SUIT UP // Quelle idée de demander à la yoo si elle a peur. Forcément elle fera tout pour prouver le contraire. Bien joué kev. Ses bras s’enroulent autour de mon cou et je sens nos corps se rapprocher tels des aimants attirés l’un à l’autre. Les désirs s’éveillent. « tout se passe très bien de mon côté. » elle joue sur l’évidence et si ça ne tenait qu’à moi je l’embrasserais et la débarrasserais de sa robe là, tout de suite. Mais non, il y a ce foutu code de jeu pour lequel il faut un gagnant. J’peux pas me laisser aller comme si c’était n’importe quelle fille, il faut que ça ait un peu de classe. Un peu de cachet quoi.

« pas du tout. je t’ai exposé mon objectif dès le début de soirée. » je ne fais pas dans le secret comme mademoiselle. L’idée c’était de s’amuser, voilà qui est fait. Je suis en plein dedans. Elle veut s’acheter une victoire, c’est bien. « ça m’a plutôt l’air réussi. » je réponds avec un sourire satisfait. On se bouffe littéralement du regard. Je la laisse jouer avec ma tignasse blonde et…non. Non non non non. YON ! « tu rigoles ? qui aurait peur d’une effarouchée comme toi franchement. Tout ce que tu sais faire c’est allumer. Jamais rien derrière. Alors bon ce que tu pourrais faire… on connait la musique, hm. »  ce con lui parle lentement, caressant sa joue et glissant mon autre main sur sa hanche. Il est mauvais en plus. Il saccage tout mon travail l’enfoiré. « on s’faisait un peu chier d’ailleurs, c’est bien que tu décides de changer un peu de tempo. Grosse accélération là. » gesticulant comme un coureur de marche rapide, mon coude bute dans un meuble sûrement en marbre vu la douleur que semble ressentir yon suite à son cri hurlant.

SUIT UP // Il y a quelque chose qui cloche, je le vois. Le compte freeze. Et puis, il y a ce comportement, certes tout aussi insupportable, mais là, c’était…étrange. Je commence à comprendre lentement, mais là, je découvre une toute autre personne. Kevin, sans être Kevin. Le karma semble le punir, car il se cogne. J’en profite pour croiser les bras et me pencher légèrement vers lui pour l’observer avec une espèce de froideur. Froideur de Yoo, de génération en génération. « T’es qui toi ? » articulai-je lentement. S’il pouvait me mentir en me disant que c’était Kevin, je ne le croirai pas. « Tu as beau ressembler à Kevin, je sais que tu ne l’es pas. Alors crache le morceau. » ordonnai-je en me redressant.

Ma pochette à la main, je sors un papier jaune marqué de rouge. Les vrais reconnaîtront là des protections spirituelles. Même si pour certains ça pouvait être un accessoire qui me faisait passer pour une folle, pour moi, je ne m’en séparais jamais. « Tu vois ça ? Je le colle sur ton front, et pfiouu… Tu pars de ce corps. C’est ça que tu veux ? » Je rapproche le papier de son visage pour mettre ma menace a execution. « Tu as vraiment cru que je ne capterai pas ta présence ? Tu rôdes autour de nous depuis tout à l’heure. » Mes yeux ne me trompent pas. Même si l’alcool aide à brouiller les pistes, je suis formelle: un esprit possède Kevin en ce moment même et j’étais prête à m’en débarrasser.

« Sors de ce corps, tout de suite. » Pour une fois, j’étais heureuse d’avoir ces yeux de la mort. Les chiffres sont comme arrêtés, figés dans le temps. Mais je m’en fiche, je veux juste retrouver Kevin. Le jeu ne m’intéresse plus pour l’instant.

SUIT UP // « et toi t’es qui ? » belle question qu’il pose là. J’aurais posé la même. Qui est haziel pour pouvoir détecter la présence de yon ? ou plutôt… sa putain de possession. Ça m’arrive jamais lorsque je suis dans mon propre corps mais quand yon y débarque j’suis mort de honte. J’essaie déjà de trouver un stratagème pour rattraper ça. j’me demande si yon va cracher le morceau… sûrement que oui. « wow t’es forte. Ça alors. Spirituellement tu veux dire ? parce que physiquement pas trop. tu peux pas le voir mais j’suis grave plus canon. » évidemment. Il est trop fier qu’on le remarque pour se priver d’échanger en bonne et due forme. Ce qu’haziel ne sait pas c’est qu’il adore ça. il doit jubiler. Donc il reviendra, et tout spécialement quand elle sera là. J’aurais adoré lui dire mais je ne suis que spectateur de la scène, au travers de mes propres yeux. Excellent.

et c’est alors qu’Haziel nous sort son numéro de chasseuse de fantôme. Doux seigneur est-ce qu’on pourrait pas revenir à cinq minutes plus tôt ? y a pas des malédictions dans le genre ? « trop mignonne avec tes bouts de papier. » il rit et lui attrape le poignet alors qu’elle rapproche le papier de mon visage. Je sens sa surprise lorsqu’elle annonce la supercherie. Et moi de même. Donc elle sait ? elle le sentait ? c’est quoi ce bordel ? « personne ne l’a jamais sentie alors pourquoi toi ? c’est intéressant que tu puisses me capter. T’sais… je les adore mais un peu de diversité ça ne me fait pas de mal. Toi, t’es un peu hostile c’est pas hyper sympa. » l’enfant. Comme d’hab. il est parti pour rester des heures là. Fait chier. C’est sans compter sur la pugnacité d’haziel qui ne lâche pas le morceau avec son regard de chaton effrayant. « eh ben. Tu dois bien l’aimer pour insister comme ça. c’est hyper vexant haziel. Puisque tu le prends comme ça… alors que je me faisais une joie de faire enfin une nouvelle connaissance… à la prochaine hein. » je rêve ou elle l’a vexé ? j’savais même pas que c’était encore possible ce genre de truc.

Il se casse. Je sens mes membres qui reviennent à moi. Merci yon de me laisser dans cette situation, encore une fois. Je crève d’envie de lui hurler de revenir juste pour le buter mais ça ne servirait à rien et je passerai pour un fou. Top. D’habitude quand je reviens à moi je fais comme si de rien était mais là… c’est gênant, en fait. J’préfère faire comme si j’avais été absent. « euh... oui? tu veux me dire quelque chose? » je demande penaud en m'appropriant son bout de papier planté devant mes yeux et faisant mine de m'y intéresser.

SUIT UP // Je comprends pas grand chose à la situation, mais après que Kevin 2.0 soit parti, je lâche un soupire et baisse ce papier, me massant l’arête du nez. Qu’est-ce que je venais d’assister ? Une chose est sûre, ça avait cassé l’ambiance. « T’as des choses à me raconter toi. » dis-je. Et évidemment moi aussi, puisque s’il se souvenait de ce qu’il venait de se passer, alors il aurait compris que j’avais compris. Je regarde Kevin de nouveau, tout redevient normal. Le temps s’écoule lentement, enfin si l’on puit dire. « Ça va t’es bien revenu ? »

Je sais pas qui était ce mec qui avait pris possession de Kevin, mais je le trouvais insupportable. Rien que d’y repenser, j’étais déjà fatiguée. Et maintenant ? On allait tout de même pas reprendre notre petit jeu après ce qu’il venait de se passer ? « On rentre » déclarai-je en me détournant de Kevin.

Et puis même, je n’avais plus envie de retourner dans la salle, je voulais simplement rentrer. Je m’avance vers la porte pour sortir, quand j’entends du bruit dans le couloir, alors je me fige et regarde le blond avec panique. Et si on se faisait gauler ? Qu’est-ce que l’on penserait de nous ? Je me fige, écoutant les pas se rapprocher, alors je cherche du regard un endroit où on pourrait se cacher. Il y a une autre porte à l’autre bout de la pièce, je décide qu’on s’y cacherait. Sans plus attendre, je prends le poignet de Kev et l’embarque avec moi dans ce qui était apparemment un dressing. Parfait, Je ferme la porte derrière nous, me retrouvant donc encore plus proche que tout à l’heure de lui. Car le dressing était ridiculement petit alors autant dire que c’était du collé serré.

SUIT UP // Je ne m’étais jamais retrouvé dans une telle situation. Avec une personne pouvant détecter et dialoguer avec yon. Une grande première et sûrement pas une dernière, connaissant le phénomène. « de ? » je joue le débile, ça me va si bien. Haziel ne veut pas en découdre et insiste pour une réponse. Moi aussi j’en veux une, comment est-ce qu’elle a pu comprendre qu’elle parlait à un fantôme ? lui poser la question reviendrait à devoir m’expliquer sur mon propre comportement et, franchement, j’en ai pas envie. Ça reste entre nous, les possédés, ça sort pas de ce cercle. « j'ai pas bougé, je vais bien oui. » j'arque un sourcil, faisant mine de ne rien comprendre. évidemment il a tout cassé et haziel veut couper court. il a dépassé les bornes. J’avais bien prévenu cette fois-ci. Et cette fois-ci encore il ne m’a pas écouté. Yon ne craint personne, c’est là le problème. « haziel… »

elle se fige et je colle mon doigt à ses lèvres pour lui intimer de ne rien dire tandis que je la ferme aussi. Vive, elle repère un coin pour se planquer et j’y fonce avec elle, recroquevillant mes longues jambes pour pouvoir m’encastrer dans le placard. Je la prends sous mon bras pour optimiser l’espace et me penche vers les portes que je pousse légèrement pour observer à travers l’encolure. La lumière de la pièce s’allume et je me recule doucement, nous cachant derrière le tomé de manteaux et la serrant contre moi dans un gloussement. Sa tête contre mon torse, je pose mon front sur son dessus comme pour invoquer n’importe quel dieu de ne pas nous faire prendre. Ça parle. Ça se demande pourquoi la porte est ouverte et ça entre. Il semblerait que les majordomes se posent des questions. J’espère que ma tignasse blonde n’a pas trop attiré l’attention, il serait facile de remarquer son absence sinon. je sens mon pour qui s'accélère et si ça ne tenait qu'à moi je me lancerai sans problème, mais yon est passé par-là. l'enfoiré.

SUIT UP //Cette situation aurait pu être comique, mais là, je me rends compte que cela fait peut-être vingt bonnes minutes que nous nous sommes absenté et que quelqu’un a du forcément remarquer cette absence à cause du blond qui m’accompagnait. Ouais, le blond qui se faisait bien voir partout. Alors que j’écoute les majordomes, je retiens mon souffle, le visage contre le torse de Kevin. Après quelques pas dans la pièce, ils s’en vont et je peux me permettre de respirer. Néanmoins, je lève les yeux pour observer l’expression de Kevin. J’oubliais presque ce qu’il s’était passé juste avant.

Une fois sûre que personne ne soit là, j’ouvre doucement la porte, et nous nous retrouvions encore dans la pénombre. On avait eu chaud, mais ça voulait dire aussi qu’on nous cherchait peut-être, alors on devait pas trop traîner par là. D’autant plus que les majordomes devaient nous chercher dans les autres pièces, alors c’était presque impossible de sortir avant qu’ils ne changent d’étages. Je me tourne vers Kevin, et l’aide à sortir en le tirant du cagibi. « Franchement t’as vu dans quoi tu nous embarques ? » grommelai-je. « C’est peut-être ta mamie favorite qui se demande où t’es passé. » J’esquisse un sourire amusé, en m’adossant au mur proche de la fenêtre. « On va encore rester là un petit moment, j’crois qu’ils nous cherchent. »

Il n’était pas compliqué de s’apercevoir que la tête blonde avait disparue et moi aussi puisque je l’avais introduit comme cavalier, donc de paire, nous nous étions éclipsé histoire de ne pas subir plus de galère dans cette salle suffocante. N’empêche, j’aurais aimé prendre une nouvelle coupe de champ, après ce que je venais de voir dans cette pièce, j’avais bien besoin d’un remontant.

SUIT UP // Ça m’éclate ce petit cache-cache, ça me change les idées surtout. Je ne crains pas pour nous, on aurait très bien pu aller se promener dehors pour prendre l’air, les joues d’Haziel ayant rosi. ça se voit, qu’elle a pas l’habitude de boire. ça lui fait du bien d’ailleurs, ça la relaxe un peu, elle qui est toujours tendue comme un string. Dommage qu’elle s’empresse de sortir de ce placard, j’y serai bien resté un peu plus longtemps moi. juste pour … bref. Elle me tend la main, j’imagine que j’ai pas le choix. La voilà qui gronde encore, vite une autre coupe qu’on en parle plus. J’me marre, c’est bon c’est pas la fin du monde. « ça vaaa… » je me redresse, défroissant mon bas de costume par réflexe et réajustant ma veste. « oh merde oui je l’ai laissée tombée… elle doit être jalouse. De toi. » j’ajoute avec ma voix la plus grave et mon regard de crooner. Ce qui est bien c’est que, honnêtement, je n’ai besoin de personne pour m’amuser. « vu qu’ils ont calé sur la porte ouverte on devrait faire genre de venir du jardin. Histoire qu’on nous accuse pas d’avoir volé je n’sais quoi. » et surtout mon père me tuerait. J’ai pas envie de ça. je l’observe un instant en silence avant de m’avancer vers elle. Bon. Ça va être compliqué d’amener le sujet sans le rendre trop encombrant mais allons-y. posant mes mains de chaque côté de sa tête, je m’abaisse à son niveau afin de me confronter à ses prunelles à quelques centimètres près. « tu fais la gueule. » je pose ça comme une affirmation plutôt qu’une question, un demi-sourire sur les lèvres. « je la trouve sympa cette soirée, moi. » madame boude.

SUIT UP // Je boude. Nouvelle chose. Je roule des yeux pour regarder ce crétin suprême avant de le faire reculer en le poussant d’une pression sur son torse. « Nan, je me dis juste que cette soirée se déroule pas de manière normale. » Je parlais pas seulement du fait qu’on était dans une pièce sombre de ce bâtiment énorme, mais aussi du fait que Kevin s’était fait posséder par un esprit dont j’ignorais le nom. Mais plus j’y pensais, plus j’avais de doute. Il avait l’air de me connaître, bien plus que mon nom. Mais je sentais bien que Kevin n’allait pas être d’avis pour que je le cuisine ce soir, alors moi non plus je ne répondrai pas à ces questions qu’il me targuait depuis tout à l’heure. « A quoi tu joues ? » lui demandai-je clairement.

Moi qui pensais bien me servir de lui, en fait j’avais l’impression d’être manipulée. Par lui, par cet esprit joueur qui voulait foutre le dawa. Et dire que tout à l’heure, on était à deux doigts de passer à autre chose. Je le regrettais presque autant que j’avais pas envie. Je regarde à travers la vitre, me rendant compte que des gens sortent, des invités. Sûrement pour prendre l’air, super nous n’étions plus les seuls à s’être éclipsé. Je repose mon regard sur Kev, celui-ci avec son air mutin sur le visage. Il m’énervait à tout prendre à la légère quand moi ça me faisait pas rire. J’avais presque envie d’appeler Horang. Horang étant presque comme un frère, il comprenait parfaitement ce que je ressentais que c’en était presque effrayant. « En fait t’avais envie de me sauter dessus ? » Autant passer par là, et tout dire tout de suite. Cette fois, c’est à mon tour de me rapprocher de lui de très près. « T’as peur de le faire ? »

La provoc, toujours. C’est comme ça entre nous. On aime se provoquer, chercher la petite bête, et depuis l’adolescence on arrête pas, jusqu’à ce que l’un ou l’autre craque et que notre relation prenne une toute autre tournure. Mais moi, j’avais pas peur, je savais que notre amitié valait plus qu’une erreur de jambe en l’air pour être brisée. Du moins, je l’espérais.

SUIT UP //La v’là qui me repousse comme un vulgaire objet. J’ai énervé Yoo princesse des glaces et quelque chose me dit que je vais en prendre pour mon grade. Ça va, ça m’fait de l’animation moi. Contraint de me redresser je l’admire alors qu’elle me pique. « tu m’embourbes dans un traquenard, forcément ça ne se déroule pas normalement. » je m’insurge tout penaud, les mains abaissées et les paumes tournées vers elle. Je ricane à la limite de la moquerie. Eh, je ne maîtrise rien ici moi, c’est elle qui me traine comme un gigolo. J’m’en sors comme je peux. Quand on oublie yon qui fait chier. « à être ton cavalier ? » j’hausse les mains dans une nouvelle tentative d’incompréhension, sourcils et nez froncé. Droit sur mes pieds, c’est maintenant elle qui revient à la charge et je détecte une flamme d’enfer dans ses yeux. Elle est énervée. Genre vraiment. Y a un truc qui l’a vraiment chiffonnée. Contre toute attente sa provocation m’irrite. Peut-être parce qu’elle m’attaque sur des choses que je ne peux pas lui expliquer. Bien sûr que si ça ne tenait qu’à moi les choses se seraient déroulées autrement mais il y a eu yon. Yon yon yon. Bordel ! pourquoi est-ce que c’est si compliqué de comprendre que je ne peux pas me justifier ? J’ai plus aucune consistance avec ces possessions constantes. « et toi à quoi tu joues ? » mes prunelles affrontent les siennes dans une proximité qui m’embrase. mes sourcils sont froncés mais cette fois-ci je suis sérieux. « avec tes invitations foireuses parce que t’as peur de venir toute seule. à me trainer par le bout du nez, tu penses que je l’ai pas vu mh ? » le classique du mec couteau suisse. J’pensais pas qu’elle s’y mettrait après tant d’années. J’ai pas peur. C’est autre chose. « j’te comprends pas. » je siffle entre mes dents comme une insulte, la dévisageant à moitié penché au-dessus d’elle à cause de notre différence de taille.

SUIT UP //  Alors il la jouait comme ça ? Mh. Il n’avait rien vu encore. Je lâche un soupire désabusé avant de lui rendre la pareil, le regard assassin. « Pardon ? Mais c’est rien comparé à ce que ton pote fantôme et toi avez fait. Alors ouais, excuse moi, si je me sens pas bien lorsque je suis enfermée dans une salle plein de personnes  avec leur temps de vie restant qui clignote au dessus de leur tête ! Putain.». Il m’a cherché, mais pas dans ce sens là. Alors j’en ai marre. Marre de devoir me justifier tout le temps, d’avoir peur, et marre aussi de m’énerver avec Kevin. Etait-ce trop demandé de m’accompagner ? Il semblait que oui.

Cette fois, je me détache de sa vue, pour filer de cette pièce devenue soudainement trop petite et étouffante. J’ai des larmes de rages qui me montent aux yeux, clairement, je me barrais. Il avait qu’à rester si ça le chantait, mais moi, c’était hors de question. Maintenant que je lui avais sorti mon lourd secret, peut-être qu’il allait me rejeter, comme beaucoup d’autres. Peut-être qu’il arrêterait de m’emmerder aussi, de s’immiscer comme ça là où ça ne le regardait pas.

Je m’arrête, essoufflée en haut des escaliers, maudissant son nom en descendant ceux-ci. Plusieurs têtes me dévisagent, mais je m’en fiche, je ne les regarde même pas. Je ne pensais pas me prendre la tête avec Kevin ce soir, mais de toute manière, je savais que cette soirée allait mal se terminer, que fatalement, je repartirai seule. Imbécile. Je le déteste. A appuyer là où ça fait mal, à pointer du doigt mon cauchemar. Alors maintenant, il pouvait bien s’amuser, je m’en fichais. Perdre quelqu’un d’autre ne changeait rien, mais ce qui me faisait chier, c’était que c’était Kevin. Mon pote d’enfance. Alors je pouvais espérer encore perdre d’autres personnes. Foutue malédiction.