| | |  Ven 25 Mai - 0:15  TELL ME WHO'S GONNA SAVE ME FROM MYSELF ; TELL ME WHO'S GONNA SAVE FROM THIS HELL
 aesthetic // ♪ Les résidus d’une enfance brisée se remettent à tourbillonner dans son esprit tandis que des paroles ricochent sur les murs, au travers de son esprit et s’imprégnent de nouveau dans tout son être. Les rires, méchants, mesquins, reviennent tels une mélodie dissonante et sans fin ; les regards haineux, et les insultes refont surface aussi brûlants qu’à l’époque.
Lui, il fait comme il a toujours fait. Il se recroqueville sur lui-même et se met à pleurer en silence tandis qu’une pluie de coups s’abat bientôt sur lui. Un coup de pied, un coup de poing. Au final ce ne sont pas des coups fatals, assénés par des enfants de 5 ans, mais ce sont comme milles aiguilles qui viennent transpercer la carapace de Hyuntaek. Comme des bouts de verres qui viennent constamment frapper sa peau meurtrie par toutes les fois où elle a été rouée de coups. Endurer, toujours plus, en silence, c’est ce que lui a appris sa mère tant de fois, alors c’est ce que le petit hyuntaek fait. Sans un bruit, en pleurant.
Il ne sait pas si ce sont les larmes qui coulent sans cesse sur ses joues et s’écrasent sur le haut de son t-shirt ou si ce sont les petits poings contre ses côtes qui font ce bruit mais tout d’un coup, il entends des coups. Comme si, à chaque larme, à chaque coups, tout son corps vibrait, toute la terre vibrait. Comme un tremblement de terre.
Encore un coup assourdissant, puis un autre. Un bruit qui fait comme un effet ricochet à la surface de l’eau et active peu à peu toute la colère que hyuntaek garde en lui. Jusqu’à ce que, affaiblie par les multiples coups, la coquille se brise.
Hyuntaek se relève en sursaut et hurle de tous ses poumons, avec l’impression que quelque chose s’est rompu en lui, comme si quelque chose avait cassé. Un cri de douleur, de désespoir mais surtout de rage qui fait écho tout autour de lui et met un terme aux rires.
Alors qu’il reprend sa respiration, un crac se fait entendre. Doucement. Puis de plus en plus fort. Un petit murmure qui devient un bruit assourdissant au fur et à mesure que la terre s’ouvre à côté de lui et engloutit toutes les personnes qui le frappaient.
Une déglutition, ses yeux se ferment.
Se rouvrent sur un service d’urgence d’hôpital. Des gens meurent devant lui, et hyuntaek, désormais adulte, ne sait pas par où commencer. Du sang sur la droite, un rythme cardiaque affaibli sur la gauche, hyuntaek ressent tout, tout ce qui est en train de se passer, tout de qui est sur le point de se passer, il voit toutes les âmes qui sont sur le point de quitter les corps avant que quiconque ne réagisse. Mais son corps est bloqué, immobilisé dans sa propre prison invisible. Il n’arrive pas à aider les personnes devant lui, toutes ces personnes dans le besoin qui pourraient survivre s’il pouvait…. Seulement…. Réussir à bouger.
Une équipe de médecin en panique s’arrête soudain et se retourne vers lui, comme s’ils le voyaient pour la première fois. Un éclat de voix. Non, de rire. Il se mettent à rire, comme si leur vie en dépendait. Des rires narquois, haineux. Une version adulte des rires qui l’ont traumatisé, enfant.
Lentement ils se rapprochent, toujours en riant à gorge déployée. Hyuntaek sent le danger, il le ressent dans tout son corps. Son corps l’avertit qu’il y a un gros risque mais il ne peut toujours pas bouger ni formuler un mot. Muré dans son silence, il est dans l’obligation de rester immobile à les regarder s’avancer, son corps lui signalant toujours plus fort qu’un danger est en train de pointer le bout de son nez.
Un coup au ventre. Violent, sec. Comme une barre de fer qu’on lui aurait balancé dans l’estomac. Un coup qui lui coupe le souffle. Qui fait vibrer ses oreilles. Une vibration persistante, lancinante. Lui donnant l’impression de déchirer son crâne comme la barre aurait pu déchirer son ventre.
Il halète, il lève les yeux. Une barre se rapproche de sa tête.
Le noir, sa respiration et cette vibration comme seuls rescapés.Quand il ouvre les yeux, la respiration coupée, il se trouve dans son lit, une sueur froide coulant le long de sa tempe, se glissant jusque sous son hoodie. Ce n’est pas un hôpital ou même un cimetière où il se trouve mais bien son lit, dans son petit appartement. Dans le studio duquel il n’est presque pas sorti depuis maintenant presque deux mois. La vibration continue, et il met quelques minutes à réaliser que la vibration que faisaient ses oreilles lors de son cauchemar n’était autre que les vibrations de son téléphone. Un coude sous son corps engourdi par la peur, il se redresse pour l’attraper et balayer l’écran d’un coup d’œil. C’est encore Minsoo qui essaie de l’appeler. Il laisse sonner jusqu’à ce que la vibration laisse enfin place au silence et il enlève toutes les notifications d’appels manqués et de messages reçus de sa famille et ses proches en quelques tapotements sur l’écran avant de jeter son téléphone vers le canapé. Assis sur son lit, Hyuntaek s'ébouriffe les cheveux, pose sa tête entre ses mains pour essayer de récupérer une respiration normale. Une inspiration, une expiration, presque de l’ordre du soupir. Il lui fait plusieurs dizaines de secondes avant de pouvoir égaliser son souffle. C'était juste un de ces multiples cauchemars, ceux qui hantent ses nuits depuis des années mais qui ont totalement envahi toutes ses nuits et ses instants de repos depuis quelques semaines. Le laissant incapable de vraiment dormir d'un sommeil réparateur. Le sentiment de peur est parti, mais a laissé derrière lui ce qui l’accompagne depuis maintenant deux mois : l’épuisement physique et moral. Il se lève, pose un pas à terre. Un deuxième. Sentiment de tanguer, d’avoir le monde qui peut se dérober sous ses pieds. Il est debout et frappé d’un vertige, comme si la terre allait s’ouvrir sous ses pieds comme dans son cauchemar et l’engloutir. Il aimerait bien, Hyun Taek, que la terre l’engloutisse, mais non. La terre ne s’ouvre pas, il reste là, debout à deux centimètres de son lit. A attendre que les vertiges se calment un peu. Puis se remet en route vers son frigo. Une gorgée d’eau plus tard il attrape son téléphone échoué lamentablement sur le canapé pour commander à manger. Si la terre n’est pas décidée à l’engloutir, Hyuntaek doit essayer de trouver un sens à sa vie et heureusement, il lui en reste encore un, la nourriture. Il choisit rapidement son repas et s’apprête à appuyer sur le bouton commander quand il entend des pas dans le couloir de son building, des pas dont il reconnaît le son. Les pas marchent jusqu’à sa porte et s’arrêtent devant. Quelques secondes plus tard, quelqu’un tambourine à la porte, et Hyun Taek sait très bien qui c’est. Il reste immobile sans rien dire, et appuie sur le bouton commander sur son application. Continuer à ne rien dire, à rester là en silence, c’est ce qu’il va faire jusqu’à que Minsoo arrête de s’énerver sur sa porte et finisse par s’en aller, comme quelques jours auparavant.
feat : Gong Minsoo  | | | Jeu 31 Mai - 20:24 call out my name ft. hyun taek outfit // ♪ ※※※ A force de faire le chemin pratiquement tous les jours, allé et retour, Min Soo il le connait par cœur. Tellement par cœur qu’il pourrait le faire les yeux fermés. Mais il en voit pas trop l’intérêt, pas besoin de se prouver qu’il peut y arriver. Il le sait, un point c’est tout. Comme il sait qu’aujourd’hui, sa patience et sa bonne volonté vont se manger une droite. Cette fois, il est bien décidé à rester jusqu’à ce qu’il entende la porte la grincer et la voie s’ouvrir en grand. Si c’était pas lui, si c’était un autre, il aurait jamais fait tout ça Min Soo. Il l’aurait laissé crever la bouche grande ouverte à se faire dévorer par les mouches ou autres insectes amateurs de chair humaine. Rien que d’y penser, ça lui fout une sacrée envie de vider son estomac sur le macadam. Hyun Taek, il est pas mort. Il le sait aux petits bruits étouffés qu’il a réussi à percevoir en collant son oreille contre le bois, au courrier qui ne s’entasse pas devant sa porte et à la silhouette qu’il a aperçu depuis la fenêtre de la cuisine. Alors à le prendre pour un con, il aurait pu pousser une gueulante Min Soo et décider de plus jamais remettre les pieds ici, de laisser Hyun Taek dans n’importe laquelle des merdes il s’était fourré. C’est ce qu’il se dit chaque fois qu’il retourne chez lui, après ses vaines tentatives de communication, toutes échouées comme des bateaux après la tempête au bord de mer. Y’a rien qui marche pour le faire sortir de là, que ce soit le ton conciliant ou les éclairs dans la voix. Le silence, c’est la seule réponse qu’il a Min Soo et vraiment, il se demande pourquoi il continue d’essayer. Peut-être que Hyun Taek l’avait pas laissé tomber, qu’il l’avait aidé à se relever à chaque mauvais coup ou à se défaire de situations délicates. Alors il le fait pour lui, pour se racheter et effacer sa dette. Tout le long du chemin, les mains dans les poches et les épaules voutées, il marmonne entre ses dents serrées, se jure qu’il reviendra plus si Hyun Taek lui répond pas. « J’ai pas que ça à foutre ». Et comme tous les autres jours qui ont précédé celui, il se pointe chez Hyun Taek, la moue plissée, le poing levé. Il hésite ; à se faire discret pour éviter de se faire engueuler par la petite vieille de l’appart d’à côté et se faire virer comme un mal propre ou se déchaîner contre le rectangle de bois qui refuse toujours de s’ouvrir et de le laisser entrer. Il reste planté là de longues minutes avant d’opter pour la méthode douce. Un coup, puis deux et il attend. « Hyun Taek ? Me fais pas croire que t’es pas là ». Mais y’a le ton agressif qui se mêle à une inquiétude dissimulée et un agacement bien prononcé. « Vas-y ouvre moi, tes voisins vont finir par se demander c’que je fous devant ta porte tous les jours ». Probablement qu’il est fou ou que c’est un amant éconduit. Alors il patiente, fait les cents pas sur le palier, regarde sa montre, reprend sa marche en maugréant contre le monde entier. Dix minutes plus tard, il en a (déjà) marre. « Bon sérieux, ouvre cette putain de porte ! T’en as pas marre de faire ton miséreux là ? Parce que moi ça commence à me faire péter un câble alors ouvre bordel ! T’as peur de quoi ? J’t’ai vu à l’armée, ça peut pas être pire » qu’il râle le front acculé sur la surface boisée. « Ok tu sais quoi ? Tu m’emmerdes ! ». Et puis il détourne, détale à l’autre bout du couloir en regardant par-dessus son épaule, espérant la moindre réaction, un verrou qui clique, le plancher qui craque mais rien. Alors il fait demi-tour pour tambouriner à nouveau. « Non en fait j’vais rester là jusqu’à ce que t’aies l’intelligence d’ouvrir et de sortir de ta grotte ! » qu’il hurle plus fort qui ne le voulait, se laissant glisser à terre, la tête ricochant sur ses épaules. « Qu’est-ce que je fous bordel … ». | | | Mar 5 Juin - 20:36 TELL ME WHO'S GONNA SAVE ME FROM MYSELF ; TELL ME WHO'S GONNA SAVE FROM THIS HELL
aesthetic // ♪ Hyuntaek, il est d’un naturel souriant. On le qualifie de personne enjouée, toujours positive et qui est un vrai ami sur lequel on peut compter. Alors quand il se retrouve à ne plus réussir à réfréner ses larmes qui menacent en permanence de déborder, qu’il n’a plus la force d’esquisser un demi sourire, qu’il n’arrive plus à s’isoler derrière sa forte coquille, portée depuis sa jeunesse, il s’isole. C’est ce qu’il fait depuis bientôt 2 mois, ne répondant plus à ses appels, à ses messages, aux personnes qui viennent toquer à sa porte. Il ne répond plus qu’au courrier et aux livreurs qui viennent l’alimenter. Il est sorti quelques fois de son appartement afin d’aller de réapprovisionner des choses essentielles à sa survie mais est très vite retourné à sa grotte. Alors quand Minsoo est venu frapper à sa porte pour la première fois après l’avoir harcelé de messages inquisiteurs et d’appels multiples, Hyuntaek n’a pas ouvert. Certes il s’était senti coupable environ une douzaine de secondes mais réalisant dans quel état il était psychologiquement, il savait qu’il ne pouvait pas l’accueillir comme ça. Quiconque ne connaîtrait pas bien Hyuntaek aurait pu rentrer dans l’appartement sans se rendre compte qu’il vivait en autarcie complète depuis plusieurs mois. Le petit studio était très propre – son côté maniaque ne l’ayant pas quitté pour autant - à l’exception de deux piles de papier, l’une étant le courrier non ouvert, l’autre étant l’amassement des flyers de restaurants en tout genre. Pourtant, à part dans ses moments de folie maniaque qui duraient 10minutes tous les jours, Hyuntaek ne faisait rien comme d’habitude. Il passait ses journées à l’intérieur, à essayer vainement de dormir pour quelques heures – un sommeil jamais réparateur après qu’il ai eu son incident à l’hôpital – ou encore à se perdre dans ses pensées noires. Le seul moyen qu’il avait trouvé pour y remédier était de se plonger des heures durant dans le dernier jeu en ligne à la mode sur lequel il excellait. Lorsqu’il entend les pas de Minsoo dans le couloir, des pas qu’il reconnaît désormais car il les entend presque tous les jours, il sait qu’il va frapper. Qu’il va rager derrière la porte pendant une vingtaine, trentaine de minutes avant de finir par s’en aller, comme tous les jours avant aujourd’hui. Alors il commande tout de même son repas, certain que son ami sera parti avant que le livreur revienne. « Vas-y ouvre moi, tes voisins vont finir par se demander c’que je fous devant ta porte tous les jours »Ses voisins ils sont toujours tous en cours ou au travail aux heures où Minsoo vient le voir, à part la grand-mère d’en face qui avait déjà repris le jeune homme à une reprise dans la semaine. Alors il peut taper Minsoo, Hyuntaek sait qu’il n’ouvrira pas. Pas aujourd’hui plus qu’à un autre jour. Mais Hyuntaek, au fond de lui il continue à se sentir un peu coupable de laisser son ami sur le pas de la porte, son ami avec qui il a partagé beaucoup de choses pendant leur service militaire. Son ami qui, il le sait, ne ferait pas ce qu’il a fait tous ces derniers jours, pour n’importe qui. Alors pour couper court à ses pensées et surtout ne plus entendre les bruits étouffés et les soupirs de son ami de l’autre côté de la porte, il se dirige vers sa salle de bain pour y prendre une douche. Avec le bruit de l’eau, peut être qu’il n’entendra plus. Peut être qu’il oubliera un instant. Peut être même qu’il réussira à s’oublier. Un jet d’eau chaude, une enveloppe de vapeur l’enveloppant comme dans un cocon, Hyuntaek sent les tensions dans son corps se libérer et son rêve s’éloigner peu à peu de ses pensées. Une bonne quinzaine de minutes plus tard, un caleçon et son hoodie de nouveau sur ses épaules, il sort de la douche avec le corps un peu plus léger. Il n’entend plus rien de l’autre côté de la porte. Il espère que Minsoo est parti. N’ayant pas envie de penser à la signification de son rêve, Hyuntaek vérifie d’un coup d’œil où en est sa commande- elle affiche en cours de livraison- et il dépose son téléphone sur son bureau en ouvrant son ordinateur. Quelques minutes plus tard, il est de nouveau plongé dans des pensées mais cette fois ci stratégiques sur comment réussir à battre ses adversaires. Concentré dans son jeu, il sursaute lorsqu’il entend de nouveau un bruit dans le couloir. Avant de se réjouir. Ça doit être son poulet. Tant mieux car il meurt de faim.
feat : Gong Minsoo | | | Dim 10 Juin - 23:45 call out my name ft. hyun taek outfit // ♪ ※※※ Min Soo, il est tenace. Ou borné. Au choix, les deux lui collent plutôt bien à la peau. Aussi bien qu’impatient et râleur. Mais il le reconnaîtra jamais, que ce soit le fait d’avoir un caractère de merde ou d’être un sale gosse au regard noir. Il a pris cette mauvaise habitude de dévisager ceux qui passent devant lui, qui auraient le malheur de l’approcher de trop près ou de le frôler. Et depuis, ça lui ait resté. Personne n’y échappe, que ce soit les gamins brailleurs dans le bus ou les vieilles bonnes femmes qui clament haut et fort que c’est un petit merdeux. Dong Bok a bien essayé de lui faire comprendre que c’était pas une façon de faire et que maintenant, les gens ne pensaient plus à cette histoire tragique qui le suit depuis qu’il est gosse. C’est la sienne, il arrivera jamais à s’en défaire mais il avait pas besoin qu’on lui rappelle sans cesse qu’il était l’orphelin d’un crime passionnel. Il avait entendu tellement de versions, que sa mère avait trompé son père, qu’il avait voulu se suicider après mais qu’il n’avait pas eu le courage d’appuyer sur la détente ; tant de conneries qui avaient pourtant réussi à le faire douter de ce qu’il avait vu cette nuit-là, à douter de sa propre mère. Alors non, il arrêterait pas d’en vouloir au monde, à tout ceux qui pensent avoir leur mot à dire sur ce qui lui est arrivé. La vérité, il la connait et c’était déjà bien assez. Et il mentirait s’il disait n’avoir jamais pensé que Hyun Taek était comme les autres, à refaire le déroulé des événements comme s’il s’y trouvait. Il mentirait parce que c’est qu’il a cru. Mais si c’était le cas, son camarade d’armée n’en avait jamais rien laissé paraître. Et c’est seulement pour ça qu’il fait le pied de grue depuis bientôt une heure maintenant. Il attend pas grand-chose en fin de compte, il se contenterait même d’un « va te faire foutre Min Soo » parce qu’au moins, il aurait la preuve que Hyun Taek n’est pas en train de pourrir sous sa couette comme un miséreux. Même s’il le prendrait très mal de se faire insulter alors qu’il a bien mieux à faire que d’user le sol devant la porte de Hyun Taek. Dong Bok, ça le faisait rire à chaque fois qu’il le voyait partir. Min Soo, pas du tout. A peine avait-il quitté son appart qu’on l’entendait proférer des menaces dans le vent, en espérant qu’elle arrive jusqu’aux oreilles de son ami et que comme par magie, la porte ne s’ouvre. C’est pas faute d’avoir essayé les formules de politesse et même, dans un acte désespéré, les « abracadabra ». Vraiment il avait tout essayé pour qu’il daigne enfin le faire entrer. Tout sauf ça. Au loin, il entend le son distinct d’un scooter puis des pas pressés résonnant dans l’escalier. Jusqu’à apercevoir le rouge habituel des vestes des livreurs. Et c’est peut-être la première fois depuis des jours que Min Soo eut le sourire jusqu’aux oreilles. « Hey, vous livrez ici ? » qu’il demande au pauvre gars qui se retrouve, déboussolé, devant lui. Un hochement de tête suffit à lui confirmer que la commande est celle de Hyun Taek, suffit à lui prendre le paquet des mains sans un remerciement. Il se rend même pas compte que le gamin reste interdit, les bras pendants, à le fixer comme s’il sortait de l’asile. « Quoi ? Si tu veux ton fric, repasse plus tard ! Ça doit pas être la première fois qu’il commande chez vous alors t’as qu’à foutre ça sur sa note ». Et il en faut pas plus au pauvre livreur pour déguerpir comme s’il n’avait rien vu du tout. Et Min Soo, il jubile. Il a ce rictus mesquin perché sur le haut de ses lippes, cet éclat de malice qui ravivent ses pupilles sombres. Un coup sur la porte et comme s’il l’avait prédit, pas de réponse. « Eh Hyun Taek, j’ai ta bouffe. Si tu la veux, faut que tu me laisses rentrer. Sinon tant pis, t’auras que dalle ». Et si Hyun Taek sait une chose sur Min Soo, c’est qu’il fait toujours ce qu’il dit. Alors Min Soo, il attend peut-être cinq minutes avant que l’odeur du poulet frit ne réveille son estomac grognant. Il a faim d’avoir attendu si longtemps et puis, il lui doit bien ça non ? « P’tain tu vas tellement regretter de pas ouvrir » qu’il s’exclame, les babines salivantes. Et sans plus attendre une seule manifestation de son camarade, il enfourne un premier bout de poulet dans sa bouche. Ça explose contre ses papilles, c’est un feu d’artifice de saveur qui parvient à son palet. Et parmi tous ses défauts, gourmand en est un autre. Alors après la première bouchée, s’en suivent une deuxième et une troisième. « Mec, il te restera plus rien si tu m’ouvres pas ! ». Sauf que visiblement, voler la nourriture de son pote, c’est pas vraiment moral. Et le karma lui fait très vite savoir quand en avalant, il s’étouffe. Ça passe pas par le bon chemin, sortie de route qu’il aurait pu plaisanter s’il en avait la capacité et que l’air semblait le narguer en ne voulait pas retrouver ses poumons. Et c’est comme un con, adossé à la porte, le cul fixé au sol, qu’il se dit que son heure est arrivée. Tout ça à cause d’un bout de poulet. | | | Dim 17 Juin - 0:20 TELL ME WHO'S GONNA SAVE ME FROM MYSELF ; TELL ME WHO'S GONNA SAVE FROM THIS HELL
aesthetic // ♪ Hyuntaek, il pense qu’il va pouvoir rassasier son estomac, seul détail corporel habituel, qui lui fait comprendre qu’il survit comme il peut et que son corps s’accroche. Il pense qu’il va pouvoir le nourrir du poulet qu’il vient de commander sur son application, mais Hyuntaek, il ne s'attend pas à ça. Il ne s’attend pas à la voix de Minsoo dans le couloir lorsqu’elle s’élève pour hêler le livreur, Minsoo qu’il pensait déjà parti, mais aussi au fait que ce dernier lui subtilise sa nourriture et reste campé devant sa porte. C’est l’esquisse d’un sourire moqueur qui se dessine sur ses lèvres tandis qu’il entend minsoo crier sur le livreur – déjà payé par l’application- et qui devait simplement hésiter à laisser la nourriture à un gars installé sur le palier. Minsoo et lui ont toujours été assez différent. Il vient d’un milieu social qui avait évolué, très pauvre dans sa jeunesse terrible, plus a l’aise à partir de son adolescence, et de son beau père. Minsoo avait aussi plusieurs années de moins que lui, et ils ne s’étaient jamais croisés sur l’île avant de faire leur service militaire ensemble. Et pourtant, aujourd’hui, ils étaient très proches. Un coup asséné à la porte, violent, provocateur le sort de ses pensées. « Eh Hyun Taek, j’ai ta bouffe. Si tu la veux, faut que tu me laisses rentrer. Sinon tant pis, t’auras que dalle»Il amorce un pas sous la provocation. Puis se ravise. Les fragments de rêve reviennent le hanter et l'obligent à tourner le dos à la porte. L’estomac rugissant sous la faim qui le tenaille, les épaules voûtées par le dépit, Hyuntaek se dirige vers sa cuisine pour nourrir son chat qui le regarde fixement depuis quelques minutes. Au moins, l’un d'entre eux sera nourri. Il regagne son ordinateur : il ne veut pas craquer et ouvrir cette porte, il ne veut pas se permettre de voir des gens, cela voudrait dire qu’il accepterait sa condition et qu’il vivrait avec. Il n’est pas encore prêt pour ça. Pas prêt à affronter le fait d’avoir enfin trouvé un sens à sa vie, à son pouvoir, et l’avoir perdu en quelques jours. Alors pour oublier sa faim, l’envie d’aller chercher son poulet de l’autre côté de la porte, il se renferme de nouveau dans son jeu. Le casque sur les oreilles, les yeux rivés sur l’action, il retrouve sa guilde pour prévoir un nouveau raid ce soir, en profite pour se faire un peu d’expérience en tapant des monstres, se divertit le cerveau afin de ne penser ni à ses rêves, ni à sa situation actuelle, ni à minsoo sur le palier qui se goinfre de son poulet. Ce répit est de courte durée. Une sensation d’étouffer, son estomac qui se tort. Et la conviction intime qu'il va arriver quelque chose à Minsoo dans les prochaines secondes. Il se relève brusquement aux aguets, prêt à bondir pour le sauver de ce qu'il n'arrive pas à définir. Un vertige le frappe à nouveau mais il continue à marcher jusqu’à la porte d’entrée, d’un pas chancelant. « Mec, il te restera plus rien si tu m’ouvres pas ! »Avant même de pouvoir atteindre sa porte d’entrée, Hyuntaek se rends compte que Minsoo est en train d'avaler une bouchée de trop. Cela est confirmé quand ce dernier se met à tousser, le souffle court de l’autre côté de la porte. Sans penser aux conséquences que cela va engendrer et à tout ce qu’il veut éviter depuis des semaines, Hyuntaek ouvre la porte précipitamment. Il faut qu’il le sauve. Que son pouvoir, même si étouffé par la condition de Minsoo, serve à quelque chose. Il pourrait peut-être le sauver comme il avait pu le faire avec Insik il y a quelques semaines. Quand la porte s’ouvre, Minsoo qui était appuyé contre la porte tombe en arrière sur le dos, juste aux pieds de Hyuntaek. Son visage commence déjà à rougir de ne pas réussir à trouver sa respiration et ses yeux sont vitreux. Hyuntaek s’agenouille rapidement et l’attrape par-dessous les bras pour le ramener à lui. En quelques secondes, il l’aide à projeter le bout de poulet hors du corps de son ami en appuyant sur son abdomen. « Minsoo ça va ? »Il tombe sur ses fesses en arrière en essayant de calmer sa respiration saccadée, le corps de son ami sur le sien. La peur tiraille son estomac, déjà douloureux de l’intuition, de l’avertissement. Il se sent épuisé, laisse tomber ses bras sur le côté. Puis se ressaisit et se redresse en asseyant minsoo contre le cadre de porte. « Minsoo ? »Même s’il voit qu’il respire, Hyuntaek ne peut pas s’empêcher. De coller deux de ses doigts contre la gorge de son ami, pour checker la pulsation de son corps. Elle est stable, rapide. Mais aussi stable qu’elle pourrait l’être après un évènement comme ceci. C’est quand il retire ses doigts, soulagé, qu’il se rend compte de son erreur. A l’endroit du contact se trouve désormais une trace de brûlure. Ça le frappe comme si on lui avait donné un coup de pied au ventre. Hyuntaek perds sa respiration pour quelques secondes avant de la reprendre en essayant de gérer la crise de panique qui vient de l’ébranler. « Putain Minsoo je suis désolée je t’ai touché, j’ai pas fait attention… »Il s’en veut : il l’a touché à plusieurs reprises et n’y a même pas pensé avant de lui faire vraiment mal. Et son sixième sens n’y changera rien, il pourrait tout à fait devenir comme son père finalement. Presque instinctivement et comme pour protéger Minsoo, il se recule, se retrouvant dos contre l’autre côté de l’encadrement de la porte. Pour le protéger de lui-même.
| | | Dim 24 Juin - 21:54 call out my name ft. hyun taek outfit // ♪ ※※※ Il a appris à se débrouiller tout seul Min Soo, à ses dépens, contre son gré un peu. Il a jamais demandé à se retrouver sans ses parents du jour au lendemain. A se faire balloter de foyer en foyer jusqu’à ce que Dong Bok l’accueille chez lui. L’ironie avait au moins voulu que ça lui serve. Avant tout ça, Min Soo c’était le gamin insouciant, tellement naïf qu’il pouvait gober le pire des mensonges et ça lui attirait parfois des soucis, proie facile mais il avait toujours su garder le sourire Min Soo, cette risette innocente de gosse heureux qui profitait de sa vie sans penser qu’un jour, tout ça changerait. Enfant rêveur, il se voyait déjà partir à l’aventure, explorer les contrées lointaines sur un bateau qu’il aurait bâti de ses propres mains. Mais il était coincé ici Min Soo, prisonnier de son archipel. Il avait déjà essayé de s’enfuir, tenté de prendre le large. Son sac sur l’épaule, le cœur au bord des lèvres, tambour dans les oreilles, il n’avait pas pu aller plus loin que le port, comme tiré en arrière, les chevilles lourdes et des sueurs froides courants sur sa colonne. L’île le retient, elles l’agrippent pour le garder ici, avec elles, lui l’enfant maudit. Et alors que le bout de poulet se coince dans le fond de sa gorge, mauvaise trajectoire malheureuse, il se dit une fois plus que c’est de leur faute à elles, que rien ne lui arrive pas hasard. Et que sur cette île, il y mourra aussi. Il s’imaginait juste pas que ça arrive sur le palier de l’appartement de son ancien camarade de l’armée, juste devant sa porte. C’est sûr qu’il s’en mord les doigts Min Soo. Enfin il aimerait pouvoir le faire, à défaut de sentir l’air le narguer et faire demi-tour à l’entrée de sa bouche et de son nez. Non, il s’imaginait pas crever comme ça et certainement pas en s’étouffant avec de la nourriture. Il les entend, elles doivent probablement bien se marrer, se moquer de lui et de son arrogance. Elles se disent qu’il a eu que ce qu’il mérite. C’était sans compter qu’on vienne le sauver. Il a pas trop le temps de tout comprendre, il sait juste que plus rien n’entrave le chemin jusqu’à ses poumons et que les premières bouffées sont douloureuses. Y’a des larmes qui dévalent ses joues colorées, des mains sur son torse et sur son épaule qui le maintiennent en place et une voix qui lui dit d’y aller doucement. Ça le brûle aussi mais il y fait pas attention, trop habitué à cette sensation désagréable qu’elle passe après à celle qui fait de sa trachée, une parterre de bouts de verres tranchants. Quand il reprend ses esprits, y’a ce visage qui se dessine sous ses yeux larmoyants, la vision est plus nette, plus précise. Hyun Taek. Et Min Soo, il est partagé entre le soulagement et l’énervement. Il aura pas la mort la plus conne du pays mais fallait qu’il soit à deux doigts d’y passer pour que son ami ouvre la porte. La mine encore chamboulée, son poing s’abat contre le bras de Hyun Taek, moins fort qu’il ne l’aurait voulu mais y’a plus d’énergie dans son corps. « Si t’avais ouvert avant, ça serait pas arrivé ! ». Parce que non, ça peut pas être de sa faute, faut que ce soit celle de Hyun Taek. Mais le merci est là, quelque part entre ses vociférations et ses toux rocailleuses. « Au moins t’es pas mort » qu’il ajoute après des secondes de silence. Et ça, il le dira pas mais ça le rassure. « Même si faut que je sois à ça de la mienne pour que tu sors de ta grotte ». Cette fois, il a un petit sourire sur le coin de ses lèvres, qui s’estompe tout aussi vite qu’il n’était apparu. « Tu vas me laisser entrer maintenant ? Ou faut que je m’étouffe encore une fois pour que t’acceptes ? ». Le sarcasme à tout épreuve, il a pourtant pas envie de se faire jeter à la rue, pas cette fois. « Faut que tu t’occupes de moi, on sait jamais ce qui pourrait m’arriver » qu’il dit en se relevant. « Putain Minsoo je suis désolé je t’ai touché, j’ai pas fait attention… ». Ses sourcils s’arquent sous son incompréhension parce que lui, il y a pas fait attention non plus. « C’est rien, alors t’en fais pas pour ça. Puis si tu l’avais pas fait, t’aurais dû expliquer pourquoi tu m’as regardé crever devant ta porte au lieu de me porter secours » qu’il dit en se relevant, la commande de Hyun Taek à ses pieds. Il ramasse le carton et un air désolé sur son joli minois : « T’en fais pas, j’y ai pratiquement pas touché ». Et honnêtement, il a plus trop l’intention de remettre ses doigts dans la boite. Puis sans vraiment se faire inviter, il entre à l’intérieur, ses chaussures oubliées sur le palier alors qu’il pénètre dans l’appartement. Il scrute la pièce, à la recherche d’une explication qui ne lui saute pas vraiment aux yeux. Alors il se tourne vers Hyun Taek, le répit étant un mot inconnu à son dictionnaire. « Je m’attendais à voir une porcherie ici mais c’est niquel. Alors c’est quoi ton excuse pour pas me laisser entrer ? ». Et malgré les raisons qu’il lui donnerait, Min Soo sait qu’il en accepterait aucune. | | | Sam 21 Juil - 22:54 TELL ME WHO'S GONNA SAVE ME FROM MYSELF ; TELL ME WHO'S GONNA SAVE FROM THIS HELL
aesthetic // ♪ Le poing qui s’abat contre son bras, le regard de son ami encore sous le choc de ce qui vient de se passer qui croise le sien, ce sont ces petits gestes qui font que Hyuntaek se sent coupable. Encore plus que quelques minutes auparavant. Il sait très bien qu’il avait raison, que peut-être, s’il avait ouvert cette porte plus tôt, Minsoo ne se serait pas étouffé, Hyuntaek n’aurait pas eu à le sauver. Encore lui-même chamboulé par l’évènement, il se sent éreinté, comme si, après avoir l’avoir vidé de tous ses espoirs et rêves, son sixième sens avait aspiré aussi toute l’énergie de son corps. Il n’était pas mort. Des mots qui se retournent dans son esprit, se perdent dans ses divagations, ses pensées. Il mentirait s’il disait n’y avoir pas pensé au moins pour quelques minutes, dans les premières semaines. La douleur était trop forte, le corps faible, la peur au ventre, le cœur déchiré, il y avait réellement songé. A tout arrêter. Mais peu à peu, il s’était montré plus fort que cette douleur. Il l’avait combattu d’abord, puis il avait été aidé, par son meilleur ami. Il lui sourit faiblement, comme pour approuver sa plaisanterie, comme si cela ne lui faisait rien. Mais il est bien heureux que son ami change presque immédiatement de sujet. « Ah mince, tu voulais rentrer ? Je ne pensais pas avoir compris le message. » Hyuntaek lui sourit, un peu mal à l’aise. Si son ami prenait tout sur le ton de la plaisanterie, peut-être que lui aussi, avait intérêt à le faire de sorte que la pilule passe mieux. Rassuré que son ami aille bien, il sent son poul décélérer, puis réaccélérer à la dernière remarque que Minsoo lui fait. S’occuper de lui, c’est ce qu’il a toujours fait, ce qu’il a toujours aimé faire. Il ne sait pourquoi il sent son visage s’embraser sous l’embarrassement, il baisse les yeux, essaie de se contrôler. Il n’a pas vu Minsoo depuis des mois, mais son attachement reste le même. Peu importe combien de mois il disparaît, Hyuntaek sait qu’il serait encore capable de ressentir exactement les mêmes choses qu’en le voyant tous les jours. L’absence de Minsoo après l’armée le lui avait prouvé : il s’était réjoui, enfin capable de se dire qu’il pourrait l’oublier, qu’il ne se retrouverait plus dans des positions trop embarrassantes qui pourraient mettre en péril leur amitié – ce qu’il ne s’avouait pas c’est qu’il était également désespéré de ne plus pouvoir profiter de sa présence. C’était une passade, il s’était dit, rassuré de pouvoir apaiser, un tant soit peu, les tourments de son esprit amoureux. Mais dès qu’il l’avait vu, assis sur cette table d’occultation à l’hôpital, il avait su. Qu’il ne pourrait pas se défaire de cet entichement aussi rapidement. Qu’il mettrait des années à pouvoir être avec lui sans avoir à surveiller à chaque instant les égarements de son esprit ou les battements précipités de son cœur. « Si c’est besoin d’un médecin dont tu as besoin, tu devrais plutôt aller à l’hôpital » il finit par lui répondre, d’un ton un peu faible, mais autoritaire. Il ne pourrait jamais aussi bien s’occuper de Minsoo qu’un médecin pourrait le faire. Et il fallait se le dire, il ne serait jamais médecin, même si cette chimère avait un jour traversé son esprit. Lorsque Minsoo finit par se relever, il se relève aussi, doucement, en essayant de garder ses distances. Il ne veut pas à nouveau lui infliger des douleurs en risquant de le toucher. Il a déjà failli mourir à cause de lui, il ne peut pas lui en infliger plus. Leurs regards tombent sur le carton de poulet qui a failli causer sa mort par asphyxie et il trouve quand même la force de faire une blague à Hyuntaek, avec son habituelle moue espiègle et désolée. Hyuntaek hoche la tête, et attrape le carton alors que son ami rentre dans son appartement. Lentement, il se baisse pour reprendre tous les éléments de ce qu’il a commandé en réunissant les side dish, les baguettes, la sauce, et le reste dans le sac plastique initial pour les ramener sur la table qui règne au milieu de son studio. Il referme la porte de son antre du pied, et pose le plastique sur la table. Il ne sait pas trop s’il a encore envie de manger le poulet qui a failli coûter la vie de son ami, mais son estomac semble protester à l’idée de jeuner plus longtemps. Alors, il déballe tous les éléments un par un, de manière ordonnée et symétrique comme il le fait toujours. C’est en déballant tous ses éléments, et pendant que Minsoo commence à l’interroger sur les raisons de son refus de le laisser entrer, qu’il se rend compte qu’avec la précipitation, il n’a pas quitté le jeu. « Peut-être que je n’avais pas envie que tu vois ma garçonnière » dit-il sans lui adresser un regard, ses yeux désormais rivés sur son ordinateur pour éteindre son jeu. « Ou que j’avais envie de rester seul ! » Il sait que ces réponses vont rendre Minsoo fou et qu’il va probablement s’énerver ou lui balancer des réponses narquoises ou ironiques au visage, mais Hyuntaek n’est pas prêt à lui donner des réponses, des véritables réponses. Peut-être même qu’il ne lui en donnerait jamais. Il était la deuxième personne qu’il voyait de son entourage proche après Insik, et leur relation n’était pas au statut de meilleurs amis, il n’avait du coup aucun devoir de lui expliquer en détails les raisons de ses actions. Il ne s’en sent pas prêt de toutes manières. Mais il se sent coupable, quand même, de ne même pas s’excuser pour son comportement. Alors il se dirige vers le frigo, prends deux bouteilles d’eau, dont une qu’il envoie à Minsoo pour qu’il la rattrape. « Tiens, bois de l’eau ça apaisera ta gorge » Il se dirige de nouveau vers la table, à laquelle il s’installe. Il lève les yeux, croise enfin le regard de son ami et finit par lui répondre, avec sincérité « Je n’ai pas trop envie de m’expliquer, je t’avoue. Mais je suis vraiment désolé de ne pas avoir répondu à tes appels ni de t’avoir ouvert la porte. Je sais que ce n’est pas une excuse, mais j’avais vraiment besoin de rester seul. »
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