tenue. // @kim ha ru ※※※

aizen avait bien su mal à se calmer. ce moment de déjà-vu lui repassait en boucle dans la tête. il avait même du mal à respirer. mais contrairement au plus petit, aizen avait du mal à le cacher. il ouvrait alors légèrement ses lèvres, comme si sa respiration - tremblante - allait devenir plus calme. le brun riait nerveusement, ayant du mal à supporter de ne pas comprendre ce qui avait bien pu se passer. ses pensées plus forte que son ouïe, aizen ne faisait pas du tout attention à si haru lui avait parlé ou non. les seuls mots qui résonnaient dans sa tête étaient touche-le.. allez.. touche-le... vas-y.. un peu plus près..encore.. aizen avait légèrement levé sa main, comme hypnotisé, et l'avait rapproché du visage de haru, caressant l'air comme s'il caressait son visage tout en ayant le regard vide. le jeune homme pencha sa tête sur le côté alors qu'une vision horrible lui traversa le cerveau. aizen sursauta brusquement et ouvrait grand les yeux, retrouvant l'esprit plus ou moins clair, mais toujours embrumé par ces visions. le métis sauta par-dessus le lit et s'enfonça dans un coin de la pièce, tremblant de toute part.

« je.. je sais pas c..ce que tu m..m'mas fait... mais j-je... je veux pas que ça recommence... reste loin d..de moi...  t'es quoi, à la fin !?? un démon !!?? » lâcha-t-il, effrayé. un démon.. c'était le seul mot qui avait pu lui tomber dans la bouche. il se laissait glissé contre la paroi du mur et plaçait ses genoux contre son buste.. jamais il n'avait eu aussi peur de sa vie.. jamais. plus ces images allaient dans son esprit, plus la migraine devenait forte tout comme son saignement de nez. aizen toussait fortement et cachait sa bouche, inquiet de savoir ce que haru lui avait fait.. pourtant... il avait du mal à croire que c'était haru qui l'avait rendu ainsi. il devait halluciner... ça devait être ça.. ouais.

kimono. // @Asai Aizen ※※※
L'incompréhension le faucha et ses sourcils se froncèrent, autant que la peur grapillait du terrain à une vitesse hallucinante. Les lèvres entrouvertes, il chercha à happer l'air, l'oxygène lui faisant déjà défaut, mettant toutes ses pensées et son cerveau en pause. Les yeux rivés sur ses doigts, il flancha, l'effroi plaqué à même son visage. Tremblant, ses jambes lui répondirent à peine et d'un pas, il recula. Ses mains voulurent chercher du réconfort auprès du mur derrière lui, mais le meuble ne lui apporta que désespoir, alors que déjà il se sentait pris au piège. Aizen ne pouvait pas lui faire ça, pas une deuxième fois. Il n'avait pas le droit d'avoir aussi peu d'estime envers ce lien qui s'était créé petit à petit entre eux. Faible, il l'était à présent devant l'autre métis. Un nouvelle constatation dur à avaler qu'il envoya paître au loin.

Son regard lorgna méchamment la main, le souffle du jeune homme coupé, jusqu'à ce que par miracle, Asai s'éloigne rapidement, de manière excessive d'ailleurs mais il n'en fit cas, profitant de l'espace récupéré pour respirer et essayer de s'en remettre.

- C'est… c'est quoi ces conneries Aizen merde?

La main enserrant douloureusement son kimono, Ha Ru restait loin, très loin de l'aîné.

- Yamada-san!

La servante arriva rapidement, comme à chaque fois, et de suite l'élu lui donna les instructions. L'aider à se nettoyer, se calmer, manger s'il le pouvait, et le recoucher. Lui ne voulait plus rester à côté. Si à chaque fois sa peau se trouvait menacée, il n'allait pas tenir. Les mains sujettes toujours aux spasmes, il quitta la pièce sans plus de cérémonies pour aller se réfugier dans ses parties privées. Un démon, il n'en était pas un. Il n'avait été qu'un enfant bordel. Un enfant innocent.

L'arrière de sa tête rencontra la porte coulissante de sa chambre, dans la deuxième partie de sa villa, un endroit dans lequel il espérait au moins se sentir en sécurité. Il ne comprenait plus rien mais il se devait de reprendre contenance et de retrouver le calme olympien dont il pouvait faire preuve. Sa main trouva refuge dans ses cheveux, les tempes rendues moites par le stress. Une chose était sûre pour le moment : il ne voulait plus le voir.

tenue. // @kim ha ru ※※※

et voilà que haru disparaissait de la pièce alors que yamada était revenu dans la chambre. aizen, lui, restait dans le coin de la pièce, apeuré comme un petit chiot en détresse. il tremblait de toute part et gardait sa tête enfoncée entre ses épaules. il regardait seulement du coin de l'oeil la vieille femme, ne lui adressant aucun mot. la respiration et le rythme cardiaque du jeune homme étaient très irréguliers. il grimaçait et serrait davantage ses genoux contre son buste. il avait envie de disparaître, là, de suite. le brun secouait vivement son visage lorsque la servante essayait de lui intimer de se lever. il n'avait pas confiance.. et si elle aussi était un démon !?... aizen ravalait difficilement sa salive et finissait par souffler, détaillant chaque mouvement de la japonaise.

lorsque la dame s'approchait trop proche de lui, aizen, malgré sa faible force physique, se fraya un chemin à travers le lit, cherchant à quitter la chambre. mais désorienté, lorsqu'il ouvrit la porte, il se retrouvait face à la salle de bain.. le métis grogna fortement et se retourna face à la vieille dame, reculant tel un idiot, se maudissant d'être si peu attentif à ce qui l'entourait.

kimono. // @Asai Aizen ※※※


Les heures défilaient, pourtant Haru ne parvenait à trouver le sommeil. Réfugié dans ses appartements personnels, l'ancien directeur avait laissé sa servante s'occuper de tout. De Aizen plus particulièrement. Le soigner, le laver, le faire manger, le rassurer? Pas une seule fois il avait pris la peine de retourner le voir. Pour quoi faire? Pour qu'il le touche? Pour qu'il le fuit? Pour qu'ils aient peur chacun de l'autre? Le regard porté sur la pénombre, Kim se passa une main dans les cheveux, les rabattant vers l'arrière, ses doigts frôlant le matelas du lit King Size. Comment est ce que tout cela avait pu arriver? Deux ans? Peut être trois? Sans se voir. Il n'avait jamais eu le temps d'imaginer des retrouvailles, parce que Haru était comme ça : autre que pour le travail, il ne se projetait pas. Avec son éducation façonnée à ce qu'il soit un homme non victime des liens avec les autres, le jeune homme était capable de laisser une personne partir, sans ressentir autre chose qu'un pincement au cœur définitif. Juste un. Et la seconde d'après, le visage ferme et insensible reprenait ses droits.

Las, il retira la couette et se leva du lit. Les pieds nus rencontrèrent très vite le tatami en paille de riz et ses jambes le menèrent jusqu'à son jardin une fois son kimono correctement remis contre son torse. La brise légère secouant partiellement ses cheveux lui fit du bien, l'apaisa même. Le petit pont au dessus de son cours d'eau passé, les doigts du métis se posèrent sur la poignée et il entra dans le bâtiment principal et moderne. Le carrelage de certaines pièces le fit frissonner.

Il s'arrêta bien vite en découvrant Aizen dans l'un de ses salons aux murs vitrés. Reprenant contenance, Haru s'approcha lentement et vint s'asseoir, non rassuré, à l'autre bout du large canapé de cuir blanc.

- Tu as mangé ?

tenue. // @kim ha ru ※※※

aizen reculait contre la baignoire alors que la vielle se dirigeait vers le placard de la salle de bain pour sortir s'apprêter à sortir une serviette. voyant une opportunité pour s'enfuir, le jeune homme ne se laissa pas prier et quitta la pièce en trombe. la seule idée qui lui venait était de descendre au rez-de-chaussée. le brun marchait alors rapidement jusqu'à l'escalier et commençait à descendre à grande vitesse. mais voulant se dépêcher davantage, le métis s'emmêla les pieds et trébucha dans les marches, poussant un cri de frayeur. il finissait alors de descendre l'escalier, roulant en boule comme dans les films. une fois en bas, aizen grimaça de douleur, se tenant le bras. il souffla durement alors que yamada-san arrivait en vitesse en entendant le bruit provenant de l'escalier.
elle descendait alors  pour retrouver aizen en bas et l'aida à se relever et le guida jusqu'au canapé du salon.

« vous devriez être raisonnable, monsieur asai.. , soupira-t-elle laissez-moi au moins vous soignez pour le moment.. » aizen capitula enfin, baissant la tête légèrement. il ferma les yeux un instant et finissait par regarder la vieille dame, hochant la tête avec légèreté.

la cinquantenaire partie alors rapidement chercher une trousse de soin et commençait à soigner le jeune asai qui se laissait faire docilement. suite à cela, son ventre se remettait à crier famine. il mordait sa lèvre inférieure et détourna son regard sur le côté. la vieille souriait doucement et partait chercher une assiette remplie du plat qu'elle avait préparé. elle revenait donc vers aizen et lui tendait l'assiette. le jeune homme regardait l'assiette avec une certaine méfiance avant de finalement la prendre avec les couverts qu'elle avait ramenés en même temps.

le coréano-japonais débuta alors son repas, soupira de bien-être. il remercia la vielle, mangeant avec hâte. il avait l'impression de revivre en plus d'avoir l'impression de ne pas avoir mangé depuis des jours. une fois fini, aizen posa l'assiette et s'affala sur le canapé.

« j'ai besoin de comprendre ce qui se passé... » souffla aizen, complètement calmé. la servante regardait le jeune homme tristement, pinçant doucement ses lèvres. suite à quoi, le jeune homme se leva en grimaçant. « je ferai mieux d'aller me laver... » le jeune homme remonta alors les marches et retourna à sa chambre pour aller à la salle de bain et finalement prendre ce bain que la vieille avait préparés pour lui. il se déshabilla, pliant ses affaires pour les poser sur le côté et pénétra dans l'eau dans laquelle et s'émargea presque entier. il profitait de ce moment de détente pendant une bonne heure ressortait de l'eau. il fouillait dans les placards pour prendre une serviette et s'épongea avec. il s'habilla ensuite avec les vêtements que yamada avait préparé pour lui et redescendit au salon pour s'installer de nouveau sur le canapé alors que haru arrivait quelques secondes après.

« tu as mangé ? » aizen regardait son ami qui s'était installé à l'opposé de lui. il gardait lui aussi une certaine distance, pas très rassuré à cause de ce qu'il avait vu plus tôt. le plus vieux déglutissait difficilement et finissait par répondre. « ouais. » froid. aizen était froid. sur ses gardes. il fronçait les sourcils, rentrant sa tête dans ses épaules. « je peux avoir des explications, maintenant !? ou je dois attendre de me faire attaquer pour en avoir. »

kimono. // @Asai Aizen ※※※


Si Ha Ru avait espéré retrouver le plus vieux plus calme et apaisé après son bain, ce dernier venait de lui réduire ses espoirs en fumée. Intérieurement, il soupira, puisque, encore une fois, Aizen ne semblait pas faire attention au ton qu'il utilisait lorsqu'il lui parlait. Son regard se voila de nouveau de noirceur à mesure que ses muscles se paraient de la fermeté inculquée par sa famille.

- Arrête de délirer. Personne ne t'a jamais attaqué.

Les mains planquées dans les manches de son Kimono, Kim ne pouvait s'empêcher de se triturer les coudes, comme s'il tentait d'arracher sa peau grâce aux ongles de ses doigts fins pour contenir une colère qui ne ferait qu'envenimer encore plus les choses. Il aurait voulu rajouter : et moi aussi, jamais je ne pourrai t'attaquer. Mais à quoi bon? Ce qu'il pensait en le reconnaissant dans la rue s'était évaporé au moment même où il avait posé ses mains sur lui, quelques dizaines de secondes après les "retrouvailles". Si une personne devait bien être sur ses gardes, c'était bien lui, pas Asai, qui ignorait tout et pourtant se faisait passer en victime. Mais encore une fois, par où commencer? Ha Ru ne s'y connaissait pas autant que l'on pourrait croire. Il se basait uniquement sur les histoires effrayantes que lui racontait Yamada san lorsqu'il était enfant, ainsi que sur son don à lui, qu'il ne contrôlait absolument pas et qui n'était pas un détail à laisser de côté.

- Tout ce qu'il s'est passé, ça venait de toi. Personne ne t'a attaqué, tu as été le seul à le faire.

Était-ce trop brut? Allait-il au moins accepter d'y croire? L'ancien directeur détourna un instant le regard, scrutant un point au loin, l'intérieur de la lèvre mordillée par des dents nerveuses. Il se revoyait lui, il y avait 21 ans maintenant, complètement démuni en apprenant sa nature, ce qu'il avait en lui sans l'avoir voulu. Un don. Un rictus écarta ses lèvres. Il voulait bien le croire qu'il s'agissait bien d'un don, mais en attendant, son manque de contrôle en avait fait un véritable cauchemar, lui refusant ainsi des bonheurs pourtant simples.

- A ce qu1e je comprends, c'est la première fois que ça t'arrive n'est-ce pas? Est-ce que par hasard, tu aurais senti un changement en toi, lorsque tu es revenu sur l'île?