This is barely the beginning of this, and I don't know if I'll be strong enough to live it through the end.
I don't know if I'll be able to be myself for long enough. Mon psychologue m'a dit que ce serait utile d'écrire tout ça, alors le voilà, mon histoire. Pourquoi je suis aujourd'hui rien d'autre que son fils.

Mon nom est Min Yunho, fils de Min Joo Seob et d'une pauvre femme qui n'a pas su fuir au bon moment. Je ne connais que son prénom, Kira, qui a été laissé sur un mouchoir de poche avant qu'elle disparaisse. Elle n'avait pas d'importance pour lui, il voulait juste une famille tout d'un coup, un fils en particulier. Parmi toutes les femmes dont il a abusé à cause de l'argent, du pouvoir, de la drogue, j'ai été le premier fils à en naître. Alors il m'a gardé, avec ma sœur qu'il a trouvé joli sur le coup. Il nous a laissé grandir à peu près normalement quelques années. Joie, rire, on était presque comme tous les autres enfants, juste peut-être un peu trop riche. Et on ne savait pas comment l'expliquer autre que le fait que notre père était le propriétaire d'un grand hôtel, c'était assez pour nous. On grandissait en se disant que si on partait du berceau familial un jour, il n'y avait pas de problème, et c'était notre première erreur.
Cela doit faire peut-être six ans maintenant, mais il a commencé à me laisser des indices bien avant. M'interdisant de m'attacher à trop de personnes parce qu'ils n'étaient pas du même monde. M'interdisant d'avoir un peu d'amour parce qu'on ne fait pas ça chez nous. J'acceptais à l'époque, j'étais un enfant, un adolescent, je m'en fichais. Mais ensuite, il a commencé à m'emmener avec lui pour ses réunions, pour ses deals, je n'avais jamais vu autant de sang dans une même salle, autant de sang sur une personne, et tout ce qu'il faisait était le nettoyer comme si de rien était. J'ai rapidement compris que je n'allais pas avoir une vie tranquille, jamais. Du sang sur les mains, c'est une chose, mais je commençais à devoir y participer, à devoir corrompre, blesser à mon tour. J'avais seize ans, ce qui reste probablement un âge plutôt correct pour certaines personnes pour avoir ses premiers actes sexuels. Mais je doute que votre père garde un œil sur vous pendant, parce qu'il avait choisi la personne, et que celle-ci était morte de peur à prier tous les dieux de cette planète pour ne pas lui faire subir ça. Il ne m'a pas lâché, jusqu'à que je lui fasse subir tout ça, pas une seconde. Et non, ce n'est pas une chose agréable, d'entendre la personne en face pleurer et crier sans arrêt. J'entends toujours aujourd'hui leurs pleurs, ils me hantent. Je sais avoir réussi à en faire taire une un jour, mais elle avait très peu de pouls, plus de respiration, rien de plus agréable, et je ne sais même pas ce qu'elle est devenue. C'est sûrement ça le problème au fond. Je ne peux même pas m'excuser, je n'en ai pas le droit, je ne suis pas la victime après tout.

Alors j'ai essayé de m'en sortir, à ma façon. J'ai essayé de ne plus être visible, mais jamais je n'ai pu fuir son regard. Il me suivait partout où j'allais. Alors j'ai essayé de le décevoir, espérant qu'il me lâcherait, mais non. Même ça. Il préférait me tuer de ses propres mains plutôt que je ne sois plus de cette famille. Il m'a proposé quelques temps après, de gérer les deals qu'il faisait, et de tuer si les promesses étaient brisées, mais j'ai refusé. Je n'ai pas d'arme sur moi, et n'en aurais pas. Pour ce qui est de mon état mental, impossible que de faire autant de mal contre mon gré ne laisse rien. J'ai été boulimique un long moment, et j'ai toujours aujourd'hui ce reflex d'aller vomir après avoir touché une femme. Leurs corps me répugnent, me retournent les intestins. Ce n'est pas leur faute, je le sais, elles ont juste été idiotes un moment, parfois même trop envieuse. Mais elles ne méritent pas ça. Je rêverai avoir quelqu'un pour en parler, mais aller dire à un professionnel que vous êtes constamment écouté et qu'au moindre mot sur ma famille, ce n'est pas moi qui prendrai, mais la personne qui l'a appris. Et je ne veux pas impliquer des personnes, blesser des personnes. Alors je coopère, jusqu'à la prochaine fenêtre.

Pour ce qui est de la drogue, la science est ma seule échappatoire, alors je m'en charge ici. C'est un commerce récent pour ma famille qui ne gérait que le deal d'arme sur Jeju, mais maintenant que nous gérons aussi une grande partie de la drogue, il voit une utilité en moi, il ne me jettera pas.
Récemment, j'ai une visite personnelle, plutôt agréable de l'armée il semblait en tout cas. Ils m'ont offert un travail en échange de pas mal de crime passé au silence et leur protection en cas de problème. Je ne sais pas comment ils ont entendu parler de moi, des expériences que je fais sur certaines personnes qui sont de toute façon presque mortes, mais ils étaient intéressés. Une aide, ils avaient dit. Une aide monumentale pour leurs expériences, et tout ce que j'avais à faire était de fabriquer les produits qu'ils souhaitaient, leur envoyer, et j'étais libre. Evidemment, j'ai demandé à voir à quoi les produits seront utilisés, et le moment n'est toujours pas venu, mais bientôt, d'après leur propres mots, je pourrais voir à quoi ils servent. Étant donné des mélanges, rien de bon. Mais je ne fais qu'obéir. S'ils peuvent me sortir de mon enfer, je me fiche du résultat. Je veux juste pouvoir toucher à la liberté une fois dans ma vie, ne plus avoir à abuser de tant de personne, ne plus avoir à me forcer à rester éveillé pour ne plus pleurer au réveil, je veux une vie. C'est si dur que ça à demander ?
Give me the strength to live longer.
I'll give you the strength to overcome anything.