SUIT UP // En plein dans le mille. « Même pas surpris. » j’arque un petit sourire en coin satisfait, ignorant ô combien c’est phasant que je sois capable de prédire ses mots exacts. Peut-être parce qu’on ne peut pas nier cette complicité qui nous anime, tout comme les remarques assassines qui me démangent quand elle devient insupportable. On en est pas encore à là ce soir mais j’apprécie moyen d’être son casse-noisette pour la soirée. Alors j’préfère me casser, si encore j’avais eu le droit à un titre sympa. Déjà que je pensais qu’elle m’invitait à autre chose, en plus de ça j’suis même pas considéré. Je m’en vais vers d’autres horizons, là où on vante ma jeunesse et où on me raconte des récits d’une autre époque. J’aime bien cette ambiance, je m’amuse bien figurez-vous. J’en suis à ma quatrième coupe de champagne, ça déconne pas avec les vieux. Ils ont une meilleure descente que nous à force de s’entrainer quotidiennement. J’échange une blague avec la mamie anniversaire en jetant un regard pour checker si Haziel est toujours seule sur sa banquette à descendre son champ’ et… c’est qui ça ? J’ignore et revient à la conversation. Puis merde. Je fronce les sourcils pour ajuster un peu mieux ma vue, genre ça m’aide à voir les détails de ce brun de bonne famille dont les intentions sont très claires. Trop claires. Bon. Bah je vais m’autoproclamer puisque c’est comme ça.

Me congédiant auprès de la diva de la soirée, je m’empare de deux coupes de champagnes pleines sur mon passage, ne manquant pas de remercier ce pauvre garçon qui fait tout le tour de la salle, avant de venir me poser à gauche d’Haziel sur la banquette et de lui glisser un bisou sur sa joue. « Tiens, je t’en ai ramené une pleine ma belle. » je m’engage à veiller à ce qu’elle ne finisse pas à terre car vu comme ses yeux brillent ce n’est pas gagné. Ayant posé ma coupe près de moi, je m’empare de la sienne pour lui proposer la pleine et enfin notifier le concurrent. « Bonsoir, Byun Kevin enchanté. Tu as eu le temps de rencontrer ma charmante cavalière. Tu es ? » je lui tends ma main gauche pour une poignée, un faux-semblant imprimé sur le visage. La poignée est cordiale. Trop. Histoire de bien marquer le coup je me rapproche de mrs Yoo en glissant une nouvelle fois ma main au creux de sa hanche. Je la laisse me qualifier, c'est sa chance de se rattraper.

SUIT UP // Alors que je passais un bon moment, je vois Kevin qui revient avec deux coupes de champagnes pleines. Ah, mais quel rabat joie, je voyais déjà son but. Et je vis juste lorsqu’il vint avec son petit sourire en coin. Je me racle la gorge alors que le dernier arrivé semble soudainement mal à l’aise. J’avais envie de l’envoyer chier Kevin. Parce que merde, il me plante et après il revient comme une fleur par jalousie ? « Lee Roy ». Je connaissais de nom ce garçon, que de nom. Mais maintenant que Kevin se rapprochait de moi physiquement,je ne pouvais plus rien dire puisque Roy me regardait avec insistance pour savoir qui était Kevin. « Mon copain. »dis-je sans vraiment réfléchir à ce que je venais de dire, le cerveau embrumé.

Et là tout s’enchaîne. Penaud, le garçon semble mal à l’aise et bredouille quelques mots avant de s’excuser pour repartir dans la masse. Je regarde Kevin avec un air incrédule. Le jeu avait pris  une autre tournure mais ce n’était pas pour me déplaire. Je me délecte du champagne qu’il m’a ramené avant de sourire et de me rapprocher de lui un peu, mon visage à quelques centimètres du sien. « Maintenant que tu es mon « copain » tu as intérêt à en assumer les conséquences. » Et je me décale de lui comme je m’étais rapproché.

J’aimais jouer avec sa patience, mais maintenant que nous étions des adultes, je savais que notre jeu partait sur un autre plan. Un plan plus sexuel, plus intense qu’un jeu de gamins que nous étions à l’époque. Mais encore une fois, ce n’était pas pour me déplaire. Je pose ma coupe de champagne sur le rebord de la table. J’avais chaud, alors j’enlève la veste qui couvre mes épaules, révélant mon dos dénudé. Encore une provocation.

SUIT UP // Oui oui oui je suis un peu jaloux. Bon d’hab j’en ai rien à foutre de ce genre de situation mais là, eh, faut pas déconner. Déjà qu’elle me traine n’importe où et en plus je dois l’admirer se faire draguer par un élitiste ? c’est mort. « Roy. » je répète avec un sourire en coin, la moquerie sur le bout des lèvres. Je vrille quand Haziel m’annonce comme étant son mec. Elle a donc pris au sérieux mon petit coup de pression ou bien ? ravi de constater que le message est passé. Mes prunelles ne lâchent pas lee roy pour ne pas afficher ma surprise devant lui, me contentant d’un simple sourire maîtrisé. Ce genre de sourire de connard de son milieu qu’il doit pratiquer au quotidien.

« Bye. » que je lâche en grand vainqueur, suivant son départ du regard. « quelle efficacité dans ta réflexion. J’ai upgradé tu m’en vois flatté. » elle se rapproche, elle et ses menaces. j’ai déjà pactisé avec le diable en acceptant de l’accompagner donc concrètement… elle ne me fait pas peur. Bien au contraire. Je l’aime bien comme ça : proche et menaçante. « ça, ça va dans les deux sens. » je lui signale d’un regard espiègle. Parce que bon, des deux j’sais pas lequel sera le plus dur à gérer hm. Elle se dénude légèrement et je crois rêver. En fait la clé à toutes ces années c’étaient trois coupes de champagne. Si je l’avais su avant mon dieu… je vois très bien son manège mais je ne vais pas m’y refuser. l’observant en laissant trainer mon regard sur cette parcelle de peau inédite, ma main remonte jusqu’à la hauteur de sa nuque pour ramener ses cheveux du côté opposé au mien. la serrant contre moi, j’approche mon nez à quelques millimètres de sa nuque laiteuse en laissant mon souffle y trainer. « désolé de te donner si chaud. » je glisse à son oreille, hilare intérieurement de ma réplique. « tu tiens pas le champagne. » je lâche d'un rire. pas sûr que le déroulement eut été le même sans l'alcool à bulles.

SUIT UP // Il me casse les pieds, intérieurement, j’ai juste envie de lui envoyer ma coupe de champagne à la figure, mais je ne sais pas ce qui me retient. Je lève les yeux au plafond encore quelques secondes, puis les lumières s’éteignent au moment où je voulais lui répondre d’une manière cinglante. Je comprends bien vite que la doyenne de la soirée va souffler ses bougies, alors c’est sans compter cet instant que je vois l’énorme gâteau arriver, avec je ne sais combien de bouger. Si ça se trouve, elle allait mourir maintenant en essayant de les souffler les bougies.
Cependant, je m’en fiche. Ce qui m’intéresse là maintenant, c’est Kevin et ses maudits pics qui m’envoie depuis le début. Sans crier gare, alors qu’il est occupé à regarder sa mamie préférée perdre ses poumons, je l’enlace et réponds près de son oreille. « Et toi ? Combien de temps tu vas tenir ? » Et Dieu sait que je ne parlais pas du champagne. Je ne me détache pas de lui, observant ses traits dans la pénombre. Je ne sais pas si c’est l’alcool qui me rend si audacieuse, mais on dirait bien que si. Au diable l’anniversaire et le champagne. Là, il n’y avait que le game entre Kevin et moi qui accaparait mon esprit embrumé. Et maintenant ? En guise de revanche, je ne fais qu’effleurer ses lèvres et le délaisse par la suite comme il a fait avec moi pour me perdre dans la foule, histoire de faire semblant de m’intéresser à la soirée. Ce n’était que partie remise, je savais que Kevin n’allait pas tarder à me rattraper pour un nouveau lancé de dés salé. On était encore des gamins dans le fond, des gamins dans des corps d’adultes et avec une alchimie débordante et à la fois repoussante.
Alors que j’étais à l’autre bout de la pièce, j’en profite pour prendre un verre d’eau cette fois que le serveur m’offre. Rester hydratée, c’est important. Mais j’étais bien trop hilare pour ne pas faire mine d’être ennuyée. J’applaudis lorsque la mamie souffle ses bougies -enfin-. Puis quand les lumières se rallument, je me contente d’observer mon « copain » à l’autre bout de la pièce.

SUIT UP // Les lumières s’éteignent et mamie anniversaire va souffler ses bougies. Ok j’suis captivé par le spectacle mais tout ce qui m’indiffère c’est la présence humaine à côté de moi. Tous mes capteurs sont activés pour détecter chacun de ses mouvements. Jeu de faux semblants. Elle se mouve près de mon oreille et fait frissonner mon échine. « aussi longtemps qu’il le faudra. » je ne lâche pas ma posture face à sa provocation, ses lèvres que je ne saurais embrasser que trop facilement. Je lui esquisse un sourire en coin tandis qu’elle s’arrache à moi, s’en allant au loin. Je pouffe face à son retour de bâton. Quelle gamine. J’aime bien ça. Je me concentre sur les secondes décisives où mamie souffle ses bougies avant que la lumière ne se rallume. Et on applaudit en cœur.

« putain bah t’es tout seul. » AH ! je sursaute sous la surprise et mon cœur rate un battement. « arrête de faire ça bordel ! » le chaos des applaudissements étouffe mon exclamation. Yon. Il fallait forcément qu’il se pointe, c’était obligé. « tout pété ton rencard baise, elle t’a encore mis la misère frère. » je serre les molaires et porte la coupe de champagne à mes lèvres en tentant de distinguer la silhouette d’haziel parmi tous ces petits vieux que je surplombe d’une tête. « bah p’tête qu’elle avait besoin de moi sur ce coup là. » que je lance agacé sans le regarder, trouvant la petite tête brune qui me sert askip de copine pour la soirée. « t’es con. » il est hilare. Putain. J’ai toujours eu de la patience avec yon, plus que les autres, je l’adore mais… non. J’le vois venir. « ta gueule, me ruine pas ce coup-là j’te jure, pas celui-là. » je lui lance un regard qui en dit long en menaces tandis que deux petits vieux m’observent comme un demeuré. « n’y pense même pas. on s’voit à l’appart. » je conclus avant de me frayer un chemin dans la foule.

« très drôle. » je lui glisse en arrivant à son niveau, m'inclinant légèrement pour lui intimer mes plans. « je vais visiter. viens. » je lui propose avec un clin d'oeil en l'invitant à me suivre tandis que je m'éloigne. je vais pas périmer une soirée parce que je sais que yon me suit à la trace. c'est galère de m'efforcer à l'ignorer, pour une fois que je lui demande de me laisser seul il pourrait comprendre. j'avance la boule au ventre. faites qu'il se désintéresse.

SUIT UP // Alors que mon petit manège semble avoir bien fonctionné, le revoilà de nouveau à mes côtés, et il me lance son idée de partir à la découverte de ce château qui devait sûrement s’étaler sur plusieurs kilomètres. Je ne peux que le suivre. J’étais bien trop heureuse de pouvoir partir de cette réception qui m’ennuyait autant qu’elle était un décor pour notre jeu. Malgré tout, malgré l’alcool qui brouille ma vision, je peux distinguer un grésillement dans le compteur de Kev. Il est vrai que je percevais parfois ces troubles lorsque quelque chose d’anormal se produisait. Mais mes doutes n’étaient pas encore confirmés, je ne pouvais vraiment dire ce qu’il se passait.

Une fois dans ce couloir vide, je glousse comme une adolescente, parce que ça me rappelait nos escapades de gosses, lorsqu’on avait encore 9 ans et qu’on se faufilait ailleurs pour jouer à cache cache. Sauf que des années plus tard, cache cache s’est transformé en autre chose. Les deux enfants qui riaient dans les couloirs se sont transformés en adultes, en un homme et une femme. Alors que je rigole, je pose ma main sur ma bouche pour éviter qu’on nous entende, car après tout, nous n’étions pas tout seuls. Des servants de mamie anniversaire était dans le coin, alors je prends les devants pour prendre des escaliers qui nous mèneraient au deuxième étage, cette fois-ci désert. Il n’y a pas une lumière, juste celle de la lune qui éclaire à peine le grand couloir vide et je me permets de m’appuyer contre un mur et de me calmer. Finalement, il avait raison ce con. C’était pas si mal comme soirée. Je tourne ma tête pour observer le blondinet, lâchant un « Merci. » Merci pour quoi ? Pour me faire sentir normale. Enfin, plus normale que d’habitude. Même si les circonstances étaient plus ou moins gênantes, j’étais reconnaissante envers lui d’être venu avec moi ici, car il était certain que je serais déjà partie depuis belle lurette s’il n’avait pas été là.

SUIT UP // Elle me suit et j’en souris d’avantage, satisfait de la tournure que prend la soirée. A mes côtés Yon, qui se marre comme s’il était lui aussi de la partie. Putain. Quand il rit comme ça c’est que quelque chose se trame. Yon c’est encore un gamin de dix-sept ans. Il veut lui aussi s’amuser quand on le fait et généralement il n’y voit qu’une seule solution. La plus facile pour lui, la plus traumatisante pour nous. J’en ai marre qu’il me déglingue ma vie sentimentale. Y a rien de pire que de voir mon corps agir sans en être le maître.

Ses gloussements m’arrachent quelques rires et je m’aperçois que je souris comme un bien heureux. « hey ! » je chuchote en guise de protestation lorsqu’elle me passe devant. ça l’a éveillée toute cette mascarade. La lumière lui donne une aura mystique et féérique. Oh hé. Il m’arrive quoi là. Je cligne violemment des yeux pour me réveiller, j’crois que les bulles du champ’ commencent à me monter à la tête. J’arrive à la traine derrière elle, elle semble reprendre ses esprits. On dirait une gamine qui a trop couru, exaucée mais heureuse. « ça te fait monter l’adrénaline à c’que j’vois. » je constate amusé, me penchant vers la fenêtre qui donne sur la cour au clair de lune. « pour ? » vrillant mes prunelles vers elle, je l’observe un instant avant de plisser les yeux. « jouer au gigolo ? » que je demande, un peu amère. Faut pas déconner, j’ai toujours pas eu d’explication sur tout ce qui se passe autour de moi. Ce que j’en déduis c’est qu’elle se sert de moi au titre que je viens de lui citer : pour le divertissement. Yon, adossé contre le mur à côté d’Haziel me fait de grands signes et je soupire, vrillant de nouveau mes prunelles vers la lune. Non. « un plaisir. » que j’annonce sans entrain. « aller. » j’attrape sa main et la traine dans une pièce dont je pousse la porte, attrapant sa seconde main pour l'enfoncer avec moi dans la pénombre.

SUIT UP //« Je dirais pas jouer au gigolo, mais je dirai être là pour moi, c’est un bon début ». Répondis-je après un autre gloussement incontrôlé. Je respire une goulée d’air pour apprécier l’instant présent. Puis quand Kevin m’entraine dans l’inconnu, je ne me pose pas une seule question. Je le suit en toute confiance dans cette pièce sombre. D’ailleurs, je ne cherche pas vraiment à allumer la lumière, je me contente de rester près de lui, essayer de distinguer quelque chose dans cette pièce étrangement vide. En fait, je me rends compte que l’on est dans une…chambre. Une chambre digne d’une suite, mais bon, loin de là le détail de la déco, car je m’en fiche sur l’instant.

Et maintenant ? Mon cerceau est encore ne mode vomi. Je crois que le champagne me réussissait trop bien. Enfoiré. C’était lui qui m’en avait donné, alors c’était à lui d’en assumer les conséquences. « Je vois rien » déclarai-je dans une remarque débile.

Alors que j’essayais d’avancer, je trébuche je ne sais comment et m’étale sur Kevin. « Wow, désolée » La proximité est trop. J’arrive plus à réfléchir. Je me recule légèrement pour essayer de rester droite, mais c’est dur, ça tourne tout autour. Plus jamais je ne boirai de champagne, c’était terminé. Je le jurais, mais d’ici demain j’aurais déjà tout oublié. « En fait…Qu’est-ce qu’on fout ici ? »

Question débile va avec le comportement débile. Une première. De mémoire, je crois pas que Kevin m’ait déjà vue bourrée. Ah le salaud, il avait pas intérêt à me remettre ça sur le tapis plus tard. A tâtons, je finis par trouver un siège où je m’appuie pour moins tourner en attendant que Kevin m’embarque dans autre chose, car là, j’étais clairement pas en état de trouver quelque chose.

SUIT UP // « hm. » je grogne suite à sa réponse qui ne me convient pas. j’ai pas trop envie de marcher là-dedans pourtant j’ai l’impression d’y courir comme un benêt. C’est ce que confirme la grimace de yon qui se fou de ma gueule. il a raison puisque je continue ce petit jeu malgré mes revendications. L’entrainant avec moi dans la pénombre sans trop savoir où est-ce que je viens de foutre les pieds - y a p’tête un cadavre de papi d’anniversaire qui se trimballe par ici qui sait- je me marre ; tout comme elle d’ailleurs. J’ai l’impression qu’on vient de retrouver nos neuf ans. « concentre-toi. » rien de plus normal que de ne rien voir dans la pénombre, soit. Je me suis pas totalement foutu d’elle puisqu’elle s’étale tout contre moi, un peu de concentration aurait donc dû être effectivement nécessaire. La pénombre m’empêchant d’anticiper l’action, je la rattrape dans un petit déséquilibre, posant mes mains sur ses épaules plus basses que les miennes. « wow. » sa proximité me procure un petit frisson et j’me dis que je suis encore bien trop conscient pour pouvoir remettre ça sur les bulles. bah, aller, on pas s’mentir de toute façon. « heureusement que j’étais là. » je ricane, tâtant à l’aveuglette le dessus de sa tête.

« on visite. T’es déjà trop saoule pour t’en rappeler ? » je ris une nouvelle fois, douce moquerie. A petit pas je retrouve sa présence, pas si difficile maintenant que mes yeux se sont habitués à l’obscurité. « juste toi et moi. » que je lâche lentement, presque de quoi faire peur avec un yon aux premières loges. « ça te fait peur ? » je demande en me rapprochant, me penchant légèrement sur elle. « ou t’aimes bien ? » coincée entre un siège et moi-même, je la prends à partie un léger sourire sur les lèvres, ma main frôlant son oreille et se glissant doucement dans ses cheveux.

SUIT UP //Soudainement, je ne rigole plus. Même si j’ai ce sourire niais sur le visage, je retrouve mon sérieux, le regardant dans les yeux, mes yeux s’étant habitués à la noirceur des lieux. « Moi ? Peur ? Tu me prends pour qui ? » répondis-je avec un air décontracté, passant mes bras autour de son cou, confirmant ainsi que je n’avais pas froid aux yeux. « Peut-être… En tout cas toi , ça n’a pas l’air de te déplaire. »

Mes yeux louchent un peu sur ses lèvres. Horrible tentation, mais pourtant si dure à contrôler. Mais je ne veux pas être la première à craquer, il était hors de question. Alors je remonte mes yeux pour les fixer aux siens. « C’était ça ton objectif ? M’emmener dans une chambre sombre pour me piéger ? » Je savais bien qu’il n’avait pas l’intention de me faire peur intentionnellement, mais même si c’était le cas, je ne le croyais pas une seconde. « C’est raté. »

Je passe ma main dans ses cheveux, un autre sourire illuminant mon visage. C’est dingue comment on pouvait passer de l’infantile au sensuel si on pouvait dire ça. Pendant l’ombre d’un instant, j’oublie que je suis maudite, que au dessus de la tête de Kevin il y a des chiffres qui défilent. Je les oublie, parce que je veux qu’il me fasse oublier.

« Et toi ? T’as pas peur ? Tu sais pas ce que je pourrais te faire ici… » Ah ça y est, je fais la maligne, mais je sais bien que s’il me prenait au sérieux, je ne ferai pas long feu. La séduction est un art que je ne maîtrise pas totalement, voire moins qu’on ne pourrait penser. Mais tant pis, je mets cartes sur table, attendant sa réaction avec une certaine gravité et excitation.