Trouvons cette sale gosse
I heard that friendship never end. I heard that your friend is the family you choose. I heard that I love you, for these both things.

Maintenant que Yon Ran a son propre appartement, elle passe bien moins de temps avec sa grand-mère qui l'a prise sous son aile et aimée de tout son cœur. La jeune femme ne l'avoue jamais, mais elle admire plus que de raison cette vieille femme qui a dû élever sa fille seule, puis ses deux petites filles. La vie de Yon Ran est un vrai roman, auquel elle a su s'habituer avec le temps. Des histoires qu'elle garde pour elle et ne raconte qu'à de rares élus. Elle sait que si elle se met à parler alors les regards emplis de pitié ne la lâcheront pas. C’est une femme forte qui n’a pas besoin de la pitié des autres. Yon Ran déteste plus que tout au monde être prise pour la petite fille fragile qui a besoin des autres. L’aide de son meilleur ami est parfois déjà bien assez difficile à accepter, elle n’a pas besoin que d’autres personnes lui viennent en aide. Du moins, pas de cette manière. Pas en ce qui concerne sa vie. C’est grâce à Jae Yeol qu’elle s’en est sortie, qu’elle a pu travailler à ses côtés et vivre dans son appartement comme sa colocataire. Parfois, elle le regrette. Sa jeune sœur avait tout juste une dizaine d’années… Elle avait encore besoin de son aînée. Mais à l’époque, Yon Ran était intimement convaincue que c’était mieux ainsi.

La brune pousse la porte de sa grand-mère non sans avoir frappé au préalable. La vieille dame lui tombe immédiatement dans les bras. Sa chère petite fille est enfin revenue. Yon Ran essaie de venir au moins une fois par mois, et de lui téléphoner une fois par semaine. Cette fois, elle a apporté des petits gâteaux coréens achetés sur la route, ceux dont sa grand-mère raffole. Elle a aussi apporté un cadeau à sa jeune sœur qui a fêté ses 16 ans la semaine précédente. Trois fois rien, quelques vêtements de marque pour cette passionnée de mode. Yon Ran déteste faire les boutiques, mais pour sa petite sœur elle est bien capable de se faire force. C’est après avoir entamé son thé que la plus jeune apparaît dans la cuisine, se dirigeant immédiatement vers la porte d’entrée. « Mi Ran ! Je t’ai apporté un cadeau pour… » Mais l’aînée n’a pas le temps de terminer sa phrase que la plus jeune se montre hargneuse, impossible, hurlant mille et une mauvaise paroles. Yon Ran lève la voix à son tour mais sa sœur est déjà partie, quittant les lieux en claquant la porte. Cela arrive souvent que les sœurs Bae se disputent, mais jamais encore dans de telles proportions.

L’ainée, debout, les mains sur la table, laisse ses doigts se replier sous sa paume. C’est une mauvaise sœur. Elle n’a pas su être suffisamment là pour elle. Mais comment faire autrement ? Yon Ran est la seule à avoir connu les coups de leur père, à avoir vu leur mère dépérir et mourir au contact de cet homme. La plus âgée avait déjà une douzaine d’années, alors même que la plus jeune était un bébé de deux années. La barmaid s’incline poliment devant sa grand-mère. « Je vais aller la chercher. » La veille dame approuve d’un hochement de tête et Yon Ran sort en trombe de l’appartement, sa stoppant au milieu de la rue. Où cette jeune adolescente a bien pu aller ? C’est là qu’elle la voit. La nouvelle voisine de sa grand-mère : Da In. Mais elle est plus que ça encore. Da In est devenue une amie de Yon Ran au fur et à mesure de ses visites dans le quartier. « Da In ! » La brune s’avance vers elle, encore confuse d’avoir crié. Peut-être même que Da In était chez elle et qu’elle a tout entendu de leur dispute. Mais qu’importe ! Sa seule envie est de retrouver sa jeune sœur. « Mi Ran est partie. On s’est un peu… Beaucoup disputées. Est-ce que toi, ou ton frère, auriez une idée de l’endroit où elle pourrait être ? » Clairement, Yon Ran ne pouvait pas la laisser s’en aller aussi facilement.