers la carte.

Ce qui m’a fait rire dans cette histoire. On est deux adultes en train de vérifier le plan. Regarder les attractions. Se questionnant quels sont intéressants ou pas. Dans mon cas, j’aurais préféré les manèges plus doux, moins brutaux. Et en déduire par l’excitation par ce dernier, je crois qu’il préférait les sensations fortes. Certainement, je vais en baver, mais au moins je passe mon après-midi avec lui. Je vais rire, beaucoup rire, mais surtout perdre la voix à force de crier à tut tête. Tant qu’il a du plaisir, je vais m’amuser autant. Je suis bien avec lui et je souhaite que ça soit réciproque. Mon prince, j’espère que tu vas aimer ce moment tout autant que moi.

Je n’ai pas eu le temps de lui demander son avis pour le plan de match, que Luka a pris ma main pour se diriger vers les stands. Vu son empressement vers ses jeux plutôt enfantins, j’ai été surprise avant d’être attendri. C’est rare les adultes qui ont gardé leur cœur d’enfant. Ça rend la vie plus sympathique et moins monotone. Plus joyeuse et remplie de couleurs contrairement en noir et blanc, sérieux. Ça m’a fait rire avant d’être capable de suivre sa vitesse. Il est grand, il a de longues jambes. Je suis petite à ses côtés donc mes enjambés sont moindre si je me compare à lui. Arrivés dans les stands, je regarde les peluches qui puissent avoir vu que ma mission est de retrouver mini-chin. Je dois trouver un berger allemand miniature qui ressemblerait un peu à la couleur du chien. Finalement, œil de lynx, j’en ai trouvé un qui est semblable! « Oh, attend! Là, un mini chin!» dis-je en lui attirant l’attention. Ainsi, on se retrouve devant le stand de tirs. Ces jeux de visées, je ne suis pas douée. Le voir éclater deux ballons à un seul tir, m’a laissé la bouche ouverte. Je suis impressionnée par sa performance que j’applaudis à son talent que je n’ai malencontreusement pas. « Si tu veux, sauf que je ne suis pas habile. Tu as vu tout mon talent lorsque tu m’as appris à taper un ballon. À moins que tu me coach?» dis-je moqueusement en le regardant jouer. S’il veut absolument et à la demande de monsieur je le ferai. Je n’ai pas peur de faire rire de moi, déjà que je moque naturellement de moi. J’ai pris place à ses côtés, prête à recevoir la leçon. Sauf que j’ai tendu les bras pour recevoir la peluche de chin qui a été fortement désirée par moi. C’est si simple comme cadeau, mais je suis choyée. Une petite attention qui ne coûte pas les yeux de la tête, je les ai toujours autant chéries plus que celles qui valent une fortune.