J’attends patiemment sa réaction. Pas le fait que je redoute le plus sa colère ou une quelconque contrariété de sa part, mais bien concernant sa posture. Ses bras croisés, dos adossé sur le dossier de sa chaise, comme s’il a l’esprit fermé actuellement. On ne négocie pas avec ce genre de personne qui se renferme ainsi sur elle-même. Habituellement, elle a sa propre opinion et rien ne peut faire changer d’avis sans avoir la preuve du contraire. Espérant que ce n’est pas le cas avec mon ami, ci-présent. Espérant qu’avec mes nouvelles que je lui annoncerai, il va réagir autrement. Au moins déceler une petite possibilité de pouvoir avoir une discussion avec lui sans me frapper à un mur rigide qui nous sépare. Pourtant ses yeux plissent face à ma révélation. Je commence à m’inquiéter si je me suis bien exprimée pour qu’il comprenne ou bien que je me sois laissée emballée par le fait que son genou puisse être opéré. Ça se peut très bien que sous l’excitation sur moment, mon côté médecin puisse prendre le dessus et dire des termes venant de la médecine. Toutefois, ma phrase était simple... Peut-être que Sehan a tout simplement du mal à digérer ? Du fait que ça soit rendu une routine de maudire sa jambe à cause de la douleur ?

Ses fameuses fossettes. Ça fait longtemps que je ne les ai pas vu et pourtant je me rappelle de lui adolescent. Dommage qu’il ne sourit pas autant qu’avant, qu’il soit malheureusement sérieux. L’armée a-t-il pu le rendre de cet état ou bien est-ce la police ? J’opte pour la première possibilité. Malgré que je reste sceptique par moment. Les amputés de guerre, ceux qui se retrouvent à l’hôpital dû à leur blessure, sont de plus en plus animé, souriant même s’il souffre. Qu’est-ce qui s’est passé pour que mon ami soit rendu comme ça et que ses fossettes puissent me manquer ? J’ignore la réponse à cette question. Je dépose mes yeux sur le menu des desserts. Je soupire intérieurement face à sa question. Évidemment, il veut bouger. Sehan ne serait donc pas Sehan que j’ai connu sans sport, n’est-ce pas ? Le sport reste néanmoins bon pour la santé, mais il a des règles à suivre. S’il ne veut pas prendre ses anti-douleurs pour ne pas avoir mal donc je n’imagine pas pour la convalescence. Si sa douleur, d’en ce moment, la trouve pénible, alors avec l’opération ? Nous allons littéralement jouer à l’intérieur de lui. Après avoir fait mon choix pour le dessert, je tends le menu dessert devant lui pour qu’il puisse faire son choix si l’envie lui prend d’avoir le bec sucré.

Prenant mon verre d’eau et en le buvant, je continue de le fixer. Il faut désormais que j’explique la situation. C’est normal. Il fallait tout simplement que je l’explique le plus clairement et plus facilement possible pour ne pas qu’il ait des sous-entendus ou bien des erreurs de compréhension. Je dépose mon breuvage. Toussotant un peu avant d’ouvrir la bouche pour pouvoir lui expliquer, sauf qu’on m’interrompt dans mon élan et la serveuse se retrouve désormais présente à nos côtés. Sur le coup, je me pose des questions avant de réaliser et de lui demander le dessert tout comme mon ami. À nouveau seul, je mets une mèche de cheveux derrière mon oreille en cherchant mes mots pour y expliquer. « Si ta convalescence se passe selon les plans, oui, tu vas pouvoir reprendre modérément le sport. » fis-je en appuyant le mot dans ma phrase pour bien qu’il comprenne qu’il ne faut pas qu’il commence un entraînement intensif. Puis aussi, lui expliquer que malgré toutes opérations, elles ont des risques. Pour sa part, il y a des bonnes chances que ça tourne positivement à sa faveur. « Si tu as bien écouté mon hypothèse, plus tôt lors de notre rendez-vous, ils vont tout simplement reconstruire ton genou... En retirant ce qui est néfaste de ta rotule pour ensuite ajouter des implants pour le reconstruire dans le fond. Ça va disparaître une grande partie de la douleur qui te fait grincer des dents actuellement. » fis-je en grimaçant en grattant la tête. Je dois réellement tout expliquer dans la langue courante, c’est tout un défi. Mon côté professionnalisme prend vachement un coup. « Dès le lendemain de l’opération, tu dois marcher avec la canne qui va rapidement disparaître. Ils vont t’aider à réhabituer ton genou à se plier dès la première semaine. Le premier mois, tu vas pouvoir recommencer à conduire et lors du deuxième mois tu vas pouvoir normalement travailler. Puis par la suite... » Nos desserts arrivent justement. Je prends le couvert pour pouvoir prendre une bouchée avant de pouvoir finir ma phrase. « Pardon... Par la suite, tu vas pouvoir progressivement reprendre le sport dans les alentours du troisième mois. » Je continue de manger alors que lui il a carrément terminé son assiette. Décidément je parle beaucoup trop. « Qu’est-ce que tu en penses de tout ça ? »

Ce dessert est-il réellement nécessaire dans mon estomac ? Bien sûr que non. C’était de la gourmandise et pourtant je l’ai entièrement mangé. Je suis claquée. J’ai mangé un festin que cela fait longtemps que je n’avais pas mangé. Pas que je saute mes pauses de repas ou quoique ce soit lors de mes temps libres, mais je ne me goinfrais pas autant. De toute façon, je crois que seul Sehan sait que j’ai une bonne appétit surtout avec le travail que je fais. Être toujours debout, à l’affût de tous les petits pépins qui puissent avoir, étudier, tenter de sauver des vies. Mon ami militaire, dans son cas, il sauve des vies en mettant la sienne en danger. Arrêtant les criminels, gérer des histoires qui n’ont ni cul ni tête. Même gérer une vieille dame qui porte plainte contre des jeunes adultes insolents pour des raisons ridicules. Nous avons chacun un métier très dur et notre corps prendre fortement le dessus. Manger convenablement alors que nous avons l’anxiété et l’adrénaline qui sont constamment auprès de nous ? C’est difficile à dire. Mettant mon assiette achevée sur celle de mon compagnon du moment, je les pousse gentiment sur le bord de la table pour que la serveuse puisse les ramasser sans trop donner d’effort. Qu’on puisse continuer à discuter de son cas sans pour autant nous déranger.

Courir. Je sais que ça lui manque fortement. Il n’est pas aussi fringant qu’auparavant avant qu’il ne quitte pour devenir soldat. J’imagine que ça lui manque de pouvoir faire quelques petites choses qui semblent banales pour nous, mais pas pour lui. Comme tout simplement monter les escaliers sans souffrir le partir. Sauter sur les deux pieds sans pour autant négliger la jambe en santé. Courir pour pouvoir se dépenser sans se sentir comme un éclopé. Il s’est beaucoup restreint depuis des années et je ne comprends pas pourquoi sa situation n’a toujours pas été remédiée. J’ai autant des règles à suivre à cause de ma greffe de cœur. Davantage manger sainement, davantage être en parfaite santé pour ne pas avoir de complication. Ne pas fumer, ne pas boire en allant devant éméché. Je ne pourrais pas faire autant de folie qu’une personne en santé puisse être. Toutefois, ça n’empêche pas de prendre deux verres d’alcool dans la même soirée, mais il faut que je fasse attention de peur que les médicaments ne puissent pas rentrer en conflit avec la boisson. Restant sage, restant sobre, restant également à l’affût d’une moindre complication qui puisse subvenir. Car même si cela fait plus de dix ans que j’ai cette opération, je reste néanmoins sujette à faire des rejets.

Décidément, il veut travailler. Un rictus s’affiche à mon visage, amusée, par cette tournure. Évidemment, c’est une question qui se pose. Combien de temps d’absence devra-t-il supporter avant de pouvoir retourner à ses occupations ? « Si tout va bien, si tu suis les consignes, dès le deuxième mois. Mais. » Lui montrant mon index pour ne pas qu’il me réponde maintenant. Je ne veux pas qu’il parte en peur et qu’il lâche son fou au point de se blesser. « Chaque personne guérit différemment. Donc tu peux facilement retourner travailler avant ou après le deuxième mois, tout dépend de ta condition » J’adosse mon dos sur le dossier de mon siège. Je le toise du regard autant que lui me lance des regards noirs quand je vise sa souffrance. « Pars pas en fou quand on va te donner la permission, Se Han, je veux pas te ramasser à la petite cuillère et que ton genou ait des complications. » C’est un avertissement. Je veux qu’il comprenne que s’il fait le con, je ne pourrais pas l’aider comme que je le fais présentement pour le remettre sur pied. Je ne veux pas qu’il se fie uniquement sur moi dès qu’il fait un faux mouvement et qu’il va trop fort alors qu’il va être en convalescence. « Tu me dis un mot et on passe à la prochaine étape, c’est-à-dire que je vais avoir une belle réunion avec plusieurs médecins dont celui qui t’es attitré. » Après cela, une autre consultation, un appel, liste d’attente. Le jour J au départ va tarder à venir, mais après cela, je serai là pour l’épauler, mais pas là lors de ses bêtises.

L’entêtement. Cela pouvait me donner des noises tout comme être bénéfique. Dans ce cas-ci, mon entêtement a fait en sorte que j’ai une quelconque sortie avec un ami de longue date. Même si je n’avais plus de nouvelle de lui. Même si j’avais des nouvelles par miette, même si j’avais l’impression que par moment il refusait tout contact avec son passé, j’ai gagné. Je suis sortie victorieuse et je ne le regrette aucunement. J’ai enfin pu revoir mon bel ami, tête de cochon, mauvais caractère et froid, mais cela reste avant tout une bonne personne. Il est patient. Il est adorable. Je ne sais pas comment nous faisons pour nous supporter avec deux forts caractères, mais nous sommes là, à la table, en mangeant paisiblement en parlant de tout et de rien. En parlant de son genou. J’insiste concernant son état. C’est hors de question que je le laisse pourrir avec une canne alors que des solutions existent. J’aimerais qu’il se porte mieux tout comme avant lorsqu’il courait. Son sourire faisait beau à voir et désormais, j’ai si peur que dès qu’il sourit son visage se fissure.

Un rictus amusé sort de mes lippes pendant qu’il mentionne qu’il a été militaire auparavant. Discipliné quand il veut. J’aime bien cette phrase et ça colle tout à fait avec Sehan. Le pauvre, quand il va commencer à marcher sans canne et à ressentir de moins en moins de douleur à son genou, l’envie de courir dans tous les sens va être bien présent. Je suis peut-être médecin, mais je sais ce que c’est d’avoir des désirs, des pulsions, mais aussi ressentir quelque chose. J’ai été dans un lit hôpital pour des raisons différentes, mais tout de même. Il fallait que je fasse attention tout comme aujourd’hui. Suivre des consignes pour ne pas compliquer ma greffe de cœur. Être à cheval sur les directives. Je voudrais que ça se passe aussi bien pour mon ami. Qu’il n’y a aucune complication et qu’il pourra gambader à sa guise dans un champs de blé s’il le désir. Je voudrais qu’il soit heureux, qu’il cesse de souffrir. Il tente de le cacher, mais plus qu’il le cache plus qu’on le remarque. Peut-être du fait que je le connais depuis bien longtemps, mais il n’est aucunement subtil quand tout ce que tu vois c’est une mâchoire qui se contracte.

Je regarde la serveuse qui débarrasse la tête avant de reprendre mon attention vers mon ami. Ce fameux si arrive. Si jamais ça ne fonctionne pas ? Il n’a rien à perdre, d’ailleurs il a davantage à gagner en essayant qu’en ne faisant rien. « Tu veux le savoir hein ? » Je souris. « Les chances que ça se compliquent sont extrêmement rares, mais si jamais tu retournes dans ton état actuel ou bien une luxation de ta prothèse. » Je m’accoude finalement à la table pour pouvoir déposer ma tête dans ma paume en lui faisant un clin d’oeil. « Tu as le choix ; rester tel quel ou ravoir ta mobilité et ne plus avoir de douleur ? » Un choix qu’il doit prendre très au sérieux. Cela pourrait changer sa vie ou dans le pire des cas, pas du tout. Ce qui me surprendrait dans le dernier cas. Je lui fais signe de la tête quand il mentionne le fait de parler à son travail. Je ne le retiens aucunement pas. Je ne veux que du mieux pour lui et même si je n’ai pas dit toutes les complications qu’il puisse avoir et comme dit plus haut ; ils restent extrêmement rares. Habituellement le succès est déjà au rendez-vous si nous nous retrouvons avec le personnel compétent. « Pas de problème, tien moi au courant dès que ton choix est fait. » Comme ça, je pourrais faire le cheminement pour lui pour ne pas que ça prenne trente ans avant de pouvoir faire quelque chose de sa vie dont courir telle une gazelle. Toutefois, ma surprise doit se voir à mon visage. Il a dit quoi ? Il a dit qu’il allait m’inviter, mais pour des raisons différentes ? « Oh ? Tu as bien aimé ton expérience ? » demandais-je en le taquinant. « T’inquiète pour un estomac sans fond, tu restes néanmoins élégant. » une petite moquerie que je lui dis en lui faisant un clin d’oeil avant de me tourner vers la serveuse qui vient tout juste de demander combien de factures. Deux ? Un ?

Je tente de discerner ce qu’il pense. D’aller avec la déduction et sérieusement Sehan reste un livre indéchiffrable. La plupart des hommes autant que les femmes ont un petit quelque chose que je permets de déchiffrer pour pouvoir deviner le fond de leur pensée. Pas le policier en face de moi. Il reste un vrai mystère. Je devine grossièrement des douleurs intenses par-ci par-là, mais rien concernant ses profondes pensées. Toutefois, ce n’est pas à cause de ça qui va me faire changer d’idée concernant mon bel ami. Au contraire, c’est tout un défi que je donne à moi-même et par moment, je réussis alors que d’autre non. Sauf que je ne m’ennuie jamais avec lui. Il a toujours un petit quelque chose qui rend nos moments ensemble bien particuliers. Tout comme ce rendez-vous à l’hôpital que je me retrouvais à lui être attitré puisque son médecin était absent aujourd’hui. Tout comme cette blessure que j’avais tâté et que sa mâchoire se comprimait. Tout comme lui donner des solutions, des opportunités pour changer de mode de vie pour lui. Yu Sehan, qu’est-ce que je ne ferai pas pour un ami de longue date ? Je remuerai ciel et terre pour qu’il se sente bien et qu’il ne souffre plus à cause de cette dite-jambe. Dire qu’on était fiancé à l’époque, j’ignore toujours ce que cela aurait pu mener cette union. Peut-être à la troisième guerre mondiale ou peut-être pas, qui le sait réellement ?

Amputation, certes, c’est une possibilité que j’avais songé en regardant son genou. L'éclat d’obus avait carrément éclaté son genou, je ne peux pas mentir. Le médecin militaire a fait bien des miracles, malgré les chances étaient minces. Il aurait pu tout simplement amputer et que Sehan devienne un amputé de guerre ? Il aurait pu, mais la vie a passé autrement. Le laisser tel quel, c’est une situation que j’avais pensé aussi, mais je refusais de l’admettre. C’est hors de question que je le laisse dans cet état. Non catégorique qu’il continue à souffrir sachant qu’il a une autre solution. Sauf que la décision ne m’appartient pas, mais bien à lui. S’il veut endurer, soit, je ne peux rien faire contre sa volonté à part de lui prescrire d’autres anti-douleurs, anti-inflammatoire et autres drogues qui puissent aider à ne pas ressentir le mal. Je n’aime pas quand les gens sont dépendant d’un quelconque médicament. J’en suis moi-même dépendante, ce n’est pas une vie de toujours aller une fois par mois à l’hôpital ou à pharmacie pour aller chercher mes analgésiques. Marcher pendant trois ans avec cette douleur, n’est pas humain. Par moment, je me pose la question si le militaire devant moi l’était, mais je me dis que c’est stupide de penser comme cela. Je vis bien avec un fardeau pendant douze ans. À avoir des maux de crâne dès que je manquais mes heures de prendre mes cachets. Des céphalées qui sont effroyables qui me font perdre connaissance quasi à chaque fois. M’épuisant, me rendant amorphe, zombie. Depuis que j’ai seize ans que je n’oublie rien. C’est en me grattant la tête que je me dis que j’aimerais bien oublier quelques souvenirs qui refont surface de temps en temps. Comment tourner vers le futur si le passé est constamment près de moi ? « J’essaie de t’aider et de te rendre la situation plus supportable, tu le sais Sehan, non ? » C’est mon devoir et il ne peut rien y changer. Même ami ou patient j’aurais agi de cette façon.

Je lève les yeux au ciel quand la serveuse est arrivée avec une facture et qu’il paie ma part. La galanterie ça se perd, dit-on, mais pour ma part tout le monde semble aimer payer pour moi alors que j’ai amplement les moyens. Ça ne me dérange pas du tout, après tout, il m’a invité, sauf que je m’attendais de payer une partie. Quand l’employée quitte notre table, je regarde mon ami d’un air moqueur : « Goinfre. » fis-je en rigolant avant de prendre mon sac et l’enveloppe avant de me relever. « Merci pour le repas et je te dis à la prochaine ou... tu me suis jusqu’à ma voiture ? » Je sors mes clefs de mon sac afin de le lui tendre. « À moins que tu veux conduire, je te laisserai volontiers. » Même si j’aimerais qu’il refuse car avoir un spasme dû à la douleur lors de la conduite de véhicule est considéré comme dangereux envers la vie des passagers et des autres aux alentours.

Le pauvre. Souffrir ainsi pour des choses bêtes que notre corps fait automatiquement dont se lever. Le voir ainsi se lever difficilement même s’il semble le cacher. Je me sens mal pour lui. Je lui ai proposé ma main, mais le voyant qu’il refuse j’ai rapidement pris son bras pour lui démontrer mon soutien face à ce qu’il subit. Je refuse totalement de le voir à cet état. Si jamais il refuse toute l’opération et les épreuves suivants son réveil, je crois que je prendrai les choses en main. Même s’il proteste, même s’il me menace de me faire arrêter pour lui forcer la main ou quoique se soit, je refuse catégoriquement de le voir comme ça plus longtemps. Quitte à vouloir l’assommer, l’endormir avec du chloroforme et le transporter à l’hôpital pour refaire entièrement sa rotule. Ce n’est pas l’envie qui me manque pour faire cela ; uniquement mes principes qui vont à l’encontre de cet acte. Comment dire ; ce n’est pas très professionnel de ma part d’agir comme cela et contre la volonté d’un patient. Si jamais, il ne veut pas, c’est à sa guise. Si jamais il ne veut pas, c’est lui qui va souffrir, mais je supporterai avec lui toutes ses souffrances que sa jambe puisse faire.

Toutefois, je l’aide à replacer sa veste légèrement de travers avant de faire pareil avec le mien. Mes clés sont tenues fermement entre mes doigts sachant pertinemment qu’il ne pourra pas conduire même s’il voudrait, je ne lui laisserai pas l’occasion de nous tuer ou bien de lui causer plus de tort. Je souris moqueusement en voyant ses yeux plissés. Il est mignon avec cette réaction. Cela dit, il a raison d’une certaine manière. Il aurait pu me surprendre en me disant qu’il conduisait toujours, mais ce n’était pas le cas. Précisant même si son permis est encore valide. Puis même en réfléchissant concernant son habileté à conduire. Sur ce coup-là, il pourrait quasiment prendre un cours de conduite pour pouvoir se rafraîchir correctement sa conduite, mais chaque chose à son temps. Ce n’est pas dur comme le roc sa décision en rapport avec son genou. Cela peut très bien me surprendre s’il me dit qu’il restait dans cet état ou qu’il accepte le fait de se faire opérer. L’un ou l’autre, je vais être sans voix, mais toujours contente de le revoir en sécurité. Oui, la police est un emploi dangereux contrairement aux médecins. Nous, nous tentons à tous les jours de remettre les gens sur pied et de sauver des vies contrairement à eux que c’est davantage pour faire régner l’ordre, mais aussi exceptionnellement pour sauver des gens en détresse.

« Moooh ! Si je peux même pas te taquiner ! » fis-je en lui faisant un clin d’oeil avant de lui indiquer la sortie du restaurant. Après, je roule des yeux en secouant la tête négativement envers ses raisons vis-à-vis de me raccompagner. Le rassurer ? Je vis dans un immeuble bien protégé et mon stationnement se retrouve à être à l’intérieur. Et l’idée de le jeter hors de ma voiture pour que je puisse rentrer chez moi, me torture l’esprit. Sauf que nous sommes tous les deux bornés, têtus, il va falloir qu’un de nous cède. Mais, Sehan a dit les mots justes en disant les bons arguments. Si cela peut le rassurer, ainsi soit-il. Sortant du restaurant, je lui saisis le bras lui imposant le rôle de gentleman qui guide une gente demoiselle. Surveillant sa démarche, surveillant les moindres gestes pour trouver une solution propice pour éviter que la douleur apparaisse. Malheureusement, je ne sais pas quoi faire sauf être là pour lui. « Ainsi, je te montrerai où j’habite, comme ça, si jamais je suis en danger tu sauras où que je vis. » rigolais-je en traversant la rue avec le militaire. On se dirige vers le stationnement, me dirigeant vers ma voiture. Une BMW noire dernier cri venant de l’immense fortune de mon paternel. Monsieur Ye ne voulait pas que sa fille puisse utiliser les transports en commun et du fait j’écope sa folie d’argent. Je ne me plaindrai pas car j’aime beaucoup ma voiture, mais disons que père m’avait entendu parler assez rapidement. « Veux-tu que je t’aide à monter ? » j’avais lâché son bras pour lui ouvrir la portière, mais sachant que les personnes à mobilité réduite ont la fâcheuse manie de vouloir tout se débrouiller tout seul pour montrer ce qu’ils sont capable de faire. Je n’ai rien contre sur ce sujet.

Dans la voiture, nous parlons de tout de rien ; surtout quand les sujets viennent d’eux-mêmes. Je ris beaucoup, jetant un coup d’oeil de temps en temps pour vérifier si jamais il n’a pas mal. Le moment a passé terriblement vite auprès de lui. De l’hôpital au restaurant incluant la promenade en voiture. Je suis triste d’une certaine façon, car j’aurais voulu continuer la soirée en allant au bar au quelque chose de semblable, mais à cause de ma greffe de cœur, il ne faut pas que je fasse trop de consommation de mal bouffe ainsi que de boisson. Suivant quasiment un régime assez strict. Je m’arrête à l’entrée de mon stationnement lui dictant que je vis ici, mais également qu’il ne se gêne pas si jamais il veut me rendre visite peu importe l’heure de la journée. Un appel et je serai disponible pour lui. Finalement, la soirée a pris fin lorsqu’il a quitté mon véhicule et que je suis rentrée officiellement pour prendre une bonne douche et relaxer avant de m’endormir sachant que j’ai une longue journée qui m’attend le lendemain. Espérons que Sehan me donne des nouvelles très vites, mais aussi qu’on se voit prochainement dans un futur proche.