fire meet gasolineQuand tu regardes ta vie jusque maintenant, tu éprouves de la haine et de la tristesse. Envers ces personnes que tu pouvais appeler Papa et Maman ainsi que Unnie. Mais pourquoi les haïs-tu ? Pourquoi est-ce que tu éprouves le besoin d’éprouver de la rage et de la rancoeur envers ces personnes qui t’ont tout appris et t’ont élevée ? Parce qu’ils n’ont pas vu la personne réelle que tu étais, parce que tu n’étais pas unique à leur yeux.

« Regarde ta soeur, elle est ordonnée ! »
« Prends exemple sur ta soeur ! »
« Elle a eu de bonnes notes et toi tu es un cancre ! »
« Ta soeur va devenir avocate et toi tu ne sais pas ?! »

Être comparée sans cesse à ta soeur, ce modèle de perfection ne t’a pas aidée. Pourtant tu adorais ta soeur. Elle était ton modèle, ton héros à toi. Mais tu as fini par détester cette grande soeur parfaite alors que toi, tu éprouvais du mal à évoluer, à te sentir à ta place parmi eux. Tu étais le mouton noir de la famille. Alors tu as fini par faire exploser ta rage. Alors que ton examen blanc s’était terminé et que tes notes étaient catastrophiques, tu as eu droit à « Qu’est ce qu’on va faire de toi ? Tu es une honte pour nous ! ».

Ces mots de trop ont déclenché ta rage et ta rancoeur. Alors tu as claqué la porte, mais finalement ce sont eux qui t’ont mis à la porte. Incapable de pardonner, avec le peu d’argent de poche, tu prends le gâteau pour Jeju pour ne plus revenir sur Busan et ainsi ne plus les voir. Ta soeur a pourtant essayé de t’arrêter en disant qu’elle était désolée, elle t’a supplié de ne pas partir, mais le mal était fait et tu n’étais pas décidée à leur pardonner.

Ta vie à Jeju était un champ de bataille. Nul part où aller indéfiniment. Tu loges chez une mamie les premiers temps, très gentille qui a accepté de t’héberger le temps que ta situation se stabilise. Mais encore une fois, le destin s’acharne. Mme. Kim décède quelques semaines après. Elle qui t’avait parlé de Yoghwi, en étaient-ils pour quelque chose dans ton triste sort ? Tu les maudissais, tu les haïssais aussi au plus profond de toi. Alors tu es obligée de partir, encore pour aller quelque part d’autre. Le destin continuait de te dire que tu avais fait les mauvais choix. Entre temps, tu avais pu décrocher un poste à temps partiel de vendeuse, en mentant comme quoi tu étais lycéenne ici, mais la vérité était que tu es déscolarisé à ce moment là, et que ta priorité est de trouver un boulot pour pouvoir survivre, et prouver au monde que tu n’étais pas une moins que rien. Tu y comptais bien.

Aujourd’hui, tu es toujours vendeuse, et le petit studio dans lequel tu vis est déjà un bon début sur ta revanche, mais tu en veux toujours plus. Tu veux briller.